STANDING ROCK: LES PROTECTEURS DE L’EAU SONT LE FUTUR

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 13 juillet 2017
Photo Rob Wilson
Zie Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Traduction française Christine Prat

 

STANDING ROCK – Les protecteurs de l’eau et leurs camps – sont le futur.

Pourquoi? Parce que ce mouvement, conduit par des Autochtones, a résisté, sans compromis, au point où l’armée et la police militarisée ont été appelées pour les écraser.

Mais même ces forces n’ont pas été capables de casser leur esprit.

Si le monde n’avait pas été témoin, il ne fait aucun doute que la police aurait été encore plus violente envers les femmes, les enfants et les Anciens.

Une révélation devrait clarifier la question pour le monde entier. C’est arrivé par une fuite sur le site The Intercept.

Les rapports de sécurité ridicules des mercenaires de TigerSwan à Standing Rock ont servi de base à l’escalade coordonnée et massive de la police, avec tanks et armes de guerre.

Ce service de renseignements fabriqué est tout le symbole de ces actes guidés par le profit, qui aboutissent aux guerres fallacieusement initiées et justifiées par les Etats-Unis.

Ne soyez pas induits en erreur par la pause actuelle.

Standing Rock a été une graine dans un sol fertile.

La terre donne naissance à la résistance.

 

JURISPRUDENCE: DIX NOUVEAUX NON-LIEUX

 

 

Par le Water Protector Legal Collective [Collectif Légal de Protecteurs de l’Eau]
Publié le 10 juin 2017
Par Censored News
Traduction Christine Prat

 

Une grande victoire pour les Protecteurs de l’Eau, la semaine dernière: 10 poursuites concernant les arrestations du 22 octobre 2016, qui devaient passer en justice le jeudi 6 et le vendredi 7 juillet 2017, se sont terminées par des non-lieux. Les dix accusés étaient menacés d’accusation d’Infraction Criminelle et de Participation à une Emeute, et sept parmi eux étaient défendus par le Collectif Légal de Protecteurs de l’Eau (WPLC).

Toutes les poursuites résultaient des arrestations de masse qui ont eu lieu à Standing Rock le 22 octobre 2016 et sont en tout point comparables à celles qui ont été traitées le 29 juin 2017, lorsque le verdict de la Cour de District du Comté de Morton a été: non coupable.

La motion présentée par l’Assistant du Procureur du Comté de Morton Brian Grosinger dit: “Sur la base des décisions de l’audience du 29 juin 2017, et les respectant, l’état anticipe en substance que la preuve dans ces affaires est la même.” Ayant appris que le non-lieu avait été prononcé, l’avocat du WPLC Brian Fitzpatrick, dont le client était un des dix accusés, déclara: “Le Procureur de l’état, à mon avis, a agi selon son devoir éthique de prononcer un non-lieu dans tout cas où il ne peut pas donner de preuve au-delà du doute raisonnable. Toutes ces affaires sont dans cette catégorie. Je l’applaudie pour avoir fait ce qui était juste.”

Ces protecteurs de l’eau étaient parmi les nombreuses personnes qui prenaient part à une prière ou appartenaient aux groupes de soutien, le 22 octobre, quand les forces de l’ordre leur ont dit de se disperser, dans un champ à l’ouest de la nationale 1806, près des sites sacrés et du site du DAPL. Il n’y a eu aucune enquête ou constatation déterminant si ces ordres de dispersion étaient légaux. Cependant, avant que les protecteurs de l’eau puissent se retirer, ils ont été encerclés et bloqués par les forces de l’ordre, dans un champ, et arrêtés. L’avocat du WPLC, Andrea Carter, dit à propos des non-lieux, “ce qui a été déterminant pour nous, dans ces affaires, n’a pas été seulement le travail légal infatigable, mais plus fondamentalement, la force et le courage de la culture et des valeurs des peuples Autochtones, et le soutien de milliers de supporters, locaux et de tout le pays, créant de nouvelles façons de s’exprimer, en dépit de toutes les difficultés, et dans des conditions d’injustice et de traitement différent extrêmes.”

Les six premiers protecteurs de l’eau devant comparaitre, avaient été arrêtés le 27 octobre 2016, et devaient passer au tribunal le 14 juillet 2017. Le 27 octobre 2017, environs 147 des plus ou moins 400 protecteurs de l’eau, avaient été arrêtés après avoir quitté le camp, alors qu’ils étaient en train de marcher, prier et inviter à prendre conscience. La plupart des personnes arrêtées ont renoncé à une comparution devant un jury, de peur, hélas, de ne pas pouvoir avoir un procès équitable dans cette région. Il pourrait y avoir une autre comparution, et deux autres audiences finales, respectivement les 11 et 14 juillet, pour des individus qui ont aussi été arrêtés alors qu’ils priaient, le 27 octobre ou le 18 décembre.

Les protecteurs de l’eau qui ont besoin d’un avocat bénévole ou qui ont vu ou subi des préjugés ou de la discrimination de la part des officiels, à cause du fait qu’ils sont Autochtones ou des organisations politiques auxquelles ils appartiennent, sont encouragés à prendre contact avec le Collectif Légal de Protecteurs de l’Eau, pour des conseils ou pour être représentés, au 701-566-9108.

 

Contacts:
Andrea Carter, Avocat du WPLC : (701) 425-5406, andreacarter@protonmail.com
Jessica Beheler, Porte-parole, contact medias: (701) 595-1509 pr@wplegal.org

 

Le 28 juin 2017, Donald Trump a rencontré des dirigeants tribaux à la Maison Blanche. Il leur a parlé de charbon et autres énergies sales (mais lucratives). Faits alternatifs.
Ci-dessous, traduction française d’un article publié le 3 juillet sur Censored News, et vidéo officielle de la Maison Blanche, sous-titrée en français.

 

Trump fait pression pour assurer un héritage toxique

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 3 juillet 2017
Zie ook Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Traduction française Christine Prat

 

WASHINGTON – 28 juin 2017. Le Président Donald Trump – utilisant la souveraineté tribale comme atout – dit qu’il va libérer des trésors de ressources naturelles en pays Indien – plus particulièrement le charbon.

“Nous aimons le pays Indien, n’est-ce pas?” dit Trump lors d’une table ronde avec dix dirigeants tribaux mercredi.

Trump dit qu’il vise maintenant “des sources de richesses non-exploitées.” Ceci alors qu’il vise le pays Indien pour plus d’exploitation minière, la suppression des protections de l’environnement, et plus de déchets nucléaires, comme dans le cas de Yucca Mountain.

Trump dit que son intention est de “faire entrer dans un âge d’or de la dominance énergétique des Américains.” Trump ignore délibérément les taux vertigineux de cancers et de maladies respiratoires en pays Indien, dus aux centrales au charbon et à l’extraction d’uranium de la Guerre Froide.

Trump pousse à l’exploitation des ressources du pays Indien, au moment où les Etats-Unis et les gouvernements des états poussent à voler les droits sur l’eau Indiens.

Trump, laissant de côté le long héritage de mort, de maladie, et de déportation brutale résultant des mines de charbon et des centrales au charbon sur des terres Indiennes, dit aux dirigeants Indiens à propos de l’extraction de charbon: “Ça a été drastiquement limité, le développement en a été restreint, et d’immenses réserves de charbon et d’autres ressources ont, d’une certaine manière, été arrachées de vos mains. Et nous allons voir à ce que ça change.”

A la fin de la table ronde, quelqu’un a demandé à Trump s’il croyait toujours que le changement climatique est un canular. Trump a mis fin à la réunion sans répondre à la question. (Voir vidéo ci-dessous)

Les dirigeants élus suivants étaient à la table ronde:

Le Président Alvin “AJ” Not Afraid, Tribu Crow
Le Président Luke Duncan, Tribu Ute
Le membre du Conseil Kevin Frost, Tribu Ute du Sud (assis à la droite de Trump)
Le Gouverneur Bill Anoatubby, Nation Chickasaw
Le porte-parole Lorenzo Bates, Conseil de la Nation Navajo
Le Président Herman Honanie, Tribu Hopi
Le Président Mark Fox, de la Nation Mandan, Hidatsa et Arikara
Le Chef Gary Batton, Nation Choctaw
Le Président Jo Anne Battise, Tribu Alabama-Coushatta
Le Président Aaron Payment, Tribu Sault Sainte Marie d’Indiens Chippewa

 

Vidéo officielle de la Maison Blanche publiée sur YouTube (ici sous-titrée en français):
Remarques du Président Trump et du Secrétaire à l’Energie Rick Perry, à la Table Ronde Tribale, d’Etats, et d’Energie Locale, le 28 juin 2017, dans la Salle Roosevelt de la Maison Blanche.

Vidéo également publiée sur le site du Washington post

 

 

Des délégués du Conseil Navajo ont signé la prolongation du contrat de la Centrale au charbon NGS [Navajo Generating Station], l’une des centrales les plus polluantes d’Amérique du Nord, qui empoisonne les Navajos de la Réserve, bien qu’ils n’aient pas l’électricité ni l’eau courante. La centrale sert essentiellement à alimenter les grandes villes du Sud-ouest.
L’article ci-dessous est une traduction du communiqué de presse conjoint des associations Diné CARE et Tó Nízhoní Ání. Plus bas, vous trouverez une traduction française d’un commentaire de Klee Benally sur l’accord, publié sur Facebook le 3 juillet 2017

 

 

 

Communiqué de presse
Du 27 juin 2017
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

 

Contacts:
Carol Davis, Diné CARE, (00 1) 928-221-7859, caroljdavis.2004@gmail.com
Percy Deal, Diné CARE, (00 1) 928-205-7332, deal.percy@gmail.com
Nicole Horseherder, Tó Nizhóní Ání, (00 1) 928-675-1851, nhorseherder@gmail.com
Jessica Keetso, Tó Nizhóní Ání, (00 1) 505-228-7085, jkeetso@yahoo.com

 

WINDOW ROCK, Arizona – Des délégués du Conseil de la Nation Navajo, ont voté lundi, tard dans la soirée, l’approbation d’un nouveau contrat qui permettra à la Navajo Generating Station [Centrale Electrique Navajo] de continuer à fonctionner pour deux ans et demi de plus, mais qui en plus, comprend des amendements qui affaiblissent le contrôle de la Nation Navajo sur la date de fermeture de la centrale.

