Article Brenda Norrell
Censored News
Le 7 mai 2020
Une interview de Louise Benally sur First Voices Radio
Traduction Christine Prat
Mes anciens avaient l’habitude de dire ‘Ce qui est dans la Terre est ce qui maintient l’équilibre de la Terre. Si nous extrayons tout et le détruisons, l’équilibre sera perdu… La lune et la Terre vont perdre leur équilibre mutuel.’ – Louise Benally, Diné de Big Mountain.
Louise Benally, Diné de Big Mountain, a partagé les messages qui lui avaient été transmis par les anciens sur la façon dont Notre Mère la Terre a été perturbée, au cours d’une interview sur First Voices Radio, avec l’animateur Tiokasin Ghosthorse, Lakota de Cheyenne River.
« La Nature s’en occupe » dit Louise.
Citant les enseignements de ses ancêtres Diné, Louise décrit comment les minéraux dans la terre la maintiennent en équilibre. Quand ces minéraux – le charbon, l’uranium, le pétrole et le gaz – sont extraits, il y a des conséquences, dit-elle à propos du coronavirus et de ce qui arrive en ce moment à la Nation Navajo.
« S’il y a tant de perturbation, les choses vont changer pour le pire pour l’humanité. Nous sommes témoins de ce virus, parce que – j’en suis persuadée – il vient du poison qui a été extrait et produit et est constamment développé par les carburants fossiles, comme le pétrole, le charbon, l’uranium, le gaz, et toutes sortes de minéraux qui sont exposés à l’air quand ils sont extraits. »
« Tout ce qui est dans la Terre doit être laissé tranquille, parce que ce sont des vies d’avant celle qui se déplace sur la terre aujourd’hui. Ils ont été purifiés et sont devenus partie intégrante de la Terre.»
«Si vous les ramenez à la surface et les traitez au-delà des limites, ils deviendront toxiques.»
«L’eau donne la vie et est essentielle, tout comme l’air. »
Ce virus prend des vies et étouffe les gens. C’est ce que les gens sont en train de faire à la Terre. Ils abattent les forêts tropicales qui sont les poumons de la Terre.
«Nos anciens disaient que c’était les poumons de la terre qui purifient les choses. »
Depuis 50 ans, du charbon a été extrait, dit-elle, à propos de l’extraction de charbon par Peabody Coal sur Black Mesa, près de chez elle, qui alimentait la Centrale dite Navajo, dans la Nation Navajo.
Cette centrale au charbon fournissait de l’électricité à bon marché au sud de l’Arizona et à tout le Sud-ouest.
Louise et sa famille ont passé les 50 dernières années à résister à la déportation de Big Mountain. Des dizaines de milliers de Diné ont été déportés pour faire place aux mines de Peabody Coal sur Black Mesa.
Louise dit que maintenant, dans la Nation Navajo, l’air, l’eau et le sol sont extrêmement pollués. Les politiciens ne font rien contre ces poisons qu’ils ont sorti du sol. C’est laissé à l’air libre, à la surface.
Quand les animaux et les gens mangent ces poisons, ils les ingèrent dans leurs systèmes vitaux.
C’est comme l’air, quand il est pollué, ça s’accumule dans notre système et nous ne pouvons pas nous en débarrasser.
C’est l’enseignement des anciens. Chaque nation a sa façon de communiquer avec la Terre.
Les Êtres Célestes qui ont créé cette Terre et l’ont maintenue en équilibre, n’ont plus ses offrandes.
« On nous a dit que si nous ne revenions pas au respect que nous lui devons, et ne continuions pas nos offrandes, un jour, nous n’aurions plus d’eau, nous n’aurions plus de nourriture. Que tout le monde mourrait. C’était apparu comme une vision à l’une de nos ancêtres. »
En cette saison particulière, en 1997, ils ont fait une offrande. Depuis, elle dit qu’il ne s’était pas passé grand-chose en ce qui concerne les offrandes, les prières et les remerciements pour la vie.
Elle dit que les gens s’étaient tournés vers la possibilité de faire de l’argent avec l’extraction minière. L’extractivisme n’arrête jamais, surtout pour le pétrole et le gaz, ça recouvre toute la Planète. Quand le soleil se lève, toute cette toxicité reste dans l’air, ça réchauffe l’atmosphère, ça cause des changements dans la Nature.
Louise dit «Comment pouvons-nous continuer, inverser certaines de ces choses? Ou bien nous changeons, ou nous allons être avalés par la Nature.»
Le présentateur Lakota, Tiokasin Ghosthorse dit que la toxicité commence en soi-même, avec nos propres idées. Tiokasin dit que les gens font comme si ça allait pour le mieux, sans jamais purifier quoique ce soit, et ça commence à l’intérieur de soi.
Louise dit que ça commence à l’intérieur de chaque personne, l’inversement de la présomption, pour s’écarter des carburants fossiles.
Elle dit que des gens se baladaient avec des fusils, en exigeant que tous les lieux publics rouvrent.
«Ça dit bien à quel point ça déraille, au nom de la cupidité.»
«Ils veulent toujours plus.»
