N’oubliez jamais le 11 septembre 1609
Henry Hudson envahit le Lenapehoking
N’OUBLIEZ JAMAIS LE 11 SEPTEMBRE 1609
#anticolonial #neverforget #indigenousresistance
Publié par Indigenous Action Media
“Une Sorte de Monstre de la Mer”
Extrait de Penhawitz and Wampage and the
Seventeenth Century World They Dominated
Par Anne-Marie Cantwell
Traduction Christine Prat
Selon la tradition orale, quand les Munsee (ou Delaware – NdT) ont vu un navire européen dans leurs eaux, ils se sont demandé si c’était “une sorte de monstre de la mer” (Jameson 1909:293; voir aussi Heckewelder 1841). A bien des égards, ils ont bien pu avoir raison. Ce “monstre” se réfère, avec quasi-certitude, au Halve Maen, le navire avec lequel Henry Hudson est entré dans le port de New York en 1609. Ce voyage fut marqué par des échanges de marchandises et de violence, présageant le commerce et le bain de sang du siècle à venir. On s’est vite aperçu que la région offrait un potentiel pour le commerce des fourrures et des marchands Hollandais ont bientôt suivi Hudson dans le Lenapehoking. Dans les années 1620, la Compagnie Néerlandaise des Indes Occidentales acquit le monopole du commerce dans la nouvelle colonie de Nieuw Nederland (Nouveaux Pays-Bas) et le “monstre de la mer” commença à s’installer dans le Lenapehoking. Bien que les détails de la première colonisation européenne de ce qui deviendrait la ville de New York aient été perdus (Jacobs 2005:42), il semble qu’en gros, en 1624 (ou 1623) la Compagnie ait envoyé un petit groupe de gens pour revendiquer les Nouveaux Pays-Bas. Des membres de ce groupe furent laissés sur ce qui est maintenant Governors Island, dans le Port de New York, l’un des plus beaux ports naturels d’Amérique du Nord.
Note: L’île de Manhattan s’est d’abord appelée Nieuw Amsterdam, celle de Brooklyn, Breukelen – nom d’une petite ville des Pays-Bas. Lorsque les Puritains néerlandais ont vendu leurs possessions aux Anglais, Breukelen a été prononcé ‘Brooklyn’ et les cinq îles appelées New York.
Bande Annonce sous-titrée en français:
‘POWER LINES’ A OBTENU DEUX PRIX AU FESTIVAL DU FILM AMERINDIEN DE SAN FRANCISCO! ET UN AUTRE AU FESTIVAL DE DURANGO!
DURANGO, MARS 2017
SAN FRANCISCO, NOVEMBRE 2016
Le film a été montré durant le festival, le 8 novembre 2016.
Il a obtenu le prix du meilleur film, et KAYLA DAILEY a obtenu le prix du meilleur second rôle féminin.
La Première avait eu lieu à Flagstaff, Arizona, le 21 mai 2016. (Voir plus bas).
La deuxième projection a eu lieu le 31 juillet, à la Comedia, à Montreuil, en Première française, européenne et internationale.
Le film est également passé le 20 août à Santa Fe (Nouveau-Mexique), le 13 octobre à Kayenta (Nation Navajo, Arizona), et le 15 novembre à Tsaïle (Nation Navajo).
Power Lines: La Premiere!
Samedi 21 mai 2016
7:30pm – $11
Orpheum Theatre
15 W Aspen Ave, Flagstaff, Arizona 86001
Avec discussion, Poésie et Musique!
PREMIERE DE POWER LINES SAMEDI 21 MAI A FLAGSTAFF, ARIZONA
Le film de Klee Benally ‘Power Lines’ est passé en Première à l’Orpheum Theater, à Flagstaff, Arizona, samedi 21 mai 2016.
Klee a écrit, le 22 mai :
Débordant de gratitude pour tous ceux qui sont venus pour soutenir la première du film Power Lines, #powerlinesmovie , hier soir! Et plus spécialement pour la merveilleuse équipe technique et les acteurs qui ont rendu ce film possible. Remerciements aux gens d’Outta Your Backpack Media pour avoir maintenu la pression, à mon extraordinaire compagne @pinonblossom, et à l’indomptable @rolannnddd. Je pense que la moitié de la salle était remplie par des Benally 😉 ahe’hee la !
Mise à jour du 16 mai 2016 (article publié sur Indigenous Action Media)
[… Annonce de la Première …] Une partie de la recette des projections ira directement aux familles de Black Mesa touchées par les récentes confiscations de bétail.
Halee (Nezbahe Ragdoll) est une réfugiée Diné déplacée [de Big Mountain] de 16 ans qui se sert de la poésie pour s’évader de son passé et de son présent douloureux. Quand le père violent (Tony Skrelunas) de Halee dépasse les bornes, sa meilleure amie Selma (Kayla Dailey) l’aide à fuguer. Leur voyage au pays d’origine de Halee connaît un coup de théâtre lorsqu’elle découvre que son père lui a caché un secret qui a le pouvoir de changer sa vie pour toujours.
Power Lines a été écrit, mis en scène, dirigé et monté par Klee Benally et filmé grâce aux talents des mentors d’Outta Your Backpack Media (OYBM), Shelby Ray, Steven Toya esq., Hillary Abe, et Keemara Bahe. OYBM est une association à but non-lucratif de Flagstaff qui propose des ateliers de tournage de films gratuits pour la jeunesse Autochtone. Le film a été fait avec des acteurs locaux, de Flagstaff, Nezbahe Ragdoll, Kayla Daily, Tony Skrelunas, Belinda Ayze, Sam Minkler, et avec de la poésie de Rowie Shebala et Layla June Johnston.
Power Lines a été filmé en partie à Las Vegas et dans tout le nord de l’Arizona, avec un budget limité, qui a été atteint grâce aux dons par Internet.
« Les effets sociaux de la déportation forcée de Black Mesa sur la Nation Diné n’ont jamais été traités dans un film de fiction jusqu’à maintenant. » dit le réalisateur Klee Benally, « Je voulais partager une fiction centrée sur les impacts sociaux et culturels qui sont souvent laissés de côté. »
- Benally a produit des documentaires, entre autres le film couronné par un prix, « The Snowbowl Effect », qui traite de la profanation des San Francisco Peaks, sacrés pour plus de 13 Nations Autochtones, par une station de ski. Power Lines est son premier film de fiction.
