Près de Counselor, Nouveau-Mexique. Photo Jimmy Cloutier, Howard Center

La situation au Nouveau-Mexique est désastreuse. À part la photo ci-dessus, les autres ont été prises par moi, lors de voyages dans la région. Le voyage dans le sud-est a été particulièrement pénible. Puits de pétrole partout, odeur d’essence insupportable en pleine ville, et le WIPP, projet de site d’enfouissement profond des déchets nucléaires (comme à Bure). Les gens qui ne sont pas de la région et les guides touristiques conseillent de visister les grottes de Carlsbad. Mais au moins une a été utilisée pour entreposer des déchets radioactifs et a pris feu en 2014.

Christine Prat

« Nous ne pouvons pas nous échapper vers un climat sain par la Fracturation » – Des groupes sur la ligne de front attaquent la Loi de Réduction de l’Inflation

Coalition du Grand Chaco
Publié par Censored News
8 août 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Tandis que des communautés appellent Biden à déclarer l’urgence climatique, la Coalition du Grand Chaco et des alliés publient des communiqués dénonçant les cadeaux aux compagnies de pétrole et de gaz qui ne feront que perpétuer les zones de sacrifice et le chaos climatique.

Contacts :
Mario Atencio, Citoyens Diné Contre la Ruine de Notre Environnement, mario.atencio@dine-care.org
Julia Bernal, Alliance Pueblo pour l’Action, julia.f.bernal@gmail.com
Rebecca Sobel, Wild Earth Guardians rsobel@wildearthguardians.org

FARMINGTON, Nouveau-Mexique – En liant les investissements pour l’énergie propre, le climat et la justice environnementale à la perpétuation des programmes de baux pour les carburants fossiles, la Loi sur la Réduction de l’Inflation de 2022 (IRA) garantit la continuation de sacrifice de toujours plus de paysages sacrés, comme dans la région du Grand Chaco, et menace de défaire tout progrès de l’action climatique entreprise.

En retenant en otage 369 milliards de dollars et d’investissements pour le climat, en échange de baux sur 200 000 hectares de terres publiques et 24 millions d’hectares d’eau publique pour la fracturation par an pour la prochaine décennie, la Loi de Réduction de l’Inflation attache la promesse de solutions climatiques à la condamnation à une catastrophe climatique.

Déjà, plus de 91% des terres disponibles dans le paysage du Grand Chaco sont louées pour l’extractivisme, alors que les gens en première ligne et les communautés Autochtones de la région souffrent de dizaines d’années de projets énergétiques polluants qui ont frappé la santé publique, l’air, la terre, l’eau, le climat et les ressources culturelles.

Depuis 2015, les membres de la Coalition du Grand Chaco ont fourni près de deux millions de commentaires publiques au Bureau d’Aménagement du Territoire, appelant à un moratoire immédiat sur le pétrole et le gaz et la fracturation sur des terres publiques dans toute la région.

Alors que le Président Biden doit encore mettre en œuvre sa promesse de campagne de mettre fin à de nouveaux forages fédéraux de carburants fossiles, le Sénateur Manchin a l’intention de proposer une législation qui expédierait les approbations de permis pour le pétrole et le gaz, ce qui videra de son contenu la Loi sur la Politique Environnementale Nationale, et ouvrira la voie à l’approbation d’encore plus de projets de carburants fossiles à l’encontre de l’opposition massive du public et de la science climatique.

Récemment, 369 groupes qui ont envoyé une lettre, en tant que dirigeants de la ligne de front, militants pour le climat et défenseurs du climat au Congrès, entre autres la Représentante Melanie Stansbury (démocrate, Nouveau-Mexique), ont tenu une conférence de presse appelant le Président à se servir de son autorité exécutive pour déclarer l’urgence climatique, rejeter tous nouveaux projets de carburants fossiles, et accélérer le financement du développement d’énergies renouvelables.

Lundi dernier, une délégation conduite par des Autochtones et des alliés, a bloqué les rues autour du Département de l’Intérieur, à Washington D.C., et ont peint ‘URGENCE CLIMATIQUE’ devant le bâtiment.

Le Nouveau-Mexique a reçu l’an dernier 1,1 milliard de dollars de baux pour l’extractivisme sur des terres fédérales, plus qu’aucun autre état des Etats-Unis, ce qui mine directement les efforts nécessaires pour diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre au cours de cette décennie. Le Nouveau-Mexique a le réchauffement le plus rapide et le manque d’eau le plus important des Etats-Unis continentaux, des incendies historiques ont récemment dévoré des forêts, écrasé des communautés et causent maintenant des inondations et des glissements de terrain sans précédent. Le Nouveau-Mexique est actuellement le deuxième producteur de pétrole du pays, avec plus de 60 000 puits de pétrole et de gaz, mais reste un des états les plus pauvres de la nation, avec l’éducation la plus faible et les taux les plus élevés de pauvreté et de faim chez les enfants.

Des analyses multiples montrent que la pollution existante de la production de carburants fossiles et les émissions de pétrole et de gaz sur des terres publiques, feront monter le réchauffement à plus de 1,5 degrés Celsius.

Une évaluation scientifique collégiale estime qu’une interdiction fédérale dans toute la nation de carburants fossiles réduirait les émissions de carbone de 280 millions de tonnes par an, plus que n’importe quelle disposition de la Loi de Réduction de l’Inflation.

Déclaration de la Coalition du Grand Chaco

Continuer le forage de pétrole et de gaz va dévaster des communautés et le climat du Nouveau-Mexique. Dans la région du Grand Chaco, ou nord-ouest du Nouveau-Mexique, la grande majorité des terres disponibles est déjà louée pour l’extraction, avec plus de 40 000 puits de pétrole et de gaz qui parsèment le paysage. Et l’extraction de pétrole et de gaz est si intensive dans le Bassin Permian, au sud-est du Nouveau-Mexique que la région a été décrite comme une bombe climatique.

Le Nouveau-Mexique continue à être traité comme une colonie de ressources, nos communautés étant désignées officiellement comme zones de sacrifice à l’énergie, même après que le gouvernement Biden ait reconnu les impacts climatiques du forage. Les communautés Autochtones, Noirs, Basanées ou à bas revenus sont celles qui courent le plus de risques pour la santé publique, la sécurité et les impacts climatiques de l’extraction à grande échelle de carburants fossiles au Nouveau-Mexique et dans tout le pays.

Il est parfaitement établi qu’éviter un réchauffement catastrophique au-delà de 1,5 degrés Celsius, exige de mettre fin à de nouveaux investissements dans les carburants fossiles, et d’investir dans des transitions justes. La Coalition du Grand Chaco, qui représente des groupes de justice environnementale et des communautés de tout l’état, s’oppose fermement aux dispositions empoisonnées de la Loi de Réduction de l’Inflation, et appelle à des amendements qui supprimeraient les cadeaux à l’industrie des carburants fossiles, y compris l’exigence de baux pour du pétrole et du gaz, en échange du développement de l’énergie solaire et éolienne sur les terres fédérales, et des réductions de taxes pour des fausses solutions, comme l’hydrogène produit à partir de carburants fossiles, et la capture du carbone. Nous n’avons pas de temps à perdre en distractions.