“Il n’est pas possible de le dire autrement: avec cet accord, la Nation Navajo s’est lié les mains derrière le dos. Nous nous retrouvons avec des millions de dollars de dettes”, dit Adella Begaye, de l’association communautaire Navajo Diné CARE. “L’accord a été passé de force en retenant le Conseil Tribal Navajo en otage durant un ultimatum de 11 heures, par les personnes mêmes qui ont été autorisées à exploiter et piller nos ressources naturelles.”

Les délégués tribaux, qui ont approuvé le contrat par un vote de 18 contre 4, ont renoncé à leur droit de régler des conflits devant des tribunaux Navajo, en ce qui concerne la plus grande centrale au charbon de l’Ouest, et ils ont cédé leur droit de superviser le démantèlement et la dépollution, qui devront commencer quand la centrale fermera, fin 2019.

“Nous respectons les ouvriers Navajo, dont le niveau de vie serait affecté par la fermeture de la Centrale et en conséquence, de la Mine de Kayenta, mais nos dirigeants ont donné leur accord pour un héritage de déchets et de pollution pour les générations de nos enfants et petits-enfants” dit Percy Deal, membre de Diné CARE et membre du conseil tribal.

En février, la SRP et les autres propriétaires de la centrale, ont décidé que financièrement, le plus sûr était de fermer la centrale, parce qu’ils perdaient 100 millions de dollars par an, ou plus, en gérant la centrale dans un marché de l’énergie qui offre des alternatives bien meilleur marché.

“Le reste du monde déclare emphatiquement se tourner vers une économie de l’énergie propre. Les services se détournent de la NGS et du charbon le plus vite possible, parce que le charbon ne peut plus concurrencer les sources d’énergie plus propres”, dit Nadine Narindrankura, de Tó Nizhóní Ání, une autre association Navajo. “C’est grotesque de la part de nos dirigeants, de s’accrocher au charbon. Lier notre peuple à un navire en train de couler ne fera que nous mettre en faillite et repousser l’inévitable pour deux petites années.”

Diné CARE et Tó Nizhóní Ání ont été profondément impliquées dans les problèmes concernant les centrales au charbon et l’extraction de charbon dans la Réserve Navajo depuis des années. Ils continuent d’affirmer que sous la promesse des services de maintenir la survie du charbon, il y avait un plan secret pour aider les propriétaires de la NGS à échapper à leurs responsabilités financière et éthique, bien que depuis des décennies, ils s’enrichissent en exploitant les ressources naturelles des Navajo, polluent les terres tribales et empoisonnent l’air que les familles Navajo respirent.

“Nous n’oublierons jamais les générations de familles Navajo perdues par la déportation forcée. C’est sur le dos des Navajos et des Hopis que l’Arizona vit confortablement alors que nos familles n’ont ni l’eau courante ni l’électricité” dit Robyn Jackson, de Diné CARE. “La direction Navajo a maintenant deux ans et demi pour créer un projet de transition solide et ne peut pas perdre de temps, en le gaspillant à courte vue pour que la centrale continue à tourner après 2019 ou en ayant la stupidité d’acheter la Mine de Kayenta.”

L’eau est l’un des problèmes les plus importants pour les Navajos, et les associations citées sont préoccupées par les 62 millions de m³ du bassin hydrologique du Haut Colorado, qui doivent à juste titre être rendus à la Nation Navajo. En dépit de la déception que constituent d’autres éléments de l’accord, Diné CARE et Tó Nizhóní Ání sont soulagés que les termes de l’accord original de 1969 pour la NGS, concernant les droits sur l’eau, aient été inclus dans un amendement, comme ils l’avaient suggéré aux délégués, pendant les audiences législatives sur le contrat. Les termes de l’amendement sur l’eau ne sont pas contraignants, mais seront une base solide pour que les Navajos récupèrent tous leurs droits sur cette eau.

La Nation Navajo a un vaste potentiel pour développer l’énergie solaire et éolienne, et Diné CARE et TNA ne voient pas d’avenir dans le charbon. Au contraire, ils exigent des dirigeants tribaux qu’ils travaillent à construire une économie qui permette à la Nation Navajo de subvenir aux besoins de son peuple pour des générations à venir, pas seulement pour quelques années.

“Maintenant, la nation dans son ensemble doit s’engager à une transition économique et énergétique, ainsi que de direction politique” dit Jessica Keetso de TNA. “Les élections de 2018 approchent, et nous devons élire des dirigeants qui savent ce que changement climatique veut dire, et sont conscients de l’importance de développer des entreprises et une infrastructure durables. La Nation Navajo doit développer l’énergie solaire et éolienne, sur le site de la NGS, ou à proximité, afin que nous puissions utiliser les lignes électriques et recevoir les revenus pour notre Nation.

“C’est la seule chose sensée, et ce sera l’une des rares bonnes choses sorties de cet accord idiot de contrat de remplacement.”

 

Emplacement avec point de vue sur la Centrale au charbon, à quelques centaines de mètres

 

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COMMENTAIRE DE KLEE BENALLY, sur Facebook, le 3 juillet 2017

 

La pire fausse nouvelle #fakenews jamais publiée par la Nation Navajo.

Absolument ‘laver plus vert’ #greenwashing.

 

Premièrement, la Nation Navajo a été établie en tant que “Tribu de l’Energie”, au profit de l’état-nation colonial, de colonisation de peuplement massive, appelé les “Etats-Unis”.
La Nation Navajo n’est pas un “état de ressources naturelles” (comme le porte-parole Bates aime à le proclamer), c’est, et a toujours été une colonie de ressources naturelles. Si c’était un état de ressources naturelles, ou “une tribu de l’énergie”, nous n’aurions pas la disparité actuelle dans l’accès à l’énergie dans la Réserve, n’est-ce pas?
Depuis qu’il a été imposé en 1923, le rôle du gouvernement de la Nation Navajo a été de légitimer et maximiser l’extraction de ressources par le gouvernement des Etats-Unis, et c’est ce que nous appelons un colonialisme de ressources. Nous avons un nuage de méthane de la taille du Delaware au-dessus de nos têtes, dans la région de Four Corners, plus de 20 000 Diné touchés par la déportation forcée liée à l’extraction de charbon de l’une des plus grandes mines à ciel ouvert de l’Amérique du Nord, sur Black Mesa, 523 mines d’uranium abandonnées, et le plus grave accident nucléaire de l’histoire des Etats-Unis, à Church Rock, pour le prouver.

Deuxièmement, prolonger le contrat de la NGS, signifie qu’elle continuera à brûler 24 000 tonnes de charbon par jour jusqu’en 2019, il n’y a absolument rien de “vert” là-dedans. En plus, ça signifie que la firme Peabody Energy, précédemment en faillite, continuera à extraire du charbon de Black Mesa.
La NGS fournit la troisième contribution à l’émission de gaz à effet de serre du pays, et essayer de faire passer cet accord pour “vert” représente le niveau de bassesse que la stratégie du marketing est en train d’atteindre.
Mais bien sûr, que pouvons-nous attendre d’un Conseil Tribal qui a “été établi à l’origine pour que le Bureau des Affaires Indiennes approuve les accords avec les compagnies pétrolières Américaines, qui étaient pressées de commencer les opérations de forages sur les terres Navajo.” ( http://www.nnogc.com/about-us.html, en anglais)

Quand notre Mère la Terre est attaquée, que faisons-nous?

https://theanarchistlibrary.org/library/various-authors-ecodefense-a-field-guide-to-monkeywrenching (en anglais)

https://www.sproutdistro.com/2011/10/07/new-zine-what-is-security-culture/ (en anglais)

Lire (en anglais) le brillant essai de John Redhouse “Géopolitique du ‘Conflit Territorial’ Navajo-Hopi, pour le contexte

Quelques-uns de mes travaux sur la question [Traduction française]:

https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=2820 et [en anglais] http://www.indigenousaction.org/nnact/

Communiqué de presse (en anglais) sur la signature de l’accord: http://mailchi.mp/f80145b6c725/press-release-signing-of-ngs-extension-lease-positions-navajo-nation-to-become-an-energy-tribe

 

 

HAUL NO! COMPTE-RENDU DE LA TOURNEE, PREMIERE PARTIE

 

Pour donner l’Impulsion à la Résistance à l’Extraction et au Transport d’Uranium près du Grand Canyon
D’abord publié sur le site de Haul No!
Maintenant également sur Indigenous Action Media
1er juillet 2017
Photos de la tournée, ©Dustin Wero, sur Instagram
(autres photos: cliquer pour voir origine et grand format)
Traduction Christine Prat

 

Fin 2016, des organisateurs Autochtones, anti-nucléaire et défendant les sites sacrés, ont décidé qu’il fallait faire quelque chose pour s’opposer à la menace posée par le transport de minerai d’uranium radioactif du Grand Canyon à l’usine [de retraitement] de White Mesa. En décembre 2016, l’organisation Haul No! a été fondée, sur la base du bénévolat, pour faire prendre conscience, s’organiser, et entreprendre des actions pour protéger les terres et l’eau sacrées, et notre santé, de cette menace toxique. Haul No! s’est immédiatement mise au travail, en faisant de la recherche, en créant du matériel à distribuer, en inventoriant et en poussant à des changements de politique, et en planifiant l’action directe pour stopper le transport.

