Christine Prat, CSIA, français
Octobre 20, 2018
Also published on Censored News
Two Water Protectors, who have been fighting and suffering a lot in Standing Rock, Nataanii Means and Tufawon, are now back to Europe for a “Resilience Tour”. In Paris, they took part in several events, to celebrate AIM’s 50th Anniversary, and CSIA’s 40th Anniversary.
On October 12th, in the afternoon, a gathering took place to honor the AIM and pay a tribute to the leaders who have passed to the Spirit World, and, in the evening, Raye Zaragoza (Akimel O’odham/Xicana), Nataanii Means and Tufawon had a show.
The evening started with beautiful songs by Raye Zaragoza.
Then, Nataanii and Tufawon started with their hip-hop show. Nataanii presented himself and delivered a speech about the AIM leaders who left us, explained how complicated it was without the Elders, and said that their struggle to protect water is still going, now against the pipeline Line 3 of Enbridge.
Nataanii Means presented himself, saying that he came from three different Nations: Oglala Lakota, Omaha and Dineh (Dineh being often known as Navajos).
Then he talked about the AIM:
“My father fought for a long time, alongside my auntie and my uncle here, Jimbo and Jean. They all worked together for a long time. Jimbo talked about how our past leaders are past away now, no matter whoever they grouped with. Jean said it too. Everyone they grouped with in the movement, they are gone now.
I am a product of what they built. One day, I shall be an ancestor to one of my people. So are you. That’s why we have to start thinking collectively as conscious people.
We are fighting another pipeline, in Minnesota. It’s called Line 3, and you can look it up on the Internet, at www.stopline3.org. On Facebook, look up Ginew Collective, g, i, n, e, w. Look that up.
But a few weeks ago, me and Tufawon, we just came from that camp. We’re fighting that billionaire company, and I was sitting there, in a meeting, and I looked around, because a question came up. It was a really hard question, and I expected somebody else to answer it. I expected one of my Elders to be there to answer it. But they were not there, there was nobody there. There was us. And that was a new feeling for me, to be there without these people. But that’s how life is, you understand that.
You know, it’s hard for me and Rafa [Tufawon] to both be here. You know that, leave those guys behind to do a lot of work.
So, the least we can do for them is to ask you to go home and look up stopline3.org and Ginew Collective, and share with your circle, donate and spread the word.”
Then, Nataanii and Tufawon went back to playing music.
Excerpt from the info page of stopline3, there is much more info on this site – among others, several video interviews of Winona La Duke – thus look it up:
The existing Line 3 is an Enbridge pipeline that ships crude oil from Alberta to Superior, Wisconsin. It spans northern Minnesota, crossing the Leech Lake and Fond du Lac reservations and the l855, 1854, and l842 treaty areas. And it is a ticking time bomb. It was built with defective steel in l96l, has had numerous ruptures and spills, and is running at half pressure because of severe corrosion. Instead of cleaning up this liability, Enbridge wants to simply leave it in the ground forever, and cut a brand new energy corridor through our best lakes, wetlands, and wild rice beds, and the heart of Ojibwe treaty territory. They first proposed this new route for the Sandpiper pipeline in 2013, but years of fierce resistance in Minnesota drove them to cancel that project and buy a share of the Dakota Access pipeline instead. At $7.5 billion, the proposed new Line 3 would be the largest project in Enbridge’s history and one of the largest crude oil pipelines in the continent, carrying up to 915,000 barrels per day of one of the dirtiest fuels on earth, tar sands crude. They call it a “replacement” but it is larger, with higher volume, in a new corridor. First Nations, tribal governments, landowners, environmental groups, and communities across the Great Lakes have been fighting for 5 years now to stop this new corridor and #StopLine3. We are here to protect the water and our future generations.
JEAN ROACH, LAKOTA, PARLE, A PARIS, DU ROLE DES FEMMES DANS LA LUTTE, DE LEONARD PELTIER ET DE LA PROTECTION DE L’EAU
Intervention enregistrée
Le 13 octobre 2018
Publiée
Le 22 octobre 2018
Traduction Christine Prat
In English on Censored News
La 38ème Journée de Solidarité avec les Peuples Autochtones, organisée à Paris par le Comité pour la Solidarité avec les Indiens des Amériques, le CSIA, a célébré plus de cinq siècles de luttes contre le colonialisme, le 50ème Anniversaire de l’American Indian Movement, et le 40ème Anniversaire du CSIA.
Jean Roach faisait partie des intervenants représentant l’AIM. Elle a parlé du rôle des femmes dans la lutte, de Wounded Knee, de la Protection de l’Eau et de la Terre, et surtout de Leonard Peltier, et appelé à soutenir sa libération.
Vous trouverez ci-dessous la transcription de son discours du 13 octobre 2018.
Christine Prat, CSIA
“Je m’appelle Jean Roach, j’appartiens à la Nation Lakota. Je vis près des Black Hills, dans le Dakota du Sud. J’aimerais remercier tous ceux qui sont venus et s’intéressent à nos combats.
Je représente un homme, Leonard Peltier, qui est en prison depuis 43 ans, ce qui fait aussi partie de la colonisation.
Quand nos familles sont attaquées, que ce fut au XVIII ème siècle ou dans les années 1970, les femmes doivent s’engager aussi. Nos enfants ont été donnés à l’adoption, emmenés de force dans des internats, où ils ont été battus, tués, assassinés. Nos hommes ont été emprisonnés, ou tués, ou les deux. Depuis le premier contact, nous avons eu de nombreuses victimes.
Ma Nation est celle des Miniconjou. Ce sont des gens de mon peuple qui ont été massacrés à Wounded Knee [29 décembre 1890]. Ça fait partie du rôle des femmes. Alors, des gens essaient de nous appeler des activistes ou des militantes, mais nous ne sommes que des mères et grand-mères. Nous protégeons les générations suivantes, ce sont nos actions en ce moment, et nous avons probablement de l’ADN de nos ancêtres qui ont été massacrés. Ainsi, quand nous parlons de Leonard Peltier, nous devons faire le lien avec le fait que son grand-père était l’un des 38 du Dakota [38 hommes pendus sur ordre de Lincoln, à Mankato, Minnesota, le 26 décembre 1862]. Pour les gens de nos générations, Leonard représente les manipulations des Etats-Unis.
Des gens parlent de prisonniers politiques, mais nous ne sommes que des Protecteurs de l’Eau. A Standing Rock, ils ont été attaqués sur la base de leurs croyances, de nos croyances en la protection de l’eau. Et ils sont aussi prisonniers politiques.
Comme je l’ai dit, Leonard Peltier est prisonnier depuis 43 ans. C’est le prisonnier politique le plus ancien du monde. Tout ce que nous demandons, c’est la justice. Et que l’histoire soit racontée et jamais oubliée. Nous voudrions que le monde international sache que nous souffrons et que nous avons toujours un prisonnier dans une prison. Et beaucoup d’autres. Jusqu’à ce qu’il soit libéré, nos Nations ne seront pas libres.
J’ai une abondante documentation sur ce dont je parle. Je demande à chacun de s’intéresser au cas de Leonard Peltier. Et je félicite tous les protecteurs de l’eau et de la Terre. Merci.”