« Travailler sur une fiction est libérateur, mais aussi un incroyable défi. » dit K. Benally, « Notre équipe de production a travaillé dur pour arriver à mélanger la justice dans les médias au punk rock et à une forte éthique d’indépendance et de ‘tout faire soi-même’. Cette histoire et la réalisation du film est à la fois collective et un trajet politique, et j’espère qu’elle sera perçue comme distrayante, provocante et poussant à l’action. »
Pour plus d’infos sur le film, voir plus bas. En anglais voir www.powerlinesmovie.com
*****
Production: Indigenous Action Media, Outta Your Backpack Media
Distribution: Nezbahe Ragdoll, Kayla Daily, Tony Skrelunas, Belinda Ayze, Sam Minkler
Réalisateur-scénarist, montage, musique: Klee Benally
Production : Princess Benally, Crystal Zevon
Cameramen/women: Shelby Ray, Hillary Abe, Steven Toya esq., Klee Benally, Taylor Hall
Preneur de son: Steven Toya, esq.
Assistant de production, conception des décors, ravitaillement : Roland Begay
Durée : 75 minutes (A l’attention des parents: il y a des mots crus)
LE FILM ‘POWER LINES’: PREMIERE LE 21 MAI, A FLAGSTAFF!
Ya’at’eeh,
Il y a beaucoup trop longtemps que je n’ai pas mis de mises à jour sur mon site, donc je vous en donne quelques unes rapidement. (Si vous voulez vraiment savoir tout ce que je fais à temps, voir [en anglais] www.indigenousaction.org ou www.chrisp.lautre.net/wpblog, en français et ma page Facebook).
Mon film Power Lines est quasiment prêt à sortir! Nous pensons que la Première aura lieu en mai (oui, c’est le mois qui vient)! Je sais, ça fait un an de retard, pour le dire brièvement, j’avais au départ réservé du temps pour travailler au film l’an dernier et je pensais que j’allais être très occupé avec d’autres projets et campagnes. Mais en plus, je n’avais pas vraiment compté que ça prendrait tant de temps pour écrire et enregistrer la bande son, pour le montage et la correction de la couleur… donc, voilà, ça a été un peu désordonné. Mais la bande son nous a procuré beaucoup de plaisir, et je sais que ça vous plaira. J’ai même épousseté mes guitares électriques pour quelques morceaux qui arrachent pas mal.
Nous annoncerons la Première bientôt [le 21 mai, donc – NdT] et ferons une tournée avec le film!
*********************************
Mes autres activités pendant ce temps:
Une œuvre intitulée « Tirer sur Christophe Colomb ». Bientôt disponible en grand format, à commander! 🙂
L’un des projets dans lesquels j’ai été impliqué était le projet de Collaboration pour la Confluence au Musée Heard (voir en anglais, en français). J’ai été amené à travailler avec une mentor formidable, Shaandiin
Yazzie, et nous avons fait une courte vidéo, et, à grande échelle, des collages, t-shirts, logos, stickers, et une poupée, dans le cadre d’une campagne pour mettre fin à l’exploitation de la culture des Peuples Autochtones. J’ai aussi eu l’occasion de montrer quelques unes de mes productions artistiques. Je remercie infiniment Jaclyn Roessel (www.grownupnavajo.com ) pour avoir organisé cette collaboration!
J’ai aussi beaucoup travaillé avec l’organisation Clean Up The Mines! qui fait campagne pour la décontamination de plus de 15000 mines d’uranium abandonnées dans tous les soi-disant Etats-Unis. L’an dernier, nous avons participé à plusieurs actions visant à éveiller la conscience du problème, et cette année, j’ai organisé une délégation d’Autochtones qui s’est rendue à Washington D.C. Beaucoup de café, le manque de sommeil et des amis formidables ont rendu l’entreprise extrêmement efficace (malgré une petite tempête de neige qui a posé des problèmes). Pour en savoir plus, voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=3197 . Et j’ai fait aussi une présentation à Los Angeles pendant tout ce cirque…
Un autre projet auquel j’ai travaillé avec un groupe de gens, a été de restructurer Táala Hooghan Infoshop, de réorganiser, nettoyer, et de nous occuper de nos proches à la rue. Nous avons reçu une quantité incroyable de dons et avons distribué des produits de base absolument nécessaires à nos proches qui avaient été littéralement laissés dehors dans le froid. Nous avons vraiment besoin de dons pour continuer cette action et maintenir l’existence d’Outta Your Backpack Media! Vous pouvez envoyer vos dons à: www.indigenousaction.org/donate/
Pour des dons déductibles des impôts ou des dons importants (nous avons aussi acheté un bâtiment!) ou pour les donateurs/subventions: www.oybm.org/donate/
Un groupe de gens de Flagstaff ont aussi beaucoup travaillé pour dénoncer la célébration colonialiste du génocide connu sous le nom de Jour de Christophe KKKolomb. Avec le soutien de la conseillère municipale Eva Putzova, nous avons obtenu que le Conseil Municipal approuve le processus qui consiste aussi à chercher des contributions directes et des solutions à une série de problèmes qui affectent la Communauté Autochtone locale.
En plus, je travaille avec un groupe de mauvais sujets qui ont formé un collectif artistique autour d’une œuvre intitulée « Tirer sur Christophe Colomb » http://indigenouscycles.tumblr.com/shootingcolumbus . C’est une production multimédia qui ira en première l’année prochaine en territoire Tohono O’odham occupé (Chuckson/Tucson).
J’ai aussi participé au soutien médiatique et au design pour une série de campagnes, comme www.protectmedicinelake.org, www.doodafracking.org/, www.protectthepeaks.org, et quelques autres.
Tout cela (et bien plus) m’a tenu terriblement occupé, au point que j’ai perdu le fil des commandes (beaucoup ont été dirigées vers le dossier spam, en plus!). Je m’occuperai sans aucun doute de vos commandes, si vous avez un avis de commande en attente, veuillez s’il vous plait patienter, vu que tous les t-shirts sont sérigraphiés à la main par notre équipe de Táala Hooghan. Les commandes de t-shirts de ce site (http://kleebenally.com/ ) et de http://design.indigenousaction.org/ sont destinées à soutenir toutes ces actions!
[…]
Il y aura encore d’autres actions (entre autres une tournée européenne cet été), consultez ma page Facebook ou Instagram @kleebenally https://www.instagram.com/kleebenally/ pour cela et le reste. J’organiserai bientôt la Première de Power Lines, donc restez branchés!