En mars 2017, Energy Fuels Inc. (EFI), propriétaire de la Mine du Canyon et de l’usine de White Mesa (la seule usine commerciale de retraitement de l’uranium aux Etats-Unis), a annoncé pouvoir être prête à exploiter de l’uranium dès juin 2017. Haul No! est passé à la vitesse supérieure et a commencé à organiser une tournée de prise de conscience et d’action, le long des 480 km du trajet prévu pour le transport, en coordination avec des communautés accueillant les participants au long de leur chemin.

 

 

BLUFF, UTAH – FERMEZ L’USINE DE WHITE MESA

Haul No! a débuté la tournée le 13 juin 2017, à Bluff, en Utah. Bien que nous ayons commencé un peu plus tard que prévu (notre équipe devait converger des différents points du Sud-ouest), au Centre Communautaire de Bluff, il y avait un public de 35 personnes très énergique. Notre présentation au cours de la tournée était en deux parties: la première sur les faits concernant Canyon Mine, le trajet de transport et l’usine de White Mesa; la seconde consistait en un entrainement à l’action directe sur une base Autochtone.

Les conversations ont porté surtout sur l’Usine de White Mesa, qui est située à seulement 32 km au nord de Bluff. L’usine de White Mesa a été construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado. Depuis, elle a traité et s’est débarrassée de beaucoup des déchets hautement radioactifs produits aux Etats-Unis. En 1987, elle a commencé à traiter “des matériaux d’alimentation alternative” (produits toxiques contenant de l’uranium et des déchets radioactifs) de toute l’Amérique du Nord. Energy Fuels se débarrasse des déchets radioactifs de l’usine et de résidus toxiques dans des cuves d'”entreposage” qui occupent environs 110 hectares près de l’usine. L’usine est construite sur les terres sacrées Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites culturels rares et importants se trouvent sur le terrain de l’usine. Lorsque l’usine et ses sites d’entreposage de déchets ont été construits, plusieurs sites culturels importants ont été détruits.

L’Usine de White Mesa est actuellement en train de renouveler sa Licence de Produits Dérivés Radioactifs (RML UT1900474) et le Permis d’Exemption pour la Qualité de l’Eau Souterraine pour l’Usine de retraitement de l’Uranium de White Mesa. Le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Utah a tenu deux réunions publiques en juin, à Salt Lake City et à Blanding.

Une douzaine de membres de la Communauté Ute de White Mesa, Ute Mountain, en Utah, ont rejoint la tournée Haul No! et fait part de leurs expériences. Ephraim Dutchie a parlé du caractère spirituel de lieu et du racisme environnemental qu’ils subissent de la part des travailleurs de l’Usine, mais aussi d’habitants pro-Usine et des forces de l’ordre. “Ils ne se préoccupent pas de notre communauté, ils ne se préoccupent que de l’argent. White Mesa n’est pas la seule communauté affectée. Gardez l’eau pure et la terre sacrée” dit Ephraim.

Bluff et les membres de la communauté de White Mesa ont aussi fait part de leur grande inquiétude sur la possible contamination de leur eau potable par des activités de retraitement à venir. La nappe aquifère Navajo Sandstone se trouve juste en-dessous du site de l’usine. D’autres commentaires concernaient la possibilité d’accidents, de fuites, et l’état des couches de protection des cuves d’entreposage (comme la qualité, l’entretient et le remplacement).

Le jour suivant, l’équipe de Haul No! composée de Leona Morgan, Sarana Riggs, Klee Benally, Dustin Wero et Bobby Mason, a rencontré les organisateurs Ute de Ute Mountain, à l’entrée de l’Usine de White Mesa. La bénévole de Haul No! Leona Morgan, qui travaille aussi pour Diné No Nukes [Navajo Contre le Nucléaire] et le Projet de Contrôle des Radiations, a mis sa tenue et son masque de protection contre les matériaux dangereux pour contrôler la radioactivité à l’entrée de l’usine. Lorsqu’elle a été prise pour simple photographe, Leona dit: “Je ne suis pas là pour faire des bêtises, mecs… Je suis vraiment en train de travailler.”

Rien qu’au cours des deux dernières années, il y a eu deux fuites radioactives sur le chemin de l’usine. Dans les deux cas, il s’agissait de camions de la mine d’uranium de Cameco Resources, dans le Wyoming, et de la fuite qui a répandu du sulfate de baryum radioactif le long de la Nationale 191.

 

Après que Dustin ait pris quelques photos de l’équipe de Haul No! et de défenseurs Ute de Ute Mountain, une partie de l’équipe est allée directement sur le site de la mine, pour délivrer le message disant que nous voulons qu’elle ferme définitivement. Yolanda Badback s’est heurtée à des travailleurs de EFI, tandis que les agents des forces de l’ordre arrivaient.

Apparemment, quelqu’un avait téléphoné pour dénoncer une effraction et du vandalisme. Yolanda déclara “c’était notre pays et maintenant c’est empoisonné, Energy Fuels n’a pas le droit d’être ici.” Notre équipe est apte à réagir aux rencontres avec les forces de l’ordre, donc il n’y a pas eu de problèmes, à part un avertissement.

Nous avons bien mangé et bien dormi, cette nuit-là, grâce à nos charmants hôtes de Bluff. Nous aimerions beaucoup y retourner.

PASSEZ A L’ACTION: Envoyez vos commentaires concernant le renouvellement des permis de l’Usine de White Mesa. Le temps alloué aux commentaires du public se termine le 31 juillet 2017. Voir plus d’infos et modèle de lettre [en anglais], vous pouvez aussi envoyer vos commentaires par email à: dwmrcpublic@utah.gov

 

OLJATO, UTAH/MONUMENT VALLEY / KAYENTA, ARIZONA – UN HERITAGE DE MINES D’URANIUM ABANDONNEES

Notre arrêt suivant, nous a amenés à Oljato, en Utah, qui se trouve sur le site emblématique de Monument Valley [où John Ford tournait ses Westerns – NdT]. Notre équipe s’est divisée pour organiser une réunion et une distribution d’informations au Marché aux Puces de Kayenta. La réunion d’Oljato s’est transformée en une session de projet, avec une interview improvisée pour la radio. Bien que le Président du Chapitre nous ait aidé à programmer la réunion, personne n’est venu; mais ça n’a pas diminué notre détermination. Nous savions que la communauté avait déjà adopté une résolution ferme s’opposant au transport, et avait été longtemps empoisonnée par des mines d’uranium abandonnées. Le Chapitre d’Oljato avait été le tout premier à adopter une telle résolution en décembre 2016. En fait, le documentaire Return of Navajo Boy, en partie à l’origine du déclenchement du programme de nettoyage de 5 ans de la Nation Navajo, portait sur une famille vivant à Monument Valley.

A Oljato/Monument Valley, nous avons fait plus d’information particulière sur la question, à la Commission Navajo de l’Utah, aux vendeurs sur le marché, et au Vice-Président du Chapitre.

 

Dans toute la Nation Navajo, des familles Diné ont subi des décennies de contamination radioactive, allant des conditions de travail non sécurisées dans les mines et les usines, à la vie dans des maisons construites avec des matériaux provenant de mines d’uranium. L’eau des puits a été inventoriée par l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) comme étant non potable dans au moins 22 communautés, comme Black Falls, dans la Nation Diné. Selon l’EPA, il y a plus de 523 mines d’uranium abandonnées dans la Nation Navajo. Ceci a poussé la Nation Navajo à agir et à interdire l’extraction et le traitement de l’uranium en 2005. La Nation a interdit le transport de matériaux radioactifs en 2012. Cependant, il y a un conflit dû à un problème de juridiction sur les routes principales contrôlées par l’état, comme c’est le cas pour le trajet de transport de la mine d’EFI, Canyon Mine. Ce problème est crucial pour le travail de Haul No!

Grâce au généreux accueil de Leroy Teeasyatoh, de Sacred Monument Tours, nous avons fait la cuisine et campé sous les étoiles, dans un lieu isolé avec un point de vue sur Monument Valley. Avec des mines d’uranium abandonnées et les énormes icones de pierre qui attirent des milliers et des milliers de touristes chaque année autour de nous, nous ne pouvions pas avoir rêvé mieux comme vision pour nous préparer au travail qui nous attendait encore. Les histoires de traumatismes et de beauté, que nous avions entendues toute la journée, réfléchissaient leur contraste dans la nuit et dans nos rêves.

Un lever de soleil à Monument Valley est incomparable. Nous avons démonté notre campement et nous sommes aventurés à l’office du tourisme, où nous nous sommes lavés, avons bu du café, distribué des choses à lire et travaillé à notre logistique. Nous avons brandi notre banderole Haul No! pour la photo obligée à Monument Valley et avons attiré l’attention d’un journaliste du Gallup Independent, qui écrivait un article sur le Monument National de Bears Ears.

Après cela, notre équipe a dû se diviser pour couvrir plus de territoire. Deux personnes sont parties vers Blanding, en Utah, pour témoigner à l’audience sur le renouvellement des permis de l’Usine de White Mesa, qui avait lieu ce soir-là; pendant ce temps, le reste de l’équipe s’est dirigé vers Kayenta, où notre tournée devait s’arrêter pour la nuit. Nos rangs ont été renforcés par Leilani Clark, une fougueuse organisatrice Autochtone de Tucson, en passant par Las Vegas.

La manifestation de Kayenta avait lieu dans le village, qui se trouve à moins de 400 m du trajet de transport. Nous avons eu un groupe restreint mais passionné pour assister à notre présentation. Nous avions donc un peu plus de temps pour l’entrainement à l’action directe, qui a été très énergique. Beaucoup de gens ont dit avoir déjà vu des camions qui avaient l’air de transporter de l’uranium en traversant leur ville. Nous avons expliqué, que pour le moment, nous savions que de l’eau mêlée à de l’uranium et de l’arsenic en provenance de Canyon Mine, était transportée dans des véhicules banalisés, ce qui pourrait être illégal. Il était très clair que les personnes présentes ne veulent plus que des matériaux radioactifs soient transportés à travers de leur communauté.