« Ce virus a fondamentalement tout bloqué, et ce ne pourra qu’être pire si nous ne faisons pas quelques pas en arrière. »
Ce qu’il y a de mieux c’est le Nouvel Accord Vert, dans lequel tout est alternatif. Actuellement, les gens ne savent pas quoi faire, face à tout ce qui arrive, mais c’est à la Nature de décider.
« Notre Mère la Terre contre-attaque. »
Louise dit qu’il fallait étudier de plus près les problèmes et les solutions : « Fermez toutes ces centrales qui brulent des carburants fossiles. »
Elle dit que les milliers de pétroliers qui attendent le long de côtes, alors qu’il n’y a pas de marché pour le pétrole, devaient être stoppés.
« Les gens avides ont tué la nature. Ils ont tué les Autochtones dans tout ce continent au nom de l’avidité. Je sens que c’est la nature qui contre-attaque. »
« S’ils ne peuvent pas le voir, j’ai le sentiment qu’ils sont une cause perdue. »
«Nous devons continuer» dit-elle à propos de ceux qui sont connectés à la Nature.
«C’est tout ce qui compte, et ça ne coûte pas d’argent.»
Tiokasin demanda si la Terre était plus intelligente que l’homme et si l’humanité avait oublié les enseignements.
Louise dit qu’aujourd’hui, un très petit nombre de gens croyaient en la voie de l’enseignement des ancêtres.
La majorité de notre communauté a été Christianisée et a totalement perdu le contact avec la nature. Quand on essaie de leur parler de la nature, ou du caractère sacré de la Terre, ils se détournent et vous disent que vous êtes pour une cause perdue.»
«Cette attitude n’aide pas.»
Des fonctionnaires de Washington, elle dit « Ils sont comme des Zombies. Aucune confiance. Ils rament, voulant toujours plus. Et tellement de gens meurent, tellement de gens sont malades. Il faut changer de direction, d’une manière ou d’une autre.»
Louise dit que le système est mauvais, qu’il est basé sur la consommation et le capitalisme, ce qui n’est pas la façon dont nos structures sont édifiées dans nos propres cultures.
« Des Autochtones sont en prison et certains sont tués, parmi ceux qui protègent. C’est un temps complètement chaotique. »
« Nous devons atteindre ceux qui n’ont pas de conscience et les amener petit à petit à se retourner et à prendre l’autre direction. Les gens doivent se détourner des carburants fossiles et de l’avidité. »
Ils nous appellent tout le temps les nécessiteux – mais ce sont eux, les nécessiteux.
« Ils doivent détruire quelque chose, le tuer et le manger pour se sentir bien, en accord avec eux-mêmes, de ce point de vue. Ce n’est pas bon. »
Tiokasin dit qu’il y a plus de 40 ans, le charbon était extrait de Black Mesa, épuisait l’eau, le sol et l’air, pour fournir de l’électricité à Los Angeles et au Sud-ouest.
«Nous ne pensons qu’aux gens qui souffrent» dit Tiokasin.
Tiokasin demanda si nous avions oublié les animaux, les oiseaux, l’eau et la terre qui avaient souffert de cette avidité. Il dit que les Autochtones avaient répété tout cela depuis 1492.
Louise dit «Nous ne sommes ni respectés ni estimés par le monde de la société coloniale.»
«Si nous ne sommes pas compris, notre Mère va lever les bras et commencer à se défendre elle-même.»
Notre Mère la Terre sait qu’il y a toujours eu des Peuples Autochtones vivant en harmonie avec la Nature. Ce n’est pas compris par le monde de la consommation.
«Ils veulent plus, toujours plus, tout le temps.»
« Nous avons été exposés à l’uranium dans les années 1940 et 1950, nous avons été exposés au charbon, et nous avons été exposés au gaz et au pétrole. »
Les gens sont partis et souffrent de ce virus à cause de tous ces développements du passé. L’eau n’est plus pure, l’air n’est plus pur. Beaucoup de végétation et d’espèces sont en voie d’extinction.
« Nous n’avons pas d’autre choix que de parler à la Terre, à notre Père le Soleil, et à l’Univers, c’est notre loi. C’est bien au-dessus de toutes ces lois qui nous sont imposées. »
Louise dit que le virus amène des changements et que les choses sont ramenées à l’équilibre.
La qualité de l’air était si mauvaise, en Chine, quand le virus est arrivé. « C’était noir et maintenant c’est clair. » Le trou dans la couche d’Ozone au-dessus de l’Arctique est refermé maintenant. Beaucoup de choses sont ramenées vers l’équilibre.
« Pour moi, c’est la preuve manifeste. »
« La prochaine chose qui doit disparaitre, c’est l’industrie automobile, parce qu’il y a trop de voitures dans ce pays, dans ce monde. »
« Peut-être que les gens ont besoin de rester chez eux, de cultiver leur nourriture et de vivre en paix, sans avoir à conduire ici et là, et que de plus en plus de pétrole et de gaz soient pompés. »
« Mes anciens disaient ‘Ce qui est dans la Terre est ce qui maintient l’équilibre de la Terre. »
« Si nous extrayons tout et le détruisons, l’équilibre sera perdu, et il y aura des conséquences. »
« Le pire est ce que ma mère disait, ‘La lune et la Terre vont perdre leur équilibre mutuel.’ »
Les minéraux contenus dans la Terre retiennent la lune en équilibre. Elle dit que si nous extrayons tout ça, l’équilibre sera perdu et c’est ce qui régit la Terre.