Ahe’hee’,
Klee
****************************************
LE FILM
Power Lines est une histoire à connotation politique du passage à l’adolescence d’une jeune poétesse Diné (Navajo) qui fugue et trouve son véritable foyer.
Flagstaff, Arizona, United States Film
Produit par Indigenous Action Media en association avec Outta Your Backpack Media .
Halee est une réfugiée Diné de 16 ans, victime de la déportation des Navajo de Black Mesa, qui se sert d’une poésie féroce pour échapper à son passé et son présent douloureux.
Lorsque le père violent et incestueux de Halee dépasse les bornes, sa meilleure amie l’aide à s’enfuir. Leur voyage vers le pays d’origine de Halee connaît un rebondissement lorsqu’elle découvre que son père a gardé un secret qui a le pouvoir de changer la vie de Halee pour toujours.
L’équipe du film, et les acteurs
MERCI A TOUS CEUX D’ENTRE VOUS QUI ONT CONTRIBUE A RENDRE CE FILM POSSIBLE!
A PROPOS DE KLEE BENALLY
Quelques mots à mon sujet et sur les circonstances entourant l’histoire :
Je suis né au cœur d’un conflit territorial et politique créé par les intérêts des grandes compagnies pour accéder au charbon sous la terre natale de ma famille à Black Mesa, Arizona.
En 1974, le Congrès des Etats-Unis a adopté le projet de loi PL93-531, également connu comme « Loi de Déplacement », obligeant plus de 20000 Diné (Navajo) à quitter leur terre ancestrale.
Pendant 20 ans, j’ai fait des tournées internationale avec le groupe Blackfire, un groupe punk-rock politisé qui a obtenu plusieurs prix, et que j’avais fondé avec mon frère et ma sœur.
Nous avions fondé Blackfire comme un moyen créatif de transformer notre propre colère suscitée par le fait d’avoir été témoins de ce que notre famille avait été disloquée par la déportation forcée. Nous utilisions la musique comme outil de changement social. Je considère ce film comme un prolongement de ce travail.
En tant que bénévole pour Indigenous Action Media depuis 2001, j’ai réalisé des documentaires politiques, entre autres le film couronné par des prix, « The Snowbowl Effect ». J’ai aussi produit des court-métrages, des vidéos de musique et fais partie de l’encadrement d’Outta Your Backpack Media (OYBM), un projet pour la jeunesse Autochtone que j’avais aidé à fonder en 2004 et où je continue à travailler comme bénévole. Au total, j’ai aidé à produire plus de 60 court-métrages par l’intermédiaire d’OYBM.
Les effets de la déportation forcée et de l’extraction de charbon sur Black Mesa, entre autres le traumatisme historique et le colonialisme, n’ont jamais été traités sous forme de fiction jusqu’à maintenant. Mon intention est que ce projet ait un effet profond et durable sur les jeunes Autochtones affectés par cette crise, et aussi sur un public beaucoup plus large.
LES AMERINDIENS SONT VISES DANS LE NEVADA ET LES VILLES PROCHES DES RESERVES PAR DES GROUPES DE HAINE
DANS LA SERIE DE CENSORED NEWS ‘RACISME EN AMERIQUE’
Par John Redhouse, Diné
Publié par Censored News
19 août 2017
Traduction Christine Prat
Quand je vivais et travaillais à Reno, à la fin des années 70 et au début des années 80, j’ai eu l’honneur de rencontrer beaucoup de grands dirigeants Autochtones du Nevada qui combattaient pour leur souveraineté tribale, le traité, la terre, l’eau et les droits de l’homme. Un de ces dirigeants était James “Buddy” Vidovich, le Président d’alors de la Tribu Paiute de Pyramid Lake.
Au cours d’une discussion sur la montée récente de l’anti-Indianisme dans le nord du Nevada et du racisme des villes proches de la réserve, Buddy dit qu’il y avait un groupe de haine blanc près de Fernley qui s’appelait “S.O.A.P.” pour “Stomp Out All Paiutes”, “Eliminez Tous les Paiutes”. L’utilisation délibérée du mot “SOAP” [savon] se référait clairement à la purification ethnique de la nation tribale entière.
Tout comme Farmington [Nouveau-Mexique] et d’autres villes racistes proches de réserves en Amérique Autochtone, le schéma des crimes de haine blancs contre rouges, dans le soi-disant Etat d’Argent (en fait c’est l’argent de la Nation Washoe qui a été volé à partir de 1859, au cours de l’invasion de mineurs blancs, dans le cadre de leur “découverte” du Comstock Lode), a sa propre histoire et son propre héritage.
Les premiers crimes de haine, motivés par le racisme, commis par des blancs contre des membres de la Tribu Paiute de Pyramid Lake, se sont heurtés à une forte résistance tribale et ont conduit à la Guerre de Pyramid Lake de 1860, un évènement qui est toujours commémoré par la tribu des Paiutes du nord, au cours de leur période de fêtes traditionnelles. Voir le lien sur Censored News de 2016 pour plus d’informations.
Et tout comme Farmington [près de la réserve Navajo], Fernley et d’autres colonies de peuplement racistes qui infestent nos territoires d’origine, continuent les guerres, car nous savons que la haine et la violence raciales contre notre peuple sont intergénérationnelles. Et donc notre résistance doit aussi être intergénérationnelle et continuer.
Les crimes de haine sont une forme de terrorisme domestique. Les terroristes blancs (aka Fils de SOAP) étaient derrière l’attaque de 2011, contre le membre de la tribu Johnny Bonta et sa famille à Fernley. Voir Censored News de 2011, pour plus d’informations.
D’autres terroristes blancs, faisant partie d’un cercle plus large de crime de haine, étaient derrière l’Incident de l’Arche de Reno, l’an dernier. Voir Censored News pour plus d’informations.
Sur le racisme à Reno et dans le Nevada, le membre de la tribu Paiute de Pyramid Lake, dirigeant de la communauté Indienne de Reno-Sparks, et membre de la Commission des Droits Civiques des Etats-Unis, Arlan Melendez dit ceci: “Le Nevada a toujours été connu comme le “Mississippi de l’Ouest” pour son racisme rampant. Jusqu’à la fin des années 50, les Indiens devaient avoir quitté les rues au coucher du soleil ou risquer l’arrestation. Reno est un endroit très raciste…”
En luttant dans l’esprit des courageux dirigeants et membres des sections Nord et Ouest du Nevada de l’American Indian Movement, des Amérindiens Unis, et d’autres groupes et individus Autochtones, en tant qu’Autochtones, nous continuerons à survivre et à résister. A la fin, nous gagnerons. Nous GAGNERONS parce que nous avons RAISON.
