KRACH BOURSIER ET EFFONDREMENT FINANCIER POUR PEABODY COAL

Par Brenda Norrell
Censored News
3 juillet 2015
Traduction Christine Prat

Peabody Coal s’effondre financièrement. Le PDG a démissionné.
Alors, maintenant que Peabody pourrait ne plus avoir les moyens d’acheter les médias en Pays Indien avec ses pubs, peut-être y aura-t-il des articles à la une révélant que la ‘Centrale Navajo’ alimentée par Peabody, est depuis longtemps l’une des centrales électriques au charbon les plus sales et polluantes au monde.
Est-ce que le sud de l’Arizona est en train de se débattre pour trouver d’où toute son électricité gaspillée va venir maintenant ?
Peut-être que les Sénateurs d’Arizona John McCain et Jeff Flake sont occupés à trouver un moyen de voler plus de terres et d’eau aux Autochtones pour l’extraction de charbon, et à faire passer quelques lois de plus au Congrès, pour le charbon polluant, pour l’électricité sale et pour empoisonner les Autochtones.
Maintenant que Peabody Coal s’effondre, peut-être que le vol de Black Mesa pour exploiter le charbon, la déportation forcée alors orchestrée*, seront enfin rapportés comme une des plus grandes atrocités contre les droits de l’homme.
Le site Desmog écrit: « les actions de Peabody Energy (NYSE : BTU) de Saint-Louis étaient aujourd’hui à la clôture à 1,87 dollar, tombant d’un maximum de 84 dollars en 2008. Le Directeur financier de la compagnie, Michael C. Crews, a soudainement démissionné le 28 juin, en pleine chute libre. »

* Après de longues luttes juridiques et politiques, le Congrès a décidé en 1974 de déporter des milliers de Navajos de Big Mountain, sur Black Mesa. Le prétexte officiel était que les Hopis avaient des droits sur ce territoire, mais les Navajos et les Hopis traditionnels savaient fort bien qu’il s’agissait de faire sauter la montagne pour exploiter l’énorme veine de charbon de Black Mesa. NdT

 

DES RESIDENTS DE BLACK MESA ET DES SYMPATHISANTS ORGANISENT UNE MARCHE A WINDOW ROCK, SIEGE DU GOUVERNEMENT DE LA NATION NAVAJO

 

Publié par Indigenous Action Media
31 octobre 2014
Traduction Christine Prat
See original article in English

 

WINDOW ROCK, Diné Bikeyah [Pays des Navajo] – Le 30 octobre 2014, des dizaines de Diné résidents de Black Mesa et des sympathisants ont protesté contre les récentes attaques de style paramilitaire des agents du Bureau des Affaires Indiennes et des Rangers Hopi. Les raids, menés par des agents armés de fusils d’assaut, avec un hélicoptère et deux drones, ont conduit à trois arrestations et au vol de plus de 300 moutons.
Les résidents de Black Mesa ont rencontré des membres de la Commission des Terres Navajo-Hopi (NHLC) et le Président sortant de la Nation Navajo, Ben Shelly, pour demander un arrêt immédiat de la terreur contre leur communauté.

 

 

La journaliste indépendante Diné Marley Shebala a rapporté que la NHLC était sortie d’une session exécutive à 16h mais n’avait pas pu voter, faute de quorum. Sans prévenir ni expliquer pourquoi, le commissaire Lorenzo Curley a quitté la réunion, empêchant ainsi le vote d’avoir lieu. La NHLC s’est engagée à s’occuper du problème mais n’a pas donné d’agenda clair.
Ensuite, les résidents de Black Mesa ont rencontré le Président de la Nation Navajo, Ben Shelly.
Shelly et le Président du conseil Intérimaire LoRenzo Bates ont publié le communiqué de presse suivant :

La Nation Navajo demande l’arrêt de la confiscation de bétail sur les Terres Hopi Divisées

Le Président Ben Shelly et le Président Intérimaire LoRenzo Bates demandent que la Tribu Hopi et le Bureau des Affaires Indiennes coopèrent avec la requête publiée par le Bureau de la Commission des Terres Navajo-Hopi de cesser les activités présentes de confiscation de bétail appartenant aux résidents Navajo des Terres Hopi Divisées (HPL – Hopi Partitioned Lands).
De plus, le Président Intérimaire Bates et le Président Ben Shelly ont publié une requête officielle adressée au Président Tribal Hopi Herman G. Honanie de se rencontrer le 3 novembre pour discuter des saisies de bétail en cours.
De nombreux récits de divers résidents des HPL révèlent des confiscations de bétail qui ont causé de graves inquiétudes parmi les propriétaires de bétail Navajo de la zone, plusieurs d’entre eux ayant témoigné que les autorités avaient brandi des armes à feu durant les captures de bétail.
« Pour beaucoup de familles, le bétail est la principale source de nourriture » dit le Président Shelly. « Nous voulons tous que ce soit résolu. »
« Nous avons entendu les inquiétudes des gens, en particulier ces Navajos âgés qui dépendent énormément de leur bétail pour vivre » dit le Président Intérimaire Bates. « Confisquer le bétail de Navajos est une violation délibérée de leurs droits de pratiquer notre culture et nos traditions et doit cesser immédiatement. »
Dans un mémorandum du 24 octobre du directeur exécutif du NHLCO Raymond Maxx au Président Tribal Hopi Herman Honanie, il était demandé d’instaurer un délai de grâce de dix jours pour permettre de conférer avec les résidents afin de leur demander de retirer l’excédent de bétail des HPL.
« Si le surpâturage est le principal souci des officiels Hopi, c’est sans aucun doute un problème que nous pouvons tenter de résoudre en nous réunissant pour en discuter » ajouta le Président Intérimaire Bates.
La Commission des Terres Navajo-Hopi a récemment adopté la Résolution NHLCO-21-14, demandant à la Tribu Hopi une accommodation pour le bétail des familles Navajo vivant dans les HPL.
Deux membres de la Commission, les Délégués du Conseil Dwight Witherspoon et Walter Phelps, ont rencontré des officiels Hopi et du Bureau des Affaires Indiennes et des résidents affectés.
D’après le Délégué Witherspoon, d’autres discussions entre toutes les parties sont prévues pour cette semaine.

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AGISSEZ MAINTENANT !

Demandez l’arrêt immédiat des attaques contre les résidents de Black Mesa de la zone des « HPL ».

Hopi Chairman Herman G. Honanie
Email: hehonanie@hopi.nsn.us

BIA Superintendent Wendell Honanie
Email: Wendell.Honanie@bia.gov

Hopi Tribal Council
Email: hopicouncil@hopi.nsn.us

Hopi Tribal Council via Neva Poneoma, legislative secretary
Email: ptalayumptewa@hopi.nsn.us

Director Natural Resources, Clayton Honyumptewa
Email: chonyumptewa@hopi.nsn.us

Hopi Rangers Taking Diné Sheep

DES DINÉ [NAVAJOS] CONFRONTES A DES ARRESTATIONS ET AU VOL DE LEUR BETAIL SUR BLACK MESA

Par Indigenous Action Media
Egalement publié sur Censored News
23 octobre 2014
Traduction Christine Prat
See original article in English

 

Note des éditeurs : Cette action prend place alors que l’hiver approche et que les moutons et autre bétail constituent le moyen d’existence de nombreux Diné, confrontés aux conditions oppressives imposées par la loi PL93-531. La mise à jour ci-dessous emploie le terme controversé « HPL (Hopi Partitioned Lands – Terres Hopi Divisées) », certains résistants Diné considèrent cette région comme Nation Diné Souveraine, pas comme HPL.

 

MISE A JOUR de résidents de la zone HPL : Shirley Tohannie et l’Ancienne Caroline Tohannie ont eu la totalité de leur troupeau de 65 moutons saisis par les Hopi Rangers (représentant le gouvernement fédéral des Etats-Unis) le mardi 22 octobre 2014. Si les amendes ne sont pas payées, les moutons seront vendus aux enchères, et il a été signifié à la famille que les moutons ne pourraient pas retourner sur le territoire de la famille. Le coût pour récupérer le bétail s’élève à près de 1000 dollars.

Jerry Babbit Lane, le voisin des Tohannie sur la zone HPL, a été arrêté par les Rangers Hopi alors qu’il tentait de s’informer sur la situation de ses voisins et a été accusé de trouble à l’ordre public. Il a été libéré ce soir, 23 octobre. Les Rangers ont dit à Shirley qu’ils avaient l’intention de prendre aussi les moutons de Rena (la mère de Jerry) et qu’ils allaient commencer les saisies dans toute la zone HPL.

Au moment où nous écrivons, une autre famille de Big Mountain s’est fait saisir presque tout son troupeau.

Les résidents ont besoin d’observateurs des droits humains et de bergers en ce temps d’escalade du harcèlement. Si vous connaissez quelqu’un qui peut venir en tant qu’observateur des droits humains pour soutenir la résistance Diné sur Black Mesa, c’est le moment. Un travail d’observation des droits humains peut aider à arrêter ou ralentir les saisies. Des familles susceptibles d’être frappées par les saisies demandent de la solidarité. Envoyez un email à blackmesais@gmail.com si vous pouvez venir.

« Appelez le Bureau des Affaires Indiennes, les Hopi Rangers et le Secrétariat à l’Intérieur. Demandez-leur de cesser immédiatement la saisie de moutons dans la zone HPL. Par ce colonialisme d’aujourd’hui, notre souveraineté alimentaire est attaquée. Appelez le superintendant du Bureau des Affaires Indiennes, Wendel Honanie (au 01-928-738-2228), le représentant des Hopi Rangers Clayton Honyumptewa (au 01-928-734-3601), et le Secrétariat à l’Intérieur (au 01-202-208-3100) et demandez qu’ils arrêtent les saisies injustes » – Louise Benally

Bien que ces ordres viennent de la politique Hopi actuelle, les lois de déportation et de saisies de bétail sont le résultat de la stratégie de diviser pour conquérir du gouvernement fédéral et de Peabody Energy, dont le but est d’ouvrir la région à l’extraction massive de charbon. « Dans les années 1970, les Anciens Hopi ont encouragé les Anciens Diné à rester sur leurs terres, disant que s’ils se laissaient déporter, la mine de charbon s’étendrait. Les Anciens Hopi ont dit que ce n’étaient pas eux qui voulaient cette terre. » – NaBahii Keediniihii

Un rapport de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo de juillet 2012 qualifie la déportation de violation massive des droits humains et demande l’annulation immédiate de la loi PL93-531 ainsi que l’arrêt des tentatives de déportations et de harcèlement sous la forme de surveillance, de saisies de bétail et de perturbation des rassemblements et cérémonies subie par la communauté résistante.