En bref : Nous ne pouvons pas nous échapper vers un climat sain par la fracturation.

Autres déclarations

« Yaa’ Yaadilah !! Les communautés Diné sur la ligne de front dans la région du Grand Chaco, qui sont directement impactées par l’extraction, n’ont même pas reçu un avertissement sur cette loi. Cependant, les fonds et les redevances produites par la loi iront dans les coffres fédéraux et de l’état, et ne changeront probablement pas les conditions vécues dans les territoires des Autochtones et les communautés de couleur, qui ont été désignés comme zones de sacrifice national. En renforçant l’industrie du pétrole et du gaz et en vendant les communautés, la Loi de Réduction de l’Inflation perpétue l’héritage du génocide, du colonialisme et de l’apartheid, au lieu de construire le futur juste et durable dont nous avons besoin. Nos communautés ont voté pour ce Gouvernement avec les idées et l’espoir que nous serions dans un jour nouveau. La Loi de Réduction de l’Inflation montre que c’est le business as usual. »
Daniel Tso, Délégué du Conseil de la Nation Navajo et Président du Comité de la Santé, l’Éducation et les Services aux Personnes, du 24ème Conseil de la Nation Navajo

« Les marchands de chevaux du gouvernement des Etats-Unis, qui bradent la santé de la communauté Diné pour des millions d’hectares de fracturation de nouveaux puits de pétrole et de gaz, nous déçoivent énormément. Ils nous avaient promis une nouvelle ère de consultation dirigée par la tribu, mais rien n’a changé, les seigneurs du Congrès continuent à brader les Autochtones en aval au nom des intérêts spéciaux de l’industrie de l’énergie. Le Paysage du Grand Chaco continue d’être sacrifié à plein régime au pétrole et au gaz, et toutes les promesses ont été brisées. »
Mario Atencio, Organisateur de l’Energie du Grand Chaco pour les Citoyens Diné Contre la Ruine de notre Environnement

« En 2022, nous sommes encore obligés de nous battre contre le Gouvernement des Etats-Unis pour protéger notre terre d’origine. À ce rythme, nous n’aurons jamais de répit au cœur de cet extractivisme continuel. »
Samuel Sage, Conseiller du Chapitre Coordinateur des Services à la Communauté, Vice-Président du Conseil d’Administration de Diné CARE

« Le Nouveau-Mexique est historiquement en première ligne pour les industries extractivistes coloniales, depuis l’origine de ce pays. L’héritage du colonialisme extractiviste a longtemps été un obstacle pour les communautés Autochtones et locales qui continuent à être sacrifiées au nom de l’innovation énergétique. La Loi de Réduction de l’Inflation, telle qu’elle est écrite, n’est qu’une continuation des industries des carburants fossiles, qui ne voient que des solutions de marché pour atténuer le changement climatique. De fausses solutions, comme la capture et le stockage du carbone, la production d’hydrogène, les émissions zéro, plafonnement et échange, sont toutes des investissements dans l’énergie qui continueront à détruire et endommager les environnements partout. NOUS AVONS BESOIN DE SOLUTIONS VRAIES ET RÉELLES POUR ATTÉNUER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ! Déclarez l’urgence climatique ! Plus de baux ! Plus de Fausses Solutions ! »
Pueblo Action Alliance

« Si le véritable but de cette législation était de réduire les émissions – le projet de loi aurait éliminé le pétrole et le gaz au lieu de les rendre obligatoires. C’EST CELA qui aurait aidé au lieu de frapper nos communautés qui souffrent déjà de décennies de pollution par les carburants fossiles fédéraux. Au lieu de laisser les carburants fossiles dans le sol et d’investir dans le renouvelable, cette loi nous lie à la même chose – protéger une industrie qui nous conduit sur la voie d’une catastrophe climatique. »
Jonathan Juarez-Alonzo, Dirigeant Politique à la Jeunesse Unifiée pour l’Action contre la Crise Climatique (YUCCA)

« Protéger notre terre, notre air et notre Eau Sacrée était un composant clef de la campagne électorale du Président Joe Biden. À ce jour nous n’avons rien vu de sa part qui tienne cette promesse. Nous continuons à voir de plus en plus de développement du pétrole et du gaz pour le futur. Tout nouveau bail affecte la production future de pétrole et de gaz, jusqu’à un temps où nous serons au-delà de ses besoins. Le Gouvernement Biden doit arrêter l’extraction de pétrole et de gaz dans notre Zone de Sacrifice du Nouveau-Mexique, sur les terres Sacrées du Canyon de Chaco et la région au-delà, plus de 40 000 puits, c’est assez. Le nord-ouest du Nouveau-Mexique est en train de devenir un terrain vague environnemental. Où est l’argent pour le NETTOYER ??? Où est la Justice Environnementale, pour les Peuples Autochtones, les communautés locales et les Sept Générations à venir ? Investissez dans une vraie énergie renouvelable pour le futur. Président Biden, s’il vous plait, tenez vos promesses. »
Terry A. Sloan, Directeur, Cultures Autochtones du Sud-ouest

« Comme le Nouveau-Mexique, l’Oklahoma est sur la ligne de front de la crise climatique et de l’extraction de carburants fossiles. Nous nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’accepter des demi-mesures ou des négociations alors que notre peuple est déjà en train de mourir. Nous n’avons pas de direction démocratique pour se battre pour nous. Nous dépendons d’une action RÉELLE et significative sur le climat – une action que nous n’avons pas vue. Et avec un Congrès qui applaudit son vote qui change des communautés comme la mienne en zones de sacrifice par la Loi de Réduction de l’Inflation, il est impératif maintenant que Joe Biden fasse ce qu’il faut, qu’il se serve de son autorité exécutive et déclare une urgence climatique. »
Ash, collectif ikiyA

« Ces accords secrets, qui utilisent les communautés Autochtones comme zones de sacrifice pour l’expansion des carburants fossiles, tout en mettant en avant de fausses solutions pour le changement climatique, comme l’hydrogène, la capture du carbone, les compensations pour la forêt et l’agriculture et l’énergie nucléaire, doivent cesser. Nos peuples ont déjà été confrontés au génocide de masse à cause de la cupidité capitaliste et du colonialisme. Nous ne laisserons pas faire ni laisser cela se reproduire. Ce n’est pas une loi sur le climat. C’est une loi pour l’expansion du pétrole et du gaz qui prend en otage la transition juste pour en finir avec les carburants fossiles. »
Joye Braun, Organisatrice Nationale contre les Oléoducs pour le Réseau Environnemental Autochtone (Indigenous Environmental Network)

