OAK FLAT : Zone Apache à Défendre. Wendsler Nosie, Apache San Carlos, invite tous les Européens en lutte ou soutenant leur lutte à les rejoindre pour un grand rassemblement en 2016

 

 

 

En septembre dernier, Wendsler Nosie Sr. et sa petite-fille Naelyn Pike m’ont fait l’honneur de me recevoir sur leur site sacré – menacé par une mine de cuivre – connu sous le nom d’Oak Flat Campground (Chi’Chil’Bilda’Goteel pour les Apaches), et de m’accorder des interviews. Les vidéos sont sous-titrées en français.

Christine Prat

 

Wendsler Nosie lance un appel aux Européens

 

Naelyn Pike parle de ce que signifie pour elle ‘être Apache’, de l’importance d’Oak Flat et du Bastion Apache

 

Depuis plus de dix ans, la compagnie Australo-Britannique Resolution Copper – une création de BHP Billiton et Rio Tinto – a tenté d’acquérir des terres d’Oak Flat Campground, ou plutôt Chi’Chil’Bilda’Goteel, un site déclaré ‘protégé’ par un décret d’Eisenhower en 1955, afin d’y ouvrir la plus grande mine de cuivre du monde. Le site est sacré pour les Apaches San Carlos et d’autres tribus Autochtones de la région, qui y organisent des cérémonies. En plus, le site menacé comprend une falaise connue sous le nom d’ ‘Apache Leap’ (Saut des Apaches), étant donné qu’à la fin du 19e siècle, quelque 75 Apaches en ont sauté, et se sont suicidés, pour échapper à la Cavalerie. C’est un territoire Apache traditionnel, que les Etats-Unis ont refusé d’inclure dans leurs Réserves et ont déclaré terre publique.
Le site est aussi visité par les amoureux de la nature, qui y viennent toute l’année pour observer des oiseaux qu’on ne trouve nulle part ailleurs, faire des excursions et de l’alpinisme. Des animaux et plantes du site sont des espèces menacées.
Etant donné la profondeur exceptionnelle de la mine projetée, et les quantités invraisemblables d’eau nécessaires à l’extraction, il est à craindre que le site va s’effondrer, laissant un cratère encore plus grand que le célèbre ‘cratère du météorite’.
L’énorme quantité d’eau exigée par ces méthodes d’extraction est une des principales raisons d’inquiétudes pour les opposants au projet.

Les membres du Congrès qui ont soutenu ce projet étaient Ann Kirkpatrick, Paul Gosar et, bien entendu, John McCain. Ils ont proposé un ‘échange de terres’ (çà ne vous rappelle rien, à Notre-Dame-des-Landes ?) connu comme projet de loi H.R. 687. Compte tenu d’une forte opposition et de la résistance, ils n’ont pas pu faire adopter le projet de loi.
En décembre 2014, John McCain a glissé le projet de loi comme simple article – Section 3003 – dans la Loi sur le Budget de la Défense pour 2015, la Loi H.R. 3979, qui devait être adoptée à tout prix et à laquelle ni les Républicains ni les Démocrates ne pouvaient s’opposer (pour cause Sécurité, Moyen-Orient, etc.). Bien que personne ne puisse expliquer ce qu’un échange de terre au profit d’une compagnie étrangère ait à voir avec la Défense, le truc a marché.

Pratiquement toutes les Tribus d’Arizona s’opposent à la mine.
Dès février 2015, des membres de la Tribu Apache San Carlos et des supporters ont organisé une marche de 65 km jusqu’à Oak Flat.
En mars, ils ont décidé d’occuper le site. Ils ont établi un camp où des Apaches San Carlos et des bénévoles qui les soutiennent se relaient et ont l’intention de rester pour prévenir toute invasion. C’est devenu le Bastion Apache. En juillet, ils ont marché jusqu’à Washington pour demander la révocation de la Section 3003, s’arrêtant en route pour rendre visite à d’autres communautés et organiser des rassemblements spirituels communs, et se sont aussi rendus à New York pour manifester à Time Square.

Dans les vidéos ci-dessus, Wendsler Nosie explique la signification spirituelle de ce qui arrive, ce que çà fait à la Création (ce que d’autres appellent l’Environnement), spécialement aux lieux importants spirituellement, et souligne le fait que ces attaques ne se produisent pas que là-bas, mais partout dans le monde, principalement aux dépens des Peuples Autochtones, bien qu’il s’indigne également de ce que les multinationales menacent aussi ‘leurs propres Peuples’. Il appelle donc à la solidarité et à l’unification des luttes et invite tous ceux qui luttent ou soutiennent les luttes à se rassembler dans une grande manifestation l’an prochain, à la mi-mars.
Sa petite-fille Naelyn Pike, 16 ans, explique ce que çà signifie d’être Apache, comment c’est lié avec la connexion avec la Terre, surtout avec leur propre terre sacrée, où ils établissent cette connexion avec la Terre. Elle rappelle comment les Etats-Unis ont essayé de les dépouiller de leur identité et comment ses ancêtres ont combattu pour conserver cette identité, pour survivre et assurer que des Apaches comme elle puissent vivre encore. Elle explique aussi combien c’est important en tant que femme, qui porte des enfants, tout comme Notre Mère la Terre porte la vie et nourrit tout ce qui vit, et combien c’est important pour les jeunes filles Apaches d’avoir leur ‘Sunrise Dance’ – cérémonie de passage à l’âge adulte, devenir femme – à Oak Flat. J’ai eu le grand honneur d’assister à une Sunrise Dance dans la Réserve de San Carlos, et je remercie infiniment les gens là-bas, spécialement ceux qui m’ont invitée. Mais bien sûr, tout le monde souhaite que çà puisse de nouveau avoir lieu à Oak Flat et pour toujours. Naelyn parle aussi du Bastion Apache et des espoirs que çà apporte, et elle résume l’arnaque de John McCain, et les espoirs mis par le Bastion Apache dans une action légale contre la Section 3003, soutenue au Congrès par le Représentant d’Arizona Raul Grijalva.

Tous deux nous rappellent que les Apaches ne se sont jamais rendus et qu’ils ne se rendront jamais.

Christine Prat

 

Remerciements :
Klee Benally et Vanessa Nosie pour avoir arrangé les contacts
Carolyn Matter et Geri Williams pour avoir arrangé des contacts à San Carlos et nous avoir invités pour une Sunrise Dance
Brenda Norrell, pour son assistance journalistique
Et surtout Wendsler Nosie et Naelyn Pike pour leur accueil, leur charisme et leur gentillesse

 

Oak Flat et les environs, et ce que çà devient dans les endroits de la régions où il y a déjà des mines:

 

 

 

Voir tous les articles sur Oak Flat traduits en français

 

 

Vidéo enregistrée le 10 septembre 2015, chez Louise Benally, à Big Mountain

 

LOUISE BENALLY DE BIG MOUNTAIN: LES PROBLEMES SONT TOUJOURS LA, NE NOUS OUBLIEZ PAS!

Le 10 septembre 2015, j’ai été invitée à Big Mountain par Louise Benally, qui résiste depuis toujours aux pressions de ceux qui veulent en chasser les derniers Navajo, sous prétexte que la zone où ils vivent depuis toujours a été attribuée à la Réserve Hopi en 1974. Louise demande qu’on n’oublie pas Big Mountain et la situation dramatique de ses habitants, qu’on en parle, qu’on les soutienne.

Christine Prat

 

 

En 1974, le Congrès des Etats-Unis a adopté la loi PL 93-531, qui décidait du partage d’une zone jusque là commune aux Navajo et aux Hopi, et de la déportation et ‘relocalisation’ forcée de milliers de familles Navajo de Big Mountain. La loi a été votée en plein scandale du Watergate, par conséquent, la plupart des Sénateurs et Représentants étaient absents des discussions de la loi PL 93-531, ne venaient que quand ils entendaient la cloche annonçant le moment de voter, demandaient à leurs assistants quelle était la position des Sénateurs-vedettes afin de décider de leur vote. A l’époque, le plus célèbre et influent était le Sénateur d’Arizona Barry Goldwater, ex-candidat aux présidentielles, connu alors en Europe comme démagogue populiste d’extrême droite.
Juste avant que la question de Big Mountain ne soit noyée par le scandale du Watergate, le conseiller juridique – Mormon – de la tribu Hopi, qui s’est avéré plus tard avoir été aussi le conseiller juridique de la firme Peabody Coal – fondée par des Mormons – (qui est toujours la plus grande compagnie charbonnière du monde), et avoir travaillé pour la firme de Relations Publiques – Mormone – qui se chargeait de manipuler les médias, avait réussi à présenter l’affaire comme une guerre tribale dévastatrice entre les Hopi et les Navajo. C’était bien sûr un mensonge ridicule. En réalité, il y avait bien eu des problèmes de voisinage, des conflits entre familles, mais pendant tous ces siècles depuis lesquels les Hopi et les Navajo sont voisins, il n’y a jamais eu de guerre généralisée entre les deux tribus. Il y a aussi toujours eu des mariages mixtes, et beaucoup de familles appartiennent aux deux tribus. En fait, c’était surtout les dirigeants Hopi de l’époque, occidentalisés – et, pour certains, convertis à la religion des Mormons – intéressés par les profits rapportés par l’exploitation du charbon, qui avaient choisi Peabody, contre leurs voisins Navajo et leurs propres administrés ‘traditionnels’, qui n’apprécient pas non plus la pollution au charbon de l’air qu’ils respirent, et l’épuisement des ressources en eau déjà rare.