Les moutons sont à la base de la vitalité des gens et du territoire, les pratiques de pâturage traditionnels doivent être soutenues, pas supprimées. Les saisies constituent du harcèlement et des violations des droits de l’homme.

 

Bref résumé de l’histoire de Black Mesa (du site Support Black Mesa) :

DEPUIS 1974, la politique de déportations fédérale a forcé 14000 Diné (Navajo) à quitter leur terre ancestrale en Arizona.
Cette politique génocidaire a été mené par des agents du gouvernement et des représentants de compagnies d’énergie afin d’avoir accès aux ressources de Black Mesa – des milliards de tonnes de charbon, d’uranium et de gaz naturel.

Depuis plus de 30 ans, des Diné traditionnels de Black Mesa vivent en résistance, refusant catégoriquement d’être déportés, tandis que les mines à ciel ouvert déchirent leurs terres sacrées et que des centrales électriques au charbon polluent l’air du désert.

 

Voir de nombreux articles traduits en français sur la situation à Big Mountain  et la traduction française d’un article paru en 1986 à Amsterdam, quand la déportation est devenue effective et que la résistance a commencé

 

CHARBON, URANIUM ET LE MEURTRE DES INDIENS: BIG MOUNTAIN 1986

Article paru dans le mensuel ‘De Vrije’, Amsterdam 1986
Traduction Christine Prat
Zie artikel in het Nederlands
See English translation

‘La terre est moi sont une seule âme’. Ce proverbe Indien exprime de façon laconique ce que les Navajos et les Hopis traditionnels essaient de faire comprendre au gouvernement Américain depuis douze ans. La déportation imminente de dix mille Navajos de la région d’Arizona où leurs ancêtres ont vécu depuis des siècles – une déportation qui pourrait commencer à tout moment, étant donné que l’ultimatum expire le 7 juillet de cette année – menace d’être un triste record dans l’histoire des Etats-Unis. Une histoire au cours de laquelle le gouvernement a systématiquement essayé de mettre un terme à l’existence des cultures Indiennes. Au cours de laquelle les ‘Anciens Peuples’ devaient perdre devant les compagnies de charbon et d’uranium, le Mormonisme, les politiciens et le ‘développement économique’. Cet article met en lumière le contexte à la base du conflit en Arizona et décrit la lutte des Navajos et Hopis traditionnels contre l’agression de leur terre et de leur vie.

Un jour de l’automne 1977 une équipe de construction du gouvernement est arrivée sur Black Mesa, au cœur de la Réserve Navajo, en Arizona. Leur mission était de poser une clôture de barbelés à travers le désert rocheux. Peu après leur arrivée, ils se sont soudain retrouvés face à Pauline Whitesinger, une veuve et mère Navajo de 43 ans. Pauline a ordonné aux hommes de disparaître de sa terre. Le chef d’équipe a répondu par une obscénité. Pauline a brandi le poing et très vite le chef d’équipe s’est retrouvé par terre tandis qu’elle jetait des bâtons et de la terre sur l’équipe. Intimidés par la férocité de son attaque, les hommes ont tourné les talons.

L’action de Pauline Whitesinger a marqué le début de la phase actuelle de résistance dans la lutte des Navajos pour conserver le territoire sur lequel ils vivent depuis des siècles et auquel ils appartiennent de tout leur cœur et de toute leur âme. La clôture – dont ils ont empêché la pose depuis ce moment – doit être placée sous prétexte d’un Règlement Territorial Navajo-Hopi, plus connu comme Loi 93-531. Cette loi a été adoptée par un Congrès délibérément trompé. La Loi 93-531 prétend résoudre un ‘conflit’ entre les Navajos et les Hopis sur la propriété de la Zone d’Utilisation Conjointe, une zone mise à leur disposition commune. Les Navajos sont supposés l’avoir confisquée et les Hopis vouloir en expulser les Navajos. En réalité, il n’y a pas de conflit. Entre le Peuple Navajo et le Peuple Hopi, en tous cas. Le vrai conflit est entre les Navajos et Hopis traditionnels d’une part, et leurs conseils tribaux nommés contre leur volonté par le gouvernement central, ce gouvernement lui-même, et les grandes compagnies d’énergie et l’église Mormone, d’autre part. L’intérêt qui lie ces quatre entités – souvent liées de près – ce sont les milliards de dollars potentiels du charbon, de l’uranium, du pétrole et du gaz du sous-sol de la Zone d’Utilisation Conjointe. Les Conseils d’Administration – dominés par des Mormons – des compagnies d’énergie – qui sont en grande partie propriétés de Mormons – sont impatients de signer les uns avec les autres des contrats d’exploitation. Cependant, les Indiens qui vivent sur ce territoire n’ont pas l’intention de se sacrifier pour cela. De plus, le fait que la Zone d’Utilisation Conjointe soit depuis longtemps propriété commune des Navajos et des Hopis rend la signature de contrats plus compliquée. Les compagnies minières et énergétiques ont donc dû créer le ‘conflit’ et mettre en scène une véritable guerre sur le terrain, pour finalement faire adopter par le Congrès leur ‘solution au conflit entre les Hopis et les Navajos’. La Loi 93-531 stipule que la Zone d’Utilisation Conjointe doit être divisée par une clôture de fils de fer barbelés entre une moitié Navajo et une moitié Hopi. Tous les Navajos vivant actuellement dans la zone Hopi – environs dix mille – doivent partir. La même chose s’applique à la centaine de Hopis vivant dans la zone Navajo. La plupart sont casés hors de la Réserve. Ainsi, la Zone d’Utilisation Conjointe devient, juridiquement et en pratique, beaucoup plus accessible pour l’extraction de matières premières.

LA TERRE EST VIVANTE

Afin de comprendre ce qui se passe exactement dans et autour des réserves, il est important de connaître un peu l’histoire et la culture des Hopis et des Navajos. La ruée vers l’or de 1848 a amené des Blancs, Mormons et autres, en Arizona et au Nouveau-Mexique (entre autres). Beaucoup d’entre eux se sont installés définitivement sur des terres qui avaient appartenu aux Hopis depuis un millier d’années et dans la zone adjacente où des Navajos vivaient depuis six cents ans. Il y a eu des frictions. La résistance Hopi consiste traditionnellement en un refus non-violent de coopérer. Mais les Navajos se sont défendus contre les Blancs et ont été vaincus. Un régiment de cavalerie conduit par le héros national Américain Kit Carson a brûlé leurs terres, détruit leurs animaux et leurs vergers et kidnappé 8500 Navajos conduits dans un camp de concentration près de Fort Sumner, où beaucoup sont morts de faim. Quelques années plus tard, le gouvernement est arrivé à la conclusion qu’il serait économiquement plus profitable de permettre aux Navajos de se nourrir eux-mêmes que de les combattre. Les survivants ont été libérés et largués dans une petite réserve désertique. Entretemps, des Blancs avaient confisqué leurs terres, et les Navajos qui avaient pu s’échapper s’étaient installés dans le voisinage immédiat des Hopis. La pression causée par leur présence occasionne des disputes mineures de temps en temps, mais ils arrivent toujours à les régler entre eux. En générale, la relation entre les deux peuples est bonne. Les Hopis ont beaucoup plus de problèmes du fait que les Etats-Unis ont aussi créé une réserve pour eux en 1882, ce qu’ils n’avaient absolument pas le droit de faire selon les Hopis : selon le traité Guadalupe-Hidalgo, ils sont restés une nation indépendante. En 1934, la réserve Hopi a été réduite au tiers de sa taille initiale. Les Hopis doivent maintenant faire paitre leurs troupeaux dans le ‘District 6’, les Navajos à l’extérieur de ce district, dans le reste de leur ancienne réserve. Les droits de propriété sur ce nouveau ‘no-man’s land’ appartiennent aux deux peuples conjointement. C’est ainsi que la Zone d’Utilisation Conjointe a été créée.

Au début, le gouvernement américain a pensé que les Hopis et les Navajos avaient été relégués sur des lambeaux de terres sans valeur. Mais il s’est vite avéré que le sous-sol de leurs réserves contenait en abondance du pétrole et du gaz, et au cours du vingtième siècle il est devenu évident que les Navajos et les Hopis vivaient sur des ressources minérales valant des milliards : il y a dans le sous-sol d’énormes veines de charbon et des milliards de tonnes d’uranium. De nombreuses compagnies minières et d’énergie ont immédiatement manifesté un grand intérêt. Leurs tentatives de signer des contrats d’exploitation du sol avec les Indiens ont cependant échoué. Ceux-ci se trouvent avoir une autre conception de la terre que les Américains blancs. Bien que chacun des deux peuples ait son propre mode de vie et sa culture – les Hopis vivent d’agriculture sur le sommet des plateaux, alors que les Navajos se déplacent depuis toujours dans le désert avec leurs troupeaux – leur attitude face à la vie est en fait similaire. Ils se sentent inséparablement liés à la terre qui leur a donné naissance, à eux et leurs ancêtres. Et le sol, la Terre vit. Tout ce qui pousse ou se déplace dessus a sa place dans son cycle ; tout tient le reste en équilibre. ‘Nous devons nous considérer comme faisant partie de la terre, pas comme un ennemi extérieur essayant de lui imposer sa volonté.’ C’est la façon dont un Indien l’exprime. ‘Nous savons que parce que nous en sommes une partie, nous ne pouvons en endommager ne serait-ce qu’une petite partie sans nous blesser nous-mêmes.’ C’est pourquoi les Peuples Anciens ne prennent jamais pour eux-mêmes plus que le nécessaire. Par exemple, les Hopis ont rarement plus d’animaux que ce qui est nécessaire pour leurs besoins quotidiens. La terre elle-même n’est la propriété de personne. Mais c’est le devoir des gens qui y vivent de la protéger. Déchirer et mutiler cette Mère la Terre a longtemps été impensable pour les Hopis et les Navajos, jusqu’à ce qu’ils le voient se produire devant leurs propres yeux.