Cette règle peut être comparée aux femmes, qui sont les régulatrices, parce que la femme donne la vie.
« Si la femme n’est pas en équilibre, toute la famille perd l’équilibre. » C’est pourquoi les femmes sont très importantes.
Elle dit que le centre de l’éducation des colonisateurs est l’argent et que ça a des conséquences. Les jeunes doivent être éduqués.
« Nous devons continuer à communiquer, c’est ce qui compte. »
« Restez chez vous, lavez-vous les mains, ne vous mêlez pas aux foules, et tout ira bien. »
Tiokasin dit que le passé est toujours en nous et détient les réponses.
« Vous étiez préparés à cela » dit-il, incitant les auditeurs à ne pas succomber à l’obscurité.
« Nous devons utiliser cette intelligence. »
Louise Benally est Présidente d’Indigenous Cultural Ways, un projet de l’Association des Agriculteurs Autochtones. Elle est Directrice d’Indigenous Cultural Concepts, un projet de Media Island.
Par bonnabella.xvx
Publié par Indigenous Action
Le 5 mai 2020
Traduction Christine Prat
L’héritage du colonialisme est fondé sur la violence sexuelle.
Si on prend en compte tout ce que cette crise a amené au monde – nous savons maintenant plus que jamais que l’Etat colonial est fait pour perpétuer la violence contre et à l’intérieur des communautés qui ont le plus souffert du colonialisme – Noirs/Peuples Autochtones et de Couleur (BIPOC).
L’un des principaux déclencheurs de la violence sexuelle est la pression économique. Des agresseurs de toutes sortes exploitent au maximum la pression à laquelle sont confrontés les travailleurs salariés du monde entier. Mais qui sont vraiment les gens les plus dépendants financièrement, pour leur nourriture et leur toit, dans cet Etat ? Nos enfants.
La population la plus susceptible d’être agressée sexuellement en ce moment, ce sont les enfants. Les agresseurs ont tout le temps accès aux victimes dépendantes financièrement, pour leur nourriture et leur logement, prises au piège dans leur propre maison. Et pendant ce temps, les propriétaires demandent des faveurs sexuelles à leurs locataires vulnérables, pour s’assurer d’un abri.
L’Etat dit « restez en sécurité, restez en bonne santé, restez chez vous. » Pour beaucoup, le foyer n’est pas plus sûr. Certainement pas quand un foyer signifie être dépendant d’agresseurs, financièrement, pour se nourrir et avoir un toit.
Nous savons que le taux de violences sexuelles contre des victimes, particulièrement des enfants, était plus qu’alarmant avant le COVID-19. Ce qui est officiellement connu, et en aucun cas complet, c’est que 63 000 enfants par an sont victimes d’agression sexuelle, plus de la moitié des femmes Autochtones sont agressées par leur compagnon, et 22% des SDF, des transsexuels, des individus à deux esprits qui ont eu accès à des foyers agréés par l’Etat, ont été agressés sexuellement par le personnel ou des résidents.
Que se soit parfaitement clair, s’il n’y avait pas cette dépendance d’un système qui nous a trahis depuis des siècles, transformé les BIPOC (Peuples de couleur et Autochtones) en rouages d’une machine, nous a empoisonnés en introduisant l’alcool et la violence sexuelle et domestique, en serions-nous là on nous en sommes maintenant ? Serions-nous si inquiets pour nos parents pris au piège dans les logements de propriétaires pourris ?
…
Nous pouvons rester là toute la journée à parler de ces problèmes, et nous l’avons fait depuis des siècles. Les survivants, non seulement de la violence sexuelle et domestique, mais aussi de la violence coloniale de d’Etat, ont montré la voie dans ces conversations depuis que les terroristes Européens ont mis le pied sur ce continent. Le fait est que les femmes et les deux-esprits survivants, qui constituent la majorité de ceux qui réclament un monde sans violence sexuelle, n’ont pas été entendus.
Il est temps, pour les cis-hommes, qui commettent 98% des crimes violents, de faire quelque chose. Le changement doit venir de, et être conduit par des hommes – parce que si les femmes et les deux-esprits survivants pouvaient réaliser le changement, nous l’aurions déjà fait maintenant, avec tous les efforts que nous y avons consacré.
Les hommes doivent aider à créer un monde dans lequel tous les hommes et les garçons aiment et respectent toutes les femmes, les filles, et où les adultes et les enfants à deux esprits sont estimés et en sécurité.
Les hommes doivent aider à créer un monde où la perpétuation de la violence des hommes envers les femmes, les filles et les individus à deux esprits, est vu comme équivalent à la violence coloniale des colons Européens d’abord perpétrée contre nos femmes, nos enfants, et nos parents à deux esprits, et notre principale gardienne – Notre Mère la Terre.
Les hommes doivent aider à créer un monde où le matriarcat est rétabli et le colonialisme aboli.