Nous avons entendu des témoignages de première main sur l’héritage toxique laissé par l’industrie nucléaire et au cours de nos conversations, nous nous sommes aperçus que tout le monde, au cours de notre tournée, avait de la famille directement touchée par les mines et le traitement de l’uranium. Nous avons retrouvé les autres membres de l’équipe qui étaient allés à l’audience pour l’usine de White Mesa, au Café Amigo, et ils nous ont dit que les employés de l’usine étaient sortis en force. Sarana avait témoigné en soutien aux Ute de Ute Mountain et parlé de l’héritage nuisible auquel la Nation Navajo est toujours confrontée à cause des 5 sites d’anciennes usines, qui continuent d’avoir des effets néfastes sur nos terres.

Nous avons décidé de partir tout de suite à Tuba City, ce soir-là, afin de pouvoir mettre en place une table de presse au Marché aux Puces dès le matin.

 

TUBA CITY, ARIZONA – L’HERITAGE MORTEL DES METAUX RARES

Après une bonne nuit de sommeil, une partie de notre équipe a installé une table de presse au Marché aux Puces de Tuba City. Ce fut une journée belle et active, à Tuba. Nous avons pu récolter près de cent signatures et distribuer une pléthore d’informations. A un moment, nous avions tellement de monde qu’ils faisaient la queue devant notre table.

Surtout, nous avons constamment entendu des histoires de cancers et de morts de membres de leurs familles à cause du traitement de métaux rares à l’usine de Tuba City.

Si vous êtes jamais passé à côté de Rare Metals, à tout juste 8 km de Tuba City, vous avez peut-être vu les traces de fondations de maisons qui autrefois étaient juste à côté du site dangereux. De juin 1956 à novembre 1966, l’Usine de Métaux Rares de Tuba City a traité 796 489 tonnes de minerai d’uranium. Le Service de l’Energie a commencé à nettoyer le site de l’usine en 1988, mais la contamination des eaux souterraines et les problèmes techniques continuent d’empoisonner le site.

A ce jour, une simple couche de terre et de cailloux couvre les 2,3 millions de tonnes de déchets dangereux. Une digue de pierres entoure les déchets radioactifs pour empêcher que de l’eau coule dans le Moencopi Wash tout proche.

Ce soir-là, nous nous sommes rassemblés avec notre équipe et notre hôtesse Vanessa Brown pour faire une présentation à l’Auditorium de Grey Hills. Nous avons eu plus de 40 participants. Quand Leona a demandé combien de gens dans la salle avaient un parent, ou étaient eux-mêmes, touchés directement par les effets de l’extraction ou du traitement de l’uranium, ils ont tous levé la main.

Tous ceux qui étaient présents à la présentation ont exprimé une forte opposition à un nouveau transport de matériaux radioactifs sur leurs terres. Nous avions deux groupes séparés: l’un travaillant sur les questions de politique et d’information, l’autre sur l’action directe. Comme il y avait des gens qui luttaient contre l’uranium de longue date dans l’assistance, la discussion était fortement instructive.

Il était temps pour notre équipe, de se séparer à nouveau. Leona représentait l’Asdzaa’ Warrior Fest à l’Infoshop K’é’, à Window Rock, tandis que les autres s’organisaient pour le reste de la tournée et le Rassemblement Havasupai à Red Butte.

 

FLAGSTAFF, ARIZONA – UN POINT D’INTERVENTION DECISIF

Notre tournée s’est poursuivie le lundi 19 juin à Flagstaff, au Centre pour les Arts de Coconino. 65 personnes ont assisté à la présentation. Il y avait aussi des anti-nucléaire de longue date, comme Alicyn Gitlin (Sierra Club), Ryan Beam (Centre pour la Diversité Biologique), Berta et Jones Benally, Oncle Don Fanning, et le Dr. Tommy Rock, qui a été une force décisive pour la recherche et l’instruction des communautés Diné sur les effets de l’extraction d’uranium. Dr. Rock s’est aussi chargé de faire passer des résolutions contre l’uranium dans les Chapitres Navajo.

Au cours de plusieurs autres étapes, beaucoup de communautés ont demandé ce que faisait Flagstaff pour stopper le transport, car elles voient cette communauté comme une sorte de “sentinelle” sur le trajet du transport. C’est là où une partie de la stratégie politique de Haul No! s’est concentrée.

Le soir suivant, notre équipe, avec encore plus de membres de la Communauté de Flagstaff, a remis une pétition au Conseil Municipal de Flagstaff, demandant d’adopter une résolution et un décret s’opposant au transport d’uranium. Flagstaff a la juridiction sur une petite portion du trajet de transport et les organisateurs voient ça comme un point de blocage possible, pour assurer que les communautés plus loin sur la ligne de transport soient protégées aussi.

 

CAMERON, ARIZONA – UN HERITAGE DE MINES D’URANIUM ABANDONNEES (SUITE)

Le mardi 20 juin, nous sommes finalement arrivés à Cameron après quelques complications logistiques (la date initiale était mal choisie pour la communauté et à l’endroit alternatif, il y avait des problèmes d’eau, et ils ont dû annuler). L’assistance était essentiellement composée d’Anciens. Une participante a dit en Navajo combien elle était reconnaissante de voir des jeunes se préoccuper de la question. Tous les participants à Cameron avaient été touchés directement par les effets de l’extraction d’uranium et ont exprimé beaucoup d’inquiétude au cas où un quelconque transport de minerai hautement radioactif passerait sur leurs terres. La petite communauté, qui est un accès à l’entrée Est du Grand Canyon, a souffert de la contamination par l’uranium depuis des décennies.

Il y a plus de 100 mines d’uranium abandonnées (AUMs) dans la région Ouest de la Nation Navajo, la majorité d’entre elles étant situés dans la zone de Cameron. Ces AUMs sont situées le long du Fleuve Petit Colorado et de la route principale 89, et sont dans les Chapitres de Cameron, Coalmine Canyon, Bodaway/Gap, et Leupp. En 2007, un Plan de Cinq Ans a été établi sous la direction du Congrès des Etats-Unis pour s’occuper de la contamination par l’uranium dans la Nation Navajo. D’après ce plan, il y a 43 mines prioritaires mais à ce jour seulement deux ont été nettoyées. Alors que plusieurs AUMs autour de Cameron ont été identifiées comme devant être nettoyées, certains sites sont toujours non-indiqués et non-clôturés, et il n’y a pas beaucoup d’assurance de la part de l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] sur la date à laquelle le nettoyage commencera.

Les officiels de Cameron ont déjà fait savoir qu’ils voulaient bloquer le transport d’uranium s’il venait en direction de leur communauté.

Un grand merci à tous ceux qui ont contribué, nous ont soutenus, hébergés, ont fait des dons, ont organisé des rencontres, et y ont assisté, tout au long du trajet!

 

DEUXIEME PARTIE: LE RASSEMBLEMENT DE RED BUTTE

A paraître bientôt!

S.v.p. signez notre serment de résistance (même si vous l’avez déjà fait, nous avons eu des problèmes avec le site)!
www.haulno.org/pledge/

S.v.p. faites un don pour soutenir notre travail bénévole!
www.haulno.org/campaigns/support-haul-no-crowdfunding-campaign?

 

Résultats et Impact:

Globalement, avec Haul No! nous avons atteint tous les buts que nous nous étions fixés au cours de la tournée:

  1. Faire prendre conscience et informer les communautés sur le trajet de transport de Canyon Mine, de la menace.
  2. Construire une base de soutien pour l’action et le travail politique.
  3. Organiser un réseau pour réagir activement.

Résultats supplémentaires:

  1. La Ville de Flagstaff a mis une résolution/décret à son agenda, pour le 5 juillet 2017.
  2. Les distributions de tracts sur les Marchés aux Puces et autres manifestations ont étendu notre audience à plus de 700 personnes.
  3. La présence des médias sociaux et la couverture médiatique ont augmenté.

Nous avons eu aussi une série de demandes, à toutes les réunions, entre autres:

  1. Plus d’informations pour joindre les communautés, par exemple des panneaux le long du trajet de transport.
  2. Plus de présentations, dans d’autres salles ou d’autres communautés.

Prochaines étapes:

Vous savez que Haul No! fait des projets pour les mois à venir. Quelques-unes de nos prochaines actions:

  1. Continuer les actions de prise de conscience et d’information centrées sur la région.
  2. Soutenir les Ute de Ute Mountain à diffuser leur message à propos du renouvellement des licences pour White Mesa.
  3. Fabriquer et déployer des panneaux le long du trajet de transport.
  4. Faire des présentations de suivi chez les Havasupai et les Hopi.
  5. Continuer à travailler sur les résolutions des Chapitres.
  6. Continuer à peser sur les actions du Conseil de la Nation Navajo.
  7. Obtenir plus de serments de résistance.
  8. Des entrainements à l’action directe supplémentaires à Flagstaff.

Haul No! L’équipe de Volontaires de la Tournée:

Leona Morgan
Sarana Riggs
Klee Benally
Dustin Dwero
Bobby Mason
Leilani Clark
Roland Begay
Logan Tracy

Longueur de la tournée: 480 km
Etapes: 7
Nombre total de participants: 160

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Le Conseil Tribal Havasupai accueille un rassemblement de 3 jours, à Red Butte, pour défendre la terre et l’eau sacrées contre l’extraction et le transport d’uranium.
Les Supai, Gardiens ancestraux du Grand Canyon, ont commencé leur rassemblement par une marche de prière. Le rassemblement a eu lieu du 23 au 25 juin 2017.

 

 

 

 

LES FAITS: LA MINE DU CANYON ET L’USINE DE WHITE MESA

Par Haul No!
Photos du rassemblement par Haul No!
Photos ci-dessus et lien publiés sur Censored News le 25 juin 2017
Traduction Christine Prat

 

Qu’est-ce que la Mine du Canyon?