Les Diné (Navajo) qui sont restés chez eux envers et contre tout, sont des résistants, des gens qui n’abandonneront jamais. Louise Benally est l’une d’entre eux et sans doute la plus active.

Des articles ont été publiés l’an dernier, lorsque des habitants très âgés de Big Mountain ont été brutalement agressés par la police Hopi venue saisir leurs moutons. Mais quand il ne se passe rien de spécial, ils sont oubliés. Cependant, la situation à Big Mountain ne s’est pas améliorée. Les gens n’ont pas l’eau courante, l’eau des sources est épuisée et ils doivent avoir recours à des procédés ingénieux (voir vidéo) pour recueillir l’eau de pluie, ils n’ont pas d’électricité – alors que le charbon extrait par Peabody fournit des centrales électriques très polluantes, qui alimentent les grandes villes de la région, mais pas les Navajo qui vivent à proximité –, ils n’ont pas de routes goudronnées – les pistes se transforment en torrents de boue dès qu’il pleut. Selon PL 93-351, ils sont ‘illégaux’ sur leurs propres terres et n’ont donc aucun droit. Pendant des années, ils n’étaient pas autorisés à effectuer la moindre réparation dans leurs maisons à cause d’une loi connue aux Etats-Unis sous le nom de ‘Bennett Freeze’, beaucoup de maisons sont donc en mauvais état, et beaucoup de gens n’ont pas les moyens de les réparer. La plupart des résistants sont âgés, les jeunes ont tendance à partir chercher du travail ailleurs, ce qui rend la situation d’autant plus difficile pour ceux qui restent. En plus des conditions de vie très dures, ils subissent un harcèlement quasi constant de la part de la police et des ‘Rangers Hopi’, leur bétail est saisi, ce qui aggrave le manque de nourriture. Une bonne part de leur bétail, qui fournit de la viande à manger et de la laine à vendre, avait déjà été saisie l’an dernier, en octobre, juste avant l’hiver, période où ils ont particulièrement besoin de nourriture, vu les difficultés de circulation sur les pistes boueuses et dans la neige. Il y a eu de nouvelles saisies de bétail au printemps dernier, les bêtes ont été vendues aux enchères, et des gens ont dû s’endetter pour racheter leurs propres bêtes.

Bien sûr, le harcèlement a pour but de pousser les gens à partir, étant donné que Peabody veut s’étendre. Des Hopi, au Conseil Tribal, soutiennent Peabody, vu qu’ils ont besoin de l’argent que çà leur procure. Les dirigeants Navajo ont aussi des intérêts dans l’exploitation des ressources – la mine principale est en territoire Navajo – et ont récemment donné leur accord pour prolonger le permis d’exploitation de Peabody de 25 ans.

Les gens en ont assez d’être empoisonnés par le charbon, et de manquer d’eau à cause des quantités phénoménales utilisées par Peabody pour extraire le charbon.

Dans la vidéo ci-dessus, Louise Benally parle du manque d’eau et des projets qu’elle a implémenté sur sa propre terre pour compenser un peu les effets du vol d’eau.
Son message est qu’il ne faut pas oublier Big Mountain, les problèmes s’aggravent, Peabody veut s’étendre, les gens vieillissent, ils sont harcelés, ils manquent d’eau, de nourriture, de communications et ils ont besoin d’attention et de soutien !

Christine Prat

 

https://aoycblog.files.wordpress.com/2015/09/12083746_10207852765501420_606342089_n.jpg

 

Publié par Indigenous Action Media
Le 30 septembre 2015
Publié à l’origine sur le site du Collectif de Jeunesse Akimel O’odham
Traduction Christine Prat

https://aoycblog.files.wordpress.com/2015/09/12077501_10207852774741651_972328235_n.jpgPhoenix, Arizona – Le matin du 29 septembre 2015, le Service des Transports d’Arizona (ADOT) a tenu une réunion préliminaire à appel d’offres pour l’extension projetée du périphérique 202 au Centre de Convention de Mesa [banlieue de Phoenix]. La réunion a débuté à 9h et environs 15 O’odham et soutiens ont protesté à l’extérieur.

Cette réunion préliminaire faisait partie du processus d’accord de Partenariat Public Privé (P3) pour l’autoroute de la Montagne du Sud. Les accords P3 sont un accord commercial entre une entité publique (ADOT) et une entité privée (les entreprises). L’état d’Arizona n’a pas les moyens de construire l’autoroute seul et les contrats P3 sont la solution pour l’état. Il y a trois groupes qui pourraient emporter le contrat P3 : le Groupe Mobilité de la Montagne du Sud, le Groupe Développement de la Montagne du Sud et les Partenaires pour Connecter le 202. L’offre gagnante recevra des fonds fédéraux, mais les compagnies privées supporteront le reste des coûts, environs 2,3 milliards de dollars. Le contrat P3 donne aux entreprises privées quelques responsabilités pour les plans et l’entretient, et au fil des temps l’état les remboursera avec intérêts.

https://aoycblog.files.wordpress.com/2015/09/nosouthmtnfreewaycop.jpgLes manifestants se sont rassemblés devant l’entrée de l’immeuble brandissant des pancartes, scandant des slogans et chantant des chants O’odham. Le groupe a tenté d’entrer dans l’immeuble mais des policiers de Mesa et la sécurité privée ont bloqué l’entrée. La manifestation a forcé ceux qui assistaient à la réunion préliminaire à sortir par une autre porte, bien que les protestataires continuaient à défiler, essayant de trouver d’autres entrées du bâtiment. « Nos actions et notre présence aujourd’hui sont un exemple pour les entreprises impliquées, leur signifiant qu’elles ont tort de détruire nos sites sacrés » dit Deran Martinez, 25 ans, du village de Vah KI. « C’est (la Montagne du Sud) une part énorme de notre culture et nous ne nous retirerons pas en silence. » Vu que c’était une réunion préliminaire, il est très probable qu’il y en aura une autre dans les mois à venir, la date de construction d’ADOT se rapprochant, elle est actuellement prévue pour mars 2016. Il est aussi possible que la date de construction soit à nouveau repoussée à cause des poursuites en justice de la PARC (Protection des Ressources et des Enfants d’Arizona) et de la Communauté Indienne de Gila River. Le Collectif de Jeunesse Akimel O’odham continuera à fournir des mises à jour sur les réunions futures et les évènements concernant l’ADOT et les soumissionnaires au contrat P3, nous sommes persuadés qu’il y aura une autre occasion de viser l’ADOT et ces groupes de développement. Nous continuerons à nous opposer à la construction de l’extension de l’autoroute de la Montagne du Sud.

