LEONARD PELTIER: ‘QUARANTE ANS EN PRISON’

‘Le 6 février, j’aurai été incarcéré depuis 40 ans! J’ai 71 ans et je suis toujours dans un pénitencier de haute sécurité.’ Leonard Peltier

 

Leonard Peltier
International Leonard Peltier Defense Committee
Publié sur Censored News
6 février 2016
Traduction Christine Prat

Salutations à vous, amis, soutiens et à tous les Peuples Autochtones.

Que pourrais-je dire que je n’aie pas déjà dit avant? Je suppose que je peux commencer par dire ‘à plus tard’ à tous ceux qui sont décédés au cours de l’année passée. Nous, les Autochtones, n’aimons pas dire leurs noms. Nous croyons que si nous prononçons leurs noms, çà troublera leur voyage. Ils pourraient se perdre et leurs esprits errer pour toujours. Si trop de gens les appellent, ils essaieront de revenir. Mais leurs esprits savent que nous pensons à eux, alors tout ce que je dirai est ‘bon voyage et j’espère vous voir bientôt’.

Le 6 février, j’aurai été emprisonné pendant 40 ans! J’ai 71 ans et je suis toujours dans un pénitencier de haute sécurité. A mon âge, je ne suis pas sûr d’avoir encore beaucoup de temps.

J’ai gagné 4 ou 5 ans pour bonne conduite que personne ne semble vouloir reconnaître. Ça ne compte pas, je suppose? Et quand j’ai été condamné, le temps moyen pour ceux condamnés à perpétuité avant de pouvoir obtenir une libération conditionnelle était de 7 ans. Ça signifie que j’ai fait près de 6 fois perpétuité et je devrais avoir bénéficié d’une libération conditionnelle il y a très longtemps. Ensuite, la libération est obligatoire au bout de 30 ans de détention. J’ai fait 10 ans de plus. Le gouvernement n’est pas censé changer les lois pour vous garder en prison – SAUF si vous êtes Leonard Peltier, apparemment.

Maintenant, on me dit que je resterai à l’USP Coleman jusqu’en 2017, quand on décidera que je peux aller dans un établissement de sécurité normale – ou PAS. Mais, vous pouvez vérifier, j’ai été classé comme prisonnier à risque modéré depuis plus de 15 ans, et le règlement dit que les prisonniers âgés doivent être placés dans des établissements moins dangereux. Mais PAS si vous êtes Leonard Peltier, je suppose.

Vous vous souvenez sans doute que l’histoire de ma demande de clémence est longue. Ma première demande était adressée à Jimmy Carter. Il l’a rejetée. Ronald Reagan a promis au Président Mikhaïl Gorbatchev qu’il me libèrerait si l’Union Soviétique relâchait un certain prisonnier, mais Reagan est revenu sur sa promesse. George H.W. Bush n’a rien fait. La demande suivante était adressée à Bill Clinton. Il a terminé son mandat sans rien entreprendre bien que la Procureur ait mené une enquête qui a duré 11 mois (habituellement ça prend 9 mois) et on nous a dit qu’elle avait recommandé la clémence. George W. Bush a nié cet avis en 2009. Et pour chaque demande, le FBI est intervenu pour bloquer le décret. C’est totalement illégal!

Aujourd’hui, je suis confronté à un autre dilemme – un anévrisme de l’aorte abdominale (AAA). Il est de la taille d’une pile AAA. Le docteur me dit que s’il éclate, je risque de mourir d’hémorragie. En plus, c’est très proche de la moelle épinière et je pourrais rester paralysé. La bonne nouvelle est qu’on peut le traiter et que l’opération réussit à 96-98%. MAIS je suis dans une prison haute sécurité. Nous ne sommes pas envoyés pour un traitement avant que ce ne soit à un stade terminal.

Alors que le Président Obama terminera la dernière année de son mandat, j’espère qu’il continuera à se battre pour réaliser ses promesses, et qu’il poussera plus loin les progrès faits par son Gouvernement pour travailler en partenariat avec les Peuples Premiers. Ça me donne de l’espoir, que ce Président ait travaillé dur pour consolider la relation de confiance avec les Nations Tribales. Avec VOTRE encouragement, je crois qu’Obama aura le courage et la conviction suffisante pour commuer ma peine et me renvoyer chez moi à ma famille.

En repensant à ces 40 années d’efforts faits pour moi, je suis bouleversé et honoré. Je voudrais remercier tous les soutiens qui ont cru en moi au cours des années. Certains d’entre vous m’ont soutenu dès le début. Vous vous êtes arrangés pour que j’ai des livres à lire et des fonds pour acheter ce dont j’ai pu avoir besoin pour avoir le confort qu’on peut espérer dans un tel lieu. Vous avez aussi fait des dons au comité de défense afin que nous puissions continuer le combat pour ma liberté. Vous avez tous travaillé dur – et vous continuez – pour diffuser l’information sur ce qu’on appelle maintenant la condamnation la plus choquante de l’histoire des Etats-Unis. Il y a des gens qui ont bon cœur dans ce monde, et vous en êtes. Je suis désolé de ne pas pouvoir répondre à toutes vos lettres. Mais je vous remercie pour l’amour que vous m’avez manifesté. Sans cela, je n’aurai jamais pu tenir aussi longtemps. J’en suis sûr.

Je suis convaincu que mon incarcération, les manquements constitutionnels dans mon affaire, et la conduite inqualifiable du gouvernement au cours du procès, sont des problèmes infiniment plus importants que ma vie ou ma liberté. J’ai le sentiment que chacun de vous qui a combattu pour ma libération fait partie d’une lutte plus grande des Peuples Autochtones – pour les Traités, la souveraineté et notre survie même. Si je devais être rappelé, n’abandonnez pas notre lutte, s’il vous plait.

Dans l’Esprit de Crazy Horse…

Doksha,

Leonard Peltier

#89637-132
USP Coleman I
PO Box 1033
Coleman, FL 33521

 

Une déclaration de deux Akimel O’odham – représentant respectivement ‘Gila River Contre le Périphérique 202’ et le ‘Collectif de Jeunesse Akimel O’odham’- expliquant leur non-participation à une conférence ‘anticapitaliste’ organisée par un groupe se disant anarchiste. Si les organisateurs ont envoyé des invitations à quelques Autochtones ne résidant pas en Arizona, ils ont négligé de consulter les Akimel O’odham, le peuple d’origine de la région de Phoenix.

Vous trouverez d’abord, ci-dessous, le commentaire de Klee Benally – Navajo, anarchiste … – qui est d’ordre plus général, et plus bas la traduction de la Déclaration des représentants Akimel O’odham.

Christine Prat

 

COMMENTAIRES D’ANDREW PEDRO ET LINDA PALOMA ALLEN, AKIMEL O’ODHAM, ET DE KLEE BENALLY, SUR UNE CONFERENCE PRETENDUMENT ANTICAPITALISTE ORGANISEE PAR DES SOI-DISANT ANARCHISTES

 

DE LA POSTURE ANTICOLONIALE

Par Klee Benally, publié le 2 février 2016

Cet évènement a été problématique dès le départ.

De la posture Anticoloniale.
Lorsque ça a été lancé sous la forme d’un texte intitulé ‘Soufflez sur les Flammes’, ‘Un Incendie sur la Montagne’ (une foire aux livres Autochtone/Anarchiste que j’avais organisée), Carpe Locus, les organisateurs de cette conférence anticapitaliste à Phoenix, ont été mis au défi par moi-même et un autre Autochtone sur ce qu’ils ne se soient pas engagés de manière significative avec les Autochtones dans le pays desquels ils vivent en colons. Après tout, c’était peut-être le message le plus important pendant ‘Un Incendie sur la Montagne’. Il y a un schéma de pose anticolonialiste perpétué par des groupes comme Carpe Locus et c’est la raison pour laquelle des lieus comme Taala Hooghan Infoshop se sont affirmés comme force opposée (bien que le collectif Taala Hooghan se soit temporairement effondré à cause d’une série de problèmes, entre autres un subterfuge de mâle Blanc). Dans le meilleur des cas, la pose est relativement inoffensive, constituant un vernis assez mince pour laisser voir où ces gens se situent. Au pire, c’est proclamé bruyamment et imposé par-dessus, et malgré, les analyses critiques et les problèmes exprimés (directement ou indirectement) par les Peuples Autochtones. La posture anticolonialiste cherche à se justifier et se légitimer aussi bruyamment que possible, quelquefois sciemment, d’autres fois pour la bonne cause, noyant toute expression Autochtone critique. Habituellement avec le vacarme familier d’une rhétorique visant à délégitimer et mettre la question de côté dans des discussions privées d’individu à individu (qui n’en sont pas plus fiables), des déclarations en ligne exposant le point de vue Blanc (qui signifie ‘nous ferons ce que nous voulons de toutes façons, nous n’avons fait que vous ‘entendre’), ou la tactique la plus courante qui consiste à vous ‘inviter à présenter vos problèmes’. Cette tactique est assimilationniste et extrêmement cynique. Vous voulez que nous apparaissions à votre manifestation pour dire combien c’est problématique, mais cependant ne rien faire qui pourrait changer ce que vous faites en réalité ? Ça n’a strictement rien de radical.