Les Américains et les Occidentaux en générale voient la terre différemment : comme un objet de consommation essentiellement apprécié pour sa valeur d’échange. Il va de soi de diviser, acheter et vendre de la terre, de l’éventrer pour en tirer toutes sortes de choses et de la couvrir de béton. La terre est un matériau mort. C’est la différence entre la notion occidentale de la terre et l’approche Indienne qui en fin de compte fonde le conflit autour de la Zone d’Utilisation Conjointe.

L’AIDE DES MORMONS

En dehors de partenaires récalcitrants à la signature de contrats, il y a aussi, au début du siècle, un autre obstacle pour les développeurs d’énergie potentiels. Avec qui peuvent-ils conclure un accord ? Selon une loi de 1891, ce devrait être avec ‘le conseil gouvernant représentant les Indiens’. Mais un tel conseil n’existe pas. Les Hopis et Navajos traditionnels n’ont jamais connu d’autorité centralisée ou d’organe représentatif. Le pouvoir politique est décentralisé depuis des temps immémoriaux et repose sur un consensus entre des communautés autonomes. Pour les Navajos, l’unité politique de base est la famille. Çà inclut de vingt à deux cents membres qui travaillent ensemble sur le plan économique et organisent leurs cérémonies en commun. Il peut y avoir un homme à la tête d’une telle communauté, mais c’est généralement une femme. Le bétail et les biens sont gérés par les femmes et la descendance est déterminée par les femmes. Ce n’est pas une coïncidence si l’essentiel de la résistance à la Loi 91-531 vient d’elles. Ce sont souvent des femmes de plus de soixante ans, armées de fusils, qui résistent aux équipes de construction.

L’autorité centralisée est également un phénomène étranger aux Hopis. Chaque village Hopi est autonome et totalement autogéré. Ils ont bien un dirigeant traditionnel, le (ou la) Kikmongwi, mais son autorité est uniquement fondée sur sa sagesse. S’il y a des problèmes, les Kikmongwis de différents villages se réunissent pour échanger des informations et délibérer. Cependant, les décisions finales sont prises exclusivement dans les villages et pas avant que tous les gens concernés ne soient parvenus à un accord. C’est souvent laborieux et çà demande beaucoup de discussions, mais le consensus est une condition pour les décisions concernant le village.

Une telle organisation de la société Indienne était une épine dans le pied des compagnies et du gouvernement. Non seulement les Indiens n’étaient pas adaptés à la société américaine, mais il était impossible de faire des affaires avec eux. Où étaient les gens autorisés à mettre une signature au bas d’un contrat et prêts à le faire sans avoir l’accord de tous les autres ? Ces gens devaient être fabriqués. Et il se trouvait, par hasard, des Mormons qui s’en préoccupaient déjà depuis 1880 : transformer des Indiens traditionnels en citoyens Américains assoiffés de profits et de pouvoir. La croyance des Mormons enseigne qu’une peau foncée est une punition de Dieu. Les Indiens sont foncés, selon le Livre des Mormons, parce qu’ils sont tombés dans la mécréance et la vanité. S’ils se convertissent au Mormonisme, ils redeviendront blancs. Guidés par le noble souhait de sauver les Indiens, les Mormons ont commencé vers 1880 à attirer les enfants Hopis et Navajos les plus doués hors des réserves pour les envoyer dans de lointains pensionnats ou orphelinats. Jusqu’en 1915, çà s’est souvent produit avec l’aide de la Cavalerie américaine, qui a littéralement enlevé des enfants et arrêté les parents récalcitrants. Après 1915, ils ont surtout profité de la situation financière désastreuse des parents pour les convaincre. Dans les orphelinats principalement Mormons, il était interdit aux enfants de parler leur langue ou de porter leurs vêtements et coiffures traditionnels. On leur donne des noms anglais et leurs habitudes Indiennes sont déclarées tabou. Ils sont soumis à un endoctrinement religieux intensif. A l’heure actuelle, entre vingt et quarante pour cent des Hopis sont Mormons – chez les Navajos, le pourcentage est plus bas. Ces gens croient que le Royaume de Dieu peut être réalisé sur terre en accumulant le plus de richesses possible. L’église Mormone, qui compte des millions de membres, est donc très riche et puissante. Les Mormons sont propriétaires de nombreuses compagnies et multinationales. Dans l’état d’Utah (qui inclut une petite partie de la réserve Navajo) ils contrôlent toute la vie politique. Ils ont fondé Salt Lake City. Dans les compagnies dont l’avidité est attirée par les richesses du sol Indien, les intérêts Mormons sont très largement représentés.

Les Hopis et Navajos Mormons voient leur propre terre avec les yeux de ces compagnies. C’est précisément pourquoi le ‘conflit’ présent peut être présenté comme cela.

« YELLOW CAKE » (« GATEAU JAUNE »)

Retournons au début du siècle. Tandis que les Mormons aident les Indiens à devenir des capitalistes blancs, le Bureau des Affaires Indiennes – une institution gouvernementale dans la même ligne d’idées que les hommes d’affaires – n’est pas resté inactif. En 1921, un sous-traitant de Standard Oil a trouvé du pétrole dans la réserve Navajo. Le Bureau des Affaires Indiennes a immédiatement réuni tous les hommes ( !) Navajos pour approuver un accord sur le pétrole. Les soixante-quinze personnes présentes ont unanimement voté contre. Le Bureau des Affaires Indiennes se sent très concerné par le sort de Standard Oil. Après deux ans d’efforts, ils ont réussi, probablement avec des menaces et de fausses promesses, à former un Conseil Navajo permanent dont la première décision officielle a été de transmettre ses pouvoirs de signer des contrats au Bureau des Affaires Indiennes !

C’était il y a soixante-trois ans. Aujourd’hui il y a quatre mines de charbon à ciel ouvert (le charbon est obtenu en faisant sauter la couche supérieure de la terre) et cinq énormes centrales au charbon sur la réserve Navajo. La région, qui auparavant avait l’air le plus pur des Etats-Unis, est maintenant couverte de fumée noire et de suie. La Centrale de Four Corners rejette chaque jour trois cents tonnes de sulfures et deux cents tonnes de nitrates dans l’atmosphère. Il y a trente-huit mines d’uranium et six usines de retraitement. En ce moment, elles sont arrêtées la plupart du temps parce que le charbon est plus facile à extraire et moins controversé. Cependant, l’extraction d’uranium reste intéressante pour la production d’armes nucléaires.

Des cinq mille mineurs Navajos qui ont travaillé dans les mines d’uranium de 1952 à 1969, plus de quatorze cents sont morts du cancer, principalement du cancer du poumon. Un grand nombre de survivants en sont atteints. L’eau du sous-sol est contaminée. D’innombrables chevaux et moutons sont morts après en avoir bu. Les déchets radioactifs sont abandonnés en tas partout dans la réserve. Maris van Kints, de l’association Groupe d’Action Hollandais pour les Indiens d’Amérique du Nord (NANAI) l’a vu elle-même : ‘Çà ressemble à de gros tas de sable. Ils appellent çà Gâteau Jaune [Yellow Cake]. Les enfants jouent dedans, les maisons sont construites avec, les moutons mangent l’herbe qui pousse dessus et çà entre dans la chaîne alimentaire. Et çà restera contaminé pendant des milliers d’années !’  Il y a beaucoup d’enfants mort-nés ou avec des malformations congénitales.

De plus, les accords financiers pour le pétrole, l’uranium et le charbon conclus par le Bureau des Affaires Indiennes pour les Navajos sont les pires au monde. Exemple typique : il y a un contrat par lequel les Navajos touchent 15 cents pour une tonne de charbon, alors que dans des territoires non-Indiens le prix normal est d’1,50 dollar – dix fois plus. Les Navajos eux-mêmes n’ont pas l’électricité.

deVrijeb005BOYCOTT DU REFERENDUM

Pour les Hopis aussi, un conseil a été fabriqué. Pour mettre fin à l’autogouvernement des peuples Indiens, le gouvernement américain a promulgué en 1934 la Loi de Réorganisation Indienne (IRA). Cette loi a été saluée comme une grande réussite : elle donnait aux Indiens la bénédiction du système politique américain. La constitution a été écrite spécialement pour eux. On y trouve entre autres un règlement selon lequel toutes les décisions de leurs conseils doivent être approuvées par le gouvernement central. Les Kikmongwis étaient contre la loi (imposée à 76% des Indiens) dès le début. Ils ont boycotté le référendum à ce sujet : la façon Hopi d’exprimer leur opposition à quoique ce soit. L’administration centrale le sait parfaitement, mais a tout de même choisi de considérer l’abstention comme un accord. Avec pour conséquence que les Hopis se sont soudain retrouvés gouvernés par un conseil central qui peut promulguer des lois et conclure des accords avec des compagnies au nom de tout le peuple. Le conseil Hopi a une base électorale de moins de dix pourcent de la population. La présence au conseil, qui a été longtemps insuffisante pour constituer un quorum, était, et est toujours, presque entièrement composée de Hopis Mormons. Ces soi-disant ‘progressistes’ trouvent les conseils, l’exploitation du territoire et l’ ‘American Way’ magnifiques et sont de très bons amis de l’administration. En 1955, le conseil Hopi a recruté un avocat de Salt Lake City pour conduire leurs négociations avec les compagnies d’énergie. Ce John Boyden, qui avait arrangé lui-même, par l’intermédiaire du Bureau des Affaires Indiennes, la composition du conseil, est un ex-archevêque Mormon. Quelques années plus tard, il a présenté une ‘revendication territoriale’, au nom des Hopis, à la Commission des Revendications Territoriales Indiennes, et a ‘gagné’. Selon une loi récente, çà ne voulait pas dire que les Hopis récupèreraient leurs terres, comme ils le croyaient au départ, mais seulement qu’ils recevraient une somme d’argent relativement modeste, dont Boyden a reçu un pourcentage conséquent. Jusqu’à maintenant, même les membres du conseil ont refusé d’accepter l’argent.

Dans les années soixante, Boyden a conclu de nombreux accords avec des compagnies minières et énergétiques. Les Kikmongwis, en tant que représentants des Hopis traditionnels, ont protesté à chaque étape et ont même porté l’affaire devant un juge fédéral, qui a rejeté leur assertion selon laquelle le conseil n’était pas le représentant légitime de leur peuple, sous prétexte qu’ils n’avaient pas le droit de poursuivre leurs propres autorités !

