Ofelia Rivas est la fondatrice de Voix O’odham Contre le Mur et elle porte de la nourriture du côté sud de la frontière pendant la pandémie.
O’odham VOICE Against the WALL
Par Censored News
14 Septembre 2020
O’odham Solidarity Website
Traduction Christine Prat
En mai 2002, Ofelia Rivas a collecté ses propres fonds pour participer au premier et aux quatre forums consécutifs, du Forum Permanent des Nations Unies pour les Questions Autochtones à New-York, pour donner des informations sur les violations des droits humains dans les communautés O’odham le long de la frontière Etats-Unis/Mexique.
Après le 11 septembre 2001, la Patrouille des Frontières des Etats-Unis a commencé à commettre des attaques violentes persistantes contre les O’odham et imposé des restrictions aux droits des O’odham de traverser librement la frontière par les trajets O’odham traditionnels.
Après avoir épuisé diverses possibilités locales, Ofelia a fait campagne continuellement dans les médias pour que les O’odham et autres peuples traditionnels vivant des deux côtés, passent la frontière pour les cérémonies.
Il s’en est suivi un blackout total des médias par les autorités, mais Voix O’odham Contre le Mur a invité le New York Times, le Los Angeles Times, et, à l’international, le Guardian et Reuters à venir sur la petite terrasse d’Ofelia pour parler de ces questions de violations des droits humains, de restriction de la mobilité, du déplacement et des arrestations et déportation de O’odham à l’intérieur des territoires O’odham traditionnels.
Un petit groupe a protesté contre l’arrivée de plus d’agents de la patrouille des frontières et le point de contrôle illégal à la frontière est de la Nation Tohono O’odham.
Voix O’odham Contre le Mur est un petit groupe de gens traditionnels de la base. Ofelia les a représentés aux Nations Unies, mais aussi en Bolivie, au Sommet Mondial Autochtone sur le Changement Climatique, où elle a été distinguée et a fait partie d’un groupe de 7 présidents chargés d’écrire les Droits de Notre Mère la Terre, un texte présenté aux Conseil Général des Nations Unies par le Président Bolivien Evo Morales.
En 2010, Ofelia a participé à la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, à Cancun, au Mexique, où les Etats-Unis ont empêché tous les observateurs inscrits d’assister à toute la session.
Après Standing Rock, Ofelia a été déléguée à la Session Générale de la Commission Mondiale sur les Droits Humains, en Jamaïque, pour présenter les impacts de la militarisation dans les territoires des communautés Autochtones, et les attaques comme celles contre les terres O’odham et le rassemblement de prières pacifique à Standing Rock.
Plus récemment, il y a des projets de soutien continu aux O’odham vivant le long de la frontière U.S./Mexique, comme des livraisons de nourriture vitales et des voyages pour remettre des documents aux gouvernements locaux, pour les informer de la maltraitance et des intrusions continuelles dans les communautés, et des attaques dangereuses contre les O’odham.
Ofelia n’est soutenue que part des amis et soutiens de longue date. Voix O’odham Contre le Mur et le Collectif de Femmes O’odham soutiennent la livraison annuelle de jouets. Ces organisations sont à but non-lucratif. Tous les dons sont gérés et utilisés uniquement au profit des O’odham.
Dans cet article, nous témoignons du travail local et international d’Ofelia Rivas, fondatrice de Voix O’odham Contre le Mur.
En ces temps critiques de pandémie et de dangereux conflit à propos d’activités illégales à la frontière, de nombreuses organisations ont commencé à imiter notre travail de si longtemps et à créer des sites de collecte de fonds sur internet. Ces nouvelles organisations ne travaillent pas avec ou en association avec les habitants locaux ni avec les gens vivant dans les territoires O’odham touchés.
Nous vous demandons de faire les dons que vous pouvez pour soutenir notre travail. Nous sommes dans le besoin. Cette année nous avons dépensé 800 dollars pour acheter de la nourriture et payer le carburant pour aider les gens des deux côtés de la frontière. Nous avons aussi dépensé 600 dollars pour la réparation de véhicules pour pouvoir continuer notre travail. Nous apprécions sincèrement et à l’avance tout soutien.
