Par Klee Benally
Publié sur Facebook
Le 24 août 2016
#thefrontlineiseverywhere #defendthesacred #NoDAPL
C’est difficile de ne pas éprouver des sentiments conflictuels lorsque des politiciens de la Nation Navajo envoient un message de solidarité à la résistance au Pipeline d’Accès Dakota, tout en continuant à perpétrer la profanation et l’exploitation des ressources de terres sacrées et à en bénéficier.
Nous avons un nuage de méthane de la taille du Delaware au-dessus de nos têtes dans la région de Four Corners et plus de 20 000 Diné touchés par la déportation forcée liée à l’extraction de charbon de la plus grande mine à ciel ouvert d’Amérique du Nord, à Black Mesa; alors oui, je suis sceptique.
En une déclaration géopolitique claire de comment l’exploitation des ressources est au centre de son identité nationale, le drapeau de la Nation Navajo exhibe des images d’un puits de pétrole et d’une centrale électrique.
En fait, les politiciens de la Nation Navajo ont historiquement pris position contre ceux qui défendaient les terres sacrées, à part quelques exceptions limitées (particulièrement le combat contre Snowbowl sur Dooko’ooslííd ou la campagne actuelle pour protéger Bears Ears). Souvenez-vous quand le Porte-parole du Conseil de la Nation Navajo, Lorenzo Bates, déclarait devant le Comité des Affaires Indiennes du Sénat U.S. que « la guerre contre le charbon est une guerre contre l’économie Navajo et notre capacité à agir en Nation souveraine. » Oh oui, et en 2009, quand le président d’alors, Joe Shirley Jr. proclamait: « Comme jamais auparavant, les militants et les organisations écologistes sont parmi les plus grandes menaces pour notre souveraineté tribale, notre autodétermination tribale et notre quête d’indépendance. »
Depuis qu’il a été imposé en 1923, le rôle du gouvernement de la Nation Navajo a été de légitimer et de maximiser l’extraction de ressources par le gouvernement des Etats-Unis. D’après un rapport déposé par la Commission des Droits Civils, le conseil tribal a été « créé en partie pour que les compagnies pétrolières aient des représentants Navajos légitimes dont ils pourraient obtenir des concessions sur des terres de la réserve où du pétrole avait été découvert. »
C’est dans un contexte particulier, et les apparences changent certainement avec de nouveaux politiciens et des réformes, mais jusqu’à quel point? Spécialement maintenant que nous avons notre propre pipeline pour du pétrole obtenu par fracturation menaçant la Terre Diné [Diné Bikeyah].
Le pipeline de 225 km de Piñon doit transporter jusqu’à 18,25 millions de barils par an de pétrole obtenu par fracturation, à travers des terres sacrées et menace d’ouvrir la voie à plus de 500 puits de fracturation hydraulique.
Alors, où est le soutien inébranlable à la résistance à cette menace capitale pour les terres sacrées et l’eau?
La Nation Navajo est économiquement empêtrée dans ses liens avec Peabody Energy (actuellement en faillite, mais qui fonctionne toujours) par les activités de la mine de Kayenta, et la mine actuellement dormante de Black Mesa où des millions d’objets sacrés et des restes d’ancêtres ont été profanés. Ces activités sur Black Mesa ont précipité la déportation forcée de plus de 20 000 Diné, bien qu’une résistance perpétuelle continue la lutte. Puis il y a la Centrale Navajo [Navajo Generating Station], Four Corners et San Juan, des centrales au charbon qui continuent d’empoisonner notre terre, notre eau et notre air, avec une pollution au carbone extrême qui cause cette crise climatique. Il y a la Mine Navajo, que la Nation Navajo a acheté récemment à BHP Billiton. Vous vous souvenez peut-être qu’en 2003, l’Autorité de l’Energie Diné a présenté le projet énergétique Desert Rock, une centrale de 1500 mégawatts qui devait être construite près de Shiprock, au Nouveau-Mexique, mais a finalement été mis en échec par la forte résistance de la communauté.
Il y a le Funiculaire du Grand Canyon – le projet Escalade – avec des entrepreneurs et d’anciens leaders Tribaux qui poussent le conseil de la Nation Navajo à s’engager dans ce projet de profanation de la Confluence sacrée du Colorado et du Petit Colorado près du Grand Canyon. Et il y a Snowbowl qui après des années de batailles juridiques, de prières et d’action directe, continue à commettre des actes de profanation de Dooko’ooslííd EN CE MOMENT, sans soutien significatif de la Nation Navajo à la résistance toujours en cours. Et que dire des accords pour acheter et cultiver des OGM de Monsanto sur le site de la firme Industrie des Produits Agricoles Navajo? Et qu’en est-il du projet d’‘accords’ sur l’eau du Petit Colorado et de la Rivière San Juan (à un moment, pendant les consultations publiques, des snipers de la police Navajo étaient sur les toits)? Et les tentatives actuelles d’Energy Fuels de transporter de l’uranium à travers nos terres déjà empoisonnées par l’uranium?
Le mandat de la Nation Navajo n’a jamais été vraiment tourné vers les intérêts de protéger Notre Mère la Terre, mais à certains moments son gouvernement a été forcé de faire face à la crise identitaire de ses buts géopolitiques. Par exemple, après des années de réclamations de la communauté, la Loi de Protection des Ressources Diné de 2005 a été adoptée pour interdire toute extraction ou traitement d’uranium sur ses terres (bien qu’il y ait toujours des milliers de mines d’uranium abandonnées et que seulement une poignée a été dépolluée). Ou les considérations actuelles de bannir la fracturation hydraulique à l’intérieur des frontières de la Nation Navajo. Ces moments de dissonance cognitive les ont forcés à une légère révision de leur politique et à réconcilier son orientation avec les implications culturelles de Hozhó (harmonie et équilibre) enracinées dans la protection de Notre Mère la Terre, mais tout cela est toujours extraordinairement contradictoire.
Ceci doit être compris comme un diagnostique sur un système, étant donné que ça va bien au-delà des machinations de cette seule Nation dépendante.
Pour arrêter complètement ces pipelines, nous devons aussi arrêter la machinerie politique et les systèmes qui les engendrent. Le capitalisme, le racisme, le colonialisme et l’hétéro-patriarcat sont anti-Terre et donc anti-Autochtone et par leur nature, ces systèmes chercheront à délégitimer, criminaliser, effacer, exploiter et détruire toute vie, et toutes les vies, Autochtones et les terres qui sont sur leur route. De ce point de vue, les luttes Autochtones pour la terre et l’eau ont été ignorées par les médias dominants avant que nous n’oublions que l’efficacité et la légitimité de nos luttes n’est pas déterminée par la reconnaissance des médias dominants. Comme il est clairement et magnifiquement démontré à Standing Rock, le pouvoir de lutter est affirmé et progresse avec et à travers nos prières, ce qui veut dire que ce pouvoir est toujours avec notre peuple et les autres êtres, en relation avec Notre Mère la Terre (et non, comme certains pourraient le dire, seulement entre les mains de politiciens Tribaux ou ONG ou autres associations à but non lucratif).
Il y a tant de choses que beaucoup d’entre nous peuvent faire effectivement en ce moment même, où que nous soyons.
La ligne de front, dans les luttes pour protéger des terres et l’eau sacrées face au colonialisme et au capitalisme d’exploitation des ressources, est partout. Nous pouvons par exemple penser à la Montagne du Sud, à Medicine Lake, au Mont Taylor, à Red Butte, au Mont Graham, à Black Mesa/Big Mountain, aux Montagnes Chuska, à la Confluence du Grand Canyon, à la Rivière San Juan, au Mont Tenabo, Panhe, Sogorea Te, Bear Butte, Oak Flat, Hickory Ground, Topock Maze, Yucca Mountain, au Canyon de Chaco, à Mauna Kea, aux Chutes de Snoqualmie, et au-delà.
Alors, quand nous nous rassemblons et offrons notre force et nos cœurs, quand nous cliquons et partageons, quand nous formons des caravanes et des camps, quand nous faisons des offrandes et des prières, quand nous risquons l’arrestation ou soutenons ceux en prison, nous devons reconnaître que soutenir Standing Rock signifie défendre tous les sites sacrés.
LA DESTRUCTION ECOLOGIQUE NE SIGNIFIE PAS LA SOUVERAINETE DINE (NAVAJO)
Par Klee Benally, Indigenous Action Media
18 avril 2015
Traduction Christine Prat
En 2009, Joe Shirley Jr., alors président de la Nation Navajo, a publié un communiqué de presse dans lequel il déclarait : « Comme jamais auparavant, les activistes et organisations écologistes sont parmi les pires menaces contre la souveraineté tribale, l’autodétermination, et notre quête d’indépendance. » Afin de protéger l’extraction de charbon et les intérêts des compagnies d’énergie dans la Nation Navajo, il déclarait que les militants écologistes n’étaient « pas les bienvenus » dans la réserve.
La position de Shirley semblait contraire à son travail antérieur pour protéger Dooko’osliid [San Francisco Peaks], l’une des quatre montagnes sacrées des Diné, et pour proscrire l’extraction d’uranium, tout cela ayant été accompli à cause de et aux côtés des écologistes. Mais le problème était en fait la dépendance historique de la Nation Navajo du charbon.
