SLAPP, Wikipédia : Une poursuite stratégique contre la participation publique (SLAPP), est une poursuite ayant pour but de censurer, intimider et réduire au silence les critiques, en leur imposant les coûts d’une défense juridique jusqu’à ce qu’ils abandonnent leurs critiques ou leur opposition. Dans une SLAPP typique, le plaignant n’espère normalement pas gagner la poursuite. Ch. P.

LE COLLECTIF LÉGAL DES PROTECTEURS DE L’EAU COMBAT LA POURSUITE STRATÉGIQUE D’ENERGY TRANSFER PARTNERS (DAPL)

Par le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC)
Publié par Censored News
18 mars 2021
Traduction Christine Prat (CSIA-Nitassinan)

Contact : Michelle Cook, Membre du C.A., Water Protector Legal Collective, michellecook@email.arizona.edu
Natali Segovia, Avocate du Collectif, Water Protector Legal Collective, defense@waterprotectorlegal.org

BISMARCK, Dakota du Nord – Cinq ans après Standing Rock, la lutte #NoDAPL continue, et le combat n’est pas fini pour le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC).

Le WPLC est une organisation bénévole dirigée par des Autochtones, formée dans la tente réservée à l’aide juridique à Standing Rock. Là-bas, les avocats ont fourni du soutien et des services juridiques aux milliers de Protecteurs de l’Eau qui avaient répondu à l’appel de la Tribu Sioux de Standing Rock, et ont participé à la prière, au rassemblement pacifique et la protection de l’eau pour les générations futures. Le Collectif (WPLC) a offert une défense gratuite à plus de 840 Protecteurs de l’Eau et ont triomphé contre la grande majorité des accusations.

Maintenant, Energy Transfer Partners (ETP), la compagnie derrière l’oléoduc (DAPL), a assigné le WPLC à comparaître par une Poursuite Stratégique Contre la Participation Publique (SLAPP), cherchant à accéder aux dossiers confidentiels et aux documents légaux protégés par le Premier Amendement et la relation privilégiée avocat-client. Le WPLC a déposé une objection à cette assignation devant la Cour de District du Dakota du Nord et continuera à la combattre.

En 2017, ETP a déposé une Plainte Stratégique Contre la Participation Publique (SLAPP), contre Greenpeace et d’autres organisations auprès d’un tribunal fédéral, alléguant, entre autres, qu’elles menaient une ‘campagne de désinformation’ contre ETP, qui « avait pour but, et réussi, à inciter à la violence, la destruction de propriété et au sabotage criminel destiné à arrêter la construction et le fonctionnement du DAPL ». Quand le tribunal fédéral rejeta l’affaire en 2019, ETP a reformulé ses arguments et déposé une nouvelle poursuite SLAPP devant la cour de district de l’état ; l’assignation du WPLC se fonde sur cette dernière affaire toujours en cours.

Les compagnies qui déposent des ‘SLAPP’ envoient un message clair aux organisations et activistes dans le but de réduire la résistance au silence – « Si vous vous exprimez contre nous, nous vous trainerons devant les tribunaux ». Les poursuites SLAPP et les assignations à comparaître qui y sont liées, sont un abus de pouvoir des industries extractivistes et des grandes compagnies pétrolières essayant d’intimider ceux qui défendent la justice et l’environnement.

Malgré cela, et bien que les Peuples Autochtones du monde entier fassent toujours face à la menace d’extinction physique et culturelle, quand leurs droits sont violés pour l’extraction de ressources naturelles par les multinationales, ils restent fermes dans leur engagement de protéger la Terre.

Casey Camp-Horinek, une Ancienne de 70 ans de la Nation Ponca, et membre du C.A. du WPLC, se souvient : « J’étais parmi les centaines de gens qui ont été attaqués par la police militarisée ; nous avons été arrosés de poivre, attachés, nous avons eu des numéros tatoués sur nos bras, mis dans des chenils dans la cave où il gelait de la prison du Comté de Morton, avec mon fils et d’autres parents. 37 femmes étaient entassées dans la cage où j’étais, sans eau ni nourriture, beaucoup sentant le gaz au poivre, malades et blessées. Tout ça parce que nous étions en train de prier. Nous avons survécu depuis plus de 500 ans à ces tactiques, et nous ne serons pas réduits au silence. Nous sommes forts ensembles, au nom de notre unique vraie Mère, la Terre. »

Les ‘SLAPP’ et les assignations invasives qui vont avec, sont des tactiques destinées à enterrer les organisations dans des procédures et les forcer à dépenser des ressources précieuses, du temps et de l’énergie, à se défendre contre les compagnies.

« Il est clair que par cette assignation ‘SLAPP’, ETP entreprend de pêcher des informations qui pourraient donner quelque crédibilité à leur conception infondée selon laquelle les organisations bénévoles et les Protecteurs de l’Eau qui cherchent à protéger les droits humains et la terre pour les générations futures, étaient possiblement engagés dans une activité illicite. En réalité, ce sont ETP et les grandes compagnies qui violent la loi en toute impunité. Une illustration parfaite : à ce jour, et en dépit de la décision contre ETP de la Cour d’Appel de Washington D.C., l’oléoduc Dakota Access (DAPL) continue d’opérer en toute illégalité » dit l’avocate du WPLC Natali Segovia.

Les requêtes d’ETP sont larges, vagues, créent une charge déraisonnable et cherchent à obtenir des informations du WPLC et des Protecteurs défendus par des avocats associés au WPLC dans plus de 800 affaires. En plus, l’assignation cherche des informations sur les sources de financement, ceci encore en violation des droits des organisations bénévoles selon le Premier Amendement.

« Quand des juristes et des organisations légales qui protègent les droits des Autochtones et la terre sont visés par une entreprise à travers le système judiciaire et des tactiques SLAPP, nous devrions tous être outrés » dit la Directrice Exécutive, Leoyla Cowboy. Elle ajouta, résolument : « Notre travail pour les Protecteurs de l’Eau, l’eau et la terre est sacré. C’est un travail que nous faisons pour les générations futures. Nous ne serons pas réduits au silence par la force ou l’intimidation. »

Le WPLC est représenté dans le Dakota du Nord par l’avocat Chad Nodland.

Message de Censored News, du 17 mars 2021 :

Selon Censored News Energy Transfer Partners a également assigné Unicorn Riot, qui fournit de nombreuses vidéos des lignes de front, toujours pour pêcher des informations sur les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock poursuivis. Le Protecteur de l’Eau Steve Martinez reste en prison pour refuser de se plier aux exigences du jury.
Auparavant, l’entreprise qui opère le DAPL avait attaqué TigerSwan [la compagnie de sécurité qu’ils avaient embauchée contre les Protecteurs de Standing Rock, NdT], pour avoir remis 16 000 documents d’espionnage à l’état du Dakota du Nord. L’entreprise veut que les documents soient cachés puis détruits, mais le Dakota du Nord dit que ce sont des dossiers publics.