C’est le fascisme de l’alliance colon/blanc, c’est en réalité anti-Autochtone. Cette forme de pose radicale a un besoin tellement désespéré d’être validée qu’elle cherche agressivement ceux qui pourraient s’y conformer, et quand elle les trouve, les objective et capitalise sur leur participation. Ce n’est pas une forme de solidarité, c’est de l’exploitation perverse. C’est de la violence structurelle.
C’est là que la fausse alliance des colonialistes rejoint le capitalisme. Pour être clair, la pose anticolonialiste maintient la suprématie blanche et le capitalisme.
La forme la plus primaire de blanchiment du colonialisme anticolonial résulte en un masque Indien de façade. En l’état actuel, il y aura toujours quelques loups prêts à danser et là où il y a une chance de gagner une position sociale ou du pouvoir par la proximité avec les blancs, les loups sortent.
La pose anticolonialiste prospère grâce à la violence collatérale.
Jouer les radicaux et réduire au silence ceux qui pourraient ne pas être d’accord est le moyen pour la suprématie blanche de se perpétuer. En tant que radicaux, anarchistes, anticapitalistes, antiautoritaires Autochtones, nous en sommes familiers, vu que nous y avons déjà été confrontés et subissons ses coups constamment. Evidemment, nous sommes confrontés tous les jours au fait que nous sommes des gens dont on peut se passer et qui peuvent être éliminés. Les communautés et les lieus radicaux ne font pas exception à moins d’être les nôtres, à moins qu’un long travail en profondeur pour établir des relations dans le combat, pour devenir de vrais complices et pas des ‘alliés’, n’ait été accompli. Mais encore, l’importance de cette relation ne sera jamais déterminée par les colons blancs. Jamais.

 

COLLECTIF DE JEUNESSE AKIMEL O’ODHAM
26 janvier 2016

REFUS DE PARTICIPATION A LA CONFERENCE ANTICAPITALISTE
(Texte qui doit être lu à la 3ième Conférence Anticapitaliste de Phoenix, Arizona, samedi 13 février 2016)

Vu le peu d’attention manifestée à l’égard des Akimel O’odham, le Peuple Premier de la région de Phoenix, le Collectif de Jeunesse Akimel O’odham et Gila River Contre le Périphérique 202 ne participeront pas cette année à la Conférence Anticapitaliste de Phoenix. Carpe Locus n’a pas consulté les Akimel O’odham sur les effets du capitalisme à Phoenix, qui est un territoire Akimel O’odham occupé, avant d’organiser la Conférence Anticapitaliste de Phoenix de cette année.

Depuis trois ans que le Collectif Carpe Locus organise la Conférence Anticapitaliste de Phoenix, il y a eu fort peu d’efforts pour prendre contact avec les Akimel O’odham. Cela maintient la suprématie blanche en faisant taire et en se débarrassant socialement des activistes Autochtones que le collectif Carpe Locus n’approuve pas. Depuis trois ans, Carpe Locus n’a pas manifesté de solidarité significative contre l’extension du Périphérique 202, à part des ‘j’aime’ et des partages dans les réseaux sociaux. Ce projet d’autoroute à 2 milliards de dollars est le plus grand projet d’infrastructure de l’état d’Arizona, et par conséquent, le soutien anarchiste anticapitaliste doit aller plus loin que les réseaux sociaux. L’extension par la Montagne du Sud est un projet de trajet commercial qui doit détruire la Crête de la Montagne du Sud, considérée comme sacrée par les Akimel O’odham et les Pee Posh, ainsi que par 21 autres tribus.

Le combat Autochtone mené depuis 7 ans contre l’autoroute a été largement marginalisé par Carpe Locus, qui a envoyé des invitations pour la Conférence Anticapitaliste de cette année à des activistes Autochtones en dehors de l’état d’Arizona et appartenant à d’autres tribus. C’est une pose anticoloniale. Le fait que la conférence n’inclut quasiment pas le contexte Autochtone local dans une lutte basée à Phoenix, c’est le réduire à un simple symbole. L’une des oratrices prévus pour la conférence de cette année s’est déjà retirée à cause de la marginalisation des luttes O’odham par Carpe Locus, et Carpe Locus n’a pas réagi publiquement à cette annulation. C’est anti-Autochtone, et une insulte au travail de l’auteur Autochtone qui s’est retirée par respect. Cette annulation aurait pu servir de leçon à Carpe Locus, mais Carpe Locus a continué à ignorer les problèmes Autochtones, ou a réduit le conflit à une affaire de personnes.

Ceci en revient en partie à ne pas accepter le protocole Autochtone – quand on organise une action ou une manifestation anticolonialiste avec des buts qui mettent en lumière la lutte Autochtone, il est d’importance capitale, avant toute chose, d’obtenir les conseils, le consentement et la participation des gens qui sont originaires du territoire. Cependant, aucun membre des tribus O’odham n’a été impliqué dans l’organisation ou le planning de la conférence. Si une large base de leaders Autochtones avait été consultée convenablement, nous aurions fait savoir que, vu l’échelle colossale de menaces pesant sur les territoires Autochtones occupés en Arizona, ce n’est pas suffisant d’organiser une conférence pour y discuter seulement d’idées. Cette manifestation doit avoir des résultats qui affrontent directement et déstabilisent les capitalistes (leaders municipaux, compagnies minières, Service des Transports d’Arizona, la station de ski Snowbowl, l’équipe de football Washington NFL, etc.) et les services d’applications de la loi [la police] qui protègent le capital.

Les luttes anticapitalistes sont toutes liées. Ces dernières années, les Autochtones ont vu des réformes législatives, économiques et commerciales qui ont toutes eu pour résultat final de dévorer encore plus de territoires Autochtones au profit des colons. Nous sommes tous touchés et nous devons donc être tous unis dans le combat contre les projets de l’Etat. C’est en sachant tout cela que nous publions cette déclaration sur la marginalisation constante des Akimel O’odham par le collectif Carpe Locus dans l’organisation de la Conférence Anticapitaliste de Phoenix de cette année.

Linda Allen, de Gila River Contre le Périphérique 202
Andrew Pedro, du Collectif de Jeunesse Akimel O’odham

 

Commentaire de Linda Paloma Allen : Je suis l’une des auteurs de la déclaration diffusée par Klee sur Facebook. Il y a beaucoup plus à dénoncer des agissements de Carpe Locus depuis des années, mais Andrew Pedro et moi nous sommes intentionnellement limités à deux aspects, dans cette déclaration.
1) Ne pas se préoccuper de l’annulation de la première intervenante Autochtone, ce qui, comme nous l’avons dit dans la déclaration, est une insulte à son travail et représente un mépris supplémentaire des problèmes Autochtones.
2) Ne pas avoir planifié et organisé cette manifestation anticapitaliste avec les Akimel O’odham est néocolonialiste, étant donné que Phoenix est un territoire O’odham occupé.

Notre marginalisation est aggravée par le fait que Carpe Locus a invité à participer d’autres Autochtones, d’autres tribus et d’autres états que l’Arizona.

Dans leur réaction à notre déclaration, Carpe Locus n’a toujours pas parlé de l’annulation de la participation d’orateurs Autochtones, ce qui, à mon avis, contribue à démontrer que ces orateurs étaient invités de manière symbolique. Carpe Locus n’essaie même pas de limiter les dégâts en ce qui concerne ces annulations. Il semble que le retrait d’orateurs Autochtones qui avaient été d’abord confirmés n’a aucune importance pour le collectif.

Il y a de nombreux précédents en Arizona d’activistes Autochtones et non-Autochtones travaillant ensemble contre le racisme systématique et la violence structurelle. Donc, je ne dis pas que ça ne peut pas se faire.

