L’HISTOIRE SE REPETE Cependant il semble que peu le reconnaissent…
La Confluence du Fleuve Colorado et du Petit Colorado se trouve dans une région très difficile d’accès. Une entreprise commerciale, avec l’aval des autorités, veut y construire une station touristique, ‘L’Escalade’, avec tramway, hôtel, parkings, funiculaire, etc. Ils espèrent y attirer 3 millions de touristes par an, sur un site isolé, important écologiquement et sacré pour plusieurs tribus. Pour plus de détails voir l’article d’août 2012.
Christine Prat
SAUVEZ LA CONFLUENCE
Publié sur Facebook
Par Save the Confluence
24 avril 2016
Le Conseil de la Nation Navajo a été ajourné il y a quelques jours, et nous sommes heureux d’annoncer que les promoteurs de l’Escalade n’ont pas réussi à imposer la prise en considération de leur tentative de profanation. Récemment, ils ont été très présents dans la capitale Navajo, tentant d’influencer nos délégués dans le but de détruire l’un des sites les plus sacrés des Autochtones des Amériques.
Les promoteurs se présentent comme la seule solution à nos nombreux problèmes sociaux. Ils mettent en avant l’alcoolisme, le manque d’estime de soi et le suicide, comme un tyran monte en épingle les défauts des gens qu’il veut intimider. Les promoteurs prétendent qu’en développant ce site sacré avec leur tram, leur parking, et en attirant 10000 personnes par jour, produisant des eaux usées là où les rivières se rejoignent, et en proposant des emplois à court terme et quelques centaines d’emplois à long terme, ils nous sauverons, seulement nous, le Peuple Navajo. Ils nient ou provoquent des conflits, et attisent la haine, avec d’autres Nations tribales avec lesquelles nous partageons ce site sacré. Nous avons tout juste survécu au ‘Bennett Freeze’ et ils voudraient nous ramener un nouveau gel que nous n’avons certainement pas demandé.
Des articles récents sur l’Amérique Autochtone lient notre épidémie de suicides à la destruction de nos paysages sacrés, et les promoteurs de l’Escalade prétendent qu’ils nous sauveraient?
Nous sommes liés à cette terre, c’est notre identité; notre fierté d’Autochtones vient de notre relation très ancienne à la terre et à notre reconnaissance et notre respect de nos terres sacrées. Si nous détruisons ces terres, nous détruisons notre identité, nous nous autodétruisons. Nous empruntons la voie de l’avidité, de l’haine, de l’alcoolisme, de la drogue, de l’assimilation, au lieu d’essayer de vivre dans l’harmonie.
Si des projets tels que l’Escalade laisse des déchets dans nos paysages, de quoi serions-nous fiers?
Nous nous réveillerions le matin pour prier, et verrions le soleil se refléter dans les bâtiments de la Confluence?
Nous essaierions de vivre dans notre paysage fracturé?
Nous serions des animaux de cirque pour des milliers d’étrangers?
Nous connaîtrions une nouvelle ère d’hostilités intertribales. Notre jeunesse fragile, d’héritage composite, souffrirait le plus.
Nous vous prions de continuer à soutenir les peuples Indigènes, les peuples Autochtones, les peuples des Premières Nations, Paiute, Hopi, Navajo, Havasupai, Hualapai, Apache, Lakota, Ute, Yurok, Ohlone, Winnemem Wintu, pour n’en nommer que quelques uns.
Il y a des monstres à combattre partout, de la déforestation des terres Autochtones dans les jungles de l’Amazonie, à la mine d’Oak Flat en Arizona, au serpent connu comme pipeline KXL s’insinuant à travers les plaines, aux mines de charbon dans les forêts des Premières Nations du Canada. Ayez une vision globale, pensez à nos frères et sœurs Autochtones en Afrique, en Laponie, en Sibérie, en Chine. Pensez à chacun d’eux lorsque nous sommes épuisés et pensons à abandonner.
Nous avons 6 mois jusqu’à la prochaine session du Conseil. Six mois de plus à attendre, s’inquiéter, prier, et tenter de faire comprendre à nos dirigeants et aux autres quelle terrible profanation constituerait ce projet…
Ahe hee
LE SITE ARCHEOLOGIQUE EXCEPTIONNEL DU CANYON DE CHACO, NOUVEAU-MEXIQUE, EST MENACÉ PAR LA FRACTURATION HYDRAULIQUE!
La région est peuplée depuis plus de 2000 ans. Entre environs 900 et 1200, Chaco a été un centre très important pour les peuples de la région. Le site est unique au monde et classé au patrimoine de l’UNESCO, ce qui ne suffit apparemment pas à le protéger de l’avidité des dévoreurs d’énergie et surtout des compagnies minières à qui ça rapporte beaucoup!
Voir article du 12 mai 2015 et celui du 26 juillet 2015
Traduction française d’une vidéo de Louise Benally:
Salutations à tous mes parents. Nous allons vous informer sur [le récent] développement [de l’industrie] du pétrole.
Ça s’appelle fracturation [hydraulique] quand ils extraient le pétrole sous la surface de la terre.
Certains des lieus qu’il est projeté de développer par la fracturation sont des sites qui ne devraient pas être touchés.
Toutes les classes d’âge, des petits aux plus vieux devraient prendre conscience des effets de la fracturation.
La fracturation aura des effets négatifs sur la qualité de l’air, la qualité de l’eau et notre environnement.
Ce procédé d’extraction de pétrole utilise de l’eau.
Après avoir été utilisée pour l’extraction du pétrole, l’eau est polluée et inflammable.
L’air devient aussi inflammable et des gaz invisibles comme le méthane sont relâchés dans l’atmosphère.
Puis l’eau est rejetée et conservée dans des bassins de rétention, qui peuvent facilement déborder ou fuir au fil des temps. [C’est arrivé à de nombreuses reprises que des bassins de rétention fuient, la plus grande catastrophe ayant été la rupture d’un bassin de rétention d’eau radioactive et le déversement dans le Rio Puerco, à Church Rock, dans la Réserve Navajo, en 1979, qui continue à polluer l’eau à l’heure actuelle, la plus récente a été la fuite du bassin de rétention d’eau d’une ancienne mine d’or, dans le Colorado, en août 2015 – NdT].
Ces produits toxiques ont des effets négatifs sur tout ce qui vit.
L’exposition à ces produits causera d’importants problèmes de santé tels que : des malformations congénitales, des maladies respiratoires et des cancers.
Si nos animaux sont exposés à cette pollution, il ne sera plus sûr de consommer notre nourriture.
Pensez aux problèmes que tout cela causera aux générations futures.
FAILLITE DE PEABODY: LES NAVAJO DEMANDENT UNE TRANSITION VERS L’ECONOMIE DURABLE
COMMUNIQUE à partager et diffuser le plus largement possible :
14 avril 2016
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
Contacts :
Jihan Gearon
Directrice Exécutive
Black Mesa Water Coalition
(00 1) 928 380 6684
Wahleah Johns
Coordinatrice du Projet Solaire pour Black Mesa
Black Mesa Water Coalition
(00 1) 928 637-5281
LA DECLARATION DE FAILLITE DE PEABODY N’EST « PAS UNE SURPRISE » :
LES MEMBRES DE LA TRIBU NAVAJO DEMANDENT UNE TRANSITION JUSTE VERS UNE ECONOMIE DURABLE
NATION NAVAJO, Arizona – La plus grande compagnie charbonnière du pays, Peabody Energy Corporation, s’est enregistrée pour bénéficier de la protection du statut de faillite auprès du 11e Chapitre mercredi dernier, alors que l’industrie du charbon se débat avec la baisse du prix du gaz naturel et l’application plus stricte des règles fédérales. Peabody possède des titres de propriété dans 26 mines en Australie et aux Etats-Unis, entre autres la Mine de Kayenta, située dans la région de Black Mesa de la Nation Navajo. Cette déclaration de faillite amène beaucoup de communautés Navajos à demander ce que cela signifie en termes de responsabilité de Peabody envers les ouvriers, les soins de santé et la dépollution des terres et de l’eau de la région, et d’une économie de transition.