Collectif de Jeunesse Akimel O’odham
akimeloodhamyc@gmail.com

 

https://aoycblog.files.wordpress.com/2015/09/12071837_10207852777741726_1523239190_n.jpg

 

 

 

 

MISE A JOUR URGENTE DE LA SITUATION A BIG MOUNTAIN, DE BAHE’S SHEEPDOG MEDIA ET BLACK MESA INDIGENOUS SUPPORT

Par NaBahii Keediniihii
Publié sur Censored News (in English)
25 août 2015
Traduction Christine Prat

MISE A JOUR URGENTE

25 août 2015

Lois excessives sur la Confiscation du bétail à Big Mountain sur Black Mesa

Nous devons tous vivre avec des règles, que nous soyons en milieu urbain ou rural, et les permis peuvent aller du nombre d’animaux de compagnie que nous pouvons avoir à la quantité de bétail que nous pouvons faire paître. Ce que fait la Tribu Hopi est semblable à ce que fait n’importe quelle autorité de comté/état, qui établit des règles sur l’élevage, particulièrement celui des chevaux et du bétail. La situation actuelle à Big Mountain concerne, en partie, le fait que les Rangers Hopi effectuent leur évaluation annuelle du bétail, alors que cependant, pour bergers et chevriers Diné, c’est exceptionnel parce que çà concerne la culture et l’identité. Il est aussi important de comprendre qu’à cause de ce facteur unique, les Diné essaient de résister à ces pratiques de ‘gestion des pâturages’ tout comme ils ont résisté au programme de déportation.
La Police du Bureau des Affaires Indiennes (BIA) et les rangers tribaux ont réorienté leur politique de confiscation de bétail contre ces Diné. Il y a maintenant un système d’alerte relié aux Services d’Opérations Spéciales de toute l’administration et çà rend l’application des règles plus excessive.
Ces Diné qui ont résisté à une loi de déportation fédérale et sans appel, ont été soumis la semaine dernière à un comptage du bétail et des saisies et on s’attend à ce que çà continue, peut-être jusqu’au mois prochain. Le comptage du bétail et les saisies sont aussi utilisés comme moyen de harceler, démoraliser, détruire la base économique et culturelle, surveiller les activités effectuées dans les maisons familiales, et mettre la pression sur tous les Diné pour les pousser à quitter leurs terres ancestrales.
Au final, cette politique de déportation forcée ne créera pas de nouvelles terres Hopi comme le dit la Loi, mais çà fera de la place pour que la firme Peabody Coal puisse s’étendre et exploiter les derniers restes de charbon. Ici, le rôle de Peabody est essentiel, comparé à toutes les autres exploitations minières en Arizona, c’est un investissement multinational à long terme, jusqu’aux années 2055-60. Les vieux contrats miniers d’il y a 50 ans sur Black Mesa ont maintenant presque épuisé leurs ressources et Peabody espère étendre géographiquement de nouveaux contrats dans la région culturellement intacte de Big Mountain.
Après les attaques ciblées et la force exagérée utilisée pour la confiscation d’animaux par le BIA et la police Hopi à l’automne 2014, les bergers résidents ont non seulement été laissés dans la gêne, mais certains n’avaient pas les 1000 ou 2000 dollars exigés pour la restitution de leurs animaux. Une femme traditionnelle, âgée de plus de 90 ans, a perdu tout son troupeau et s’est retrouvée dans une situation tellement dramatique qu’elle a demandé au gouvernement de l’aider à déménager. Son voisin, une homme traditionnel qui était intervenu pendant la saisie, a été arrêté et finalement acquitté cet été, après toute une période angoissante de longs voyages pour comparaitre au tribunal, de frais d’avocat et de justice, alors qu’il n’avait pas de moyen de transport et n’a jamais été assisté par un interprète. D’autres bergers traditionnels qui avaient des permis de pâturage, ont perdu 85% de leurs troupeaux, et ont été récemment victimes d’intimidations et appris qu’ils étaient à nouveau au-dessus du quota. Le reste des bergers se sentent mal à l’aise, sachant qu’une invasion contre eux est prévue, une sorte de génocide : exterminer ce qui constitue les moyens de se nourrir, et les ressources médicinales et matérielles, économiques et culturelles. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’observateurs des droits de l’homme bénévoles.

Il y a quelques résistants Diné âgés qui ont maintenu leurs obligations souveraines et anciennes vis-à-vis de leur Sac de Terre de la Montagne qui selon la croyance représente leur autorité complète sur les soins aux animaux, des styles de vie durables et conscients de l’écologie, l’agriculture et les rites. Les autorités fédérales, tribales ou de l’état, considèrent ces résistants comme des ‘extrémistes’ et des ‘contrevenants’. Ces résistants traditionnels ont refusé d’obtenir des permis ‘légaux’ ou le statut de résident temporaire. Pauline Whitesinger, décédée en 2014, était une de ces résistants et leaders du noyau dur. Rena Babbit Lane est toujours ferme en tant que l’une des derniers vrai Indiens souverains, et cette semaine, elle a été prévenue qu’elle devait se préparer pour une invasion du BIA visant à confisquer ses animaux. Son fils, Jerry, fait partie de ceux qui viennent d’être acquittés. La grand-mère Rena a passé 90 ans, et c’est inimaginable qu’une grand-mère de cet âge, avec tant de sagesse, tant de gentillesse, puisse continuer à être torturée. Est-ce que ce pays, les Etats-Unis et ses citoyens accros au carburant fossile, croient vraiment en la destruction de tous les humains attachés à la terre, afin de contrôler la propriété privée globale et les réseaux d’électricité ?

Quelques voix de la région:

Cette récente attaque a eu lieu pour le 152ème anniversaire de début de la stratégie de la terre brûlée de l’armée américaine contre les Diné, au cours de laquelle tout le bétail ‘Navajo’ a été mis à prix, dans une tentative de les forcer à se soumettre par la famine, et qui a résulté dans une déportation de masse connue comme ‘La Longue Marche’. L’histoire d’un Ancien de Big Mountain, John Katenay : « Mon arrière grand-mère nous a raconté qu’elle était toute petite (1863) quand ils ont dû se cacher derrière des buissons épais parce que l’armée arrivait. Ils n’ont pas pu s’échapper avec le troupeau, ils ne pouvaient qu’écouter les soldats qui éventraient les chèvres, les chèvres qui gémissaient alors que les soldats riaient, et que sa mère pleurait… »
« Nous sommes sur un champs de bataille, le champs de bataille infini des Terres Divisées. C’est la ligne de front et quand çà arrive, il n’y a pas de choix, vous devez être pour votre famille et vos parents. C’est ce qu’on m’a appris. Le passé n’a jamais été vraiment oublié, jamais oubliée la façon dont le Gouvernement des Etats-Unis a traité mon peuple. Çà continue, c’est toujours vivant. Nous nous battrons – pas avec de la violence ou des armes, mais selon les vieilles méthodes. C’est une position pour faire savoir aux gens qui nous sommes et comment nous vivons en tant que Diné. » – Gerald Blackrock, octobre 2014.

« Ils sont venus comme avant, impitoyables, ils ont compté les moutons et les chèvres. Un des policiers a rempli des pages et m’en a donné une copie. Leur interprète m’a dit simplement ‘votre troupeau est encore au dessus des limites !’ Ils n’ont pas dit de combien ni suggéré quoique ce soit pour le réduire dans les limites. Ils ne voulaient pas discuter et sont tous partis. Après, j’ai entendu dire qu’une de mes cousines, Ruby, avait eu ses moutons confisqués, mais qu’elle avait pu en récupérer la plupart. Ils ont probablement dû payer beaucoup d’argent pour les récupérer. Le BIA et l’administration territoriale Hopi ne veulent que de l’argent, et c’est comme çà que nous sommes forcés de leur donner de l’argent tous les ans ! » – Etta Begay, 20 août 2015

Les habitants Diné sont cependant réduits au silence et à la non-existence, et demandent à nouveau aux citoyens du monde d’exiger un arrêt immédiat de ces réductions de troupeaux forcées et l’annulation de la loi sur la déportation, afin d’être reconnus comme un authentique groupe de gens déterminés et d’être autorisés à conserver tout le contenu culturel encore récupérable, entre autres les terres ancestrales. Nous vous prions d’appeler les numéros ci-dessous pour demander un moratoire sur les saisies de bétail Diné et l’annulation de la loi PL 93-531, une loi qui coûte trop aux contribuables et qui a été créée dans des circonstances anormales [la fameuse loi PL 93-531, qui chassait des milliers de Navajo de chez eux, a été discutée au Congrès durant l’été 1974, en plein scandale du Watergate, les Sénateurs n’assistaient jamais aux discussions sur Big Mountain, venaient voter quand la cloche sonnait et demandaient à leurs assistants comment voter et surtout comment votaient les vedettes des partis : à l’époque, la vedette du parti Républicain était Barry Goldwater… – NdT]. Envoyez aussi des emails à blackmesais@gmail.com pour avoir plus d’informations sur l’observation des droits de l’homme et le programme de bénévoles pour garder les troupeaux de moutons.

– auteurs : Tree de Black Mesa Indigenous Support, et Kat de SheepDogNation Media, août 2015

————————————————

Que faire ?