La Mine du Canyon est une mine d’uranium située près de Red Butte, une montagne sacrée et classée Propriété Culturelle Traditionnelle, à moins de 10 km de la Rive Sud du Grand Canyon. Une compagnie Canadienne, Energy Fuels, a creusé le puits de mine et avait l’intention de commencer à extraire de l’uranium dès maintenant. La compagnie opère selon un Plan d’Opérations et un Rapport Environnemental datant de 1986, et le Service des Forêts [qui délivre les permis d’exploiter dans les Parcs Nationaux] n’a pas consulté la Tribu Havasupai selon les règles avant d’autoriser l’exploitation de la mine.

La Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club ont attaqué en justice la décision du Service des Forêts des Etats-Unis d’autoriser Energy Fuels Resources à rouvrir la mine d’uranium du Canyon, qui avait été approuvée dans les années 1980 et était fermée depuis 1992.

– La production annuelle est de 109 500 tonnes de minerai d’uranium à haute teneur.
– L’EFI a autorisé de stocker jusqu’à 13100 tonnes d’uranium à la Mine du Canyon.
– Elle se trouve dans un périmètre de plus de 4000 km² soustrait à l’extraction minière en 2012, suite à des inquiétudes quant aux menaces environnementales et culturelles posées par l’extraction d’uranium, au bassin hydrologique du Grand Canyon.

Des faits concernant le trajet de transport de Canyon Mine:

– Près de 500 km
– 25 camions (dans les deux sens), pouvant transporter jusqu’à 30 tonnes de minerai hautement radioactif chaque jour.
– Seulement couverts d’une bâche goudronnée.
– Passant par des villes comme Valle, Williams et Flagstaff; à travers des communautés dans la Réserve Navajo, entre autres Cameron, Tuba City et Kayenta; et finalement arrivant à l’usine de retraitement d’Energy Fuel, White Mesa, à seulement 5 km de la Communauté Tribal Ute de White Mesa, Ute Mountain, en Utah.

 

 

Sites sacrés; Eau Précieuse:

Red Butte est située dans la Forêt Nationale de Kaibab, dans le comté de Coconino, en Arizona, sur des terres ancestrales Havasupai. Elle est connue dans la nation Havasupai sous le nom de Wii’i Gdwiisa, “Montagne du poing serré,” et est considérée comme sacrée depuis des temps immémoriaux.

– Désignée comme pouvant figurer au Registre National des Lieux Historiques comme Propriété Culturelle Traditionnelle en 2009.
– La Mine du Canyon est située à l’intérieur des limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte.
– Red Butte a également une signification culturelle pour les nations Diné (Navajo) et Hopi.

On estime que 40 millions de gens dépendent de l’eau du Fleuve Colorado qui coule dans le Grand Canyon. Déjà, 20 ruissellements et sources de la région du Grand Canyon présentent, à cause de l’extraction d’uranium passée, des concentrations d’uranium dissous supérieures aux standards applicables à l’eau potable. La Mine du Canyon menace d’aggraver ces effets, et le trajet de transport passe par deux affluents essentiels du Fleuve Colorado – la San Juan et le Petit Colorado.

Qu’est-ce que l’usine de White Mesa?

L’usine de White Mesa est la seule usine de retraitement conventionnelle autorisée à opérer aux Etats-Unis. Energy Fuels Inc. possède et opère l’usine et les mines d’uranium du Plateau du Colorado, entre autres Canyon Mine, qui alimentent l’usine en minerai. L’usine n’est qu’à 5 km de la communauté Ute de White Mesa, Ute Mountain, et à 10 km au sud de Blanding, en Utah.

– Elle a été construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado.
– En 1987, elle a commencé à traiter “du matériau d’alimentation alternative” (des déchets toxiques contenant de l’uranium et radioactifs) de toute l’Amérique du Nord.
– Energy Fuels se débarrasse des restes de déchets radioactifs dans des “zones de rétention” qui occupent plus de 110 hectares à proximité de l’usine.

Qu’est-ce que les zones de rétention de déchets?

– Il y a actuellement cinq zones de rétention de déchets (cellules 1, 2, 3, 4A et 4B) dans les 110 hectares du système de gestion des déchets de l’usine. Ces zones reçoivent des déchets, y compris des restes de solutions de traitement, chargés d’éléments radioactifs et toxiques.

Quelles sont les dangers pour la santé et l’environnement?

– Les cellules 1, 2, et 3 de l’usine de White Mesa ont été construites avec de fines couches de plastique placées entre deux couches de roche pulvérisée. Ces couches de plastique avaient une durée utile de 20 ans quand elles ont été installées au début des années 1980, et elles n’ont jamais été remplacées.
– Le système de détection de fuites des cellules 1, 2 et 3 n’a pas de double couche de plastique et ne détectera pas les fuites avant que l’eau souterraine n’ait déjà été contaminée.
– L’usine émet dans l’air des polluants radioactifs et toxiques, entre autres du radon et du thoron (gaz) et de l’anhydride sulfureux et des oxydes d’azote (particules). Le vent emporte les particules et les gaz hors du site. Energy Fuel a entreposé du minerai et des matériaux d’alimentation alternative sur le site. La plupart des matériaux entreposés ne sont pas suffisamment couverts et peuvent aussi être emportés par le vent hors du site. Les résidents de White Mesa se plaignent de l’odeur de polluants de l’usine.
– Des camions chargés de minerai dangereux circulent sur les autoroutes de l’Arizona et de l’Utah pour arriver à l’usine. Les matériaux d’alimentation alternative sont généralement déchargés des trains à Cisco, en Utah, et transportés par camion par la nationale 70, à l’est sur l’autoroute 191, et au sud à travers Moab, Monticello et Blanding, jusqu’à l’usine.
– Il y a des courants contenant des niveaux de plus en plus élevés de nitrate, de nitrite et de chlorure dans la nappe aquifère sous le site de l’usine.

Quelles sont les autres inquiétudes de la communauté?

– L’usine a été construite sur des terres sacrées ancestrales de la Tribu Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites rares et d’importance culturelle se trouvent sur le site de l’usine. Il y a entre autres des sites funéraires, de grandes kivas et des maisons souterraines, des puits de stockage et des objets archéologiques. Quand l’usine et ses zones de stockage de déchets ont été construites, plusieurs sites archéologiques importants ont été détruits. Entre autres, des maisons souterraines, des kivas, des sites funéraires et des structures d’entreposage de la nourriture.
– Beaucoup de résidents des communautés de White Mesa et de Bluff craignent que la nappe aquifère Navajo Sandstone, qui fournit l’eau potable de la région, ne soit contaminée. Cette source d’eau potable primordiale se trouve sous le site de l’usine.

 

Photo Haul No!

 

 

 

LE CAMP ‘RED WARRIOR’ PARLE

Contact: redwarriormedia@gmail.com

 

Diffusé par Owe Aku
Publié sur Censored News
22 juin 2017
Traduction Christine Prat

“Mni Sose” a appelé nos Esprits. Des quatre directions, nous avons voyagé seul ou en caravanes, pour nous rassembler sur les rives du fleuve. Nous avons établi un camp autonome et avons vécu ensemble avec amour, des règles éthiques, des principes et des protocoles guidés par la cérémonie, les prières et la guérison. Notre but, précis, unique et collectif était de manifester notre énergie et notre éducation pour protéger l’eau sacrée. Nous nous étions engagés à user de la tactique d’action directe non-violente pour ralentir ou arrêter la construction du Dakota Access Pipeline, au nord de la Réserve de Standing Rock, pendant que les tribus et les poursuites en justice avançaient. Conscients des 500 ans de génocide, de non-respect des traités, et de violations des droits de l’homme contre notre peuple par le gouvernement des Etats-Unis, en faveur de l’extraction de ressources et du vol de terres, nous savions que nous devions avoir une ligne de front forte. Nous avons rassemblé des alliés de mouvements avérés être pour la justice sociale. Nous avons protégé notre travail par les principes de la culture de sécurité, sachant que rien ne pourrait arrêter la compagnie pour réaliser ses investissements financiers et ses profits futurs. Des tactiques d’infiltration, de dissension, de rumeurs, de division, et de mensonges, orchestrés par DAPL et ses mercenaires armés ont vite affaibli la solidarité de tous les camps. Leurs tactiques continuent aujourd’hui. Tous les camps ont déménagé, ont été brûlés ou démolis. Les gens se sont dispersés dans les quatre directions. Nous avons des gens encore engagés dans des procédures judiciaires, qui se rendent aux tribunaux. Beaucoup d’accusations ont été repoussées. Nous continuons notre travail de défense de l’eau et de la terre, de revitalisation culturelle et de décolonisation. Nous venons de tous les genres de vie, de races et de générations. Notre expérience collective est une arme puissante que nous avons apportée à Standing Rock pour la partager avec d’autres, afin d’aider à bloquer le DAPL. Nous sommes des Red Warriors [Guerriers Rouges]” dit Debra White Plume.

Nous représentons 27 nations tribales et 10 pays, sans tenir compte des frontières imaginaires des Etats-Unis, pour défendre la terre et protéger l’eau par l’Action Directe Non-Violente. Connus collectivement comme Red Warrior Society [Société du Guerrier Rouge], nous avons des décennies d’expérience dans l’organisation à la base, fondée sur la communauté, pour protéger nos ressources naturelles. Les Red Warriors sont des individus extrêmement disciplinés, avec des principes, avec une compétence unique visant à assurer des entrainements à l’action directe non-violente, à fournir des moyens de décolonisation et à organiser des actions, surtout avec la jeunesse, insistant sur la culture de la sécurité.

Il y a beaucoup de définition de la culture de la sécurité. Tout mouvement et groupe de résistance et les camps, devraient établir soigneusement leurs standards afin de garantir la sécurité de ceux qui sont impliqués dans la protection de tout ce qui est sacré.