INDIEN SOBRE, INDIEN DANGEREUX: WIOWEYA NAJIN WIN SUR LA LIBERATION DE L’ESPRIT PAR LA SOBRIETE, POUR LUTTER POUR UNE PENSEE DECOLONISEE ET CLAIRE, ET POUR LA PRESERVATION DU MODE DE VIE LAKOTA
La dirigeante de Owe Aku parle de la sobriété, d’un esprit libre de manipulation, et d’une pensée claire, qui crée un “Indien” qui ose résister pour les droits de son peuple et les droits de la Terre. C’est effectivement un Indien dangereux dans le monde d’aujourd’hui.
Wioweya Najin Win est en train de créer, dans le jardin cérémoniel et de plantes médicinales d’Owe Aku, un instrument d’apprentissage traditionnel pour les Oyate, spécialement les jeunes.
Par Wioweya Najin Win
25 août 2017
Traduction Christine Prat
On m’a questionnée, et même affrontée, à propos du slogan “Indien Sobre, Indien Dangereux”. Donc, je vais donner quelques informations sur le contexte. Ça pourrait devenir une LONGUE explication. L’action qui a inspiré ce slogan s’est produite il y a quelques années, à White Clay, durant la Journée des Femmes pour la Paix, organisée par Olowan Sara Martinez et quelques autres. Ce fut une grande manifestation et un grand rassemblement, avec des figurines faites à la main, apportées par des alliés, entre autres une tortue, un aigle, et une énorme marionnette symbolisant Pte San Win, la Femme Bison Blanc, nous surplombant tous. Arlette Loud Hawk et d’autres femmes ont fait des discours. Nous avions une banderole disant “Plus de Génocide”. J’ai fait le signe peint de la petite main, qui dit “Indien Sobre, Indien Dangereux, Indien Mitakuyepi Libère Ton Esprit”.
L’idée derrière ce signe – qui comporte aussi une roue médecine aux quatre couleurs de la Danse du Soleil – est que si nous ne contrôlons pas nos propres esprits, notre propre pensée, nous sommes manipulés et contrôlés par quelque chose d’extérieur à notre esprit, notre cœur et notre corps. Si nous sommes constamment, pendant des années, des décennies, à avoir besoin d’alcool et à faire n’importe quoi pour en avoir, c’est cette addiction qui nous contrôle, pas nos propres désirs. Beaucoup d’alcooliques souhaitent arrêter de boire, et être libérés de la souffrance et du traumatisme. Je le sais bien. Je connais les combats de l’alcoolique contre lui ou elle-même, quand il ou elle boit jusqu’au néant, jusqu’à l’abrutissement. Pour échapper au traumatisme et à la souffrance. Les esclaves de l’alcool ne contrôlent pas leur propre pensée ni leurs propres actes. L’alcool les contrôle. Ainsi, il n’y a pas de liberté, dans ce monde-là. Il n’y a que la dépendance à l’alcool. L’addiction est derrière les mensonges, les manipulations, les accusations, les justifications, la minimisation, les distorsions de la vérité et tous les autres moyens dont l’alcoolique a besoin, non seulement pour obtenir sa boisson, mais aussi pour construire et maintenir un système de soutien qui lui permet de continuer à boire SANS CONSEQUENCES. Ainsi, il ou elle n’est pas blâmé(e), et reste hors de la lumière des projecteurs.
La réalité maladive, déformée et non-fonctionnelle de l’alcoolique touche tous ceux qui l’entourent. Il nous ment, nous manipule, ment sur notre compte, nous accuse quand nous essayons d’intervenir, par amour et inquiétude. Ce système de soutien de l’alcoolique est son co-dépendant, ce qui lui permet d’être tel. Ça lui permet de rester ivre et de maintenir les conduites qui vont avec. J’ai entendu trop de récits de victimes et de témoins d’alcooliques agressant sexuellement des enfants, des épouses ou d’autres femmes, et des hommes aussi. De la violence envers le conjoint, des vols de parents, d’attaques physiques violentes, de cambriolages, d’accidents de voiture, d’attaques au couteau, de coups de fusil. J’ai entendu des jeunes me dire comment, alors qu’ils se saoulaient, quelqu’un leur avait offert de la méthadone et qu’ils s’étaient laissés piquer, pour se retrouver en plus accro à la méthadone.
Etre sobre veut dire pouvoir penser ses propres pensées et aller en bonne santé dans le bien-être et dans la sobriété. Etre sobre veut dire produire sa propre pensée et faire ses propres choix. Aller à l’école, trouver du travail, toutes les décisions à long terme qui prennent du temps pour réussir. Etre sobre veut dire vous occuper de votre traumatisme, et commencer à en guérir de la bonne manière. Etre sobre veut dire que c’est à vous de faire votre propre vie et la vie de vos enfants. Aider son peuple en étant sobre et contribuer au bien de sa famille, de sa communauté, de son voisinage, du feu de camp, de la Nation, de Notre Mère la Terre. Ne pas être un profiteur, un drain des ressources en énergie. Etre sobre signifie pouvoir vivre LA BONNE VOIE ROUGE en tant que personne Lakota. Etre sobre signifie être conscient d’avoir le pouvoir de pensée et d’action pour avoir des chances dans la vie. Etre sobre signifie que l’alcool ne vous contrôle plus.
Et ça peut vouloir dire que vous êtes dangereux maintenant, parce que la pisse de l’homme blanc ne domine plus chacune de vos pensées et chacun de vos actes. Dangereux veut dire que vous pourriez bien commencer à penser que votre peuple s’est fait f*tre de lui depuis beaucoup trop longtemps, que Notre Mère la Terre est en train de se faire f*tre maintenant. Dangereux veut dire que vous pourriez commencer à défendre vos droits en tant qu’humain, en tant que Lakota, en tant que femme, en tant que mère. Dangereux veut dire qu’on ne peut plus vous avoir, parce que vous avez un cerveau pour penser. Dangereux veut dire que vous pouvez comprendre comment vont les choses, maintenant. Dangereux veut dire que vous ne pouvez plus être manipulé ou trompé ou roulé. Ça veut dire que vous avez un esprit libre, maintenant.