Envoyer des fonds à Black Mesa Indigenous Support, se présenter comme bénévole pour garder des moutons ou contrôler les violations des droits de l’homme : blackmesais@gmail.com

– Soutenir la Résistance Autochtone et les modes de vies menacés en partageant, transmettant ce message le plus largement et le plus loin possible

————————————————-

Contacts (pour protester)

Superintendant du BIA Wendel Honanie (00 1) 928 738 2228
Président Hopi Herman G. Honanie, hehonanie@hopi.nsn.us , tel. (00 1) 928 734 3102
Clayton Honyumptewa des Hopi Rangers 00 1 928 734 3601
Le Ministère de l’Intérieur (00 1) 602 379 6600

 

 

LA CAMPAGNE DE LA TERRE BRULEE, AVEC LA FUITE DE LA MINE D’OR CAUSEE PAR L’AGENCE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT US, EST DESASTREUSE POUR LES CULTIVATEURS NAVAJO, C’EST LE DERNIER COUP DUR DANS LA REGION DE FOUR CORNERS, OU L’EXTRACTION D’URANIUM POUR LA GUERRE FROIDE ET LES CENTRALES ELECTRIQUES AU CHARBON ONT LAISSE UNE TRAINEE DE MORT POUR LES NAVAJO

Par Brenda Norrell
Censored News (English, Nederlandse vertaling)
22 août 2015
Traduction Christine Prat

SHIPROCK, Nouveau-Mexique – Les agriculteurs Navajo de Shiprock ont pris la décision déchirante de ne pas irriguer leurs cultures cette saison avec l’eau de la rivière San Juan polluée par des métaux lourds venus de la fuite de la mine Gold King dans la rivière Animas, fuite dont l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA) est responsable.

Duane ‘Chili’ Yazzie dit : « Le Chapitre de Shiprock de la Nation Navajo a voté à 104 contre 0 de ne pas mettre l’eau de la rivière dans notre système d’irrigation cette saison. C’est l’une des décisions les plus difficiles que nous ayons jamais eu à prendre. »
« C’était dur de voir les agriculteurs prendre cette décision déchirante dont ils savent qu’elle provoquera sans aucun doute la perte de beaucoup de nos cultures ; des cultures auxquelles ils sont attachés, qu’ils ont nourries, soignées et pour lesquelles ils ont chanté. A travers nos larmes, nous demandons pardon à notre maïs et à la famille de nos cultures » dit Yazzie.
« Çà a été un sacrifice fait pour nous assurer de ne pas contaminer notre système d’irrigation et nos terres agricoles. Nous avons dit que ne risquerions pas la qualité de nos récoltes futures. C’était une décision qui signifiait que nous voulons laisser une terre propre à nos petits-enfants.
« Notre prière est pour notre rivière, et pour que la Terre Mère guérisse. »
« Nous sommes des Diné fiers et résilients, nous persévèrerons, nous survivrons » dit Yazzie.
Ce vote déchirant a eu lieu après que les agriculteurs de Shiprock aient trouvé du pétrole dans l’eau arrivée dans des réservoirs de l’EPA après la fuite. L’EPA avait envoyé de l’eau par une compagnie spécialisée dans le pétrole et la fracturation hydraulique et les réservoirs contenaient encore du pétrole.
Avant même l’arrivée de l’eau polluée par du pétrole, l’EPA avait commencé une campagne de sales tours, essayant de faire signer par les Navajo des formulaires de renoncement qui auraient limité la responsabilité de l’EPA dans la fuite dans les rivières.
Shiprock est au cœur de la région de Four Corners où des centrales électriques au charbon ont déjà empoisonné l’air, l’eau et la terre.
De plus, l’exploitation d’uranium pour la Guerre Froide dans la région, a laissé une trace de mort, vu que les mineurs Navajo étaient envoyés à une mort certaine, travaillant sans combinaisons protectrices, même après que les Etats-Unis aient su que çà les tuerait.
La poussière radioactive a empoisonné la nourriture, les cultures et les pâturages pour le bétail. Même à une époque récente, des maisons de la région, entre autres à Red Valley et Cove, ont été construites avec des pierres radioactives, comme l’ont montré des compteurs Geiger.
Encore maintenant, des pierres radioactives sont disséminées dans la région de Shiprock, le nettoyage ayant échoué.
La pollution des rivières Animas et San Juan par l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis est le dernier avatar de cette campagne de terre brûlée menée ici.
Les centrales au charbon de Four Corners, parmi les plus polluantes du monde, ont fait de la région une ‘zone sacrifiée’, où les maladies respiratoires et le cancer sèment la mort.

 

CryingEarthRiseUp2 3-4-2015OweAkuArticleLogo

 

 

 

 

 

 

 

 

DES LAKOTA SE RASSEMBLENT POUR PROTEGER L’EAU SACREE LE 24 AOUT 2015
Egalement publié sur Censored News (in English / met Nederlandse vertaling)
Le 20 août 2015
Traduction Christine Prat

 

COMMUNIQUE

L’AVENIR DE L’EAU DES GRANDES PLAINES EXAMINE, AUDITION GOUVERNEMENTALE SUR LE RENOUVELLEMENT DU PERMIS D’UNE MINE D’URANIUM

CONTACT : Vic Camp, Owe Aku (605) 407-8301
20 AOUT 2015
Le Conseil de Sécurité Atomique et d’attribution de licences de la Commission de Régulation Nucléaire (NRC) organise une audition du 24 au 28 août à Crawford, dans le Nebraska, sur des problèmes posés par le renouvellement de la licence de Cameco pour la mine d’uranium de Crow Butte près de Crawford. Le conseil est un organisme indépendant dans la Commission de Régulation Nucléaire qui conduit des auditions et prend des décisions sur les problèmes légaux présentés par les actes d’attribution de licences.

Après une bataille de dix ans pour empêcher la mine d’uranium de reprendre et d’étendre ses opérations, des experts et des avocats représentant les habitants, des Amérindiens, le Conseil des Ressources de l’ouest du Nebraska et la Tribu Sioux Oglala auront la possibilité de témoigner devant la Commission de Régulation Nucléaire. Les parties civiles sont intervenues en 2008 pour bloquer le renouvellement du permis d’extraire de l’uranium. Les preuves présentées ont trait aux prises de position qui mettent en doute, entre autres : la pertinence de l’évaluation et la protection des ressources historiques du site, l’impact sur les sites sacrés Autochtones et l’analyse de la Commission (NRC) des impacts des installations sur l’eau de surface, l’eau souterraine et l’écosystème.

Le conseil entendra des arguments sur quatre objections techniques et cinq relatives à l’étude environnementale. La NRC a renouvelé la licence en 2014, avant les auditions, avec pour date d’expiration le 5 novembre 2024.

DATES: 24-28 août DE 9h30 à 18h ou jusqu’à ce que toutes les preuves aient été entendues.
LIEU: Crawford Community Center, 1005 1st St., Crawford, Nebraska.
Debra White Plume, une grand-mère Lakota, Directrice d’Owe Aku (Retrouvez la Voie) et principale plaignante dit :
« Certainement, ce problème d’environnement va bien au-delà des limites de race, de l’état, des agglomérations, des frontières de l’état – çà touche toute la vie de la région et peut se répercuter longtemps sur les générations futures de tous les êtres vivants: à deux pattes, à quatre pattes, avec des ailes, la nation immobile silencieuse (les plantes), ceux qui rampent et nagent, et notre Eau Sacrée, notre Terre Sacrée, et l’Air Sacré. Pour les Lakota Oyate (le Peuple Lakota) un environnement propre est une question de vie ou de mort. Exposer les gens aux toxines mortelles de l’extraction d’uranium est une menace pour notre survie en tant que peuple … C’est du racisme environnemental. »

Colleen Bennan, résidente et co-fondatrice de la Solidarité féminine pour la Surveillance de l’eau (Sisterhood Water Watch) dit :
« Je suis née dans le Comté de Dawes, et élevée dans le Comté rural Sioux. Crawford est ma ville. Je vis maintenant à Chadron, à 39km plus bas. J’ai toujours de la famille et des amis ici. Je ne me sens pas menacée dans ma petite ville. Je marche la tête droite, les yeux et les oreilles ouverts. Je suis contre cette compagnie étrangère et ses pratiques. Je n’ai pas peur. J’accueille quiconque vient passer quelque temps avec l’esprit ouvert. »

Des membres du public et des médias sont bienvenus pour observer l’audition, mais les témoignages sont limités aux plaignants, aux avocats et aux témoins. Arrivez au moins 15 minutes à l’avance, pour le contrôle de la sécurité. Les vidéos à l’intérieur ne sont pas autorisées, mais les intervenants, des membres de la communauté, des habitants et d’autres qui s’efforcent de faire cesser l’extraction d’uranium dans la région seront disponibles pour des interviews à l’extérieur.

Certains croient que reconfigurer le caractère intact des Black Hills en les parsemant de mines d’uranium est bon pour le Dakota du Sud. Beaucoup pensent le contraire.