TOURNEE ‘RESILIENCE’ DE DEUX PROTECTEURS DE L’EAU: LA LUTTE CONTRE LES OLEODUCS CONTINUE
Christine Prat, CSIA English
20 octobre 2018
Egalement publié en anglais sur Censored News
Deux Protecteurs de l’Eau, qui ont combattu et beaucoup souffert à Standing Rock, Nataanii Means et Tufawon, sont de retour en Europe pour une tournée intitulée “Résilience”. A Paris, ils ont pris part à diverses manifestations, pour célébrer le 50ème Anniversaire de l’AIM et le 40ème Anniversaire du CSIA-nitassinan.
Le 12 octobre, l’après-midi, il y avait eu une réunion pour commémorer l’AIM et rendre hommage à ses dirigeants maintenant passés dans l’Autre Monde, et le soir, Raye Zaragoza (Akimel O’odham/Xicana), Nataanii Means et Tufawon ont donné un concert.
La soirée a commencé avec les chants mélodieux – et engagés – de Raye Zaragoza.
Puis, Nataanii et Tufawon ont entamé leur concert hip-hop. Nataanii s’est présenté et a parlé des dirigeants de l’AIM qui nous ont quitté, et expliqué que c’était très difficile de continuer sans les Anciens. Il a expliqué aussi que leur lutte pour protéger l’eau continue, actuellement contre l’oléoduc Line 3, de la firme Enbridge.
Nataanii s’est présenté, à la manière traditionnelle. Il dit qu’il était issu de trois Nations différentes: Oglala Lakota, Omaha et Diné (‘Diné’ étant souvent connus sous le nom de ‘Navajos’).
Puis il a parlé de l’AIM:
“Mon père s’est battu pendant des années, avec à ses côtés ma tante et mon oncle ici présents, Jimbo et Jean. Ils ont travaillé ensemble très longtemps. Jimbo a parlé tout à l’heure de nos dirigeants qui nous ont quitté, à présent, peu importe à quel groupe ils appartenaient. Jean l’a dit aussi. Tous ceux avec qui ils se sont groupés, dans le mouvement, nous ont quitté maintenant.
Je suis le produit de ce qu’ils ont construit. Un jour, je serai un ancêtre pour quelqu’un de mon peuple. Vous aussi. C’est pourquoi nous devons nous mettre à réfléchir collectivement, en tant que gens conscients.
Nous combattons un autre oléoduc, dans le Minnesota. Ça s’appelle Ligne 3. Vous pouvez chercher les infos sur l’Internet, sur le site stopline3.org. Sur Facebook, cherchez Ginew Collective, g, i, n, e, w. Allez y voir.
Mais il y a quelques semaines, moi et Tufawon, revenions tout juste de ce camp. Nous combattions cette compagnie qui vaut des milliards, et j’étais là, dans une réunion, et j’ai regardé autour de moi, parce qu’une question avait été posée. C’était une question très difficile, et je m’attendais à ce que quelqu’un d’autre réponde. Je m’attendais à ce que l’un de nos Anciens soit là pour répondre. Mais ils n’étaient pas là, personne n’était là. Seulement nous. Et ce fut un sentiment nouveau pour moi, d’être là sans ces gens. Mais c’est la vie, vous le savez bien.
Vous savez, c’est dur pour moi et Rafa [Tufawon] d’être ici, tous les deux. Vous savez ce que c’est, on laisse les gars derrière pour faire un travail énorme.
Donc, le minimum que nous puissions faire pour eux, c’est de vous demander, en rentrant chez vous, d’aller sur le site stopline3.org et Ginew Collective, et de partager avec votre entourage et vos connaissances, de faire des dons et de transmettre l’info.”
Puis, Nataanii et Tufawon sont retournés à la musique:
Extrait de la page d’information du site stopline3. Il y a beaucoup plus d’informations sur ce site – entre autres des vidéos d’interviews de Winona La Duke – donc allez y voir:
La Ligne 3 existante est un oléoduc de la firme Enbridge qui transporte du brut d’Alberta jusqu’au lac Superior, dans le Wisconsin. Il part du nord du Minnesota, et traverse le Lac Leech et les Réserves de Fond du Lac et les régions des traités de 1855, 1854 et 1842. C’est une bombe à retardement. Il a été construit en 1961 avec de l’acier défectueux, il y a eu de nombreuses fissures et marées noires, et il ne fonctionne qu’à la moitié de la pression, à cause de l’extrême corrosion. Au lieu de nettoyer cet oléoduc qui pose tant de problèmes et d’incertitudes, Enbridge veut tout simplement le laisser dans le sol pour toujours, et ouvrir un nouveau corridor à travers nos plus beaux lacs, zones humides et champs de riz sauvage, et à travers le cœur du territoire Ojibwe selon les traités. Ils ont d’abord proposé ce nouveau tracé pour l’oléoduc Sandpiper en 2013, mais des années de résistance féroce dans le Minnesota, les a forcés à renoncer au projet et à acheter des parts du Dakota Access Pipeline à la place. Au prix de 7,5 milliards de dollars, le nouveau projet de Ligne 3 serait le plus grand de l’histoire d’Enbridge, et l’un des plus grands oléoducs pour le brut du continent, transportant jusqu’à 915 000 barils par jour du carburant le plus sale sur terre: le brut de sables bitumineux. Ils intitulent cela un “remplacement”, mais c’est plus grand, avec un plus grand volume, dans un nouveau corridor. Les Premières Nations, les gouvernements tribaux, les propriétaires terriens, les groupes écologistes et les communautés dans la région des Grands Lacs, combattent depuis 5 ans pour bloquer ce nouveau corridor et la Ligne 3, #StopLine3. Nous sommes là pour protéger l’eau et les générations futures.
DES DEFENSEURS DE LA TERRE MANIFESTENT CONTRE LA ‘DECLARATION VIDE’ D’UNE JOURNEE DE PEUPLES AUTOCHTONES A ‘FLAGSTAFF’
Mardi 9 octobre 2018
Rapport publié par le Comité Ad-hoc d’Agitation Anticoloniale du Territoire Occupé de Flagstaff
Photos Ed Moss & anonymes
Publié par Indigenous Action Media
Traduction Christine Prat
(J’ai mis ‘femmes/trans’ pour ‘womxn’ dans l’original, néologismes!)
TERRITOIRE OCCUPE DE FLAGSTAFF, Arizona – Lundi soir, plus de 45 personnes se sont rassemblées sur “Heritage Square”, dans le territoire occupé de soi-disant “Flagstaff”, pour appeler à la libération des Autochtones lors de la Journée des Peuples Autochtones. Les intervenants au rassemblement ont fortement rejeté la récente déclaration d’une “Journée des Peuples Autochtones” par les politiciens de Flagstaff, comme étant une mesure hypocritement symbolique, vu que les Autochtones de la région continuent à être confrontés au génocide culturel, à des incarcérations hors de proportion, à être sans abris, à un profilage racial extrême, et à la violence d’état.
Le rassemblement s’est concentré sur les voix des femmes et des parents à deux esprits, qui ont parlé de leurs histoires de résistance à l’hétéro-patriarcat et à la violence d’état. La foule a distribué des bandanas rouges avec le hashtag #MMIW en l’honneur des Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées (MMIW – Missing and Murdered Indigenous Women), un mouvement qui affronte le fait qu’un tiers des femmes Autochtones des soi-disant “Etats-Unis” ont disparu ou ont été assassinées.