Les Red Warriors sont autonomes, avec un impact minimal sur le sol et les ressources. Ces principes sont utilisés lors de nos actions, aussi bien l’action directe au cours de NoDAPL dans le Dakota du Nord que dans les autres actions et sessions de formation partout sur Turtle Island [Ile de la Tortue, nom Amérindien de l’Amérique du Nord].

La série de films sortis récemment sur NoDAPL rappelle les tactiques de COINTELPRO, dirigé par le gouvernement des Etats-Unis, employées contre les mouvements de résistance autochtones dans les années 1970.

Dans une récente dénonciation d’Intercept  (en anglais) sur le sous-traitant d’Energy Transfer Partner pour la sécurité, TigerSwan, et ses tactiques anti-terroristes, il a été révélé que les mercenaires des Grandes Compagnies Pétrolières ont porté leur attention sur le Camp Red Warrior pendant au moins quatre mois. Cette information ne nous a pas surpris, vu les dizaines de drones qui nous survolaient et les menaces imminentes qui se produisaient chaque jour.

Leur rapport du 22 septembre 2016 indique que “le contrôle de l’information dans le camp, bien qu’il cause des dissentions, rend difficile de se procurer une source d’information interne.”

Le niveau de nos protocoles de sécurité est nécessaire, parce que nous sommes sous une surveillance intense, comme le prouve le rapport de TigerSwan.

Un film récent de propagande pro-DAPL montre une interview du Lieutenant Jason Stugelmeyer, de la Police de Bismarck. Stugelmeyer prétend qu’aucun protecteur de l’eau n’a été fouillé au corps ou enchaîné dans des niches pour chiens lors des arrestations. Cependant, des témoins visuels confirment que des centaines de protecteurs de l’eau ont été fouillés déshabillés et détenus dans des cages pour chiens avant d’être envoyés à la prison du Comté de Morton.

 

Des allégations contre le Camp Red Warrior sont expliquées dans une récente lettre ouverte adressée à des organisateurs de la résistance.

 

MYTHE: “… ça a été coopté ou contrôlé par des Anarchistes en majorité Blancs ou Latino.”

VERITE: LES RED WARRIORS SONT DIRIGES PAR DES AUTOCHTONES QUI INSTRUISENT ET SOUTIENNENT DES GENS DE TOUTES LES RACES QUI SONT DECIDES A PROTEGER L’EAU ET DEFENDRE LA TERRE.

MYTHE: “… n’observent pas les principes de non-violence.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR S’EST RASSEMBLE A STANDING ROCK EN TANT QU’INDIVIDUS ENGAGES ET INDIVIDUS EDUQUES ET DEVOUES A L’ACTION DIRECTE NON-VIOLENTE ET A LA DESOBEISSANCE CIVILE.

MYTHE: “… ils ne respectent pas les anciens.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR RECONNAIT LES ANCIENS QUI SOUTIENNENT ET GUIDENT AU LIEU D’IMPOSER ET CONTROLER.

MYTHE: “… ils ne sont pas dans un état d’esprit de prières.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR COMPREND PROFONDEMENT HOYEYA (S’ADRESSER AU CREATEUR).

 

Les Red Warriors reprennent les choses où ils les avaient laissés en partant de chez eux pour aller à Standing Rock. Nous continuons à construire des alliances avec d’autres cercles Autochtones de résistance active. Nous sommes engagés dans des activités de revitalisation culturelle et des initiatives conduites par les jeunes pour la souveraineté alimentaire.

Nous combattons activement les opérations d’extraction d’uranium partout sur Turtle Island et dirigeons actuellement des séances d’éducation aux tests de radioactivité, pour permettre aux communautés autochtones de recueillir et s’approprier les informations pour protéger leur environnement.

Les Red Warriors recensent les “criminels de l’eau” qui cherchent à détruire les sources d’eau limitées partout sur Turtle Island. Nous appelons les communautés à étudier leurs bassins hydrologiques, y compris les acquéreurs, les nappes aquifères, les cours d’eau, les fleuves et les lacs, afin de déterminer si ils sont sous la menace imminente de compagnies qui cherchent à contrôler ou détruire leurs sources d’eau.

Très important, des centaines de chefs de gouvernement de nations tribales se sont rendus à Standing Rock et ont fait le serment de soutenir la protection de l’eau sacrée. Nous appelons les gens de la base à s’assurer que leurs élus tiennent leur parole et partagent le bon travail qui est en train de se faire.

Nous sommes, prudemment, optimistes quant à la décision du Juge de District James Boasberg du 16 juin, contre le Dakota Access Pipeline d’Energy Transfer Partner.

Boasberg a jugé que “…la Cour reconnaît qu’il n’a pas été suffisamment pris en considération les impacts d’une marée noire sur les droits de pêche, les droits de chasse, ou la justice environnementale, ou le degré auquel les effets de l’oléoduc seront probablement très controversés. Pour remédier à ces infractions, le Corps [d’Armée] devra reconsidérer ces aspects de son analyse environnementale sur renvoi de la Cour.”

Boasberg décidera dans les jours à venir s’il est bon d’arrêter de faire couler le pétrole sale, en attendant la nouvelle étude d’impact environnemental de cet oléoduc de près de 2000 km, qui fuit déjà.

La devise de la Societé Red Warrior est “Tout pour tout le Monde, Rien pour Nous-mêmes”. Nous reconnaissons le long héritage de la lutte perpétuelle des sociétés de guerriers pour la libération autochtone et la justice environnementale.

 

Pour plus d’information, envoyez-nous un email: redwarriormedia@gmail.com

 

 

Des Agents de la Patrouille des Frontières ont attaqué un camp d’aide médicale aux migrants à Arivaca. Jeudi 15 juin 2017, 30 agents armés ont pénétré dans le camp avec au moins 15 camions, deux escadrons et un hélicoptère, et ont arrêté quatre migrants qui recevaient une aide médicale, alors qu’une chaleur mortelle atteint le sud de l’Arizona, avec des températures proches de 50 degrés.

 

Sur cette vidéo tournée en février 2017 par Unicorn Riot, on peut voir la tente (clinica) qui servait à l’aide médicale d’urgence – attaquée le 15 juin –  et une interview d’une doctoresse bénévole

 

LA PATROUILLE DES FRONTIERES SACCAGE UN CAMP D’AIDE HUMANITAIRE AU COURS D’UNE ATTAQUE CIBLEE

 

Par No More Deaths
Publié sur Censored News
Le 16 juin 2017
Traduction Christine Prat
Zie Nederlandse vertaling door Alice Holemans

Contact: media@nomoredeaths.org

 

Un hélicoptère, 15 camions et 30 agents armés se sont jetés sur une station d’aide médicale pour arrêter 4 personnes qui y recevaient des soins, par une chaleur estivale mortelle.

Jeudi 15 juin 2017, à 18h [heure locale], Arivaca, Arizona – Par des températures dépassant les 38 degrés, la Patrouille des Frontières de Etats-Unis a attaqué le camp d’aide médicale de l’organisation humanitaire No More Deaths, et détenu quatre personnes qui y recevaient une aide médicale. L’obstruction de l’aide humanitaire est un délit flagrant de l’administration de l’Intérieur, une violation évidente de la loi humanitaire internationale et une violation de l’accord écrit de l’organisation avec la Patrouille des Frontières du Secteur de Tucson.

Les agents de la Patrouille des Frontières ont commencé à surveiller le camp de No More Deaths mardi 13 juin, vers 16h30. Des agents motorisés, à pied et munis de caméras de surveillance, ont encerclé le site et érigé un point de contrôle temporaire sur la limite du camp, pour fouiller et interroger ceux qui en sortaient, pour vérifier leur nationalité. La présence massive des forces de l’ordre a découragé des gens de se rendre à ce centre d’assistance humanitaire cruciale, en cette période de temps mortellement chaud. Ces évènements correspondent aussi au schéma de surveillance accrue de l’aide humanitaire au cours des derniers mois, depuis l’avènement du gouvernement de Trump.

Cet après-midi [15 juin], en une démonstration de force jamais vue, environs 30 agents armés ont attaqué le camp avec au moins 15 camions, 2 escadrons et un hélicoptère, pour arrêter quatre malades qui étaient sous traitement médical.

Au cours des 13 dernières années, No More Deaths a fourni de la nourriture, de l’eau, et une assistance médicale aux gens qui traversent le Désert du Sonora à pied. La crise humanitaire causée par la politique appliquée à la frontière a causé la mort de plus de 7000 personnes depuis 1998. Des restes humains sont retrouvés, en moyenne, tous les trois jours dans le désert du sud de l’Arizona.

Kate Morgan, d’Abuse Documentation, coordinatrice de la défense légale de l’organisation dit: “No More Deaths a enregistré des informations sur la mort et la disparitions de centaines de migrants dans le couloir d’Arivaca le long de la frontière. L’attaque d’aujourd’hui contre le poste médical est inacceptable et interrompt nos accords de bonne foi avec la Patrouille des Frontières, visant à respecter le travail vital de No More Deaths”.

John Fife, un des fondateurs de No More Deaths, a dit dans un commentaire que “depuis 2013, le secteur de Tucson de la Patrouille des Frontières avait un accord écrit avec No More Deaths, stipulant qu’ils respecteraient le camp d’aide médicale selon les standards de la Croix Rouge internationale, qui interdit aux gouvernements de se mêler des centres d’aide humanitaire. Cet accord a été violé par la Patrouille des Frontières dans des circonstances extrêmement louches. La Patrouille des Frontières a admis avoir suivi le groupe sur 29 km, mais c’est seulement après que les migrants aient demandé de l’aide médicale que la Patrouille des Frontières a cherché à les arrêter. Le choix de poursuivre ces gens seulement après qu’ils aient atteint le camp de No More Deaths est une preuve évidente qu’il s’agissait d’une attaque directe contre l’aide humanitaire. Pendant ce temps, les prévisions météorologiques prévoient des températures record (donc mortelles)”.