Certains ont pensé que la compagnie étrangère (Azarga/Powertech, connue ici simplement sous le nom de Powertech), avec des bureaux à Vancouver et Hong Kong, est un bon investissement. Beaucoup, beaucoup ont appris à leurs dépens que ce n’était pas le cas.

Parmi eux il y a ceux qui ont acheté des actions à moins de 4 $ pièce en 2007. Puis ceux qui croyaient les voler à 1,50 $ l’action en 2008. Et n’oublions pas les acheteurs qui ont payé 50 cents l’action entre 2009 et 2011. Ce qu’ils pensent maintenant que les actions de Powertech se vendent à 6 cents ne peut probablement pas être décemment reproduit ici.

Que la compagnie a détruit beaucoup des avoirs des investisseurs au fil des années est de notoriété publique. Que ses efforts persistants pour avoir des permis pour entreprendre l’obtention d’uranium par lixiviation in situ, basée sur l’utilisation d’eau, dans les Black Hills, ont été à la base des promesses de temps meilleurs à venir est évident. Que certains croient que leur tentative est en fait une manœuvre calculée ne servant qu’à faire remonter le prix des actions de Powertech est une conclusion raisonnable.

Cette compagnie vit dans le monde des « actions à deux sous », tellement plein de rejets de responsabilité et d’avertissements que les investisseurs plus sérieux les évitent. NASDAQ publie un avertissement sévère et sans équivoque sur ces compagnies, dont font partie les actions de Powertech, qui ne peuvent même pas être achetées par les voies conventionnelles. Demandez à vos courtiers ce qu’ils pensent des fort méprisées listes d’actions sur « feuille rose ».

Et pourquoi la conclusion selon laquelle le but principal de Powertech est de faire monter le prix de ses actions en soufflant de la fumée sur les prévisions de la compagnie est-elle raisonnable ? Et bien, regardez le marché global de l’uranium, qui s’est effondré après la catastrophe de Fukushima, il y a quelques années. Le prix a baissé de plus de la moitié, ce qui a été un coup dur pour les espérances de Powertech.

Un analyste local me dit que le prix de l’uranium est en-dessous du coût de son extraction dans les Black Hills. Si c’est correct, la raison d’exister de Powertech est d’obtenir une sorte de bond du prix de ses actions qui exige un assaut frontal de relations publiques des rabatteurs de la compagnie.

Le Dr. Lilias Jarding de Rapid City était tellement furieuse devant la tentative de la compagnie qu’elle a envoyé une lettre à la Commission des Valeurs Mobilières du Canada, pour se plaindre des déclarations trompeuses de la compagnie, dont elle croit qu’elles ont pour but de tromper le public et les investisseurs potentiels de Powertech. Je pense que ses soucis sont fondés et j’espère que les Canadiens chargés des règlements enquêteront.

————————————————————

POUR UN APERÇU DE LA REGION ET DES HISTOIRES HUMAINES DERRIERE LES PROBLEMES, VOIR:

– Debra White Plus est Directrice Exécutive d’Owe Aku, une principale plaignante à l’audition. Le site web d’Owe Aku donne des informations sur leur travail sur l’uranium, un dossier juridique sur l’histoire des Règlements sur l’Eau aux Etats-Unis, les obligations du gouvernement fédéral selon les traités et d’autres travaux effectués par cette organisation pour la Justice Environnementale et Humaine, à la base Lakota.
www.oweakuinternational.org

– CRYING EARTH RISE UP
Ce documentaire contemporain dénonce les coûts humains de l’uranium et son impact sur l’eau potable des Grandes Plaines. Le site web du film ( www.cryingearthriseup.com ) donne beaucoup d’informations sur les problèmes et les histoires. La réalisatrice Suree Towfighnia assiste à l’audition et organise des projections régionales pendant la semaine. Elle aide à coordonner les médias.

POINTS EXAMINÉS LORS DE L’AUDITION:

Objections A & C :
Les règlements n’exigent pas de test de l’eau hors du site pour l’uranium et autres métaux lourds associés à l’extraction d’uranium par lixiviation in situ.
La désinformation a normalisé la contamination radioactive. Une entreprise d’agriculture et d’élevage adjacente à Cameco Crow Butte Resources a dû renoncer à des cultures à cause de la radioactivité de la mine transportée par l’air, il a été dit que de l’argent avait été versé pour couvrir les pertes.

Objection F :
Les administrateurs de l’Education ont négligé les étudiants du Comté de Dawes et ne fournissent pas d’accès à des cours de sciences de la terre qui analyseraient extensivement les sols et l’eau locaux. Les éducateurs qui veulent fournir aux étudiants ce genre de connaissances techniques sont ostracisés ou ne sont même pas pris en considération pour des postes dans les classes Panhandle.

Objection 1 :
Les dirigeants locaux qui sont partisans de Cameco se servent du racisme institutionnel pour disqualifier la Nation Oglala Lakota et des individus qui interviennent pour s’opposer à l’octroi d’un permis d’exploiter l’uranium à Cameco Crow Butte Resources. Il n’y a pas eu de consultation formelle avec les Nations Tribales Autochtones de la région. De plus, il n’y a pas eu de consultation formelle avec les descendants de l’héritage agricole rural ni avec les entreprises d’agrotourisme de la région.

En ce qui concerne les Objections 12-14, Cameco CBR Lixiviation In Situ s’est constamment abstenu de coordonner et de réagir de manière appropriée aux incendies industriels ou de prairie ayant lieu en dehors de leur site et dans les environs. 75 infractions et incidents notoires ont montré un manque total d’implication pour la sécurité des gens, du bétail et des sols.

DECLARATION DU JURISTE DAVID FRANKEL

Je représente les Intervenants Unifiés à l’audition du Conseil de Sécurité et d’Attribution de Licences Atomiques du lundi 24 au vendredi 28 août. Nous avons élevé des objections signifiant que l’exploitation minière dans ses manquements est contraire à la santé et la sécurité publiques, en violation de la Loi sur l’Energie Atomique, et que la Commission de Régulation Nucléaire (NRC) et la mine de Crow Butte n’ont pas respecté les droits Autochtones et n’ont pas réussi à identifier convenablement et à protéger des propriétés culturelles traditionnelles.

La relation ‘confortable’ entre la NRC et la compagnie minière a permis des infractions aux règlements et à la loi, et la dissimulation de la pollution causée par la mine en dépit d’avertissements réguliers de géologues depuis 1989, quand une lettre d’un lanceur d’alerte a été ignorée par la NRC. La NRC a donné à la mine un ‘sauf-conduit’ de 7 ans en repoussant une décision sur le renouvellement de sa licence de 2007 jusqu’en 2014, puis en accordant une licence pour 10 ans, jusqu’en 2024; bien entendu, l’avocat de la compagnie minière avait été l’avocat de l’équipe de la NRC; tout ceci en dépit de 79 violations de la licence et des règles par la mine ces dernières années; beaucoup de fuites et l’incapacité à remettre les nappes aquifères forées dans leur état d’origine, ainsi que l’incapacité de la mine à utiliser la recherche géologique récente et son incapacité à tester la présence d’uranium dans des puits témoins, parce qu’ils ne veulent pas savoir.

Entretemps, le Dr. LaGarry (un de nos experts) dit que chaque fois qu’il pleut, des contaminants sont entrainés plus loin le long de la White River, vers la Réserve Indienne de Pine Ridge où les gens présentent des symptômes d’empoisonnement par l’uranium, l’arsenic, du plomb radioactif et d’autres rejets de la mine. Tout ceci est nié par la mine et la NRC détourne son regard tout en se défendant vigoureusement contre toutes améliorations dans l’analyse ou la révélation des faits et se battant pour montrer qu’elle a fait le minimum nécessaire pour satisfaire à leurs règles qui sont écrites au profit de l’industrie minière.