ZONE DE SACRIFICE NATIONAL

Entretemps, Boyden continue. Une enquête a montré plus tard qu’en dehors du conseil Hopi, il travaillait, en même temps, pour une grande compagnie Mormone, Peabody Coal Company. C’est avec Peabody qu’il a signé les principaux accords de 1964 et 1966 (pour un salaire d’un million de dollars). Peabody loue 260 km² sur Black Mesa, partiellement situés dans la Zone d’Utilisation Conjointe et contiennent la plus grande réserve de charbon d’Arizona. Les mines ont laissé d’énormes cicatrices sur le territoire. Pire encore, ils utilisent pour transporter le charbon – par un pipeline de 100 km – 7,5 millions de litres d’eau par jour. C’est une grave menace pour l’agriculture et l’élevage dont les Indiens d’une région déjà très sèche dépendent. ‘Le pompage de telles quantités d’eau du sous-sol de Black Mesa va briser l’harmonie et rompre l’équilibre partout’  selon la mise en garde des Kikmongwis en 1971. Leur protestation concerne l’ensemble de la manière occidentale de se comporter avec la Terre et ses conséquences. ‘Les développements techniques de l’homme blanc se produisent comme conséquence de son manque d’intérêt pour l’aspect spirituel et pour la façon selon laquelle tout vit’ dit leur porte-parole Thomas Banyacaya. ‘Si la terre sacrée est profanée et déchirée par l’exploitation de matières premières et autres activités destructrices, çà signifie à terme la plus grande marche vers la mort pour tous les peuples du monde.’

La veine de charbon sous Black Mesa – entretemps déclarée par l’Académie Nationale des Sciences ‘zone de sacrifice national’ – s’étend jusqu’à Big Mountain, à quatre kilomètres à l’intérieur de la Zone d’Utilisation Conjointe. On estime qu’il y a vingt-et-un milliards de tonnes de charbon facilement accessible. Cependant, à part Peabody, aucune compagnie charbonnière n’arrive à en obtenir. Ni le conseil Hopi ni le conseil Navajo (qui, contrairement aux Navajos traditionnels, ne sont pas contre la délivrance de permis d’extraction) n’ont le droit de louer le sol séparément, mais ensemble ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. Pendant ce temps, les gens qui vivent à Big Mountain sont déterminés à laisser les vingt-et-un milliards de tonnes de charbon dans le sol.

« BONS INDIENS »

Dans la seconde moitié des années soixante, les Hopis ‘progressistes’ (c’est-à-dire le conseil Hopi) a entamé une campagne intensive pour diviser la Zone d’Utilisation Conjointe et se débarrasser des Navajos. Ils sont personnellement concernés par l’exploitation de la terre, étant donné que le salaire des fonctionnaires Indiens dépend en partie des revenus des permis miniers. Aussi, les ‘progressistes’ se mettent de plus en plus à l’élevage à grande échelle et ont besoin de plus de terres. Jerry Kammer, un journaliste qui a enquêté sur place, conclut en 1980 : ‘La famille qui profite le plus de cette façon de faire des affaires est la famille Sekaquaptewa. Les Sekaquaptewa sont les Hopis les plus riches et possèdent le plus grand troupeau. Des Mormons. Wayne Sekaquaptewa est aussi propriétaire du quotidien Hopi et a été président de l’église Mormone de la réserve. Son frère Abbot est l’actuel président de conseil Hopi.’

Cependant, le leader de la campagne est John Boyden. Avec l’aide de Peabody Coal, d’un groupe de banquiers de l’Utah et de WEST, une association de compagnies d’énergie intéressées, il est constamment à Washington D.C. pour tenter de gagner le Congrès à sa cause. Ils disent au Congrès que les Navajos ont pénétré de force en territoire Hopi et refusent de partir. Qu’il y aurait une véritable guerre sur place. Pendant ce temps, une firme de Relations Publiques engagée par le conseil Hopi, Evans & Associates de Salt Lake City, met ladite guerre en scène. Ils font circuler des photos de camps brûlés et de granges détruites, qui sont avidement reprises par la plupart des journaux. Le Washington Post a écrit le 21 juillet 1974 : ‘Evans & Associates représente aussi 23 sociétés de services qui ont installé des centrales et des mines à ciel ouvert dans la région de Four Corners… Ces sociétés ont dit à leurs clients que les Hopis étaient de « bons Indiens » qui n’arrêteraient pas la chose qui fait fonctionner leur climatisation.’

La campagne est un succès. En 1974, un Congrès distrait par l’affaire du Watergate, a adopté la Loi 93-531, soutenue avec zèle par le sénateur d’Arizona Barry Goldwater, entre autres. Selon cette loi, la Zone d’Utilisation Conjointe doit être divisée par une clôture de fils barbelés de six cent kilomètres entre deux zones, Navajo et Hopi ; les dix mille Navajos qui vivent du mauvais côté de la clôture doivent abattre ou vendre 90% de leur bétail en préparation de leur déportation ; de plus, il y a une interdiction de construire, améliorer ou réparer les maisons et les granges. Une commission de relocalisation organisera la déportation des Navajos. Ils auront une ‘compensation’ de cinq mille dollars si ils partent ‘volontairement’ dans les cinq ans. A part cela, la loi promet de ‘minimiser les effets négatifs’ en leur donnant une terre ailleurs. Le gouvernement fournira des ‘logements hygiéniques et décents’ et l’infrastructure de la communauté : écoles, hôpitaux, routes, etc. Parce qu’il n’y a plus de place dans la réserve. Le sol est déjà touché par le broutage excessif et il est difficile d’y survivre.

A peine vingt pourcent des habitants de la Zone d’Utilisation Conjointe ont été déplacés, souvent après avoir subi des pressions. Çà a commencé à révéler la tragédie impliquée par la Loi 93-531.

DEPRESSIONS ET SUICIDES

Les Navajos déplacés ont échoué dans des maisons individuelles, dans des banlieues de petite classe moyenne raciste. Les petites maisons avaient des prises et de la tuyauterie, mais pas d’électricité, ni de gaz, ni de lumière. Pas la peine de parler de la Terre Promise. Quarante pourcent des Navajos déplacés ne comprennent pas l’anglais et la majorité d’entre eux n’ont jamais eu d’emploi salarié ou payé des impôts. Mais c’est difficile, dans leur petit bout de jardin, de rester éleveurs de moutons indépendants. Ils doivent tenter de survivre dans un système économique et bureaucratique totalement étranger, alors qu’ils ont peu de chance de trouver un emploi, considérant d’où ils viennent. La plupart ont rapidement des problèmes quand ils doivent payer des impôts ou reçoivent soudain des factures de gaz, d’électricité ou de frais médicaux. Les sociétés de crédit se sont précipitées pour exploiter habilement leur manque d’expérience en matière économique. Par exemple, elles les ont convaincus de donner leur maison en garantie pour des prêts dont les sociétés de crédit savaient qu’ils ne pourraient pas rembourser. D’autres maisons ont été vendues pour le quart de leur valeur. Depuis, cinquante pourcent des Navajos relogés à Flagstaff ont perdu leur maison. Il est à noter que la commission de relocalisation continue à racheter les mêmes maisons deux ou trois fois, apparemment sans se demander ce que sont devenus les habitants précédents. La plupart des promesses du gouvernement en matière d’écoles et de services de santé sont restées lettre morte. Mais pour les Diné [Navajos] ce qui est bien pire que leur situation matérielle c’est la séparation d’avec leur terre. Avec leur terre, à laquelle leur religion et leur existence sont étroitement liées, c’est aussi métaphoriquement que le sol s’est dérobé sous leurs pieds. Ils voient leur culture détruite, leur vie communautaire éclatée : ‘Çà semble en être fini de nous’ dit une femme déportée. ‘Nos projets pour l’avenir de nos enfants se sont effondrés. Nous nous sentons très seuls depuis la déportation. Çà ressemble à une prison ici. Nous nous demandons pourquoi nous l’avons fait. Si nous n’avions pas accepté d’être déplacés, notre fille ne serait peut-être pas morte.’ C’est un fait que beaucoup, à part la dépression et l’alcoolisme, souffrent de problèmes de santé. La mortalité est élevée. Sous l’effet du stress émotionnel les familles éclatent et le nombre de suicide a beaucoup augmenté.

deVrijeb007Certains Navajos déplacés retournent illégalement sur leur ancienne terre. Mais il est de plus en plus difficile d’y survivre. Du fait de l’interdiction de construire et de réparer, de plus en plus de familles qui s’agrandissent vivent dans des hogans – les huttes traditionnelles – qui se dégradent lentement. S’ils essaient d’améliorer leur logement, ils voient le résultat de leurs efforts détruit sous leurs yeux par des employés du gouvernement. Avec seulement dix pourcent de leur bétail, ils peuvent à peine se maintenir en vie : leur nourriture consiste de pain, de café et de pommes de terre. Mais ils sont déterminés à ne pas se laisser chasser. Il a été annoncé au nom de Reagan que l’armée serait envoyée. Les vieilles Navajos s’y préparent. ‘Nous avons déjà fait face aux soldats. Jusqu’à maintenant, nous y avons survécu.’ La tâche ne sera pas facile pour les militaires. Des femmes ont déjà été arrêtées pour avoir tiré au-dessus des têtes des constructeurs de clôture, mais personne n’a été condamné jusqu’à maintenant. Et la clôture ne restera pas debout.

GENOCIDE

La résistance s’amplifie chez les Navajos traditionnels. Ils attaquent aussi de plus en plus clairement le président du conseil, Peterson Zah. Zah se présente comme le représentant des gens traditionnels, mais il ne fait rien contre l’administration. Il négocie sur la façon dont les déportations doivent être effectuées, il ne s’y oppose pas. Il a même fait le projet, avec General Electric et Bechtel, d’installer une centrale de vingt mille mégawatts et une mine à ciel ouvert en territoire Navajo. Les ‘vieux’ Navajos n’attendent rien de lui. Ce sont principalement les Hopis traditionnels qui les soutiennent dans leur résistance aux projets du gouvernement. Les Hopis ordinaires n’ont pas plus à gagner que les Diné des projets de leur conseil, qui ne laisse aucun doute sur le fait que le terrain gagné sera utilisé pour l’extraction de charbon à ciel ouvert, ce qui profitera essentiellement aux membres du conseil. Malgré toutes les tentatives extérieures pour les monter les uns contre les autres, la plupart des Hopis restent sur les mêmes positions que les Navajos traditionnels. En 1981, Thomas Banyacaya a publié en leur nom une déclaration de solidarité avec les Diné.