Le combat pour mettre un terme aux agressions sexuelles et à la violence entre personnes/fondée sur le genre, dans nous communautés, est notre lutte commune. La responsabilité ne commence ni ne finit quand les violences sont perpétuées, mais doit faire profondément partie de ce que, et qui, nous sommes quotidiennement.
Quelques mesures :
- Honorer le consentement
- Honorer et respecter (et aider à renforcer) les limites personnelles.
- Apprendre, écouter, et construire des ententes sur les causes de base et affronter directement la violence fondée sur le genre, comme l’hétéro-patriarcat, le traumatisme historique, la suprématie blanche, le capitalisme, l’oppression intériorisée, et l’écocide.
- Confronter les conduites sexistes, homophobes, et transphobes sous toutes leurs formes.
- Honorer nos parents à deux esprits et transsexuels.
- Pratiquer le ‘survivant-centrisme’ et montrer un intérêt féroce, de la sensibilité, de la compassion, de la compréhension et tout autre moyen de soutien.
- Respecter l’autonomie des survivants.
- Ne pas perpétuer le rejet de la faute sur les victimes.
- Ne pas perpétuer ou introduire des conduites apologétiques.
- S’engager dans des processus de transformation et de justice réparatrice.
- Soutenir la guérison des survivants et leur assurer l’accès aux services indispensables.
- Eduquer les jeunes garçons et les hommes sur le consentement et le respect des limites.
- S’opposer à l’humour et au langage insultants.
- Bloquer le machisme, le masculinanarchisme, et toutes les autres actions/conduites de merde.
- Reconnaitre que l’agression peut n’être pas seulement physique, mais aussi psychologique, verbale, économique, indirecte et internalisée.
- Reconnaitre que la violence fondée sur le genre n’est pas un problème personnel ou individuel, mais un effondrement de nos communautés et de nos cultures.
- Travailler à l’abolition totale de la culture du viol.
Si nos mouvements doivent être vraiment libérateurs, nous ne devons pas hésiter à nous engager dans cette lutte cruciale. C’est toute notre responsabilité.
#mmiwgt2s #nomorestolensisters #smashcolonialism #smashheteropatriarchy.
Article et photos Ofelia Rivas, Tohono O’odham
Spécial Censored News
Publié le 30 avril 2020
Traduction Christine Prat
Ofelia Rivas et sa famille s’efforcent de faire parvenir de la nourriture à leurs familles du côté mexicain de la frontière, dont ils sont maintenant séparés par le Mur…
“A cause d’une barrière illégale, nous avons dû faire passer l’aide à pied”
C’est en quelque sorte difficile de commencer cette histoire, nous ne sommes pas des guerriers de Facebook. Nous suivons seulement la voie de nos ancêtres, nous aidons toute personne et nous partageons ce que nous avons. Les frontières politiques Internationales ne nous arrêtent pas.
Les décennies de négligence des communautés O’odham côté sud de cette frontière sont une honte. L’ensemble des O’odham a perdu d’immenses territoires importants culturellement, et absolument vitaux pour les vies de tous les O’odham.
Des générations de jeunes O’odham n’ont jamais mis les pieds sur les plages, ni grimpé sur les montagnes pour cueillir de la nourriture et des plantes médicinales, ils ne connaissent même pas les noms de ces endroits.
Chemin vers le sud, dans le territoire O’odham qu’ils appellent Sonora, au Mexique
Les institutions qui montrent des cartes des terres O’odham s’arrêtent abruptement à cette frontière politique. Le système politique crée des documents supposés guider et faire autorité, comme la Constitution Tohono O’odham qui affirme implicitement que tous les O’odham sont unis, que la culture O’odham est protégée, comme tous les documents de ce genre, qui ne sont que des mots écrits et souvent répétés méthodiquement, sans aucun lien ou compréhension.
Dans ces temps féconds pour les entreprises qui jouent à la roulette, les terres du sud ne sont qu’un inconvénient pour les politiciens qui doivent écrire quelques mots et obtenir un budget pour aller au Mexique tous frais payés.
Pendant ce temps, les O’odham vivent sans eau vraiment potable et sans électricité, et très souvent sans nourriture.
Nous ne travaillons qu’avec des dons.
« Nous n’avons pas de comptes Go Fund Me et nous ne sommes pas un club à-but-non-lucratif. La compassion est une grande vertu O’odham. »
Vous pouvez donner par PayPal au Projet de Solidarité O’odham, sur le site « O’odham VOICE Against the Wall » :
http://tiamatpublication.com/
Écrire à Ofelia Rivas : PO. Box 1835, Sells, Arizona 85634
Email : 4oodhamrights@gmail.com
©Ofelia Rivas, Censored News. Ni l’article ni les photos ne peuvent être utilisés sans permission.
Par Louise Benally, de Big Mountain
Spécial Censored News
Publié le 30 avril 2020
Traduction et photos Christine Prat
Nos anciens disaient : Ce qui est dans le sol, comme les ressources naturelles, ça fait partie de la Terre et ne doit pas être dérangé, parce que ça maintient l’équilibre de toute vie. Si c’est dérangé, ça créera une grande perturbation.
C’est ce qui nous arrive maintenant. Il n’y a pas de remède pour réparer, c’est fait par des humains – le déséquilibre de la Terre pour ses ressources, et la pollution continuelle.