« Les barons des carburants fossiles ne sont pas les précurseurs de la direction climatique. Les Nouveau-Mexicains et les communautés sur les lignes de fronts partout dans le monde méritent mieux. Le sacrifice continuel de notre terre, notre air et notre eau ne peut être fait au nom de l’action pour le climat. »
Rebecca Sobel, Directrice Organisatrice de WildEarth Guardians

« La Loi de Réduction de l’Inflation de Manchin offre une série de cadeaux à l’industrie des carburants fossiles, mais presque rien dans la voie d’une vraie action pour le climat. En exigeant de nouvelles opérations de forage sur des terres fédérales et en prolongeant la vie de l’extraction de carburant fossile avec des arnaques comme la capture du carbone, la Loi est destinée à ruiner la possibilité d’un futur vivable pour le Nouveau-Mexique. »
Jorge Aguilar, Directeur de la Région Sud de Food & Water Watch (Contrôle de la nourriture et de l’eau)

« Prendre l’énergie renouvelable en otage pour plus de pétrole et de gaz est une politique climatique incohérente. La pollution de la production existante de carburants fossiles dans le monde, si elle continue de se développer, pousserait le climat au-delà des points de bascule dangereux et aggraverait les catastrophes climatiques. Les communautés sur la ligne de front continueront à payer le pire prix. Nous ne pouvons pas continuer à brûler plus de carburants fossiles et espérer avoir une planète vivable. »
Taylor McKinnon, militant de longue date au Centre pour la Diversité Biologique

« Nous ne pouvons pas nous occuper de la crise climatique en sacrifiant les communautés en première ligne. Avec les pires incendies de l’histoire du Nouveau-Mexique et le Rio Grande à sec, les Nouveau-Mexicains sont déjà dans l’urgence climatique. Accroitre la production de carburant fossile, louer des terres publiques et avancer de fausses solutions comme l’hydrogène de carburant fossile et les compensations pour le carbone nuit gravement à nos communautés. Nos enfants comptent sur nous pour faire avancer une transition juste et desserrer l’emprise de l’industrie du carburant fossile sur nos systèmes politiques. »
Anni Hanna, Directeur de Justice Climatique pour le Nouveau-Mexique

« Nous ne pouvons pas reconstruire un futur en misant sur les mêmes ‘oligarques’ qui ont causé la crise climatique au départ. Nous ne pouvons pas étendre le forage de carburant fossile comme précondition au développement de l’énergie solaire et éolienne. Nous ne pouvons pas utiliser la langue Orwellienne pour décrire comme énergie propre le nucléaire, l’hydrogène et la capture et la séquestration du carbone (CCS). Nous ne pouvons pas accélérer l’autorisation de ce qui menace notre survie ; ça garantit la vraisemblance de l’empoisonnement de notre terre, notre eau et notre air. »
Mariel Nanasi, Directrice Exécutive à l’Économie de la Nouvelle Énergie

« La Loi de Réduction de l’Inflation est un pur exemple de la corruption évidente du gouvernement de Washington, D.C. La continuation de la possibilité pour les grandes entreprises de carburant fossile d’acheter leur accès au business as usual, face à l’accélération de la catastrophe climatique, est angoissante et déprimante. Est-ce bien que l’IRA soit passée au Sénat ? Oui. Est-ce une insulte pour les communautés touchées ? Oui. En tant qu’activistes pour le climat, nous continuerons à nous opposer à toute expansion de l’infrastructure de carburant fossile, y compris les projets de centres d’hydrogène fossile ici, au Nouveau-Mexique. »
Tom Solomon et Jim Mackenzie, coordinateurs, 350 Nouveau-Mexique

« La Loi de Réduction de l’Inflation sacrifie les communautés en première ligne au Nouveau-Mexique, en Alaska, sur la côte du Golfe, dans les Appalaches et dans tout le pays, en doublant les subventions mortelles des carburants fossiles et en ouvrant grand les portes à l’expansion du carburant fossile. La désastreuse ‘réforme des permis’ de l’arrangement de Joe Manchin et Chuck Schumer ajouterait l’injure à la blessure et doit être bloquée. »
Collin Rees, Manager du Programme pour les Etats-Unis à Oil Change International


Carte avec la région de Chaco


Les deux dernières photos, en territoire O’odham, ©Ofelia Rivas

Elbit Systems : 48 Heures de Mort et de Harcèlement

Par Brenda Norrell
Censored News
7 août 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

C’est ce qu’ont fait les armes et l’espionnage d’Elbit Systems durant les dernières 48 heures – assassiné six enfants Palestiniens, dont une fillette de 5 ans et 2 frères, et terrorisé les enfants lors de bombardements Israéliens sur Gaza.

Elbit, un contractant de la défense Israélienne, qui fournit les drones de combat à Israël, fournit également la surveillance de ses tours d’espionnage – construites sur des sites funéraires dans la Nation Tohono O’odham – aux agents de la Patrouille des Frontières.

Maintenant, les agents de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis peuvent harceler des femmes et des enfants O’odham, dans le secteur de Tucson, où des agents de la Patrouille des Frontières ont été arrêtés pour des viols en série.

Les tours d’espionnage d’Elbit dans la Nation Tohono O’odham

Gu-Vo, dans le district le plus occidental de la Nation Tohono O’odham, s’est opposé aux tours d’espionnage avant leur construction.

« Le District de Gu-Vo s’oppose à ces projets de tours, pour protéger des sites culturels sur la montagne sacrée appelée actuellement la Chaîne de Montagne Ajo. La montagne renferme des restes humains de notre peuple et aussi le foyer des sites de nos pratiques culturelles (sacs médecine) et le foyer des daims et des moutons à longues cornes cérémoniels et des tortues de montagne protégées par la Loi sur les Espèces Menacées. »

« Les forces militaires des Etats-Unis, la Patrouille des Frontières, n’ont pas fourni d’information sur les impacts, tels que les effets sur la santé, et ont délibérément désinformé les gens sur les impacts environnementaux immédiats, comme les routes qu’ils vont construire sur la montagne et l’installation de lignes à haute tension jusqu’aux sites, ainsi que le fait que ces sites projetés pour les tours auront un impact sur la montagne, sur la vie des animaux, des plantes et des O’odham, pendant 25 ans ou plus. »

« Le paysage des communautés du District de Gu-Vo a déjà été très affecté par de nombreuses routes non autorisées et la destruction de nos montagnes et de nos collines de grande importance pour le mode de vie O’odham. Nos générations futures seront confrontées à de plus en plus de restrictions pour vivre sur nos terres d’origine, si nos droits en tant que peuples Autochtones d’origine continuent de se détériorer. »

« De plus, ces tours, projetées pas les Etats-Unis, ne sont pas sur la frontière, mais dans nos communautés et à la frontière de la Nation Tohono O’odham, réitérant la discrimination et l’attaque délibérée des O’odham, » dit le District de Gu-Vo.