Il semble que n’importe quel abruti qui remplit un formulaire obtient une licence pour extraire de l’uranium des nappes aquifères que les gens préfèreraient utiliser pour boire, se baigner, faire du jardin, de l’élevage et de l’agriculture. Toute la procédure est une imposture qui donne seulement une apparence de participation du public.
Des objections au fait que la compagnie est propriété d’étrangers ont été déniées parce que la NRC ne prend en considération que la branche qui gère la mine et ne remonte pas la chaine jusqu’à la firme principale. Des officiels de la NRC apprennent aux opérateurs de mines comment remplir les formulaires et passer à travers des inspections afin d’avoir le moins de résistance possible et de passer en force au-dessus des inquiétudes publiques et tribales.
Les procédures d’audition sont faites pour minimiser la recherche de faits réelle – les règles pour les plaidoyers sont beaucoup plus strictes que celles des tribunaux fédéraux ; l’interrogation directe ou contradictoire des témoins n’est pas permise et il est interdit aux avocats de faire des plaidoiries orales ou des déclarations préliminaires. Les juges employés de la NRC sont ceux qui tranchent sur les décisions de la NRC, qui sont défendues par des avocats de la NRC, entièrement au profit de la compagnie minière. Toutes les procédures ont des équipes doubles (avocats de la NRC et avocats des compagnies minières) contre les intervenants du public. Tout manquement à l’application de ces règles strictes est résolu sans pitié contre le public.
La NRC est l’institution fédérale la plus dangereuse et la plus corrompue, qui donne seulement l’impression de se préoccuper de la sécurité publique alors que pendant ce temps – comme le renard gardant le poulailler – la NRC autorise une pollution épouvantable par les mines d’uranium au nom de la promotion de l’extraction et de l’énergie nucléaire. Ils ont totalement perdu de vue la Loi sur l’Energie Atomique qui exige que les licences ne soient attribuées que si l’opération n’est pas en contradiction avec la santé et la sécurité publiques et ils ferment les yeux sur tous problèmes possible pour la santé et la sécurité du public.
Pendant ce temps, des puits sont rendus inutilisables, des gens tombent malades et l’environnement est détruit. Tout cela pour que la compagnie minière puisse faire quelques 30 millions de dollars de ventes par an, ce qui est une bagatelle dans le contexte de l’économie américaine.
N’hésitez pas à prendre contact avec moi : arm.legal@gmail.com pour plus de détails,

Sincères salutations,

David Frankel Avocat-conseil pour les Intervenants Unifiés dans l’affaire contre Crow Butte Resources, Crawford, Nebraska

 

 

 

Louise Benally, de Big Mountain

 

LES HABITANTS DE FOUR CORNERS SONT FATIGUÉS D’ETRE SACRIFIES POUR LA PRODUCTION D’ELECTRICITE AVEC DU CHARBON POLLUANT, ILS EN ONT TEMOIGNE AU COURS D’UNE AUDITION DU BLM

Par Brenda Norrell
Censored News
20 août 2015

FARMINGTON, Nouveau-Mexique – S’exprimant contre les lois qui visent les Amérindiens et leurs ressources naturelles, des Autochtones ont dit au Bureau d’Aménagement du Territoire(BLM) d’effectuer la transition vers l’énergie renouvelable et de mettre fin au génocide des Amérindiens au profit de l’énergie sale du charbon.
Des Amérindiens, des scientifiques, des agriculteurs et des travailleurs ont décrit la réalité faite de maladies et de mort dans la région sacrifiée de Four corners, au cours d’une audition du BLM.
Louise Benally, Diné de Big Mountain qui résiste à la déportation forcée, a témoigné et dit qu’elle était victime de la destruction causée par l’extraction de charbon par Peabody Coal sur Black Mesa, d’où de nombreux Diné (Navajo) ont été déportés par la force pour faire place aux activités minières de Peabody Coal.
L. Benally a dit qu’en ce moment même des moutons et autre bétail étaient saisis sur Black Mesa.
L. Benally dit aussi que le Sénateur d’Arizona John McCain persiste à essayer de voler les droits sur l’eau du Colorado au profit de ceux qui vivent dans le luxe dans le sud de l’Arizona et de la Centrale Electrique Navajo, alimentée au charbon, à Page, en Arizona, qui fournit de l’électricité au sud de l’Arizona.
« Les compagnies d’énergie mangent la terre et sucent sa respiration. »
Décrivant comment les compagnies charbonnières détruisent la terre, elle dit: « Nous somme écœurés et fatigués de votre cupidité. »
Louise Benally dit que les Etats-Unis continuent à tuer les gens par leurs lois.
« Les forages dans l’Arctique doivent cesser » dit-elle, se référant à la décision d’Obama d’octroyer à Shell le droit de forer dans l’Arctique.
« Le pipeline d’Alberta doit cesser de fonctionner » dit-elle encore à propos du pétrole de sables bitumineux et de ses oléoducs, parmi lesquels le Keystone XL.
Elle dit que l’Inde et la Chine avaient besoin d’énergies renouvelables au lieu de continuer à demander de ces énergies polluantes.
« Faites votre travail et faites cette transition » dit Louise Benally au BLM.
Lester Begay dit dans son témoignage que les Anciens Diné savaient, et avaient prédit, que ce qui était extrait du sol tuerait les gens.
Begay dit que les Anciens Diné enseignaient le respect de ce qui est dans la nature. Il raconta une histoire des Anciens: Quand les Blancs ramassent une pierre, ils la regardent toute la journée, puis ils la vendent.
Des Amérindiens ont dit dans leurs témoignages que de l’asthme et des crises cardiaques étaient provoqués chaque année rien que par les centrales de Four Corners et San Juan, au Nouveau-Mexique.
Les centrales de la région de Four Corners signifient que la région est devenue zone de sacrifice, produisant de l’électricité avec du charbon polluant pour des grandes villes lointaines.
Des Pueblos ont témoigné de ce que la mine d’uranium Jackpile Mine avait causé la mort chez les Pueblos Laguna et Acoma, au Nouveau-Mexique. Des mineurs Pueblo travaillaient sans protection, et les radiations se propageaient dans leur eau, leur nourriture et les pâturages de leur bétail.
« Notre mode de vie même a été volé » dit une femme Pueblo qui parlait de la mort de son grand-père. « Ils n’ont pas été obligés de nettoyer les dégâts qu’ils avaient faits ». Elle ajouta qu’aucune somme d’argent ne pourrait ramener son grand-père.
Un membre de l’association des hommes et femmes médecine Diné dit: « Vous devez être très prudent quand vous dérangez notre Mère la Terre. »
« Nous devons respecter notre Mère la Terre », dit-elle en décrivant les poisons des centrales électriques.
Une personne qui témoignait au nom des Autochtones et des gens de couleur, dit que les habitants de Four Corners qui étaient venus témoigner n’avaient pas été respectés par les officiels du BLM pendant leur prière à l’extérieur un peu plus tôt. Elle dit aussi qu’ils n’avaient pas été salués convenablement par le BLM.
Les Amérindiens vivant dans la région de Four Corners dirent que les enfants étaient de ceux qui souffraient d’asthme et de maladies respiratoires causés par les centrales au charbon.
La Centrale de San Juan et les centrales de Four Corners utilisent d’énormes quantités d’eau potable et rejettent de l’eau polluée toxique, selon les témoignages des habitants.
L’extraction de charbon vise les pauvres et les plus vulnérables, dirent-ils.
Un de ces habitants, qui vit en aval des centrales de Four Corners, dit que son fils de cinq ans avait failli mourir de la pollution causée par la centrale la plus en aval. Il dit aux officiels du BLM d’aller là-bas et de boire l’eau sale qui sort des centrales de Four Corners. Il dit qu’il s’attendait à ce que sa famille et ses enfants en boivent, et donc qu’ils devaient en faire autant.
« Il n’y a pas de charbon propre » dit un des habitants de Four Corners.
Il a été demandé aux Etats-Unis de cesser de subventionner l’énergie polluante du charbon.
Charles Pacheco a décrit le travail dans les centrales électriques, des déchets dangereux et des radiations.
Pacheco dit que le gouvernement Obama ne se soumettait pas aux règlements sur les appareils respiratoires sûrs et l’arsenic de la Centrale de San Juan.
Quand Pacheco s’est plaint, il a été viré.
« Si vous étiez travailleur et disiez quoique ce soit sur le sujet, ils vous licenciaient. »
Donna House, Diné, raconta comment les centrales détruisaient des espèces rares et menacés de plantes. Les centrales ont détruit l’habitat des plantes et des gens, dit D. House.
Des agriculteurs ont dit avoir besoin d’eau propre pour leurs cultures. Le Nouveau-Mexique a une riche culture et les gens n’arrêteront pas de combattre le charbon polluant, dit un agriculteur.
Le BLM a aussi été critiqué pour ne pas avoir annoncé cette session dans d’autres langues que l’anglais, alors qu’au Nouveau-Mexique plusieurs langues sont parlées.
« Nous voulons un changement de système, pas un changement climatique » dit un habitant.
Un lycéen de Santa Fe dit que l’électricité produite au charbon est la première cause de réchauffement climatique.
Peabody Coal et d’autres firmes de charbon polluant font faillite et les contribuables devront payer les coûts de cette énergie sale qui a causé la mort et la maladie à grande échelle, dirent des habitants.
Parmi ceux qui ont témoigné sur le changement climatique et les politiques destructrices de l’énergie du charbon aux Etats-Unis, il y avait des Diné, des Pueblo, des étudiants, des scientifiques, des agriculteurs, des travailleurs, des bergers, des réalisateurs de films, et des membres de communautés, de Big Mountain à Taos Valley et au Colorado, de Santa Fe, Albuquerque et au-delà.