Faites très attention à tout ce que vous faites, lavez vous les mains souvent avec du savon et de l’eau. Buvez beaucoup de boissons chaudes, tenez vous à l’écart des foules, n’approchez personne et restez à au moins 1m80 ou plus. Travaillez à vos projets loin des gens. Prenez des vitamines C et D, du citron, de l’ail et du thé à la menthe, avec du miel. Faites des prières avec la nature le plus souvent possible, et regardez moins la télé ou d’autres médias qui ne font que vous stresser. Portez des masques si vous devez vous rendre dans un lieu où il y a du monde et ne touchez à rien.
Le virus n’a pas de frontières et vous seul pouvez faire la différence pour vous-même.
A PROPOS DE L’AUTRICE
Louise Benally et sa famille luttent contre la déportation forcée depuis 40 ans. Peabody Coal a orchestré la saisie de terre Diné sur Black Mesa pour s’emparer d’une mine de charbon afin d’alimenter la centrale électrique dite ‘Navajo’, près de Page, dans la Réserve Navajo.
Cette centrale fournissait de l’électricité à bon marché au Sud-ouest des Etats-Unis, épuisait l’eau, empoisonnait le sol, l’eau et l’air, pendant que les gens souffraient, beaucoup d’entre eux n’ayant ni l’eau courante ni l’électricité. Au cours des 40 dernières années, cette centrale a été désignée comme l’une des plus polluantes au monde, une des causes principales de la pollution générale de l’air.
Autour de la zone dévastée par les mines de charbon et les trois centrales au charbon dans la Nation Navajo, il y a beaucoup de déchets d’uranium radioactifs, abandonnés par des entreprises irresponsables. Les mines d’uranium ont laissé derrière elles tout un héritage de morts de maladies respiratoires et de cancer, chez les mineurs Navajo et leurs familles. L’ancien bassin de rétention des déchets d’uranium de Church Rock*, qui s’est fissuré en 1979, continue de contaminer le Rio Puerco qui coule vers l’ouest. L’air, le sol et l’eau ont été empoisonnés aussi par les forages de pétrole et de gaz dans la Nation Navajo, qui s’étend du Nouveau Mexique aux champs pétrolifères d’Utah. – Brenda Norrell, éditrice, Censored News.
*Extrait de la conférence de Leona Morgan, à Bure le 24 mai 2019.
La catastrophe de 1979, à Churchrock
Le 16 juillet 1979, la pire catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis a eu lieu à Churchrock, au Nouveau-Mexique. A Churchrock, il y avait deux mines d’uranium et une usine de traitement. L’usine avait un bassin de rétention des déchets. Les déchets d’une usine de traitement sont beaucoup plus radioactifs que ceux des mines. Ce bassin était fermé par un barrage en argile. Il y avait une fissure dans ce barrage, l’entreprise le savait, le gouvernement aussi, mais l’entreprise a continué à mettre des déchets dans le bassin. A l’aube du 16 juillet 1979, le barrage s’est rompu. Plus de 400 millions de litres de déchets radioactifs se sont déversés dans un ravin à sec, puis dans une rivière qui est à sec la plupart de temps, la rivière Puerco. […]
A ce jour, ce n’a toujours pas été décontaminé. En juillet 2015, Tommy Rock, un chercheur Diné de l’Université de Flagstaff, a découvert que l’eau potable d’une communauté Diné, à Sanders, en Arizona, à 65 km en aval sur la rivière Puerco, contenait deux fois la concentration légale d’uranium.
Par Duane ‘Chili’ Yazzie
Diné, de Shiprock, Nouveau-Mexique
Pour Censored News
Publié le 27 avril 2020
Traduction Christine Prat
Le COVID-19 envahit les corps des gens à leur insu, détruit des vies, des familles, des futurs. Il ne fait pas d’exceptions, quelque soit le statut économique, la force physique ou la couleur de la peau. Il cherche la vie pour donner la mort. Il vit par la mort. Il renverse les gens célèbres et puissants. Les défavorisés sont une proie facile. Il y a peu d’endroits où se réfugier contre le virus tueur.
Cet ennemi de la vie dévoile les vulnérabilités du ‘plus grand’ pays de la planète. Il paralyse le meilleur de la science et de la médecine occidentales. Nos premières lignes pour repousser cet ennemi sont sans défense, fatiguées, et cherchent des secours qui pourraient ne pas venir. Nous les remercions et prions pour qu’ils trouvent la paix et la force.
Le croyant comme le non-croyant demande à Dieu pourquoi ça arrive, nous cherchons des réponses, nous réfléchissons, nous essayons de trouver la raison. Ce doit être un message indiquant que nous avons dérivé trop loin des enseignements de la vie qui nous ont été donnés quand nous sommes apparus sur cette terre. L’humanité vacille au bord de l’auto annihilation avec les dégâts causés à la Terre Mère, le virus est peut-être le fouet avec lequel la Terre nous discipline. Dieu purifie sa création dans des temps de grand désordre, peut-être est-ce un tel temps.