Cette déclaration n’est pas un appel à la guerre, comme je viens d’en être accusée. A moins que ce ne soit une guerre pour nos propres esprits, notre propre mode de vie. Oui, nous sommes PRETS à la guerre, une guerre dont les armes sont l’alcool et la drogue utilisés contre nous et nos jeunes générations. Nous sommes déjà dans cette guerre, et nous sommes en train de perdre cette guerre à moins de devenir p*n de sobres et de nous défendre, et je ne parle pas d’armes modernes. Nos prières et notre amour mutuel, et notre mode de vie sont l’arme la plus puissante que nous ayons. Ces armes, l’homme blanc ne sait pas les combattre.
Alors, oui, je suis sobre et je suis dangereuse. Maintenant, vous connaissez l’histoire derrière ce slogan. Même l’imprimeur a eu peur de faire les t-shirts, mais il a rassemblé son courage et a imprimé les t-shirts. La banderole elle-même effraie certaines personnes. La liberté est effrayante, je suppose, quand vous êtes enfermés dans la prison de la colonisation, de la christianisation, de l’assimilation, du néocolonialisme, de l’oppression latérale et de beaucoup d’autres formes d’oppression que notre peuple subit quotidiennement. J’ai écrit ceci pour clarifier, et peut-être que maintenant les emails vont cesser. Merci à mes relations de prendre le temps de lire cette clarification.
— Wioweya Najin Win
Lors de sa visite à Phoenix, Arizona, Trump a réitéré les propos scandaleux qu’il avait tenu sur l’affaire de Charlottesville, et a de plus annoncé qu’il allait gracier – c’est fait entretemps – l’infâme ex-Sheriff Joe Arpaio, qui devait être poursuivi pour des actes racistes. Bien entendu, tout cela a conduit des gens à descendre dans la rue, les racistes – protégés par les flics, et les anti-racistes, mais aussi de vrais révolutionnaires. Leur récit et leur point de vue.
Christine Prat
COMBAT AU MILIEU DES LACRYMOGENES EN TERRITOIRE O’ODHAM OCCUPÉ
Anonyme
Publié sur Indigenous Action Media
24 août 2017
Traduction Christine Prat
Rapport des Territoires O’odham Occupés (Phoenix) du Contingent Anticolonial Antifasciste
La nuit dernière, nous nous sommes avancés au-delà des limites de l’antifascisme en territoires volés. Tandis que les cortèges convergeaient et la foule se gonflait, au milieu de drapeaux noirs et avec une banderole sur laquelle on pouvait lire “Unis Contre le Colonialisme et le Fascisme, Détruisons la Suprématie Blanche”, nous nous sommes regroupés en une force, en scandant par intermittence le slogan inspiré “Déchets de colons, votre heure est venue.”
La police construisit une barricade circulaire formant un enclos, avec une entrée et des points de contrôle, pour contenir les manifestants anti-Trump dans une chambre d’écho, où le slogan “honte!” se mêlait avec celui, vraiment dérangé, de “c’est à ça que ressemble la démocratie.” Apparemment, une bonne part de l’Amérique a abandonné l’espoir de salut dans la démocratie coloniale, alors que la Gauche anti-Trump continue de brandir le flambeau d’un système qui a toujours représenté l’imposition du pouvoir colonial et de la suprématie blanche.
Les barrières bloquaient notre route, alors, nos amis O’odham et Diné ont entrepris de les démanteler, pendant que la police anti-émeute déchaînait un torrent de balles au poivre sur notre bloc et tous ceux se trouvaient à proximité. Les autorités, qui craignent toujours qu’un acte individuel ou collectif quelconque secoue les chaînes de la domination, ont tiré sans interruption des projectiles au poivre et des grenades lacrymogènes (nous en avons compté 7 en quelques secondes, rien que là où nous nous trouvions) vers la banderole, puis ont visé plus bas, vers les jambes des gens, et un mur de poison nous a submergés, nous forçant à nous éloigner de la barrière. Des membres du personnel médical d’intervention dans la rue ont rapidement soigné ceux qui n’étaient pas préparés à l’assaut; la police visait quiconque jetait des bouteilles, des cailloux ou des ordures, avec du gaz lacrymogène et des balles au poivre.
Tandis qu’un nombre grandissant de policiers s’assemblaient devant le Centre de Convention, les flics anti-émeutes jetaient des grenades assourdissantes au-dessus de nos têtes qui provoquaient d’effroyables explosions, tandis qu’un hélicoptère tournait au-dessus de la scène en aboyant des ordres. L’affrontement s’est prolongé pendant plus d’une heure dans les rues adjacentes. En dépit des plaidoiries des organisateurs respectables, beaucoup ont choisi de résister à l’autorité et la loi, et de se défendre contre la répression étatique. Les gens se sont défendus quand un camion de supporters de Trump a menacé de foncer dans la foule, la police est arrivée avant que le chauffeur ait pu recommencer mais n’a rien fait pour aider la foule, au lieu de cela, ils ont libéré le chauffeur et attaqué la foule qui se dispersait, avec encore plus d’armes chimiques.
La Police de Phoenix, flanquée d’une série de services fédéraux, a renforcé, au sens littéral, le baril de poudre de la suprématie blanche, de l’hétéro-patriarcat et du colonialisme. L’auto-collant demandant le pardon pour Arpaio, plaqué sur le tonneau près de Trump, ne changeait rien pour nous, nous sommes contre tous les présidents et tous les fascistes. Ne vous méprenez-pas, nous n’étions pas l’étincelle ou l’allumette, dans un déluge de foudre, la merde ne peut qu’exploser.
Nous sommes particulièrement conscients de la propension à la violence de l’état, donc le fait que les flics “fassent usage de la force” était attendu. Avant, nous avions défilé avec la foule, avec Charlottesville, nous avions à l’esprit une multitude d’autres points cruciaux dans cette escalade du conflit, et notre sœur Diné Loreal Tsingine, assassinée par le flic fasciste Austin Shipley à Winslow, était dans nos cœurs. Son histoire est placardée à la une du Phoenix New Times, avec un article qui fait écho à ce que nous avons dénoncé systématiquement depuis des années: l’Arizona détient le plus fort taux de violence infligée aux Peuples Autochtones.
C’est la réalité qui nous prépare à de tels moments, et ça n’a pas commencé avec Trump, ni avec l’assassinat de Loreal. C’est de la violence d’état, perpétrée par les colonisateurs depuis des siècles sur ces terres. La police du mouvement progressiste maintient cet accord social en essayant de réprimer et de contrôler la résistance. Ils prennent des poses pour apaiser ceux qui les financent, leur tempête fait pleuvoir des dollars pour perpétuer leur gala anti-oppression.