« Les réactions diverses des Navajo à la déclaration de faillite de Peabody en disent long » dit Jihan Gearon, Directrice Exécutive de l’ONG Navajo Black Mesa Water Coalition (BMWC). « Certains s’en réjouissent, y voyant la fermeture potentielle de la Mine de Kayenta et la fin de la pollution par le complexe charbonnier de l’environnement et de ses effets sur la santé des gens. D’autres s’inquiètent de la possible perte d’emplois et de l’impact sur l’économie de la Nation Navajo. Cependant tout le monde appelle à un engagement de Peabody et des membres du gouvernement de remplir leur obligation de dépolluer et de soutenir une transition juste vers une nouvelle économie. »
« Avant que les comptes bancaires de Peabody ne soient en faillite, ils avaient déjà mis en faillite l’état naturel de mes terres ancestrales, vidé et pollué notre seule source d’eau potable, profané des sites sacrés et perturbé notre obligation de prendre soin de notre Mère la Terre. De toute évidence, le modèle économique de Peabody est en faillite sur tous les plans » dit Wahleah Johns, membre de la tribu Navajo et Directrice du Projet Solaire pour Black Mesa.
« Aucun d’entre nous ne devrait être surpris de ce que Peabody se déclare en faillite » dit Enei Begay, fondateur de BMWC et membre du conseil d’administration. « Le déclin du charbon a été prévu depuis des décennies, c’est pourquoi BMWC a cherché à concentrer ses efforts sur la recherche d’une transition économique juste depuis plus de 15 ans. Je ne m’inquiète pas pour les cadres de Peabody, si nous avons appris quelque chose des renflouements de 2008, c’est qu’une compagnie et ses cadres supérieurs se sortent des crashs sans une égratignure. Mais est-ce que les Navajo et notre économie naissante seront jamais renfloués après cet effondrement de l’économie du charbon ? »
BMWC est partenaire de plusieurs autres organisations qui travaillent depuis des années pour promouvoir une transition honnête, équitable et juste pour les communautés de Black Mesa et la Nation Navajo.
- Après la fermeture de la Centrale de Mojave (MGS) et de la Mine de Black Mesa en 2006, BMWC et d’autres créèrent la Coalition pour une Transition Juste, dont l’activité a culminé en 2013. La Commission des Services Publics de Californie a voté l’utilisation des revenus de la vente des quotas de dioxyde de soufre due à la fermeture de MGS, pour créer un fonds renouvelable de 4,5 millions par ans pour payer le développement de projets renouvelables pour la Tribu Hopi, la Nation Navajo et les contribuables de Californie.
- En 2009, BMWC a établi la Commission et le Fonds pour une Economie Navajo Verte a sein même du gouvernement tribal de la Nation Navajo, la première législation pour une économie verte introduite par un gouvernement tribal. Le but était d’attirer des fonds fédéraux pour soutenir une transition juste et donner la capacité au gouvernement tribal d’envisager et de commencer à créer une économie plus durable et plus juste.
- En 2011 BMWC a été l’un des cofondateurs d’un incubateur d’entreprises vertes Navajo, qui s’est maintenant développé pour devenir le Réseau Autochtone d’Incubateur d’Entreprises.
- BMWC a mené à terme divers projets de recherche qui prouvent la viabilité d’une économie durable. Voir nos résultats [en anglais]
- BMWC a piloté trois projets, qui prouvent à la fois la viabilité de – et démontrent le potentiel pour – une économie qui construit sur la base de la culture Navajo et ses points forts, et donne la priorité au caractère durable et à la justice. Ce sont le Projet Solaire de Black Mesa, le Projet d’Amélioration du Marché de la Laine Navajo, et le Projet de Souveraineté Alimentaire.
« Chaque jour, des membres de la communauté Navajo travaillent à la transition vers une économie verte, je travaille depuis des années avec de nombreux partisans tribaux du solaire, et le futur solaire des Navajo est plus brillant que jamais. Mais ça a été difficile d’adopter complètement le solaire pour l’avenir, parce que notre gouvernement tribal était lié à un marché du charbon en train de sombrer » dit Wahleah, qui est aussi Commissaire à l’Economie Verte de la Nation Navajo. « Je suis persuadée que les investissements dans le solaire sont un des grands moyens de pouvoir prendre soin de notre territoire tout en prenant soin des gens. »
« La faillite de Peabody démontre la montagne d’instabilité et réflexion à court terme associées aux marchés spéculatifs » dit Roberto Nutlouis, Coordinateur du Programme de Restauration Economique de la BMWC. « En tant que Navajos, notre culture nous dit que notre économie traditionnelle et les systèmes sociaux compliqués que nous défendons, c’est ce qui va vraiment durer. »
« La faillite de Peabody montre que la transition a déjà commencé pour la Nation Navajo » ajoute Jihan. « C’est à nous, en tant que Navajos, de déterminer comment cette transition se passera et ce qu’elle créera. La Nation Navajo doit prendre des mesures décisives pour se distancer de cette économie instable reposant sur des carburants fossiles et mettre en route un projet de transition juste, vers une économie durable, maintenant plus que jamais. »
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Plus d’informations [en anglais] sur nos partenaires et alliés sur : http://www.ourpowercampaign.org/press-release-peabody-just-transition/
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Jihan R. Gearon
Executive Director
Black Mesa Water Coalition
P.O. Box 613
Flagstaff, AZ 86002
Email: jihan.gearon@gmail.com
Office: 928-213-5909
Fax: 928-213-5905
Dons à BMWC: https://donatenow.networkforgood.org/blackmesawatercoalition
Pour plus d’infos:
<http://www.blackmesawatercoalition.org>
<http://www.ourpowercampaign.org/>
<http://www.storybasedstrategy.org>
HOMMAGE: DES NAVAJOS, HOPIS ET LAKOTAS AFFRONTERENT PEABODY COAL A NEW YORK EN 2001
Dès 2001, une délégation de Navajos, Hopis et Lakota a prévenu Lehman Brothers des conséquences de l’ouverture de mines sur le site sacré de Black Mesa
Par Brenda Norrell, ©Censored News
Traduction Christine Prat
L’article suivant est republié suite à la faillite de Peabody Coal cette semaine.
En 2001, une délégation de Navajos, Hopis et Lakota unis se sont présentés devant les actionnaires de Peabody Coal à New York et ont défié le monstre multinational.
La plupart des membres de la délégation sont maintenant dans le Monde des Esprits. Arlene Hamilton acheta deux actions de Peabody Coal afin que la délégation puisse s’adresser aux actionnaires. A la suite de quoi, Arlene dit que sa vie était menacée. Elle mourut dans un accident de voiture. Roberta Blackgoat, mondialement connue pour avoir résisté à la déportation, mourut pendant la cérémonie pour A. Hamilton. Leonard Benally, depuis longtemps résistant avec sa sœur et son frère, Louise et John Benally, à Big Mountain, et époux d’Arlene Hamilton, mourut de maladie.
Parmi ceux qui se sont unis à eux à New York, il y avait des Anciens Hopi et Lakota.
NEW YORK – Une délégation de Navajos, Hopis et Lakota ont prévenu les actionnaires de Lehman Brothers des conséquences désastreuses de leurs actions en 2001. Par une action inhabituelle, censurée par la plupart des médias, la délégation Navajo, Hopi et Lakota a prévenu Lehman Brothers, après qu’ils aient acquis les intérêts financiers de Peabody Coal, des conséquences spirituelles de l’ouverture de mines de charbon sur la terre sacrée de Black Mesa, à la suite des machinations de Peabody Coal qui conduisirent à la soi-disant Dispute Territoriale Navajo Hopi. Plus tard, Lehman Brothers devaient se déclarer en faillite.
Pendant la réunion des actionnaires de Lehman Brothers en 2001, Arlene Hamilton acheta deux actions de Lehman Brothers pour permettre à la délégation de s’adresser aux actionnaires. A. Hamilton dit alors que sa vie était menacée à cause de cet acte. Peu de temps après, Arlene Hamilton fut tuée dans un accident de voiture. La résistante de toujours à la déportation des Navajos, Roberta Blackgoat mourut à San Francisco pendant la cérémonie d’adieux à Arlene Hamilton.
Un Hopi traditionnel était de ceux qui s’adressèrent aux actionnaires de Lehman Brothers. Ses avertissements suivirent ceux des regrettés Anciens Hopi [Hopi’Sinom: ceux qui suivaient la bonne voie], Thomas Banyaca et Dan Evehema, parmi les Anciens Hopi qui avaient prévenu de conséquences désastreuses, comme des catastrophes naturelles et des retombées mondiales, si Peabody extrayait du charbon de Black Mesa et si les Navajos étaient déplacés de cette région sacrée. Les Hopi’Sinom n’ont jamais autorisé l’établissement du Conseil Tribal Hopi, qu’ils considéraient comme une marionnette des Etats-Unis.