En1982, le Comité de Défense Juridique de Big Mountain [Big Mountain-JUA Legal Defense/Offense Committee – BMLDOC] a été créé à Flagstaff. Sous la direction d’Anciens de Big Mountain, le BMLDOC donne une assistance juridique gratuite aux Indiens frappés par le programme de déportation. Il a entrepris des actions en justice contre l’Etat et fait campagne pour l’abrogation de la Loi 93-531.

Il y a aussi eu du soutien inattendu. Le 1er janvier 1982, le directeur de la commission de relocalisation, Leon Berger, a démissionné. Il a qualifié le programme de déportation de ‘désastre sans précédent’ et annoncé qu’il allait se consacrer à l’abrogation de la loi. En mai de la même année, un membre de la commission, Roger Lewis, a démissionné pour les mêmes motifs.

La résistance internationale aux conséquences de la Loi 93-531 se met aussi en place. Le jury du Quatrième Tribunal Russell, qui s’est tenu à Rotterdam en 1980, a conclu que selon la Convention des Nations Unies il s’agit d’un cas de génocide. Aux Pays-Bas, l’association NANAI, entre autres, s’est engagée contre les déportations projetées et partout en Europe des groupes d’action et de soutien sont formés.

AMENDEMENTS

Même au Congrès américain, des inquiétudes sont exprimées. Elles concernent essentiellement l’aspect financier du programme. Les quarante millions de dollars que la Loi 93-531 devait coûter sont maintenant montés à cinq cent millions et les dépenses totales pourraient bien atteindre les deux milliards. En des temps de réductions budgétaires drastiques, le Congrès ne peut pas se permettre, vis-à-vis des contribuables, de dépenser une telle somme pour ‘intervenir dans un conflit entre une poignée de tribus Indiennes’ (image toujours en cours, grâce aux médias). Et certainement pas si le programme, comme l’a dit un membre du Congrès ‘peut être qualifié de fiasco d’envergure.’ Certains membres du Congrès commencent à se rendre compte que le résultat de leur intervention a été de transformer un peuple fier et indépendant économiquement en une bande de misérables sans-abri dépendant de l’aide publique pour survivre. Ainsi, quelques amendements ont été proposés dans le but de repousser à plus tard les déportations forcées, qui, depuis le 7 juillet de cette année, peuvent intervenir à tout moment, par exemple jusqu’à ce que suffisamment de logements aient été construits pour les Navajos déportés, ce qui a pris beaucoup de retard suite à la politique de coupes budgétaires. Personne ne parle des promesses concernant les services médicaux et scolaires.

Bien entendu, un délai ne fait aucune différence. La déportation ne doit pas se produire. Comme le dit la résistante Navajo Roberta Blackgoat, ‘C’est une autre voie : une voie de famine et de génocide’. Les Diné ont tout autant droit à leur terre, leur vie et leur culture que les Hopis traditionnels. Et le monde a besoin d’eux parce que Big Mountain est partout. Les forces économiques, sociales et politiques que ces gens combattent sont aussi à l’œuvre dans le reste du monde. A une époque où elles sont en train de détruire la terre, les Diné sont un des derniers peuples qui savent comment vivre sans détruire l’équilibre de la nature et en ayant conservé leur unité spirituelle avec la terre. Que cela reste ainsi. Tout soutien est nécessaire dans la lutte contre la déportation.

 

 

Par Brenda Norrell
Censored News
21 mai 2013

Traduction Christine Prat

TUCSON, Arizona – Tandis que l’ATF [Bureau – du ministère de la Justice US – pour l’Alcool, le Tabac, les Armes à Feu et Explosifs] fournissait des AK47 aux cartels du Mexique, que les crimes violents explosaient et que des écoles de Tucson fermaient faute de moyens, la police de Tucson dépensait des sommes gigantesques pour harceler les militants des droits de l’homme, selon un rapport nouvellement paru.

La police Tohono O’odham a assisté la police d’Arizona pour espionner des activistes Tohono O’odham et Navajo. Pour la police Tohono O’odham, ce n’est que la dernière révélation sur la façon dont le service de police harcèle les militants des droits de l’homme pour tenter de les réprimer et de les réduire au silence.

La police de Phoenix a utilisé une analyste policière en ligne, Brenda Dowhan, pour harceler les activistes sur Facebook et autres réseaux sociaux, selon le rapport intitulé Dissension ou Terrorisme, Comment l’Appareil Anti-terrorisme de la Nation, en Partenariat avec les Grandes Compagnies Américaines, S’en Sont Pris à Occupy Wall Street.

On peut lire page 20 :

Des fichiers obtenus par le DBA/CMD montrent que Dowhan a également recueilli des informations sur Occupy Tucson au cours de l’année 2012, ainsi que sur des activistes tribaux (Tohono O’odham et Navajo), avec l’assistance du Bureau de Gestion des Situations d’Urgence des Services de Police de Tucson (TPD) et de l’Analyste de Renseignements Régional/ACTIC de l’Initiative pour la Sécurité Urbaine (UASI) du Service de Sécurité Intérieure de Tucson

Et dans les appendices :

L’officier de Liaison pour le Terrorisme Carmen Rios (Appendice p. 55) l’ « analyste » Gwyn Nguyen du Service de Police de la Nation Tohono O’odham (TOPD) (Appendice p. 56) (Appendice p. 57-60).

L’étude qui a porté sur toute l’année, révèle que des millions de dollars ont été versés aux services de police de Tucson et Phoenix pour recueillir des renseignements.

Alors que la criminalité violente est endémique, la police s’est concentrée sur le Mouvement ‘Occupy’, qui consistait en une poignée de gens faisant du camping.

La police de Phoenix obsédée par le Révérend Jesse Jackson

L’absurdité du harcèlement policier est évidente dans la partie du rapport qui révèle l’obsession des Services de Police de Phoenix lorsque le Révérend Jesse Jackson est venu se joindre au mouvement Occupy Phoenix pour une marche.

Le rapport révèle que les activistes, qui n’ont jamais été accusés d’aucun crime, ont été harcelés en ligne par Mme Dowhan et d’autres policiers.

Quand des campeurs d’Occupy ont reçu des avertissements officiels en Arizona, l’adresse de leur domicile a été envoyée à tous les services de renseignement. Lorsque des activistes se sont rendus à Flagstaff à Noël [pour soutenir les défenseurs des San Francisco Peaks – NdT] la police les a espionnés sur leurs comptes Facebook.

Saul l’infiltré démasqué

Un policier en civil a infiltré Occupy Phoenix en se faisant passer pour « un Mexicain SDF ». Cependant, Saul Delara a finalement été identifié par quelqu’un qui l’a reconnu comme flic. Il avait prétendu être de Juarez, au Mexique. [D’après le témoignage de la personne qui l’a démasqué cité dans le rapport, l’individu parlait beaucoup des problèmes qu’il avait eu avec la police au cours de sa vie dans la rue, mais donnait rarement d’autres détails sur ses origines ou sa vie personnelle  – NdT].

Le rapport indique aussi que :

Comme le montrent les fichiers obtenus par le DBA/CMD, l’officier du Service de Police de Phoenix [PPDMOB] qui se faisait passer pour « Saul Delara » (très probablement le détective Saul Ayala du PPDMOB) rapportait les informations recueillies lors de son infiltration du milieu activiste de Phoenix à Van Dorn qui les transmettait au personnel du PPDHDB/ACTIC de la police de Phoenix.

Les Grandes Compagnies achètent de l’influence, la police attaque les activistes au gaz poivré

Il y a aussi un long rapport sur les protestations contre l’ALEC [Conseil Américain d’Echange Législatif] en Arizona, du 28 novembre au 2 décembre 2011, au cours desquels des Autochtones – entre autres manifestants – ont été attaqués au gaz poivré et un O’odham hospitalisé. Les protestations visaient principalement le fait que des entreprises privées achetaient de la législation par l’intermédiaire de l’ALEC. Le rapport révèle que les policiers avaient été engagés hors service comme agents de sécurité.

Parmi les monstres de l’industrie de l’énergie contre lesquels les Navajo et O’odham protestaient, il y avait le Salt River Project à Tempe, Arizona. Le Salt River Project dirige la centrale au charbon très polluante appelée ‘Centrale Navajo’ [Navajo Generating Station], située dans la Réserve Navajo, qui est alimentée par le charbon extrait de Black Mesa par Peabody Coal.

Le Salt River Project fournit l’eau et l’électricité aux grandes villes d’Arizona gaspilleuses et au développement absolument pas durable, tandis que les Navajo souffrent de la pollution et de destructions dans le nord de l’état [Et certains, même dans les environs de la ‘Centrale Navajo’, n’ont toujours pas l’électricité – NdT].

Le Salt River Project détourne l’eau des terres agricoles traditionnelles de la réserve Tohono O’odham dans le sud de l’Arizona, mettant ainsi un terme à cette agriculture traditionnelle dans de nombreuses zones.

La répression des militants des droits de l’homme O’odham est un des moyens pour le gouvernement tribal Tohono O’odham de maintenir la corruption, tout comme le fait qu’aucune loi tribale n’assure la liberté de la presse. La police Tohono O’odham et les agents de la Patrouille des Frontières US harcèlent et menacent les journalistes de terrain. Avant que les médias fassent campagne pour un casino Tohono O’odham de plus, leurs journalistes devraient traverser le pays Tohono O’odham et constater que les millions de ces casinos ne vont pas au peuple O’odham.

La police de Tucson achète un robot en ligne

Le nouveau rapport décrit l’étendue des énormes sommes d’argent gaspillées pour harceler les militants des droits de l’homme, avec entre autres l’achat d’un cyber robot destiné à accumuler et traiter en ligne les informations des utilisateurs. Les autorités policières de Tucson ont acquis OpenMIND qui traite d’énormes quantités d’informations de Facebook et autres sources. OpenMIND utilise des « robots personalisés » pour recueillir les données des utilisateurs (page 25 du rapport). La police de Tucson a aussi acheté un Stingray II pour localiser les utilisateurs de téléphones portables.

Le rapport ‘Dissension ou Terrorisme’ couvre tout le mouvement ‘Occupy’, de Boston, dans l’est, à Portland, Oregon.