A l’époque, la Centrale Mojave, une centrale du Nevada qui brulait du charbon et pompait l’eau des mines à ciel ouvert de Black Mesa, avait été fermée depuis quelques années et le combat contre Desert Rock Energy, un projet d’énorme centrale au charbon dans la région de Four Corners, faisait rage. Desert Rock a finalement été fermé grâce à la résistance de la communauté, suscitée par Doodá Desert Rock. La proclamation de Shirley démontrait clairement que l’appareil politique de la Nation Navajo est responsable vis-à-vis de l’extraction de charbon et des intérêts des compagnies d’énergie plutôt que vis-à vis des Diné.
Le Président du Conseil de la Nation Navajo, Lorenzo Bates, a affirmé récemment cet engagement et a fait monter d’un cran la rhétorique et la politique antérieure par son témoignage écrit présenté au Comité du Sénat des Etats-Unis pour les Affaires Indiennes, disant que « la guerre contre le charbon est une guerre contre l’économie Navajo et notre capacité à agir en Nation souveraine. »
Bates a déclaré que l’industrie du charbon représentait « 60% des Revenus [de la Nation Navajo]. » et que « ces revenus représentent notre capacité à agir en Nation souveraine et à subvenir à nos propres besoins. »
Quelques jours avant sa déclaration, la compagnie Navajo Transitional Energy a perdu une bataille devant une cour de district, contre des groupes environnementaux, à propos d’une tentative d’expansion de la Mine Navajo, qui a récemment été rachetée à BHP et fournit en charbon la Centrale notoirement toxique de Four Corners. En 2012, le Bureau des Mines de Surface (OSM) des Etats-Unis a approuvé l’expansion de la mine, mais des groupes écologistes, entre autres Diné Care, ont engagé des poursuites, imposant une nouvelle évaluation environnementale, évaluant adéquatement les risques du mercure sur la santé publique et l’environnement. La Nation Navajo fait appel de cette décision.
Tandis que les politiciens de la Nation Navajo font pression et vont en justice en faveur de l’industrie du charbon, un nuage de près de 6500 km², flottant au-dessus de la Nation Navajo dans la région de Four Corners [point rouge sur la carte], est l’objet d’une enquête de chercheurs de la NASA qui ont déclaré : « L’origine est vraisemblablement l’extraction et le traitement du gaz, du charbon et du méthane houiller. » Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre émis aux Etats-Unis et peut être jusqu’à 84 fois plus puissant que le gaz carbonique.
Il y a actuellement plus de 20000 puits de gaz naturel et des milliers de projets d’en ouvrir d’autres, dans et à proximité de la Nation Navajo, dans le Bassin de San Juan, une structure géologique de près de 20000 km² dans la région de Four Corners. D’après l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis, le Bassin de San Juan a « le bassin de méthane houiller le plus productif de l’Amérique du Nord. » Rien qu’en 2007, les compagnies ont extrait environs 37000 milliards de m² de gaz naturel de la région, en faisant la plus grande source des Etats-Unis. Halliburton, ‘pionnier’ de la fracturation hydraulique en 1947, a introduit la ‘refracturation’ des puits de la région. La fracturation gaspille et pollue une énorme quantité d’eau. Un seul puits de méthane houiller peut épuiser jusqu’à 1,3 millions de litres d’eau, et un puits de gaz de schistes forant horizontalement peut épuiser jusqu’à 40 millions de litres d’eau.
Le Bassin de San Juan est aussi considéré comme « le producteur d’uranium le plus prolifique des Etats-Unis. » L’uranium est un métal lourd radioactif utilisé comme carburant dans les réacteurs nucléaires et dans la production d’armes. On estime que 25% de l’uranium accessible restant dans le pays est dans la Nation Navajo. Bien que l’extraction d’uranium soit interdite dans la réserve, les politiciens Navajo ont récemment cherché à autoriser à nouveau l’extraction dans des régions déjà contaminées par l’héritage empoisonné de l’industrie. En 2013, le Délégué du Conseil de la Nation Navajo Leonard Tsosie a proposé une résolution visant à saper l’interdiction, mais ses entreprises ont été bloquées par Diné No Nukes [Pas de Nucléaire Navajo], une organisation de base « vouée à créer une Nation Navajo débarrassée des dangers de la radioactivité et de la prolifération nucléaire. » On estime qu’il y a plus de 2000 mines d’uranium abandonnées toxiques dans et autour de la Nation Navajo. 22 puits qui fournissent de l’eau à plus de 50000 Diné ont été fermés par l’Agence de Protection de l’Environnement à cause de leur fort taux de radioactivité. Les pressions récentes pour l’énergie nucléaire considérée comme ‘énergie propre’ ont rendu la région plus vulnérable à un renouvellement de l’extraction d’uranium, y compris la lixiviation in situ (qui utilise un procédé similaire à la fracturation hydraulique) juste à côté du Mont Taylor, une autre des quatre montagnes sacrées pour les Diné.
Des politiciens de la Nation Navajo veulent nous faire croire que la dépendance de centrales extrêmement polluantes et de mines à ciel ouvert qui ont causé la déportation forcée de plus de 20000 Diné de Black Mesa et une grave dégradation de l’environnement, est de la « souveraineté ». La Nation Navajo affirme son rôle de nation domestique dépendante qui sert les Etats-Unis et les intérêts des grandes entreprises privées au prix de notre santé et de la destruction de Notre Mère la Terre. Ce n’est pas de la souveraineté, c’est une colonie économique avec une entité politique établie pour maintenir l’exploitation des ressources. D’après le site web de la Compagnie du Pétrole et du Gaz de la Nation Navajo (NNOGC), « En 1923, un gouvernement tribal Navajo a été créé à l’origine par le Bureau des Affaires Indiennes pour approuver les contrats avec les compagnies pétrolières américaines, qui désiraient ardemment entamer des opérations de forage de pétrole sur les terres Navajo. » On ne peut pas être plus explicite.
En représentant la Nation Navajo, Bates a ajouté de mauvaise grâce une tentative d’éco blanchiment dans son témoignage, en déclarant que NTEC « … a reçu le mandat d’effectuer la transition de notre Nation vers notre avenir énergétique en investissant pas moins de 10% de ses profits dans le développement d’énergie alternative et renouvelable. » Même si l’économie verte (ou plus clairement le capitalisme vert) était une étape viable pour sortir de cette folie insoutenable, pourquoi le rôle de la Nation Navajo est toujours supposé être d’exploiter l’environnement pour alimenter les profits des grandes entreprises et maintenir un mode de vie non-durable ?
Une économie verte ne rompt pas les relations coloniales avec les industries d’extractions, elle les promeut. La bataille en cours pour protéger les terres sacrées d’Oak Flat de la firme Resolution Copper est un exemple proche de nous. Le site sacré, situé en Arizona sur des terres ‘publiques’ volées à la Nation Apache San Carlos, a été privatisé par des politiciens d’Arizona pour extraire du cuivre bien que la zone ait été protégée au niveau fédéral de toute extraction de ressources depuis 1955. La page d’ouverture du site de Resolution Copper déclare : « Le cuivre extrait de la mine projetée aidera à câbler un monde en croissance rapide et à pousser la nouvelle économie verte, en fournissant de l’énergie à toutes les innovations, des éoliennes aux voitures électriques. » Des Apaches rejoints par d’autres Peuples Autochtones occupent toujours Oak Flat.
La marchandisation de la nature continuera à nous placer dans une guerre interminable contre Notre Mère la Terre. Les sites sacrés, comme les San Francisco Peaks, le Mont Taylor, la Confluence du Grand Canyon, le Mont Graham, Oak Flat, le Mont Tenabo, Yucca Mountain, Medicine Lake, Mauna Kea [Hawaï]. Hickory Grounds, Black Mesa, la Montagne du Sud, Red Butte, Bear Butte, les Black Hills et beaucoup d’autres, sont sur la ligne de front de la lutte des Peuples Autochtones pour leur survie et leur vitalité culturelle et sont des cibles directes de ces industries d’exploitation.
La destruction en gros de Notre Mère la Terre et de ses êtres vivants pour la consommation et les profits de l’énergie est anti-Autochtone et donc anti-souveraineté Autochtone.
Bates a plus l’air d’un démarcheur de l’industrie du charbon que d’un partisan de la souveraineté quand il déclare que notre ‘avenir dépend’ du charbon. Face à la catastrophe climatique globale, si nous continuons à extraire et bruler du charbon, si nous choisissons des modes de vie liés à la destruction de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons et du sol dont nous produisons notre nourriture – nous n’aurons pas de futur.
Lien vers mon commentaire sur le communiqué de presse de Shirley en 2009 (en anglais) :
http://www.indigenousaction.org/democracy-unwelcome-on-navajo-and-hopi-nations/
Klee Benally, Indigenous Action Media
‘Nation Navajo’ désigne la réserve Navajo (par opposition à ‘Dinetah’, le territoire traditionnel des Diné) ou le gouvernement tribal. Ici, il s’agit du gouvernement. NdT
LES AMERINDIENS TRES INQUIETS SUITE A L’ANNONCE PAR LE PRESIDENT EVO MORALES DE LA CONSTRUCTION D’UNE CENTRALE NUCLEAIRE
Par Brenda Norrell
Censored News
30 novembre 2014
Nederlands
Traduction Christine Prat
L’annonce par le Président de Bolivie Evo Morales suivant laquelle la Bolivie construirait une centrale nucléaire a été perçue comme une nouvelle troublante par ceux qui ont participé à la Conférence sur le Changement Climatique et la Protection de la Terre Mère à Cochabamba, en Bolivie, en 2010.
Ofelia Rivas, O’odham du Territoire O’odham dans l’Ile de la Tortue [Amérique du Nord] était parmi ceux du nord qui participaient à la conférence en Bolivie et elle recommande l’action.