Les Hopi traditionnels de la délégation dirent aux actionnaires: « Lehman Brothers, bien que nous ne soyons que quelques-uns ici, nous parlons pour le Créateur, qui est la majorité. » « Ainsi, nous vous demandons d’arrêter l’exploitation des mines par Peabody et les déchets [qui en résultent]. Nous répétons que nous l’exigeons » dit l’Ancien Hopi qui avait demandé que son nom ne soit pas publié dans les médias. « Les gens traditionnels et les prêtres ne veulent pas de ces mines. Les prophéties Hopi disent que nous devons protéger la terre et la vie. Si nous ne protégeons pas notre belle Terre – notre Paradis, notre Mère, nous souffrirons avec elle. » Il dit aux actionnaires que les Hopi n’avaient jamais signé de traité avec les Etats-Unis et que le Conseil Tribal Hopi n’était pas légitime, ayant été élu par moins de 30% des gens. Se référant aux débuts de la crise, il dit « John Boyden était un avocat qui travaillait pour Peabody Coal. Il a joué un rôle déterminant dans la création du Conseil Tribal Hopi.« Nos ancêtres avaient averti que cela arriverait un jour. Des hommes blancs diront que c’est notre peuple qui a vendu cette terre. Je ne l’accepterai pas.« Nos racines sont plantées dans nos villages et vont jusqu’à tout l’univers. Si nous coupons ces racines, le monde sera déséquilibré. Je prie pour vous et espère que vous ouvrirez les yeux et trouverez la majorité dans votre cœur. »
Roberta Blackgoat, résistante de toujours et bergère de Cactus Valley, dit aux actionnaires que la région des San Francisco Peaks était sacrée pour le Peuple Navajo. Exploiter des mines dans la région de cette montagne sacrée est équivalent à profaner un autel et une église. Les gens en sont malades. « Nous ne pouvons pas partir ailleurs » dit Roberta Blackgoat, ajoutant que la confiscation de bétail « affamait les gens. »
« Quand vous piquez un aiguille dans votre doigt, vous n’avez qu’à la retirer et la douleur disparaît. Mais il y a beaucoup trop d’aiguilles plantées sur Notre Mère la Terre. Il y a du fil de fer barbelé sur tout le pays, qui sépare les gens. »
Roberta Blackgoat faisait partie des familles qui résistaient à la déportation forcée. Après que Peabody ait orchestré la soi-disant Dispute Navajo Hopi, plus de 12000 Navajos ont été déportés pour faire place aux mines de charbon de Peabody. Le Sénateur Républicain d’Arizona John McCain était parmi les responsables de l’éviction des Navajo. [A l’époque où la loi PL 93-531 décidant de l’éviction des Navajos a été votée, le Sénateur d’Arizona Barry Goldwater était beaucoup plus connu – ex-candidat aux présidentielles – que McCain, les autres
Républicains ont suivi Goldwater, qui venait d’avoir un conflit avec le Président Navajo de l’époque, Peter McDonald – NdT].
Leonard Benally, Navajo de Big Mountain, sur Black Mesa en Arizona, dit que la délégation avait dit à Lehman Brothers à l’époque, qu’il était temps de faire la transition vers les formes d’énergie renouvelables, entre autres l’énergie solaire et celle du vent.
« C’était comme ouvrir une porte de marbre pour Lehman Brothers. Nous avions le pied dans la porte. Ils étaient prêts à écouter. En allant là-bas, la délégation a touché leurs cœurs. » Leonard Benally dit aussi que la délégation avait balayé des mythes. « Ils disent que c’est un conflit territorial, mais ce n’est pas vrai. Les Hopis et Navajos traditionnels sont du même côté, ils sont les habitants d’origine de Black Mesa. Nous sommes ceux qui doivent en prendre soin. » L. Benally dit que les gens avaient lutté pendant 32 ans à cause de la crise causée par des leaders tribaux Hopi et Navajo qui comptaient faire de l’argent avec les 92 milliards de tonnes de charbon sous le sol de Black Mesa. Mais, dit-il, la résistance remonte en fait à 500 ans, à l’invasion Espagnole, suivie de l’invasion Européenne. Et finalement l’invasion de Kit Carson. « C’est à ce moment que les gens ont été mis dans les camps de la mort. »
Pendant que les Navajo étaient incarcérés à Fort Sumner, dit-il, « les militaires faisaient des promesses, des montagnes de promesses qu’ils n’ont jamais tenues. » Et alors que le gouvernement de la Nation Navajo à Window Rock célébrait le Jour de la Souveraineté en avril (2011), Leonard Benally dit que les dirigeants tribaux forçaient leur propre peuple à souffrir de maladies respiratoires et à mourir des suites de l’exploitation de charbon, les sacrifiant aux redevances qu’ils touchaient des mines.
« Jour de la Souveraineté? C’est une plaisanterie. Nous, nous la vivons. Ils oppriment leur propre race. Ils la saignent. » Dans les années 1970, la région de Four Corners était considérée comme région de Sacrifice National, mais Leonard Benally dit qu’il était temps de changer la classification en Site Historique National. « Le sacré est toujours là. Notre Mère la Terre est toujours là. Elle respire encore. Tant que l’air souffle, que les rivières coulent, les Autochtones y seront. »
Leonard Benally dit que la délégation Navajo, Hopi et Lakota marchait en solidarité avec les Zapatistes dont la caravane à travers le Mexique leur avait donné de l’espoir en 2001.« Nous sentions le vent, il venait du Sud. Il dit aux peuples Autochtones de se soulever pour leurs croyances, leurs cultures. Ces choses qui ne sont respectées par personne, à part les Autochtones. »
A New York, Joe Chasing Horse, Chef de la Danse du Soleil à Big Mountain, s’est adressé aux protestataires et aux actionnaires du Fonds d’Investissements de Lehman Brothers. « Vous avez pris toutes nos terres, maintenant nous devons venir pour vous montrer comment en prendre soin » dit Chasing Horse
« Les Traditionalistes ont la sagesse, nous sommes les gardiens de la sagesse. » Dit Glenna Begay, une Navajo protestant à New York, « j’ai fait 4800 km pour être ici et exprimer mes inquiétudes sur ce qui nous arrive là-bas, au pays. Je veux que l’extraction minière cesse. »
Louise Benally de Big Mountain dit: « Nous devons tenir les propriétaires pour responsables en leur faisant connaître les épreuves que nous vivons chaque jour. » Arlene Hamilton, coordinatrice du projet Tisser pour la Liberté et épouse de Leonard Benally, avait acquis deux actions de la firme pour permettre l’entrée du groupe à la réunion des actionnaires. Elle et Leonard Benally ont négocié avec Lehman Brothers pour permettre un temps de parole pour les Anciens.
« Ils étaient parmi les hommes et les femmes les plus riches du monde. La délégation était admirable, et tellement du côté de la vérité. Leur présence était sacrée. »
De retour à Flagstaff en 2001, Arlene Hamilton dit que Lehman Brothers et Peabody Coal avaient, à ce moment, l’occasion de faire la différence pour l’avenir de l’humanité.
« Nous voulons que la déshumanisation et la militarisation s’arrêtent. Il y a beaucoup de souffrance. Nous voulons être sûrs que les cérémonies ne soient pas encerclées par des armes et que les gens aient de l’eau potable propre. Il n’y a pas de vie sans eau. » Arlene Hamilton dit que les Anciens Navajo résistant à la déportation étaient souvent déshydratés pendant les mois chauds de l’été, à cause de la rareté de l’eau potable, tandis que Peabody Coal pompait 40 000 litres d’eau par minute pour transporter le charbon. Elle s’est occupée des questions de Droits de l’Homme posées par la gestion de Peabody pendant des années, mais elle dit qu’ils n’avaient quasiment rien fait pour améliorer la qualité de la vie promise.