 

 

Protégez le climat, dites au Ministère de l’Intérieur de garder le charbon dans le sol !

Depuis des décennies, le gouvernement fédéral a laissé les compagnies charbonnières exploiter nos terres publiques. Le Bureau d’Aménagement du Territoire loue des ressources publiques à des compagnies charbonnières privées. Pendant que le BLM rend possible les profits des compagnies charbonnières, les communautés locales subissent l’essentiel de la pollution qui les accompagne, et qui menace la santé publique, l’air, l’eau et le climat.

Le Ministère de l’Intérieur des Etats-Unis s’adresse au public américain dans un ‘échange honnête’ sur comment améliorer la façon dont il gère le charbon publique. La série d’auditions à Farmington se terminait jeudi. C’était pour nous l’occasion de cimenter le message.

Si nous voulons être honnêtes, il est temps de dire au DOI et au BLM de garder le charbon dans le sol. Le temps des enquêtes est terminé – nous SAVONS que le charbon tue et il ne fait pas de doute que brûler du charbon alimente en grande partie un changement climatique catastrophique. Le Nord-ouest du Nouveau-Mexique et la Nation Navajo ne seront plus considérés comme une ‘zone de sacrifice à l’énergie’. Le moment est venu pour une vraie révolution et pour une nouvelle économie de l’énergie dans l’intérêt des communautés locales et de tous les habitants du Nouveau-Mexique. […]

 


Le président Navajo montre les traces de pétrole trouvées dans l’eau fournie aux Navajo pour leur bétail

 

L’AGENCE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT US ENVOIE DE L’EAU EMPOISONNEE AUX NAVAJOS, PAR L’INTERMEDIAIRE D’UNE COMPAGNIE DE TRANSPORT DE PETROLE ET GAZ DE SCHISTE

Par Brenda Norrell
Censored News
20 août 2015
Traduction Christine Prat

SHIPROCK, Nouveau-Mexique – L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) a envoyé de l’eau empoisonnée aux Navajo, après le déversement massif d’eau polluée d’une mine d’or dans la rivière Animas, dont l’EPA était responsable.
De plus, des Navajo disent que des officiels de l’EPA ont non seulement nié que l’eau dans les réservoirs fournis était polluée, mais en plus accusé les Navajo qui avaient dénoncé la pollution d’être mentalement instables.
L’eau de la mine Gold King a coulé de la rivière Animas à la rivière San Juan, dont les agriculteurs Navajo dépendent pour l’irrigation. La rivière San Juan est aussi utilisée pour le bétail et des familles Navajo se baignent dedans.
Après que la fuite ait rempli les rivières de métaux lourds, l’EPA a envoyé de l’eau dans des réservoirs pollués par du pétrole.
A Shiprock, Duane ‘Chili’ Yazzie dit « un désastre après une catastrophe à Shiprock. La compagnie de transport louée par l’EPA pour transporter de l’eau de la partie non-polluée de la rivière San Juan, a transporté 11 grands réservoirs à travers les zones agricoles de Shiprock après les avoir remplis d’eau pour les cultures. Quand ils ont commencé à prendre de l’eau des réservoirs pour leur maïs et leurs melons, les agriculteurs ont constaté que l’eau de certains réservoirs avait la couleur de la rouille et sentait le pétrole. Les espoirs des agriculteurs de pouvoir sauver une partie de leurs précieuses cultures se sont évaporés en un instant avec l’eau contaminée. Les agriculteurs ont refusé d’utiliser l’eau. »
« Il a été dit à l’EPA et SSS Trucking de reprendre l’eau et de la jeter à l’extérieur de la Réserve, de charger les réservoirs sur leurs camions et de quitter la Réserve. C’est logique, la compagnie transportant l’eau était la compagnie de transport SSS Trucking de Farmington, l’une des compagnies qui fournit aux opérations de fracturation hydraulique tellement redoutées plus de 600 produits chimiques polluants et des millions de litres d’eau. Actuellement, le Chapitre, la Nation Navajo et le Bureau des Affaires Indiennes s’efforcent de trouver d’autres sources pour l’eau. Les cultures manquent d’eau, le seuil critique est atteint. Priez pour de la pluie. »

Le Président Navajo Russell Begaye et le ministre de la Justice de la Nation Navajo se chargent personnellement d’enquêter sur les inquiétudes causées par l’eau polluée dans les réservoirs de l’EPA, a dit Begaye dans une déclaration publique.
« Le Président et le Ministre de la Justice sont extrêmement troublés par ces rapports et étudient tous les faits et discuteront de ce qu’ils auront trouvé avec des hauts représentants de l’EPA et la Nation Navajo dès que nos informations seront à jour. »

KUNM [site de la radio de l’Université du Nouveau-Mexique] écrit:
« Les agriculteurs de Shiprock disent que les réservoirs arrivés avec l’eau désespérément nécessaire à l’hydratation de leurs cultures sentaient le pétrole, avaient une couleur visiblement altérée et avaient des reflets bizarres. « Les tonneaux ne sont pas propres » dit le Représentant du Conseil Agricole Joe Ben jr. « ils viennent d’opérations de forage ».
Les livraisons étaient supposées aider pour les cultures desséchées par le soleil après que la fuite de la Mine Gold King au Colorado le 5 septembre ait contaminé la rivière San Juan en aval. Ben a interrompu la distribution de l’eau fournie dans l’urgence. « L’EPA a commencé à analyser cette eau », dit-il, « entretemps, nos plantes meurent. »

Les résultats des tests de l’EPA pour la rivière San Juan n’ont été publiés que 10 jours après la fuite. Les agriculteurs sont indignés, dit Ben, et ils attendent toujours de recevoir quelques litres d’eau propre de l’EPA, qui a endossé la responsabilité pour le déversement dans la rivière Animas. « J’en suis au point de ne plus comprendre cette situation » dit-il « on ne nous fournit pas de ressources. »
« C’est une ressource nationale – un trésor » dit Ben.
L’article de KUNM (en entier mais en anglais):
http://kunm.org/post/navajo-farmers-epa-sent-us-more-contaminated-water#stream/0

 

 

 

DINE : NE PLUS AUTORISER LES POLITICIENS DE L’ETAT [D’ARIZONA] OU FEDERAUX, NI LES COMPAGNIES QU’ILS REPRESENT A ENTRER SUR NOS TERRITOIRES

Par Nihígaal Bee Iina (voir leur page Facebook)
Publié sur Censored News
14 août 2015
Traduction Christine Prat

Des Diné ont organisé une action à Window Rock pour dénoncer les politiques écocides et génocidaires de John McCain. Ce matin, au Musée de la Nation Navajo, des membres de diverses nations Autochtones se sont rejoints dans un mouvement de solidarité collective sur la sécurité de l’eau, la résistance à l’extraction de ressources, et ont fermé la porte à la négociation.
La réunion de Sénateur John McCain a dû être déplacée à l’auditorium tandis que des manifestants à l’extérieur faisaient connaître leurs intentions par des slogans et des chants.
« Nous nous lèveront comme nouveaux dirigeants de nos Nations, en solidarité avec nos Frères et Sœurs Autochtones, et nous commençons en disant NE PLUS AUTORISER les politiciens de l’état ou fédéraux, et les compagnies qu’ils représentent à entrer sur nos territoires. Ceux qui sont responsables de ce que notre peuple est empoisonné, affamé, maintenu dans la pauvreté et chassé de nos territoires sacrés, ne sont pas les bienvenus ici !! Nous allons reprendre le pouvoir et rétablir nos terres, prendre soin de notre eau, protéger notre peuple et nos sites sacrés, et guider une nouvelle génération de jeunes qui changera le paradigme d’exploitation et de cupidité ! » (Voix Collective de ceux qui sont unis par la solidarité)

 

DES DINE CHASSENT LE SENATEUR D’ARIZONA JOHN McCAIN DE LA RESERVE NAVAJO, EN HURLANT QUE LES JOURS OU IL VOLAIT LES DROITS DES NAVAJO SUR LA TERRE ET L’EAU POUR LES GRANDES COMPAGNIES SONT REVOLUS

 


Par Brenda Norrell
Narcosphere
Publié le 16 août 2015
Traduction Christine Prat

Des Diné ont chassé le Sénateur d’Arizona John McCain de la Nation [Réserve] Navajo vendredi dernier, hurlant que les jours où il venait dans la Nation Navajo pour voler les droits sur la terre et l’eau, et pratiquer l’écocide et le génocide, sont révolus. Les manifestants Diné ont empêché McCain de faire son discours et ont poursuivi sa voiture, criant que ni lui ni les compagnies privées qu’il représente ne sont les bienvenus ici.
Des manifestants Diné ont publié sur Internet des photos et des vidéos de la voiture de McCain chassée de la Capitale de la Nation Navajo, Window Rock en Arizona.