Tandis que les progressistes et leurs médias étayent leurs accusations par la condamnation “les anti-fa ont frappé les premiers”, nous voulons qu’il soit clair qu’il ne s’agit pas de cet échange de coups; après tout, la colonisation c’est la guerre. En fait, le premier coup a été frappé il y a longtemps, par la terreur coloniale et les guerres génocidaires infligées aux Peuples Autochtones des soi-disant “USA”. C’est le contexte dans lequel nous continuons la résistance. Ce point aveugle force les progressistes à défiler indéfiniment en rond, avec et par le pouvoir colonial.
Des clichés de rhétorique comme “vous êtes remplis de haine et de violence” et “retirez vos masques” ont été lancés aux anticolonialistes antifascistes dans les rues de terres O’odham occupées, aka Phoenix. Ce à quoi certains d’entre nous ont répondu “nous sommes confrontés à 500 ans de violence coloniale suprémaciste blanche, ne dites pas aux Peuples Autochtones comment résister.” Alors que certains près de nous scandaient “C’est à cela que la démocratie ressemble”, la tendance anarchiste de notre bloc criait rageusement “C’est ce que la démocratie vous a apporté.”
Nous rejetons l’idée selon laquelle les nationalistes blancs finiront par comprendre le mal qu’il y a dans leurs méthodes. Nous connaissons trop l’histoire et les tombes encore fraîches. L’ironie c’est que, ces appels myopes à la paix de candidats-dirigeants du mouvement, sont ce qui a précipité l’apparition de la soi-disant “droite alternative”. Ils continueront à nous dire de tendre l’autre joue jusqu’à ce que nos visages soient réduits à l’os.
Comme Autochtones, comme LGBTQI2S, comme basanés, comme noirs, comme classe ouvrière et comme pauvres, nous rejetons furieusement l’imposition progressiste du statut de victime. Nous sommes enragés, nous avons des griffes, et nous nous défendons et plus.
Nous n’avons pas d’illusions; la nuit dernière n’était pas une victoire, cependant, il faut savoir que les O’odham et leurs complices ont toute une histoire de combats dans les rues contre les fascistes et la police de soi-disant Phoenix. Les actions puissantes d’O’odham démantelant les barrières d’acier qui défendaient les suprémacistes blancs, évoquent des possibilités d’attaques contre tous les types de violence coloniale. Du Mur de frontière en territoire Tohono O’odham, à l’Autoroute de South Mountain en territoire Akimel O’odham.
La seule victoire que nous pourrions jamais accepter, est la libération totale de nos terres et de notre peuple. Les gains que nous cherchions ont été atteints, dans l’articulation de la résistance anticoloniale et antifasciste, et l’exploration de la force potentielle créée (tactiquement et idéologiquement) par ces positions.
L’APPEL INITIAL (See in English) :
Appel à une présence anarchiste, antifasciste et anticoloniale, contre tous les Présidents
Anarchistes et Autochtones Unissez-vous!
Appel à former une force antifasciste et anticoloniale contre le rassemblement de Trump, mardi 22 août, à 18h, au Centre des Conventions de Phoenix, au centre de Phoenix, en territoire O’odham occupé.
Nous convergerons, dans un esprit de solidarité et d’hostilité à l’ordre actuel, et en tant que force physique pour nous défendre et nous protéger mutuellement des flics, des fascistes, et de la “police pacifique” libérale/radicale.
Nous expliquons ci-dessous les raisons d’une présence antifasciste et anticoloniale, ainsi que des détails concluants du rassemblement de mardi.
ANTIFASCISTE
Parce que nous, anarchistes, accordons de la valeur à l’individu, nous refusons tout mouvement idéologique (communisme d’état, capitalisme ultra-libéral, ou socialisme-national) qui cherche à amplifier les attaques contre l’individu par la coercition systématique, la force brutale et l’assassinat. Ce pourquoi nous nous opposons au fascisme est évident, tout comme ce pourquoi nous ne confondrons jamais ce mouvement pseudo-révolutionnaire de la droite avec un projet de libération fondé sur la solidarité avec les autres qui luttent aussi pour la liberté (contre l’autorité, un dieu, les maitres), plutôt que de se chicaner sur quelle section de l’élite devrait être liquidée (en langage familier “assécher le marais”).
Si nous devons vous convaincre de pourquoi nous nous opposons au fascisme, il suffit de les prendre au mot. Nous l’avons fait. Leur intention est de criminaliser, terroriser et assassiner les anarchistes, les “traitres à la race”, les LGBTQ, les Autochtones, les populations immigrées non-blanches, les Musulmans et les Juifs, et les Noirs. Ils veulent construire un état ethnique blanc aux Etats-Unis. Les Autochtones, les immigrants, les anarchistes et d’autres ont combattu depuis des années les nationalistes blancs, les néo-nazis et les anti-immigrants fanatiques depuis des années, dans les rues d’Arizona. Cette histoire n’est pas neuve.
Nous les combattons parce que nous ne croyons pas qu’il y ait de la liberté pour l’individu dans l’état ou la nation, démocratique, communiste ou fasciste. En tant qu’anarchistes, nous nous opposons à toute tyrannie de majorités imposant leur volonté à des minorités, que ce soit par les décrets de dictateurs ou par les moyens démocratiques obtenus par le vote. Nous ne devrions jamais oublier que, quand les politiciens élus démocratiquement sont désespérés, ils se tournent vers les fascistes et préviennent que l’autoritarisme est la conséquence d’une démocratie paralysée. Les politiciens voudraient que nous les remerciions pour ce monde de flics, de propriétaires, et de patrons. Non, état, non merci.
ANTICOLONIAL
Parce que nous connaissons les limites de l’antifascisme en terre volée. Nous avons connu la main lourde de l’état en “Arizona” bien avant l’élection de Trump. Nous avons résisté à des attaques massives contre les migrants (dont beaucoup sont des parents d’Autochtones) par les mécanismes de l’état, et beaucoup de ces institutions créées pour capturer ou tuer des migrants imposent également une loi coloniale dans les territoires Autochtones non-cédés. Des patrouilles du Bureau du Sheriff du Comté de Maricopa Arpaio prenant pour cible les Yaqui à Guadalupe, à la violence policière généralisée contre les Autochtones de tout l’état [d’Arizona], à la déportation forcée de plus de 20000 Diné de Black Mesa, à la répression contre les Peuples Autochtones qui défendent des sites sacrés comme les San Francisco Peaks, aux points de contrôle de la Patrouille des Frontières le long des routes de la Nation Tohono O’odham, et au mur-frontière qui constitue une barrière physique qui divise des Peuples Autochtones séparés par la frontière coloniale entre les Etats-Unis et le Mexique.