 

 

Bureau du Président et du Vice-président de la Nation Navajo, Russell Begaye et Johathan Nez

COMMUNIQUE DE PRESSE 3 FEVRIER 2016

LE PRESIDENT BEGAYE DIT QUE LES ETUDIANTS NE DEVRAIENT PAS ETRE PUNIS POUR EXPRIMER LEUR FIERTE DE LEUR CULTURE

Publié sur Facebook
et sur Censored News
Traduction Christine Prat

 

KnotBasketBallTeamSFLAGSTAFF, Arizona – Il a été demandé à des membres de l’équipe de basketball Lady Eagles de Flagstaff de retirer le tsiiyeeł traditionnel de leurs cheveux avant un match, mardi 2 février, dans le gymnase du lycée de Flagstaff.
Les Lady Eagles participaient à une nuit de la culture Amérindienne, organisée par le Lady Eagles Basketball Booster Club, qui coïncidait avec leur match contre les Greenway Demons.

L’arbitre qui a demandé aux filles de dénouer leurs cheveux a cité le règlement de l’Association Interscolaire d’Arizona (AIA) concernant les ‘dispositifs contrôlant les cheveux’. L’arbitre a demandé si les nœuds dans les cheveux représentaient un risque. Puis il a demandé aux filles de dénouer leurs cheveux.

Le Président Russel Begaye a déclaré que les Navajo étaient très enthousiastes pour soutenir les sports au lycée, vu que beaucoup d’entre eux ont des enfants qui y participent. Ils viennent de près comme de loin pour voir leur équipe, dit-il.
« Je suis pas mal d’évènements sportifs, entre autres le basketball masculin et féminin. Dans beaucoup de matchs, il y a des équipes féminines qui portent des rubans pour soutenir une cause ou pour montrer la fierté de l’équipe. Nos athlètes Navajo ne devraient jamais être punis pour exprimer leur fierté de leur culture ou qui ils sont. »

Le Président ajouta que les arbitres officiant dans des matchs auxquels participent des équipes Navajo devraient suivre une formation de sensibilisation culturelle.
« En fait, tous les non-Navajos qui sont arbitres dans des matchs dans le nord de l’Arizona devraient obligatoirement avoir une formation de sensibilisation afin que ce type de discrimination criante ne se produise pas vis-à-vis de nos étudiants tribaux dans la Nation Navajo. Ça inclut les villes à la frontière. »

Le Principal du lycée de Flagstaff, Tony Cullen, dit qu’il prendrait contact avec le Directeur Régional de l’AIA pour objecter à l’interprétation de la règle.
« L’interprétation de cette règle a été beaucoup trop loin. Lorsque je l’ai appris, j’étais furieux » dit-il. « Je me souviens avoir vu jouer les filles du lycée de Page en championnat d’Arizona, avec leurs cheveux noués à la manière traditionnelle. »

Le Président Begaye encourage les élèves à continuer d’être fiers de leur culture et a déclaré qu’agir contre des expressions de fierté culturelle dans l’enseignement est fondamentalement erroné et discriminatoire.

Le Président Begaye a dit qu’il remettrait une lettre officielle de protestation sur ce problème à l’AIA.

 

PosterPeltier40yrs

 

6 février 2016 [In English, Zie Nederlandse vertaling]

LEONARD PELTIER ENTRE AUJOURD’HUI DANS SA 40ème ANNEE D’INCARCERATION. Il fut accusé d’avoir tué deux agents du FBI, cependant il a été démontré depuis longtemps – et admis par la Justice – qu’il ne pouvait pas être le tireur. Les autorités ont cependant toujours refusé de rouvrir le dossier, prétendant que s’il n’était pas l’auteur des coups de feu, il devait être complice! Aucun Président n’a accepté de le grâcier jusqu’à maintenant.

Il est actuellement très malade et ne reçoit pas les soins nécessaires.

LA FONDATION FRANTZ FANON A DECIDE DE LUI ATTRIBUER LE PRIX FRANTZ FANON CETTE ANNÉE. Le prix sera remis au cours du Salon Anticolonial organisé à la Bellevilloise, dans le cadre de la Semaine Anticoloniale, initiée par le Réseau ‘Sortir du Colonialisme’.

Ce prix peut se révéler très important car les soutiens de Leonard Peltier pensent qu’une grâce de Barak Obama est la dernière chance de faire libérer Leonard, et Obama a dit avoir été très inspiré par Frantz Fanon.

Frantz Fanon est né en 1925 à Fort-de-France, Martinique. Il était psychiatre et a travaillé dans un hôpital d’Alger pendant la guerre d’Algérie. Il devint membre du FLN (Front de Libération Nationale Algérien). Il a toujours soutenu les opprimés et combattu le racisme et le colonialisme. Il mourut en 1961 de leucémie. Depuis, il a toujours été considéré comme un symbole de la lutte contre le colonialisme et l’oppression. Son ouvrage le plus connu est “Les Damnés de la Terre”.

Depuis 2011, la Fondation Frantz Fanon décerne son prix a une personne ayant mené une action exemplaire contre le racisme, la discrimination et la xénophobie, la domination et le colonialisme. Cette année le prix sera décerné le 6 mars au cours du Salon Anticolonial, en présence de la fille de Frantz Fanon. Lenny Foster, Navajo, membre de l’AIM et proche de Leonard Peltier, recevra le prix au nom de Leonard.

Christine Prat

 

 

 

Klee Benally parle des mines d’uranium, Window Rock 12 septembre 2015

 

COMMUNIQUE : ‘NOUS SOMMES LES CANARIS DU MINEUR : DES ORGANISATIONS AUTOCHTONES APPELLENT A NETTOYER LA POLLUTION RADIOACTIVE ‘FAITE MAISON’

Par Klee Benally
Clean Up The Mines, organisateur
cleanupthemines@gmail.com
www.cleanupthemines.org
Voir l’article original en anglais sur le site de Clean Up The Mines
Ou sur Censored News
Vendredi 29 janvier 2016
Traduction Christine Prat

Photos de Washington: Eli Laliberte, Konnected.tv
Photos de Church Rock et Sanders (à droite): Christine Prat, septembre 2015

 

Washington, DC – Jeudi 28 janvier à 12h30, des représentants d’organisations Autochtones du Sud-ouest, des Grandes Plaines du Nord, et des soutiens ont appelé à dire ‘non au nucléaire’ au cours d’une action de protestation concernant la pollution radioactive causée par 15000 mines d’uranium abandonnées qui constituent une menace aux USA. La manifestation a eu lieu devant le siège principal de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), et appelé à la décontamination immédiate de ces sites dangereux, à la protection des sites sacrés Autochtone de l’exploitation d’uranium, et à l’intervention dans les communautés dont l’eau est empoisonnée par la radioactivité. Les groupes ont accusé l’EPA d’avoir été négligente vis-à-vis de ces dangers qui menacent gravement la santé publique, les terres et les cours d’eau.

« Les Nations Amérindiennes d’Amérique du Nord sont les ‘canaris du mineur’ des Etats-Unis et essaient d’éveiller les peuples du monde aux dangers de la radioactivité » dit Charmain White Face [photo], des Défenseurs des Black Hills, une organisation du Dakota du Sud.
Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées qui contaminent des cours d’eau comme la Cheyenne River et profanent des sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines abandonnées se trouvent dans un rayon de 80 km autour du Mont Rushmore où des millions de touristes risquent d’être exposés aux radiations chaque année.
Les communautés Autochtones sont de loin les plus touchées, étant donné qu’environs 75% de mines abandonnées se trouvent sur des terres fédérales ou Tribales. La majorité des mines abandonnées se trouvent dans 15 états de l’ouest et peuvent potentiellement toucher plus de 50 millions de gens.

Des 272 mines abandonnées du Dakota du Sud, une seule, celle de Riley Pass, située sur des terres du Service des Forêts des Etats-Unis, a été décontaminée, mais le procédé a été jugé inadéquat et il y a eu des inquiétudes concernant le budget de réhabilitation. « Ce qui m’inquiète, c’est comment avec ce qui reste des 179 millions de dollars affectés au nettoyage de la mine, le Service des Forêts peut dire que les communautés touchées pourront utiliser le reste pour des projets communautaires et d’enseignement pour remplacer les utilisations de la Grande Rivière, qui se jette dans le fleuve Missouri. La rivière est détruite par cet acte de génocide radioactif » dit Harold One Feather [photo], membre des Défenseurs des Black Hills, « Après avoir discuté des 179 millions de l’accord Tronox pour la Réhabilitation, le Service des Forêts a dit que les communautés affectées pouvaient soumettre des budgets pour l’utilisation de ce qui resterait après la réhabilitation de la mine. »


Devant le siège de l’EPA, les groupes ont scandé ‘La Pollution Radioactive Tue!’, ‘Plus Jamais de Church Rock, Plus Jamais de Fukushima!’ et ‘Le Nucléaire Propre est un Mensonge Mortel!’ en réponse au Plan d’Energie Propre de l’EPA dont il est dit qu’il promeut l’énergie nucléaire.
Une grande banderole sur laquelle était écrit ‘La Pollution Radioactive Tue’, avec une image de Canari du Mineur et le symbole indiquant la présence de radioactivité, a été déposée à l’intérieur du bâtiment de l’EPA.

Du 25 au 28 janvier, Clean Up The Mines, Défenseurs des Black Hills, Diné No Nukes [Navajos Contre le Nucléaire], la Coalition Laguna et Acoma pour un Environnement Sûr [LACSE] & l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr [MASE], et l’Alliance Mondiale Autochtone [IWA], ont rencontré des membres du Congrès, du Ministère de l’Intérieur, du Ministère de l’Agriculture, et de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) à Washington, DC.
La campagne Clean Up The Mines! a pour but de faire passer la Loi sur la Prospection d’Uranium et la Responsabilité de l’Exploitation Minière qui assurerait la décontamination de toutes les mines d’uranium abandonnées. Le projet de loi a été soumis au membre du Congrès Raúl Grijalva (Démocrate – Arizona) il y a deux ans mais doit encore être présentée au Congrès.
Actuellement, il n’y a pas de loi globale qui exige la décontamination de toutes ces dangereuses mines d’uranium abandonnées, permettant ainsi aux entreprises et au gouvernement fédéral de se retirer sans assumer la responsabilité des dégâts ininterrompus qu’elles continuent de causer.
« C’est une crise nationale invisible. Des millions de gens aux Etats-Unis sont exposés chaque jour comme Victimes de Radiation Nucléaire » dit Mme White Face, « L’exposition à la pollution radioactive a été liée au cancer, aux défauts génétiques, à la Neuropathie Navajo, et à l’accroissement de la mortalité. Nous protestons contre l’EPA aujourd’hui parce que nous croyons que lorsque plus d’Américains prendront conscience de cette contamination radioactive domestique, quelque chose pourra être fait pour protéger tous les peuples et l’environnement. Au cours des réunions auxquelles nous avons participé à Washington, on n’a pas discuté seulement des mines d’uranium abandonnées, mais nous avons aussi parlé de la pollution radioactive de la poussière de charbon, de la fumée de charbon et de celle qui se trouve dans l’eau. Cela montre qu’il est nécessaire d’amender la Loi sur l’Eau Propre et la Loi sur l’Air Propre » dit Mme White Face.

Les groupes ont parlé de la contamination extrême de l’eau, des mines de charbon à ciel ouvert et des centrales électriques qui brûlent du charbon mêlé de particules radioactives, des déchets radioactifs du forage de puits de pétrole dans la Bakken Oil Range, des déchets du retraitement, de l’entreposage des déchets, et des nouvelles menaces d’exploitation de mines dans des lieus sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau Mexique.

« Les Etats-Unis enfreignent leurs propres Décrets et lois sur la protection des zones sacrées pour les Amérindiens situées sur des terres publiques en y appliquant la Loi Générale sur l’Exploitation Minière de 1872 » dit Petuuche Gilbert [photo] de la Coalition Laguna Acoma pour un Environnement Sûr & Président de l’Association Mondiale Autochtone, « les Etats-Unis discriminent les peuples Autochtones en autorisant l’exploitation minière sur ces terres. Précisément, les Etats-Unis enfreignent : le Décret 13007, le Décret 12175, la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, la Loi sur le rétablissement de la Liberté Religieuse, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de Peuples Autochtones. »
« S’ils s’en tiennent à des politiques dépassées et racistes promouvant le colonialisme, comme la loi sur les mines de 1872, les peuples Autochtones de tout le pays continueront d’être opprimés, et nous continuerons à demander que notre terre nous soit restituée et restaurée dans son état d’origine, celui d’avant la colonisation par les Etats-Unis » dit Leona Morgan [photo], de Diné No Nukes. « La fuite de déchets de la United Nuclear Corportation, en 1979 au nord de Church Rock [photo], au Nouveau-Mexique, a laissé une immense quantité de pollution radioactive que les habitants en aval continuent actuellement de recevoir dans leur eau potable. Une communauté principalement Navajo, à Sanders, en Arizona, a été exposée à des quantités d’uranium deux fois supérieures à la limite légale, sortant de leur robinet – c’est criminel ! » dit L. Morgan.

Diné No Nukes est un collectif ayant pour but de renseigner la population Navajo sur les problèmes créés par la Commission de l’Energie Nucléaire des Etats-Unis, ainsi que sur les menaces en cours et nouvelles de l’industrie nucléaire.

Tommy Rock [photo], membre de Diné No Nukes et étudiant de troisième cycle de l’état d’Arizona, a déclaré que la crise de l’eau polluée à Flint, dans le Michigan, était très similaire à celle de Sanders [photo], en Arizona, près de la réserve Navajo. Les organismes de réglementation ont réagi en envoyant la Garde Nationale de l’Armée pour fournir de l’eau en bouteille aux habitants de Flint. Cependant, la petite communauté de Sanders, à prédominance Autochtone, située à l’extérieur de la Réserve, n’ont pas eu droit à la même réaction des organismes de réglementation de l’état, ni des dirigeants de l’état, ni des médias » dit Tommy Rock qui a travaillé à une étude récente révélant des taux d’uranium dépassant largement les standards pour l’eau potable dans le système d’eau potable de résidents et d’une école élémentaire de Sanders. Rock ajoute « On peut dire la même chose de deux Réserves Lakota. Il s’agit de celles de Pine Ridge et de Rock Creek, la Réserve de Standing Rock, qui n’ont reçu aucune assistance des organismes de réglementation. Ce sont des exemples de l’incohérence de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis dans les régions, dans sa réaction vis-à-vis des communautés Autochtones comparée à celle concernant les populations non-Autochtones qui sont confrontées au même problème d’accès à de l’eau potable sans danger. »
M. Rock a appelé à ce que la communauté de Sanders soit incluse dans le deuxième Plan Quinquennal de Décontamination de la Nation Navajo et dans un amendement à la Loi sur l’Eau Propre. « Un autre problème concernant l’eau est que l’industrie minière contamine les rivières. Ils ignorent la Loi sur l’Eau Propre parce qu’elle ne tient pas compte des radionucléides. Ceci doit être amendé afin que la politique de l’eau puisse forcer les entreprises à répondre de leur dégradation des zones de bassins hydrologiques. Ceci pourrait aussi bénéficier à l’EPA, qui n’a pas les fonds nécessaires pour décontaminer chaque rivière polluée par l’industrie, minière ou autre » déclara M. Rock.

« Ces mines d’uranium provoquent une pollution radioactive, ce qui a pour résultat que les habitants des environs deviennent des victimes de radiations nucléaires » dit Petuuche Gilbert, membre de la Nation Acoma, de LACSE, MASE, et IWA. « Le Nouveau-Mexique et le gouvernement fédéral ont fourni peu de fonds pour une décontamination de grande ampleur et les mines ne sont réhabilitées qu’occasionnellement. Les gouvernements du Nouveau-Mexique et des Etats-Unis ont le devoir de nettoyer ces mines et usines de retraitement radioactives et, de plus, d’effectuer des études sanitaires pour déterminer les effets de l’empoisonnement à la radioactivité. Les organisations MASE et LACSE s’opposent à l’ouverture de nouvelles mines et demandent que l’héritage des mines d’uranium soit nettoyé » dit M. Gilbert.

 

« En 2015, la fuite de la Mine Gold King a constitué un appel à la prise de conscience des dangers des mines abandonnées, mais actuellement il y a plus de 15000 mines d’uranium radioactives abandonnées dans tous les Etats-Unis », dit Mme White Face. « Depuis plus de 50 ans, beaucoup de ces sites dangereux contaminent la terre, l’air, l’eau et des monuments nationaux comme le Mont Rushmore et le Grand Canyon du Colorado. Chacune de ces milliers de mines d’uranium abandonnées est une Mine Gold King potentielle, avec la grave menace supplémentaire de pollution radioactive. Pour notre santé, notre air, nos terres et notre eau, nous ne pouvons laisser cela se produire. »

La délégation était soutenue par la Nation Piscataway et des organisations de Washington DC comme le Temple Nipponzan Myohoji, Résistance Populaire, les Médias pour le Mouvement, La Casa, NIRS, et la Maison pour la Paix [Peace House].

 

 

 

 

Photos de Tommy Rock, Diné
Publiées par Censored News
le 28 janvier 2016

 

Des Navajo, des Lakota et des Pueblo Acoma protestant contre l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis à Washington D.C. le 28 janvier 2016.

La Délégation de Clean Up The Mines proteste contre les mines d’uranium abandonnées, la pollution de l’eau et les forts taux de cancer et autres maladies en Pays Indien.

 

 

 

 

 

 


Discours de Klee Benally à Window Rock, à la Foire Nationale Navajo, le 12 septembre 2015

 

Jeudi 28 janvier 2016

Par Klee Benally,
Clean Up The Mines, organisateur
cleanupthemines@gmail.com
Photos Tommy Rock, de la délégation à Washington D.C.
www.cleanupthemines.org
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat

15000 Mines d’Uranium Abandonnées: Protestation au Siège de l’Agence de Protection de l’Environnement
‘Nous sommes le Canari du Mineur’: des Organisations Autochtones Appellent au nettoyage de la Crise de Pollution Radioactive ‘faite maison’

Les éditeurs : des organisations Autochtones [devaient] faire des déclarations et des représentants être disponibles pour des interviews. Des grandes banderoles disant ‘La Pollution Radioactive Tue’, ‘Décontaminez les Mines’ et ‘Le Nucléaire Propre est un Mensonge Mortel’ [étaient déployées], et des pancartes avec le nombre de mines dans les états fortement touchés.

Washington, DC – Jeudi 28 janvier 2016 à 12h30, des représentants d’organisations Autochtones du Sud-ouest et des Grandes Plaines du Nord devaient protester contre la pollution radioactive causée par 15000 mines d’uranium qui représentent une menace pour les Etats-Unis. La manifestation devait avoir lieu devant le quartier général de l’Agence de Protection de l’Environnement. Les groupes accusent l’Agence d’avoir été négligente et de n’avoir pas assuré la décontamination des mines d’uranium abandonnées qui menacent gravement la santé publique, les terres et les cours d’eau.

De quoi s’agit-il : Des organisations Autochtones et des soutiens protestent pour exiger la décontamination de 15000 mines d’uranium abandonnées dans tous les Etats-Unis.

Quand : Jeudi 28 janvier 2016 à 12h30.

: Siège de l’Agence de Protection de l’Environnement, 1200 Pennsylvania Ave NW, Washington, DC 20004

Qui : Une délégation d’Autochtones du Sud-ouest et des Grandes Plaines du Nord, des organisations Clean Up The Mines, Defenders of the Black Hills, Diné No Nukes, Coalition Laguna et Acoma pour un Environnement Sûr et l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr, et l’Alliance Autochtone Mondiale.

Pourquoi : En 2015, la fuite de la Mine Gold King a été un signal d’alarme montrant les dangers de mines abandonnées, mais il y a actuellement plus 15000 mines d’uranium toxiques toujours abandonnées dans tous les Etats-Unis. Depuis plus de 50 ans, beaucoup de ces sites à risque ont pollué le sol, l’air, l’eau, et des monuments nationaux comme le Mont Rushmore et le Grand Canyon. Chacune de ces milliers de mines d’uranium abandonnées constitue une catastrophe minière potentielle comme la Mine Gold King, aggravée par la menace de pollution radioactive. Les représentants affirment aussi de ce que l’idée de ‘nucléaire propre’ est un mensonge mortel.

« Les nations Amérindiennes d’Amérique du Nord sont les canaris des mineurs pour les Etats-Unis, essayant d’éveiller les peuples du monde aux dangers de la pollution radioactive » dit Charmaine White Face de l’organisation du Dakota du Sud ‘Défenseurs des Black Hills’.
Le Dakota du Sud a 272 Mines d’Uranium Abandonnées (AUM, Abandoned Uranium Mines).

Les communautés Autochtones ont été de loin les plus touchées, 75% des mines abandonnées se trouvant sur des terres fédérales ou Tribales. Une majorité de mines d’uranium abandonnées sont situées dans 15 états de l’ouest, et peuvent potentiellement toucher plus de 50 millions de gens.

La campagne Clean Up The Mines! [Décontaminez les Mines!] a pour but de faire passer par le Congrès la Loi sur la Prospection d’Uranium et la Responsabilité de l’Exploitation Minière. Cette législation assurerait la décontamination de toutes les mines abandonnées.

 

 

IndigenousAradioactive-pollution-DC2-16

 

COMMUNIQUE DE PRESSE : UNE DELEGATION AUTOCHTONE SONNE L’ALARME SUR LA CRISE DE POLLUTION RADIOACTIVE AUX USA

Samedi 23 janvier 2016

Contact: Klee Benally,
Clean Up The Mines, organisateur
cleanupthemines@gmail.com
www.cleanupthemines.org
Egalement publié sur Indigenous Action Media
et sur Censored News
Traduction Christine Prat
Photos: en début et fin du texte Clean Up The Mine, 2 photos dans le texte Christine Prat

 

« Nous sommes le canari du Mineur »
Une Délégation Autochtone Sonne l’Alarme sur la Crise de la Pollution Radioactive autoproduite aux USA
Manifestations et Protestations Prévues à Washington DC

 

Washington, D.C. – Du 25 au 28 janvier 2016, des représentants Autochtones des Grandes Plaines du Nord et du Sud-ouest seront dans le District de Columbia (Washington DC) pour susciter la prise de conscience de la pollution radioactive, une crise nationale invisible. Chaque jour, des millions de gens aux Etats-Unis sont exposés aux radiations et des Victimes potentielles de Radiations Nucléaires. Le lien a été fait entre la pollution radioactive et le cancer, les handicaps génétiques, la neuropathie des Navajo, et l’accroissement de la mortalité. La délégation parlera des effets qui se développent dans leurs communautés et qui affectent également d’autres communautés dans tous les Etats-Unis.

« Les Nations Amérindiennes d’Amérique du Nord sont les canaris des mineurs pour les Etats-Unis, elles essaient d’éveiller les peuples du monde devant les dangers de la pollution radioactive », dit Charmaine White Face de l’organisation Défenseurs des Black Hills, dans le Dakota du Sud.

Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées [AUM : Abandoned Uranium Mines] qui polluent les cours d’eau tels que la rivière Cheyenne, et profanent les sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines abandonnées se trouvent dans un rayon de 80 km autour du Mont Rushmore, où des millions de touristes risquent d’être exposés à la radioactivité chaque année.

La délégation met en garde contre l’héritage toxique causé par plus de 15000 mines d’uranium abandonnées dans tout le pays, l’extrême pollution de l’eau, l’extraction de charbon à ciel ouvert et les centrales électriques brûlant du charbon mêlé de particules radioactive, les déchets radioactifs résultant du forage de puits de pétrole dans la Bakken Oil Range, des déchets du traitement du minerai, de l’entreposage des déchets et des nouvelles menaces d’exploitation de mines dans des lieus sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau-Mexique et Red Butte, en Arizona.

Les communautés Autochtones sont touchées de manière disproportionnée, étant donné que 75% des mines abandonnées sont situées sur des terres fédérales ou Tribales.

« En 2015, la fuite de la Mine Gold King a constitué un appel à la prise de conscience des dangers des mines abandonnées, mais actuellement il y a plus de 15000 mines d’uranium radioactives abandonnées dans tous les Etats-Unis », dit Mme White Face. « Depuis plus de 50 ans, beaucoup de ces sites dangereux contaminent la terre, l’air, l’eau et des monuments nationaux comme le Mont Rushmore et le Grand Canyon du Colorado. Chacune de ces milliers de mines d’uranium abandonnées est une Mine Gold King potentielle, avec la grave menace supplémentaire de pollution radioactive. Pour notre santé, notre air, nos terres et notre eau, nous ne pouvons laisser cela se produire. »

L’objectif premier de la campagne ‘Décontaminez Les Mines !’ [Clean Up The Mines] est de faire passer la Loi sur la Responsabilité dans la Prospection et l’Extraction d’Uranium, qui assurerait la décontamination des mines d’uranium abandonnées. Le projet de loi a été soumis au Membre du Congrès Raùl Grijalva (Démocrate – Arizona) il y a deux ans, mais doit encore être présenté au Congrès.
Actuellement, aucune loi générale, indépendamment des sites d’extraction, n’exige la décontamination de ces dangereuses mines d’uranium abandonnées, ce qui autorise les entreprises et le gouvernement fédéral à s’en défaire sans accepter la responsabilité pour les dégâts qu’elles continuent de causer.

« Avec l’adhésion à des politiques dépassées et racistes promouvant le colonialisme, comme la loi sur l’exploitation minière de 1872, les peuples Autochtones dans tout le pays continueront à être opprimés, et nous continuerons à exiger que notre territoire nous soit rendu et restauré dans son état d’origine, celui d’avant la colonisation par les Etats-Unis », dit Leona Morgan de Diné No Nukes [Pas de Nucléaire Navajo]. « La fuite de déchets de la United Nuclear Corportation, en 1979 au nord de Church Rock, au Nouveau-Mexique, a laissé une immense quantité de pollution radioactive que les habitants en aval continuent actuellement de recevoir dans leur eau potable. Une communauté principalement Navajo, à Sanders, en Arizona, a été exposée à des quantités d’uranium deux fois supérieures à la limite légale, sortant de leur robinet – c’est criminel ! » dit L. Morgan.

Diné No Nukes, qui participe à la délégation, est un collectif ayant pour but d’enseigner à la population Navajo les problèmes créés par la Commission de l’Energie Atomique des Etats-Unis, ainsi que les menaces toujours actuelles et les nouvelles, de l’industrie nucléaire.

La délégation protestera devant le siège principal de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) pour s’opposer au soutien irresponsable du Plan pour l’Energie Propre à l’énergie nucléaire mortelle, mardi 26 janvier à 10h du matin.

La Coalition Laguna Acoma pour un Environnement Sûr (LACSE) et l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr (MASE), et l’Association Autochtone Mondiale (IWA), qui font partie de la délégation à Washington, demandent au Congrès de prendre des mesures pour décontaminer les 489 (selon les estimations) mines d’uranium abandonnées du Nouveau-Mexique.

« Ces mines d’uranium causent une pollution radioactive, avec pour résultat que les résidents deviennent des victimes d’irradiation nucléaire » dit Petuuche Gilbert, membre de la Nation Acoma, de LACSE, MASE et IWA. « Le Nouveau-Mexique et le gouvernement fédéral ont fourni peu de fonds pour une décontamination générale et ce n’est qu’occasionnellement que des vieilles mines sont traitées. Les autorités du Nouveau-Mexique et des Etats-Unis ont le devoir de nettoyer ces mines et usines de retraitement radioactives, et, de plus, de réaliser des études sanitaires pour déterminer les effets que la radioactivité a pu avoir sur les gens. Les organisations MASE et LACSE s’opposent à toute nouvelle exploitation de mines d’uranium et demandent que l’héritage des mines d’uranium soit nettoyé » dit M. Gilbert.

Sur le but du voyage et les présentations à des publics de tous âges, Mme White Face a déclaré : « Nous croyons que si de plus en plus d’Américains prennent conscience de cette contamination radioactive ‘faite maison’, quelque chose pourra être fait pour protéger les gens et l’environnement. »

 

Programme:

Toutes les manifestations sont gratuites, les dons sont les bienvenus.

lundi 25 janvier 2016
Discussion
18h-20h
Georgetown University

Mardi 26 janvier 2016
Manifestation contre le Plan Energie Propre
10h du matin
Immeuble de l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement]
1200 Pennsylvania Ave NW, Washington, DC 20004

Enviro & Social Justice Organization Meet & Greet
18h-21h
La Casa Building
3166 Mount Pleasant St. NW, Washington, DC 20010

Mercredi 27 janvier 2016
65ème Anniversaire de la première explosion atomique sur le site d’essais du Nevada, aujourd’hui appelé Site de Sécurité Nationale du Nevada

Diner et Présentation pour les Physiciens pour la Responsabilité Sociale, DC Metro Chapter
18h-20h
12717 Greenbriar Rd, Potomac, MD
(Réserver: mdpnhp@gmail.com )

Jeudi 28 janvier 2016
Discussion
19h-21h
Nipponzan Myohoji Temple
4900 16th St. NW, Washington, DC 20011
Pour plus d’informations: cleanupthemines@gmail.com

 

Délégation Autochtone:

Grandes Plaines du Nord
Charmaine White Face (Oceti Sakowin), Défenseurs des Black Hills
Harold One Feather (Oceti Sakowin), Défenseurs des Black Hills
JD Buckley (Oceti Sakowin), Défenseurs des Black Hills

Sud-ouest
Tommy Rock (Diné), Diné No Nukes
Leona Morgan (Diné), Diné No Nukes
Petuuche Gilbert (Acoma), Coalition Laguna & Acoma pour un Environnement Sûr & Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr, Alliance Autochtone Mondiale
Klee Benally (Diné), Clean Up The Mines! Indigenous Action Media
Pour plus d’informations: www.cleanupthemines.org/dc
Contact: cleanupthemines@gmail.com

 

 

 

LA POLLUTION DE L’EAU DES NAVAJO PLUS EFFRAYANTE QUE CELLE DE FLINT (MICHIGAN)

vendredi 22 janvier 2016

L’eau des Navajo est polluée depuis longtemps par les mines de Peabody Coal sur Black Mesa, les fuites d’uranium et plus récemment l’empoisonnement des rivières Animas et San Juan par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA). Le gouvernement des Etats-Unis savait, lorsqu’il a déplacé des Navajos dans la région de Sanders**, Arizona, que les radiations dues à la fuite d’uranium de Church Rock*, Nouveau-Mexique, empoisonneraient l’eau en s’écoulant dans le Rio Puerco. Dans la région de Four Corners [nord-est de la Réserve Navajo], trois centrales électriques au charbon polluent l’eau par ruissellement.

Censored News

 

A POLLUTION DE L’EAU DES NAVAJO PLUS EFFRAYANTE QUE CELLE DE FLINT

Par Robert Seals
Censored News
Photo de Louise Benally faisant un discours à Washington D.C.
Zie ook Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Traduction Christine Prat

Mon nom est Robert Seals. J’ai suivi l’histoire de la crise de l’eau à Flint, dans le Michigan et je souhaite faire la lumière sur une autre histoire de pollution de l’eau bien plus ancienne et tout aussi effrayante que celle de Flint.

Les réserves d’eau de Black Mesa, dans la Réserve Navajo, sont détruites depuis des décennies par l’entreprise minière Peabody. L’eau des puits a été drainée pour mélanger au charbon afin de le transporter par pipeline et le reste de l’eau a été contaminée par de l’uranium qui s’écoule maintenant dans le fleuve Colorado. C’est un abrégé d’une histoire peu connue qui doit désespérément être dite. Il n’y a pas eu d’eau potable dans la Réserve depuis des décennies. Quand une ville comme Flint est en crise, tout le monde s’agite et se sent concerné. Cependant, personne ne parle de la situation tragique qui règne sur Black Mesa et personne n’est tenu pour responsable de ce camouflage. La porte-parole de Black Mesa est Louise Benally. Elle peut vous fournir toute l’histoire.

Voici une brève déclaration de Louise : « Notre eau a été touchée depuis les années 1950 jusqu’à maintenant. Lorsque divers minéraux ont été découverts dans la Réserve Navajo dans les années 1940-1950 – jusqu’à ce jour (maintenant, en 2016), l’eau souterraine a été utilisée pour extraire l’uranium. Les eaux souterraines et de surface ont été utilisées puis rejetées dans des bassins de rétention et/ou dans les eaux de surface. L’extraction de charbon sur Black Mesa a entrainé l’utilisation d’eau pour transporter le charbon sur 445 km et continue à pomper l’eau souterraine pour pousser le charbon de Black Mesa jusqu’à Laughlin, dans le Nevada. Aujourd’hui, les bassins de rétention ne sont plus surveillés sur Black Mesa et infiltrent les ruissellements jusque dans les cours d’eau de surface – et les cours supérieurs.
Il y a beaucoup de pollution dans notre Réserve, dans la plupart des régions comme dans les Nouvelles Terres de Sanders**, Arizona. Il n’y a pas d’eau que les gens puissent boire en toute sécurité. Dans le district de l’ouest, il n’y a pas eu d’eau potable saine depuis les années 1950, quand les firmes d’uranium y sont arrivées. L’eau de Black Mesa est pompée pour les opérations minières de Peabody Coal. La pollution s’infiltre maintenant dans le Fleuve Colorado. »

Je vous remercie immensément de prendre le temps de vous renseigner davantage et de dénoncer cette affreuse situation.

Sincères salutations, Robert Seals

 

*En 1979, une digue de terre qui retenait l’eau irradiée de la mine d’uranium de Church Rock a cédé et l’eau s’est échappée dans le Rio Puerco. C’est à ce jour la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis. Elle s’est produite la même année que l’accident de Three-Miles-Island, dont les médias ont beaucoup parlé, alors que pas un mot n’a été dit sur la catastrophe de Church Rock.

 

**Après beaucoup de péripéties, une loi de 1974 – PL 93-531 – a partagé une zone commune aux Navajos et aux Hopis, entrainant l’expulsion de milliers de Navajos et d’une centaine de Hopis. Les expulsions ont eu lieu dans les années 1980. Certains Navajos ont été relogés à Sanders, ville traversée par le Rio Puerco, en aval de Church Rock. La région était donc fortement contaminée par la fuite d’uranium. Une ‘nouvelle’ pollution à l’uranium a été découverte pendant l’été 2015, dans le puits d’eau potable d’un quartier Navajo de Sanders.

Christine Prat

 

 

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Microsoft Word - January 2.docx

 

Par Wendsler Nosie Sr., 2 janvier 2016
Publié sur Censored News le 19 janvier 2016
Traduction Christine Prat

BASTION APACHE
BP 766 San Carlos, AZ 85550

 

2 janvier 2016

Salutations à tous et que le Créateur bénisse chacun d’entre vous, alors que nous repartons pour le voyage de la vie pour les quatre saisons à venir. J’écris cette lettre pour vous tendre la main, à vous et tous les autres, espérant que ce que nous avons appris en 2015 fera avancer le voyage spirituel de guérison pour 2016. L’année passée m’a appris beaucoup à travers chacun de vos efforts, par votre expérience, votre sagesse et vos croyances religieuses. A travers vous, j’ai pu apprendre que nous sommes face à la bataille pour détruire la colonisation, mais pas seulement pour le pays Indien, pour chacune des sociétés qui composent l’Amérique. Chaque société non-Indienne souffre de la colonisation, qui découle directement du premier jour où les Européens ont mis le pied en Amérique du Nord. Leur but n’avait jamais été de réclamer les nouvelles terres comme foyer, mais de prendre toutes les ressources naturelles pour enrichir leur pays et élever leur statut. A l’avant-garde de cette aventure, il y avait des Rois, des gouvernements, des entreprises, des chefs religieux, et, oui, l’exploitation minière. C’est devenu la structure de la fondation de ce qui est appelé les Etats-Unis d’Amérique. Afin de réaliser leur destinée manifeste, la décision d’éliminer les premiers peuples de ce pays devait être exécutée. Ça a commencé par l’affreux procédé de tuer 90% des Autochtones d’Amérique du Nord, une épouvantable Atrocité de l’histoire humaine. Notre peuple, hommes, femmes, enfants et anciens, a été forcé de marcher pour être placé dans des camps de concentration. Les dirigeants et les religieux furent crucifiés pour ce dont ils croyaient que Dieu leur avait donné. Ainsi aujourd’hui, ces lieus qui étaient des camps de concentration sont maintenant reconnus comme Réserves, depuis la fin des années 1800 et le début des années 1900. Cet acte de génocide a conduit au déni pour une communauté humaine d’exercer la liberté qui lui avait été donnée par le Créateur. Avec pour toute raison, de servir le pouvoir, l’avidité, le contrôle et la source maudite de la propriété.

Après tout ce à quoi nous avions été confrontés, le gouvernement des Etats-Unis s’est engagé à protéger nos intérêts comme prisonniers, et maintenant comme membres d’une tribu reconnue au niveau fédéral. Le gouvernement des Etats-Unis a promis d’exercer sa responsabilité de tutelle afin d’assurer, pour toujours, qu’il prendrait soin de nous. Notre confiance a été mise dans les mains du gouvernement sans que nous sachions que nous étions trompés. Nos terres ancestrales furent distribuées, l’eau a été divisée par l’état d’Arizona, même dans la Réserve, des portions de territoire ont été prises, sous ordre de l’exécutif, pour y exploiter des mines. Ce qui nous reste, ce sont nos sites sacrés qui sont tous situés sur les terres du Service des Forêts des Etats-Unis, et donc supposés être protégés. Mais maintenant, ils ont aussi été donnés à des entreprises étrangères, par notre propre gouvernement des Etats-Unis. Resolution Copper/Rio Tinto a été exempté de toutes les lois fédérales auxquelles chaque Américain doit se conformer. Si nous ne le faisions pas, nous enfreindrions les lois et serions sanctionnés à la discrétion d’une cour Fédérale.
Ceci me ramène à mes premières remarques sur la façon dont ce pays a été fondé. Pour cette raison même, nous devons reconnaître la vérité et entamer le processus de vraie guérison pour tous. Notre pays ne peut pas continuer à survivre sur la voie de ceux qui vivent pour l’avidité, le pouvoir et l’injustice pour l’espèce humaine. Nous en sommes clairement toujours témoins, dans les actions de John McCain, Ann Kirkpatrick, Jeff Flake et les déclarations cruellement trompeuses faites par Paul Gosar.
Alors, s’il vous plait, rejoignez nous dans la prière et le soutien pendant que nous continuons le processus de guérison de la liberté. Nous allons à nouveau sortir de la Réserve et marcher pour nous libérer du servage des politiques fédérales et des inexactitudes de l’histoire de ce pays. Nous ne serons plus invisibles, pour Dieu, le Créateur, dont il est connu dans le monde entier qu’il a parlé une fois de plus, à travers toutes ses créations, pour dire que la guérison doit commencer pour sauver ce qui reste. Ainsi ceux qui sont encore à naître embrasseront le véritable esprit de la vie.

Les manifestations à venir doivent avoir lieu les 26 et 27 février 2016.

Mes respects,

Wendsler Nosie Sr.

 

 

17 janvier 2016
Rapport Spécial
Le Combat des Ouvriers de Ciudad Juarez traverse la Frontière en 2016
Par Frontera NorteSur
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat

Durant l’été et l’automne 2015, une vague de protestations ouvrières contre les bas salaires, le harcèlement sexuel et autres mauvaises conditions de travail, a éclaté dans quatre usines possédées par des étrangers, ou maquiladoras, dans la ville frontière du nord du Mexique, Ciudad Juarez. Dans une ville où une véritable représentation syndicale dans les usines d’exportation est pratiquement inconnue, les demandes des travailleurs pour des syndicats indépendants a été particulièrement remarquée.

Au fil des jours, puis des semaines et des mois, des spéculations ont beaucoup circulé dans la presse de Juarez, qui se demandait si les compagnies, que les militants syndicalistes accusent de licencier les travailleurs impliqués dans les protestations et l’organisation de syndicats, allaient simplement attendre que le mouvement s’éteigne avec l’arrivée du froid et de la faim.

Début 2016, non seulement les manifestations ont défié le temps hivernal et ont continué dans au moins trois entreprises – Lexmark, Eaton et la division Scientifique d’Atlanta de Foxconn – mais les actions de soutien aux travailleurs actuels et aux licenciés s’étendent aux niveaux national et international.

La semaine dernière, des manifestations de solidarité avec les ouvriers de Lexmark ont été organisées à Mexico, El Paso et à Lexington au Kentucky, d’après l’Assemblée Régionale Populaire de Paso del Norte, un regroupement d’organisations de droits de l’homme et de droits des travailleurs, et d’individus à Juarez, El Paso et Chihuahua.