Nicole Joe, qui appartenait à la communauté locale des Autochtones sans abris, est morte le 25 décembre 2017, après que son compagnon, Vaughn Seumptewa, l’ait battue et laissée dehors dans le froid pendant plusieurs heures, avant de la trainer dans un appartement, où elle mourut un peu plus tard.
Les manifestants ont réclamé la justice pour Nicole Joe, Loreal Tsingine (assassinée par la police à Winslow en 2016), et Vanessa Lee, récemment trouvée morte à Flagstaff, sans que la cause de la mort ait été déterminée jusqu’à maintenant.
“Si les communautés doivent mettre un terme à la disparition et l’assassinat de femmes/trans Autochtones, il doit y avoir un soutien plus efficace pour les femmes/trans devant quitter des partenaires violents, à l’opposé du système actuel, intrinsèquement raciste contre les femmes/trans Autochtones, dont les histoires ne sont souvent pas crues ou sont placées sur des listes d’attente avant d’obtenir le même traitement que les non-Autochtones,” dit Bonn Baudelaire.
Bonn ajouta: “Nous avons résisté à cette narration depuis 500 ans. Et c’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui, pour que le futur soit réimaginé par le féminin. Ainsi, qu’est-ce que ça signifie quand nous disons Femmes/trans Disparues et Assassinées? C’est ce que nous voulons dire, nous réimaginons le futur dans nos propres mains. Que se passe-t-il quand les corps de femmes/trans sont attaqués? C’est exactement la même chose que d’attaquer Notre Mère la Terre. Les femmes recréent littéralement la vie sur cette terre et lorsqu’elles sont attaquées, nous attaquons le cœur même de ce que signifie être en vie.”
Des histoires sensibles ont été partagées au rassemblement, par des gens qui souffrent directement de la violence d’état, des raids et détentions de l’I.C.E. [Immigration and Customs Enforcement], et de l’hétéro-patriarcat suprémaciste blanc. Le rassemblement a connecté de nombreuses et diverses luttes contre la violence faite aux femmes/trans, le profilage racial et les incarcérations, la profanation de la terre sacrée, et la violence contre nos parents sans abris, avec des banderoles disant “Pas de justice sur des terres volées” et “Avant 1492, personne n’était sans abris.”
Les politiciens de Flagstaff ont refusé de revenir sur leur fameuse “Ordonnance Anti-Camping“, qui avait valu à la ville la 10ème place dans le rapport de La Coalition Nationale pour les SDF, sur les villes les plus “médiocres” des soi-disant Etats-Unis. Des capitalistes à Flagstaff continuent de discriminer ouvertement les Autochtones sans abris, et de leur refuser des services.
Ale Becerra, un représentant de la Coalition pour l’Abrogation, déclara: “Nous parlons du même problème, c’est-à-dire de la violence de l’état contre des communautés, les communautés Autochtones, et les sans-papiers. Nous partageons la même lutte. Nous devons apprendre à le reconnaître.”
La Coalition pour l’Abrogation a demandé l’arrêt immédiat de la collaboration de la ville de Flagstaff avec les attaques de l’I.C.E. contre la communauté des sans-papiers.
Le rassemblement s’est finalement transformé en manifestation dans les rues, bloquant plusieurs carrefours dans le centre de Flagstaff. Toute la nuit, il y eut une forte présence policière, et des flics ont saisi et bousculé des gens, démontrant par là que la ville de Flagstaff ne s’engage qu’à “honorer” les Autochtones symboliquement, mais lâchera la violence d’état contre eux, même au cours de la “Journée des Peuples Autochtones”.
Ce traitement n’était pas une surprise, étant donné que le nombre hors de proportions d’Autochtones arrêtés à Flagstaff démontre un grave problème, le ciblage de la communauté Autochtone par les forces de l’ordre. D’après une étude récente, les Autochtones représentent 10% de la population, mais près de la moitié du nombre d’arrestations annuelles. Qu’un Autochtone sur deux vivant à Flagstaff, indépendamment de son âge, risque l’arrestation est un grave problème. (Source: Rapport Annuelle de la Police de Flagstaff 2009-2017)
Scandant “Boycottez Snowbowl” et “Pas de Colomb, Pas de KKK, Pas d’Etats-Unis Fascistes”, la foule a défilé dans les rues. Les slogans ont résonné dans tout le centre, incitant des passants à se joindre aux manifestants. La manifestation a duré plus d’une heure, occupant divers carrefours et bloquant la circulation toute la nuit.
Le 2 octobre 2018, la Ville de Flagstaff a précipitamment adopté une résolution reconnaissant la “Journée Colomb” comme Journée des Peuples Autochtones. Cependant, cette résolution ne fait rien pour changer la perpétuation du génocide culturel des Autochtones, dont la Ville reste complice et dont elle profite. La Ville de Flagstaff refuse d’annuler son contrat de vente d’eaux usées pour faire de la neige artificielle sur les Pics San Francisco, sacrés pour plus de 13 nations Autochtones. Le combat ininterrompu pour protéger les Pics a conduit à plusieurs affaires en justice qui ont fait jurisprudence pour entamer négativement la liberté religieuse de tous les Peuples Autochtones.
Des flics attendaient sur les lieux du rassemblement avant l’arrivée des organisateurs, et après la fin de la manif, environs 20 flics en civil tournaient autour des gens encore présents, les surveillant et essayant de les identifier. Des flics ont suivi des gens jusqu’à leurs voitures et ont photographié les plaques minéralogiques.
En dépit de l’intensité de l’intimidation et de l’agressivité policières cette nuit-là, les manifestants ont tenu bon et ont terminé la marche en chantant le chant de l’AIM, en occupant le croisement des rues Beaver et Leroux.
Il y eu des appels pour les phases suivantes et pour des actions continues, un drapeau “Américain” a été brûlé, et quelqu’un dans la foule a déclaré: “La résistance Autochtone ne sera jamais sanctionnée par l’état. Chaque jour est une Journée des Peuples Autochtones, et chaque jour nous devons continuer à combattre pour notre existence.”
Les Organisateurs ont appelé à des actions immédiates:
- Continuation du boycott d’Arizona Snowbowl et de l’exigence que la Ville de Flagstaff résilie son contrat avec la station de ski,
- fin du profilage racial et de la collaboration avec l’I.C.E. et travailler à l’abolition de la police dans nos communautés en établissant des réseaux de soutien à la communauté et des options de justice transformatrice/réparatrice,
- abrogation de l’ordonnance anti-camping et de toutes les politiques anti-SDF,
- dons de sacs de couchage et de vêtements d’hiver pour nos parents sans abris à Táala Hooghan Infoshop (1704, N 2nd).
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Une petite victoire pour la résistance aux mines d’uranium. La Cour Suprême maintient le moratoire de 20 ans décrété par Obama. Cependant, 20 ans ne représentent pas grand-chose quand il s’agit de radiations qui seront là pour des milliers d’années. De plus, ça ne concerne pas la Mine du Canyon, (sur la photo) qui a été creusée sur la base d’une autorisation datant de 1986 – sans tenir compte des nouvelles connaissances et mesures réalitsées depuis. La mine est prête à être exploitée depuis avril 2018, si ça n’a pas encore commencé, c’est parce que le cours de l’uranium est trop bas.