La résistance Autochtone à ces entreprises est longue, alors que les complices anarchistes sont encore nouveaux dans cette lutte. Nous avons organisé des projets solidaires pour nous opposer aux réseaux de contrôle coloniaux, parce que nous comprenons que l’antifascisme qui ne se concentre pas sur l’anticolonialisme est assuré de reproduire les structures mêmes de la violence coloniale de peuplement telles qu’elles ont existé depuis plus de 500 ans sur ce continent, et depuis 200 ans de démocratie représentative aux “Etats-Unis”. Nous ne voulons pas de retour à la normale, retrouver le “sens commun”, le même monde dans lequel Loreal Tsingine et Bennett Patricio ont été assassinés par les forces de l’ordre de l’état, une normalité qui dégrade et attaque les cultures Autochtones comme “obstacles au progrès”, comme nous l’avons vu avec la profanation de South Mountain. Nous refusons cette “normalité” coloniale, car la colonisation a toujours signifié la guerre contre Notre Mère la Terre et toute forme de vie.
JOE ARPAIO ET LE “MOUVEMENT”
L’annonce par Trump qu’il envisageait de gracier l’ex-Sheriff du Comté de Maricopa, Joe Arpaio, a provoqué l’indignation d’activistes qui croyaient que le système avait fonctionné là où le mouvement avait échoué. La condamnation d’Arpaio était de la politique habituelle, mais quand la nouvelle a été annoncée que Trump voulait gracier l’ex-Sheriff, l’ONG défendant les migrants Puente a répondu: “Trump viendra en Arizona et nous voulons signifier très clairement que nous ne pardonnerons pas à la suprématie blanche comme il l’a fait pour #Charlottesville et maintenant pour Joe #Arpaio.” Vraiment? Et qu’est-ce que ça signifie? Nous pouvons seulement espérer que si Trump gracie Arpaio, la réaction sera plus forte qu’un vague engagement envers “le peuple” de ne pas pardonner la suprématie blanche. La paix sociale dans la vallée est tout autant un produit de la répression étatique que c’est la tâche des activistes à but non lucratif de réprimer un moment insurrectionnel et de diriger l’indignation et la colère vers une succession infinie de défilés.
La visite de Trump, c’est la guerre sociale, le pardon pour Arpaio, c’est la guerre sociale, la vie quotidienne, c’est la guerre sociale.
“Je crois que c’est Clausewitz qui a dit que la guerre était la simple continuation de la politique par d’autres moyens. Je pense que l’inverse exprime mieux la réalité sociale. La politique est la simple continuation de la guerre sociale par des moyens moins sanglants. Si l’on considère que c’est toujours la classe dirigeante et ses laquais qui appellent à la paix sociale, exigeant que les exploités et les exclus s’abstiennent de recourir à la violence dans la confrontation avec leur condition sociale, il est alors évident que la paix sociale fait tout simplement partie de la stratégie de la guerre sociale.”
Wolfi Landstreicher [nom de plume d’un anarchiste américain contemporain – Wikipédia]
ILPDC, 15 août 2017
Nos salutations, Amis, Famille et Camarades,
Une bonne nouvelle sur le front médical: Leonard a sa chaise roulante et a plus de mobilité pour aller à diverses activités, comme le cours d’informatique et la salle d’art. Il veut remercier son avocat et son Comité pour leur aide à obtenir la chaise, mais Leonard sait que la vraie bataille sera d’obtenir une nouvelle hanche, afin de ne plus souffrir ni d’avoir besoin de chaise roulante.
Nous avons aussi reçu un superbe don pour le fond légal, et les amis qui l’ont envoyé sont prêts à ajouter les fonds nécessaires jusqu’à 5000 dollars, ce qui sera une aide énorme pour la nouvelle recherche et le but que l’avocat de Leonard veut fixer. Donc, il n’y a pas de montant trop faible pour faire l’appoint. Si vous utilisez PayPal, indiquez simplement le Fond Légal, et nous vous ferons savoir comment ça se déroule dans la prochaine lettre.
J’espère que vous avez tous vu la pub pour le concert qui aura lieu à Tulsa, Oklahoma, le 6 novembre. Vous pouvez voir les détails du concert sur www.doksha.com . Ce sera magnifique de voir ces merveilleux musiciens jouer pour nous aider à lever des fonds et faire prendre conscience de la lutte de Leonard.
Pour tous les soutiens qui ont demandé le t-shirt rouge de Leonard, nous les aurons le 22 août. Si vous avez une commande en attente, elle sera honorée en premier. Ça veut dire que nous l’avons dans toutes les tailles de S à 5X. Je surveillerai votre commande.
Ne voulant pas oublier les amateurs d’art, Kari Ann fait une vente spéciale du tableau Horse Doctor. S.v.p. envoyez un email pour toute question à info@peltierart.com .
Notre Respect et nos Remerciements,
Paulette et Kari Ann
MESSAGE DE LEONARD (sur le site www.doksha.com)
Mes salutations, amis, soutiens et personnes concernées par les injustices.
Une amie proche, Connie Nelson, a collaboré avec le vétéran de l’industrie de la musique Johnny Buschardt et l’ILPDC pour lever des fonds afin de payer une équipe de juristes pour me représenter dans diverses procédures légales que j’espère déposer pour obtenir le traitement médical dont j’ai un besoin urgent, et pour essayer de rentrer chez moi. Selon la loi, j’ai fait le temps que je devais faire, ainsi que le minimum requis par la loi quand j’ai été incarcéré – bien que je n’aie jamais commis le crime.
Nous vous demandons de nous aider en participant à un grand concert à Tulsa, Oklahoma. La date sera le 6 novembre et l’affiche est extraordinaire. Nous espérons que vous pourrez nous y rejoindre.
Je sais que je serai plus que reconnaissant, et les Autochtones le seront aussi, vu qu’ils sont prêts à tout essayer pour me faire rentrer chez nous.
Merci, dans l’Esprit de Crazy Horse.
Doksha!