« En tant que co-Présidente du Groupe de Travail Autochtone sur les Droits de Notre Mère la Terre au Sommet Mondial Autochtone de 2010 sur le Changement Climatique, je recommande une pétition à l’échelle mondiale pour exprimer notre profonde inquiétude devant cette décision de développement de ‘libération économique’ en Bolivie. Je me souviens de ce qu’ont dit les femmes boliviennes de la base et de leur profond amour pour Pachamama, Notre Mère la Terre et leur détermination absolue de la protéger. »
Le Président bolivien Evo Morales a annoncé que son gouvernement investira environs 2 milliards de dollars d’ici à 2025 pour développer l’énergie nucléaire dans des buts pacifiques, selon la chaîne TeleSur.
Le Président Morales a déclaré : « Nous ne pourrons plus jamais nous considérer comme un petit pays maintenant que nous nous sommes libérés économiquement. Avec ce type d’investissement dans l’énergie nucléaire nous le garantirons. »
La Bolivie a commencé sa coopération nucléaire avec l’Argentine en mai 2014, et plus récemment, à la mis juillet, après une rencontre avec le Président Russe Vladimir Poutine, au Brésil. Morales a alors annoncé que le dirigeant russe offrait à la Bolivie la technologie et la formation continue des scientifiques du pays, dit la chaîne TeleSur.
La centrale nucléaire serait construite dans la province de La Paz. L’annonce a été faite après que de l’uranium ait été découvert dans la région de Santa Cruz. Par un curieux concours de circonstances, La Paz et Santa Cruz sont les deux villes où les Amérindiens sont arrivés pour la Conférence sur la Terre Mère en 2014, avant de se rendre à Cochabamba.
Suite au rassemblement de Cochabamba, La Bolivie et l’Equateur ont adopté des lois affirmant les Droits de la Nature.
En pays Indien aux Etats-Unis, les Amérindiens sont prompts à souligner les dangers de l’extraction d’uranium et des décharges de déchets nucléaires à l’attention des Peuples Autochtones de Bolivie.
Klee Benally, Diné (Navajo), avait dit : « Le processus de production nucléaire n’a signifié que la mort et la profanation de terres sacrées pour les Peuples Autochtones. De l’extraction, au retraitement, au transport, à l’énergie, aux armes et aux déchets, l’héritage toxique du colonialisme nucléaire, est tout sauf une ‘alternative verte’. »
« Il y a plus de 10000 mines d’uranium abandonnées dans tous les Etats-Unis, beaucoup sont situées dans ou à proximité de communautés Autochtones où les taux élevés de cancers et de malformations congénitales sont causés par l’exposition à ces sites toxiques. Des sites sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau Mexique ou Red Butte en Arizona, sont profanés pour extraire l’uranium. Les Etats-Unis ont actuellement plus de 71000 tonnes de déchets qu’ils essaient d’entreposer à Yucca Mountain, un site sacré pour les Shoshone de l’ouest. Les Shoshone de l’ouest ont aussi eu plus de 1000 explosions de bombes atomiques sur leurs terres [ce territoire était l’équivalent de Mururoa pour les Français – NdT], » dit Klee Benally à Censored News.
Klee Benally parlé (et chanté) des mines d’uranium abandonnées à Montreuil en 2013
Voir cette vidéo en grand format HD
Les Navajo et les Pueblos, et d’autres Autochtones dans tout l’ouest, ont souffert de cancers et autres maladies mortelles pendant des décennies à cause de l’extraction d’uranium. Des Navajos ont été envoyés à une mort certaine dans les mines d’uranium, sans combinaisons protectrices. Jusque dans les années 1990, dans les communautés de Cove et Red Valley près de Shiprock, au Nouveau Mexique, dans la Nation Navajo, des Navajo âgés ont vécu dans des maisons construites avec des roches radioactives. Des membres de toutes les familles de ces communautés sont morts de cancers à cause de l’extraction d’uranium. Des enfants Navajo de la région jouaient dans des cours parsemées de pierres radioactives à cause de l’extraction d’uranium.
Même dans la région du Grand Canyon et de Monument Valley, dans la partie ouest de la Nation Navajo, en Arizona, deux sites qui sont éminemment touristiques, les mines d’uranium et des pierres radioactives éparpillées ont laissé un héritage mortel.
De nombreux Pino, des Pueblo Acoma du Nouveau Mexique, dirent que des Pueblos étaient morts après que la poussière radioactive ait recouvert leur nourriture, et les champs dans lesquels leur bétail paissait. Des femmes Pueblo ont été contaminées en lavant les vêtements de leurs maris qui travaillaient dans les mines.
Aujourd’hui, des résidus radioactifs non-décontaminés sont toujours dispersés dans la Nation Navajo. Les entreprises minières ont largement été soustraites à leur responsabilité d’avoir semé la mort et la dévastation, alors même que de nouveaux projets d’extraction menacent la région.
De plus, les Shoshone de l’ouest combattent la menace de voir entreposer des déchets nucléaires sur la Yucca Mountain, dans le Nevada, étant donné que les Amérindiens ont toujours été la cible des décharges de déchets nucléaires. Les désastres nucléaires ont prouvé qu’il n’y a pas de moyen sûr de transporter ou d’entreposer les déchets nucléaires. Les terres des Shoshone de l’ouest était aussi le site des essais pour les bombes atomiques des Etats-Unis.
Réagissant aux dangers mortels de l’extraction d’uranium et de l’enfouissement des déchets, Louise Benally, Diné de Big Mountain, a dit à Censored News : « C’est totalement mauvais, il n’y a aucune sécurité. »
Les dangers ont été exprimés dans une lettre ouverte de la communauté mondiale au Président Morales, publiée sur le site Breaking the Nuclear Chain :
Extrait de la lettre :
La sécurité d’une centrale nucléaire est un mythe, promus par les partisans de l’industrie nucléaire et les industriels, mais c’est clairement nié par les faits : le demi-siècle passé montre qu’on peut s’attendre à des accidents extrêmement graves très régulièrement. Les conséquences d’un accident nucléaire majeur sont pires que celles de n’importe quel autre accident. Rien que l’héritage de Fukushima durera des décennies et affectera le Japon et le reste du monde !
L’énergie nucléaire est vulnérable aux attaques terroristes et conduit à la militarisation du territoire aux alentours.
Il y a un lien très étroit entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire. Les matériaux et les techniques de base sont les mêmes, avec du plutonium – le matériel ‘explosif’ idéal pour produire de l’énergie nucléaire et fabriquer des armes nucléaires – qui résulte comme sous-produit de la réaction en chaîne.
Texte intégral de la lettre (en anglais) : http://www.breakingthenuclearchain.org/blogs/-/blogs/open-letter-to-evo-morales-about-nuclear-energy
Signataires :
Anna Polo, World without Wars, Italy
Olivier Turquet, chief editor Pressenza Italy
Angelo Baracca, Professor of Physics, Italy
Carlos Vassaux M.D., USA
Dr. Jouni Ylinen, Finland
Ira Helfand, MD, USA, co-President International Physicians for the Prevention of Nuclear War, recipient of the 1985 Nobel Peace Prize
Claudio Giangiacomo, Italy
Nnimmo Bassey, Health of Mother Earth Foundation (HOMEF), Nigeria
Roberto Renzetti, Professor of Physics and essayist, Italy
People for Nuclear Disarmament, Australia
Human Survival Project, Australia
30 juillet 2014
Par Christine Prat
In English, see article by Brenda Norrell on Indigenous Resistance
Le 27 juin 2014 une vente aux enchères scandaleuse d’objets sacrés Amérindiens a eu lieu, pour la quatrième fois en un peu plus d’un an, malgré les objections des Autochtones et la protestation de l’Ambassade des Etats-Unis (voir article du New York Times du 29 juin). Cette fois, il s’agissait de la firme EVE, qui a publié son catalogue sur Internet. Klee Benally, Diné [Navajo] – qui avait été un des premiers à nous alerter lors de la première vente de Kachina Hopi, dénoncée par M. le Directeur des Affaires Culturelles Hopi et M. le Président Leroy Shingoitewa – se trouvait en France cette fois-ci, et a décidé de remettre une lettre de protestation, signée par lui-même, par des représentants d’Idle No More France, du CSIA-nitassinan (dont le Président S. Duez-Alessandrini et moi-même) et des individus soutenant le texte. Au soir du 1er juillet, lors d’une présentation publique, il a annoncé et expliqué son intention d’aller remettre la lettre traduite ci-dessous le lendemain : (voir vidéo de l’action du 2 juillet plus bas)
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Enchères organisées par Eve à Paris : Cessez de mettre aux enchères la Propriété Culturelle Sacrée des Autochtones
A qui de droit,
Eve doit cesser immédiatement de mettre aux enchères toutes propriétés culturelles et sacrées Autochtones.
Eve perpétue le génocide culturel chaque fois qu’une mise aux enchères de l’histoire et de l’identité culturelle des Autochtones se produit. Nous ne pouvons qu’être convaincus que ces possessions Autochtones sacrées ont été volées ou obtenues par la duplicité, sans consentement préalable, libre et éclairé.
Eve doit immédiatement entreprendre des consultations significatives avec les nations Autochtones touchées sur toutes les ventes aux enchères passées ou à venir de possessions culturelles sacrées, et entreprendre les actions nécessaires pour restituer toutes les possessions culturelles sacrées.
Eve doit également retirer toutes les images publiées sous forme digitale ou imprimées de tels objets sacrés, en particulier ceux appelés « masques ».
Des ventes aux enchères de ce type ne seraient pas acceptables s’il s’agissait de possessions culturelles du Vatican, de la Mecque, ou de tout autre mode de vie culturel ou religieux établi.