Christine Prat
Centre pour la Diversité Biologique
Communiqué de presse, 1er octobre 2018
Contacts:
Abbie Fink, Relations Publiques, afink@HMAPR.com, pour la Tribu Havasupai
Ted Zukoski, Earthjustice, tzukoski@earthjustice.org
Roger Clark, Grand Canyon Trust, rclark@grandcanyontrust.org
Taylor McKinnon, Centre pour la Diversité Biologique, tmckinnon@biologicaldiversity.org
Sandy Bahr, Sierra Club, sandy.bahr@sierraclub.org
Kevin Dahl, National Parks Conservation Association, kdahl@npca.org
Publié sur Censored News
Le 1er octobre 2018
Traduction Christine Prat
LA COUR SUPREME DES ETATS-UNIS REFUSE D’ENTENDRE LA CONTESTATION PAR L’INDUSTRIE DU MORATOIRE SUR L’EXTRACTION D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON
PARC NATIONAL DU GRAND CANYON, Arizona – La Cour Suprême des Etats-Unis a refusé ce jour d’entendre la contestation par l’industrie minière du moratoire de 20 ans contre l’ouverture de nouvelles mines d’uranium près du Grand Canyon.
L’Association Minière Nationale [National Mining Association] et l’Association Américaine pour l’Exploration et l’Extraction Minières [American Exploration and Mining Association] affirmaient que le moratoire du Ministère de l’Intérieur était inconstitutionnel. La décision d’aujourd’hui signifie que la Cour Suprême ne révisera pas la décision de décembre de la Cour d’Appel, qui rejetait les arguments de l’industrie minière et maintenait le moratoire.
La Tribu Havasupai et une coalition de groupes de protection de l’environnement, qui ont défendu le moratoire devant des tribunaux inférieurs, ont applaudi la décision.
“Les terres dans et autour du Grand Canyon ont toujours été la patrie du Peuple Havasupai” dit Muriel Coochwytewa, présidente de la Tribu. “Nos ancêtres ont vécu et sont morts parmi les sites sacrés qui couvrent ce territoire. Le retrait des industries d’extraction de minéraux est un moyen nécessaire pour protéger la terre et l’eau dont notre peuple et notre village dépendent, et nous remercions la Cour Suprême d’être tombée d’accord avec la conclusion du Tribunal du 9e Circuit – étant que nos terres et notre peuple doivent être préservés.”
“C’est un grand jour pour la région du Grand Canyon, pour le peuple Havasupai qui dépend de ses eaux sacrées, pour les gens qui aiment cette merveille du monde naturel et pour la vie sauvage dont c’est l’habitat,” dit Ted Zukoski, avocat de Earthjustice, qui s’est opposé à l’action en justice de l’industrie minière.
“La décision d’aujourd’hui claque la porte aux affirmations mensongères selon lesquelles le moratoire de 2012 était illégal,” dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. “En décidant de ne pas entendre l’appel de l’industrie contre le moratoire, la Cour Suprême s’est mise du côté des électeurs d’Arizona des deux partis politiques, de la Tribu Havasupai, des chasseurs et pêcheurs, des gouvernements et commerces locaux, des amateurs d’activités de plein air, et des millions de touristes qui visitent le Grand Canyon chaque année.”
“C’est une bonne nouvelle pour tous ceux à qui le Grand Canyon est cher, pour ses eaux et sa vie sauvage, et certainement pour les gens qui vivent dans et autour du Grand Canyon,” dit Sandy Bahr, directrice de la section du Grand Canyon du Sierra Club. “C’est un grand jour pour le Grand Canyon, mais notre travail, pour le protéger des mines existantes et pour soutenir le nettoyage des mines qui souillent le paysage sur les terres publiques et tribales, doit continuer.”
“Ces sites publics spectaculaires méritent une protection permanente des dangers de l’extraction d’uranium,” dit Taylor McKinnon, du Centre pour la Diversité Biologique. “Notre région souffre déjà de soixante-dix ans de pollution par les mines d’uranium. Chaque dollar dépensé pour de nouvelles mines est un dollar qui devrait servir à nettoyer ces dégâts mortels.”
“Après une investigation exhaustive et une participation publique substantielle, la première décision de l’Intérieur de protéger l’un des paysages les plus impressionnants du monde, les Havasupai, les millions de visiteurs et les usagers d’eau en aval, est tout à fait appropriée,” dit Kevin Dahl, de l’Association de Conservation des Parcs Nationaux. “Nous félicitons la Cour Suprême d’avoir maintenu le moratoire.”
Le moratoire adopté en 2012 protège les nappes aquifères et les cours d’eau qui alimentent le Fleuve Colorado et le Grand Canyon de la pollution toxique de l’extraction d’uranium et de l’épuisement de l’eau. Sans le moratoire, l’Intérieur prédisait que des centaines de sites seraient creusés et des dizaines de nouvelles mines exploitées. Cela menacerait le Grand Canyon d’une grave pollution par l’uranium et de l’épuisement critique de l’eau souterraine.
La Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club, le Centre pour la Diversité Biologique et l’Association de Conservation des Parcs Nationaux sont intervenus en 2013, peu après que l’industrie minière ait contesté le moratoire devant une Cour fédérale. Les groupes ont défendu le moratoire depuis, en accord avec le Ministère de l’Intérieur des gouvernements Obama et Trump.
La coalition et l’Intérieur avaient gagné en 2014, devant la Cour de District, en Arizona, le maintient du retrait de l’extraction minière. Les compagnies étaient allées en appel. En décembre, la Cour d’Appel du 9e Circuit avait maintenu le moratoire, le considérant comme constitutionnel, et décidé que la zone protégée n’était pas trop étendue, contrairement à ce que les compagnies minières avaient prétendu.
Les compagnies d’uranium n’ont plus de recours pour contester le moratoire en justice. Mais elles font pression sur le gouvernement Trump pour obtenir des subventions en demandant qu’une plus grande quantité de minerai soit extraite dans le territoire national, et que l’influence publique et la supervision par les autorités de l’extraction dans les terres publiques, soient réduites.
Le contexte
La pollution par l’uranium dévaste déjà le Grand Canyon et la région autour. Des projets de nouvelles mines ont déclenché des protestations, des conflits légaux et des projets de loi. Des dizaines de nouvelles mines menacent d’industrialiser des sites naturels emblématiques et sacrés, de détruire l’habitat des espèces sauvages et de polluer ou épuiser les nappes aquifères. Des scientifiques, des gouvernements tribaux et locaux, et des commerces ont déjà exprimé leur soutien aux mécanismes de protections appliqués par l’Intérieur.
Une étude du Ministère de l’Intérieur a montré que sans moratoire, 26 nouvelles mines d’uranium et 700 projets de prospection devraient être réalisés – une moyenne d’un tous les dix jours. Ces projets passeraient au bulldozer plus de 5 millions de m² et utiliseraient plus d’un milliard de litres d’eau qui alimente les sources et cours d’eau emblématiques de la région.