 

 

Nihígaal Bee Iina, Voyage Pour l’Existence, sont des marcheurs Diné qui ont – et vont – marcher jusqu’aux Quatre Montagnes Sacrées. Ils s’expriment pour la terre, l’air et l’eau qu’ils défendent pour les générations futures.
Ils ont publié une déclaration collective des manifestants: voir ci-dessus.

Adriano Tsinigine dit avoir posé pour une photo avec McCain, puis sorti sa carte de soutien aux Apaches d’Oak Flat. Les Apaches défendent leur terre sacrée contre la mine de cuivre de McCain, qu’il a fait passer en douce dans la loi de défense.
Tsinigine a comparé McCain à un ma’ii, un coyote.
« En montrant mon soutien à la Nation Navajo, j’ai rencontré McCain, et demandé une photo. Puis j’ai sortie ma carte de ‘Protégez Oak Flat’, et quand il l’a vue, i m’a regardé droit dans les yeux et dit ‘Sors d’ici, maintenant !’ Haha, ce ma’ii a peur de nous, parce que nous sommes puissants ».

 

Voir de nombreuses photos de la manifestation sur Censored News

 

 

DES DINE (NAVAJO) AFFRONTENT JOHN MCCAIN LORS D’UNE ACTION POUR PROTEGER L’EAU ET LES SITES SACRES 

Publié par Indigenous Action Media
16 août 2015
Traduction Christine Prat

Window Rock, Arizona – Le 14 août 2015, des dizaines de Diné (Navajo) ont entrepris de résister aux tentatives du Sénateur John McCain de voler l’eau si précieuse et de profaner des terres sacrées. McCain avait à son agenda des rencontres dans la capitale de la Nation Navajo, avec des politiciens Diné et de l’état d’Arizona, rencontres au cours desquelles devait entre autres être discuté l’accord controversé sur les droits sur l’eau du Petit Colorado Navajo et Hopi.

Près d’une douzaine de jeunes Diné ont manifesté en scandant des slogans et en se tenant par les bras lors d’un sit-in dans le musée de la Nation Navajo, où la réunion devait avoir lieu. Le groupe était soutenu par des dizaines de défenseurs de la communauté Diné qui portaient des panneaux disant, par exemple ‘John McCain = Tueur d’Indiens’ et ‘Sauvez Oak Flat’.

« La marche à travers notre pays nous a donné une compréhension plus profonde de la protection du sacré, de la défense de notre pays » dirent des participants de Nihígaal Bee Iiná, qui ont pris une part importante à l’action de vendredi. « Même si çà implique d’interrompre les réunions secrètes avec des politiciens véreux. Nous ne resterons plus passifs, nous allons protéger notre eau, notre terre et les moyens d’existence pour nos enfants, nos petits-enfants, et pour honorer nos ancêtres par n’importe quel moyen nécessaire ! L’EAU C’EST LA VIE ! »

Un moment, les polices Tribale et de l’état ont empêché les manifestants de quitter le musée. Un Ancien est intervenu pour ouvrir la porte, permettant au groupe de se lancer à la poursuite du convoi de McCain en hurlant ‘Dégage de notre pays !’ La police a bloqué l’accès à l’aéroport dont McCain est parti rapidement. Malgré une forte présence policière, il n’y a pas eu d’arrestations.

McCain a depuis longtemps établi sa réputation d’ennemi des modes de vie Autochtones. Depuis la promotion du déplacement forcé des habitants de Black Mesa au profit de l’extraction de charbon (S.1003), le soutien politique à une station de ski profanant les San Francisco Peaks Sacrés, jusqu’à sa récente attaque contre les Terres Sacrées des Apache San Carlos à Oak Flat pour extraire du cuivre, McCain a depuis longtemps placé les intérêts des entreprises privées au dessus de la survie des Diné et autres Nations Autochtones.

Face à des crises écologique et climatique, McCain et une poignée de politiciens Navajo collaborateurs continuent à promouvoir une pollution extrême par la fracturation hydraulique, l’extraction de charbon, et des centrales électriques au charbon en activité dans la Nation Navajo. Ces actes apparaissent comme contradictoires avec des mesures écologiques comme la Loi de Protection des Ressources Naturelles Diné de 2005, qui a interdit l’extraction et le retraitement d’uranium sur les terres Navajo, le plan de 5 ans pour nettoyer les mines d’uranium abandonnées, et récemment, la déclaration de l’état d’urgence suite à la catastrophe de la mine Gold King, qui menace des cours d’eau sacrés et vitaux comme la rivière San Juan et le Colorado.

La déclaration suivante a été publiée le jour de l’action par la Voix Collective de ceux unis par la solidarité : « N’AUTORISONS PLUS les politiciens de l’état ou fédéraux ni les entreprises qu’ils représentent à entrer dans nos territoires. Ceux qui sont responsables de ce que notre peuple est empoisonné, affamé, maintenu dans la pauvreté et délogé de nos territoires sacrés, ne sont pas les bienvenus ici !! Nous allons reprendre le pouvoir et rétablir nos terres, prendre soin de notre eau, protéger notre peuple et nos sites sacrés, et guider une nouvelle génération de jeunes qui changera le paradigme d’exploitation et de cupidité ! »

 

Communiqué de presse :
14 août 2015
Contact: navajoghostbusters@gmail.com

Les Citoyens Exigent la Transparence et la Protection de la Sécurité de l’Eau Diné

Window Rock, Arizona – Le vendredi 14 août 2015, un groupe intergénérationnel de Citoyens Diné, préoccupés par l’intention derrière la visite de John McCain dans la Nation Navajo, ont organisé une protestation pacifique. Usant du pouvoir du chant et de la prière, un petit groupe a organisé un sit-in dans la salle où la réunion était supposée avoir lieu. Un deuxième groupe a pris position à l’extérieur du musée pour saluer les officiels Navajo élus, leur demandant de se montrer fermes en tant que dirigeants.

« Nous étions là pour que notre voix soit entendue et notre présence remarquée, pour signifier que notre eau ne sera jamais bradée et que nos droits, qui nous ont été offerts par Diné Diyiin et Nihima Hahasdzaan, ne nous serons pas retirés. »

Le Porte-parole de la Nation Navajo Lorenzo Bates et le Sénateur d’Arizona Carlyle Begaye avaient invité le Sénateur John McCain dans la Nation Navajo pour rencontrer des délégués du Conseil de la Nation Navajo – une rencontre qui était fermée au public. En dépit du fait que le but déclaré de la visite de McCain était d’assister à la Célébration annuelle des ‘Code Talkers’ Navajo comme intervenant, McCain a passé la plus grande partie de sa visite de quatre heures en compagnie du Porte-parole Lorenzo Bates et du Sénateur Carlyle Begaye. Le Sénateur McCain et le Sénateur Carlyle sont confrontés à des critiques constantes à cause de leurs liens étroits avec des corporations privées, particulièrement dans le secteur de l’énergie et des minéraux, ce qui a beaucoup désavantagé les tribus Amérindiennes dans tout le Sud-ouest. Les exigences des citoyens Navajo pour la protection des droits sur l’eau existants s’inscrivent dans l’affirmation plus large de souveraineté sur le territoire et les ressources, et les actions du Porte-parole Lorenzo Bates sont contraires à ces buts. Un message fondamental de l’action de protestation d’aujourd’hui était la place centrale de l’eau pour l’existence Diné – aussi bien physiquement que spirituellement. L’utilisation du tambour et de la prière pendant la manifestation a été particulièrement efficace pour rassembler le soutien et l’affirmation du public.

« Nous aimerions beaucoup remercier les Code Talkers et leurs Familles pour nous avoir fait cadeau de nourriture et d’eau, et pour avoir pris le temps d’apprendre pourquoi nous étions là. C’était merveilleux de voir les jeunes générations et leurs grands-mères soutenir les Code Talkers et étendre ce soutien à notre cause, quand nous leur avons dit pour quoi nous étions là » – Un Défenseur Diné

Il est évident que les politiques de ‘business as usual’ ne sont plus acceptées et qu’une plus grande responsabilité des élus est exigée par ceux qui comprennent le caractère sacré de l’Eau. L’eau relie toute vie, relie toutes les communautés et relie toutes les luttes.