« Ce n’est en fait qu’une diversion alors que les gens là-bas souffrent. Tout est fondé sur la volonté de faire de la place pour l’extraction minière. »
La délégation a présenté une liste de requêtes à Lehman Brothers, exigeant que Peabody laisse l’eau et le charbon en paix, parce qu’ils sont les poumons et le foie de Notre Mère la Terre. Ils ont appelé à la cessation des activités minières et à l’institution d’un projet d’énergie solaire, la disponibilité d’eau potable propre, et à l’arrêt des vols militaires et à l’intimidation des Anciens et des jeunes par des Rangers armés.
Arlene Hamilton dit que le projet de Tissage pour la Liberté est un collectif de tisserandes Diné pour la résistance, qui luttent pour la liberté religieuse et l’exercice de leur ancien artisanat et la protection de leur terre sacrée. A. Hamilton dit que « ce travaille est très risqué maintenant. Nous nous protégeons mutuellement en voyageant en groupes. » Leonard Benally dit que « Toute la question concerne le matérialisme, l’argent. Dans notre culture, l’argent n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est de vivre en harmonie avec la nature, en harmonie avec vos prières. « C’est pourquoi nous combattons pour nos terres, même si les médias et les politiciens nous disent que nous n’avons pas le droit d’exister. »
Entretemps, Bill Ahearn, porte-parole de Lehman Brothers, dit que les contestataires étaient les bienvenus pour s’exprimer pendant la réunion, mais que l’entreprise ne pouvait pas les aider. Il dit que les problèmes devaient être réglés par les tribus et le Bureau des Affaires Indiennes. « Nous comprenons et avons mauvaise conscience vis-à vis d’eux, mais nous ne pouvons rien faire pour eux, parce que ce n’est pas notre problème. »
Par Steve Melendez, Paiute de Pyramid Lake,
Président du Musée du Génocide Amérindien indmuseum@yahoo.com
31 mars 2016
Publié sur Censored News
Ook in het Nederlands vertaald door Alice Holemans
Traduction française Christine Prat
Liberté et Justice pour Tous sauf les Indiens
J’ai eu un jour une conversation avec mon frère, dans laquelle nous nous demandions pourquoi, semblait-il, que chaque fois que des Indiens essayaient d’aller en justice contre le gouvernement, ils perdaient. J’ai alors dit que j’avais lu un livre de Bob Woodward intitulé The Brethren [Les Frères] dans lequel il disait : « Rehnquist n’avait que du mépris pour les affaires concernant des Indiens… Ne laissant jamais passer une occasion, Rehnquist retournait une décision en faveur des Indiens en une décision indiquant que dans la plupart des affaires de justice, ils perdraient. Ça a balayé des décennies de décisions de Douglas. » Le Juge William H. Rehnquist devait plus tard devenir Président de la Cour Suprême.
On en vient à se demander s’il y a une culture en Amérique qui tolère la discrimination raciale contre les Indiens. Et on a la surprise de découvrir que cette culture de l’injustice est en fait inscrite dans la loi! Le Dictionnaire Juridique de Black en donne la définition: « Découverte – Droit International: En tant que fondement pour toute affirmation de propriété nationale ou de souveraineté, la découverte est le fait de trouver un pays, un continent, ou une île jusque là inconnu, ou jusque là connu seulement de ses habitants non-civilisés. »
Chacun peut se rendre compte du ridicule et de l’injustice d’un tel état d’esprit. Le 24 septembre 1992, un Chippewa, Adam Nordwall, est descendu d’un avion à Rome et pris possession de l’Italie « selon le droit de la découverte. » « Quel droit avait Christophe Colomb de découvrir l’Amérique alors qu’elle était déjà habitée depuis des milliers d’années? » demanda t-il.
Cette « Doctrine de la Découverte » prétend que dès qu’il a planté son drapeau dans le sol, l’homme blanc possède tout. Si vous voulez savoir pourquoi les Indiens perdront toujours devant les tribunaux Américains, c’est parce que, quand c’est fait au détriment des Indiens, ce n’est pas de la fraude ou du vol, ça s’appelle Doctrine de la Découverte. Pour comprendre comment ça s’est compliqué et raffiné, vous devez connaître l’histoire.
Dans les années 1870, le gouvernement s’est emparé des Black Hills parce que de l’or y avait été découvert. C’est presque comme dans le film Avatar, largement inspiré par cette époque odieuse de l’histoire de l’Amérique. Le gouvernement s’en est emparé en violation du Traité de Fort Laramie de 1868. A l’époque, le Président Grant, devant une session plénière du Congrès, a dit: « La découverte d’or dans les Black Hills, une portion de la Réserve Sioux… » Puis il a suggéré une vieille recette pour provoquer la guerre – la famine. Il a ajouté: « Le Ministre de l’Intérieur suggère que l’approvisionnement nécessaire à la subsistance de ces gens, n’étant plus obligatoire selon le Traité de 1868, mais seulement un don gratuit, peut être fourni ou refusé selon son bon vouloir. »
Etant donné que les Indiens n’étaient pas citoyens avant 1924, les Sioux ont essayé pendant tout ce temps de faire valoir leurs droits selon le traité devant un tribunal Américain. En 1920, les Sioux ont présenté leur plainte devant la Cour des Réclamations. La Cour des Réclamations a fait traîner l’affaire pendant dix-neuf ans et l’a finalement rejetée en 1942. Pendant que la Cour utilisait ses tactiques de retardement avec les Sioux, le Ministre de l’Intérieur Harold Ickes [photo Library of Congress] essayait de trouver un moyen de circonvenir le traité. Il trouva sa solution dans le Rapport Final de la Commission des Réclamations Indiennes. « En 1934 et au début de 1935, les partisans d’une Cour Indienne ont déposé deux nouveaux projets de loi pour établir une Cour des Réclamations Indienne. Les deux projets ont été ignorés… Le Ministre de l’Intérieur Harold Ickes s’est prononcé contre et a appelé à l’attention des Sénateurs un projet présenté récemment à la Chambre pour créer une Commission des Réclamations Indiennes au lieu d’une cour, ce qu’il considérait comme étant préférable. Avec l’introduction en mars 1935, de la loi HR 6655, une loi destinée à créer une Commission des Réclamations Indiennes, l’intention législative de régler les Réclamations Indiennes s’est déplacée irréversiblement de la considération d’une forme juridique à celle d’une commission. Entretemps, le Congrès et le Ministre de l’Intérieur avaient le sentiment qu’une commission plutôt qu’une procédure adverse pouvait plus facilement ‘couper’ le cordon rouge… »
La nature diabolique de ce que Harold Ickes préparait pour les Indiens est dans les mots « une commission plutôt qu’une procédure adverse ». Il dit que « la commission proposée devait être composée de trois commissaires nommés par le Président… » Ce qu’a fait Harold Ickes a été d’établir le parfait appareil pour appliquer la Doctrine de la Découverte (l’homme blanc possède tout). Le mot-clé ici est ‘réclamation’. La définition légale de ‘réclamation’ est ‘divers types de liens qui peuvent être opposés’ contre le titre de quelqu’un d’autre. Quand les Sioux ont à nouveau déposé une plainte auprès de la Commission des Réclamations Indiennes en 1950, les Indiens reconnaissaient en fait la propriété juridique du gouvernement. Etant donné qu’il n’y avait aucun autre recours, les Sioux n’ont jamais eu de chance d’accéder à un tribunal.
Les Indiens ne peuvent jamais gagner parce que le Ministre de l’Intérieur, Harold Ickes, a truqué le système il y a longtemps, en 1935. Quand il s’agissait de dire une chose et de signifier son contraire, le langage de la Commission des Réclamations Indiennes était presque satanique dans son hypocrisie. Il a dit: « Le projet de loi en soi ne fournit pas de jugement sur toute réclamation Indienne. » Il a aussi suggéré qu’ils éliminent les mots ‘accorded prima facie weight’ [poids prima facie accordé], ce qui signifie que la commission ne rechercherait pas de faits avérés vrais. Ça signifiait que les Commissaires pouvaient ignorer des faits comme celui que les Indiens avaient vécu là depuis des millénaires, ou celui qu’ils avaient signé un traité. Pour les Indiens, la Commission n’avait aucun poids, mais l’opinion de trois cowboys était une toute autre affaire. Quand la Loi sur la Commission des Réclamations Indiennes est passée, en 1946, le texte incluait les termes suivants: « Quand le rapport de la Commission, déterminant si un quelconque plaignant est fondé à se voir restituer [ce qu’il réclame] a été déposé au Congrès, un tel rapport a le même statut de jugement final que celui de la Cour des Réclamations… le paiement pour toute réclamation… libérera totalement les Etats-Unis de toutes réclamations ou demandes ayant trait aux questions impliquées dans la controverse. »
Les Shoshone de l’Ouest qui, après tant d’années, essaient toujours de voir honoré leur Traité de Ruby Valley de 1863, sont allés aux Nations Unies, où des officiels des Etats-Unis ont admis que les Etats-Unis se fondaient sur la Doctrine de la Découverte.