A propos du Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau – WPLC :

Le WPLC est une organisation juridique bénévole centrée sur les Autochtones, née du mouvement conduit par des Autochtones pour stopper l’oléoduc Dakota Access (DAPL) à Standing Rock. Le WPLC fournit un soutien légal et une défense juridique aux mouvements Autochtones, pour la Terre et la justice climatique.

Nous vous prions d’envisager de soutenir le travail du WPLC et de l’aider à se défendre contre les puissantes compagnies qui cherchent à réduire au silence ceux qui combattent pour nos terres sacrées.

Le WPLC espère collecter suffisamment de fonds pour la défense contre ETP et continuer le combat pour les Protecteurs de l’Eau et la terre qu’ils protègent. Ceci est un appel urgent à l’action, étant donné que nos informations et notre confidentialité sont aussi sacrées que les gens et la terre que nous protégeons.

Pour en savoir plus sur le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau, visitez notre site

Vous pouvez soutenir en:
Contribuant directement au WPLC sur www.waterprotectorlegal.org/donate
Les dons de $100 ou plus – déductibles des impôts aux U.S.A. – peuvent être faits par l’intermédiaire de notre sponsor fiscal National Lawyers Guild Foundation sur : www.nlg.org/donate/waterprotectorlegal/
Directement au WPLC, par PayPal, Cashapp ou Venmo
En envoyant un chèque par la poste au nom de
Water Protector Legal Collective
P.O. Box 37065
Albuquerque, N.M. 87176

Par Indigenous Action
16 mars 2021
Traduction Christine Prat

« Des Complices, Pas des Alliés » reste une condamnation des déclarations d’ ‘alliance’ artificielles, ce n’est pas un support pour une mise en scène théâtrale de la fausse conscience.

Ceux qui appellent à la ‘justice’ et la ‘liberté’, mais n’offrent leur solidarité qu’à la condition que ça ne mette pas en cause les récompenses qu’ils obtiennent de la colonisation et d’autres systèmes d’oppression, ceux-là sont fondamentalement des imposteurs. Il est impossible de le dire autrement.

Depuis que nous avons produit la provocation intitulée « Accomplices Not Allies » [« Des Complices, Pas d’Alliés »] en 2014, nous avons assisté à son extraordinaire prolifération et récupération. Nous ne sommes pas surpris que des ‘progressistes’ gravitent vers toute impression d’authenticité, leur manque de sincérité est tel que toute vérité peut être manipulée et utilisée pour camoufler et maintenir leurs privilèges.

Pour les opportunistes non-critiques permanents qu’ils sont, ‘la vérité’ ne peut qu’être toujours perdue dès qu’ils s’en emparent. Leur vocation n’est ni la vérité ni la justice, c’est la fomentation d’illusions et de confusion visant à laisser les exploités et les opprimés divisés et intoxiqués par de fausses promesses et dans un défaitisme permanent déguisé en son contraire. Parce qu’au fond, ils savent que ceux qui sont authentiquement opprimés et colonisés ne peuvent pas obtenir justice de leurs colonisateurs et leurs oppresseurs. Ils savent tout autant qu’eux-mêmes, en tant qu’opportunistes, collaborateurs et co-oppresseurs peuvent obtenir ‘justice’ sous la forme de ‘récompenses’, sous le Colonialisme Capitaliste des colons. C’est littéralement le moyen d’échange, vu que la ‘justice’ signifie ‘nous seulement’. Ça présuppose nécessairement le maintient du statu quo, quoique peut-être en des termes plus décoratifs et embellis.

Ce nouvel exemple dans une longue histoire d’activisme théâtrale et d’auto-promotion étalé aux Grammy n’est pas une exception.

Nous aurions pu nous satisfaire d’ignorer ce grandiose spectacle élitiste, mais nous nous sommes sentis piqués quand la musique s’est arrêtée et que cette déclaration gênante, associée à notre analyse initiale, a été faite : « Il est temps que nous exigions la liberté que ce pays promet… Nous n’avons pas besoin d’alliés, nous avons besoin de complices. »

Nous sommes bien obligés de dire clairement qu’un pays volé n’offre aucune promesse de liberté. C’est le grand mensonge historique de envahisseurs coloniaux dont les promesses de liberté et de démocratie ont été accomplies par le génocide, le pillage et l’esclavage. C’est ce que la ‘liberté’ et la ‘’démocratie’ des colons sur des terres volées implique. À moins que nous n’oubliions que le concept même de la ‘Démocratie’ et de la ‘Représentation’ Américaines ait été détourné, volé et corrompu par ces mêmes psychopathes violents, aux dépens des Autochtones soumis à cette violence et au colonialisme.

Nous voulons qu’il soit parfaitement clair que nous ne demandons rien des dirigeants d’un empire de mensonges construit par et sur des vies volées. Que l’appel à l’action ait été adressé à Biden et non aux gens qui continuent à se soulever et combattre pour la libération souligne le manque de sincérité et d’inspiration, ainsi que les aspirations limitées de la déclaration et du slogan ‘jusqu’à la liberté’. Lancer un tel appel rend tout alignement, sans parler de complicité, impossible. Mais nous ne nous attendons pas à ce qu’une telle nuance puisse venir, sans même parler du niveau de conscience, des Grammy Awards, ou des activistes progressistes, sous les projecteurs d’une scène ou en s’emparant du mégaphone dans la rue. Ceux-là SONT des ‘Alliés’ qui cherchent encore la légitimité dans cette représentation : la mise en scène d’une esthétique militante avec des exigences progressistes, devant un public d’élite, les applaudissements de la foule, puis la vie habituelle continue, pas les actions, pas la conduite ni les positions des Complices, mais plus exactement les actions de traitres, ou, comme disait Malcolm X, de Renards libéraux au service des Loups. Il nous faut un sens de l’histoire et de la nuance pour en comprendre la signification, mais nous sommes assez critiques pour SAVOIR effectivement comment sont réellement nos parents à quatre pattes et fourrure. Nous ne pensons pas qu’ils se choqueraient de l’analogie, après tout, vu qu’ils SONT nos Complices et nous sommes les Leurs.