Les gens qui traversent les régions éloignées et mortelles de la frontière US/Mexique, évitent souvent de demander de l’aide médicale urgente, par peur d’être expulsés ou emprisonnés. C’est pour cette raison qu’un poste d’aide humanitaire dans le désert est essentiel pour sauver des vies. Prendre pour cible cette aide médicale cruciale est un exemple honteux du mépris du gouvernement actuel pour la vie des migrants et des réfugiés, et rend leur voyage déjà dangereux de plus en plus mortel.

En dépit de cela, No More Deaths reste fidèle à sa mission de mettre un terme aux décès et à la souffrance dans le désert, et continuera à fournir de l’aide humanitaire, comme nous l’avons fait depuis 13 ans.

 

 

Depuis des années, des compagnies minières veulent exploiter l’uranium dans la région du Grand Canyon du Colorado et d’autres sites sacrés pour les Autochtones du Sud-ouest. De plus, l’uranium devrait être transporté jusqu’à l’usine de retraitement en Utah, dans des camions banalisés, à travers les territoires de plusieurs tribus et quelques villes et villages le long du trajet (voir carte plus bas). En ce mois de juin 2017, l’association ‘Haul No!‘ – ‘Non au Transport!’ – effectue une tournée le long du trajet, pour rendre visite aux communautés affectées. La tournée a commencé le 13 et doit se terminer le 25. Ci-dessous, traduction d’un article de Brenda Norrell et d’un communiqué de Haul No! du 6 juin expliquant les raisons de la tournée.

 

Une Compagnie Minière Canadienne Empoisonne la Montagne Ute et Menace la Terre Sacrée des Havasupai dans le Grand Canyon

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 16 juin 2017
Traduction Christine Prat

 

La “Tournée Haul No!” dénonce et résiste en ce moment à l’extraction et au transport d’uranium sur les terres sacrées des Ute de Ute Mountain et des Havasupai, et à la menace pesant sur l’eau souterraine des Ute et celle du Grand Canyon.

Des terres sacrées sont en train d’être profanées par le traitement de l’uranium et l’eau et le sol sont menacés par le transport d’uranium à travers les territoires Ute, Navajo et Supai.

Les Ute de Ute Mountain dépendent de l’eau souterraine pour leurs puits d’eau potable.

“Aidez-nous, s’il vous plait, à fermer cette usine” dit Yolanda dans une vidéo, sur sa terre natale. “Nous n’avons pas besoin d’un supplément de ces déchets néfastes.”

Energy Fuels, du Canada, est propriétaire de l’usine White Mesa et de Canyon Mine.

Canyon Mine menace actuellement d’empoisonner les terres sacrées des Supai à Red Butte, près du Grand Canyon.

“Haul No! est une tournée de prise de conscience et d’action conduite par des Autochtones le long du trajet projeté pour le transport. Nous avons l’intention de propager la prise de conscience et de stimuler l’action pour assurer que le Grand Canyon, les sites sacrés, et nos communautés soient protégés de cette menace mortelle,” disent les organisateurs Autochtones.

La Tournée se terminera au Rassemblement Havasupai du 23 au 25 juin 2017.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE
Mardi 6 juin 2017

Contact:
Klee Benally, (00 1 928) 380-2629, indigenousaction@gmail.com
Sarana Riggs, (00 1 928) 255- 7126, stopcanyonmine@gmail.com

 

La Tournée ‘Haul No!’ s’Oppose à l’Extraction et au Transport d’Uranium dans la région du Grand Canyon

Grand Canyon, Arizona – Etant donné qu’Energy Fuels Inc. (EFI) menace de commencer à extraire de l’uranium sur des Terres sacrées Autochtones gérées par le Service des Forêts des Etats-Unis, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon du Colorado, Haul No! a organisé une tournée d’action et de prise de conscience le long du trajet prévu pour le transport [de l’uranium] de Canyon Mine.

Qui: Haul No! est un groupe de bénévoles dirigé par des Autochtones en collaboration avec les communautés et les dirigeants Autochtones, des organisations écologiques et des activistes de la base qui travaillent à arrêter le colonialisme nucléaire dans le Sud-ouest.

Quoi: La Tournée Haul No! consiste aussi en conférences sur les impacts de l’extraction d’uranium sur la santé publique, la culture et l’environnement, et un atelier d’action directe. Partie de l’usine [de retraitement] d’uranium White Mesa, également dirigée par EFI, elle s’est arrêtée ou s’arrêtera dans les communautés Autochtones touchées et dans la ville de Flagstaff, et se terminera sur le site sacré de Read Butte, près de Canyon Mine.

Où et quand: Du 13 au 25 juin 2017 (voir planning plus bas)

Pourquoi: Jusqu’à 12 camions, transportant chacun 30 tonnes de minerai d’uranium hautement radioactif, doivent passer quotidiennement à travers des communautés pour la plupart de petites réserves. La Nation Havasupai a attaqué en justice le Service des Forêts des Etats-Unis pour avoir négligé d’appliquer complètement la procédure de consultation des Havasupai lors de sa Déclaration d’Impact Environnemental de Canyon Mine de 1986. On attend toujours la décision de la Cour d’Appel du 9ème Circuit.

Bien que la Nation Navajo ait interdit le transport d’uranium sur son territoire depuis 2012, EFI aurait l’autorisation de l’état d’Arizona à cause de problèmes de juridiction [Note: les routes nationales qui traversent la Réserve relèvent de la juridiction de l’état].

Une éventuelle contamination radioactive du sol, de l’eau, et de l’air par la mine Canyon Mine, l’usine White Mesa, et le transport d’uranium, toucherait le nord de l’Arizona, le sud-est de l’Utah, le Fleuve Colorado, Moenkopi Wash, la Rivière San Juan, et les terres et les ressources culturelles des peuples Havasupai, Hopi, Navajo, Ute et Paiute.

 

 

La Tournée:
La tournée Haul No! est ouverte au public et gratuite.

 

Mardi 13 juin, Bluff, Utah
Au Centre Communautaire

Mercredi 14 juin, Oljato – Monument Valley, Utah
Au Centre d’Accueil de Monument Valley

Jeudi 15 juin, Kayenta, Nation Navajo, Arizona
Mairie de Kayenta

Vendredi 16 juin, Tuba City, Nation Navajo, Arizona
A l’auditorium de Greyhills

Samedi 17 juin, Cameron, Nation Navajo, Arizona

Lundi 19 juin, Flagstaff, Arizona
Coconino Center for the Arts

Du 23 au 25 juin, Red Butte, Arizona
Rassemblement de prières Havasupai.

 

Photos & interviews sur demande.

 

Article de Brenda Norrell
Photos Rachel Heaton, Muckleshoot
Publié sur Censored News
Le 12 juin 2017
Traduction Christine Prat

 

Les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock ont achevé leur tournée triomphale en Europe, par des interventions en Espagne et en Italie, pour demander de désinvestir dans les carburants fossiles et d’investir dans l’énergie propre, et aux gens de se rassembler pour prendre le contrôle des ressources et protéger Notre Mère la Terre.

Rachel Heaton, Muckleshoot, dit : “Ce soir j’ai parlé au cours d’un panel avec des gens étonnants, à l’Université de Barcelone. C’était ma dernière apparition, je rentre chez moi demain. Je suis contente que ça se soit si bien terminé. Je dois admettre avoir été un mal à l’aise d’être dans une salle entourée de portraits de conquistadors.”

L’artiste hip hop Nataanii Means, Diné et Lakota, s’est produit à Madrid, et Rafael Gonzalez, Dakota, a dirigé un meeting à Bologne, en Italie.

Mazaska Talks dit “Maintenant que la tournée Européenne qui a duré un mois se termine, nos Protecteurs de l’Eau se sont séparés. Voir la manifestation à laquelle a assisté Rafael Gonzalez à Bologne, en Italie, contre le sommet des ministres de l’environnement du G7.” (Vidéo de RT).

Au cours de leur tournée de 11 pays, les Protecteurs de l’Eau des camps de Standing Rock se sont exprimés aux Nations Unies à Genève, et ont rencontré des représentants de banques, à Paris et en Suisse, leur demandant instamment de désinvestir d’Energy Transfer Partners, propriétaires du Dakota Access Pipeline. Ils ont manifesté leur solidarité avec ceux qui résistent contre les pollueurs aux Pays-Bas, ont soutenu la résistance aux mines de charbon en Allemagne, et ont conduit la manifestation ‘Trump n’est Pas le Bienvenu Ici’ devant le siège de l’OTAN à Bruxelles.

Alors qu’ils ont été reçus chaleureusement par ceux qui défendent la Terre en Europe, ils ont été insultés et sifflés par les banquiers à Paris et en Suisse.

Quand Waste Win Young, une Dakota Lakota de Standing Rock s’est adressée au Crédit Suisse, les banquiers ont insulté les Protecteurs de l’Eau et nié le fait historique du génocide des Indiens d’Amérique.

A Paris, Nataanii Means, Diné/Lakota, et Rachel Heaton, Muckleshoot, se sont adressés aux actionnaires de la Société Générale, de BNP et de Natixis.

Nataanii Means dit “Rachel et moi, avec nos traducteurs, avons été les seuls autorisés à entrer. Nous avons été accueillis par des cris méprisants, des huées et une atmosphère de confrontation. Lorsque nous avons dit que ces banques et leurs investissements dans des oléoducs au-delà des mers touchaient directement mon peuple et ma communauté, ils se sont mis à faire beaucoup de bruit, afin que nos voix ne soient pas entendues. Nous avons été traités avec un manque de respect incroyable.”

La Tournée a été triomphale dans la mesure où elle a soudé la solidarité et la résistance du continent Européen avec ceux qui se sont bravement précipités pour résister au Dakota Access Pipeline à partir des camps de Standing Rock.