Le 6 août 2001 il a été demandé aux représentants officiels des Etats-Unis:
« Quelle est la position des Etats-Unis sur leur traité de 1863 avec la tribu Shoshone? Les Etats-Unis font-ils preuve de discrimination quant au respect des droits de propriété de la tribu, entre autres en s’appropriant les terres de la tribu et en autorisant l’utilisation de ces terres pour stocker des matériaux radioactifs? »
Réponse: « Tout comme dans le cas des Shoshone, beaucoup de réclamations de terres tribales Autochtones sont fondées sur un titre aborigène qui crée des droits de propriété aux tribus, contre des tiers ou des états. La doctrine du titre [de propriété] aborigène est une doctrine créée juridiquement, enracinée dans des concepts coloniaux de propriété issus de réclamations contradictoires entre les colons Européens et les Autochtones sur une terre à faible densité de population, du fait de la nature migratoire de certains modes de vie tribaux. Les réclamations ont pour la première fois été prises en considération dans la décision de la Cour Suprême des Etats-Unis dans l’affaire Johnson contre McIntosh, 21 U.S. (8 Wheat.) 543, 574 (1823), qui affirmait qu’en conséquence de la découverte Européenne, les Autochtones avaient un droit d’occupation et de possession, mais que les droits tribaux de complète souveraineté étaient nécessairement amoindris par le principe selon lequel la découverte donne un droit exclusif à ceux qui l’ont faite. En conséquence, la capacité des tribus à vendre ou accorder la propriété était assujettie à l’approbation de [l’Etat] souverain. »
Quand vous vous rendez compte que la Commission des Réclamations Indiennes était fondée sur la Doctrine de la Découverte et que vous pensez à tout ce qu’elle contient de retord, de détours et de faux-semblants, vous ne pouvez vous empêcher d’admirer leur génie purement démoniaque. C’est quasiment comme si le Ministère de l’Intérieur était géré par l’Antéchrist.
Nous pouvons remercier Carrie Dann et son combat, qui, tout comme celui des Lakota, se réfère à un traité pour dévoiler les sombres arrangements et la perfidie du gouvernement des Etats-Unis vis-à-vis des Autochtones. Les gens qui pensent bien l’honoreront et en tireront des enseignements. Si la regrettée Elouise Cobell avait appris ce qu’il fallait de Carrie Dann, elle aurait su ce qui allait arriver. Elle a porté plainte contre le gouvernement pour le non-paiement de redevances depuis plus d’un siècle. Le gouvernement a joué son air habituel de tactiques de retardement pendant treize ans. Pendant treize ans ils ont utilisé la défense de l’Immunité de l’instance Souveraine (le roi ne peut rien faire de mal et donc ne peut pas être poursuivi) alors qu’ils laissaient tranquillement le Congrès changer les normes requises pour les recours collectifs en justice [ces class actions qui n’existent toujours pas en France – NdT]. Ils ont tranquillement obtenu du Congrès d’attribuer des compensations financières qui en revenaient à donner des centimes pour un million. Puis, à la vitesse de l’éclair, le gouvernement a renoncé à son immunité souveraine, mis de l’argent sur la table et, en abattant le marteau du Congrès, a paru dire « Et pan, ça y’est! » Elouise a obtenu deux millions, certains 500 dollars et la plupart n’ont rien eu.
Maintenant, une catégorie de gens qui ont appris de Carrie Dann sont les Premières Nations du Canada. Quand le gouvernement Canadien a fait passer la loi C-45, qui cassait tous les traités, les Autochtones ont non seulement déclenché leurs actions Idle No More, mais ils sont aussi allés directement aux Nations Unies. Leur argument était le suivant: Nous avons un traité, ce qui constitue un contrat international et si un contrat est rompu, selon la loi, la propriété retourne au propriétaire d’origine. De Carrie Dann, de plus en plus de gens apprennent que des traités ne peuvent qu’être perdus dans un système légal fondé sur la loi coloniale.
Steve Melendez
BIG MOUNTAIN ASSIEGEE, NOUVELLES SAISIES DE BETAIL
Comme en octobre 2014 et au début de l’été 2015, les habitants de Big Mountain ont de nouveau été terrorisés par des Rangers Hopi venus saisir du bétail. Les rares habitants de Big Mountain résistent depuis de décennies à la loi PL 93-531, qui avait décidé de l’attribution de la zone aux Hopis et de la déportation de milliers de Navajos qui y résidaient depuis plusieurs générations. Les derniers résistants sont pour la plupart très âgés.
Les articles et appels suivants ont été publiés en anglais par Censored News.
Christine Prat
Message de NaBahe Keediniihii Katenay
Publié le 5 avril 2016 sur Censored News
5 avril 2016, Old Dams, Big Mountain – Les images ne sont pas assez nettes pour distinguer quels animaux sont saisis, mais ça ressemble beaucoup à des chevaux. Il n’y a pas d’information avec les photos, mais une inscription indique que « quatre bétaillères étaient remplies de bétail. » Sur d’autres photos il semble que des policiers à cheval chassent des chevaux au loin. C’est une invasion d’un territoire Diné traditionnel et de zones de 40 ans de résistance en marche!
Toutes les pistes principales (non goudronnées) dans les zones de résistance Diné ont été réparées récemment, un signe que des opérations de police se préparaient. Ce sont de pures attaques de Hopis ‘progressistes’ (le conseil tribal privé soutenu par les Etats-Unis) contre l’existence des Diné, des tactiques génocidaires pour oblitérer les derniers Dinés de l’histoire de Big Mountain et les anciennes relations culturelles Diné-Hopi. Sous ces terres, il n’y a pas que du charbon, mais aussi ce qu’on appelle gaz de schistes de Mancos (le nom venant de Mancos, dans le Colorado) qui s’entassent sur des centaines de mètres et attireront probablement la fracturation hydraulique quand la dépendance du charbon ne sera plus possible.
Le pire pour la résistance de Big Mountain, à part cela, c’est que les gens pensent « C’est fini. » Mais ça peut s’éteindre demain ou ça peut se rallumer en un instant avec potentiellement, la possibilité d’une rébellion à long terme, multiculturelle et de divers peuples, contre la destruction régionale et mondiale de l’environnement.
Nous n’avons pas encore entendu réclamer les animaux saisis, mais ça vient de se produire aujourd’hui. Il y a environs une semaine, il y avait beaucoup de chevaux dans ce coin. D’habitude, il n’y a que du bétail et les troupeaux de moutons des personnes âgées de cette zone.
NaBahe Keediniihii Katenay, Coordinateur des Diné Sur Place
(crédits photos : Vangie Pedwaydon et Aaron Simonson, Dinés de Big Mountain)
DECLARATION DE LOUISE BENALLY
Déclaration de Louise Benally
Publiée sur Censored News le 6 avril 2016
Nous vous demandons de faire quelque chose. Big Mountain est à nouveau assiégée parce que Peabody Coal est en train de perdre ses revenus du charbon, et exerce des pressions sur le gouvernement tribal afin qu’il attaque son propre peuple. Nous nous sommes opposés à l’exploitation minière depuis 1974, quand la loi PL 93-531 a été adoptée. Maintenant que les compagnies charbonnières s’effondrent, ils essaient de prendre notre seule ressource, c’est-à-dire nos animaux, dont nous nous nourrissons et que nous vendons.
Ils volent nos moyens de subsistance, les enferment dans des enclos et nous font payer beaucoup d’argent et refusent de ramener les animaux chez les gens. Quand les animaux leur sont pris, les gens ne peuvent pas rentrer chez eux. Ils retiennent les animaux pour la rançon, mais nous n’avons pas d’argent, parce que nous n’avons pas d’économie monétaire ici, il n’y a pas de travail à part à la mine de charbon. Nous avons besoin de droits humains et de justice pour l’environnement. C’est un combat pour les droits de l’homme, les Animaux sont de la nourriture. S’ils nous prennent notre nourriture, quel choix nous reste t-il ? Nous appelons le monde entier à nous aider à imposer la pression de l’opinion publique. Demandez à ce que les animaux soient rendus à leurs propriétaires et que ces propriétaires soient autorisés à décider comment ils gèrent leur terre et leurs animaux.