Nous voulons que les choses reviennent à la normale, mais les choses n’ont jamais été normales pour les peuples Autochtones. Nous sommes les plus vulnérables, avec notre diabète causé par la mal bouffe et les marchandises du gouvernement. Nous avons des problèmes cardiaques et respiratoires à cause de la pollution au charbon, des cancers causés par l’uranium et des eaux empoisonnées. Nos hôpitaux manquent de fonds, nous vivons dans des logements surpeuplés et dans la pauvreté.
Il y a un grand déséquilibre en ce temps moderne, de la violence est perpétrée contre la terre et ses enfants qui vivent pour perpétuer les Instructions d’Origine. Le Créateur nous a donné un certain mode de vie, et certaines croyances ; ça a été une bénédiction de vivre selon ces enseignements qui nous ont appris comment vivre notre vie dans le bonheur. Les Instructions d’Origine prescrivent une vie de K’é, une relation familiale avec toute vie, avec toute création. Cela exige ajoobah (compassion), vérité, humilité, respect, honneur et courage. Le seul espoir qui nous reste est de nous souvenir et d’honorer les modes de vie que le Créateur avait à l’origine conçu pour nous.
Par Censored News, Klee Benally
Censored News
23 avril 2020
Traduction Christine Prat
FLAGSTAFF, Arizona – L’équipe de bénévoles de Kinłani/Flagstaff soutient l’Aide aux Familles Navajo et Hopi. Au cours du mois d’avril, des provisions et équipements destinés aux résidents des Nations Navajo et Hopi sont arrivés à Flagstaff (Kinłani) pour leur être livrés. L’acteur Jason Momoa [originaire de Hawaï] a fait don d’un plein camion d’eau, et le Dr. Bronners a envoyé des savonnettes et des désinfectants pour les mains. Parmi les dons, il y a des produits frais, des masques et des produits sanitaires. Can’d Aid a donné de l’eau qui a été livrée à Tuba City.
Photos fournies par Klee Benally, Diné, Flagstaff, Arizona.
Klee Benally : « C’est ce que nous appelons la Solidarité, pas la Charité. Nos parents SDF préparent des kits pour chacun d’entre eux, organisent la distribution de vêtements, et préparent des actions pour leur mieux-être. Nous progressons, grâce à l’aide de vos dons à tous (même le Dr. Bronners pour l’Aide aux Familles Navajo et Hopi) ! » Allez voir sur www.kinlanimutualaid.org ou faites des dons par PayPal : indigenousaction@gmail.com .
Klee Benally, mercredi « Nous avons déchargé 950 litres de désinfectant pour les mains pour l’Aide Navajo Hopi COVID 19, aujourd’hui. Maintenant il faut trouver des vaporisateurs de 24 et 48 centilitres à remplir et distribuer ! »
Klee : « Ce système nous a fait défaut bien avant le COVID-19. Nous ne pouvons pas envisager de soutenir nos peuples à travers cette crise sans nous organiser pour détruire ce système. Tandis que les efforts d’aide mutuelle se répandent radicalement pour redistribuer les ressources, nous devons aussi redistribuer le pouvoir. Nous devons comprendre comment le capitalisme et le colonialisme se fondent sur les privations matérielles de nos communautés. Nous devons aussi comprendre comment le colonialisme d’exploitation a frappé nos corps et compromis nos systèmes immunitaires.
« Si nous voulons vraiment honorer Notre Mère la Terre, ça implique d’attaquer le capitalisme, la suprématie blanche, l’hétéro-patriarcat et le colonialisme à la racine. Si ces idéologies de base ne sont pas liquidées, nous nous condamnons, nous et les générations futures, à la non-existence. Le capitalisme n’est pas durable, c’est un virus. Le colonialisme, c’est la peste. »
Un chargement de fruits et d’équipements pour se laver les mains, destiné à Chilchinbito. Jessica, de l’Aide Navajo Hopi, a transporté de l’eau en cannettes à Leupp, avec le soutien bénévole de Kinłani Mutual Aid.
Le savon et le désinfectant du Dr. Bronner est prêt pour être distribué à Leupp. Ahe’hee (merci) à tous les bénévoles de Kinłani Mutual Aid pour l’avoir gardé et soutenu les actions d’aide et à tous ceux qui ont fait des dons ! Taala Hooghan Infoshop – Klee Benally
L’acteur Jason Momoa [de Hawaï] dit « STOCKÉ ET FIER DE LIVRER de l’Eau Mananalu. Nous avons envoyé un camion plein (20 000 cannettes) d’eau Mananalu à la Nation Navajo. Mon entreprise d’eau est encore petite, mais je fais ce que je peux pour aider ceux qui en ont le plus besoin. MAHALO NUI @theelleshow pour nous avoir aidé à propager l’aloha. Merci à la campagne Aide aux Familles Navajo et Hopi COVID-19 ((@navajohopicovid19relief) pour nous avoir aidé à distribuer l’eau aux familles. C’est un effort de la base, conduit par un groupe de femmes Navajo qui travaillent 14 heures par jour, sans être payées, afin de collecter des fonds et soutenir les familles Navajo dans le besoin pendant cette terrible pandémie. C’est merveilleux. Les tribus Autochtones sont parmi les communautés qui courent le plus haut risque, au cours de cette pandémie du coronavirus, et beaucoup d’entre elles n’ont pas les moyens nécessaires pour combattre le virus. C’est-à-dire, l’équipement médical, la nourriture de base et l’eau potable. Environ 40% des habitants vivent dans des zones rurales et ont peu ou pas d’accès à l’eau courante. Ils vivent, littéralement, dans un ‘désert alimentaire’ avec très peu d’épiceries et un territoire très étendu. Beaucoup de familles doivent faire plusieurs kilomètres rien que pour aller chercher de l’eau. »
Táala Hooghan : équipe de bénévoles de Kinłani/Flagstaff Mutual Aid, qui aident l’Aide aux Familles Navajo et Hopi, déchargent de l’eau en cannettes.