 

 

LA RAPACITE DE PEABODY COAL: VOL D’OBJETS SACRES NAVAJO ET HOPI

Par Brenda Norrell
Censored News
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Lundi 22 avril 2013

Traduction Christine Prat

BLACK MESA, Arizona – Alors que la compagnie Peabody Coal arrachait le charbon de Black Mesa, entraînant la déportation forcée de 14000 Navajos et les plongeant dans le malheur, elle s’est emparée d’un million de vestiges Navajo et Hopi sur le site. Ces vestiges se trouvent maintenant à l’Université du Sud de l’Illinois, à Carbondale.

Louise Benally, une Diné de Big Mountain, dit « Ils volent les âmes de nos ancêtres qui reposaient dans cette terre afin de violer de nos droits de l’homme actuellement. L’acte d’avoir sorti les ossements et les restes de nos ancêtres révèle tout simplement une chose : l’injustice de l’impérialisme qui a empiété sur nos terres natales.

« Tout ce que nous pouvons dire c’est ré enterrez les ossements où ils les ont pris. Voler les ossements des ancêtres révèle une seule chose : la violation de nos droits de l’homme.

« Ils ont tué la terre quand ils y ont creusé des mines. C’est la mentalité des colonialistes qui ne respecte pas les lois de la nature.

« On ne doit pas toucher à des ossements. Tout doit être laissé en paix et replanté là-bas. La compagnie Peabody Coal ne respecte rien ni personne, il n’y a que leur rapacité qui compte » a dit L. Benally à Censored News.

Peabody Coal, avec l’aide d’avocats et de politiciens, a fabriqué la soi-disant ‘dispute Navajo Hopi pour la terre’ afin de chasser les Navajo de Black Mesa et d’en extraire le charbon.

Maintenant, à l’Université du Sud de l’Illinois, le Centre pour les Recherches Archéologiques dit que la prise des vestiges Navajo et Hopi a été financée par Peabody Coal. L’université va jusqu’à se vanter de la prise :

Nous travaillons actuellement sur un projet de 5 ans et demi pour inventorier et reloger les collections du Projet Archéologique de Black Mesa (BMAP). Ce projet est un des plus importants, en volume et dans le temps, de l’histoire de l’archéologie d’Amérique du Nord. Le travail sur le terrain s’est étendu sur sept ans, de 1967 à 1983, et a employé jusqu’à 200 personnes en un seul été. Près de 2500 sites archéologiques ont été identifiés et plus de 200 ont été fouillés, sur les 256 km² que Peabody Energy loue aux Hopi et Navajo sur Black Mesa. Le travail sur le terrain a mis au jour plus d’un million d’objets dont le Centre de Recherches Archéologiques est le curateur, ainsi que des notes prises sur le terrain, des cartes, des photographies et autres documents associés. Ce projet, mené en collaboration avec les Hopi et les Navajo et généreusement financé par Peabody Energy, assurera que les collections soient gérées de manière adéquate, maintenant et dans un lointain futur.

 http://cai.siu.edu/staffpages/lapham.html

Par Indigenous Action Media
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Publié aussi sur Censored News

Traduction Christine Prat

 

 

25 janvier 2013
Communiqué de Presse de : RAMPS Media press@rampscampaign.org

ST. LOUIS, Missouri – Une centaine de manifestants se sont rassemblés aujourd’hui au centre de St. Louis, devant le siège de la compagnie minière Peabody Coal. Des habitants de St. Louis ont été rejoints par des Navajos de Black Mesa, Arizona, des gens des Appalaches de Virginie Occidentale, région dévastée par le charbon, et des sympathisants de tous les coins des Etats-Unis, pour demander la fin de l’exploitation minière à ciel ouvert la reconnaissance des responsabilités vis-à-vis du sol et des habitants. Des résidents de Black Mesa, Don Yellowman et Fern Benally demandent à parler au PDG de Peabody, Greg H. Boyce et ont une lettre détaillée exprimant leurs inquiétudes. (Voir le texte de la lettre)

Une douzaine de manifestants ont été arrêtés pour avoir formé une chaine et refusé de quitter le terrain de Peabody quand Boyce a refusé de rencontrer les représentants Navajo. Parmi les manifestants il y avait des représentants de Gens du Missouri s’Organisant pour la Réforme et l’Emancipation, de l’Action Radicale pour la Survie des Gens des Montagnes, de Soutien Autochtone Pour Black Mesa [Black Mesa Indigenous Support], de Vétérans pour la Paix, SEIU et d’autres organisations syndicales. Les activistes ont déployé des banderoles de deux bâtiments proches, sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez la guerre contre Notre Mère la Terre » « Peabody : Nuisible pour St. Louis, Nuisible pour la Planète » et « Peabody Tue ».

D’après des témoins, la police a usé de méthodes douloureuses (torsion, etc.) et les a arrêtés. Un membre des Vétérans pour la Paix arrêté et menotté, suivait docilement la police quand il a soudain été jeté à terre. Le reste des manifestants, énervés par la mauvaise volonté de Peabody et la violence policière, ont défilé dans les rues de St. Louis avec une banderole sur laquelle on pouvait lire « St. Louis ! Arrêtez de subventionner la Crise Climatique ». Après la marche dans la ville, la manifestation est retournée au siège de Peabody et s’est dispersée.

Peabody, la plus grande compagnie charbonnière des Etats-Unis, exploite de gigantesques mines à ciel ouvert sur Black Mesa, Arizona, terre ancestrale des Navajos. Des dizaine de milliers de Navajos ont été déplacés de force pour faire de la place aux mines à ciel ouvert de Peabody ; çà a été la plus grande déportation forcée d’Autochtones aux Etats-Unis depuis la Piste des Larmes*. Jusqu’à ce jour, des Navajos et des Hopis sont engagés dans la résistance à la déportation forcée et les pratiques d’exploitation minière menacent les terres et les moyens d’existence des générations futures.

En près de 45 ans d’exploitation, les mines de Peabody sur Black Mesa ont produit plus de 325 million de tonnes d’oxyde de carbone dans l’atmosphère. Les mines à ciel ouvert ont endommagé d’innombrables sépultures, sites sacrés et habitations. 70% d’une nappe aquifère du désert, jusque là intacte, ont été utilisés pour extraire le charbon. Ce qu’il reste d’eau dans le sous-sol est pollué, ce qui entraine la destruction d’un écosystème autrefois florissant.

« L’ activité minière affecte énormément les modes de vie. Çà détruit des endroits qui ont des noms. Où que vous alliez, chaque endroit a un nom : des noms que j’ai appris de mes grands-parents, des noms qui ont existé depuis des centaines d’années. Beaucoup de ces endroits et le savoir lié à ces endroits et les valeurs culturelles sont détruits par la mine. Çà détruit notre mode de vie » dit Gerold Blackrock, habitant de Black Mesa.

Les mines à ciel ouvert de Peabody affectent la santé des communautés, partout où la compagnie opère, de Black Mesa aux Appalaches. L’assurance maladie et les retraites durement obtenues par les mineurs des Appalaches sont menacés par les pratiques de Peabody. « Peabody et Arch se sont débarrassés de leurs obligations vis-à-vis des mineurs retraités. C’était une décision calculée pour rouler les gens et leur supprimer leur retraite » dit Terry Steele de l’Union des Mineurs d’Amérique.

« Habilités par la Ville de St. Louis, les cadres supérieurs de Peabody se réfugient dans leurs bureaux du centre ville, loin des dégâts qu’ils causent aux communautés dans tout le pays, » dit Dan Cohn, un habitant de St. Louis. En 2010, le Conseil [Board of Aldermen, nom du conseil qui gouverne la ville de St. Louis], conjointement avec la Société de Développement de St. Louis, a accordé 61 millions de dollars de réduction d’impôts, dont 2 millions initialement prévus pour les Ecoles Publiques de St. Louis.

« Les activités quotidiennes de Peabody ont contribué aux vagues de chaleur caniculaire et à la sécheresse historique de l’été dernier. Les résidents de St. Louis sont ici aujourd’hui pour exprimer leur solidarité avec les autres communautés touchées par Peabody et demander à notre ville de cesser de subventionner l’injuste déportation d’autochtones et le changement climatique. Il faut que nos dollars de contribuables soient investis dans des emplois ‘verts’, pas dans des compagnies qui ne se soucient pas de la vie humaine » dit Reggie Rounds, un membre de MORE.

MORE est actuellement en train de récolter des signatures pour un référendum d’initiative populaire qui forcerait la ville de St. Louis à désinvestir l’argent publique des entreprises d’énergies fossiles et se tourner vers des énergies renouvelables et des initiatives de développement durable. L’initiative de référendum pour l’Energie Durable de St. Louis a acquis le soutien de nombreux groupes sociaux et environnementaux locaux, de petits commerces et de la candidate au Conseil Michelle Witthaus, qui était présente à la manifestation.

L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans un mouvement grandissant pour l’autodétermination des Autochtones et contre les pratiques commerciales exploiteuses qui détruisent des communautés et des territoires.

 

*Piste des Larmes [Trail of Tears] : nom donné à la déportation forcée de dizaines de milliers d’autochtones du sud-est des Etats-Unis – Cherokee, Choctaw, Chikasaw, Seminole… – en Oklahoma entre 1831 et 1837

LE CONSEIL NAVAJO REJETTE LE REGLEMENT NAVAJO-HOPI SUR L’EAU DU LITTLE COLORADO

Original article in English

Par Brenda Norrell, Censored News

Traduction Christine Prat

Jeudi 5 juillet 2012

 

WINDOW ROCK, Arizona – Le Conseil de la Nation Navajo a rejeté l’Accord de Règlement pour la rivière Little Colorado jeudi après-midi. Le vote a été de 15 contre, 6 pour et 3 abstentions.

Les Navajos opposés au règlement disent qu’il s’agit d’un plan concocté par des sénateurs d’Arizona, des politiciens corrompus et des avocats non-Indiens pour voler les droits sur l’eau des Navajos, au profit de la Centrale Navajo, une des centrales au charbon les plus sales des Etats-Unis, et pour que les non-Indiens d’Arizona puissent conserver leurs modes de vie reposant sur le gaspillage.