La VOIX O’odham Contre le MUR protégera toujours ses Anciens et tous les membres de la communauté contre l’exploitation et la coercition.
En lire plus, en français sur ce site, en anglais sur le site d’Ofelia où vous pouvez aussi faire des dons.
Publié par Censored News
12 Septembre 2020
Photos de Carl ‘Bad Bear’ Sampson (voir plus de photos)
Traduction Christine Prat
RENO, Nevada, 12 septembre 2020 – l’AIM du Nord du Nevada et des familles protestent contre l’assassinat de leurs proches par la police, et demandent Justice pour les Autochtones Assassinés ou Disparus. Ils exigent la libération de Leonard Peltier. Ils ont rejoint les membres de Cop Watch [Surveillance des Flics] de Reno, devant le bâtiment fédéral, pour exiger la justice pour les victimes de l’emploi excessif de la force pas la Police.
Remerciements au photographe de presse et participant aux Longues Marches, Carl Bad Bear Sampson, Shoshone, pour avoir partagé ses photos avec Censored News.
Photos ©Carl Sampson ©Censored News
Indigenous Action
9 Septembre 2020
Contact: O’odham Anti Border Collective, oabc1853@gmail.com
Traduction Christine Prat
Quitobaquito Springs, Arizona – Ce matin, deux membres du Collectif O’odham Contre la Frontière et Défendre O’odham Jewed [le pays O’odham] ont entrepris une action directe pour bloquer la construction du Mur frontière qui menace A’al Vappia/les sources Quitobaquito, dans le Hia C-ed O’odham Jewed (Terres O’odham), près de Ajo, en Arizona. Cette action directe était conduite par une O’odham u’uwi (femmes). Les sources, une des seules sources d’eau dans le désert, sont situées dans le Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue, sur la frontière US/Mexique. Tandis qu’un des défenseurs de la terre occupait un bulldozer, ils ont déclaré : « Vous n’avez pas la permission d’être ici, c’est le Pays O’odham. C’est une zone sacrée. » Alors que des agents de la Patrouille des Frontières et des sheriffs arrêtaient les deux défenseurs, ils ont déclaré : « Cette terre représente tellement plus qu’un mur. »
Agissez dès maintenant :
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- Mobilisez-vous : Le Collectif O’odham Contre la Frontière et Défendre O’odham Jewed appelle à une mobilisation immédiate pour arrêter la profanation des sources sacrées. Prenez contact avec eux, oabc1853@gmail.com ou (+1 480) 404 2543.
- Faites des dons :
Cashapp : $DefendOodhamJewed
PayPal : paypal.me/DefendOodhamJewed
Ou au Collectif Contre la Frontière : Missy Land Back @defendoodhamjewed - Et pour des actions futures : www.gofundme.com/f/defend-oodham-land-bail-fund
- Faites savoir :www.facebook.com/AntiBorderCollective/
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- Les deux activistes ont été libérés, mais ils peuvent encore être poursuivis pour trouble à l’ordre public et autres délits du même genre. Mais ils étaient sur leur territoire, ce sont les bulldozers qui ont été amenés sans leur autorisation !
Le Mur frontière – dont la construction a commencé bien avant Trump – divise des populations, des familles, des villages.
La frontière actuelle est le résultat d’une guerre déclarée par les Etats-Unis au Mexique en 1846, qui s’est terminée par le Traité Guadalupe-Hidalgo, par lequel les Etats-Unis ont conquis un immense territoire.
Voir de nombreux articles sur les problèmes posés par le mur aux populations.
Les Autochtones des Etats-Unis sont entièrement solidaires du mouvement Black Lives Matter. Il faut dire qu’ils subissent le même sort depuis 1492, quelques soient les gouvernements. Malheureusement, en France, les médias dominants ont depuis longtemps fait croire à l’opinion publique que les Autochtones étaient en voie de disparition, quasiment inexistants, et qu’hélas il est trop tard pour s’en préoccuper. En fait, depuis que ça ne se fait plus d’exterminer des populations ouvertement, la population Autochtone a recommencé à augmenter, et ne veut plus se laisser faire. En proportion de la population, encore plus d’Autochtones sont incarcérés et tués par des flics que de Noirs. Actuellement, non seulement les flics n’hésitent pas à tuer dans les manifestations, mais des groupes fascistes, racistes et néo-nazis, convaincus de leur impunité, attaquent les manifestants, les gens de couleur, les LGBTQ, et, bien sûr, les Autochtones.