Appelez le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de la Justice, et la Nation Navajo [=gouvernement de la Réserve]. La Nation Navajo refuse d’aider les gens qui résistent ouvertement à la déportation. Personne ne nous soutient parce que nous sommes des résistants. Ça a toujours joué contre nous.
Ils nous harcèlent et terrorisent les gens et quand leurs animaux leur ont été retirés ils ne peuvent jamais revenir à la terre. Ils nous disent que nous vivons ici illégalement. Nous sommes essentiellement des étrangers illégaux. Mais je suis plus vieille que la loi PL 93-531. Je suis née en 1960 et cette loi n’est arrivée qu’en 1974. C’est pourquoi je ne la reconnais pas. J’étais ici avant.
– Louise Benally, LouiseBenally6@gmail.com
COMMUNIQUE des Soutiens Sur Place, daté du 6 avril 2016,
Adressé aux Résistants Diné de Big Mountain à PL 93-531
Contact: Black Mesa Indigenous Support blackmesais@gmail.com
Publié sur Censored News
6 avril 2016 – Big Mountain, Diné Bikeyah: Aujourd’hui 40 à 45 animaux enfermés derrière la palissade d’un bureau de police Indienne dans la Réserve Indienne Hopi. Ils sont retirés à leurs propriétaires Diné (Navajos) à moins qu’ils ne paient plusieurs centaines de dollars par tête, y compris un forfait journalier. Ce bétail a été confisqué le 5 avril dans la partie sud-est de Big Mountain, des terres qui ont été attribuée en 1977 à la Tribu Hopi par le gouvernement des Etats-Unis en dépit de ce qu’historiquement des bergers et fermiers Diné y résidaient. Du personnel du Bureau de Protection des Ressources Naturelles et de l’Application des Lois de la Tribu Hopi, appuyés par des forces de l’ordre de divers services, ont convergé sur ce petit coin de la région actuellement contestée, et qui a connu par le passé des confrontations hostiles. Les forces de l’ordre étaient réparties sur 18 km², armées, pour intimider, de caméras, les mains sur leurs tasers, quelques-uns restaient près de leur véhicule et de leurs fusils d’assaut, les mains sur leurs armes de poing, surveillant la saisie ou enregistrant les rencontres avec des observateurs locaux. Des véhicules tout terrain et quelques cavaliers armés menèrent le bétail vers des enclos situés stratégiquement, pour embarquer le bétail saisi dans de grandes remorques pour bétail. En moins de cinq heures, le terrain couvert de riche et fraîche végétation printanière et de cours d’eau pure était vidé de tout bétail.
[…] Un résistant à la déportation de Big Mountain, qui possède toujours le permis de ses parents pour faire paître le bétail, déclare: « Ce qui a été commis aujourd’hui est illégal. Je n’ai signé aucun accord avec les Etats-Unis concernant de nouvelles politiques ou un statut de résidence, par conséquent, mon bétail ne tombe pas sous le coup d’une juridiction, telle qu’elle a été appliquée ici, aujourd’hui. Nous qui vivons ici en Territoire Diné Souverain vivons dans un état de peur constant et dans l’anxiété quant au sort de nos animaux et nos foyers, et quand de telles saisies de bétail se produisent, ça ne touche pas seulement votre propriété, mais aussi votre état d’esprit. » John s’est rendu au lieu où le bétail avait été enfermé après la confiscation et a vu des veaux séparés de leur mère, des troupeaux mêlés entassés dans de petits enclos, reconnu des marques aux oreilles indiquant que des animaux appartenaient à ses voisins et que les animaux manquaient d’eau.
Si personne ne paie pour que ces animaux soient restitués à leurs propriétaires, le Bureau des Affaires Indiennes ordonnera au service Hopi de mettre aux enchères.
[…] Charbon et gaz de schistes : paragraphe déjà cité plus haut dans le message de NaBahe Keediniihii Katenay
Les habitants affectés, qui ont tous subi pendant des années ces sévères politiques anti-Indiennes, demandent la libération immédiate des animaux confisqués, et qu’aucun paiement pour la restitution ne soit imposé. Il a aussi été répété qu’il s’agit d’un acte de violation grossière des droits de l’homme, en particulier des clauses affirmant les droits à la nourriture et à la sécurité économique, et d’un acte de génocide qui limite ou élimine de force des pratiques culturelles. La subsistance traditionnelle des Diné qui dépend d’un mode de vie pastoral, et l’élevage d’animaux par les Diné sont imbriqués dans la survie culturelle et religieuse.
APPEL DE ‘BLACK MESA INDIGENOUS SUPPORT COLLECTIVE’ DU 7 AVRIL 2016
Black Mesa Indigenous Support Collective blackmesais@gmail.com
7 avril 2016
Publié sur Censored News
Salutations,
Nous écrivons pour informer de nouvelles attaques contre les communautés de Black Mesa sous forme de saisies de bétail.
Un résistant de Big Mountain dont plusieurs animaux ont été saisis au cours de cette dernière attaque dit:
« Ils demandent 435 dollars par vache et par jour et ils comptent même les veaux de moins d’un mois. On ne leur donne pas de foin.
Ils rabattent les animaux et des vaches sont séparées de leurs veaux et laissées sur place. Arrêtez de faire souffrir les animaux.
Dites-le aux Rangers Hopi. Arrêtez le harcèlement. Qu’en est-il de nos droits humains ? Nos animaux ont aussi besoin de droits. Ils ne doivent pas être coincés et maltraités. Arrêtez de séparer les veaux de leurs mères.
Mes animaux sont ici depuis plusieurs générations. Ils ont dit qu’ils cherchaient des contrevenants mais ces animaux ne sont pas des contrevenants, ils ont toujours été ici » – Un résistant de Big Mountain (qu’ils qualifient de contrevenant
Louise Benally, de Big Mountain, a fait une déclaration
[…] Voir ci-dessus
AGISSEZ :
Venez à Black Mesa comme observateur des droits de l’homme et berger. Aidez à documenter et faire connaître le harcèlement dont sont victimes les membres de la communauté confrontés à la confiscation de bétail. Prenez contact avec blackmesais@gmail.com pour avoir des détails sur l’observation des droits de l’homme. Voir www.supportblackmesa.org pour plus d’informations.
DONS :
Vous pouvez donner au fond pour les saisies sur Black Mesa (précisez Black Mesa Impoundments dans la rubrique ‘Désignation’) http://supportblackmesa.org/donate/
NUMEROS à appeler pour demander la fin des saisies :
Superintendant du BIA Wendel Honanie (00 1) 928-738-2228
Hopi Rangers Clayton Honyumptewa (00 1) 928-734-3601
Le Président de la Nation Navajo Russell Begaye (00 1) 928-871-6352/6353
Le Ministère de l’Intérieur (00 1) 602-379-6600
Samedi 2 avril, de nombreux Navajos et autres manifestants ont protesté et organisé une veillée à Winslow pour Loreal Tsinijini, une jeune Navajo tuée de cinq balles par un policier. Mardi 5, une veillée a été organisée à Paris à l’initiative d’Idle No More France. A Nantes, une bougie et un tambour Mohawk ont rendu hommage à Loreal.
Le samedi à Winslow, les Autochtones étaient nombreux à la veillée en hommage à Loreal, qui devait se tenir devant le commissariat de police de Winslow. Des membres de la famille de Loreal ont prononcé de nombreux discours. Klee Benally, présent à la veillée a déclaré que « c’était impressionnant de voir tant de gens si profondément contre le racisme et la violence policière. Indépendamment des organisations et des politiciens, c’était clair que le pouvoir était au peuple. » Il y a cependant eu quelques problèmes avec des flics qui auraient voulu que les gens se tiennent dans une ‘zone approuvée’, arguant que leur présence en dehors de cette zone était ‘préjudiciable pour le tourisme’. Un commerçant avait appelé les flics. Klee Benally: « Apparemment, c’était une menace pour le capitalisme et la suprématie blanche. Un commerçant raciste les [les manifestants] a d’abord affronté puis a appelé les flics. Tout comme lui, ils étaient perturbés du fait que les protestataires avaient quitté la zone permise et ‘nuisaient au tourisme’. » Finalement, les flics ont dû laisser tomber vu la détermination des gens qu’ils avaient voulu intimider.