De plus, ces enchères créent un marché pour les possessions culturelles sacrées Autochtones, ce qui contribue à menacer d’avantage nos modes de vie.
Ces enchères constituant un génocide culturel doivent cesser immédiatement !
Signé,
Klee Benally, Diné – Flagstaff, Arizona & Forest Lake Chapter
Sylvain Duez-Alessandrini – CSIA – Nitassinan www.csia-nitassinan.org
Idle No More France
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Le 2 juillet 2014, Klee Benally, accompagné de quelques personnes – entre autres d’Idle No More France et du CSIA-Nitassinan – s’est donc rendu au siège de la firme Eve afin de remettre la lettre et de tenter d’expliquer la position des Autochtones aux responsables (voir vidéo ci-dessous).
Lorsque je suis arrivée sur les lieux, un tout petit groupe de supporters était réuni autour de Klee Benally, à bonne distance du siège d’Eve. Un jeune homme a raconté qu’étant arrivé seul, il avait tenté de pousser la porte d’Eve afin de se renseigner. La jeune femme présente lui avait intimé l’ordre de ressortir et avait précipitamment fermé la porte à clef. Quelques minutes plus tard, lorsqu’elle est sortie pour sa pause déjeuner, elle est venue vers le groupe, a prétendu avoir été intimidée et se sentir menacée. Le jeune homme n’avait certes pas le style vestimentaire habituel de ses clients, mais il n’avait rien d’intimidant. Après avoir répété que la présence du petit groupe l’intimidait, elle a appelé son supérieur hiérarchique, lui a longuement expliqué l’affaire, puis a quitté les lieux. Alors, Klee Benally, aidé d’une ou deux personnes, a commencé à coller des affiches à l’aide de ruban adhésif sur la vitrine d’Eve. C’est à ce moment que le Supérieur Hiérarchique, très énervé, est arrivé en vociférant que les activistes étaient en train de dégrader son immeuble ! Il a arraché les affiches sans aucun effort – le ruban adhésif cause peu de dégâts sur du verre sécurisé.
Klee Benally a tenté de lui expliquer la position des autochtones. Le Supérieur Hiérarchique – Maître Alain Leroy, d’après la photo publiée par le New York Times dans son article du 29 juin – s’est d’abord livré à une négation du génocide des Amérindiens (« Vous n’avez jamais été tués par personne »), ce qui relève de la loi Gayssot. Il s’est montré injurieux envers les Navajo – dont les Hopi n’auraient qu’à se plaindre – et raciste envers les Autochtones, affirmant que c’était les collectionneurs qui avaient sauvé les objets sacrés, insinuant que les Autochtones étaient incapables de sauvegarder leur patrimoine. Il a prétendu que les Blancs leur avaient amené la médecine et que c’était grâce à eux si les Hopi vivaient encore – ignorant les épidémies amenées d’Europe dès le début, et les couvertures délibérément contaminées à la variole à l’époque de la conquête de l’Ouest, le taux de cholestérol et de diabète effrayant chez les Hopi et les Navajo, etc. Sans compter les massacres commis avant d’amener la médecine. Puis il est passé au génocide culturel, dont il acceptait mieux la notion, mais qui pour lui n’avait de toute évidence que peu de valeur face aux lois du marché. Pris dans ses dénégations contradictoires, il a fini par affirmer que les masques qu’il vendait n’étaient pas sacrés et avaient été vendus par des Autochtones qui les fabriquent spécialement pour les touristes ! … Ce qui laisse supposer que M. le Commissaire Priseur roule ses clients, vu que les objets pour touristes s’achètent dans les magasins de souvenirs, pas aux enchères avec expertise.
Malgré le ton haineux et raciste du Monsieur, Klee Benally, toujours courtois et pacifique, s’est efforcé de lui faire comprendre que les objets avaient dû être acquis frauduleusement au départ – même si les derniers acheteurs les ont acquis de bonne foi, ils peuvent être poursuivis pour recel – et que c’était légalement à lui, le dernier vendeur, de faire la preuve du contraire. M. le Commissaire Priseur a clamé que « toutes les Cours avaient donné tort aux Autochtones», mais « toutes les Cours » sont au moins dans deux cas (pour les autres, je n’ai pas d’informations) le tribunal du 9ème Arrondissement, présidé par la même Mme le Juge, qui ne sait strictement rien sur les Amérindiens mais croit religieusement dans les Lois du Marché. Le Monsieur a fini par accepter la lettre remise par Klee Benally, puis s’est éloigné en vociférant.
Les raisons qu’ont les Hopi et Navajo de penser que les objets ont été acquis frauduleusement :
– La loi traditionnelle Hopi – Nation Autonome – interdit à quiconque de sortir les Kachina du territoire Hopi. Quelques familles sont autorisées à les posséder, mais elles ne peuvent sous aucun prétexte les vendre à l’extérieur.
– Klee Benally a reconnu dans le catalogue en ligne d’Eve des masques que seuls des initiés ont le droit de VOIR. Non seulement ils ne peuvent être cédés, mais ils ne peuvent pas non plus être montrés, et certainement pas être photographiés ou vendus. La Nation Navajo est également une Nation Autonome avec ses propres lois.
Donc, même si des Autochtones malhonnêtes ont ‘vendu’ ces objets à des Européens, c’est illégal et assimilable à un vol, et les acquéreurs ‘de bonne foi’ ou non, sont coupables de recel même s’ils ont payé.
Christine Prat
Vidéo – largement en anglais – de l’action du 2 juillet:
Dès le 12 juillet, Brenda Norrell a publié un article sur le site Indigenousresistance avec la vidéo de l’action.
Indigenous Resistance a également publié le lien vers le catalogue d’Eve, prévenant qu’il s’agissait d’une preuve légale, les photographies d’objets sacrés étant interdites :
http://www.auctioneve.com/flash/index.jsp?id=20332&idCp=101&lng=fr
DAVID HILL et KLEE BENALLY ont fait une tournée en France fin juin, à Paris et en Bretagne. Le but de leur visite était d’obtenir du soutien pour le prisonnier politique Leonard Peltier.
Du 27 au 29 juin, ils ont au Festival Mamm Douar, organisé par Ingalàn Kengred, à Saint-Nolff, près de Vannes, Morbihan.
DAVID HILL est Choctaw d’Oklahoma et militant de toujours. Il est actuellement Directeur exécutif du Comité Officiel de Défense de Leonard Peltier, son frère de sang dans la Danse du Soleil. Membre de l’AIM, conférencier et historien, David a été l’ami et le défenseur de Leonard avant même son arrestation, il y a plus de 40 ans.
David Hill sera en France pour la première fois fin juin, à l’invitation du Festival Mamm Douar [Notre Mère la Terre en Breton], qui aura lieu à Saint-Nolff, près de Vannes, en Bretagne, et remercie tous ceux et celles qui participent et soutiennent le combat pour la libération de Leonard.
Vidéos :
http://youtu.be/-lgOSkheolo
http://youtu.be/YGPzJ9p6f2g
KLEE BENALLY est Diné (Navajo). Musicien, danseur traditionnel, cinéaste et anarchiste Autochtone, il vit actuellement à Flagstaff, en Arizona. Klee est originaire de Black Mesa et a travaillé presque toute sa vie dans la résistance et dans les luttes pour protéger les terres sacrées Autochtones. Il fut parmi ceux et celles qui tinrent le siège du bureau de la Patrouille des Frontières, en Arizona, pour mettre un terme à la militarisation de la frontière. Il fut arrêté à de multiples reprises pour ses actions directes pour protéger les San Francisco Peaks et d’autres lieux sacrés menacés. Klee continue de se battre aujourd’hui pour un monde vivable, sain et juste.
Klee est actuellement coordinateur du projet Indigenous Media Action et bénévole pour Protect the Peaks et Taala Hooghan Infoshop. En 2004, Klee a participé à la création d’ Outta Your Backpack Media, un projet visant à rendre les jeunes autonomes et leur permettre de travailler à la justice dans les médias, dans les communautés autochtones.
Pendant plus de 20 ans, Klee a fait partie du groupe punk-rock Blackfire qui a remporté le prix du meilleur groupe Autochtone des Native American Music Award. Blackfire a tourné sur les scènes nationales et internationales, a joué sur les scènes du Warped Tour, au Ryman Auditorium, à un festival dans le désert du Mali, à l’Olympia à Paris. Klee a également été membre du groupe de danse traditionnelle Diné de renommée internationale, The Jones Benally Family, dès son plus jeune âge.
Vidéos:
Dernier morceau ,
Interview récente, sur Democray Now! sous-titrée et transcrite en français
Chansons de son dernier album enregistrées lors de son dernier passage en France
PRIS ENTRE DEUX FEUX : LA MILITARISATION DE LA FRONTIERE US-MEXIQUE MENACE LE MODE DE VIE D’UNE TRIBU AUTOCHTONE ! INTERVIEW D’ALEX SOTO, TOHONO O’ODHAM ET DE KLEE BENALLY, DINE (NAVAJO)
Extrait de l’émission du
Vendredi 14 mars 2014
Democracy NOW!