Ofelia Rivas, une O’odham qui vit à la frontière et a fondé la Voix O’odham Contre le Mur, décrit le Him’dag, le mode de vie O’odham :

« Le mode de vie O’odham est fondé sur la terre qui contient les restes de nos ancêtres depuis la création de ce monde. Les O’odham n’ont jamais émigré de quelque part, selon notre histoire orale. Nos récits de création enregistrent notre histoire et enseigne aux O’odham les principes de la vie. La survie des O’odham aujourd’hui est fondée sur notre Him’dag. »

 

#elbit systems #gaza #tohono oodham


Publié par Censored News
Le 24 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan


MNN, 24 juillet 2022: NOUS N’AVONS PAS BESOIN DE SA PRÉSENCE IMPIE SUR L’ÎLE DE LA TORTUE !

Il n’a pas demandé la permission des vrais Autochtones pour pénétrer sur l’Île de la Tortue. Il n’est pas le bienvenu et on n’en veut pas. Ce n’est qu’un intrus de plus. Le Parrain du culte Catholique Romain a envoyé ses sbires ici pour semer la mort et la destruction dans toute l’île de la Tortue. Maintenant, il vient ici pour voir si le génocide se poursuit comme prévu. Toute la terre Autochtone a été usurpée par le Vatican. Les langues Autochtones ont été supprimées pour contrôler l’information, afin que l’histoire puisse être inventée. Parler nos langues nous incite encore plus à reprendre notre terre, notre culture et nos voies. Il est déclaré coupable de tous ces crimes contre nous.



Les Américains du Nord n’ont pas de terre, pas de culture et pas de langue naturelle, ce qui ne leur donne aucune base commune pour exister. Ils comptent sur le gouvernement pour leur dire qui et ce qu’ils sont. Ils n’ont pas de racines historiques, sociales ou culturelles à cause du génocide qu’ils ont commis. Toute notre histoire existe, bien que les preuves aient été détruites.

Les envahisseurs de l’île de la Tortue ont essayé de détruire tous les aspects de notre existence. La kaianerekowa [La Grande Loi de la Paix] et la création ne le permettront jamais. Le Canada essaie toujours la purification ethnique contre nous. Les excuses, l’accord-cadre et la réconciliation ont pour but d’éradiquer la vérité. Nous seuls appartenons là où la création nous a placés.

La kahnistensera, les mères mohawks, de l’Île de la Tortue [onowarekeh] veut une révolution de grande paix. Nous sommes approuvés par la grande paix, la création, pour exister en tant que vrais gardiens de la terre.

Les envahisseurs sont venus sans être invités il y a 500 ans et ont essayé de nous exterminer.

Tous les Autochtones du monde doivent vivre selon leurs voies naturelles pour sauver la terre.
Les colonialistes de peuplement ont et continuent d’essayer d’éteindre notre vie naturelle. Nous préférerions avoir les colons comme partenaires stratégiques, mais ils doivent rester dans leur propre pays.
Actuellement, le monde est en train de s’effilocher, comme des révolutions, des rébellions, des insurrections et des manifestations éclatent. Il y a la faim, la chaleur et le froid. Nous voulons des alliances et des discussions avec de vrais gens, pas des dirigeants qui veulent tomber leurs chemises [comme au G7] pour que le pouvoir et l’argent privés restent dans les mains de quelques-uns. Nous devons empêcher ces persécuteurs coloniaux de nous tuer, nous et nos enfants, et de violer la terre comme ils le font depuis 500 ans. Ces carnages doivent cesser.

Surtout aux mains des églises et des écoles

Selon nos façons de faire, ils auraient droit au traitement qu’ils nous ont fait subir. Les intrus sont venus avec le projet de nous effacer de la création, de faire que nous n’ayons jamais existé. Le 25 octobre 2024 est le point culminant de 100 ans de projet commercial pour nous annihiler. C’est le « jour de commémoration de l’holocauste des Autochtones ». Notre message est que si vous ne connaissez pas votre vraie histoire, vous n’avez pas de futur.

Pourquoi ces assassins ne sont-ils pas en prison, pour ce qu’ils nous ont fait et nous font encore ? Ils ont apporté les tueries et la souffrance à des millions de gens, et ils se promènent encore librement sur la terre sans répondre de leurs crimes. Ils sont sous la protection du cartel Catholique Romain.

Le passé a rattrapé le bourreau. Les torts qu’ils ont commis ne peuvent jamais être redressés. Même admettre leur culpabilité et révéler la vérité à l’humanité ne va pas changer ce qui est arrivé. « Désolé, j’ai assassiné vos enfants, les ai violés et affamés, et essayé de voler votre pays avec l’aide de mes militaires, mes politiciens, mes juristes, mes banquiers et mes désaxés ». Alors, désolé. Je suis conciliant.

La croix sur tekanontak [le mont royal, Montréal] se trouve sur un centre historique de communication de nos peuples dans toute l’île de la tortue. Nous voulons avoir accès et juridiction sur tout notre pays. Nous voulons une réconciliation complète avec nos semblables partout, sans obstacle des envahisseurs.

“Quand vous comprendrez que, sous le capitalisme,
une forêt n’a de valeur que quand elle est abattue,
vous commencerez à comprendre la racine de nos crises écologiques”
C’est pourquoi le Parrain, les politiciens, les banques,
et leurs conseils de bandes, se précipitent pour sceller
le “deal” ultime, faire que ces foutus Autochtones
Traditionnels la ferment enfin.

Tout ce pays et ses ressources appartiennent aux Autochtones naturels encore à naître. Les envahisseurs peuvent rester jusqu’à leur décès, en se conformant à la grande paix. Ils ne peuvent pas vendre, transférer ni faire quoique ce soit de notre terre. Tout ce qui se trouve en-dessous, sur et au-dessus du pays appartient aux gardiens placés ici par la création. Avec notre permission, les intrus peuvent utiliser notre terre seulement jusqu’à leur décès et ne peuvent transmettre notre propriété à qui que ce soit.

La loi de l’amirauté sur les mers et ses tribunaux sont des corporations étrangères privées et sont illégalement dans notre pays. Eux et tout ce qui viole la loi autochtone naturelle n’ont ni force ni effet. Nous sommes engagés dans le processus d’empêcher l’Université McGill de se livrer à des fouilles de notre pays afin que nous ne puissions pas enquêter sur les tombes anonymes de nos enfants assassinés.

Quiconque prend parti pour les envahisseurs ou la contredit, viole la grande paix. L’ignorance de la grande paix n’est pas une excuse. Les traitres seront traités conformément à la kaianerekowa, la grande paix, la loi du pays.