Le Grand Canyon, l’un des grands symboles de l’Ouest Américain, a été déclaré monument national par Theodore Roosevelt en 1908 et est devenu Parc National en 1919. Le Parc est entouré de millions de m² de terres publiques qui comprennent des zones de nature sauvage, deux monuments nationaux, des terres devant protéger des espèces menacées et des ressources culturelles, et des forêts de pins ponderosa anciens. La région du canyon est la terre ancestrale des Havasupai, de la Bande de Païutes Kaibab, des tribus Hualapai et Hopi, et de la Nation Navajo, et a été classée par l’UNESCO comme Héritage Mondial.
En 2016, la région du Grand Canyon avait attiré plus de 6 millions de touristes et d’amateurs de loisirs.
Le tourisme du Grand Canyon a fourni 904 millions de dollars aux économies locales et préservé près de 9800 emplois.
Le Centre pour la Diversité Biologique est une organisation de protection de l’environnement à but non-lucratif, qui a plus de 1,6 millions de membres et d’activistes en ligne, qui se consacrent à la protection des espèces menacées et des lieux sauvages.
Voir tous les articles traduits et publiés sur ce site depuis 2011
DES ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME PROTESTENT: LES ETATS-UNIS NE FONT RIEN POUR IDENTIFIER LES MIGRANTS DÉCÉDÉS DANS LE DÉSERT DE SONORA
Plusieurs organisations et des familles demandent qu’une procédure soit appliquée pour leur permettre d’identifier les migrants disparus en tentant de gagner les Etats-Unis. Je ne suis certainement pas pour le fichage systématique de l’ADN, mais dans la mesure où ça se fait aux dépens de nombreuses personnes dont les états se méfient, il faut admettre qu’il est injuste de ne pas utiliser les mêmes possibilités pour renseigner les familles de migrants décédés. La plupart des points de passage étant fermés par un mur ou une haute barrière, les migrants essaient de passer par le désert de Sonora et la Réserve Tohono O’odham, coupée par la frontière, où il n’y a qu’une barrière anti-véhicules. Mais cela les oblige à traverser le désert, sans véhicule, sans nourriture, et surtout sans eau potable.
Je ne sais pas ce que font les autorités des pays européens pour identifier les migrants disparus dans la Méditerranée et informer leurs proches. Probablement pas grand-chose.
La situation à la frontière sud des Etats-Unis existe depuis des décennies. Les médias français n’en parlaient jamais, aujourd’hui, ils appellent ça “le mur de Trump”. Tout ce qui a été construit à la frontière l’a été avant l’élection de Trump, ce qui ne l’a pas été a été abandonné faute de budget. Trump s’est vanté de faire payer des constructions supplémentaire par le gouvernement mexicain, qui a tout de suite fait savoir qu’il n’en était pas question. Ce qui s’est aggravé depuis l’élection de Trump, c’est que des agents de la Police des Frontières, les néo-nazis et les milices d’extrême droite se croient tout permis. Ça fait courir encore plus de dangers aux migrants, mais aussi aux habitants non-blancs des régions frontalières.
Christine Prat
Communiqué de Presse
Par Forensic Border Coalition
26 septembre 2018
Publié sur Censored News
Traduction française Christine Prat
Un groupe pour les Droits de l’Homme doit se réunir le 5 octobre à Boulder, dans le Colorado, pour examiner le fait que les Etats-Unis ne fassent rien pour faciliter l’identification de migrants portés disparus.
Boulder, Colorado – La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (IACHR), organise une consultation sur l’identification des restes de migrants qui ont disparu le long de la frontière des Etats-Unis. Des médecins légaux, des experts des Droits de l’Homme et des familles de migrants disparus doivent témoigner et répondre à des questions. Des représentants du gouvernement des Etats-Unis devraient aussi être présents. La consultation doit avoir lieu le vendredi 5 octobre 2018, à la Faculté de Droit de l’Université du Colorado.
Chaque année, des centaines de migrants de l’Amérique Centrale et du Mexique vers les Etats-Unis disparaissent après avoir franchi la frontière.
La Forensic Border Coalition (FBC – Coalition Médico-légale pour la Frontière), un groupe de médecins légaux, d’universitaires et d’organisations des Droits de l’Homme partenaires, enquête sur les rapports concernant des personnes disparues et utilise la science médico-légale pour aider à identifier les restes de migrants et fournir une réponse à leurs proches. La FBC a demandé que cette consultation appelle à une meilleure coopération des Etats-Unis, consistant à adopter un mécanisme formel, pour fournir à grande échelle et au-delà de la frontière, des informations génétiques sur les restes non-identifiés.
Actuellement, la comparaison génétique transfrontalière, de proches qui recherchent un parent disparu, avec celle de restes non-identifiés trouvés aux Etats-Unis, se fait au cas-par-cas – un cadavre est trouvé et comparé avec une famille particulière, sur la base d’informations circonstancielles. Une comparaison à grande échelle – de l’ADN de tous les parents de migrants disparus avec toutes les données sur l’ADN de restes non-identifiés trouvés aux Etats-Unis – n’a jamais été faite. La FBC demande la création d’une procédure formelle permettant des comparaisons à grande échelle, qui résulteraient en un grand nombre d’identifications, permettant à des centaines – si ce n’est des milliers – de familles de connaître enfin le sort de leurs proches disparus.
La consultation de la FBC est soutenue par 46 groupes pour les Droits de l’Homme et autres associations des Etats-Unis, du Mexique et d’Amérique Centrale, mais aussi par l’Equipe Argentine d’Anthropologie Médico-légale (Equipo Argentino de Antropoligia Forense, EAAF), le Centre Colibri pour les Droits de l’Homme, le Centre des Droits de l’Homme du Sud du Texas, le Centre d’Anthropologie Médico-légale de l’état du Texas, la Clinique Légale des Droits de l’Homme (IHRLC) de la Faculté de Droit de Berkeley, la Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho (FJEDD), Procurador de los Dereches Humanos (PDH) du Guatemala, Procuraduría para la Defensa de los Derechos Humanos (PDDH), du Salvador, plusieurs comités représentant des familles de migrants disparus du Honduras, du Salvador, du Guatemala et du Mexique, et des groupes de défense des droits des immigrés et réfugiés basés aux Etats-Unis, et d’autres encore.
Immédiatement après la consultation, la FBC accueillera une veillée pour les migrants disparus, sur le campus de l’Université du Colorado. Des membres de familles de disparus, des membres de la FBC et d’autres, s’y exprimeront.
Titre de la consultation: Identification des Restes de Migrants Disparus le long de la Frontière des Etats-Unis.
La Forensic Border Coalition (FBC) a été créée au printemps 2013. La Coalition inclut des médecins légaux, des universitaires, et des organisations des Droits de l’Homme partenaires, qui s’efforcent de s’attaquer globalement aux barrières qui empêchent d’identifier les restes de migrants disparus à la frontière US/Mexique. La mission de la FBC est de soutenir les familles de disparus qui recherchent leurs proches et d’améliorer la solution des problèmes d’identification de ceux qui sont morts en traversant la région particulièrement dangereuse de la frontière sud des Etats-Unis.