Transcription par Brenda Norrell
Publiée sur Censored News
Traduction et sous-titres Christine Prat
(Voir autre extrait de l’émission: interview de Klee Benally sur les mines d’uranium et ci-dessous vidéo d’une action à Tucson en 2010 et un clip de ‘Papers’ par Shining Soul)
Le Président Obama a déployé des milliers de nouveaux agent de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis à la frontière sud de l’Arizona, un état connu pour sa politique controversée de répression contre les immigrants. Environs 28 000 membres de la Nation Tohono O’odham sont pris au milieu du processus de militarisation de la frontière. Leur réserve, reconnue au niveau fédéral, est à peu près de la taille du Connecticut, et sur 122 km, elle s’étend des deux côtés de la frontière US-Mexique. Dans l’émission enregistrée à Flagstaff, Arizona, Democracy NOW ! Amy Goodman a interviewé Klee Benally, un activiste Diné (Navajo), et Alex Soto, membre de la Nation Tohono O’odham et organisateur du mouvement O’odham Solidarity Across Borders [Solidarité O’odham à Travers les Frontières]. Il est aussi membre du duo de hip-hop [rap] Shining Soul. « Les Tohono O’odham, ce qui signifie les gens du désert, se retrouvent au centre de politiques coloniales qui actuellement sont en train de militariser nos territoires, par le nombre d’agents de la Patrouille des Frontières, les points de contrôle, les drones et la surveillance générale de notre communauté », dit Alex Soto.
Alex Soto, Tohono O’odham, parle de la militarisation de la frontière – et de la Réserve
La réserve Tohono O’odham s’est trouvée divisée par la frontière US-Mexique, suite à la conquête de territoires mexicains par les Etats-Unis en 1846. Leur situation s’est beaucoup détériorée suite à la politique controversée de répression de l’immigration illégale, pendant le mandat de la Gouverneur Jan Brewer (qui vient d’annoncer qu’elle ne se représentera pas). Le Président Obama a également déployé des milliers de nouveaux agents de la Patrouille des frontières à la frontière sud de l’Arizona. 28 000 membres de la Nation Tohono O’odham se retrouvent coincés. De nombreux O’odham doivent passer par des postes de contrôle pour se déplacer dans leur territoire et ceux qui résident du côté mexicain de la frontière sont totalement coupés de leur tribu.
Alex Soto, Tohono O’odham, a participé en 2010 à une action d’occupation du Bureau de la Police des Frontières à l’intérieur de la base militaire de l’Armée de l’air Davis-Monthan à Tucson.
ALEX SOTO : LA SITUATION DES TOHONO O’ODHAM A LA FRONTIERE
« Actuellement, ma communauté se retrouve prise au milieu d’une offensive pour militariser la région frontalière. Les Tohono O’odham – ce qu’on traduit par « gens du désert » – sont pris dans des politiques coloniales qui maintenant militarisent nos territoires, que ce soit par le nombre d’agents de la Patrouille des Frontières, les points de contrôles, les drones, et simplement la surveillance omniprésente de notre communauté. Ainsi, en ce moment même, notre mode de vie en tant qu’ O’odham est affecté, que ce soit dans les pratiques traditionnelles ou le fait de voir la famille et les amis, et c’est affecté partout par la militarisation. »
« Dans notre réserve, n’oubliez pas, la région frontalière que vous avez partagée sur 122 km, il n’y a pas encore nécessairement de mur [Les autorités ont entrepris de construire un mur le long de la frontière, dans la réserve Tohono O’odham, il n’est pas encore construit, faute de moyens financiers – NdT]. Tout ce qu’il y a, ce sont des barrières pour bloquer les véhicules. Au cours de ma vie, à un certain moment, dans ma petite enfance, il n’y avait pas de clôture. Donc, au cours de ma vie j’ai vu les changements causés par les politiques d’immigration appliquées par le gouvernement des Etats-Unis. Et maintenant nous en sommes au point où nous avons des barrières pour les véhicules. Mais la pression exercée actuellement pour une réforme totale de la politique d’immigration pousse à un scénario du genre Mur de Berlin dans ma communauté. »
« Vous savez, en grandissant – je n’ai que 28 ans – j’ai toujours été élevé en sachant, en tant qu’ O’odham, que le territoire des deux côtés de la soi-disant frontière US-Mexique était notre territoire. Et quand j’étais jeune, il n’y avait pas de frontière là-bas, à part les clôtures pour les poules, l’élevage, des choses pratiquées dans la communauté. C’est seulement depuis le début des années 1980 jusqu’au début des années 1990, plus particulièrement avec la signature du NAFTA, que nous avons vu des pressions pour réguler la frontière, à cause du taux de communautés migrantes ou des Autochtones du Mexique immigrant ici pour des raisons politiques, à cause de la politique économique des Etats-Unis. Ainsi, au cours des années 1990, il y a eu une escalade pour ces raisons, jusqu’en 2001, avec l’affaire du 11 septembre, qui a augmenté la pression pour imposer des politiques de militarisation. Et maintenant, nous sommes dans cette situation, plus ou moins à cause de la politique d’immigration. Donc, ajoutées les unes aux autres, ces questions qui nous frappent ne sont pas nécessairement des problèmes O’odham, mais le contexte global pousse à la militarisation de notre territoire. »
« Je fais partie d’un mouvement de base, dans la communauté, avec beaucoup d’autres jeunes qui prennent l’initiative de connaître nos droits vis-à-vis de la Patrouille des Frontières, parce que dans notre communauté, la Patrouille des Frontières opère comme si… enfin, sans rendre de comptes. Je veux dire – pensez que notre réserve n’est pas une zone urbaine, c’est une zone rurale. Alors, les agents se lancent dans des actions, voyez-vous, ils font ce qu’ils veulent. Ceci étant dit, les membres de notre communauté se trouvent ne pas savoir quels sont leurs droits. Alors, mes amis, en particulier le collectif dont je fais partie, qui fait un travail de solidarité, ont établi clairement, là-bas, ce qu’on peut et ne peut pas faire. En particulier, en ce qui concerne les relations avec la Patrouille des Frontières, ils ne sont supposés que vous demander votre nationalité. Ils n’ont pas à vous demander d’où vous venez, qui est votre famille ou qui est cette personne à l’arrière du véhicule, qui semble, à leurs yeux, vous voyez ce que je veux dire, illégale, etc. bien que, comme vous l’avez dit, nous soyons les premiers habitants de ce territoire. Et n’oubliez pas, nous sommes tous Autochtones, comme il a été dit. »
« Autant que je sache, [si tant de gens vont là-bas, c’est] parce dans notre communauté, nous avons des villes frontalières très proches, comme Ajo, Casa Grande, où se trouvent les agents de la Police des Frontières – vous savez, à cause de la pression, de l’escalade en cours. Des petites villes rurales sont en train de devenir des ports d’attache pour eux, pour y vivre. Vous savez, il y a des milliers de résidents, surtout à Ajo, qui ont maintenant des agents de la Patrouille des Frontières logeant là-bas. C’est vraiment triste. »
ALEX SOTO ET KLEE BENALLY A PROPOS DU ROLE DE LA MUSIQUE DANS LA LUTTE
ALEX SOTO:
« Shining Soul, c’est moi-même et mon collègue, du sud de Phoenix, c’est un Chicano, Franco Habre, aka The Bronze Candidate. Mon projet de hip-hop s’appelle Shining Soul, nous formons un duo. Voyez-vous, nous faisons du rap. Nous faisons nos rythmes. Et avec notre musique, nous pouvons exprimer ce qui se passe dans nos communautés, vous savez, dans l’esprit de Public Enemy, dans l’esprit de NWA, pour faire savoir, non seulement à nos communautés, mais au monde extérieur, que ces problèmes nous affectent, mais ce n’est pas seulement une question Autochtone ou une question Chicano, ou autre – c’est le problème de tous. Alors, avec la musique, les rythmes de ‘dope’ et les rimes de ‘dope’, comme ils disent, dans l’esprit du hip-hop – à ses tous débuts, je diffuse ce message, de ce point de vue, et Klee aussi, dans sa musique. »
KLEE BENALLY:
« La musique est un outil de transformation sociale et de changement. Je veux dire, à une époque où nous considérons le capitalisme comme l’ennemi de Notre Mère la Terre, et où les peuples Autochtones sont représentés de manière symbolique, et où nous continuons à faire face au génocide de notre peuple – je veux dire, vous avez demandé quel était l’impact du réchauffement climatique sur les Peuples Autochtones. C’est un génocide. Je veux dire, l’extraction de ressources dans nos territoires est ce que vous voyez comme résultat dans les symptômes du réchauffement climatique. Alors la musique est pour moi une occasion, une occasion puissante, de transmettre le message et de faire savoir aux gens que nous avons besoin d’espoir, mais nous avons besoin d’action. Nous devons faire coïncider les deux. »
KLEE BENALLY A PROPOS DU COLLECTIF OUTTA YOUR BACKPACK MEDIA
« Outta Your Backpack Media a été mis sur pied en 2004 en réponse à un besoin de justice dans les médias pour les communautés Autochtones. Ce que nous offrons, ce sont des ateliers gratuits et des kits de matériel pour les jeunes Autochtones et leur donnons la possibilité de raconter leurs propres histoires, parce que, comme vous le savez, les grands médias ne feront pas le travail pour nous. Nous devons le faire nous-mêmes. »
« Je travaille avec des jeunes Autochtones, essentiellement d’âge du secondaire, et nous sommes un collectif. Nous sommes tous bénévoles. Et nous formons les jeunes pour qu’ils deviennent eux-mêmes instructeurs, participent et éduquent d’autres jeunes. Ainsi, vraiment, çà se répand, c’est un mouvement croissant. C’est en relation avec la musique d’Alex, c’est en relation avec ma musique. Et il y a vraiment un fort mouvement de révolte chez les Autochtones, pas seulement ‘Fini la Passivité’ [Idle No More], parce que nous n’avons jamais été passifs. Nous sommes toujours engagés dans cette lutte. Nous sommes toujours là. »
« Nous n’avons jamais été passifs. Mes ancêtres n’ont jamais capitulé. Quand les forces gouvernementales des Etats-Unis sont venues pour prendre leurs terres sur Big Mountain et Black Mesa, où vous êtes allée, je crois… »
AMY GOODMAN:
« Mon premier documentaire pour la radio, en 1985, était intitulé Une Emprunte de Doigt sur Notre Mère la Terre, et, effectivement, je suis venue ici, à Flagstaff, et je suis allée à Big Mountain où j’ai vu ce qu’enduraient les Diné et les Hopi. Souvent, çà a été présenté comme une bataille entre ces deux tribus. Mais en fait, quand vous veniez et voyiez ce qui se passait, vous voyiez Peabody Coal derrière toute l’affaire. »
KLEE BENALLY:
« Et c’est le lien avec le réchauffement climatique. Je veux dire, tant que les gens seront liés par ces styles de vie non-durables et continueront à dégringoler le long de cette voie destructrice qui alimente cette guerre contre notre Mère, la Terre, ce conflit continuera. Et la résistance continue à ce jour. Des gens sont toujours sur ces terres. Ils restent forts et perpétuent nos modes de vie. »
Democracy NOW! (média indépendant qui émet sur le web) a enregistré son émission du vendredi 14 mars 2014, présentée et animée par Amy Goodman, à l’Université du Nord de l’Arizona, à Flagstaff. La vidéo ci-dessous (sous-titrée en français) est un extrait de l’émission. C’est une interview de Klee Benally – activiste Navajo – et de Taylor McKinnon, du Grand Canyon Trust (qui tente de préserver le Grand Canyon du Colorado), sur les dégâts causés par les mines d’uranium dans la région. Vous trouverez aussi plus bas la transcription en français de l’interview. Voir la vidéo pour des extraits d’un documentaire sur les dégâts de l’uranium dans la Réserve Navajo. Sur la question de l’uranium dans le Grand Canyon du Colorado, voir aussi l‘interview de Carletta Tilousi, Havasupai (les Havasupai vivent au fond du Grand Canyon et sont totalement dépendants des eaux qui ruissellent le long des parois).