Le Pape vient au Canada pour reconnaitre ce que tout le monde sur terre sait, que l’île de la tortue est le pays des Autochtones depuis des temps immémoriaux. Maintenant, c’est le moment pour le Pape d’aller dans sa Papamobile à Kahnawake, puis à l’Université McGill, pour reconnaitre tout cela. Et sur la radio de sa Papamobile il aurait dû jouer le chef d’œuvre de Led Zeppelin « Gallows Pole » : « Bourreau, bourreau, attend un petit peu. Je crois que je vois mes amis arriver à cheval de très loin. Amis, avez-vous un peu d’argent ? Avez-vous trouvé un peu d’or ? Que m’avez-vous apporté mes chers amis, Pour m’éviter la potence ? Que m’avez-vous apporté pour m’éviter la potence ? Je n’ai pas pu obtenir d’argent, je n’ai pas pu obtenir d’or. Tu sais bien que nous sommes trop fichtrement pauvres Pour t’éviter la potence. Le Pape récolte encore de l’argent des enfants morts et assassinés.

Bourreau, bourreau, attend un petit peu. Je crois que je vois venir mon frère à cheval, de très loin. Frère, m’as-tu apporté de l’argent ? As-tu trouvé un peu d’or ? Que m’as-tu apporté, mon frère, pour m’éviter la potence ? Frère, je t’ai apporté un peu d’argent. J’ai apporté un peu d’or, j’ai apporté un peu de tout Pour t’éviter la potence… »

mohawknationnews.com
thahoketoteh@ntkcom
Box 991, Kahnawake Quebec Canada J0L 1B0 kahentinetha2@protonmail.com

Rassemblement et conférence de presse

Avec les kanien’kehà:ka kahnistensera (Mohawk Mothers). Rejoignez-nous à 15h, mercredi 27 juillet pour un rassemblement au pied du territoire non cédé kanien’kehà:ka  de tekanontak (Mont Royal), près de la statue haineuse de Georges-Étienne Cartier, pour faire savoir au Pape Francis que son Eglise diabolique est indésirable sur l’Île de la Tortue. La croix doit être retirée maintenant ! Cette semaine est marquée par la visite du Pape François, en tant que représentant de la corporation la plus génocidaire de l’histoire, l’Église Catholique. Son chant du cygne de 6 jours sur l’île de la Tortue ne sera pas autorisé. Il ne suffit pas de « reconnaitre » le génocide, le viol et le massacre d’innombrables enfants découverts (et encore à découvrir) dans des fosses communes partout sur l’Île de la Tortue. Dans la langue Iroquoise parlée par les habitants d’origine de la Vallée du St. Laurent, il n’y a pas de mot pour dire « je suis désolé », seulement « je vais réparer ». Plutôt que des excuses pour avoir tenté par la force d’effacer les peuples Autochtones du Globe, nous voulons ce que nous n’avons jamais cédé : notre pays !

Nous n’accepterons pas que le Vatican blanchisse son histoire barbare au Canada, alors qu’il est encore le plus grand propriétaire terrien du monde. Les kanien’kehà:ka kahnistensera donneront aussi les dernières mises à jour sur la plainte par laquelle elles cherchent à empêcher la profanation de tombes Autochtones sur le Mont Royal, pour le funeste projet de l’Université McGill, sur les sites de l’ancien Hôpital Royal Victoria et de l’Institut Mémorial Allan. Soutenez les Peuples Autochtones pour sauver notre Mère la Terre de la destruction. #Takebacktekanondak

Le 27 juillet, les Mères Mohawk ont, comme indiqué dans le communiqué ci-dessus, manifesté au pied du Mont Royal, à Montréal.


COMMUNIQUÉ INUVIALUIT SUR LA VISITE DU PAPE
Publié par Censored News
Le 22 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Wikipédia:
Les Inuvialuit (singulier Inuvialuk ; le vrai peuple1
) ou les Inuits de l’Ouest canadien sont des Inuits qui vivent dans la région de l’Arctique de l’Ouest canadien. Comme tous les autres Inuits, ils sont des descendants des Thulé qui ont migré vers l’est depuis l’Alaska2.
Leur patrie – la région désignée des Inuvialuit – couvre la zone côtière de l’océan Arctique à partir de la frontière de l’Alaska, à l’est jusqu’à la mer de Beaufort et au-delà du golfe d’Amundsen, qui comprend certaines des îles de la partie occidentale de l’archipel Arctique, ainsi que la communauté intérieure d’Aklavik et une partie du Yukon3. Le territoire a été délimité en 1984 par la Convention définitive des Inuvialuit4.

COMMUNIQUÉ INUVIALUIT SUR LA VISITE DU PAPE

22 juillet 2022

La Corporation Régionale Inuvialuit (IRC) a décliné respectueusement une invitation a participer à la visite du Pape à Iqaluit le 29 juillet 2022, étant donné qu’il n’est toujours pas clair si des excuses officielles seront faites ou pas.

L’Église Catholique Romaine a dirigé trois écoles résidentielles [pensionnats] dans la Région de Colonisation Inuvialuit (ISR). Les Inuvialuit continuent de porter le fardeau du traumatisme intergénérationnel causé par les écoles résidentielles et n’oublieront jamais les atrocités.

La Corporation Régionale Inuvialuit reconnait la visite du Pape, mais tant qu’il n’y aura pas de déclaration claire de l’Église Catholique Romaine s’engageant à se préoccuper des torts passés, l’IRC s’abstiendra de toute implication (tandis que l’Église continue de retenir tout paiement de réparations, en dépit de promesses faites dans l’Accord de Règlement de l’École Résidentielle Indienne).

L’IRC espèrerait aussi un engagement de l’Église à travailler avec les Inuvialuit et l’IRC à une véritable démarche de réconciliation.

Nous comprenons que certains Inuvialuit assisterons aux évènements faisant partie de la visite du Pape. Bien que ne participant pas elle-même, l’IRC souhaite la guérison aux survivants Inuvialuit et leurs familles pour la suite de leur voyage.

En notre absence, l’IRC invite le Saint Siège et la Conférence Canadienne des Evêques Catholique (CCCB) à réfléchir à leur rôle dans la colonisation du Inuvialuit Nunangat.

Voir aussi [en anglais] Inuit Calls for Justice, Action in Private Encounter with Pope Francis

Contact : communications@inuvialuit.com

À propos de la Corporation Régionale Inuvialuit

Établie en 1984 pour gérer l’accord défini dans l’Accord Final Inuvialuit (IFA), la Corporation Régionale Inuvialuit (IRC) représente les intérêts collectifs des Inuvialuit dans et au-delà de la Région de Colonisation Inuvialuit (ISR). L’IRC travaille continuellement à l’amélioration du bien-être économique, social et culturel des Inuvialuit, par l’application de l’IFA et par tous autres moyens disponibles.

Restes d’enfants retrouvés aux abords d’écoles catholiques:

Voir aussi [en anglais] dans la presse canadienne, les méfaits dans les écoles résidentielles et la tournée du Pape

« Ce ne sera pas facile pour Peter Irniq, un survivant de l’école résidentielle, de rencontrer le Pape François à Iqaluit, la semaine prochaine. Ça sera effrayant » dit Irniq, qui a été abusé sexuellement par une religieuse à l’âge de 11 ans, comme élève de l’école de Chesterfield Inlet, dans ce qui est maintenant le Nunavut. Par le National Observer.