Ce schéma de pirouette rhétorique et de déformation a toujours été la manière typique dont le complexe industriel à but non-lucratif et l’activisme/progressisme professionnel déguisé en militant, ont détourné et utilisé comme arme Accomplices Not Allies et la plupart des appels à la solidarité radicale contre les mouvements même qu’il prétend soutenir. Ils sont littéralement les gens même qu’Accomplices Not Allies décrit et critique. Nous en avons fait l’expérience dans nos propres luttes et nous en avons été témoin avec le mouvement Black Lives Matter, nous avons été l’auteur de la provocation d’origine pour désigner expressément ce fait. À moins que ce que nous disons maintenant ne soit encore déformé par ces agents pathogènes appelés ‘Alliés’, ou sous d’autres déguisements, nous voulons être clairs, nous soutenons sans équivoque Black Lives Matter dans sa rébellion militante contre la suprématie blanche et la violence d’état. La solidarité des communautés BIPOC [Noirs, Autochtones, Gens de Couleur] est essentielle pour notre lutte collective vers la libération totale. Cependant, la plupart des déclarations de ‘complicité’ (comme certains entrepreneurs du mouvement l’appellent regrettablement) sont des interprétations de l’article d’origine qui en réalité le détourne au profit de la cooptation et de la position contre-insurrectionnelle au service de la continuation absolue du colonialisme, du génocide et de l’esclavage. Dans un monde où les faits de nos vies quotidiennes sont matériellement abjects et visiblement allant de soi, il n’y a rien à interpréter, il n’y a pas d’histoire, pas besoin de suites, c’est ce que nous vivons.

Si vous ne défiez ni n’ébranlez le pouvoir par des actions qui brisent les liens, les lois et l’ordre social qui sont notre condition permanente de génocide colonial, vous n’êtes pas NOTRE complice. Quoique vous soyez certainement le complice de quelqu’un.

Cependant, notre pouvoir est avec le peuple, nos ancêtres et nos terres sacrées.

Nous vous invitons à lire le texte original, à déterminer votre position, à vous impliquer et à agir dans la lutte anticoloniale.

Article original en anglais:
https://www.indigenousaction.org/accomplices-not-allies-abolishing-the-ally-industrial-complex/

Traduction – approximative:
https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=2339

 

Article de Tara Houska
Sur Stop the Money Pipeline
8 mars 2021
Traduction Christine Prat (CSIA-Nitassinan)

Il y a actuellement plus de 130 Protecteurs de l’Eau menacés d’accusations criminelles pour avoir protégé le territoire des sables bitumineux de la Ligne 3.

Pendant ce temps, les criminels contre le climat sont libres de continuer à raser au bulldozer les terres sacrées de mon peuple.

Ça fait mal, physiquement, de voir la terre déchirée, de votre notre manoomin (se rapporte au riz sauvage, très important pour les Anishinaabeg) irrémédiablement endommagé par une compagnie qui n’a d’autres préoccupations que le profit. C’est aussi profondément puissant de résister avec ceux qui mettent leurs corps sur la ligne de front pour défendre le territoire.

Depuis des mois, nous avons entrepris des actions directes fermes et constantes pour retarder la construction de la Ligne 3. Dans le froid glacial de l’hiver du Minnesota, les gens ont rampé dans les tuyaux, se sont dressés devant les excavatrices, ont occupé des arbres, ont grimpé sur des échasses, ont retardé la construction par des prières, et se sont enchaînés pour bloquer les bulldozers.

Maintenant, nous vous demandons d’organiser des actions dans vos propres communautés contre les financiers de l’oléoduc toxique Ligne 3

Il y a près de trois semaines, je vous ai écrit à propos du lancement de la campagne #DésinvestissezDeLaLigne3. Depuis, les PDG et les cadres ont reçu 600 000 emails et près de 1500 coups de téléphone, exigeant qu’ils cessent de financer la Ligne 3.

Quand j’ai lancé cette campagne, je vous ai dit que le 31 mars, 18 banques avaient un prêt de 2,2 milliards de dollars fait à Enbridge, qui devait être renouvelé. Cependant, il y a quelques jours, nous avons appris que le prêt du 31 mars avait été annulé. A sa place, les mêmes banques avaient accordé à Enbridge un prêt « de solution durable » de 800 millions de dollars.

C’est du ‘laver plus vert’ de la pire espèce. Donner un prêt de solution durable à Enbridge, c’est comme donner un prêt ‘pour la paix’ à un fabricant d’armes ; c’est comme donner un prêt de ‘santé’ à une firme de cigarettes. Même si Enbridge avait effectivement l’intention de construire quelques panneaux solaires avec cet argent, on ne peut pas éteindre un incendie et verser dessus des millions de barils de sables bitumineux en même temps.

Quand j’ai entendu parler ce nouveau prêt, j’étais écœurée. Depuis des mois, j’ai vu Enbridge déchirer le pays de mon peuple afin de construire un oléoduc qui empoisonnerait notre eau et dégagerait la même quantité de gaz à effet de serre que 50 centrales au charbon.

Des activistes à Minneapolis, Seattle et New York ont déjà commencé à préparer des manifestations dans des succursales des banques qui financent la Ligne 3. Maintenant, nous vous demandons de nous rejoindre et d’organiser une manifestation #DésinvestissezDeLaLigne3 – #DefundLine3 – dans votre communauté. Que vous puissiez organiser une manifestation sécurisée par rapport au COVID avec vos amis, ou si vous avez la possibilité de vous rendre dans une succursale locale et d’y remettre notre pétition @DefundLine3 directement au directeur, nous vous appelons à agir avec nous.

En 2016, quand les Protecteurs de l’Eau faisaient face à la brutalité policière à Standing Rock, tout comme nous le faisons en ce moment même dans le Minnesota, des manifestations #DefundDAPL ont éclaté devant des succursales de banques dans tout le pays. Des millions de dollars ont été retirés de banques qui soutenaient l’oléoduc. Des grandes villes se sont engagées à rompre les liens avec les banques coupables. Maintenant, nous avons besoin de la même énergie pour tenir les banques responsables de financer la Ligne 3.

Nous rejoindrez-vous en organisant des actions dans votre communauté ?

Chase, Bank of America, Citi, TD Bank and Wells Fargo prêtent toujours des milliards à Enbridge afin qu’il puisse construire la Ligne 3. Dans quelques mois, ces banques auront 5,8 milliards de dollars de prêts qui doivent être renouvelés.

Nous n’allons pas laisser faire jusqu’à ce que les banques aient tiré jusqu’au dernier dollar d’Enbridge. Nous n’arrêterons pas de parler d’action directe sur les lignes de front, jusqu’à ce qu’Enbridge renonce à la Ligne 3 et quitte le territoire Anishinaabe défini par Traité. Et nous ne laisseront pas tomber jusqu’à ce que Wall Street commence à financer de vraies solutions pour le climat, pas les astuces pour laver plus vert par des prêts de « solutions durables » accordés à des compagnies de carburants fossiles.

Nous vous prions d’être avec nous dans la solidarité et d’organiser l’action #DésinvestissezDeLaLigne3 dans votre communauté.