Depuis le printemps 2016, des milliers d’Amérindiens et de soutiens ont campé à Standing Rock pour résister au Dakota Access Pipeline, et à la menace qu’il représente pour l’eau potable du bassin du Fleuve Missouri, se jetant au-devant de la brutalité policière, des gaz lacrymogènes et des canons à eau alors qu’il gelait.

Ceux qui ont tenu bon et résisté à Standing Rock, ont été frappés et blessés par la police, ont été détenus dans des chenils par les autorités du Comté de Morton, dans le Dakota du Nord, ont eu des numéros inscrits sur les bras, comme faisaient les Nazis, et ont campé par des températures en-dessous de zéro, sous la menace constante d’être expulsés de force, avec des drones au-dessus d’eux,, des snipers sur les collines, et la police militarisée qui les encerclait avec des mitraillettes chargées, des fusils puissants, et des blindés munis de canons assourdissants.

La résistance des Protecteurs de l’Eau a commencé en tant que mouvement de la base, et s’est poursuivi comme mouvement des peuples.

L’Eau c’est la Vie.

 

Le 9 juin, Wasté Win Young, Dakota Lakota de Standing Rock, avait publié sur Censored News une déclaration sur les problèmes rencontrés au Crédit Suisse, avec des Négationnistes du Génocide des Amérindiens.

Notre rencontre avec le Crédit Suisse a été largement saboté. Le ‘responsable du développement durable’ a affiché un sourire narquois durant toute notre intervention. Il dit que nous, Amérindiens, n’avions jamais été victimes de génocide. Il dit que l”Holocauste’ et les massacres d’Arméniens étaient des génocides. Il dit qu’il était historien et que ce n’était pas à lui qu’il fallait parler d’un ‘génocide’. J’ai senti la rage monter en moi, mais Rachel s’est chargée de lui, puis Rafa. Le banquier a balayé nos plaintes et dit qu’ils continueraient à financer des projets tant qu’il y en aurait besoin, malgré les abus qui se produisent.

Merci Genève, merci peuple Suisse. Mais à quoi devais-je m’attendre de la part d’un pays si coincé dans la neutralité qu’il a caché l’or et les œuvres d’art volés aux Juifs pendant les guerres? Un pays qui a laissé les Nazis massacrer des Français à seulement quelques kilomètres d’où je me trouve? Une putain de plaisanterie.

Auparavant (article paru le 23 mai), Nataanii Means avait décrit la manière insultante dont les Protecteurs avaient été traités à Paris [dans les banques, voir plus haut]. Il avait écrit aussi:

Comme a dit ma cousine, Wasté Win Young: “C’est ce contre quoi nous sommes ici. De même, c’est ce à quoi sont confrontés ceux qui veulent protéger unci maka à l’échelle du monde. Ce n’est pas que du plaisir et des jeux. Les caméras ne sont pas autorisées dans ces réunions, sinon nous ferions hurler l’enregistrement à toute la nation. C’est ok d’être ‘gobdah’d’ – de révéler nos expériences et d’être livrés en pâture aux requins. Il faut avoir la peau épaisse et être prêts au duel. Naye FR, cependant. Il y a des gens authentiques qui écoutent et peuvent changer les choses, et ce sont ceux-là vers qui nous devons aller, ils sont des cibles – d’après eux, au bon sens du terme. Je n’ai jamais été aussi contente de quitter ‘Pairee’.”

Nataanii dit aussi “j’ai vu le mal en direct. C’est un combat énorme. Nous devons y aller de tous les angles. Je n’ai jamais ressenti une telle rage. Il y avait la sécurité à côté de moi tout le temps, en plus. Ils m’ont même suivi aux toilettes. Ce n’est pas moi la menace, ici, c’est vos investissements!”

 

 

Le 7 juin, les Protecteurs de l’Eau en tournée en Europe, se sont adressés aux Nations Unies. La veille, ils avaient bloqué le Crédit Suisse, principal investisseur européen dans le Dakota Access Pipeline, avec des activistes européens. La police est intervenue, et Rafael Gonzalez – artiste hip-hop sous le nom de Tufawon, qui devait participer à un concert avec Nataanii Means ce soir-là – a été brutalement expulsé par la police, tout comme des manifestants locaux. Ci-dessous, traduction de deux articles de Censored News, écrit par Brenda Norrell, d’après les récits des Protecteurs.

 

Article par Brenda Norrell
Photos par Waste Win Young, Nataanii Means et Rachel Heaton
Publié sur Censored News
Mardi 6 juin 2017
Traduction Christine Prat

 

GENEVE, Suisse – Des Protecteurs de l’Eau des camps de Standing Rock ont conduit le blocage du Crédit Suisse, un des principaux investisseurs du Dakota Access Pipeline, au cours de leur tournée de 11 pays d’Europe, pour demander de cesser d’investir, de passer à l’énergie propre, et de résister pour l’Eau.

Les quatre membres de l’équipe de Protecteurs en tournée – Waste Win Young, Dakota Lakota de Standing Rock; Rachel Heaton, Muckleshoot; Nataanii Means, Diné Lakota; et Rafael Gonzalez, Dakota – ont conduit la fermeture du Crédit Suisse et se sont rendus ensuite au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour parler.

Beaucoup d’alliés Européens se sont joints à l’opération de fermeture et se sont enchaînés dans la banque.

Nataanii Means a déclaré: “Nous avons bloqué une banque aujourd’hui, le Crédit Suisse, qui est la principale banque européenne pour les investissements dans les oléoducs de Turtle Island (1,4 milliards de dollars). Rafael Gonzalez (Tufawon) a été trainé hors de la banque, comme beaucoup d’autres.

Nous avons exigé qu’ils désinvestissent et se retirent d’investissements qui contribuent directement au génocide perpétuel de notre peuple, au racisme environnemental, et à la destruction de Notre Mère la Terre.”

“Maintenant, nous sommes aux Nations Unies, pour assister et prendre la parole à l’Intervention pour les Droits de l’Homme, en particulier Rachel Heaton et Wasté Win Young”.

Nataanii, fils de Gloria Grant Means, une Diné [Navajo] Omaha de Chinle, dans la Nation Navajo, et du Lakota Russel Means dit: “Mon papa a fait beaucoup de voyages au siège des Nations Unies, pour notre peuple. C’est irréel d’être ici.”

 

 

Voir la vidéo de l’intervention au Crédit Suisse sur Facebook. Les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock, Rachel Heaton, Nataanii Means, Waste Win Young et Rafael Gonzalez y ont déclaré demander le désinvestissement, y ont lu une déclaration, disant entre autres que “le Crédit Suisse contribue au génocide de notre peuple!”

Le Crédit Suisse est interpelé pour son financement du Dakota Access Pipeline, qui a dirigé la police militarisée et des groupes anti-terroristes comme TigerSwan, et s’est livré à des violations massives des droits de l’homme pendant les dix mois de résistance pour l’eau dans les camps de Standing Rock. Le Crédit Suisse est désigné pour avoir “financé un désastre à l’échelle planétaire” en investissant dans les carburants fossiles.

D’après une dépêche de Reuters, les Etats-Unis ont menacé de se retirer du forum des Droits de l’Homme des Nations Unies (à cause de ‘préjugés’ contre Israël).

 

Article par Brenda Norrell
Photos par Rachel Heaton et Wasté Win Young
Publié sur Censored News
Le 7 juin 2017
Traduction Christine Prat

 

GENEVE – Des Protecteurs de l’Eau des camps de Standing Rock se sont adressés à l’Assemblée Générale du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, ont participé à des panels, et ont rencontré le Maire de Genève, dans le cadre de leur tournée de 11 pays d’Europe. L’équipe réclame le désinvestissement des carburants fossiles, en particulier du Dakota Access Pipeline, et s’exprime sur la nécessité de l’énergie propre et du respect des droits Autochtones.

Rachel Heaton, Muckleshoot de l’état de Washington, dit: “Aujourd’hui, Rafael et moi avons rencontré le Maire de Genève, tandis que Wasté Win et Nataanii se sont exprimés aux Nations Unies. Nous discutons tous de divers problèmes qui nous touchent en tant qu’Autochtones et construisons des alliances, ici en Europe, pour aider à soutenir les combats chez nous. Je dois dire que ça a été une journée productive jusqu’à maintenant.”

Wasté Win Young, Dakota Lakota de Standing Rock, dit que Nataanii Means, Diné Lakota de Chinle, dans la Réserve Navajo, a fait une intervention de 2 minutes devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, sur le droit de se rassembler; et que Rachel Heaton et Rafael Gonzalez, Dakota de Minneapolis avaient rencontré le Maire.

Rachel s’est adressée à l’Assemblée Générale des Nations Unis, puis à un autre panel.

“La police a menacé de démonter le tipi où nous distribuions des tracts pour notre panel de ce matin” dit Wasté Win Young. Elle avait dit aussi la veille: “Le Maire de Genève a approuvé que nous le mettions devant le siège des Nations Unies cette semaine, pendant que nous serons ici. Nous nous adresserons à un panel des Nations Unies durant la session sur les Droits de l’Homme. Rachel doit s’exprimer aujourd’hui et je parlerai jeudi.”

“Alors, les Etats-Unis pourraient se retirer de la commission des droits de l’homme des Nations Unies, sur la base de résolutions des Nations Unies soutenant la Palestine. Oui, Uncle Sam n’accorde pas d’attention aux Autochtones de Turtle Island ni aux violations des droits de l’homme dont il est complice. Pas de problème. Nous continuons à construire.”

L’équipe de Protecteurs de l’Eau avait conduit la fermeture du Crédit Suisse la veille, exigeant le désinvestissement d’Energy Transfer Partners, propriétaires du Dakota Access Pipeline, et l’arrêt de l’implication de la banque dans le génocide perpétuel des grandes compagnies qui violent les droits Autochtones, ignorent les Traités et empoisonnent de façon irresponsable l’eau et la terre.