9 octobre 2021, Journée Annuelle de Solidarité du CSIA, vidéo-conférence


Par le Bastion Apache [Apache Stronghold]
Publié par Censored News
Le 14 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Du 21 au 24 juillet, des Apaches de l’Ouest et leurs soutiens devaient se rassembler dans l’est de l’Arizona pour honorer les sites sacrés Apaches, en participant à la 31ème Course Sacrée Annuelle pour le Mont Graham.

La course a été créée en 1991 par le Dr. Wendsler Nosie Sr., ex-Président Tribal des Apaches San Carlos, et dirigeant de l’association à but non-lucratif, le Bastion Apache. La course de quatre jours et la prière devaient commencer au Monument du Vieux San Carlos ( http://apache-stronghold.com/maps.html ) et se terminer au sommet du Mont Graham (Dził Nchaa Si An, en langue Apache), une oasis dans le ciel, entourée par une « mer » du désert de Sonora.

Le public était invité à participer avec respect et à soutenir l’évènement. Des prières de bien-être et de solidarité étaient les bienvenues.

La Course Sacrée pour le Mont Graham doit attirer l’attention sur l’occupation toujours en cours de la montagne, pour des recherches scientifiques par des universités et des institutions, entre autres le Vatican, l’Université d’Arizona, l’Université d’Etat de l’Ohio, Notre Dame, l’Institut allemand Max Planck et l’observatoire Astrophysique italien Arcetri.

Depuis la fin des années 1970, des astronomes Jésuites ont cherché à utiliser cette montagne sacrée et écologiquement unique, pour poursuivre leur propre recherche scientifique, y compris la recherche de vie extraterrestre par l’Église.

En dépit d’une opposition constante des Apaches aux télescopes sur le Mont Graham, aucun Pape n’a encore rencontré ou écouté directement le gouvernement Tribal Apache San Carlos, ni les Dirigeants Spirituels Apaches. Encore en 2018, le représentant du bureau du Vatican, le Cardinal Sean Patrick O’Malley, a assuré les Apaches de San Carlos que le Saint Siège « fournirait le suivi approprié. »

Quatre ans plus tard, et des décennies depuis que le Vatican a commencé son occupation, le Pape doit toujours tendre la main à la Tribu Apache San Carlos.

Contacts :

Dr. Wendsler Nosie Sr., Bastion Apache, apaches4ss@yahoo.com

Joel Helfrich, Mount Graham Coalition, jh002d@hotmail.com

Photo Grand Canyon Trust

Le Comité Sénatorial des Etats-Unis pour l’Energie et les Ressources Naturelles Vote 10-10 Selon les Lignes des Partis ; La Loi Devrait Être Soumise Au Sénat Au Complet

La Mine Pinyon Plain, connue précédemment sous le nom de Mine du Canyon, est située à Mat Tivjudvah et se trouve directement au-dessus de la plus grande nappe aquifère qui alimente Havasu Creek, la principale source d’eau potable pour les Havasupai et les grandes villes en aval. Les polluants de la Mine Pinyon Plain ont déjà pollué des millions de litres d’eau très précieuse, rendue inutilisable et gaspillée.

Par La Nation Havasupai
Contact : Abbie S. Fink
afink@hmapr.com/
Publié par Censored News
Le 21 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

 

NATION HAVASUPAI, Supai, Arizona – Le Comité sénatorial des Etats-Unis pour l’Energie et les Ressources Naturelles, a voté à 10 contre 10 la Loi Sénatoriale 387, au cours de la réunion du comité d’aujourd’hui. Sans surprise, les 20 Sénateurs ont voté selon les lignes de leurs partis, laissant à la direction du Sénat de déterminer le sort de la loi.

Le Sénateur d’Arizona Mark Kelly (Démocrate) a défendu la Loi Sénatoriale 387 afin de « protéger, pour les générations actuelles et futures, le bassin aquifère, l’écosystème et l’héritage culturel de la région du Grand Canyon dans l’état d’Arizona ».

Avec la Sénatrice d’Arizona Kyrsten Sinema (Démocrate) et d’autres sénateurs, il a montré leur soutien inconditionnel pour cette loi simple et directe qui empêcherait que de nouvelles mines d’uranium ne soient construites sur des terres actuellement gérées par le Service des Forêts Fédéral des forêts nationales. Ça n’affecterait pas les terres privées ou d’état.

Résidents de longue date du Grand Canyon, la Tribu Havasupai, ses dirigeants et ses Anciens ont combattu l’extraction d’uranium depuis des décennies, gagné des partisans, collaborant pour protéger le Grand Canyon, Havasu Creek, sa principale source d’eau, l’identité culturelle de la tribu et son existence en tant que Peuple Havasupai.

Selon le Président Thomas Siyuja Sr., « la Tribu Havasupai connait les dégâts irréparables qu’une mine d’uranium peut causer. Depuis des générations, nous avons été en première ligne pour protéger de façon permanente nos anciens territoires de l’extraction d’uranium, qui a causé des dégâts hors de proportion et rendu malade des Autochtones dans tout le Nord de l’Arizona. »

« La Loi de Protection du Grand Canyon bannira une fois pour toutes toute nouvelle mine d’uranium de nos terres ancestrales. »

Cette loi n’ayant pas obtenu de majorité simple, les leaders démocrates au Sénat doivent décider s’ils renvoient la loi devant le Sénat au complet ou s’il la laisse mourir dans le comité.

« Nous sommes reconnaissants aux 10 Sénateurs Démocrates qui ont voté en faveur de cette loi et pour leur engagement à faire ce qui est nécessaire pour protéger le Grand Canyon et ses ressources naturelles, mais le plus important, ce sont les eaux de notre pays dans le canyon. » dit le membre du Conseil Tribal Stuart L.T. Chavez.

« Ce sont nos législateurs qui peuvent arrêter de façon permanente l’extraction minière dans la région du Grand Canyon. Le Sénateur Schumer doit envoyer la loi à tout le Sénat pour continuer cette discussion importante dont nous espérons qu’elle conduira finalement au passage de la Loi Sénatoriale 387. »

La Tribu Havasupai, le Peuple Havasuw ‘Baaja de la maison de l’Eau Bleu-Vert, sont dans le Grand Canyon depuis des milliers d’années. Les terres Havasupai et les territoires aborigènes sont tous sous la menace de pollution par l’extraction d’uranium.

Les Havasuw ‘Baaja vivaient le long des eaux bleu-vert de Havasu Creek, ses chutes d’eau, depuis des temps immémoriaux. En tant que Gardiens du Grand Canyon, la Tribu conduit le combat pour protéger de façon permanente le Grand Canyon de l’extraction d’uranium depuis de nombreuses années.

« Nous croyons sans réserve que l’adoption de cette législation importante et nécessaire est absolument essentielle pour protéger et assurer le futur des Havasupai, maintenant et pour les générations à venir, » dit le Président Siyuja.

Des milliers de demandes de concessions d’uranium ont été déposées tout autour du Grand Canyon au cours des 40 années passées. Energy Fuels Nuclear exploite actuellement une mine d’uranium sur une Propriété Culturelle Traditionnelle (TCP), située sur la rive sud du Grand Canyon, à 5 km de Red Butte – Wii Qdwiisa, la montagne la plus sacrée pour la Tribu et le centre de l’histoire de la création des Havasupai.

La Mine Pinyon Plain, précédemment connue comme Mine du Canyon, se trouve à Mat Tivjudvah et directement au-dessus de la plus grande nappe aquifère qui alimente Havasu Creek, la principale source d’eau potable de la Tribu et des grandes villes en aval.

Selon le membre du Conseil Chavez, « des polluants de la Mine Pinyon Plain ont déjà pollué des millions de litres d’eau très précieuse, devenue inutilisable et gaspillée.

« Chaque jour la Mine Pinyon Plain continue de menacer Havasu Creek de pollution, la principale source d’eau potable qui fournit la vie au Village Supai. Sans assurance et protection de notre eau, de notre pays, l’environnement, les éléments et les vies humaines seront détruits pour toujours. »

« C’est la responsabilité de tous de faire pression sur les législateurs qui peuvent prendre les bonnes décisions politiques, pour arrêter l’extraction d’uranium dans la région du Grand Canyon et de continuer à soutenir la Tribu Havasupai. Nous continuerons le combat, pas seulement pour notre peuple, mais pour nos générations futures et des millions d’Américains qui dépendent des eaux de Havasu Creek et du Fleuve Colorado. »

 

Photo Multicultural Alliance for a safe environment

Par Kirena Tsosie
Centre de Recherche et d’Information du Sud-ouest Chris Shuey
Publié par Censored News
Le 14 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Chaque année, ce jour-là, l’Association de la Communauté de la route de la Mare d’Eau Rouge (RWPRCA) de la Nation Navajo, dans le nord-ouest du Nouveau-Mexique, se rassemble pour commémorer les impacts de la plus grande fuite, en volume, de déchets radioactifs de l’histoire des Etats-Unis. Il a été estimé que plus de 430 millions de litre d’eau polluée d’une usine de traitement d’uranium, se sont déversés dans la Rivière Puerco, par une brèche dans une digue de l’usine de traitement d’uranium de la United Nuclear Corp. (UNC), le 16 juillet 1979.

Les familles de la RWPRCA vivent entre deux mines d’uranium abandonnées et l’usine et les déchets de l’UNC, dans le Chapitre [division administrative – Ch. P] de Coyote Canyon. Au sud, il y a encore la mine Nord-Est de Church Rock (NECR), située dans le Chapitre de Church Rock, qui a fonctionné de 1968 à 1982, produisant environ 3,5 millions de tonnes d’uranium, c’était une des plus grandes mines d’uranium dans la Nation Navajo. Le minerai d’uranium de la mine NECR était traité dans l’usine adjacente, UNC, dans le Chapitre de Pinedale. Les déchets d’usine sont ce qui reste après le traitement du minerai, pour extraire de l’oxyde d’uranium, une poudre métallique jaune. Les déchets étaient stockés dans des mares d’évaporation, en terre non recouverte d’un matériau imperméable, ce qui polluait l’eau souterraine locale.

A 5h30 du matin, le 16 juillet 1979, une brèche de 9 mètres s’est ouverte dans la digue qui fermait une mare de déchets, laissant couler de l’eau radioactive dans la Rivière Puerco. Les liquides échappés ont coulé à plus de 120 km en aval, jusqu’en Arizona, après avoir traversé de nombreuses communautés Navajo et la ville de Gallup, au Nouveau-Mexique. L’eau acide (pH=1.5) était tellement toxique qu’elle causait des brûlures aux pattes du bétail et aux pieds de gens qui, dans l’ignorance, pataugeaient dans la rivière juste après la fuite. Le bétail et les plantes mouraient le long des berges de la Rivière Puerco, et des niveaux d’uranium et de radium élevés étaient détectés jusqu’à 96 km en aval. La fuite de Church Rock est encore la troisième fuite de déchets radioactifs, après la catastrophe de Fukushima (2011) et la fusion de Tchernobyl (1986) et plus importante que la fusion partielle de Three Mile Island (1979).

Les effets de la fuite ont été exacerbés par près de 30 ans d’assèchement de mines souterraines, dans le district minier de Church Rock, situé à près de 20 km au nord-ouest de Gallup. Au fil des années, l’eau des mines a ajouté près de six fois plus de radioactivité au bassin de la Rivière Puerco que la fuite initiale. La pollution à l’uranium continue, dans l’eau alluviale, a été constatée dans des puits situés près de la Rivière Puerco, à Sanders, Arizona / région des Nouvelles Terres* de la Nation Navajo. On enquête toujours sur le rôle de l’eau des mines dans la pollution de l’eau souterraine, en-dessous de la Rivière Puerco, près de 50 ans plus tard.

Des recherches ont montré que les Autochtones sont touchés de manière disproportionnée par la pollution de la terre, de l’eau et de l’air, par les déchets de mines, étalés sur 15 états de l’ouest. La RWPRCA et d’autres communautés de la base, dans la Nation Navajo, tiennent les corporations et le Gouvernement Fédéral pour responsables de l’assainissement des mines d’uranium abandonnées, remontant aux débuts de l’extraction d’uranium, au début des années 1940. Les communautés Autochtones de trois ou quatre générations ont dû vivre avec les dangers des déchets d’uranium, qui affectent leurs familles, leurs domiciles, leurs moyens de vivre et leurs pratiques culturelles sacrées.

Ce jour-là, le 16 juillet, nous commémorons aussi la première détonation dans l’atmosphère d’une arme nucléaire, appelée l’Explosion de Trinity, dans le Bassin de Tularosa, dans le centre-sud du Nouveau-Mexique, le 16 juillet 1945. Comme les mineurs d’uranium de la Région des Quatre Coins, les gens du Bassin de Tularosa continuent de demander des compensations pour les maladies qu’ils relient à l’Explosion de Trinity. La bombe, développée au

Laboratoire National de Los Alamos (Nouveau-Mexique) pendant le Projet Manhattan, qui préparait les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, au Japon, les 6 et 9 août 1945.

Nous nous souvenons des évènements irresponsables et horrifiants qui ont fait l’histoire nucléaire des 80 années passées, afin de ne plus les répéter, ni maintenant ni dans le futur. Comme la pendule sur la couverture du Bulletin des Scientifiques Atomiques nous le rappelle, le monde est à seulement 100 minutes d’un conflit nucléaire cataclysmique. S’il vous plait, enseignez cette histoire à vos enfants, pour qu’ils deviennent l’avant-garde de la paix et la prospérité pour des générations futures.