Christine Prat
PARLEZ AUX FASCISTES DANS UN LANGAGE QU’ILS PEUVENT COMPRENDRE
Par Indigenous Action
Septembre 2020
Notre interprétation de la classique assertion antifasciste, à savoir que des protestations pacifiques n’arrêteront pas le fascisme.
Ceux qui appellent à des « manifestations pacifiques » ignorent la réalité, que la guerre de colonisation brutale et sanglante n’a jamais cessé. Honorer nos ancêtres et les générations à venir signifie défendre activement nos communautés et nos terres.
Pour les vies perdues au cours du puissant soulèvement #BlackLivesMatter . Pour tous ceux qui, dans les rues, ne reculerons pas face à la violence fasciste. La solidarité signifie attaquer.
Un poster réalisé par Indigenous Action Media, pour lutter contre l’alcoolisme chez les Autochtones.
Par Indigenous Action
Septembre 2020
NOTRE CULTURE EST PLUS FORTE QUE LEUR POISON
L’alcool est une arme économique et politique utilisée par les colonisateurs pour manipuler, contrôler et anéantir les Peuples Autochtones. Par des actes racistes déshumanisants, beaucoup des nôtres sont devenus un stéréotype haï par la société colonialiste de peuplement. Cette déshumanisation permet à la violence perpétrée contre nous et le territoire de devenir une pratique acceptée. C’est aussi une violence que certains des nôtres internalisent et redirigent contre eux-mêmes, leurs familles et leurs communautés. Nous encourageons à limiter ces dommages et cherchons à briser la stigmatisation sociale en politisant la discussion autour de la sobriété. En nous efforçant de maintenir nos vies indépendantes de l’influence des poisons du colonisateur, nous célébrons le caractère sacré de la sobriété et honorons nos ancêtres. Brisez le cercle pour les générations futures. Un Autochtone sobre est un Autochtone dangereux.
Le Coronavirus se répand dans les écoles, et le Vice-Président Navajo rejoint le régime de génocide et de terreur de Trump
Par Brenda Norrell
Censored News
29 août 2020
Traduction Christine Prat
Des temps de Monstres : Le coronavirus se répand rapidement dans les écoles après que Trump ait forcé les écoles à rouvrir sous la menace de suppression de crédits. Le Vice-Président Myron Lizer a rejoint la campagne de Trump, en soutien à ce régime de génocide et de terreur.
Dans son discours prononcé la seconde nuit de la Convention Nationale du parti Républicain, mardi, le Vice-Président Navajo Myron Lizer a exprimé son soutien au Président Donald Trump. Lizer dit que Trump avait accordé 8 milliards de dollars de secours selon la loi CARES (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security) au pays Indien.
Cependant, Lizer n’a pas signalé que le pays Indien avait dû aller en justice pour que les fonds selon la loi CARES soient débloqués, alors qu’ils étaient approuvés par le Congrès des Etats-Unis.
Lizer n’a pas révélé que le gouvernement tribal Navajo avait fait trainer les secours d’urgence pour les Navajos les plus désespérés, alors qu’il avait reçu 714 millions de dollars en fonds de secours selon la loi fédérale CARES il y a trois mois.
Dans le reste du pays, la Floride confirme près de 9000 nouveaux cas de COVID-19 chez des enfants dans les 15 jours de réouverture des écoles, en août. Dans le Mississippi, les écoles signalent 720 nouveaux cas.
Le COVID-19 se répand rapidement à partir des écoles, dans le Dakota du Sud, l’Oklahoma, l’Utah, L’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado et ailleurs. Les enfants transmettent le virus à des parents et grands-parents vulnérables. Des enfants sont décédés à Tampa, en Floride, dans le Tennessee et dans l’Iowa au cours des deux dernières semaines.
Des Navajos sont réduits au désespoir, leur gouvernement a reçu 714 millions de dollars, les Diné dans le besoin n’en ont encore rien vu
Très peu des secours reçus il y a trois mois ont atteint les Navajos les plus désespérés. Il n’y a pas de livraison uniforme de nourriture et d’eau urgentes pour ceux qui sont en quarantaine ; pas de visite du service de santé au domicile des mourants. Les sources d’eau sont dégradées, détruites ou chères, disent les Navajos qui recherchent de l’eau.