Miigwech

Tara Houska, pour Stop the Money Pipeline

~ Tara Houska (Couchiching, Première Nation Anishinaabe) est avocate tribale, fondatrice du Giniw Collective, et ancienne conseillère de Bernie Sanders pour les Affaires Indiennes. Elle a passé six mois sur les lignes de front, pour combattre l’oléoduc Dakota Access, et est actuellement engagée dans le mouvement pour désinvestir des carburants fossiles et combat depuis des années contre l’oléoduc Ligne 3 d’Enbridge. Elle est co-fondatrice de ‘Not Your Mascots’ – Pas Vos Mascottes – un groupe dédié à une représentation positive des peuples Autochtones.

Par le Bastion Apache (Apache Stronghold)
Publié par Censored News
5 mars 2021
Traduction Christine Prat

Contact :
Dr. Wendsler Nosie Sr., Apache Stronghold, apaches4ss@yahoo.com
Michael V. Nixon, J.D., michaelvnixon@yahoo.com

OAK FLAT, Arizona – Cet après-midi, la Cour d’Appel du 9ème Circuit a rejeté l’appel du Bastion Apache, de la décision du 12 février 2021 du Juge Steven Logan, de la Cour de District. La Cour d’Appel a refusé d’accéder à la requête du Bastion Apache par un vote de 2 contre 1, à cause du retrait de dernière minute, par le Service des Forêts, de sa Déclaration Finale d’Impact Environnemental. Avant le retrait, l’abandon d’Oak Flat devait avoir lieu le 11 mars 2021. La Cour d’Appel est tombée dans ce truc du Service des Forêts, bien que le Juge Bumatay ait fait remarquer que « La Cour Suprême ait récemment suggéré que nous n’acquiesçons pas à de telles tactiques. »

Néanmoins, la Cour d’Appel a décidé ainsi parce que « le Gouvernement a aussi déclaré, sous peine de parjure, que le Service de Forêts des Etats-Unis ‘préviendra le Bastion Apache 30 jours à l’avance’ de la publication d’une nouvelle Déclaration Finale d’Impact Environnemental. Cela signifie que le Bastion Apache n’a pas démontré avoir ‘besoin de secours dans les 21 jours, pour éviter des torts irréparables’ à la suite de sa requête d’urgence. »

Mais les magistrats ont ajouté que « de ce fait, un examen des justifications de la requête du Bastion Apache d’une injonction préliminaire – rejetée par la cour de district et actuellement pendante en appel – est prématuré. Nous n’exprimons pas d’opinion sur les justifications. Le calendrier établit préalablement reste en effet. »

« Le Bastion Apache a fait reculer les Etats-Unis sur le bradage de notre Chi’chil Bildagoteel sacré. Cette décision n’était pas inattendue » dit l’ex-Président de la Tribu Apache San Carlos et dirigeant du Bastion Apache, le Dr. Wendsler Nosie Sr. Nous sommes grandement encouragés par le fait que la Cour d’Appel continue d’écouter nos soucis à propos d’un calendrier accéléré s’achevant le 6 mai. Ça n’a été qu’un cauchemar depuis le premier jour. »

« Bien que le rejet de secours urgent soit décevant, il y a de fortes raisons de penser que le Bastion Apache finira par gagner dans cette affaire » dit l’avocat de Becket Law, Luke Goodrich, qui représente le Bastion Apache en appel.

Le Juge de la Cour d’Appel Bumatay a écrit dans la Décision :

« Pour beaucoup de gens, la tradition religieuse et spirituelle fait partie de leurs héritages les plus précieux. Il en va de même pour les Apaches de l’Ouest. Depuis des centaines d’années, ils ont pratiqué leur religion sur un lieu dans la Forêt Nationale de Tonto, en Arizona, qu’ils croient être le site le plus sacré – Oak Flat. …Ce n’est pas une surestimation que de dire qu’Oak Flat est l’élément vital spirituel des Apaches de l’Ouest, ce qui les connecte au Créateur depuis bien avant la fondation de la Nation. …Le Congrès a décidé, en des termes clairs, que le gouvernement ne peut pas imposer un fardeau trop lourd sur l’exercice de la religion, sauf pour une raison impérieuse et par les moyens les plus limités. Voir 42 U.S.C. § 2000bb-1(a). …Ceci est de toute évidence un lourd fardeau sur l’exercice de leur religion, et un que le Gouvernement n’a pas essayé de justifier. Et les promesses du Gouvernement de délai de la onzième heure, et la consultation des Apaches de l’Ouest ne suffisent pas pour apaiser la menace de tort irréparable. La loi permet aux Apaches de l’Ouest plus que des promesses. …Le Bastion Apache a établi une forte vraisemblance de succès sur la validité de ses arguments. » …

Le Juge Bumatay a ajouté,

« Le Juge Gorsuch écrivit qu’il est question d’un fardeau trop lourd quand le gouvernement « empêche le plaignant de participer à une activité motivée par une croyance religieuse sincère. » …Dans cet esprit, ce n’est pas une affaire difficile. …Les activités minières de Resolution Copper ne feront pas qu’exclure les Apaches de l’Ouest temporairement d’Oak Flat, ou seulement d’y interrompre l’exercice de leur foi. Mais Resolution Copper va transformer Oak Flat en un cratère de 3,6 km de large et de plus de 300 m de profondeurs. …La pratique de la religion des Apaches de l’Ouest à Oak Flat ne sera pas seulement rendue plus difficile – elle sera oblitérée. Tout simplement, le transfert du terrain rendra l’essentiel des pratiques religieuses des Apaches de l’Ouest impossibles, et leur méthode fondamentale de faire l’expérience du divin non-existante. …Notre Constitution et nos lois ont rendu la protection de la liberté religieuse fondamentale. Le Bastion Apache a clairement établi que l’exercice de la religion des Apaches de l’Ouest sera lourdement touché par les actions du Gouvernement ici. »

« L’intervention de dernière minute du Gouvernement des Etats-Unis dans ses sales affaires à Oak Flat n’a fait que mettre une pause temporaire à l’appel urgent devant la Cour du 9ème Circuit » dit l’avocat du Bastion Apache Michael Nixon. « Tandis que le Gouvernement est remanié, nous espérons un accord plus juste en justice, pour la liberté religieuse des Apaches, et pour leurs droits selon le Traité de 1852 sur la terre d’Oak Flat. »

Notez que le Lis Pendens du Bastion Apache sur le titre de propriété d’Oak Flat au Tribunal du Comté de Pinal, à Florence, est toujours en effet.

Photos prises par le photographe Shoshone Carl Bad Bear Sampson, le 3 mars 2021 sur le lieu ou une firme canadienne veut ouvrir une énorme mine à ciel ouvert.

Article de ©Brenda Norrell
Photos ©Carl Samson
Censored News
6 mars 2021
Traduction Christine Prat

C’est le côté obscur des piles et batteries au lithium utilisées dans les véhicules électriques, les laptops et les téléphones portables.