Photo ©Andrew Kearns, Service du Parc National
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
A LA LISIERE DE LA NATION NAVAJO – Une compagnie canadienne a loué du terrain le long de la frontière de la Réserve Navajo, entre Sanders et Holbrook, au sud de Wide Ruins, pour y pratiquer la dangereuse fracturation pour l’hélium, ce qui mettra en danger l’eau et toute forme de vie. “La firme Desert Mountain Energy Corp., de Vancouver, a acheté début septembre deux licences pour extraire du pétrole et du gaz, mises aux enchères par le Bureau d’Aménagement du Territoire, au prix de 2 dollars l’acre [4000 m²].” (Mise à jour du 17 septembre 2018, lorsque le Communiqué a été publié, la vente n’avait pas encore eu lieu).
L’EAU, LA FORET PETRIFIEE, LES ESPECES PROTEGEES SONT MENACÉES
Communiqué de presse conjoint du 6 septembre 2018
Le Gouvernement Trump va louer 4200 acres [17000 m²] dans le nord de l’Arizona, pour y pratiquer la fracturation
Lisa Test, NoFrackingAz, NoFrackingaz@gmail.com
Monte Cunningham, Kerr-Cole Sustainable Living Center, monty@stress-away.com
Taylor McKinnon, Center for Biological Diversity, tmckinnon@biologicaldiversity.org
Sandy Bahr, Sierra Club, sandy.bahr@sierraclub.org
Tony Tangalos, résident de Taylor, Arizona, tangalos@cox.net
Eleanor Bravo, Food & Water Watch, ebravo@fwwatch.org
Rebecca Fischer, Wild Earth Guardians, rfischer@wildearthguardians.org
Kelly Fuller, Western Watersheds Project, kfuller@westernwatersheds.org
PHOENIX, Arizona – Le Bureau de l’Aménagement du Territoire [BLM – Bureau of Land Management] se propose de mettre aux enchères 4200 acres de terres publiques sous forme de licences pour extraire du pétrole et du gaz dans le nord de l’Arizona, près du Parc National de la Forêt Pétrifiée et de deux rivières. Les parcelles pour lesquelles il n’y aura pas eu d’offre ce jour [6 septembre 2018], seront disponibles pour des locations non compétitives pour deux ans.
La vente va faire courir au territoire le risque de fuites de produits chimiques et de pollution de l’eau qui pourrait toucher le Petit Colorado et Silver Creek, ce qui menacerait des espèces protégées et les utilisateurs de l’eau.
“C’est lamentable que le Gouvernement Trump puisse envisager ce projet irresponsable qui fait courir des risques aux habitants d’Arizona et à la vie sauvage,” dit Taylor McKinnon, qui fait campagne pour les terres publiques au Centre pour la Diversité Biologique. “La santé publique, l’eau si précieuse et les sites sauvages ne devraient pas être sacrifiés pour des profits privés.”
“Des accidents sont inévitables, si ces contrats aboutissent, l’eau pourrait être polluée et les résidents locaux pourraient être affectés,” dit Lisa Test, de NoFrackingAZ. “Enfants, on nous apprenait à regarder des deux côtés de la rue avant de traverser. Alors pourquoi le BLM soutient-il ces contrats sans avoir estimé les dangers auparavant?”
La vente d’aujourd’hui fait partie de la politique instaurée par le gouvernement Trump en janvier 2018, qui implique que le BLM – le service chargé du pétrole et du gaz – offre des parcelles pour l’industrie.
En plus, selon cette nouvelle politique, le BLM outrepasse l’analyse exigée par la loi des risques potentiels pour le sol et l’eau, ignore les consultations avec les tribus, et reporte toute analyse environnementale jusqu’au forage, après que les droits de développement aient été vendus à l’industrie. En juillet, des groupes sont allés en justice pour empêcher cette politique.
“En négligeant les études environnementales, le BLM ouvre la porte aux entreprises qui pourraient causer des dommages durables à l’eau dont nous dépendons,” dit Monte Cunningham du Kerr-Cole Sustainable Living Center [Centre pour un mode de Vie Durable].
Poussées par le prix élevé de l’hélium, les grandes compagnies visent le Bassin de Holbrook pour l’hélium, le pétrole et le gaz. Des permis d’état pour l’hélium par fracturation dans la région, montrent que les entreprises vont injecter de l’acide et d’autres produits chimiques pour faciliter la fracturation des couches de roches, à environs 45 mètres de la nappe aquifère de Coconino, une source d’eau cruciale pour la région.
“Notre précieuse nappe aquifère, dont pratiquement tout le monde dépend, est peu protégée et réellement mise en danger par une pollution non contrôlée due à la fracturation, et un glissement vers le bas,” dit Tony Tangalos, résident de Taylor, Arizona. “Ces risques et cette vente de licences sont inacceptables et déraisonnables.”
Plus de 80 000 personnes ont envoyé des lettres contre la vente de licences, entre autres le Représentant Tom O’Halleran (démocrate, Arizona). Les habitants des comtés Navajo et Apache ont fondé une nouvelle organisation, NoFrackingAZ, pour s’opposer au projet avec plus de 2000 signatures de résidents locaux. Des plaintes administratives formelles de 158 résidents et de plusieurs groupes de protection ont également demandé au BLM d’annuler la vente.
“Nous sommes outrés par le bradage continue aux grandes entreprises de ce gouvernement,” dit Eleanor Bravo, de Food & Water Watch. “Ces pratiques irresponsables causeront des dégâts graves et irréparables à nos précieuses ressources naturelles et aux terres publiques. Nous appelons à un arrêt immédiat de ces contrats dangereux et irresponsables.”
“Trump et Zinke font une fois de plus courir des risques à nos terres publiques les plus précieuses, en projetant de fracturer à proximité du Parc National de la Forêt Pétrifiée,” dit Becca Fischer, une gardienne du climat pour WildEarth Guardians. “Cette approche, accorder-des-contrats-partout, est caractéristique de ce gouvernement qui ferait n’importe quoi pour l’industrie du pétrole et du gaz aux dépens des Américains. Nous méritons mieux.”
“A moins que chacun s’oppose et dise ‘non’ à ces projets de vente, la vie sauvage en Arizona, l’eau et les familles ne sont pas protégées du désir de l’industrie du pétrole et du gaz de forer et fracturer partout où c’est possible,” dit Kelly Fuller, coordinateur de campagne pour l’énergie du Western Watersheds Project [Projet Sources d’eau de l’Ouest].
Les terres mises aux enchères aujourd’hui chevauchent le Petit Colorado et Silver Creek, qui hébergent deux espèces reconnues comme menacées au niveau fédéral – le lepidomeda du Petit Colorado, un poisson argenté, apparenté aux cyprins, et le coucou à bec jaune, un oiseau connu pour son cri spécial.
Le Centre pour la Diversité Biologique (Center for Biological Diversity) est une organisation nationale à but non-lucratif, qui compte plus de 1,6 million de membres et des activistes en ligne, consacrée à la protection des espèces protégées et des lieux sauvages.
Fondé en 1892, le Sierra Club est une organisation nationale à but non-lucratif, comptant environs 3,5 millions de membres et soutiens, y compris en Arizona. La mission du Sierra Club est d’explorer, d’apprécier et de protéger les lieux sauvages sur terre; de mettre en pratique et de promouvoir l’utilisation responsable des écosystèmes et des ressources terrestres; et d’éduquer et recruter l’humanité pour protéger et rétablir la qualité de l’environnement naturel et humain.