Texte traduit et publié en français par le CSIA-Nitassinan
“Blue River, territoire ancestral Secwepemcul’ec – avril 2020.
Les défenseurs de la terre autochtones ont été soumis à une violente attaque par des blancs locaux à leur village de guerriers des Tiny House à Blue River, en Colombie-Britannique et exigent une réponse de la police contre les agresseurs.
L’assault a commencé la nuit du dimanche 19 avril, mené par quatre attaquants blancs avec deux véhicules légers de camouflage tout terrain qui ont vandalisé le campement des Tiny Houses et profané l’exposition commémorative en l’honneur des femmes autochtones assassinées et disparues…” [lire la suite sur le site du CSIA]
DESTRUCTION SYSTÉMATIQUE
DESTRUCTION EN COURS D’UNE TERRE SACRÉE DANS LA NATION TOHONO O’ODHAM POUR CONSTRUIRE LES TOURS D’ESPIONNAGE ISRAÉLIENNES
Par Ofelia Rivas, Tohono O’odham
Censored News
21 avril 2020
Traduction Christine Prat
L’échec de cette génération à défendre les terres, c’est cette excavatrice munie d’une foreuse, qui est arrivée hier et s’est garée au bout de notre route communautaire.
Depuis des temps immémoriaux, nos ancêtres ont dû se défendre contre les missionnaires qui coupaient des membres, les conquistadors qui cherchaient de l’or et les mineurs qui cherchaient de l’argent et une destinée manifeste.
Nous avons survécu pour raconter ces histoires.
Celle-ci sera une documentation et un témoignage de cette génération de compromis, non-conforme, de politiciens hypocrites et avides, et des manipulations trompeuses du personnel de la Patrouille des Frontières du Gouvernement des Etats-Unis, et d’un commandant en chef idiot.
Notre montagne sacrée va subir une attaque.
Les gens ne verront plus jamais les terres O’odham intactes quand ces tours seront érigées. Les terres sont déjà soumises à la destruction irrésistible par des routes non-autorisées sur des sites funéraires et des sites culturels importants, le pillage de nos possessions ancestrales appelées vestiges, et l’élimination à volonté des sommets de collines pour y ériger des tours de surveillance amovibles.
D’innombrables véhicules traversent les zones vierges de nos terres.
Il y a la transformation des habitats des animaux et des plantes, des terres O’odham, et des pratiques culturelles héritées.
Je demande aux politiciens qui ne vivent pas dans notre communauté, ou dans la réserve, de venir constater que la montagne sacrée est le sacrifice.
Chantez sa chanson et donnez-lui de la farine de maïs, vu que cette montagne était là depuis des générations, quand les gens lui manifestaient du respect et vivaient en harmonie avec elle – quand elle protégeait le daim nouveau-né et donnait d’innombrables fruits au cactus tuyau d’orgue pour la communauté, et tous les cactées saguaro qui donnaient des fruits aux animaux, aux gens et aux plantes médicinales.
Les vies des O’odham ont été altérées.
Les gens ont subi ce système d’oppression humiliant.
Le Dalaï-Lama a dit : « Allez à Lhassa et enquêtez vous-même pour voir si les Tibétains sont heureux sous l’autorité de la Chine qui restreint les pratiques culturelles Tibétaines. »
Quand des jeunes gens se suicident par désespoir, à cause de l’alcoolisme ou des drogues, et qu’il y a toutes sortes de crimes, de la violence et domestique, c’est la preuve d’une société O’odham brisée.
Je sais seulement être O’odham. Je ne peux pas adopter une culture et des normes étrangères qui ne sont pas celles de mes ancêtres.
Toute la force et la sagesse c’est qui nous sommes en tant que O’odham.
Quand notre monde est attaqué, les guerriers ont juste besoin d’un signal.
Ils sont décidés à tenir.
Je tiens.
©Ofelia Rivas, Censored News, ne peut être utilisé qu’avec permission.
QUELQUES CRITIQUES DES POSITIONS DU GOUVERNEMENT NAVAJO
Le gouvernement de la Nation Navajo a pris des mesures de confinement, d’isolement, d’interdiction d’entrer dans la Réserve, et de couvre-feu pour tout le weekend de Pâques 2020. Ces mesures sont nécessaires, mais ont néanmoins suscité des critiques pertinentes chez ceux qui craignent l’autoritarisme. Il faut savoir que beaucoup d’habitants de la Réserve sont âgés, invalides, chômeurs, isolés, et que les routes ne sont pas toutes praticables. On redoute un manque d’eau et de nourriture. Sans parler des médicaments… Cet article est un commentaire critique de l’article précédent.