Censored News a demandé au Bureau du Président Navajo et au Conseil de la Nation Navajo si la tribu gagne de l’argent sur les intérêts, mais n’a pas encore reçu de réponse.
Les Navajos continuent à réclamer de la nourriture et de l’eau.
« S’il vous plait, venez au centre de la Nation Navajo, à Tselani-Cottonwood et dans la communauté de Black Mountain. Nous sommes oubliés, même par les dirigeants de notre chapitre » dit une lettre. Un écriteau sur le siège du chapitre de Tohatchi, au Nouveau-Mexique, dit qu’ils appelleront la police si des Navajos continuaient à demander de l’aide. [Les chapitres sont les subdivisions administratives de la Réserve Navajo – NdT].
Le gouvernement Navajo a donné la priorité aux casinos, et leur a déjà attribué 24 millions sur les 714 millions de fonds fédéraux selon la loi CARES que le gouvernement tribal a reçus il y a trois mois et qui étaient supposés être un secours d’urgence pour le virus.
A Mexican Water, des Navajos désespérés dénoncent des communiqués de presse tribaux trompeurs
Les Navajos de Mexican Water ne sont qu’un des 110 chapitres Navajo où les Diné sont désespérés, selon le Navajo Times. Ça se situe dans la région où de nombreux Navajos sont décédés, le long de la frontière entre l’Arizona et l’Utah, dans la Nation Navajo.
Le Vice-Président de Mexican Water David John dit que les communiqués de presse du bureau du Président Navajo sont une tentative de tromper le public en lui faisant croire que tout va bien. La vérité est que les Navajos sont réduits au désespoir par le manque de nourriture et d’eau.
« Actuellement, nous avons une sécheresse, et l’eau manque, » dit John.
La bergère Darlene Yazzie, 71 ans, dit qu’à cause de l’absence de pluie et de vent, les moulins et la végétation sont asséchés, ce qui signifie qu’elle doit acheter du foin pour son troupeau et transporter de l’eau de Dennehotso, à plus de 14 km de chez elle.
John dit que le bureau du Président et le Centre de Commandement des Opérations du Service de Santé Navajo ne répondent pas aux demandes d’aide.
« J’ai laissé message après message, écrit des lettres, » dit-il. « Ils ignorent les chapitres. Leurs employés ne répondent pas au téléphone, ce qui n’est absolument pas professionnel. Il y a zéro service au client. C’est affreux, la manière dont ils opèrent. »
Une habitante de Mexican Water, Melissa Todicheeni. Dit que sa famille vit sans eau courante ni électricité, et qu’elle demande de l’aide depuis des années. « Tout ce qu’on nous répond, c’est ‘pas de fonds, pas d’argent’ » dit M. Todicheeni.
Au Nouveau-Mexique, les chapitres Navajo sont fermés ou ont réduit leurs heures d’ouverture, et les Diné souffrent
La journaliste Navajo Sunnie R. Clahchischiligi écrit que les anciens Navajos sont seuls, sans nourriture, et désespérés, dans son article pour le Guardian https://www.theguardian.com/us-news/2020/aug/06/navajo-nation-reservation-elderly-people-covid-19 .
S. Clahchischiligi a interviewé des Diné âgés dans sa région d’origine, au sud de Shiprock, au Nouveau-Mexique. Elle a trouvé une grand-mère âgée, dans un fauteuil roulant, qui s’occupait de sa petite-fille qui avait déjà perdu sa mère et eu un cancer à l’âge de 10 ans. Elles avaient très peu à manger.
Le bureau du Président Navajo n’a pas répondu à S. Clahchischiligi, ni aux questions de Censored news.
Pendant la Convention Nationale du parti Républicain, Trump s’est vanté d’avoir approuvé les oléoducs Keystone XL et Dakota Access [DAPL]. La gouverneure du Dakota du Sud Kristi Noem a remercié Trump d’avoir apporté des feux d’artifice au Mont Rushmore. Le Président de la Délégation d’Arizona a fait l’éloge du mur frontière – tous à la Convention Nationale Républicaine, et tous en opposition avec les Lakota, les Dakota, les Tohono O’odham et autres Amérindiens. Le Vice-Président Navajo Myron Lizer a exprimé son soutien au régime de Trump, mardi pendant la Convention.