Le Nouveau-Mexique est déjà ravagé par le nucléaire (mines, centrales, stocks d’armes, déchets). La firme Holtec a déposé une demande de licence pour ouvrir un site “temporaire” (ce qui signifie entre 20 et 120 ans) de stockage de déchets de centrales commerciales de tous les Etats-Unis. Comme vous pouvez voir sur la carte, il y a déjà dans la région, le WIPP ou Waste Isolation Pilot Plant, qui a dû fermer en 2014 à cause de problèmes et a rouvert en janvier 2017. Le nouveau site de stockage devrait être aménagé à proximité du WIPP.
Christine Prat
PUBLIC CITIZEN S’OPPOSE A UNE DEMANDE DE LICENCE POUR UN SITE DE DECHETS NUCLEAIRES
Par Public Citizen
14 septembre 2018
Egalement publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
Les habitants du Nouveau-Mexique ne veulent pas de déchets hautement radioactifs chez eux
HOBBS, Nouveau-Mexique – Une proposition de stockage de tonnes de déchets nucléaires de réacteurs commerciaux de tous les Etats-Unis, à Hobbs, Nouveau-Mexique, déclenche une opposition féroce de la part de dizaines de milliers d’habitants, d’activistes et d’officiels, a annoncé Public Citizen ce jour, en déposant une requête d’intervention contre la demande de licence de la firme Holtec International auprès de la Commission de Régulation Nucléaire (NRC) des Etats-Unis.
Des membres de Public Citizen et des soutiens ont envoyé plus de 10 000 commentaires s’opposant á la demande de licence de Holtec, dans le cadre d’une campagne plus large, qui a récolté plus de 25 000 commentaires d’opposants. Durant toute la procédure, la Commission de Régulation Nucléaire a marginalisé les voix des habitants et n’a pas pris en compte convenablement les inquiétudes locales.
Lon Burnam, un ex-Représentant de Fort Worth, au Texas, s’est joint à l’intervention en tant que membre de Public Citizen. M. Burnam, qui habite à environs 1,5 km d’un trajet de transport par rail, dit: “Le projet de transport de ces déchets hautement radioactifs et dangereux, présente des risques majeurs, comme des fuites dans les fûts, des actions terroristes dans les zones urbaines, sans parler de l’inadaptation et de nombreux problèmes de sécurité de notre système de transports.”
La demande de licence de Holtec International refuse d’admettre la possibilité d’un accident durant le transport des matériaux nucléaires, qui devrait se faire par rail à travers les Etats-Unis. Chaque wagon contiendra plus de matériau nucléaire que la bombe lâchée sur Nagasaki pendant la IIème Guerre Mondiale. Les trajets de transport des déchets jusqu’au Nouveau-Mexique traversent les Etats-Unis en tous sens, exposant des gens un peu partout au risque de radiation. Au Nouveau-Mexique, un accident touchant un seul wagon pourrait mettre quiconque, dans un rayon de 80 km, en danger d’être exposé à des radiations. Le dossier de Holtec affirme qu’un accident n’est pas possible, alors que la Commission de Régulation Nucléaire estime qu’un accident de train transportant des déchets nucléaires, se produira en moyenne une fois sur mille voyages.
Petuuche Gilbert, de la Tribu Indienne Acoma, membre de Public Citizen et activiste anti-nucléaire, déclare: “Je vis dans la Réserve Indienne Acoma. Toutes les heures, des trains passent près de ma maison et un jour ils pourraient amener des déchets nucléaires de l’ouest. Notre gouvernement tribal serait le premier à réagir et à nous prévenir. Les déchets de carburant nucléaire usagé sont extrêmement dangereux, et je ne veux pas qu’ils traversent notre territoire, ni qu’ils soient entreposés au Nouveau-Mexique.”
“La Commission de Régulation n’a pas écouté le public,” dit Adrian Shelley, directeur du Bureau du Texas de Public Citizen. “S’ils l’avaient fait, ils sauraient que les habitants du Nouveau-Mexique et les gens le long des trajets de transport, ne soutiennent pas le projet. Par cette intervention, nous amplifierons leurs voix.”
Photos ©Christine Prat
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la “conquête de l’Ouest” s’est intensifiée. En 1846, les Etats-Unis avaient attaqué le Mexique, indépendant depuis peu, et acquis une énorme portion de territoire, par le Traité de Guadalupe-Hidalgo de 1848. Avant, les colons voulaient surtout s’emparer de terres agricoles et avaient peu d’intérêt pour les terres rocheuses et désertiques du Sud-ouest. Cependant, dans la seconde moitié du XIXème siècle, les gens commencèrent à chercher de l’or et autres ressources minérales.
Dans les années 1860, l’Armée Américaine avait des postes militaires dans le Sud-ouest, sous prétexte que les Navajos et les Apaches faisaient des razzias dans la zone. Dans la région correspondant aux états actuels d’Arizona et du Nouveau-Mexique, les colons capturaient des femmes et des enfants Autochtones comme esclaves, ce qui revenait moins cher que d’acheter des esclaves Africains. Les guerriers Autochtones essayaient de libérer les captifs et faisaient des razzias dans ce but. Cependant, dans les années 1860, la rumeur s’est répandue parmi les Blancs qu’il devait y avoir de l’or dans le Territoire Navajo. Un de ceux qui crurent en cette rumeur était le Colonel Kit Carson. Il réussit à persuader son supérieur, le Général Carleton, qu’il était nécessaire de se débarrasser des Navajos.
L’Armée dirigée par Kit Carson attaqua le Territoire Navajo, tandis que Fort Sumner – nommé en mémoire du Général Edwin Vose Sumner – était construit, sur un site appelé Bosque Redondo par les Espagnols. Au cours de l’hiver 1863-64, l’armée de Carson tua des Navajos, détruisit les récoltes, et captura tous les Navajos qui n’avaient pu leur échapper. Dans le Canyon de Chelly, où les gens se cachaient dans des grottes, l’Armée détruisit tout ce qui pouvait pousser, entre autres les pêchers dont les Navajos étaient si fiers. Certains guerriers réussirent à se cacher dans les nombreuses grottes et canyons de la région. Mais des milliers de Navajos furent faits prisonniers et forcés de marcher sur environs 650 km, en hiver, jusqu’à Bosque Redondo. Beaucoup moururent en route. En particulier les enfants et les personnes âgées, moururent de faim et d’épuisement, ou se noyèrent en devant traverser des rivières.
Sur le lieu où ils devaient être détenus – appelé ‘réserve’, mais en réalité le premier camp de concentration de l’histoire moderne, avec intention d’extermination – ils devaient produire pour assurer leur survie. Ils devaient planter des céréales et autres produits alimentaires. Cependant, l’endroit était particulièrement inhospitalier, ils manquaient de bois, et l’eau de la rivière Pecos était alcaline, non-potable, la boire les rendait malades, et ne convenait même pas à l’irrigation. Quelques centaines d’Apaches Mescalero furent également détenus dans le camp.
Bien que les soldats du fort soient supposés surveiller le camp, et bien entendu, empêcher les prisonniers de s’évader, ils fermaient les yeux quand des Comanches – alors ennemis des Navajos et des Apaches, et au besoin collaborateurs – les attaquaient.