Vidéo: Uranium, contamination, pollution, changement climatique en Arizona, une interview de Klee Benally et Taylor McKinnon
Voir un autre extrait de l’émission: interview d’Alex Soto sur la situation à la frontière mexicaine
ARIZONA : “UN LENT GENOCIDE”: L’EXTRACTION D’URANIUM LAISSE UN HERITAGE NUCLEAIRE TOXIQUE EN TERRE AUTOCHTONE
Democracy NOW ! Vendredi 14 mars 2014
Transcription par Brenda Norrell
Publiée sur Censored News
See transcription in English on Censored News
Traduction et sous-titres Christine Prat
Le site monumental du Grand Canyon est le théâtre d’une bataille autour de l’extraction toxique d’uranium. L’an dernier, une compagnie nommée Energy Fuels Resources a obtenu une approbation des autorités fédérales pour rouvrir une mine à 10 km de l’entrée sud très fréquentée du Grand Canyon. Une coalition d’Autochtones et de groupes écologistes ont protesté contre cette décision, disant que l’extraction d’uranium pourrait affecter les rares sources d’eau et poser de graves problèmes de santé. Les terres tribales Diné (Navajo) sont jonchées de mines d’uranium abandonnées. De 1944 à 1986, 3,9 millions de tonnes d’uranium ont été extraites ou obtenues par explosion des montagnes et des plaines de la région. Plus de 1000 mines ont été fermées, mais les compagnies minières n’ont pas enlevé de manière satisfaisante leurs tas de déchets radioactifs, ce qui a conduit à une augmentation en flèche du taux de cancers et d’autres problèmes de santé. L’émission Democracy NOW ! du 14 mars 2014 a été enregistrée à Flagstaff, Arizona, et a diffusé une interview de Taylor McKinnon, directeur de l’énergie au Grand Canyon Trust, et Klee Benally, Diné (Navajo), activiste et musicien. « C’est vraiment un lent génocide de la population, pas seulement les Autochtones de cette région, il est estimé qu’il y a plus de 10 millions de gens qui résident à moins de 80 km de mines d’uranium abandonnées », dit Klee Benally. Il a aussi décrit la lutte pour la préservation des San Francisco Peaks, une zone considérée comme sacrée par 13 tribus Autochtones, où la station de ski Snowbowl utilise des eaux usées recyclées pour faire de la neige.
L’HERITAGE TOXIQUE DE L’URANIUM EN TERRE AUTOCHTONE
Après avoir souhaité à Amy Goodman et son équipe la « bienvenue dans l’état raciste d’Arizona et la ville légèrement moins raciste de Flagstaff », Klee Benally a décrit la situation des Autochtones face à la colonisation énergétique de leur territoire.
« Nous faisons face à la colonisation des ressources dans cette région depuis de nombreuses années. C’est une véritable bataille – ici la géopolitique est enracinée dans le racisme. Elle est enracinée dans l’avidité des grandes compagnies à laquelle nous sommes encore confrontés jusqu’à aujourd’hui. Plus de 20 000 Diné, ou Navajo, ont été déportés de force de nos terres ancestrales à cause des activités de Peabody Coal sur Black Mesa, et il est estimé que nous avons plus de 1000 mines d’uranium abandonnées sur nos terres. En 2005, la Nation Diné , ou Navajo, a décidé d’interdire toutes les activités d’extraction d’uranium sur nos terres. Mais aujourd’hui, nous avons des représentants au Conseil Tribal qui sont en train de brader notre avenir et essaient de lever cette interdiction. Et à ce jour, nous sommes dans une situation où nous n’avons pas d’études sanitaires significatives sur les effets de l’extraction d’uranium dans notre communauté. »
« En fait je viens d’aller à Cameron, à environs 40 mn en voiture d’ici, hier, avec Taylor McKinnon, pour une conférence. Et à 15 m du siège du Chapitre – c’est l’autorité locale dans cette région – il y a une mine d’uranium abandonnée, qui a l’air d’une colline. Je veux dire, la boue radioactive ressemble à la boue ordinaire. C’est une menace invisible. Mais il y avait des jouets. Il y avait – d’après ce que j’ai compris, des signes indiquant que des enfants jouent sur cette colline, et il y a des maisons juste au pied. Mais l’un de ces rochers, quand on y a posé un compteur Geiger, çà a crevé le plafond ! Donc, ces mines d’uranium abandonnées ressemblent au reste du paysage naturel ».
« On estime qu’il y en a plus de mille sur nos territoires. Mais on estime aussi qu’il y a plus de 10 000 mines d’uranium abandonnées dans l’ensemble des Etats-Unis, essentiellement dans 15 états de l’ouest. Mais l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] n’a jamais fait d’inventaire sérieux de ces menaces qui sont vraiment un héritage toxique qui nous affecte encore aujourd’hui. C’est vraiment un lent génocide de la population, et pas seulement les Autochtones de cette région, il est estimé que plus de 10 millions de gens résident à moins de 80 km de mines d’uranium abandonnées. »
« L’EPA a implémenté un plan quinquennal pour le nettoyage de ces mines abandonnées. Mais en réalité, ces mines ne sont pas décontaminées. L’EPA transforme ces sites abandonnés en sites de confinement ou en décharges toxiques, dangereuses, qui laissent toujours échapper des produits toxiques dans nos conduites d’eau, qui affectent toujours nos pâturages et nos moutons etc. Et nous avons des mines abandonnées et des menaces de nouveaux projets de mines à proximité de nos sites sacrés, qui sont vitaux pour notre mode de vie, pour notre identité culturelle. Ainsi, ce qu’on nous dit – c’est l’essence de ce qu’on nous fait comprendre – c’est que les effets sur notre santé, notre bien-être et qui nous sommes sur nos terres sacrées n’est pas assez important pour effectuer une décontamination sérieuse. »
« La décontamination est un processus lent. C’est un processus complexe. Et je pense que c’est très compliqué dans le cadre de la législation actuelle de la Réserve, mais nous devons voir la réalité en face, comme je l’ai dit, il y a plus de 10 000 mines abandonnées aux Etats-Unis. Il y a des zones où les mines abandonnées ou les nouvelles mines projetées sont situées très près du territoire de notre Réserve. Elles sont sur des terres publiques ou privées, et elles laissent échapper des produits toxiques. La poussière, les particules toxiques sont amenées par le vent dans nos communautés. Et nous n’avons aucun contrôle. Nous ne pouvons pas établir de règlements. Par exemple, à Church Rock, au Nouveau-Mexique, où a eu lieu en 1979 une des plus graves fuites radioactives de l’histoire des Etats-Unis, rien de sérieux n’a encore été fait pour décontaminer. Il y a des nouveaux projets de mines à l’extérieur de nos terres tribales, mais juste à la frontière. Donc, c’est un problème complexe. De multiples administrations sont impliquées. Et ce à quoi on assiste finalement, c’est que notre futur est dirigé dans le sens des intérêts et de l’avidité des entreprises. »
Taylor McKinnon a décrit l’action du Grand Canyon Trust dans la lutte contre l’ouverture de nouvelles mines d’uranium : « Nous nous sommes surtout concentrés sur l’activité de l’industrie de l’uranium pour développer de nouvelles mines sur des terres publiques. Et depuis le milieu des années 2000, où le prix de l’uranium est monté en flèche, nous avons assisté à une résurgence des activités d’extraction d’uranium dans le nord de l’Arizona. Alors nous avons pris la tête de la poursuite en justice – avec différents partenaires tribaux, environnementaux et issus de la communauté – pour obliger le gouvernement Obama à promulguer une interdiction de toute nouvelle extraction dans le bassin aquifère du Grand Canyon. C’est entré en application en 2012. Cependant, çà ne s’appliquait pas aux vieilles mines, qui avaient été ouvertes dans les années 1980. Et nous avons vu des administrations fédérales – le Bureau de l’Aménagement du Territoire et le Service des Forêts – autoriser trois de ces mines à rouvrir, sans entreprendre de nouvelles consultations publiques ou de nouveaux rapports environnementaux. Ils se fondent sur leurs études des années 1980, et donc laissent de côté les nouvelles connaissances sur les effets potentiels des ces mines sur les eaux souterraines, les nappes aquifères qui alimentent des sources dans le Grand Canyon qui sont vitales pour la vie sauvage et sont considérées comme sacrées par les Autochtones, et qui forment, à part le fleuve Colorado, les eaux de surface pérennes du Grand Canyon. »
Voir articles précédents sur le problème de l’uranium dans le sud-ouest des U.S.A.