Entretemps, le flic tueur a été identifié. Il avait déjà fait l’objet de sanctions disciplinaires pour des actes illégaux. Il semble aussi qu’il appartienne à un mouvement d’extrême droite raciste, en tous cas, il porte le t-shirt.
Klee Benally a rappelé que le plus important maintenant était d’aider la famille de Loreal.
Pour les dons: www.gofundme.com/loreal
Le mardi 5 avril, une veillée a eu lieu à Paris à l’initiative de membres d’Idle No More France.
VIOLENCE POLICIERE, COLONIALISME, ET JUSTICE POUR LOREAL, JEUNE FEMME NAVAJO TUEE PAR LA POLICE
Commentaire de Klee Benally
sur Indigenous Action Media
30 mars 2016
Traduction Christine Prat
D’après la base de données du Guardian intitulée ‘The Counted, People killed by police in the US’, 1403 personnes ont perdu la vie du fait du terrorisme policier aux Etats-Unis depuis 2015.
Cependant, nous ne parlons pas ici de quelques ‘mauvais’ flics, c’est tout le système qui est pourri jusqu’au trognon. Cette réalité nous a touchés près de chez nous, dimanche dernier, quand une jeune femme Diné de 27 ans, Loreal Juana Barnell Tsinijini a été abattue par un officier de police de Winslow, en Arizona, qui, parait-il, réagissait à un acte de vol à l’étalage. Apparemment, le fonctionnaire s’est senti menacé parce qu’elle avait des ciseaux.
53 personnes ont été tuées par des flics en Arizona depuis 2015. Personne n’a été tué avec des ciseaux.
La violence policière est enracinée dans le système de suprématie blanche, d’hétéro patriarcat, de capitalisme et de colonialisme. D’après le Professeur Victor E. Kappeler, de l’Université de l’Est du Kentucky, « Les colons de Nouvelle-Angleterre ont nommé des agents de police Indiens pour surveiller les Autochtones (National Constable Association, 1995), la police de St. Louis a été fondée pour protéger des Autochtones les résidents de cette ville sur la frontière*, et beaucoup de services de police du sud ont fondé des patrouilles d’esclaves. En 1704, la colonie de Caroline a créé la première patrouille d’esclaves du pays. Les patrouilles d’esclaves aidaient à maintenir l’ordre économique et assistaient les riches propriétaires terriens pour retrouver et punir des esclaves, qui étaient vus essentiellement comme propriété. »
D’après un recensement de 2010, plus de 25% des 10 000 habitants de Winslow sont Autochtones. Bien que Winslow soit considérée comme une ville ‘frontière’ de la Nation Navajo, comme Farmington, Nouveau-Mexique, Durango, Colorado, et plus près, Flagstaff, ce sont des territoires volés imprégnés d’un héritage de violence coloniale et de guerre de classes, qui retentissent encore des effets d’un traumatisme historique et d’une série de désordres sociaux (c.à.d. la pauvreté) qui y sont associés et affectent les relations de pouvoir jusqu’à nos jours. La Ville de Flagstaff, qui a approuvé la profanation des Pics San Francisco (sacrés pour plus de 13 Nations Autochtones), fait arrêter en moyenne plus de 3000 Autochtones par an, alors que seulement 7000 se considèrent comme habitants de Flagstaff. Des arrestations disproportionnées dues au profilage racial ne sont pas l’exception, on peut s’y attendre dans des environnements tellement hostiles.
Des petits changements sporadiques dans le fonctionnement de la police, tels que le port d’appareils photo, des stages de sensibilisation culturelle, et des armes soi-disant ‘non-mortelles’, ne montrent pas de changement significatif dans le pouvoir qu’ont les flics de tuer des gens qui ne constituent pas une menace importante (ce qui ne veut pas dire qu’il est légitime que les flics tuent des gens armés). A moins, bien sûr, d’admettre qu’une peau brune ou noire soit un facteur de ce qui constitue une ‘menace’.
D’après le Centre pour la Justice Juvénile et Criminelle, « le groupe racial le plus susceptible d’être tué par les forces de l’ordre est constitué par les Autochtones, suivis par les Afro-Américains, les Latinos, les Blancs et les Asiatiques. » Ceci n’a pas pour but d’affirmer que l’oppression des Peuples Autochtones est plus grave, mais d’identifier nos luttes communes pour nous assurer qu’il n’y ait plus jamais de Sarah Lee Circle Bear, Corey Kanosh, Paul Castaway, Allen Locke, Mahivist Goodblanket, John Williams, ou Loreal Tsinijini et de montrer que l’incessant terrorisme policier auquel nos communautés sont confrontées a son origine dans les mêmes systèmes d’oppression.
Ce qui veut dire aussi que nous devons joindre nos luttes au-delà des mots-dièse comme #NativeLivesMatter, comme le fait remarquer Sabah sur muslimgirl.com, « #BlackLivesMatter représente tout un mouvement et son histoire. Ce n’est pas ‘juste’ un mot-dièse, c’est un cri d’indignation puissant, né d’une injustice raciale ressentie par un peuple. Ça ne peut pas, et ne devrait pas, être remodelé pour s’adapter à la lutte d’un autre peuple. Et la solidarité, si importante qu’elle soit (en fait, essentielle), n’implique jamais de coopter un autre mouvement. »
Après tout, #BlackLivesMatter & #NativeLivesMatter signifient tous deux mettre un terme à la violence policière. (Voir la magnifique déclaration d’Alicia Garza [en anglais] sur ce pourquoi #alllivesmatter pose problème.)
Au-delà de plaidoyers pour qu’un système enraciné dans le génocide et l’esclavage reconnaisse que nos vies comptent, nos communautés et nos mouvements peuvent apprendre mutuellement de leurs luttes et construire ensemble des solutions durables pour nous défendre, défendre nos voisins, nos territoires, et résoudre nos problèmes par des moyens plus justes et plus sains.
#NativeJusticeNow #JusticeForLoreal #smashthepolicestate #powertothepeople
*Ici, ‘frontière’ désigne la limite des Territoires Autochtones, donc maintenant celle des Réserves. Rien à voir avec la ‘Frontière US/Mexique’ qui pose aussi beaucoup de problèmes.
Pour aider la famille de Loreal : www.gofundme.com/loreal
Transmis par Joye Braun
Le 28 mars 2016
Publié par Censored News le 29 mars
Traduction Christine Prat, Nederlands door Alice Holemans
Contacts du Camp Spirituel avec la presse :
Medias contact : Dakota Kidder, rsrtgrassroots@gmail.com, tél. : (00 1) 701-329-9311
Tribu Sioux de Standing Rock, Bureau Tribal de la Préservation Historique Section 106, La Donna, Bravebull Allard, (00 1) 701-854-8645
Tribal Citizens Rise Up Against Bakken Oil Pipeline (Les Citoyens Tribaux se Mobilisent Contre le Pipeline Pétrolier de Bakken)
Chevauchée et Camp Spirituel auront lieu le long du trajet proposé pour le Pipeline d’Accès du Dakota
Cannonball, Dakota du Sud – Le 1er avril 2016, des citoyens tribaux de la Nation Lakota de Standing Rock et des alliés Lakota, Nakota, et Dakota, organiseront une chevauchée sous le nom de « Chante tin’sa kinanzi Po » pour célébrer la création du Camp Spirituel qui doit être érigé le long du projet de trajet pour le pipeline pétrolier de Bakken, (branche d’) Accès à partir du Dakota. Ce camp sera appelé Iŋyaŋ Wakȟáŋaǧapi Othí, qu’on peut traduire par Rocher Sacré, le nom d’origine de la région de Cannonball. Le Camp Spirituel a pour but d’empêcher le pipeline d’Accès du Dakota, et de faire prendre conscience des dangers que comportent les fuites de pipelines et de la nécessité de protéger les ressources d’eau de la Rivière Missouri.