Leonard Peltier
Liste des artistes devant participer au concert: http://www.doksha.com/artists
RENFORCER NOTRE PAYS
OWE AKU, 11 août 2017
Le 9 août 2017, Owe Aku et leurs alliés se sont rassemblés pour célébrer la Journée des Peuples Autochtones. Owe Aku a parrainé un petit rassemblement de gens de 7 à 65 ans, représentant plus de dix Nations Rouges. Nous nous sommes rassemblés pour apprendre la sérigraphie et à créer des images graphiques. Le but de notre rassemblement était de clarifier notre message, de l’amplifier, et de renforcer notre pays, le tout pour faire avancer le travail de protection de l’eau.
Dans l’esprit de la décolonisation par l’art, nous avons aussi été très heureux d’accueillir l’Artiviste Anthony Sul, de la Nation Ohlone, située dans la Région de la Baie [de San Francisco], en Californie. En plus d’être un artiste respecté, Anthony est aussi connu pour ses activités d’enseignement, dans la Région de la Baie, sur son peuple et l’invasion de la colonisation de peuplement.
Les petits-enfants de ceux qui étaient présents (et des participants aux ateliers) ont fabriqué des bandanas rouges et ont planté sept buissons donnant des fruits et sept arbres dans le jardin cérémoniel d’Owe Aku. Nous avons terminé la journée en préparant un plat de riz sauvage et de viande de bison, avec de la salade de fruit, et nous nous sommes sentis plein d’énergie, inspirés et heureux, qu’à la fin de notre atelier et de notre repas, le coucher du soleil a amené une pluie vivifiante. Wopila!
Owe Aku est une organisation de base du Peuple Lakota et ses alliés, fondée pour promouvoir la protection de l’eau sacrée et la préservation de leurs territoires. Leurs actions pour la justice environnementale se fond sur la revitalisation culturelle comme principal outil pour atteindre ces buts. La location principale, d’où les opérations sont menées, est en territoire Lakota, au bord du Ruisseau Wounded Knee, dans ce qui est appelé la Réserve Indienne de Pine Ridge. Vous trouverez plus d’informations [en anglais] sur le site www.oweakuinternational.org
Vous pouvez faire des dons sur le même site en faisant défiler vers le bas la page d’ouverture.
Klee Benally, réalisateur et musicien Diné, dit: “J’annonce avec enthousiasme ma première courte vidéo en réalité virtuelle, ‘Poise/End'”. Elle sera installée au Centre Coconino pour les Arts, dans le cadre de l’exposition Hope and Trauma in a Poisoned Land [Espoir et Traumatisme sur une Terre Empoisonnée], qui aura lieu du 15 août au 28 octobre 2017. (Photos Klee Benally)
ESPOIR ET TRAUMATISME SUR UNE TERRE EMPOISONNEE
Par le Conseil des Arts de Flagstaff (Arizona)
Centre Coconino pour les Arts
Publié sur Censored News
Le 4 août 2017
Traduction Christine Prat
Espoir et Traumatisme sur une Terre Empoisonnée montrera l’impact de l’extraction d’uranium sur les terres et les habitants Navajos. L’exposition présentera des œuvres de plus de deux douzaines d’artistes, Navajos et Autochtones. Le samedi 12 août, il y aura une Réception pour les membres du Conseil pour les Arts. L’exposition sera ouverte au public du 15 août au 28 octobre 2017.
Par l’intermédiaire des artistes participants, Hope and Trauma fera connaître des histoires et points de vue de Navajos sur leurs expériences résultant d’impacts radioactifs, sur leurs corps, leurs terres, leur eau, leurs animaux, et les objets et matériaux naturels qu’ils utilisent dans la vie quotidienne. Les œuvres d’art auront pour base une série d’interactions, d’histoires relatées, et de programmes éducatifs qui ont eu lieu à Cameron et à Flagstaff, en Arizona, en octobre 2016. Les artistes ont participé à un programme éducatif de quatre jours, au cours duquel ils ont été immergés dans le paysage où l’uranium a été extrait et où la pollution radioactive s’est produite, dans la Nation Navajo. Ils ont appris de membres de la communauté Navajo, de scientifiques, de professionnels de la santé, de spécialistes de la santé mentale et autres experts, ce qu’étaient les impacts de l’extraction d’uranium.
Cette exposition de grande envergure est financée en partie par une subvention du National Endowment for the Arts [Fonds National pour les Arts].
De 1944 à 1986, près de 30 millions de tonnes de minerai d’uranium ont été extraites des terres Navajo. A l’époque, les mineurs Navajos et les habitants n’avaient pas été informés des effets sur la santé du travail dans les mines, ni de l’impact sur les terres. De nombreux Navajos sont décédés d’insuffisance rénale ou de cancers à cause de la pollution par l’uranium. Des recherches par les Centres pour le Contrôle des Maladies montrent qu’il y a encore de l’uranium dans le corps de bébés nés aujourd’hui.
Il y a plus de mille mines d’uranium abandonnées dans la Réserve Navajo, en Arizona, en Utah et au Nouveau-Mexique. Des centaines se trouvent à moins de 80 km de Flagstaff, et à Cameron, en Arizona. Le gouvernement fédéral a récemment accepté de consacrer plus d’un milliard de dollars pour nettoyer 94 mines abandonnées dans la Nation Navajo. Le coût d’un nettoyage de toutes les mines abandonnées est vraisemblablement trop élevé pour être calculé.
Hope and Trauma in a Poisoned Land est organisée en partenariat entre le Siège du Chapitre de Cameron, dans la Nation Navajo, le Conseil pour les Arts de Flagstaff, le Programme pour la Santé Environnementale Communautaire de l’Université du Nouveau Mexique, et l’Université du Nord de l’Arizona [à Flagstaff].
Les partenaires du projet ont suivi le modèle bien établi pour des expositions artistiques, qui a commencé avec Fires of Change [expo présentée par le Conseil des Arts de Flagstaff en 2015]. L’exposition a aussi compris un entrainement d’une semaine pour les artistes participants, sur l’écologie des forêts et le feu, donnant aux artistes des informations sur la taille et la fréquence des incendies dans le Sud-ouest américain, et plus particulièrement dans le nord de l’Arizona. Ceci assure que les artistes participants ont été suffisamment informés du problème complexe posé par l’extraction d’uranium, avant de créer des œuvres pour l’exposition.
Hope and Trauma comprendra plusieurs séances informatives qui seront planifiées au cours de l’exposition.