La déléguée du Conseil Navajo Katherine Benally dit « Je parle pour les générations futures. Je vous ai entendu, mon cher peuple. Ce règlement est le Génocide de notre nation et comme dirigeante, je ne l’autoriserai pas. En tant que femme, je prie pou l’eau, je suis derrière l’eau et prie pour elle. J’admire les efforts de mon peuple et je vous demande de me soutenir, de nous soutenir, nous les leaders dans notre progression. Saisissons-nous de ce document négatif et faisons en quelque chose de positif. Un document qui revigorera notre peuple ».

Dans son compte-rendu fait dans la chambre du conseil, l’organisation Diné Water Rights [Droits sur l’eau Navajos] dit qu’à ce jour, la plupart des délégués se sont opposés à la combine. Cette combine avait été mise en avant par les Sénateurs d’Arizona Jon Kyl et John McCain, avec les conseillers juridiques non-Indiens de la Nation Navajo. Le règlement priverait les Navajos d’onéreux droits sur l’eau selon la Doctrine Winter.

La déléguée Benally dit au conseil « Nous devons protéger ce qui nous appartient de droit. L’avidité de la compagnie Peabody et le non-respect de notre eau et de nos ressources doit cesser. » Elle est déléguée au Conseil Navajo pour Chilchinbeto, Dennehotso et Kayenta, Arizona, dans la région où Peabody Coal exploite les mines de charbon de Black Mesa. Le charbon est utilisé pour alimenter la Centrale Navajo près de Page.

K. Benally a déclaré au conseil que les communautés Navajos avaient été désinformée à propos du règlement. K. Benally dit que seulement dix fermes étaient déclarées dans le règlement. Elle a ajouté que le Conseil de l’Agence de l’Ouest avait voté unanimement contre ce règlement.

« Nous ne pouvons pas faire confiance à Kyl ! Il était l’avocat d’APS ! Il a gagné en leur faveur et trompé les indigènes ».

« Les Nations Tribales dans tout le pays nous regardent, elles attendent de voir si nous nous mettrons à genoux et plierons devant le gouvernement fédéral. Ne nous contentons pas de ne pas laisser tomber notre peuple, tous les Peuples Indigènes des Etats-Unis » dit K. Benally d’après le reportage de Diné Water Rights au conseil d’aujourd’hui, jeudi 5 juillet 2012.

Le Conseil Navajo a voté en faveur d’une législation séparée, s’opposant à la combine. Le conseil a voté à 15 contre 1 et 8 abstentions en faveur de la législation soutenue par la déléguée Benally. Avec ce texte, le conseil a voté en opposition à l’Accord de Règlement Navajo-Hopi pour la Rivière Little Colorado et à l’extension du bail pour la Centrale Navajo, tels que mentionnés dans la Loi Sénatoriale US SB 2109.

Alors que de nombreux Navajos vivent sans eau courante et sans électricité, ils vivent avec la pollution et les maladies causées par l’extraction du charbon et les centrales au charbon, en plus des puits de pétrole et de gaz et des mines d’uranium abandonnées, datant de la Guerre Froide. A part les maladies et la pollution, le sol de Black Mesa a été dévasté par l’extraction de charbon et le niveau d’eau a baissé dans les sources et les nappes aquifères, afin que Peabody Coal et la Centrale Navajo puissent produire l’électricité qui s’échappe de Navajoland [La Réserve Navajo] vers les grandes villes du sud-ouest.

 

Louise Benally, Navajo, éclipse Obama

Original article in English

Par Brenda Norrell

Censored News

Vendredi 2 décembre 2011

 Traduction Christine Prat

 

TEMPE, Arizona –  Des Amérindiens protestant contre une centrale au charbon et la rapacité des grandes compagnies ont éclipsé le Président Obama. Bien qu’à chaque extrémité du pays, Louise Benally, une Navajo protestant en Arizona, et Obama, ont commencé à parler au même moment en direct sur le web, vendredi 2 décembre.

Louise Benally, une Navajo qui résiste à la déportation de Big Mountain, dans la Nation Navajo, a éclipsé Obama qui, à Washington s’adressait à la Conférence des Nations Tribales à la Maison Blanche.

La rhétorique d’Obama a paru fade à côté des mots puissants de Louise Benally sur les dégâts des centrales à charbon à la manifestation de protestation en Arizona.

L. Benally a dit, « Nous n’avons pas d’eau dans notre communauté. Les puits s’assèchent, le niveau des points d’eau et de la nappe aquifère diminue, beaucoup de polluants sont rejetés dans les eaux sous-terraines. Des terres se lézardent, ce qui ne s’était jamais produit auparavant. La végétation est totalement empoisonnée par l’anhydride sulfureux . »

Des Amérindiens ont protesté contre le Projet Salt River au cours de quatre jours de manifestations contre l’American Legislative Exchange Council (ALEC) et son exploitation raciste en Arizona au profit des grandes compagnies.

Le Projet Salt River gère la centrale au charbon située en Nation Navajo, près de Page, Arizona. La dite Centrale Navajo (Navajo Generating Station) fournit de l’électricité à ses clients en Arizona, au Nevada et en Californie et fournit l’énergie pour pomper de l’eau pour le Central Arizona Project. Pendant ce temps, les Navajos doivent vivre avec les maladies dues à la pollution. Beaucoup de Navajos vivent sans eau courante et sans électricité. L. Benally a décrit comment les activités du Projet Salt River détruisent l’environnement et des vies humaines sur le territoire de la Nation Navajo.

« Nous essayons de leur inculquer, de leur faire comprendre, que ce qu’ils font, que leurs pratiques sur Black Mesa frappent nos communautés. Nous avons beaucoup de problèmes de santé qui ne sont pas pris en compte. »

L. Benally dit que le charbon est vendu aux centrales pour un prix dérisoire, au tarif des années 1960. Les Navajos ne veulent plus vendre de charbon à des prix bien inférieurs à ceux du marché.

L. Benally a dit aussi qu’il est temps d’amorcer la conversion aux énergies revouvelables.

« Le fuel fossile est près de sa fin. »

L. Benally dit que des décennies d’exploitation du charbon à Black Mesa ont laissé les Navajos souffrant de beaucoup de problèmes de santé.

« J’ai de l’asthme. J’ai beaucoup de problèmes de santé. Quatre-vingt dix pour cent des gens de ma communauté ont des problèmes de santé. Les enfants naissent avec ces problèmes. Les gens développent toutes sortes de maladies qui n’existaient pas avant que l’exploitation des mines de charbon ne commence. »

Elle dit que les mines de charbon et les centrales électriques relâchent beaucoup d’agents polluants, entre autres de l’arsenic et du mercure. Les émanations sont quotidiennes – 24 heures par jour et 7 jours pas semaine – et les compagnies concernées ne font rien.

L. Benally dit aussi qu’un officiel du SRP avait accepté une lettre de la communauté, mais qu’il était impossible de savoir si la compagnie donnerait suite et ferait quelquechose.

Elle dit qu’à l’intérieur du QG, des Amérindiens s’étaient enchaînés afin de faire passer leur message.

Elle dit que ce qui se passe à Black Mesa est révélateur des problèmes généraux de changement climatique. Le SRP et les autres compagnies produisant de l’énergie ignorent délibérément les règles de l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA – Environmental Protection Agency – NdT), et les règles Américaines sur la pureté de l’eau et de l’air.

« Nous sommes venus ici pour leur faire savoir que nous ne sommes pas aveugles. Nous continuerons à exercer des pressions sur eux. Leur rapacité frappe notre communauté à grande échelle. »

Elle dit que l’exploitation des mines de charbon et les centrales électriques vident la nappe aquifère locale et détourne les eaux du fleuve Colorado. « Nos eaux sont détournées vers Phoenix, Tucson et d’autres communautés du Sud-ouest. »

« Beaucoup de gens ont été déportés ou déplacés à cause de Peabody Coal, SRP et la Centrale Navajo. »

L. Benally dit que les représentants officiels de SRP « doivent venir rencontrer les membres de la communauté, s’asseoir et parler directement avec nous, sans que le gouvernement tribal ne prenne des décisions nous concernant, étant donné que nous ne votons pas pour ses membres. C’est une extension du gouvernement fédéral. »

Les Navajos du Nord de l’Arizona ont été rejoints par des Tohono O’odham (Pima pour les Blancs – NdT) de la frontière sud entre les Etats-Unis et le Mexique, pour protester contre le SRP.

Ofelia Rivas, fondatrice de la VOIX O’odham contre le Mur, était aussi venue protester contre le SRP. Madame Rivas, une Ancienne et militante, dit qu’ « en tant que Peuple Autochtone nous comprenons que l’équilibre de la terre est l’équilibre de notre peuple et que toute rupture de cet équilibre est extrêmement destructeur, non seulement de notre santé spirituelle, mais de notre profonde connexion avec la terre et tout ce qui vit. En tant que Peuple Autochtone nous ne sommes pas séparés de notre environnement. Nous sommes profondément liés à tout ce qui existe dans l’univers : la terre, les montagnes, l’eau, l’air et toute vie végétale et animale. »

O. Rivas dit que la construction de l’autoroute, y compris le projet de bretelle 202 qui menace la Montagne du Sud (près de Phoenix – NdT), ravagera d’avantage de terre sacrée. De plus, les O’odham s’opposent à la poursuite de la construction du mur de frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et à sa militarisation.

« Les politiques commerciales telles que NAFTA et CANAMEX altèrent notre mode de vie et menacent notre Him’dag (mot Pima, qui n’a pas de traduction officielle dans les langues occidentales, mais désigne plus ou moins un mode de vie, une culture, allant « en équilibre » – NdT). Nous n’accepterons pas plus longtemps la violence que l’état essaie de nous imposer le long de leur frontière, et plus particulièrement la législation agressive de l’ALEC. Les Peuples Autochtones exigent l’application de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones, ainsi que des droits de notre Mère la Terre » dit O. Rivas. « La coupe est pleine, la limite est atteinte, maintenant c’est fini ! »

Les canaux construits à profusion avant l’invasion coloniale des terres O’odham sont maintenant utilisés par le Projet Salt River. La culture O’odham est profondément enracinée dans cette région, qui va de la vallée de Pheonix au Nord, à la côte du Mexique aujourd’hui appelée Rocky Point à l’Ouest, à la rivière San Pedro à l’est et jusqu’aux montagnes Hermosillo et à la Sierra Madres au sud.