« Il y a beaucoup de harcèlement sexuel dans l’industrie. La forme la plus commune est que les chefs et superviseurs demandent des faveurs sexuelles en échange de choses aussi communes que les heures supplémentaires » dit un ouvrier de Lexmark à un journaliste de Mexico. « Le salaire de base ne permet jamais de survivre, et (les superviseurs) mettent comme condition pour travailler plus, ce que les ouvrières acceptent de leur accorder. »

Pendant ce temps, à Juarez, des dizaines d’anciens ouvriers de Lexmark brûlent leurs uniformes de travail devant le bâtiment de l’entreprise Américaine. « (Lexmark) n’a pas pris contact avec nous pour proposer une solution. Nous continuerons jusqu’à ce qu’il y ait une solution positive » dit Miguel Angel Sedano, un ouvrier de Lexmark cité dans El Diario de Juarez. « Nous organisons un boycott, et demandons au public de ne pas acheter de produits (de Lexmark) étant donné que cette entreprise viole les droits humains et les droits du travail des ouvriers. »

Parmi d’autres plaintes des travailleurs de Lexmark, il y a des déductions non-autorisées de leur fiche de paie et l’exposition à des produits chimiques dangereux dans les ateliers. Lexmark, qui a son siège principal à Lexington, au Kentucky, fabrique des cartouches pour imprimantes et des produits associés.

Il n’y a pas eu de réaction immédiate sur le site web de Lexmark, aux manifestations à Lexington et d’autres villes, mais le site de la compagnie proclame son adhésion aux ‘responsabilités sociales’, avec des buts de développement durable et ‘d’équilibre entre les préoccupations économiques, écologiques et sociales’.

En décembre, des centaines d’ouvriers de Lexmark à Juarez ont organisé des interruptions du travail pour appuyer leurs revendications. Le Lexington Herald Leader a attribué une déclaration de la firme, faite après les manifestations de décembre, à Leea Haarz, directeur général de l’usine de Juarez, qui assurait écouter les employés et se conformer à un engagement d’avoir « des conversations ouvertes et honnêtes avec nos employés afin d’assurer que Lexmark demeure un endroit gratifiant pour travailler. »
D’après le site de Lexmark, l’entreprise a rapporté 3,7 milliards de dollars de revenus en 2014, dont 57% venant de ventes internationales.

Dans une conférence de presse d’El Paso retransmise sur Internet avant Noël, Susana Prieto, avocate des ouvriers de Lexmark et d’autres travailleurs de maquiladora, a accusé l’entreprise d’avoir licencié des ouvriers après qu’ils aient demandé des augmentations de salaire de moins de quinze centimes par jour pour augmenter leur salaire hebdomadaire d’environs 40 dollars. Elle a accusé l’entreprise d’appeler la police de Juarez pour intimider les travailleurs, qui ont commencé à craindre que les flics locaux ne les mettent en détention.

Pendant les mois de protestations, le coût du travail pour les entreprises Américaines ayant des usines à Juarez et le reste du Mexique a encore baissé, suite à l’effondrement du cours du peso. Samedi 16 janvier, des bureaux de change au Mexique affichaient à nouveau un cours de 19 pesos pour un dollar.

A la veille du Nouvel An, alors que le Mexique était plongé dans les festivités, le Bureau de Juarez du Conseil de Conciliation et d’Arbitrage du Travail a rejeté les pétitions des ouvriers de Lexmark et Foxconn demandant la reconnaissance officielle de syndicats indépendants. Dans sa décision, le conseil fédéral du travail a cité la confusion quant au nom proposé pour un syndicat et un plan de gestion financière inadéquat. Les travailleurs ont juré d’aller en appel contre la négation de leurs revendications.

Sur le front juridique, l’avocat du travail Juan Pablo Delgado a déposé le 14 janvier une plainte auprès de la Commission des Droits de l’Homme de l’état de Chihuahua contre le directeur du bureau du Secrétariat au Travail de Chihuahua, au nom des travailleurs de maquiladora qui accusent les officiels de promouvoir une liste noire des travailleurs militants.

Samedi 16 janvier, le mouvement des travailleurs de maquiladora s’est uni à une autre lutte sociale importante au Mexique, lorsque trois parents de jeunes faisant partie des 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa dans l’état de Guerrero en septembre 2014, se sont rendus au camp de protestation des travailleurs de Lexmark, devant le bâtiment de l’entreprise.

Avec les mères de jeunes femmes de Juarez disparues dans la ville frontière, les parents d’Ayotzinapa ont tenu un forum en plein air sur la répression et les disparitions, aux portes de Lexmark.

Autre évènement remarquable, la plus grande organisation syndicale des Etats-Unis exprime son soutien à la lutte des ouvriers de Juarez.
Le 11 janvier, sur le blog de l’AFL-CIO, Kathy Feingold a appelé à la réintégration des ouvriers licenciés, à la reconnaissance des syndicats, à l’intervention du gouvernement fédéral Mexicain et à un rapport des instances locales, d’état et fédérales des Etats-Unis pour déterminer si certains des produits qu’ils achètent proviennent de maquiladoras à Juarez « qui pourraient utiliser des dollars des contribuables américains pour subventionner des violations des droits du travail. »
K. Feingold a également souligné la contradiction entre les conditions de travail à Juarez et les nouvelles réformes soutenues par le gouvernement de Pena Nieto afin que le Mexique puisse accéder au projet de Partenariat TransPacifique qui implique la ratification de la Convention 98 de l’Organisation Internationale du Travail (un accord comportant le droit de s’organiser et les négociations collectives), des changements dans les conseils du travail Mexicains et de nouveaux protocoles pour l’inspection du travail.
« Si ces changements étaient mis en pratique, ils pourraient permettre aux travailleurs de Ciudad Juarez et d’autres centres industriels d’exercer effectivement leurs droits » écrit K. Feingold. « Malheureusement, ces annonces n’ont eu aucun effet sur les autorités du travail et les directeurs d’entreprises à Ciudad Juarez. »

Alors que les actions ouvrières se développaient à Juarez et que le soutien pour le mouvement grandissait à l’étranger, une nouvelle affaire de possible empoisonnement alimentaire de masse, un problème récurent dans les maquiladoras de la frontière, était signalé, jeudi 14 janvier, dans une usine de Lear Corporation. Plus de 160 travailleurs de Lear ont commencé à vomir et présenter d’autres symptômes après avoir mangé dans une cafétéria de l’entreprise. Eloy Coral Banda, chef de la commission du Chihuahua pour les risques sanitaires, dit que des échantillons de nourriture étaient relevés à l’usine pour essayer de déterminer la cause des maladies des travailleurs.

Alors que le mouvement des travailleurs se durcit et s’étend, tous les regards à Juarez sont tournés vers la visite, le mois prochain, du Pape François, dont beaucoup s’attendent à ce qu’il s’exprime sur la pauvreté et les conditions de travail. Entretemps, les habitants de la zone frontière de Paso del Norte de Juarez, El Paso et du sud du Nouveau-Mexique auront une occasion d’avoir des informations de première main sur le mouvement des travailleurs de maquiladora.

Samedi 23 janvier, le Projet d’Education en Justice Sociale d’El Paso parrainera, à 10 heures du matin, un forum auquel participeront l’avocate des travailleurs de Lexmark Susana Prieto et l’ouvrière militante de maquiladora de Juarez Miriam Delgado. Les Docteurs Kathy Staudt et Oscar Martinez, co-fondateurs du Projet d’Education en Justice Sociale, universitaires vétérans de la frontière et écrivains, doivent aussi y faire des commentaires. Le forum du samedi matin doit se tenir dans l’auditorium de la Bibliothèque Publique d’El Paso, au 501, N. Oregon, au centre de la ville jumelle de Ciudad Juarez [c.à.d El Paso, Texas].
Autres sources (en Espagnol ou en Anglais) :
Arrobajuarez.com, January 16, 2016. El Mexicano, January 16, 2016. Article by Juan Ramon Rosas. El Diario de Juarez, January 14, 2016. Article by Francisco Chavez. Nortedigital.mx, January 14, 2016. Article by Carlos Omar Barranco. El Diario de El Paso, January 14, 2016. Article by Juliana Henao. Lapolaka.com, January 14 and 16, 2016. Elpasoheraldpost.com, January 11, 2016. Article by Chris Babcock. La Jornada, December 31, 2015; January 13, 15, 16 and 17, 2016. Articles by Ruben Villalpando, Patricia Munoz Rios, Gloria Munoz Ramirez and Elio Henriquez. Lexington Herald Leader (kentucky.com), December 16, 2015.
Frontera NorteSur : en ligne, nouvelles de la frontière US/Mexique
Centre d’Etudes Latines Américaines et de la Frontière
Las Cruces, Nouveau-Mexique

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