Des compagnies des Etats-Unis sont poursuivies pour les décès d’enfants travaillant dans des mines de cobalt au Congo, suite à la demande de cobalt pour les batteries au lithium.

Maintenant, une compagnie canadienne projette d’ouvrir une mine de lithium au Col de Thacker, dans le Nevada, un site encore naturel. En plus des destructions causées par les mines à ciel ouvert, l’extraction de lithium exige d’énormes quantités d’eau.

Il y a cinq ans, Amnesty International a dénoncé les firmes technologiques qui utilisent des enfants à partir de sept ans pour extraire du cobalt pour les batteries à lithium-ion, utilisées dans les téléphones portables et autres machines électroniques.

Après que des enfants aient été tués ou mutilés dans les mines de cobalt du Congo, une plainte a été déposée contre Tesla, Google, Apple, Dell et Microsoft.

Article ©Brenda Norrell, photos ©Carl Sampson

Cliquer sur la carte pour la voir lisible

Par Indigenous Action Media
28 février 2021
Publié le 4 mars
Traduction Christine Prat

Les flics Visent et Arrêtent une Personne

Kinłani Occupé (prétendument « Flagstaff, AZ ») – Le 28 février 2021, plus de cent personnes se sont rassemblées sur Heritage Square, puis ont défilé dans le centre-ville, pour réagir à la violence policière perpétuelle contre les SDF membres de la communauté Autochtones. Immédiatement après la manif, un individu a été arrêté et accusé d’« agression grave. »

La manifestation avait été organisée par des Autochtones et leurs complices, après qu’un Autochtone SDF ait été brutalement attaqué par la Police de Flagstaff, début février. Les manifestants ont également condamné la faillite totale des politiciens de Flagstaff, en ce qui concerne la protection des Autochtones SDF, avant et pendant la pandémie. À côté du harcèlement policier quotidien et des rapports habituels de violence, nos parents SDF ont été confrontés aux abris gérés en dépit du bon sens et discriminatoires, et ont été abandonnés à des températures en dessous de 0 et un risque accru d’être contaminés par le coronavirus.

Plus de cent personnes se sont rassemblées sur la Place, où 11 policiers et une unité tactique sur un toit, étaient visibles.

En solidarité avec nos parents SDF, des participants avaient monté, avant la manif, des tables avec des fournitures, entre autres des blousons, des gants et des bonnets, en prévision de températures extrêmes.

Les gens du rassemblement pouvaient aussi utiliser ces vêtements afin de préserver leur anonymat face à l’hypersurveillance du Service de Police de Flagstaff (FPD), qui impliquait des agents infiltrés. Tout le monde respectait les mesures anti-COVID, en portant des masques et respectant la distance. Des snacks, des bouteilles d’eau, des masques, des moufles et du gel hydroalcoolique étaient distribués. Des tracts indiquant « Connaissez vos droits » et des informations sur le soutien en prison ont également été distribués et l’attention des participants a été attirée sur ceux d’entre eux qui étaient médecins de rue et observateurs légaux.

Les participants ont présenté des statistiques sur le racisme et la violence du FPD [Flagstaff Police Department]. Par exemple, du 1er janvier 2015 au 31 juillet 2020, 60% des arrestations du FPD à ‘Flagstaff’ visaient des Autochtones – 7,8 plus que si le taux d’arrestations n’était pas fondé sur les races – les hommes Autochtones constituant près de la moitié (46,4%) de toutes les arrestations.

Cette politique clairement raciste s’exerce dans une ville où la police fait face à très peu de danger. En 2019, il n’y avait que 2,6 graves crimes violents (« catégorie I) par policier à Flagstaff, et seulement 3,5% des arrestations effectuées par le FPD du 1er janvier 2015 au 31 juillet 2020 étaient faites pour des crimes violents.

En fait, le FPD est le plus prolifique en meurtriers dans la soi-disant Flagstaff. Les homicides commis par la police représentaient 36,4% de tous les homicides de Flagstaff de 2015 à 2019, les policiers du FPD tirant et tuant à un taux 6 fois supérieurs à la moyenne nationale.

Ces statistiques exigent de poser la question de savoir ce que fait exactement le FPD avec son budget annuel de 25 millions de dollars.

Supprimer les revenus de la police permettrait de fonder des ressources et des infrastructures alternatives.

Par exemple, réallouer 3% du budget du FPD permettrait d’héberger tous les SDF de soi-disant Flagstaff, une ville notoire pour sa cruauté envers nos parents Autochtones SDF. Près de la moitié des SDF de « Flagstaff » sont Autochtones, alors que seulement 7,7% de la population de la ville est Autochtone. De plus, des Autochtones étaient visés par 88% des arrestations dues à la criminalisation du fait d’être SDF. Résultat, Flagstaff a été citée comme l’une des 10 villes les pires des soi-disant Etats-Unis pour les SDF.

Puis, les participants au rassemblement ont informé les spectateurs d’un avertissement de la force excessive employée par l’officier de police Nick Rubey, qui a toute une histoire de violence envers les SDF Autochtones, entre autres une tentative de meurtre contre Matt Dearing en 2019.

Les participants ont ensuite projeté une vidéo d’une caméra-piétonne rendue publique par le FPD avec du texte et des interruptions de la vidéo, pour décrire ce qui se passe et l’horreur avec laquelle un de nos parents a été traité par les officiers de police Nick Rubey (badge #8) et Tyler Davids (badge #4).

La vidéo projetée pendant la manifestation:

Horrifiés par ce que la foule venait de voir, des expériences furent alors partagées par des parents SDF qui parlaient de traitements du même genre, et exigeaient la révocation de l’ordonnance anti-camping de la ville, étant donné que ça donne essentiellement aux flics le droit de harceler et de viser les SDF pour le simple fait de dormir ou de « se rassembler ». À ce moment, la foule était prête à défiler.

80 à 90 personnes ont alors défilé dans les rues, troublant l’activité habituelle du Samedi soir de soi-disant Flagstaff. Le groupe était conduit tactiquement par des banderoles placées à des endroits stratégiques, qui offraient une couverture et la sécurité. Certaines banderoles disaient : « Rendez nos terres » et « Des Logements, pas de Menottes. » La police courait pour suivre, et luttait pour dépasser la foule. Il a été remarqué que les officiers de police se tenant sur les côtés de la marche, essayaient d’identifier ceux qu’ils présumaient être des meneurs. La sécurité a agi rapidement pour détecter ceux qui avaient été profilés par la police raciste.

L’énergie de la foule, enhardie par la vidéo de la brutalité policière, était collective et batailleuse, quand le groupe a emprunté la fameuse Route 66. Le mouvement de la foule a bloqué la circulation de plusieurs rues et sa taille a permis de prendre plusieurs voies en même temps, et d’occuper de nombreux carrefours dans tout le centre-ville. À un moment, les manifestants scandaient : « Sortez de chez vous et descendez dans les rues », et des complices sont sortis de chez eux et rejoint l’action. Des complices de villes voisines ont voyagé jusqu’à Kinłani pour exprimer leur solidarité, escortés par des parapluies noirs et des pancartes disant « ACAB » et « Abolition Now ! »

Quand la foule s’est mêlée à la zone très animée du centre, les gens ont montré encore plus de soutien. À un moment, en traversant un croisement, un véhicule qui passait s’est mis à jouer à fond « Fuck The Police » de N.W.A. Pendant toute la manifestation, les manifestants ont exprimé leur solidarité avec les Noirs en scandant « Black Lives Matter » et « Mains en l’air, ne tirez-pas », vu que les Noirs et les Autochtones sont les plus susceptibles de mourir entre les mains des flics. En fait, plus de 40% des homicides à « Flagstaff » sont le fait des mains ensanglantées de la police.

Après s’être renforcée pendant près de deux heures, la marche a formé un cercle à un grand carrefour. Les participants ont fait circuler de l’eau, des gants et d’autres produits de soin, en scandant « Nous nous assurons de notre sécurité », qui a résonné dans toute la ville. On a fait passer un micro, pour permettre aux gens de raconter leurs expériences de brutalité policière de la part de la police de « Flagstaff ». Des histoires de futurs abolitionnistes et de libération de la communauté, ont encouragé les gens à identifier la direction Autochtones et les efforts de résistance et à montrer des compétences plus précises.

La marche a culminé en un rassemblement à Wheeler Park, où la communauté est restée le thème central. Des manifestants locaux et de l’extérieur de la ville ont discuté de projets pour former des réseaux complices dans tout le soi-disant Arizona. Nos parents SDF ont raconté comment ils partageaient leurs ressources limitées avec d’autres dans la rue, montrant par là la vérité du slogan « Nous nous assurons de notre sécurité ». Pendant ce temps, les flics intensifiaient leur harcèlement, encerclant le groupe en plus grand nombre. Ayant en tête la violence des flics, et une conscience subtile de l’infiltration secrète, le groupe a décidé collectivement de se disperser. Avant de se séparer, on a rappelé aux participants leurs droits et on leur a conseillé d’avoir recours au système mutuel. Des escortes ont été organisées pour garantir la sécurité des gens. Presque tous les participants ont pu rentrer chez eux.

Après avoir quitté Wheeler Park, des participants ont organisé des transports sécurisés pour nos parents SDF, vers des hôtels ou d’autres lieux où ils choisissaient de se rendre.

Quelques participants marchaient avec des parents SDF pour organiser des transports quand deux voitures de police se collèrent à leur gauche, et deux à leur droite, l’une étant un véhicule banalisé. Des agents de police sautèrent de véhicules à peine arrêtés et attaquèrent un individu dans le groupe. Un petit groupe de participants accourut vers la police pour perturber l’arrestation. La police a tout de même arrêté le participant pour « attaque aggravée ». Des participants ont filmé l’échange et hurlé contre la police.

L’équipe réagit rapidement à l’arrestation en trouvant du soutien légal et aux prisonniers. La trajectoire de l’arrestation a été suivie toute la nuit, et neuf soutiens se sont rassemblés au matin pour exprimer leur solidarité lors de la libération du membre visé.

Le fait que des organisateurs soient ciblés en rentrant chez eux, loin de la vue du public, n’est ni un fait isolé ni une coïncidence. C’est une tactique utilisée à répétition par la police de Flagstaff, et son but est de terroriser et d’isoler les membres visés, devenus vulnérables sans le soutien d’une foule d’une centaine de personnes. Ça permet aussi à la police de Flagstaff de ne pas toucher de personne publique par rapport à la surveillance des manifestations et de l’action directe. La réalité étant que la police traite le moment suivant l’action comme une chasse aux sorcières, en utilisant la police en civil et l’hypersurveillance, sous la forme de traque et d’intimidation des organisateurs Autochtones sur une base quotidienne.

La Police de Flagstaff a toute une histoire de viser toujours les mêmes organisateurs Autochtones dans le nord de l’Arizona, pour tenter d’écraser la construction d’un mouvement et les appels à l’action. Pour ceux qui ne se rendent pas compte, l’exposition systématique au système répressif n’est pas seulement épuisante moralement, mais ça épuise aussi les ressources et les soutiens de la communauté, et peut conduire à de nombreuses incarcérations, vu que les organisateurs du mouvement continuent d’être hyper-criminalisés par un état qui souhaite maintenir le statu quo de la violence.

Ces stratégies armées par l’état pour réprimer les voix Autochtones ne réussiront jamais parce que la Résistance Autochtone est continuelle et ne sera jamais obsolète sur des terres occupées par des porcs sauvages suprématistes blancs. Restez vigilant.

Par le Bastion Apache
Publié par Indigenous Action Media
Et par Censored News
Le 1er mars 2021
Traduction Christine Prat

Contacts : Dr. Wendsler Nosie Sr., Apache Stronghold, apaches4ss@yahoo.com
Michael V. Nixon, J.D., michaelvnixon@yahoo.com

COMMUNIQUÉ:

LE SERVICE DES FORÊTS SUSPEND L’ABANDON À RIO TINTO DE LA TERRE SACRÉE D’OAK FLAT « POUR PLUSIEURS MOIS. »

OAK FLAT, Arizona – Le Service des Forêts a annoncé ce matin qu’il « abrogerait » la Déclaration Finale d’Impact Environnemental du 15 janvier 2021, qui déclencha le compte à rebours de 60 jours avant l’abandon d’Oak Flat. Mais le Service des Forêts ajouta que « de telles consultations prennent généralement plusieurs mois. »

« Ils tentent seulement une retraite stratégique temporaire » dit le dirigeant du Bastion Apache [Apache Stronghold] et ex-Président Tribal des Apaches de San Carlos, Wendsler Nosie, Sr. « Ils ont toujours l’intention d’essayer de brader notre terre sacrée. »

L’avocat du Bastion Apache Luke Goodrich, de Becket Law, dit : « Le Gouvernement n’a annoncé son abrogation de la Déclaration Finale d’Impact Environnemental pour Oak Flat, que 6 heures avant l’échéance pour répondre à l’appel en urgence du Bastion Apache. Ce n’est pas une coïncidence. Le Gouvernement sait que la destruction d’Oak Flat viole la loi fédérale. Il sait qu’il ne peut la justifier devant un tribunal. Alors, il opère une retraite – temporairement. Mais une retraite temporaire ne résout pas le problème. Le gouvernement projette toujours le transfère et la destruction d’Oak Flat. Oak Flat a toujours besoin de protection légale. Et si le Gouvernement est de bonne foi, il ne devrait pas s’opposer à une décision d’un tribunal de protéger Oak Flat tandis que le contentieux est en cours. »

La Cour de District des Etats-Unis a bien trouvé que « l’importance d’Oak Flat pour les Apaches de l’Ouest ne saurait être sous-estimée » et que la destruction imminente d’Oak Flat « sera totalement dévastatrice pour l’élément vital de la vie spirituelle des Apaches de l’Ouest. » Cependant, la Cour d’Appel du 9ème Circuit doit encore renverser la décision inappropriée de la Cour de District stipulant que les Apaches n’ont pas de protections Constitutionnelles de leurs droits religieux et que le Gouvernement des Etats-Unis n’a pas de Responsabilité Fiduciaire envers les Apaches, bien que le Traité de 1852 garantisse aux Apaches « la prospérité et le bonheur. »

« Oak Flat est toujours dans le couloir de la mort » dit l’avocat du Bastion Apache Michael Nixon, « L’annonce du Service des Forêts est la bienvenue, mais n’a pas beaucoup de signification réelle, parce qu’ils ne font que changer la date d’exécution pour pouvoir faire pression sur les Apaches et les forcer un peu plus. C’est déraisonnable. »

Après avoir détruit un site sacré dans les Gorges de Juukan, en Australie, le 20 mai 2020, le 9 décembre 2020, le Président de Rio Tinto Simon Thompson promit que « en tant qu’entreprise, nous devons apprendre de cet évènement pour nous assurer que la destruction de sites d’une telle importance archéologique et culturelle, ne se reproduira plus jamais. »

L’annonce d’aujourd’hui ne fait rien pour changer le fait que Rio Tinto et le Service des Forêts ont toujours l’intention de brader Oak Flat. Ils essaient seulement de donner un petit coup de frein tout en avançant vers leur but de répéter leur comédie des Gorges de Juukan à Oak Flat.

Plus d’informations :
En français
Site du Bastion Apache
Instagram : @protectoakflat
Twitter : @SaveOakFlat

GINIW COLLECTIVE
COMMUNIQUÉ
Publié sur Facebook
Le 24 février 2021
Traduction Christine Prat

Contact : giniw@protonmail.com

Des Protecteurs de l’Eau Bloquent de Multiples Chantiers de la Ligne 3 [oléoduc d’Enbridge]

Savanna State Forest, MN – Mercredi matin, 3 protecteurs de l’eau ont bloqué au moins une douzaine de chantiers en activité de la Ligne 3 d’Enbridge, avec 2 barricades. D’une part, 2 protecteurs de l’eau Autochtones se sont enchainés à un véhicule renversé – d’autre part, 1 protecteur de l’eau a grimpé à presque 12 mètres sur des échasses, bloquant l’entrée de la route.

Tandis que des protecteurs de l’eau se rassemblaient des deux côtés, de la neige tombait sur la zone humide et la forêt devant être détruites par la main-d’œuvre d’Enbridge, transplantée, venue principalement de l’extérieur de l’état.

La résistance non-violente à la Ligne 3 continue de croître dans tout le territoire Anishinaabe du nord du Minnesota. La nouvelle lune, Onaabini-giizis, la lune de « la croûte dure sur la neige », est sur le point de commencer, annonçant la fin des neiges d’hiver.

Big Wind, de la Tribu Arapaho du Nord : « En tant que citoyenne tribale d’une ‘tribu de pétrole et de gaz’, je sais que nous ne sommes pas dépourvus de normes sociales qui donnent la priorité au profit, avant la planète. Depuis des générations, les multinationales nous ont dupés avec leur argent, prix du silence. C’est fini. Nous nous réveillons. Notre silence ne sera pas acheté. »

Danny Leclaire, de la Tribu Shoshone-Bannock, dit : « PROTÉGEZ L’EAU, PROTÉGEZ LE MISSISSIPPI, LA LIGNE 3 EMPOISONNERAIT L’EAU DE MILLIONS DE GENS EN AVAL. NOUS AVONS L’OBLIGATION ENVERS LES GÉNÉRATIONS FUTURES D’ARRÊTER CETTE FOLIE. »

La Protectrice de l’Eau Rose, dit : « Je veux vivre dans un monde dans lequel nous sommes profondément connectés à la terre et à l’eau. La ligne 3 est une maladie faite d’avidité et de destruction. Je prends un risque comme acte d’amour pour la forêt, les zones humides, les rivières et les lacs avec lesquels j’ai grandi. Je suis fière d’être avec ces Autochtones de ce pays qui se battent pour tous nos futurs. »

***

Par le Bastion Apache
Publié par Censored News
Le 18 février 2021
Traduction Christine Prat

Contacts : Dr. Wendsler Nosie Sr., Apache Stronghold, apaches4ss@yahoo.com
Michael V. Nixon, J.D., michaelvnixon@yahoo.com

LES APACHES VONT EN APPEL CONTRE LA DÉCISION DE BRADER LA TERRE SACRÉE D’OAK FLAT. LE PUISSANT CABINET JURIDIQUE BECKET REJOINT L’ÉQUIPE LÉGALE DU BASTION APACHE.

PHOENIX, Arizona – Cet après-midi, le Bastion Apache s’est pourvu en appel contre la décision du 12 février 2021 du Juge de District Steven Logan, décision qui refusait d’empêcher de brader le site sacré d’Oak Flat à Rio Tinto/Resolution Copper, avant le règlement final du contentieux. Auparavant, le Gouvernement des Etats-Unis avait donné son accord de ne pas poursuivre le transfert de terre « à tout moment avant » le 11 mars 2021. Cependant, le Juge Logan a refusé de bloquer le transfert, bien qu’un procès durera bien au-delà de cette date, et qu’ainsi, le bradage aura lieu pendant le procès, sans injonction de l’arrêter.

Dans les jours qui viennent, le Bastion Apache demandera une injonction d’urgence à la Cour d’Appel du 9ème Circuit, pour bloquer le transfert d’Oak Flat. L’appel remettra en question les décisions du Juge Logan, selon lesquelles 1) le Bastion Apache n’a pas le droit de demander l’aide d’un tribunal, parce que ce n’est pas une « nation souveraine » désignée officiellement, 2) que le Gouvernement des Etats-Unis n’a pas de Responsabilité Fiduciaire vis-à-vis des Apaches, bien que le Traité de 1852 garantisse « la prospérité et le bonheur » des Apaches, et 3) que les Apaches ne souffriront pas d’un « fardeau trop lourd » en perdant Oak Flat parce qu’ils ne sont pas « forcés d’agir à l’encontre de leurs croyances religieuses par des sanctions civiles ou criminelles », même si, après qu’Oak Flat devienne une propriété privée le 11 mars, les Apaches qui y prieront seront passibles d’arrestation et de poursuites pour effraction à caractère criminel.

Dans son jugement du 12 février, le Juge Logan a trouvé que « les preuves apportées devant cette Cour montrent que les Apaches ont utilisé Oak Flat comme lieu sacré de cérémonies depuis des siècles… l’importance spirituelle d’Oak Flat ne peut être surestimée… les Apaches croient qu’Usen, le Créateur, a donné la vie aux plantes, aux animaux, à la terre, à l’air, à l’eau… Les Apaches voient Oak Flat comme un ‘couloir direct’ vers l’esprit du Créateur. » Et, « la Cour ne nie pas, et ne peux nier, que les projets miniers du Gouvernement à Oak Flat auront un effet dévastateur sur les pratiques religieuses des Apaches. »

Néanmoins, le Juge Logan a rejeté l’injonction, ouvrant ainsi la voie au bradage du terrain.

« Je suis un Vétéran. J’ai servi dans Desert Storm, dans le Golfe Persique, » dit Cranston Hoffman Jr., membre du Bastion Apache. « Tout comme j’ai servi pour défendre ce Pays comme soldat dans l’Armée, je sers mon Peuple pour défendre notre mode de vie traditionnel Apache en tant qu’Homme Médecine Apache. »

Les Amérindiens ont servi dans les Forces Armées à un taux plus élevé que n’importe quel autre groupe ethnique. Vingt-sept Indiens ont reçu la Médaille d’Honneur. Des centaines de soldats Autochtones ont donné leur vie pour ce Pays, conduisant beaucoup à se demander « pourquoi notre religion n’est pas protégée comme toutes les autres religions ? »

L’appel du Bastion Apache demandera à la Cour d’Appel du 9ème Circuit de reconnaître que la Cour Suprême a jugé, dans l’affaire McGirt contre l’Oklahoma (2020) que « nous faisons que le gouvernement s’en tienne à sa parole » dans un Traité signé avec les Indiens Creek, et que la Cour Suprême a bloqué de multiples violations par le gouvernement de droits religieux dans les affaires Burwell contre Hobby Lobby (2014) et Little Sisters of the Poor contre la Pennsylvanie (2020).

Becket  représentera le Bastion Apache pour l’appel. Reconnu par Associated Press comme un « puissant cabinet juridique », Becket est connu pour ses succès dans la défense de la liberté d’expression de toutes les fois. Il a gagné sept affaires devant la Cour Suprême au cours des neuf dernières années, entre autres les célèbres affaires Hobby Lobby et Little Sisters of the Poor, et a une grande expérience de la défense des pratiques religieuses et des sites sacrés des Autochtones.

Notez aussi que la litispendance sur le titre de propriété d’Oak Flat dans le Comté de Pinal est toujours en effet.

Site du Bastion Apache
Instagram : @protectoakflat
Twitter ; @ProtectOakFlat, @BECKETlaw

Par le Bastion Apache
Publié par Censored News
Le 12 février 2021
Traduction Christine Prat

Contacts : Dr. Wendsler Nosie Sr., Apache Stronghold, apaches4ss@yahoo.com
Michael V. Nixon, J.D., michaelvnixon@yahoo.com

PHOENIX, Arizona – Cet après-midi [12 février], le Juge de la Cour de District Steven Logan a rejeté la demande d’injonction pour empêcher l’abandon et la destruction du site sacré d’Oak Flat, à Rio Tinto/Resolution Copper. Le Juge Logan dit que le Bastion Apache n’a pas le droit de demander de l’aide à la Cour, parce qu’il n’est pas officiellement désigné « nation souveraine ».

Le Juge Logan dit que le Gouvernement des Etats-Unis n’avait pas de Responsabilité Fiduciaire vis-à-vis des Apaches, bien que le Traité de 1852 dise que « le gouvernement des Etats-Unis légifèrerait et agirait de manière à assurer la prospérité et le bonheur permanents des-dit Indiens. » En arrivant à cette conclusion, le Juge cita une affaire, disant : « Le droit exclusif des Etats-Unis d’annuler le titre [de propriété sur leurs terres] n’a jamais été mis en doute. Qu’il ait été établi par traité, par les armes, par l’achat, par l’exercice d’une domination totale contraire au droit d’occupation ou autrement, sa justesse n’est pas susceptible d’enquêtes dans les tribunaux. »

Le Juge Logan a aussi conclut que la destruction complète d’Oak Flat pour en faire un cratère de 3,6 km de large sur 300 m de profondeur, et l’élimination de la possibilité pour les Apaches de pratiquer leur religion » n’est pas un « fardeau trop lourd », parce qu’ils ne sont pas « forcés d’agir en contradiction avec leurs croyances religieuses par la menace de sanctions civiles ou criminelles » ; bien qu’après qu’Oak Flat soit devenu une propriété privée, le 11 mars, les Apaches qui y prieront seront susceptibles d’être arrêtés ou poursuivis pour effraction de nature criminelle.

« Nous sommes très déçus, mais nous n’abandonnons pas et avons hâte d’aller en appel dans une Cour plus haute et de prouver les points avec lesquels nous ne sommes pas d’accord », dit le dirigeant du Bastion Apache et ex-Président Tribal de San Carlos, le Dr. Wendsler Nosie Sr. « Dire que nous n’avons pas été forcés est inexact, étant donné que je vis là-bas, nous prions là-bas ; pourtant, si Rio Tinto obtient Chi’chil Bildagoteel et que ça devient une propriété privée le 11 mars, nous serons arrêtés pour effraction de nature criminelle sur notre propre Terre Sacrée. »

Le Juge Logan dit aussi que l’affaire Hobby Lobby de la Cour Suprême des Etats-Unis ne s’appliquait pas, parce que « la Cour avait considéré la question de savoir si des compagnies pouvaient être considérées comme des ‘personnes’… » ; cependant, la décision de la Cour Suprême protégeait des individus, disant que « ça impliquait que les Hahn et les Green s’engagent des une conduite qui violait sérieusement leur sincère croyance religieuse… » et « si eux-mêmes et leurs compagnies refusaient de distribuer des contraceptifs, ils seraient confrontés à de graves conséquences économiques. » [Voir Wikipédia].  

« Nous ne comprenons pas comment la Cour peut protéger les Hahn et les Green dans l’affaire Hobby Lobby d’une action du gouvernement « qui viole gravement leur sincère croyance religieuse », alors qu’elle ne nous protège pas quand notre Chi’chil Bildagoteel sacré est sur le point d’être détruit, nos divinités tuées et notre religion Apache perdue pour toujours » ajouta le Dr. Nosie. « Est-ce ce que la Cour considère comme un intérêt impératif du gouvernement ?

Site du Bastion Apache : http://apache-stronghold.com/about-us.html
Instagram : @protectoakflat
Twitter : @ProtectOakFlat

2ème partie d’un film de Craig Johnson, Sierra Club:

Voir première partie