Selon le Navajo Times, les 714 millions de fonds selon la loi CARES n’ont pas été dépensés et sont bloqués dans le processus de discussion du budget tribal.
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Le coronavirus se répand dans les écoles des U.S.A. depuis que Trump les a forcées à rouvrir
La Floride a déclaré 9000 cas de coronavirus chez des enfants après 15 jours de classe.
19 écoles de district dans le Dakota du Sud ont au moins un cas de COVID-19.
A Chadron, dans le Nebraska, près de la frontière du Dakota du Sud, le 25 août le nombre d’élèves positifs restait 10. Au total, 29 membres du personnel et écoliers sont en quarantaine.
En Utah, il y a 90 patients atteints par le virus dans 17 écoles.
Il y a des dizaines de cas dans les écoles du Nouveau-Mexique.
Le coronavirus se propage dans les écoles de tout le Colorado.
En Arizona, où les cas sont nombreux, les écoles n’ont pas encore déclaré de cas chez les élèves, après moins d’une semaine de reprise des classes, mais certains ont été exposés. Des enseignants et membres du personnel se sont mis en quarantaine. Des individus testés positifs ont été en contact avec des élèves dans une classe et des bus scolaires.
Par Mohawk Nation News
8 août 2020
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
Cette histoire rotinoshonni [Iroquoise] a été contée lors d’un Festival Autochtone dans le Saskatchewan, le 6 août 2020 :
Sekon. Dekanawida est venu nous dire trois choses, le bon message, le pouvoir, la paix. 1. SUR CETTE PLANÈTE, TOUT CE QUI VIT A LA MÊME MÈRE, C’EST LA TERRE. ET LE MÊME PÈRE, QUI EST LA SOURCE D’ÉNERGIE DE TOUTE LA CRÉATION, CE QUI FAIT DE NOUS TOUS DES FRÈRES ET SŒURS. NOUS SURVIVRONS ET COEXISTERONS EN TANT QUE TELS. 2. LE POUVOIR EST DANS NOS PROPRES ESPRITS, OÙ UN MORCEAU DE LA SOURCE D’ÉNERGIE DE LA CRÉATION A ÉTÉ PLACÉ, CE QUI NOUS DONNE NOTRE POUVOIR. 3. LA PAIX, QUI EST LA KAIANEREKOWA, LA GRANDE PAIX, PAR LAQUELLE NOUS SURVIVRONS ET COEXISTERONS LES UNS AVEC LES AUTRES ET AVEC TOUTE LA NATURE, PERPÉTUELLEMENT, POUR TOUJOURS.
Dans l’histoire de la création kanienkehaka Mohawk, nous sommes venus du monde du ciel, qui passe ce monde au cours d’un long cycle. Lors d’un des passages, une belle femme avec un enfant, a été placée ici sur la terre, quand elle était couverte d’eau.
Lors du dernier passage, Dekanawida vint sur cette terre pour accomplir une mission. Il apportait la kaianerekowa (la Grande Paix) et forma la première vraie démocratie et unifia notre peuple. C’était fondé sur kasastensera kowa sa oiera, le grand pouvoir naturel. Ierokwah est « l’unification des Iroquois », les rotinoshonni’onwe, qui sont symboliquement le peuple qui a fait la longue maison. La longue maison est toute l’île de la Tortue. Le ciel est le toit, le sol est le plancher et les murs sont de l’est à l’ouest et d’un pôle à l’autre. La Grand Paix est pour le monde entier. Les premiers à accepter kaianerekowa furent les kanienkehaka, les Mohawk, puis les Oneida, Onondaga et Cayuga. Les derniers à s’y joindre furent les Seneca.
Dekanawida et les rotinoshonni attendirent sur les plaines dominant le Niagara la réponse des Seneca, qui n’étaient pas certains de vouloir les rejoindre. Dekanawida dit « si demain il y a 2 soleils dans le ciel, nous rejoindrez-vous ? » Les Seneca furent d’accord pour les rejoindre si cela se produisait. Le jour suivant, il y avait 2 soleils dans le ciel. Les Seneca devinrent la cinquième nation à rejoindre l’ierokwa.
Puis, Dekanawida nous donna une profonde leçon d’astronomie sur notre système solaire jumeau binaire.
Ce soleil resta dans le ciel plusieurs jours. Dekanawida rassembla les gens et leur conta « l’Histoire du Serpent ».
Il dit qu’un jour viendrait, dans le futur, où les onkwehonweh (le premier peuple placé sur l’île de la Tortue par la création) seraient amis avec un serpent blanc. Au début, se serait bien pour les deux. Mais sept générations après le contact, le serpent blanc serrerait les onkwehonweh si fort qu’ils pourraient à peine respirer. Alors, un serpent rouge apparaitrait, venant du Nord, et ferait sursauter le serpent blanc qui laisserait tomber momentanément les onkwehonweh sur le sol, et alors ils ramperaient comme des bébés jusqu’au pays de collines pour guérir.
Le serpent rouge et le serpent blanc se déclareront la guerre et commenceront à détruire notre Mère la Terre. Les oiseaux tomberont du ciel, les poissons se tourneront le ventre en l’air dans l’eau, les ormes mourront et l’air brûlera les yeux de l’homme.
Puis les serpents rouge et blanc resteront sur leurs positions pendant un moment, ne sachant que faire. Puis un serpent noir viendra du sud. Il contrôlera les autres serpents. Ils envahiront et détruiront les pays les uns après les autres dans le monde entier, prévoyant toujours qui serait leur prochaine victime. Puis, alors que le serpent noir chercherait leur prochaine victime, il verrait seulement les onkwehonweh guérissant dans les collines. Il dirait, « je n’ai pas de conflit avec eux ». Alors, une lumière éclatante, beaucoup plus brillante que le soleil, viendra de l’est. Le serpent noir aura peur et nagera vers le sud, pour ne jamais être revu des onkwehonweh.
Le serpent rouge verra la lumière, sera effrayé et rampera vers le nord laissant une trace semblable à celle d’un escargot derrière lui, pour n’être jamais revu par les onkwehonweh. Un morceau de la queue de serpent blanc cassera et rampera jusqu’aux collines pour guérir avec les onkwehonweh. Le reste du serpent blanc fera de faibles tentatives pour nager vers la lumière.
La lumière sera le retour du monde du ciel. Ce sera le temps où la paix règnera sur la terre entière et une merveilleuse époque pour être en vie.
Puis il remonta dans son canoë de pierre et vola vers le monde du ciel. Il dit qu’il reviendrait quand le monde du ciel reviendra.
Il a parlé à nos ancêtres. Nous connaissons tous ce phénomène de manières différents. Nous sommes supposés vivre en harmonie avec la nature et survivre les uns avec les autres comme frères et sœurs sur notre Mère la Terre. Nous devons rester connectés à notre Mère alors qu’elle subira certains changements et nous avec.
Dekanawida nous conseilla de garder notre esprit fort sur la Grand Paix et de rester sur la voie.
Tout ce qui a été créé par l’homme, a commencé comme une idée dans un esprit. Les pensées deviennent la mémoire, et la mémoire est l’ADN, c’est pourquoi nous avons tous un code unique. Les pensées ne viennent que de 2 sources : les souvenirs anciens et l’inspiration de la création. En utilisant notre mémoire, nous nous rappellerons directement le premier souvenir et tout ce qu’il y a eu entretemps. Alors nous serons prêts pour l’inspiration et évoluerons en tant qu’espèce. Un temps viendra où tout le monde se souviendra de comment utiliser à nouveau leur mémoire. Ils se souviendront de tout, de toutes les vies passées qu’ils aient jamais eues. Alors nous vivrons en paix pour toujours.
Le mal a été mis ici et il y est toujours. Nous faisons partie de l’univers. Nous devons guérir cette blessure dans notre conscience collective, afin de pouvoir évoluer dans l’amour et laisser la peur derrière nous pour toujours. L’amour commence entre une mère et son enfant. C’est pourquoi le Conseil des femmes est responsable des enfants et de la terre et de la vie qu’elles leur apportent. Notre communauté locale est la relation la plus importante pour prendre des décisions. Les grandes compagnies qui polluent l’environnement violent la loi universelle de la nature.
En 1779, la Révolution Américaine a été créée par la Couronne Britannique pour nous diviser et nous conquérir, nous les rotinoshonni’onweh [ierokwa]. Les batailles ont été mises en scène par les intérêts commerciaux britanniques pour représenter la fausse illusion de liberté parmi leurs colons. En 1779, le Général Américain Sullivan, sous la direction de George Washington, a rassemblé une immense armée de patriotes, de 38800 hommes, pour effectuer leurs véritables intentions. Sullivan a marché sur Onondaga, foyer de l’Arbre de Paix, et durant un an, a détruit tout ce qu’il pouvait. Washington a donné l’ordre à Sullivan de forcer les Ierokwa à se déplacer à l’ouest du Mississippi. S’ils refusaient, ils devaient être exterminés. Sullivan a appliqué la politique de la terre brûlée, brûlant tous les champs de blé, les vergers, les longues maisons et tuant les gens en masse.
Pendant ce temps, les Britanniques se reposaient à Québec. Quelques années plus tard, ils ont instauré une fausse frontière en plein milieu du territoire ierokwa/Iroquois. Ils ont appelé un côté le Canada, et l’autre les Etats-Unis. Nous avons remarqué que les mêmes familles contrôlaient l’économie des deux côtés de la fausse frontière par leurs banques et leur « marché libre ».
Hollywood crée et récrit l’histoire. Ce sont ces mêmes familles qui en sont propriétaires. Leurs films révèlent des scénarios de la fin du monde, les puissances quelconques ne disant rien à personne du désastre imminent qu’elles fabriquent, jusqu’à quelques jours avant que ça ne leur arrive dessus. Les intrigues sont toutes les mêmes, des évènements cataclysmiques qui détruisent le monde. Ils ne disent jamais ce qui cause ces évènements. Ils craignent maintenant que leur propre fin soit arrivée.
Le retour du monde du ciel mettra fin aux structures de pouvoir mauvaises qui ont tout détruit. Quand le deuxième soleil apparaitra dans le ciel, la Grand Paix reviendra. Les serpents ne seront plus jamais vus par les gens. Nous évoluerons en tant qu’espèce par le pouvoir de l’amour quand nous aurons éliminé la peur de chacun de nos propres esprits. Nous pouvons nous reconnecter avec le vrai pouvoir de la création elle-même. Kaneronkwatsera, les pensées sont des choses… Unité, Force, Paix.
Dekanawida avait trois choses à nous dire – le bon message, le pouvoir, la paix. Cette histoire est connue de nombreux Onkwehonweh.
Par Brenda Norrell
Sur Censored News
7 août 2020
Traduction Christine Prat
Selon une journaliste Navajo, les Navajos manquent cruellement d’eau et de nourriture. Pendant ce temps, le processus d’attribution des 650 millions de dollars d’aide fédérale spéciale coronavirus, est toujours retardé au gouvernement tribal. Le Conseil de la Nation Navajo veut utiliser 24 millions de l’aide pour les casinos.
On est entré dans le sixième mois de la pandémie dans la Nation Navajo, et il n’y a toujours pas de plan de distribution d’urgence de nourriture et d’eau aux malades et à ceux qui sont en quarantaine chez eux.
Depuis mars 2020, 468 Navajos sont décédés des suites du virus. Maintenant, il y a plus de 2500 cas de COVID-19 et pas de plan organisant des visites médicales pour les Navajos renvoyés chez eux des hôpitaux et mis en quarantaine. La plupart sont trop malades pour se soigner eux-mêmes.
La journaliste Navajo Sunnie R. Clahchischiligi écrit que les Navajos âgés sont seuls, sans nourriture et désespérés, dans son article publié dans le Guardian. S. Clahchischiligi a interviewé des Diné âgés dans sa région, au sud de Shiprock.
Ce fut la première fois en vingt ans qu’elle a craqué et éclaté en sanglots.
S. Clahchischiligi a parlé avec une Diné de plus de 70 ans, seule avec sa petite-fille qui n’a pas encore 10 ans. La grand-mère est dans un fauteuil roulant, et la petite fille a déjà survécu au cancer et perdu sa mère. Elles n’ont pas d’eau courante ni de toilettes à l’intérieur. La grand-mère doit se servir d’un bâtiment à l’extérieur.