Christine Prat
Le 9 avril 2020, Klee Benally (d’Indigenous Action) a écrit sur Facebook :
Nous devons prendre les mesures nécessaires pour que cette maladie ne se propage pas davantage sur nos territoires.
Nous devons aussi parler de l’autoritarisme.
Un état policier temporaire ne nous sauvera pas.
Plus de membres de notre communauté remplissant les prisons ? Des amendes quand les gens sont au chômage ou se débattent pour payer ce dont ils ont besoin pour « rester sur place » ?
Et qu’en est-il de ceux qui n’ont pas de logement ? Et de ceux/celles qui sont confronté(e)s à la violence domestique ?
C’est ce que nous voulons dire quand nous parlons de violence structurelle. D’après Galtung, la violence structurelle est « une forme de violence dans laquelle une structure sociale ou une institution sociale peut nuire aux gens en les empêchant d’accéder à leurs besoins de base. »
Ainsi, quand la Garde Nationale (qui a une longue histoire de racisme anti-Autochtones) et d’autres forces de l’ordre interviennent, certains célèbrerons le soulagement qu’elles apportent, mais n’oubliez pas ce qu’elles représentent et à qui elles ont prêté serment.
En clair, il ne s’agit pas d’exprimer de la méfiance lorsqu’il est utile de rester chez soit afin de se protéger les uns les autres.
Il s’agit de défier l’ordre social qui nous a laissé tomber il y a fort longtemps.
Le fait que la respiration des membres de notre communauté soit entravée par les cendres de charbon brûlé à Black Mesa et « Four Corners ». Avec un nuage de méthane de la taille du Delaware au-dessus de nos têtes à cause des centrales électriques de San Juan et Four Corner.
Le fait qu’il n’y ait jamais eu d’étude sérieuse de la santé en Dinétah, pour remédier aux effets de résider près de plus de 2000 mines d’uranium abandonnées. Nous connaissons le désastre du cancer. Avec 22 puits fermés à cause de hauts niveaux de radioactivité, avec toute une génération qui a travaillé dans ces mines sans aucune protection. Ce gouvernement colonial avide de ressources n’a pas de dossier ayant fait une priorité de la santé des membres de notre peuple, il a profité des la destruction de Notre Mère la Terre qui a diminué nos systèmes immunitaires.
Ma grand-mère disait « le charbon est le foie de Notre Mère la Terre, l’uranium est ses poumons. »
Mes Anciens à Big Mountain m’ont appris que je ne devais jamais faire confiance au gouvernement, mais que nous devions avoir confiance en Dził Leezh et Ké’, ou en nos montagnes sacrées comme dirigeants et en nous tous réciproquement…
Nous nous en tirerons, mais c’est à nous tous de travailler ensemble et de nous aider les uns les autres, spécialement les plus vulnérables, même si ça signifie rester à distance, porter un masque, ne pas se serrer la main, laisser nos feux allumés, offrir des prières, entretenir ou apprendre nos médecines [traditionnelles], et réfléchir et rétablir ce que c’est qu’être Nohookáá Diyin Dine’é.
Respectez et entretenez nos enseignements culturels traditionnels, ils nous ont aidé à traverser tant de souffrances. Ce sont les pas de nos ancêtres, sa’ah naagháí bik’eh házhóón.
Ceux d’entre vous qui connaissent mon père savent que se sont plus ses mots que les miens.
Je vous souhaite d’aller bien, vous et tous mes parents.
Ahe’hee’ nitsaago.
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Le 10 avril, Klee Benally a prévenu :
« Le gouvernement de la Nation Navajo a refusé d’accorder des dérogations aux groupes qui veulent apporter des services pendant le couvre-feu de ce week-end pour faire face à la crise humanitaire. Etant donné que les cas de COVID-19 sont supposé atteindre un pic à la mi-mai, c’est très inquiétant. » Pourtant, les gens isolés risquent de manquer de nourriture, d’eau, de médicaments…
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Toujours le 10 avril, quelqu’un postait sur la page Facebook Navajo Politics une copie d’une lettre officielle du gouvernement Navajo autorisant un rassemblement religieux à Ganado [Dans la Nation Navajo] ce même 10 avril.
Le même jour, le Commandement du Centre d’Opérations du Service de Santé Navajo publiait un communiqué :
10 avril 2020 – Le Commandement du Centre d’Opérations du Service de Santé Navajo est au courant de la lettre et de l’approbation du service religieux « drive-in » tenu plus tôt dans la journée à Ganado, Arizona. Le Commandement du Centre d’Opérations du Service de Santé Navajo a reçu et pris en compte le tollé général, par les médias sociaux et la hotline du centre. En conséquence, de nouvelles approbations ne seront ni prises en considération ni accordées.
La priorité du Commandement du Centre d’Opérations du Service de Santé Navajo est la santé et le bien-être des citoyens Navajo.
D’après un article du 10 avril dans le Navajo Times, le Président Jonathan Nez a dit que l’autorisation n’émanait pas du Bureau du Président et du Vice-Président.