Chante tin’sa kinanzi Po est un groupe de base qui à propos de sa mission cite le Chef Sitting Bull: « Ils exigent notre Mère, la Terre, pour leurs propres fins, et érigent des clôtures pour maintenir leurs voisins à l’écart, et La mutiler avec leurs constructions et leur rejet. » Son mode de vie est notre mode de vie – nous opposer au Pipeline d’Accès du Dakota est notre devoir.
Groupe : Chante tin’sa kinanzi Po, signifie Résistez avec un Cœur Fort !
Le Nom du Camp Spirituel: Iŋyaŋ Wakȟáŋaǧapi Othí signifie à peu près Camp du Rocher Sacré,
Les deux sont en Lakota.
Le Pipeline Accès Dakota (Dakota Access Pipeline – DAPL), qui appartient à Energy Transfer Partners, L.P., projette de transporter 450 000 barils par jour de pétrole brut de Bakken, des territoires du Dakota du Nord à Patoka, Illinois. Les menaces que ce pipeline fait peser sur l’environnement, la santé humaine et les Droits de l’homme sont les mêmes que celles posées par le Keystone XL. Parce que le DAPL traversera la Nappe Aquifère Ogallala (une des plus grandes nappes aquifères du monde) et passera deux fois sous la Rivière Missouri (la plus longue rivière des Etats-Unis), une pollution possible de ces sources d’eau fait de ce pipeline un danger national. La construction de l’Accès Dakota menacera tout, de l’agriculture et l’eau potable à des écosystèmes entiers, et la vie sauvage et les ressources en vivres autour du Missouri. La nidification des aigles chauves et des pluviers siffleurs, tout comme la qualité du riz sauvage et des plantes médicinales telles que l’acore ne sont que quelques unes des espèces menacées de cette région.
Nous en appelons à tous ceux qui sont avec nous contre cette menace sur notre santé, notre culture et notre souveraineté. Nous demandons à tous ceux qui vivent sur ou près de la Rivière Missouri et ses affluents, tous ceux qui font de l’agriculture ou de l’élevage dans la région et à tous ceux qui se préoccupent de l’air pur et de l’eau potable de nous soutenir contre le Pipeline d’Accès du Dakota !
CITATIONS :
Waniya Locke (Ahtna Dene, Dakota, Lakota, Anishinaabe), descendante de gens de Standing Rock déclare : « Nous n’avons pas besoin de pétrole pour vivre, mais nous avons besoin d’eau, et l’eau est un Droit de l’Homme, pas un privilège. »
Virgil Taken Alive, de Standing Rock déclare : «De toutes les atrocités auxquelles nous avons été confrontés en tant qu’Amérindiens et avons surmontées, c’en est une qui ne nous touche pas que nous, mais toute l’humanité. La Terre est Notre Mère. Nous devons La protéger. »
Joye Braun, organisatrice dans la Réserve Sioux de Cheyenne River déclare : « Les dangers imposés par l’avidité des grandes compagnies pétrolières aux gens qui vivent le long de la Rivière Missouri sont incroyables. Si ce pipeline casse, comme il arrive à la grande majorité des pipelines, plus de la moitié de l’eau potable du Dakota du Sud sera touchée. Comment l’agrément de ce projet peut-il être favorable aux gens, à l’agriculture, au bétail? Il faut qu’il soit bloqué. Les gens des quatre bandes de Cheyenne River sont avec notre nation sœur dans ce combat et nous appelons tous les Oceti Sakowin ou Conseil des Sept Feux à faire de même avec nos alliés, Autochtones et non-Autochtones qui s’opposent à ce pipeline. »
Paula Antonie, Présidente de Protéger les Gens, citoyenne de la tribu Sioux de Rosebud, dit :
« Le DAPL (Pipeline) est une menace pour notre peuple, et pour des régions importantes culturellement et historiquement. Nous serons aux côtés de nos parents Hunkpapa pour nous défendre contre tous les risques importants pour l’environnement, la santé publique et la sécurité dans nos territoires des Traités. »
Dallas Goldtooth, organisateur de la campagne ‘Laissez-les dans le Sol’ pour le Réseau Environnemental Indigène [IEN : Indigenous Environmental Network] a déclaré : « Ce pipeline de Bakken n’est pas différent du Keystone XL. Il menace les eaux sacrées du Missouri, il menace les eaux vitales de la nappe aquifère Ogallala, il utilise l’expropriation pour réduire les droits des agriculteurs et des éleveurs, et il essaie d’enfermer notre pays dans une dépendance plus grande des carburants fossiles alors que nous envisageons justement une transition nécessaire vers l’énergie renouvelable. Nous devons laisser ce pétrole dans le sol, pour le bien des générations futures. »
En mars 2014, Joye Braun, handicapée, a bloqué avec son fauteuil roulant un méga-transport de pétrole polluant. Voir l’article en anglais sur Censored News. Le 28 août 2014, elle a appris que deux camions transportant de l’eau polluée résultant de la fracturation hydraulique étaient stationnés au Motel de Cheyenne River, à Eagle Butte, dans le Dakota du Sud, dans la Réserve Sioux de Cheyenne River. Elle a dit aux chauffeurs que la police tribale avait été informée et que la présence de leurs camions – surtout de leur chargement – violait les Résolutions Tribales de Cheyenne River, qui spécifiaient que tous ces transports liés au pétrole polluant seraient renvoyés d’où ils venaient.
La police Sioux a répondu à Joye Braun que le mémorandum du Président Tribal Keckler « avait force de loi », que les camions « n’étaient pas ce qu’ils pensaient » et que « vous, les gens, devaient arrêter de harceler les chauffeurs. »
Joye Braun a fait savoir à l’officier en charge qu’il s’agissait de déchets de fracturation [très toxiques, dans pratiquement toutes les activités minières, à l’heure actuelle, il y a emploi d’arsenic, d’autres métaux lourds, et de produits radioactifs – NdT].
Les chauffeurs de camions ont prétendu s’être sentis menacés quand Joye a lancé un appel à des supporters (de son fauteuil roulant).
C’est à ce moment que Joye fut arrêtée. Elle a passé la nuit dans un centre de détention et a été accusée de fausse alerte, de conspiration criminelle, d’obstruction à la justice, de nuisance publique, de trouble à l’ordre publique et harcèlement, de n’avoir pas mis ses phares en code et de vol par tromperie.
Christine Prat, d’après l’article d’Indigenous Resistance publié sur Censored News.
LOUISE BENALLY: ‘L’AGENCE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (EPA) NIE LE DESASTRE CAUSE AUX NAVAJOS PAR L’EXTRACTION MINIERE’
Lettre de Louise Benally (Diné, de Big Mountain) à l’Agence de Protection de l’Environnement fédérale.
Publiée sur Censored News, Nederlands
Vendredi 18 mars 2016
Traduction Christine Prat
Photos Christine Prat*
Hello Reyes [responsable de l’EPA- NdT],
J’appartiens à la Nation Navajo et j’y ai vécu toute ma vie, et nos ressources ont été polluées par l’extraction de Charbon dans la région de Black Mesa, par l’Uranium dans les régions du Nouveau-Mexique et certaines régions en Arizona l’ont été également par le Pétrole et le Gaz, et dans les régions de notre Réserve au Nouveau-Mexique et en Utah, et l’EPA n’a rien fait pour nous aider, et pourquoi ? Nous exigeons pour ces sites qui en ont tant besoin, un plan de décontamination à mettre en route le plus vite possible. Nous sommes toujours très inquiets à propos de ces problèmes environnementaux qui ont touché les terres de la Réserve depuis les années 1940 jusqu’à aujourd’hui. Nous exigeons que des Politiques de Justice Environnementale soient appliquées à nos Terres et nous exigeons que tout exploitant de carburant fossile soit déclaré responsable et doive rendre des comptes.
Merci, Louise Benally
Carte de la Réserve Navajo: Big Mountain en rouge, mine de Peabody en noir, Church Rock dans la réserve Navajo juste au-dessus de Gallup, Blue Gap à l’est de la réserve Hopi
Photo 1: Louise Benally chez elle à Big Mountain, septembre 2015
Photo 2: Mine de Peabody Coal, septembre 2012 (Peabody est actuellement en faillite, cependant, il est fort probable qu’une autre compagnie reprendra l’affaire)
Photo 3: Church Rock, Nouveau-Mexique, Réserve Navajo, site du plus grave accident nucléaire de l’histoire des Etats-Unis
Photo 4: Blue Gap, Arizona, Réserve Navajo, eau radioactive