Après plusieurs années de mauvaises récoltes, durant lesquelles l’Armée devait fournir aux prisonniers des rations minimales, ce qui coûtait tout de même de l’argent, il fut décidé que ça coûterait moins cher de laisser les survivants rentrer ‘chez eux’, dans une réserve dessinée par un rectangle sur une carte, dans le cadre du Traité du 1er juin 1868. Les survivants ont probablement dû leur salut au fait que leur enfer ait eu lieu pendant la Guerre de Sécession. Ça réduisait énormément le budget de l’armée pour d’autres actions, et beaucoup de militaires de la région avaient choisi le camp des Confédérés, “les Sudistes”.
Les survivants rentrèrent chez eux, c’est-à-dire d’où ils venaient, n’ayant pas appris à reconnaître un rectangle abstrait dans le paysage. Depuis, la Réserve Navajo a été agrandie à plusieurs reprises, mais ils n’ont toujours pas récupéré leur Territoire ancestral, entre les Quatre Montagnes.
L’histoire de Hwééldi a été racontée de génération en génération. En 2009, Camille Manybeads Tso a raconté dans un film, “In the Footsteps of Yellow Woman”, l’histoire de son arrière arrière-grand-mère, qui avait réussi à se cacher avec son bébé et à échapper à la Longue Marche. Le film est passé en France, dans le cadre du festival Alter’Natif, à Nantes. Le film de Klee Benally, “Power Lines” – sorti aux Etats-Unis en 2015 et à Paris en 2016 – est d’un bout à l’autre parsemé d’allusions à Hwééldi, évènement crucial dans l’histoire de tous les Navajos.
Les photos ont toutes été prises sur le site du camp. Il a été déclaré Monument de l’état du Nouveau-Mexique en 1968. Un mémorial, qui héberge un musée, a été conçu par l’architecte Navajo David N. Sloan. Il a été ouvert le 4 juin 2005. Le site est actuellement géré par le Service des Sites Historiques du Nouveau-Mexique, qui dépend du Service des Affaires Culturelles du Nouveau-Mexique. Donc, les histoires ont probablement été quelque peu ‘adoucies’, croyez bien qu’en réalité, ça a été pire. Le site est proche de la tombe de Billy The Kid, et se trouve sur la Route Billy The Kid. Dans les guides touristiques et sur les panneaux indicateurs, vous ne trouverez que “Tombe de Billy The Kid” comme indication. Les racistes préfèreront toujours un voleur blanc à des Autochtones assassinés.
Christine Prat
DE BIG MOUNTAIN A NEW YORK POUR DEMANDER JUSTICE, DES NAVAJO ET DES HOPIS EXIGENT LA FERMETURE DE LA CENTRALE AU CHARBON DE PEABODY COAL
Par Katherine Davis-Young
Public News Service, Arizona
10 septembre 2018
Également publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
PAGE, Arizona, 10 septembre 2018 – Des membres de la Nation Navajo sont à New York, ce lundi, pour attirer l’attention sur la plus grande centrale au charbon de l’Ouest.
La Centrale ‘Navajo’ [Navajo Generating Station], dans le nord de l’Arizona, doit fermer l’année prochaine. Mais la firme d’investissements de New York, Avenue Capital Group, envisage de l’acheter.
La centrale au charbon fournit des centaines d’emplois aux Navajos et est une source importante de revenus pour la tribu. C’est capital dans la réserve Navajo, où le taux de chômage est d’environs 45%. Ainsi, beaucoup de Navajos soutiennent la vente et la continuation des activités de la centrale.
Mais Nicole Horseherder, directrice exécutive du groupe environnemental Navajo To Nizhoni Ani, dit que la centrale au charbon pollue l’air et l’eau, et a des conséquences sur la santé des gens des environs. [Il est bon de rappeler que beaucoup de Navajos vivant à proximité n’ont pas l’électricité, la centrale alimente surtout les grandes villes du sud-ouest – NdT].
“Je pense qu’il est important pour les gens là-bas de savoir que le type d’emplois et de revenus dont nos avons besoin, sont de ceux qui ne tuent pas les gens et ne détruisent pas l’environnement,” dit-elle. “Donc, nous disons aux gens qui sont inquiets pour les emplois et les revenus, nous le sommes aussi.”
Le Groupe de Travail pour l’Air Pur [Clean Air Task Force] fait savoir que la pollution de l’air par la Centrale Navajo contribue à l’asthme et aux crises cardiaques dans la région.
Des données de l’Agence pour la Protection de l’Environnement montrent que la centrale est l’une des plus grandes sources d’émission de carbone du pays.
- Horseherder et plusieurs autres membres de la Nation Navajo espéraient rencontrer un PDG d’Avenue Capital Group à New York. Elle dit qu’elle voulait que l’acheteur potentiel entende les gens dont la santé est touchée par l’énergie du charbon.
- Horseherder s’inquiète de ce que la Nation Navajo soit trop dépendante de la centrale. Elle dit qu’avec ou sans repreneur, l’énergie du charbon finira par décliner.
“Comme chacun sait, le charbon n’est pas illimité,” fit-elle remarquer. “Un jour, il n’y aura plus de charbon dans le sol, il sera épuisé. Que ferons les gens, alors? Allons-nous continuer à abandonner le sort de nos vies et de notre avenir à l’industrie et aux services?”
La Centrale Navajo fournit de l’énergie à l’Arizona, au Nevada et à la Californie, et aux pompes qui apportent de l’eau au centre et au sud de l’Arizona.
Mais les services publics d’Arizona, qui font fonctionner la centrale, ont trouvé des alternatives meilleur marché dans le gaz naturel, ces dernières années.
La centrale et la Mine de Kayenta toute proche doivent fermer en 2019, si elles ne sont pas vendues.
Katherine Davis-Young
Cette photo et la précédente: Cronkite News
Quelques témoignages de participants (publiés sur le site Wakelet):
Nicholas Ashley et sa fille, à New York dimanche 9 septembre 2018:
Des membres de ma famille sont morts et d’autres ont été blessés au cours d’accidents sur les sites d’industries d’extraction. Je vais à New York pour faire savoir au capital financier mondial que les Diné ne mettront plus en jeu leurs corps et leurs terres pour les multinationales. En tant que Diné, notre existence même est liée au sort de notre terre, notre eau et notre air. Ma fille est ma raison d’agir. Son avenir sur cette terre vaut la peine de se battre.
– Nicholas Ashley, 24 ans, coordinateur de Tó Nizhóni Clean Energy pour un Arizona Sain, Big Mountain.
Mikayla Johnson et Ryan Simonson préparent des pancartes pour la manifestation devant le siège principal d’Avenue Capital sur Park Avenue.
L’entreprise Avenue Capital de Marc Lasry, qui prend parti pour Peabody Energy et le gouvernement Trump, essaie de renflouer une Centrale Navajo non rentable, de baisser fortement les coûts et de prolonger les opérations charbonnières dans la Nation Navajo, à une époque où le Sud-ouest est en train de passer à l’énergie solaire et éolienne.
Le monde entier se tourne vers l’énergie renouvelable et la Nation Navajo restera en arrière. Je suis de la jeune génération de Black Mesa. Ma vision c’est de voir mon peuple Navajo avoir des opportunités économiques qui ne détruisent ni notre culture ni notre langue.
– Rene Simonson, 19 ans, étudiant, de Big Mountain.