« Elle est à peine capable de se lever pour préparer un repas. Son salut – la seule nourriture sur laquelle elle-même et sa petite-fille peuvent compter – vient du centre local pour les seniors, qui livre un déjeuner du lundi au vendredi. Les weekends, elles doivent lutter par elles-mêmes. »
« Elle est la seule qui s’occupe de moi » dit la grand-mère de sa petite-fille. « Nous nous occupons l’une de l’autre. »
Pendant ses interviews, elle a appris que les Navajos les plus désespérés n’avaient rien reçu des dons de nourriture et d’eau fournis par le Président tribal aux maisons du chapitre. Le Président Navajo, Jonathan Nez, n’a pas répondu à ses appels téléphoniques.
Les employés Navajos ont été prévenus qu’ils ne devaient pas parler aux médias du manque de nourriture.
« Nous pourrions perdre nos emplois » dit un employé Navajo à la journaliste. Au cours de la journée, deux employés communautaires interviewés ont confirmé la déclaration. Voir dans le Guardian.
Chaque jour, des Navajos demandent de la nourriture et de l’eau sur les médias sociaux. Beaucoup des 110 maisons de chapitre de la Nation Navajo sont fermées ou ont des horaires réduits, spécialement dans la partie est de la Réserve, au Nouveau-Mexique.
« Le Chapitre de Tohatchi a un écriteau sur la porte disant aux membres de la communauté que la police Navajo sera appelée contre eux s’ils continuent à demander de l’assistance » dit un Navajo, ajoutant qu’à cause du népotisme, seule la minorité favorisée recevait des dons.
Après que le Président Navajo Jonathan Nez ait dit que les employés des chapitres emmenaient la nourriture et l’eau chez eux, Censored News a demandé combien d’employés des chapitres travaillaient et visitaient les familles. L’attaché de presse du Conseil dit attendre un rapport. Le Président Nez n’a répondu à aucune des questions de Censored News.
La Nation Navajo a reçu 714 millions de dollars selon la Loi Aide, Secours et Sécurité Economique Coronavirus (CARES – Coronavirus Aid, Relief, Economic Security). Actuellement, 650 millions restent inemployés et bloqués dans le processus d’attribution du gouvernement tribal.
Censored News a demandé à l’attaché de presse du Conseil Navajo comment justifier que 24 millions de fonds d’aide contre le virus aillent aux casinos.
« Comment justifier 24 millions aux casinos selon la Loi CARES ? Les casinos Navajos ont-ils fait des profits, produit des revenus reversés aux Navajos au cours des années précédant la pandémie ? » demanda Censored News.
Byron Shorty, directeur de communications du Président du Conseil Navajo répondit.
« Quand je recevrai une version certifiée du plan de dépenses, je vous le transmettrai » dit Shorty, se référant au fait que le budget doit encore être approuvé ou soumis au veto par le Président Navajo.
Le budget du Conseil pour les secours aux victimes du virus mentionne un ‘Plan de Dépenses pour l’Entreprise de Jeux Navajo : 24,6 millions de dollars.’
Le Conseil de la Nation Navajo a approuvé une note totale de secours coronavirus de 650 980 101$ en fonds Navajos de CARES, le 31 juillet 2020. Ça comprend plus de 75 millions pour le Service de Santé de la Nation Navajo, 130 millions pour des projets aquifères, 44 millions pour des câbles électriques, 68 millions de projets d’internet à haut débit et les 330 millions restant pour des dépenses soulageant les effets de la pandémie, qui comprennent les 24 millions pour les casinos.
©Brenda Norrell, Censored News
Pour envoyer des dons:
Kinłani (Flagstaff) Mutual Aid : “Une réponse communautaire à la menace du COVID-19.
https://kinlanimutualaid.org/
Indigenous Mutual Aid, fondé par Indigenous Action Media. Travaille avec les deux autres assos. Est plus ‘radicale’ et politisée.
https://www.indigenousmutualaid.org
Navajo & Hopi Families COVID-19 Relief
https://www.navajohopisolidarity.org/