LES SAN FRANCISCO PEAKS
Klee Benally a brièvement résumé la lutte de plusieurs décennies, engagée par 13 tribus Autochtones et des défenseurs de l’environnement, pour protéger les Pics Sacrés San Francisco, profanés et endommagés pour le plus grand profit d’une station de ski privée.
« Dook’o’oosliid, ou Pics Sacrés San Francisco, sont sacrés pour plus de 13 Nations Autochtones. Ils sont au centre de notre survie culturelle. »
« Ils se trouvent juste à la sortie de Flagstaff, ils sont le point culminant du nord de l’Arizona. De leurs sommets, on peut voir le Grand Canyon. On peut voir un paysage si beau ! Et ils ne sont pas seulement vitaux pour nos pratiques culturelles, ils constituent une île écologique, qui abrite des espèces locales comme le séneçon jacobée [ou packera franciscana, photo Wikipédia] des San Francisco Peaks, qu’on ne trouve que sur les San Francisco Peaks et nulle part ailleurs dans le monde. »
« Actuellement – depuis 30 ans – surtout depuis les 20 dernières années, la bataille fait rage pour protéger cette montagne de l’extraction minière et du développement, et il n’est pas seulement question de charbon, d’uranium, de pétrole, de gaz naturel, mais aussi des loisirs comme ressource à extraire de ces terres sacrées. Les San Francisco Peaks sont gérés, en tant que terres publiques, par le Service des Forêts des Etats-Unis, qui actuellement les loue à une station de ski, appelée Arizona Snowbowl. »
« Et ils les ont autorisés à s’étendre dans une forêt alpine rare, abattant plus de 30 000 arbres, dont beaucoup étaient anciens. Et le côté le plus controversé de l’affaire est que la station a signé un contrat avec la Ville de Flagstaff. Les politiciens de Flagstaff ont vendu près de 700 millions de litres d’eaux usées recyclées par an, pour faire de la neige. »
« C’est considéré comme de l’eau d’égouts traitée, ou eau recyclée. Et dans ce cas, il y a des produits nocifs qui ne sont ni testés ni traités par l’EPA et sont autorisés dans cette eau, et c’est vaporisé sur notre ‘église’ sacrée. Actuellement, nous avons derrière nous plus de 10 ans de batailles juridiques qui sont allées jusqu’à la Cour Suprême, et la situation est que nous n’avons pas de protections garanties de notre liberté religieuse en tant qu’Autochtones. Et Snowbowl est devenue en 2011, la première station de ski au monde à faire de la neige constituée à 100% d’eau d’égouts recyclée. »
« Nous avions une coalition de 14 Nations Autochtones travaillant ensemble sur cette question, avec six groupes écologistes, qui avait engagé des poursuites pour défendre cette montagne sacrée sur la base de problèmes culturels et environnementaux. Mais ces actions ont échoué devant la Cour Suprême. Ce qui constitue une réaffirmation du fait qu’en tant qu’Autochtones nous n’avons pas de protection garantie de notre liberté religieuse. Et c’est la situation dans laquelle nous sommes toujours. J’ai été arrêté à de nombreuses reprises en essayant de bloquer les excavatrices sur la montagne, et il semble que ce soit le seul moyen que nous ayons de nous défendre. »
Voir de nombreux articles sur la lutte pour les San Francisco Peaks, et résumé de l’histoire de la station de ski
L’ENVIRONNEMENT, LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Klee Benally fait remarquer que « le thème de cette émission, si je comprend bien, c’est les gagnants et les perdants dans ces luttes. Mais il n’y a pas de gagnants quand on détruit Notre Mère la Terre. Quand on détruit l’eau dont nous avons besoin pour boire, quand on détruit l’air dont nous avons besoin pour respirer, et les terres dont nous avons besoin pour nous nourrir. Et actuellement, l’EPA a fermé 22 puits dont il a été établi qu’ils contenaient des niveaux trop élevés de produits toxiques, rien que sur le territoire de la Nation Navajo. Mais beaucoup d’entre nous n’ont pas l’eau courante ; ils n’ont pas l’électricité. Cependant, nos terres ont été exploitées. Nous avons trois centrales au charbon qui polluent notre air. Nous avons ces mines d’uranium abandonnées et de nouvelles mines qui menacent la région. Nous avons la fracturation hydraulique qui menace notre terre aussi. Mais ce n’est pas seulement un problème ici. Partout où il y a une crise environnementale, il y a une crise culturelle, parce que nous sommes des gens de la Terre. C’est une crise sociale qui touche chacun à un certain degré, parce que, quand on considère le problème global du réchauffement climatique, le réchauffement climatique, d’un point de vue Autochtone, n’est qu’un symptôme du fait que nous ayons rompu l’équilibre avec notre Mère la Terre. Donc le problème est partout. »
« Nous constatons la menace de déplacement de peuples Autochtones à cause de la montée des eaux et la dépopulation de villages qui se trouvaient sur des îles. Nous voyons la menace de migrations des caribous et ce genre d’effets. Et nous voyons ces stations de ski qui pensent avoir besoin de faire de la neige parce qu’ils n’ont pas assez de neige naturelle, et ils profanent des montagnes sacrées comme celle-ci. Je veux dire – nous sommes tous Autochtones, dans ce pays, ou quelque part, sur notre Mère, la Terre. Donc ces effets nous touchent tous. »
Taylor McKinnon conclut en indiquant que « des chercheurs ont fait des projections indiquant une baisse du débit [du Colorado – NdT] pouvant aller jusqu’à 30% au cours du siècle à venir, à cause du changement climatique et d’autres facteurs. Donc, à une époque où, le Plateau du Colorado, le fleuve Colorado et ses consommateurs d’eau sont ceux qui ont le plus à perdre, il est temps que cette région fasse très attention aux choix énergétiques en train d’être faits. »
Le Conseil Municipal et les principaux médias ignorent toujours l’ ‘Attaque Raciste’
Par Indigenous Action Media
22 janvier 2014
Publié aussi sur Censored News
Traduction Christine Prat
See original article in English: on Indigenous Action or on Censored News
FLAGSTAFF, Arizona – Un Juge de Flagstaff a décidé que la supporter de la station de ski Snowbowl Lindsay Lucas devait payer des dommages et intérêts pour avoir agressé deux jeunes Autochtones à Flagstaff au cours d’une fête intitulée ‘Dew Downtown’ [organisée par Snowbowl et la municipalité – NdT] le 9 février 2013.
« J’ai la joie d’annoncer que le Juge était en notre faveur. Çà a été une très longue année. Dans la famille, nous avons tous souffert émotionnellement de cette épreuve » a déclaré Leslyn Begay, Diné (Navajo), la mère des deux garçons âgés de 11 et 13 ans lorsqu’ils furent agressés. « Çà démolit les nerfs de s’engager dans le système de justice sans savoir à quoi s’attendre. En tant que Diné et personne de couleur vous craignez toujours que çà ne se passe pas en votre faveur » dit Madame Begay.
Le 9 février 2013, plus de 50 personnes s’étaient rassemblées dans le centre de Flagstaff pour une danse pacifique d’Idle No More pour protester contre l’expansion de la station de ski et la fabrication de neige avec des eaux d’égouts sur les Pics San Francisco sacrés.
La manifestation coïncidait avec Dew Downtown, une célébration organisée par la Municipalité de Flagstaff en partenariat avec Arizona Snowbowl.
Le groupe avait formé un cercle et s’apprêtait à clore la manifestation en chantant le chant de l’American Indian Movement lorsqu’une supporter de la station de ski a forcé le cercle en agitant les bras et a déchiré une grande banderole, qu’elle avait arrachée des mains de ceux qui la tenaient et jetée sur le sol. Puis elle a pénétré plus avant dans le cercle et agressé de jeunes Diné qui chantaient et jouaient du tambour. Après leur avoir donné des coups de poing, elle a saisi les tambours et essayé de les casser.
La police a d’abord refusé de poursuivre l’agresseur.
A l’époque, Mme Begay a déclaré « J’ai l’impression que si les rôles étaient inversés, çà se serait passé tout autrement. Si j’avais agressé un enfant caucasien j’aurais été conduite directement en prison. Cette femme blanche nous attaque et arrache violemment les tambours de leurs mains et pourrait s’en tirer sans conséquences. Les flics ont rejeté ma demande de l’arrêter pour agression. Ils lui ont donné une amende pour trouble à l’ordre publique mais ont refusé l’accusation d’agression ou de l’arrêter pour ses actes contre mes enfants » dit Mme Begay.