Ray Aguilar dit que « la climatisation et l’électricité dont nous profitons et l’eau que nous buvons viennent au prix de la souffrance causée par le SRP et Peabody au pays et aux gens. Quand nous rendrons nous compte que c’est le fondement de nos privilèges ? Nous devons agir. Je viens de passer une semaine à fournir de l’aide directe, sur place, aux habitants de Black Mesa, pour leurs besoins humanitaires de base. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. Cette situation dramatique n’existerait pas sans ces compagnies rapaces. »

Peabody Energy, qui est aussi membre de l’ALEC, est la plus grande compagnie charbonnière privée du monde. Avec, en 2010, la vente de 246 millions de tonnes et presque 7 milliards de dollars de revenu, Peabody produit 10% de l’énergie des Etats-Unis et 2% de l’électricité dans le monde.

Depuis 1974, plus de 14 000 familles Diné (Navajo) ont été déplacées par la force de leurs terres ancestrales, en grande partie à cause des conseils tribaux soutenus par les Etats-Unis et de l’exploitation des mines de charbon.

 

Voir aussi les deux articles précédents

Et pour plus d’informations en Anglais www.ALECexposed.org

 

De : ResistALEC Media <azresistsmedia@gmail.com>
Date: Vendredi 2 décembre 2011 à 10h23 (heure d’Arizona)
Sujet : DERNIÈRES NOUVELLES : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC

Traduction Christine Prat

 

COMMUNIQUÉ

Vendredi 2 décembre 2011

Media Contact:
Stormy Staats (530) 598-1670
Louise Benally 510-390-5017
Email: AZresistsmedia@gmail.com
Websites: www.azresistsalec.wordpress.com
www.ShutDownALEC.org

 

Dernières nouvelles : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC

TEMPE, Arizona – Des Indigènes Diné (Navajo) et des Anciens O’odham (Pima) et des sympathisants ont entrepris une action directe en occupant le quartier général du Projet Salt River (SRP) ce vendredi à 10 heures du matin. Cette action se déroule alors que le Conseil d’Echanges Législatifs Américain (ALEC) tient son « Sommet sur la politique des Etats et de la Nation » à Scottsdale, Arizona. Le SRP est membre du Conseil Administratif d’ALEC.

Louise Benally, une habitante de Black Mesa, une région (de la Réserve Navajo –NdT) touchée par les opérations du SRP, transmet au SRP une lettre décrivant les graves problèmes causés à sa communauté. Elle déclare « Ma communauté est lourdement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Le SRP est intimement lié aux activités d’exploitation minière massive de la firme Peabody Energy et à la Centrale Navajo dont ils sont copropriétaires. Leurs activités causent des problèmes respiratoires à grande échelle, des maladies pulmonaires, et d’autres problèmes sanitaires concernant les hommes, l’environnement et tout ce qui vit. »

« … Nous exigeons que le SRP et Peabody impliquent effectivement les communautés qu’ils touchent et qu’ils se reconvertissent dans des sources d’énergie non-fossiles et prennent des mesures pour remédier aux conséquences de leur activité sur la santé de nos communautés. »

« … ALEC, qui agit pour les intérêts commerciaux du SRP et de Peabody Energy, perpétue des politiques et des activités qui non seulement dévastent des communautés et des écosystèmes entiers, mais de plus, déstabilisent le climat de notre planète pour le profit de quelques-uns, ceux qu’on appelle les 1% » a déclaré Louise Benally.

Ofelia Rivas, une Ancienne et militante pour les O’odham, Peuples Autochtones sur la frontière entre l’Arizona et le Mexique, déclare « En tant que Peuple Autochtone, nous comprenons que l’équilibre de la terre est en fait l’équilibre de nos peuples et que tout déséquilibre est catastrophique, non seulement pour notre santé spirituelle, mais pour notre santé physique en générale, et pour celle de tout ce qui vit. En tant que Peuple Autochtone, nous ne sommes pas séparés de notre environnement. Nous sommes profondément connectés à chaque chose dans l’univers : la terre, les montagnes, l’eau, l’air et toute vie végétale ou animale. »

« … La bretelle 202 proposée comme extension de l’autoroute, qui menace la Montagne du Sud et la construction toujours en cours du Mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et sa militarisation, des politiques commerciales telles que NAFTA et CANAMEX changent notre mode de vie et menancent notre Him’dag. Nous n’accepterons plus la violence que l’état essaie de nous imposer le long de leur frontière. Et certainement pas la loi agressive de l’ALEC. Nous vous demandons de reconnaître la Déclaration Universelle des Droits des Peuples Autochtones et les Droits de notre Mère la Terre. La coupe est pleine, maintenant c’est fini ! »

Les canaux construits à profusion avant l’invasion coloniale des terres O’odham sont maintenant utilisés par le Projet Salt River. La culture O’odham est profondément enracinée dans cette région, qui va de la vallée de Pheonix au Nord, à la côte du Mexique aujourd’hui appelée Rocky Point à l’Ouest, à la rivière San Pedro à l’est et jusqu’aux montagnes Hermosillo et à la Sierra Madres au sud.

Ray Aguilar dit que « la climatisation et l’électricité dont nous profitons et l’eau que nous buvons viennent au prix de la souffrance causée par le SRP et Peabody au pays et aux gens. Quand nous rendrons nous compte que c’est le fondement de nos privilèges ? Nous devons agir. Je viens de passer une semaine à fournir de l’aide directe, sur place, aux habitants de Black Mesa, pour leurs besoins humanitaires de base. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. Cette situation dramatique n’existerait pas sans ces compagnies rapaces. »

Peabody Energy, qui est aussi membre de l’ALEC, est la plus grande compagnie charbonnière privée du monde. Avec, en 2010, la vente de 246 millions de tonnes et presque 7 milliards de dollars de revenu, Peabody produit 10% de l’énergie des Etats-Unis et 2% de l’électricité dans le monde.

Depuis 1974, plus de 14 000 familles Diné (Navajo) ont été déplacées par la force de leurs terres ancestrales, en grande partie à cause des conseils tribaux soutenus par les Etats-Unis et de l’exploitation des mines de charbon.

 

Pour protester contre l’héritage mortel de destruction environnementale et culturelle causée par la collusion avec Peabody Energy, les participants à la manifestation ont déclaré ce qui suit :

 

Big Mountain, Nation Diné Souveraine
P.O. Box 23501
Flagstafff, AZ 86001
A:
Salt River Project
1521 N. Project Drive
Tempe, AZ 85281
David Rousseau, President
John R. Hoopes, Vice President
CC:

American Legislative Exchange Council
Ben Shelly, Navajo Nation President
LeRoy N. Shingoitewa, Hopi Tribe Chairman
Barack Obama, United States President
Jan Brewer, Governor of Arizona
Gregory H. Boyce, CEO, Peabody Energy
Peabody Energy Corporate Headquarters
Navajo Nation Human Rights Commission
Ben Nuvamsa, Former Chairman, Hopi Tribe
Black Mesa Water Coalition
Black Mesa Trust
Forgotten People
Gila River Indian Community
Zuni Salt Lake Coalition
Indigenous Environmental Network
Center for Biological Diversity
International Indian Treaty Council
Aux Propriétaires, aux Opérateurs, et aux Bénéficiaires du Projet Salt River,

Nous sommes une communauté qui a été gravement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Nous sommes particulièrement touchés par les opérations minières de Peabody Energy à laquelle vous êtes intimement liés, par la Centrale Navajo dont vous êtes copropriétaires et par l’exploitation de l’eau souterraine de nos terres ancestrales. Nous souhaitons vous exprimer officiellement quelques problèmes graves concernant notre communauté.

La Centrale Navajo et les mines de Peabody provoquent à grande échelle des problèmes respiratoires, des maladies pulmonaires, de l’asthme et d’autres dégâts sanitaires chez les humains, dans l’environnement et à tout ce qui vit. Nous n’avons pas droit à l’assurance maladie. Les plantes et les animaux sont touchés, mais il n’y a pas d’études sur le sujet. Il n’y a pas de remèdes en l’état actuel des choses.

Peabody est une entreprise qui n’a aucun respect pour quoique ce soit, ils détruisent tout pour extraire du charbon. Notre Mère la Terre et nos ressources culturelles comme les sites sacrés ne sont absolument pas respectés. Dans les années 90, des grand-mères défendaient les terres où les mines gagnaient de plus en plus de terrain, et où nous voyions des tombes totalement détruites par les bulldozers. Ils ont exploité et détruit des lieus sacrés, et personne n’en parle.

Sans parler des cendres de charbon dont ils essaient de se débarrasser sur nos terres à présent – et qui ne diffèrent pas vraiment de l’uranium dont nous souffrons depuis tant d’années. C’est toxique, c’est du poison, et il n’y a pas de lieu sûr pour entreposer les cendres de charbon.

L’exploitation minière doit cesser. D’ici là, nous exigeons que vous respectiez la loi sur la pureté de l’air et les normes maximales de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) en installant la meilleure technologie disponible pour réduire la pollution au mercure, l’arsenic et autres produits toxiques que la Centrale Navajo rejette dans l’air.

Notre eau a été exploitée et nos nappes aquifères vidées depuis des décennies, entraînant le tarissement des sources et un changement de la végétation. Le Projet Salt River doit cesser de manipuler les gouvernements tribaux Navajo et Hopi et de les forcer à signer des accords sans le consentement des membres des tribus. Nos ressources aquifères ne sont pas remplaçables et sans eau, nous ne pouvons pas maintenir notre mode de vie.

Les bénéficiaires de l’énergie et de l’eau que vous vendez doivent se rendre compte que nos souffrances sont le résultat direct de leur consommation. Ils doivent comprendre que continuer à puiser dans des « ressources naturelles » finies crée des déséquilibres qui menacent toutes les générations futures.

Ces questions ne sont pas entendues : Cessez d’exploiter et de détruire nos terres ancestrales. Cessez de nous empoisonner. Cessez de vous réunir derrière des portes closes. Cessez de « verdir » (Néologisme : équivalent écolo de ‘blanchiment’ d’activités inavouables – NdT) vos pratiques injustes et nocives. Reconnaissez que vous êtes les seuls à avoir la possibilité et donc la responsabilité d’y mettre fin, et qu’en ne le faisant pas vous vous nuisez aussi à vous-mêmes.

 

Pour l’historique voir : http://www.blackmesais.org

Pour plus d’information sur l’opposition à l’ALEC : http://azresistsalec.wordpress.com et http://www.alecexposed.org