Cliquer sur la carte pour pouvoir lire…

* Des terres initialement attribuées aux Navajos chassés de Big Mountain, pour faire place aux mines de charbon de Peabody Coal.



Churchrock disaster, 1979
By Leona Morgan
May 2019, in Bure, Western France
En français

On July 16th, 1979, the worst nuclear disaster in the history of the United States, took place in Churchrock, New Mexico. In Churchrock were two uranium mines and a processing mill. The mill had a tailings pond to hold the waste from the mill. Waste from a processing mill is much more radioactive than mine waste. That pond was closed by a dam made of clay. There was a crack in it, the company and the government knew it, but the company kept putting waste in the pond. In the morning of July 16th, 1979, the dam broke. 90 million gallons of radioactive waste spilled into a dry ravine, and further in a mostly dry river, the Puerco River. It usually has no water, but after the spill occurred, it rained, so the river was full of water and flowed 100 miles away into Arizona. It happened only a few months after the Three-Miles-Island accident, in Harrisburg. Although the spill in Churchrock was the worst nuclear accident ever, it got almost no media coverage and no public attention. Harrisburg is in the east, in a densely populated area, mostly white people (there has been a movie about the accident, starring Meryl Streep). In Churchrock, there are not so many people, mostly Indigenous.

Today, it still has not been cleaned up. In July 2015, Tommy Rock, a Diné scholar from the Northern Arizona University, found that the drink water, in a Diné community in Sanders, Arizona, 40 miles downstream on the Puerco River, had two times the legal level of uranium. The children at the local school were given bottled water to drink. The community is still fighting for cleanup. They want the waste to go off the Navajo Nation, away from their homes. “But,” says Leona, “because of the checkerboard area, which is out of the Reservation, the government piled up waste quite close to their homes, and the wind brings it back.” She adds “Uranium mining was banned in 2005, but it is uranium mines from the 1980’s which are still affecting the animals and the community.” People want the mines to be cleaned up. The company is proposing to scrape the radioactive dirt, put it above the mill’s waste and cover it with clay, saying it would be safe for a thousand years. But their plan applies only inside the private land of the company and will not include the whole area of the spill, 100 miles west. People fear another spill. The Puerco is a dry river, but heavy rains can always occur.

Out of the 15 000 abandoned mines, this is the most affected place in the United States.





Le 16 juillet 1979, s’est produit la plus grande catastrophe nucléaire jusqu’alors. Depuis, Chernobyl et Fukushima ont fait mieux. Mais Church Rock reste une catastrophe majeure qui a encore des effets aujourd’hui. Personne n’en a parlé, vu que la catastrophe a eu lieu dans la Réserve Navajo. La même année, il y a eu un accident à la centrale de Three-Miles-Island, qui a fait la une des médias, et un film avec Meryl Streep dans le rôle principal. La catastrophe de Church Rock a toujours des conséquences aujourd’hui. Ci-dessous, je reproduis le témoignage de Leona Morgan, Navajo de Crownpoint (même région), qui est devenue une célèbre militante anti-nucléaire à cause des nombreux cancers qui se produisaient parmi ses proches. En 2019, elle est venue visiter Bure, pour manifester sa solidarité, et a expliqué la situation à laquelle elle et ses proches sont confrontés, et le travail qu’elle fait pour réagir.
En 2015, Tommy Rock, un chercheur Navajo de l’Université de Flagstaff, a trouvé de la radioactivité dans l’eau “potable” de Sanders, en aval. La pluie, plus abondante qu’à l’ordinaire, avait entrainé la radioactivité de Church Rock dans la rivière Puerco, normalement à sec en été.

Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La catastrophe de 1979, à Churchrock
In English

Le 16 juillet 1979, la pire catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis a eu lieu à Churchrock, au Nouveau-Mexique. A Churchrock, il y avait deux mines d’uranium et une usine de traitement. L’usine avait un bassin de rétention des déchets. Les déchets d’une usine de traitement sont beaucoup plus radioactifs que ceux des mines. Ce bassin était fermé par un barrage en argile. Il y avait une fissure dans ce barrage, l’entreprise le savait, le gouvernement aussi, mais l’entreprise a continué à mettre des déchets dans le bassin. A l’aube du 16 juillet 1979, le barrage s’est rompu. Plus de 400 millions de litres de déchets radioactifs se sont déversés dans un ravin à sec, puis dans une rivière qui est à sec la plupart de temps, la rivière Puerco. En général, il n’y a pas d’eau, mais après la fuite, il a plu et la rivière s’est remplie d’eau et a coulé jusqu’à 160 km, en Arizona. Ça s’est passé quelques mois après l’accident de la centrale nucléaire de Three-Miles-Island, à Harrisburg. Bien que la fuite de Churchrock ait été le pire accident qui se soit jamais produit, les médias n’en n’ont presque rien dit et ça n’a pas attiré l’attention du public. Harrisburg se trouve dans l’est des U.S.A, dans une zone très peuplée, essentiellement de Blancs (il y a eu un film sur l’accident, avec Meryl Streep dans le rôle principal). A Churchrock, il n’y a pas beaucoup d’habitants et la plupart sont Autochtones.

A ce jour, ce n’a toujours pas été décontaminé. En juillet 2015, Tommy Rock, un chercheur Diné de l’Université de Flagstaff, a découvert que l’eau potable d’une communauté Diné, à Sanders, en Arizona, à 65 km en aval sur la rivière Puerco, contenait deux fois la concentration légale d’uranium. Les enfants de l’école locale ont reçu de l’eau en bouteille pour boire. La communauté se bat toujours pour que ce soit décontaminé. Ils veulent que les déchets soient enlevés des environs de la Nation Navajo, loin de leurs maisons. “Mais” dit Leona, “à cause de l’échiquier, qui est hors de la Réserve, le gouvernement a entreposé les déchets non loin de leurs maisons, et le vent les ramène.” Elle ajouta que “l’extraction d’uranium est interdite depuis 2005, mais ce sont les mines des années 1980 qui continuent d’affecter les animaux et la communauté.” Les gens veulent que les mines soient décontaminées. L’entreprise propose de gratter les déchets radioactifs, de les entreposer sur les déchets de l’usine, et de recouvrir le tout d’argile, affirmant que ça tiendrait au moins mille ans. Mais leur projet ne s’applique qu’au terrain privé de l’entreprise et n’inclue pas toute la zone touchée par la fuite, jusqu’à 160 km à l’ouest. Les gens craignent une autre fuite. Le Puerco est une rivière sèche, mais des pluies abondantes peuvent toujours se produire. (En tous cas, le Puerco n’était pas complètement à sec en septembre 2015, il y avait probablement eu des pluies en juillet…)

Des 15 000 mines d’uranium abandonnées, c’est le lieu le plus gravement touché des Etats-Unis.