« Cette agression et la façon dont les flics y ont réagi montre bien le racisme qui existe à Flagstaff » dit Klee Benally, qui soutient depuis longtemps la protection des Pics sacrés San Francisco, « le Conseil Municipal de Flagstaff est complice de cette agression, ils ont créé les conditions qui ont permis à cette attitude de s’incruster dans la communauté. C’est ce qu’on appelle de la violence structurelle ».
« Cette agression raciste n’a pas seulement été délibérément ignorée par les principaux médias locaux, les officiels de la Municipalité ont également fermé les yeux sur cet incident afin de promouvoir le tourisme d’hiver. C’est non seulement irresponsable de laisser passer une telle agression contre des jeunes Autochtones, çà fait du racisme la norme à Flagstaff » dit M. Benally.
« Les enfants et moi continueront à défendre nos croyances et à Protéger les Sites Sacrés » dit Mme Begay après la décision de la cour. « Nous ne nous laisserons pas décourager. Je remercie tous les gens et ma famille qui nous ont soutenus et continuent à faire preuve de solidarité en boycottant la station Snowbowl et le Dew Downtown ».
Voir l’article de février 2013
VIDEO DU DISCOURS DE KLEE BENALLY PAR SAVE HICKORY GROUND
LA LUTTE POUR SAUVER HICKORY GROUND
La Ville Tribale de Hickory Ground (Hickory Ground Tribal Town), située près de Wetumpka, en Alabama, est un site historique et archéologique de la Nation (Creek) Muscogee dont les membres ont été déportés de force vers le ‘Territoire Indien’ – actuel Oklahoma – au 19e siècle (au cours de ce que les Autochtones appellent ‘La Piste des Larmes’).
Il y a quelques années, la Bande Poarch, une bande descendant également de (Creek) Muscogee, a acquis le terrain et déterré les ossements d’environs 57 êtres humains, afin de faire construire une extension du casino voisin. En décembre 2012, la Nation Creek Muscogee d’Oklahoma a déposé une plainte auprès d’une Cour d’Alabama afin d’obtenir l’annulation des travaux et la ré inhumation des ossements et objets funéraires.
Le 26 mars 2013, des Autochtones de diverses Nations ont organisé un rassemblement à Phoenix, Arizona, devant le bâtiment où se tenait la conférence de la NIGA* (24-27 mars).
Au cours de ce rassemblement, les orateurs ont évoqué d’autres cas de violation de sites sacrés Amérindiens (voir ci-dessous).
*NIGA – National Indian Gaming Association : Association Nationale Indienne pour les Jeux de Hasard (il existe une association du même genre au Canada).
D’après le site de la NIGA – http://www.indiangaming.org/info/ – c’est une association à but non-lucratif fondée en 1985, à laquelle appartiennent 184 Nations Indiennes des Etats-Unis. Des membres associés non-votants y représentent des organisations, des tribus et des entreprises tribales de jeux de hasard. Sur le site on peut lire, à la rubrique « Qui sommes nous » que l’association s’engage à et a pour but de « faire progresser les vies des peuples Indiens économiquement, socialement et politiquement ».
SAN FRANCISCO PEAKS
Lutte menée depuis des décennies par plus de 13 tribus d’Arizona (le rituel ‘plus de’ vient du fait qu’une des tribus Apaches concernées se divise en deux groupes) contre la station de ski Arizona Snowbowl qui a détruit de nombreux arbres rares pour s’étendre et fabrique de la neige artificielle à partir d’eau d’égouts recyclée.
Voir Bref résumé de l’histoire de la station de ski
et de nombreux articles sur la lutte pour les San Francisco Peaks
RESOLUTION COPPER A OAK FLAT
La firme Resolution Copper veut procéder à un échange de terrains afin de pouvoir ouvrir la plus grande mine de cuivre des Etats-Unis dans le Parc National d’Oak Flat. Une falaise, dont des dizaines de guerriers Apaches ont sauté – et se sont tués – plutôt que d’être capturés par la Cavalerie au siècle dernier, se trouve sur le terrain convoité par la compagnie.
Voir traduction française d’un article sur Oak Flat
L’UNIVERSITE D’ARIZONA ET LE MONT GRAHAM
Le Mont Graham est sacré pour les Apaches de la région. L’Université d’Arizona – Phoenix – y installe des télescopes géants malgré les protestations des Autochtones. La décision a été prise en collaboration avec le Ministère de la Défense, dans le cadre de ‘Star Wars’. Le Vatican fait partie des partenaires. Sept organisations, dont l’université de Harvard et le Smithsonian Institute se sont retirées du projet.
Voir article en français sur les sites sacrés et traduction française d’un article de Sandra Rambler (Apache San Carlos)
PANGEA, ‘LOOP 202’ ET LA MONTAGNE DU SUD
Une extension du périphérique sud de Phoenix – ‘Loop 202’ – qui doit essentiellement profiter à la compagnie Pangea, mordra sur le territoire de la petite Réserve de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC). La Montagne du Sud est sacrée pour les Autochtones de la région.
Voir traduction d’un article sur la résistance des jeunes de la Communauté de Gila River (GRIC)
RED BUTTE, SITE SACRE HAVASUPAI, MENACÉ PAR UNE MINE D’URANIUM
Red Butte située au sud du Grand Canyon du Colorado, est un site sacré pour la Tribu Havasupai, qui réside au fond du Grand Canyon. Une mine d’uranium, Canyon Mine, qui avait été abandonnée avant même d’être exploitée suite à la chute du cours de l’uranium, devrait ouvrir prochainement. Les Havasupai et des groupes de protection de l’environnement ont déposé une plainte.
Voir traduction d’un article sur la lutte contre Canyon Mine
BIG MOUNTAIN ET PEABODY COAL
En 1986, des milliers de familles Navajo et quelques familles Hopi ont été déportées de Big Mountain afin que la compagnie Peabody Coal puisse exploiter le charbon du sous-sol et alimenter entre autres la ‘Centrale Navajo’, une des plus polluantes des Etats-Unis. Des Navajo qui ont refusé de se laisser déporter luttent toujours pour garder leur terre ancestrale. (Klee Benally et sa famille sont originaires de Big Mountain).
Au rassemblement de Phoenix, l’acteur Adam Beach s’adresse au Guerrier de Hickory Ground Wayland Gray. A gauche, l’activiste Klee Benally.
COMMUNIQUE DE PRESSE: DES AUTOCHTONES SE RASSEMBLENT POUR SAUVER HICKORY GROUND PENDANT LA CONFERENCE DE LA NIGA
Indigenous Action Media
See original article in English
Also on Censored News
29 mars 2013
Traduction Christine Prat
PHOENIX, Arizona – Mardi 26 mars 2013, des défenseurs des terres sacrées Autochtones venus de diverses régions des Etats-Unis, entre autres des O’odham, des Navajo et Havasupai et des Creeks Muscogee, ont manifesté devant le bâtiment où se tenait la conférence de la National Indian Gaming Association (NIGA) pour la préservation de Hickory Ground, à Wetumpka, en Alabama. La Bande Poarch – Creek – a déterré environs 57 squelettes de Creek Muscogee du site cérémoniel de Hickory Ground dans le cadre de son projet d’expansion du casino, projet qui doit coûter 246 millions de dollars.
« Que dira le prochain promoteur non-Autochtone quand il verra des Autochtones profaner leurs propres terres sacrées » a demandé l’activiste Navajo Klee Benally d’Indigenous Action Media. « La NIGA est l’un des groupes de pression les plus importants et les plus puissants représentant les intérêts Autochtones, alors il est grand temps qu’ils se mettent à faire pression pour assurer une protection garantie à nos sites sacrés » a ajouté Klee Benally.
Les membres du Conseil Tribal de la Bande Poarch Eddie Tullis et Keith Martin étaient présents au début du rassemblement mais sont partis peu après le début.
Le cofondateur de l’American Indian Movement Dennis Banks a déclaré « Sous cette terre il y a des ossements et tout prouve que c’est un site très sacré. » Banks a imploré les promoteurs du projet : « Je vous en prie, faites tout ce que vous pouvez faire pour nous soutenir, empêchez ce casino d’être construit. »
En décembre dernier, la Nation (Creek) Muscogee a déposé une plainte au niveau fédéral contre toute activité de perturbation du sol à Hickory Ground. La plainte affirme que les défunts déterrés de Hickory Ground sont les ancêtres directs de la Nation (Creek) Muscogee et de la Ville Tribale de Hickory Ground. Les plaignants demandent à la Cour d’ordonner que les dépouilles et les objets funéraires soient à nouveau inhumés là où ils ont été déterrés et que le site cérémoniel soit rendu à la nature.
Des manifestants ont aussi évoqué d’autres sites sacrés menacés de destruction, entre autres les San Francisco Peaks et la Montagne du Sud en Arizona.
Rex Tilousi est venu de la Réserve Havasupai, au fond du Grand Canyon, pour participer au rassemblement. « Ce qui est à l’intérieur de Notre Mère la Terre, pas seulement à la surface, mais en-dessous, les eaux, les sources qui nous donnent la vie, ce sont des choses que nous devons sauver et protéger » déclara t-il.
Vidéos (en anglais) :
Klee Benally: http://www.youtube.com/watch?v=gWE2HB4FPpQ
Dennis Banks: http://www.youtube.com/watch?v=LefwuYiX0zI
Rex Tilousi: http://www.youtube.com/watch?v=xH5n9sNWgSU
Vidéo (mauvaise qualité) de Klee Benally sous-titrée en français: