Monday, January 9th 2012
The U.S. Department of Interior Kent Salazar officially declared a million acres (404 686 hectares) of the Grand Canyon to be protected from no new uranium mines and uranium exploratory drilling. The havasupai elders and tribal leaders have fought to protect our home lands and waters for more than 25 years from uranium corporations. We can breathe a sigh of relief, as we drink and swim in havasu creek. We appreciate all the support from congressman Raul Giralvaj, NGO’s, and activist’s who stood in the front lines with a common vision to protect the grand canyon. Hangyu!
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Traduction:
Lundi 9 janvier 2012
Carletta Tilousi, traduction Christine Prat
Le Ministre de l’Intérieur des Etats-Unis Ken Salazar a déclaré officiellement qu’un territoire de 404 686 hectares dans la région du Grand Canyon du Colorado est protégé contre l’exploitation et la prospection de nouvelles mines d’uranium. Les Anciens et chefs tribaux Havasupai se sont battus pour protéger notre pays et nos sources d’eau depuis plus de 25 ans contre les entreprises d’uranium (AREVA était dans le coup – NdT). Maintenant nous pouvons respirer et être soulagés, quand nous buvons l’eau de la rivière Havasu et nageons dedans. Nous apprécions le soutien du membre du Congrès Raul Giralvaj, des ONG et des militants qui sont montés en première ligne dans une vision commune pour protéger le Grand Canyon. Hangyu ! (Çà c’est du havasupai… NdT)
LES TOURS DE SURVEILLANCE EN ARIZONA, LA BLAGUE A UN MILLIARD DE DOLLAR, SONT DE RETOUR
Par Brenda Norrell, 12 décembre 2011
Publié sur narcosphere Original article in English
Article et photos de Brenda Norrell, traduction Christine Prat
QUELQUE PART SUR LA FRONTIERE US/Mexique – La Sécurité Intérieure a décidé que d’avoir gaspillé 1 milliard de dollars pour placer des tours de surveillance inutiles en Arizona ne suffisait pas. Maintenant, la Sécurité Intérieure a décidé de gaspiller 1 milliard et demi de plus pour placer plus de tours de surveillance. (Oui, oui, nous savons pourquoi. Nous comprenons qu’il s’agit d’un nouveau ‘cadeau’ à Boeing et leur bon copain, la société d’armement Israélienne pour l’Apartheid en Palestine, Elbit Systems.)
La plupart des gens n’ont pas remarqué que, quand la Sécurité Intérieure a mis un terme au dernier cadeau d’1 milliard pour les tours de surveillance, un nouveau projet pour un autre cadeau 1,5 milliard était déjà prêt à être lancé.
Il n’y a pas encore eu d’appel d’offre officiel pour le nouveau contrat. Çà doit se faire en janvier 2012. Mais cela n’a pas empêché Boeing de recruter pour un emploi lié à ces nouvelles tours, Integrated Fixed Towers, dès novembre à Tucson. L’emploi a été attribué à un technicien de Ajo, pour travailler à ces nouvelles tours de surveillance destinées à remplacer le gâchis des initiatives de la Sécurité Intérieure des années précédentes.
Les districts Tohono O’odham ont déjà été sollicités pour approuver les nouvelles tours de surveillance US sur leurs territoires souverains.
La compagnie Israëlienne Elbit Systems se profile déjà pour le boulot. Elbit organise aussi quelques fuites sur des choses supposées secrètes, comme font tous les profiteurs. Elbit, l’entreprise d’armement Israëlienne, se vante d’avoir procuré un grand drone, utilisé sur la frontière sud entre les Etats-Unis et le Mexique.
En Novembre, afin de faire sa propre promotion, Elbit a déclaré : « L’un des principaux fournisseurs de UAS (drones – NdT), la branche Américaine d’Elbit Systems, a été l’une des premières compagnies aux Etats-Unis a faire voler un grand drone au dessus de la frontière sud dans le cadre d’un projet de la Police des Frontières, prouvant l’efficacité des drones comme complément aux missions sécuritaires aux frontières. »
Lors du gâchis précédent concernant des tours de surveillance, Boeing a sous-traité à Elbit. Tout comme Elbit l’a fait pour le Mur en Palestine, Elbit dit pouvoir livrer le matériel suivant aux frontières des Etats-Unis : capteurs, radars, optique électronique combinés avec des capteurs au sol, des systèmes aériens et des véhicules au sol, tous télécommandés, pour détecter, tracer et identifier.
Entretemps, les Etats-Unis et le Canada ont entamé des négociations secrètes pour accroître la sécurité sur la frontière nord. En public, les Etats-Unis et le Canada tentent de présenter comme une bonne chose le fait qu’ils veuillent partager les biographies des personnes traversant les frontières et envahir la vie privée des citoyens de toutes les manières possibles. Ne vous faites pas avoir pas la campagne de communication vantant le miracle des détecteurs à pied ou des drones sans pilote. Le drone qui s’est écrasé près de Nogales, en Arizona, et tous les civils tués par des drones américains dans d’autres pays, prouvent le danger des drones, qui volent maintenant au dessus des frontières nord et sud des Etats-Unis. Les drones américains, à l’intérieur des Etats-Unis et dans le reste du monde, sont contrôlés par des militaires US basés au Nevada. Une erreur humaine, une erreur informatique ou une panne technique sont toujours possibles.
A la frontière sud de l’Arizona, il est surprenant qu’il y ait encore de la place dans les airs pour des drones. Le ciel est bourré d’hélicoptères en patrouille et de jets d’entraînement, de Tucson au site de bombardement Barry Goldwater dans le désert près de Yuma (situé au même endroit que l’espèce menacée d’antilopes américaines). Ces jets se sont régulièrement écrasés dans et autour de la Nation Tohono O’odham et sont un danger pour la vie de ses habitants. De plus, les Etats-Unis violent l’espace aérien d’autres pays, y compris le Mexique, avec leurs drones, comme l’a révélé l’enquête sur le meurtre de l’agent du ICE Jaime Zapata, tué dans le nord du Mexique avec des armes fournies par les Etats-Unis aux trafiquants de drogue mexicains dans le cadre du Projet Gunrunner de l’ATF.
Mais ne vous méprenez pas : ces tours espionnes nous amusent énormément, nous qui vivons à la frontière sud de l’Arizona. Mais des milliards de l’argent des contribuables semblent un peu exagérés juste pour rigoler. Il y a quelques étés, en tant que journaliste ayant beaucoup de temps, j’ai entrepris d’enquêter sur ces tours de surveillance à la frontière de l’Arizona. D’abord, mon ami et moi avons dû nous envelopper dans des serviettes mouillées – vu qu’il y avait plus de 45 degrés – afin de ne pas défaillir dans la voiture non-climatisée. Et alors, la rigolade a commencé.
On a beaucoup rit. « Ils croyaient vraiment que les tours de surveillance allaient marcher à la frontière de l’Arizona, en Wi-fi, dans ce désert de montagnes rocailleuses. Je n’arrive même pas à fonctionner en Wi-fi dans un hôtel avec des murs épais. » Et : « Pourquoi ils n’ont pas embauché des gosses de 10 ans branchés ordinateur ? »
C’est ainsi qu’on discutait avec les braves gens d’Arivaca au sujet de leur tour de surveillance (celle que vous pouvez voir sur la photo). La tour était dirigée vers leurs maisons, pas vers la frontière. Ils faisaient voler des cerf-volant autour pour saboter. Puis, les officiels de la Patrouille des Frontières ont dit que les tours ne fonctionnaient pas du tout.
D’abord la Patrouille des Frontières a admis que les tours ne pouvaient pas vraiment faire la différence entre une vache, un coyote ou un être humain quand les capteurs se déclenchaient. On rit encore plus : « C’est un code 10-4. La patrouille des Frontières qui poursuit une vache découvre que le coyote a marché sur le capteur. » Côté sérieux, on s’inquiétait à l’idée que le radar pourrait désaxer les chauve-souris qui fournissent le pollen aux cactus du Désert du Sonora. Et, en fait, qu’est-ce qu’un désert sans cactus ?
A Arivaca, c’était toujours bon de faire un piquenique ou de regarder les colibris, même si les tours de surveillance ne marchaient pas.
Puis nous sommes allés à Sasabe pour demander aux braves gens s’ils avaient pu exprimer leurs commentaires sur la tour qui devait être installée dans leur petite ville-frontière. (Le gros guide officiel enterré à la bibliothèque dit que les commentaires populaires sont exigés par la loi). « Quelle tour de surveillance ? » demandèrent les braves gens de Sasabe. Nous nous sommes baladés et nous avons regardé la tour de surveillance de Sasabe. Il n’y avait pas grand-chose à faire, pas d’immigrés en vue, alors nous sommes allés à la boutique où les agents de la Police des Frontières achetaient leurs sucreries, leurs snacks et leur café.
Alors, j’ai fait un reportage sur certains agents de la Police des Frontières. Les agents jetaient les emballages et les gobelets sur le sol (infraction, dépôt d’ordures illicite). Sinon, les agents de la Police des Frontières restaient assis dans leurs véhicules climatisés et parlaient sur leurs téléphones mobiles. Puis, ils démarraient soudain à une vitesse extrême, mettant en danger la vie de quiconque circulait sur l’autoroute. Plus tard, ils revenaient, seuls, pour acheter plus de snacks et se livrer à plus de communications téléphoniques.
Il faisait chaud, vraiment très chaud. Le chauffeur du bus Wackenhut G4S était là aussi, à la boutique, sans immigrés dans son bus. Wackenhut G4S, dont le siège principal est à Londres, a un contrat pour transporter les immigrés. Wackenhut a très tôt trouvé le moyen de doubler ses bénéfices à la frontière de l’Arizona. Wackenhut s’est scindée en deux sociétés, Wackenhut Transport avec ses bus, et GEO, une prison privée parasite qui profite de l’incarcération de nombreux immigrés dans tout le Sud-Ouest.
Ainsi, au moins deux des compagnies qui font des profits à la frontière de l’Arizona sont étrangères, la société Israëlienne Elbit Systems et les transports Wackenhut, dont le propriétaire G4S a son siège à Londres.
Revenons-en aux tours de surveillance. Tandis que les jours de grande chaleur continuaient, nous sommes allés jusqu’à une réserve d’oiseaux à la frontière, un endroit stérile à l’exception de quelques arbres du désert, que les oiseaux semblent apprécier. De temps en temps, un hélicoptère passait juste au dessus, pour nous harceler. Puis, soudain, deux véhicules sont apparus, sortis de nulle part. L’un des véhicules était une voiture de tourisme, conduite par un type coiffé du genre à venir de Las Vegas, l’autre une petite camionette. Les deux conducteurs ont sauté de leurs véhicules avec leurs chiens de chasse en laisse, ont échangé quelques mots, et se sont précipités vers la réserve d’oiseaux et en direction de la frontière. (Aucune explication pour la présence de ces types).
A la fin de l’été, la chaleur suffocante a fait place à la saison des pluies, la terre dure et craquelée s’est transformée en petites rivières dans le désert. Notre enquête sur les tours de surveillance s’est terminée.
Nous nous sommes beaucoup amusés en enquêtant sur les tours, mais on ne peut pas dire que çà valait le milliard de dollars payé par les contribuables. D’accord, j’ai entendu parler de nouvelles tours, et j’ai souri en pensant comment on pourrait rigoler en enquêtant sur les prochaines tours à 1,5 milliard.
Bien entendu, les nouvelles tours sont très secrètes jusqu’à maintenant, donc n’en parlez pas à tout le monde !
Copyright Brenda Norrell. Pour autorisation de transmettre ou diffuser : brendanorrell@gmail.com
Publié par Brenda Norrell sur Censored News samedi 31 décembre 2011
Caravane et Rassemblement pour Sauvez les Pics, janvier 2012
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LE SERVICE DES FORÊTS RISQUE LA SANTE DES ENFANTS EN AUTORISANT LA NEIGE D’EAU D’EGOUTS SUR LES PICS SAN FRANCISCO !
Les conséquences sur la santé humaine de l’utilisation d’eaux usées pour fabriquer de la neige devant la Cour d’Appel du 9ème Circuit à San Francisco
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De: Jeneda Benally
Sujet: AUDIENCE DU TRIBUNAL, CARAVANE, CONFERENCE DE PRESSE, RASSEMBLEMENT
Quand : Samedi 7 janvier 2012, départ de la caravane de Flagstaff.
Lundi 9 janvier, Audience du Tribunal (voir ci-dessous)
Où : Cour d’Appel du 9ème Circuit
95 Seventh Street, San Francisco, Californie
Qui : La Coalition Sauvez les Pics
Pourquoi : Les San Francisco Peaks, montagne sacrée près de Flagstaff, Arizona, risquent d’être utilisés comme zone touristique toxique, exposant les citoyens à des produits douteux !
Des citoyens s’opposent au Service des Forêts des Etats-Unis dans une bataille juridique pour protéger les enfants de perturbateurs endocriniens et protéger ce site sacré de la profanation. Le 9 janvier 2012
l’affaire opposant la Coalition Sauvez les Pics et autres plaignants au Service des Forêts des Etats-Unis passera devant la Cour d’Appel du 9ème Circuit à San Francisco, Californie. La position des plaignants est que d’après la Loi sur la Politique Nationale en matière d’Environnement et la Loi sur la Procédure Administrative, le Service des Forêts n’a pas répondu de manière adéquate sur les conséquences possibles de l’ingestion de neige artificielle faite à partir d’eau d’égouts recyclée dans sa Déclaration sur l’Impacte Environnemental. Le Service des Forêts a approuvé l’utilisation d’eau d’égout recyclée pour fabriquer de la neige dans la station de ski locale en 2004. L’eau recyclée en question vient de la station d’épuration de Flagstaff, Rio de Flag. Depuis le mois de mai, les propriétaires de la station Arizona Snowbowl, avec l’accord du Service des Forêts et du Conseil Municipal de Flagstaff ont déjà fait poser 7 miles (11,2km) de tuyaux sur les 14,8 miles (24 km) prévus pour transporter les eaux usées et fait abattre plus de 50 acres (plus de 20 hectares) de forêt alpine rare.
Selon Howard Shanker, avocat de la Coalition Sauvez les Pics et des autres plaignants, « le Service des Forêts n’a pas suffisamment pris en considération les conséquences d’une possible ingestion de neige faite d’eaux usées par des êtres humains, comme la loi le requiert. Notre gouvernement ne devrait pas approuver de tels projets sans avoir une idée claire des conséquences prévisibles. En approuvant l’utilisation d’eau d’égouts pour faire de la neige sans que toutes les analyses nécessaires aient été effectuées, le gouvernement transforme la station de ski en site d’expériences et nos enfants en rats de laboratoire. C’est inadmissible. » Mr. Shanker, ancien candidat au Congrès dans le District 1 d’Arizona, a représenté des tribus et des organisations écologistes dans des affaires précédentes contre l’extension de la station de ski et la menace d’utilisation d’eau des égouts.
« Il est déplorable que le Service des Forêts des Etats-Unis permette que des perturbateurs endocriniens soient en contact avec nos citoyens les plus vulnérables : nos enfants » dit Berta Benally, une des plaignantes. « Au départ, le DDT, le BPA et l’amiante ont été considérés comme inoffensifs. Des années plus tard, après que tant de gens en aient été victimes, nous savons malheureusement qu’ils sont dangereux ! »
La Coalition Sauvez les Peaks organise une caravane pour se rendre à la Cour d’Appel de San Francisco le 9 janvier.
[…]
PROGRAMME du 9 janvier
7h Rassemblement et cérémonie du lever du soleil
8h Marche vers le tribunal
9h Prière au tribunal
Une vidéo récente des San Francisco Peaks, avec vues des destructions en cours. Malheureusement pas (encore?) de version sous-titrée, mais vous pourrez toujours admirer le paysage tant qu’il en reste encore un peu…
The Sacred Peaks from Kent Wagner on Vimeo.
De : ResistALEC Media <azresistsmedia@gmail.com>
Date: Vendredi 2 décembre 2011 à 10h23 (heure d’Arizona)
Sujet : DERNIÈRES NOUVELLES : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC
Traduction Christine Prat
COMMUNIQUÉ
Vendredi 2 décembre 2011
Media Contact:
Stormy Staats (530) 598-1670
Louise Benally 510-390-5017
Email: AZresistsmedia@gmail.com
Websites: www.azresistsalec.wordpress.com
www.ShutDownALEC.org
Dernières nouvelles : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC
TEMPE, Arizona – Des Indigènes Diné (Navajo) et des Anciens O’odham (Pima) et des sympathisants ont entrepris une action directe en occupant le quartier général du Projet Salt River (SRP) ce vendredi à 10 heures du matin. Cette action se déroule alors que le Conseil d’Echanges Législatifs Américain (ALEC) tient son « Sommet sur la politique des Etats et de la Nation » à Scottsdale, Arizona. Le SRP est membre du Conseil Administratif d’ALEC.
Louise Benally, une habitante de Black Mesa, une région (de la Réserve Navajo –NdT) touchée par les opérations du SRP, transmet au SRP une lettre décrivant les graves problèmes causés à sa communauté. Elle déclare « Ma communauté est lourdement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Le SRP est intimement lié aux activités d’exploitation minière massive de la firme Peabody Energy et à la Centrale Navajo dont ils sont copropriétaires. Leurs activités causent des problèmes respiratoires à grande échelle, des maladies pulmonaires, et d’autres problèmes sanitaires concernant les hommes, l’environnement et tout ce qui vit. »
« … Nous exigeons que le SRP et Peabody impliquent effectivement les communautés qu’ils touchent et qu’ils se reconvertissent dans des sources d’énergie non-fossiles et prennent des mesures pour remédier aux conséquences de leur activité sur la santé de nos communautés. »
« … ALEC, qui agit pour les intérêts commerciaux du SRP et de Peabody Energy, perpétue des politiques et des activités qui non seulement dévastent des communautés et des écosystèmes entiers, mais de plus, déstabilisent le climat de notre planète pour le profit de quelques-uns, ceux qu’on appelle les 1% » a déclaré Louise Benally.
Ofelia Rivas, une Ancienne et militante pour les O’odham, Peuples Autochtones sur la frontière entre l’Arizona et le Mexique, déclare « En tant que Peuple Autochtone, nous comprenons que l’équilibre de la terre est en fait l’équilibre de nos peuples et que tout déséquilibre est catastrophique, non seulement pour notre santé spirituelle, mais pour notre santé physique en générale, et pour celle de tout ce qui vit. En tant que Peuple Autochtone, nous ne sommes pas séparés de notre environnement. Nous sommes profondément connectés à chaque chose dans l’univers : la terre, les montagnes, l’eau, l’air et toute vie végétale ou animale. »
« … La bretelle 202 proposée comme extension de l’autoroute, qui menace la Montagne du Sud et la construction toujours en cours du Mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et sa militarisation, des politiques commerciales telles que NAFTA et CANAMEX changent notre mode de vie et menancent notre Him’dag. Nous n’accepterons plus la violence que l’état essaie de nous imposer le long de leur frontière. Et certainement pas la loi agressive de l’ALEC. Nous vous demandons de reconnaître la Déclaration Universelle des Droits des Peuples Autochtones et les Droits de notre Mère la Terre. La coupe est pleine, maintenant c’est fini ! »
Les canaux construits à profusion avant l’invasion coloniale des terres O’odham sont maintenant utilisés par le Projet Salt River. La culture O’odham est profondément enracinée dans cette région, qui va de la vallée de Pheonix au Nord, à la côte du Mexique aujourd’hui appelée Rocky Point à l’Ouest, à la rivière San Pedro à l’est et jusqu’aux montagnes Hermosillo et à la Sierra Madres au sud.
Ray Aguilar dit que « la climatisation et l’électricité dont nous profitons et l’eau que nous buvons viennent au prix de la souffrance causée par le SRP et Peabody au pays et aux gens. Quand nous rendrons nous compte que c’est le fondement de nos privilèges ? Nous devons agir. Je viens de passer une semaine à fournir de l’aide directe, sur place, aux habitants de Black Mesa, pour leurs besoins humanitaires de base. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. Cette situation dramatique n’existerait pas sans ces compagnies rapaces. »
Peabody Energy, qui est aussi membre de l’ALEC, est la plus grande compagnie charbonnière privée du monde. Avec, en 2010, la vente de 246 millions de tonnes et presque 7 milliards de dollars de revenu, Peabody produit 10% de l’énergie des Etats-Unis et 2% de l’électricité dans le monde.
Depuis 1974, plus de 14 000 familles Diné (Navajo) ont été déplacées par la force de leurs terres ancestrales, en grande partie à cause des conseils tribaux soutenus par les Etats-Unis et de l’exploitation des mines de charbon.
Pour protester contre l’héritage mortel de destruction environnementale et culturelle causée par la collusion avec Peabody Energy, les participants à la manifestation ont déclaré ce qui suit :
Big Mountain, Nation Diné Souveraine
P.O. Box 23501
Flagstafff, AZ 86001
A:
Salt River Project
1521 N. Project Drive
Tempe, AZ 85281
David Rousseau, President
John R. Hoopes, Vice President
CC:
American Legislative Exchange Council
Ben Shelly, Navajo Nation President
LeRoy N. Shingoitewa, Hopi Tribe Chairman
Barack Obama, United States President
Jan Brewer, Governor of Arizona
Gregory H. Boyce, CEO, Peabody Energy
Peabody Energy Corporate Headquarters
Navajo Nation Human Rights Commission
Ben Nuvamsa, Former Chairman, Hopi Tribe
Black Mesa Water Coalition
Black Mesa Trust
Forgotten People
Gila River Indian Community
Zuni Salt Lake Coalition
Indigenous Environmental Network
Center for Biological Diversity
International Indian Treaty Council
Aux Propriétaires, aux Opérateurs, et aux Bénéficiaires du Projet Salt River,
Nous sommes une communauté qui a été gravement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Nous sommes particulièrement touchés par les opérations minières de Peabody Energy à laquelle vous êtes intimement liés, par la Centrale Navajo dont vous êtes copropriétaires et par l’exploitation de l’eau souterraine de nos terres ancestrales. Nous souhaitons vous exprimer officiellement quelques problèmes graves concernant notre communauté.
La Centrale Navajo et les mines de Peabody provoquent à grande échelle des problèmes respiratoires, des maladies pulmonaires, de l’asthme et d’autres dégâts sanitaires chez les humains, dans l’environnement et à tout ce qui vit. Nous n’avons pas droit à l’assurance maladie. Les plantes et les animaux sont touchés, mais il n’y a pas d’études sur le sujet. Il n’y a pas de remèdes en l’état actuel des choses.
Peabody est une entreprise qui n’a aucun respect pour quoique ce soit, ils détruisent tout pour extraire du charbon. Notre Mère la Terre et nos ressources culturelles comme les sites sacrés ne sont absolument pas respectés. Dans les années 90, des grand-mères défendaient les terres où les mines gagnaient de plus en plus de terrain, et où nous voyions des tombes totalement détruites par les bulldozers. Ils ont exploité et détruit des lieus sacrés, et personne n’en parle.
Sans parler des cendres de charbon dont ils essaient de se débarrasser sur nos terres à présent – et qui ne diffèrent pas vraiment de l’uranium dont nous souffrons depuis tant d’années. C’est toxique, c’est du poison, et il n’y a pas de lieu sûr pour entreposer les cendres de charbon.
L’exploitation minière doit cesser. D’ici là, nous exigeons que vous respectiez la loi sur la pureté de l’air et les normes maximales de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) en installant la meilleure technologie disponible pour réduire la pollution au mercure, l’arsenic et autres produits toxiques que la Centrale Navajo rejette dans l’air.
Notre eau a été exploitée et nos nappes aquifères vidées depuis des décennies, entraînant le tarissement des sources et un changement de la végétation. Le Projet Salt River doit cesser de manipuler les gouvernements tribaux Navajo et Hopi et de les forcer à signer des accords sans le consentement des membres des tribus. Nos ressources aquifères ne sont pas remplaçables et sans eau, nous ne pouvons pas maintenir notre mode de vie.
Les bénéficiaires de l’énergie et de l’eau que vous vendez doivent se rendre compte que nos souffrances sont le résultat direct de leur consommation. Ils doivent comprendre que continuer à puiser dans des « ressources naturelles » finies crée des déséquilibres qui menacent toutes les générations futures.
Ces questions ne sont pas entendues : Cessez d’exploiter et de détruire nos terres ancestrales. Cessez de nous empoisonner. Cessez de vous réunir derrière des portes closes. Cessez de « verdir » (Néologisme : équivalent écolo de ‘blanchiment’ d’activités inavouables – NdT) vos pratiques injustes et nocives. Reconnaissez que vous êtes les seuls à avoir la possibilité et donc la responsabilité d’y mettre fin, et qu’en ne le faisant pas vous vous nuisez aussi à vous-mêmes.
Pour l’historique voir : http://www.blackmesais.org
Pour plus d’information sur l’opposition à l’ALEC : http://azresistsalec.wordpress.com et http://www.alecexposed.org
American Legislative Exchange Council: aussi secret et dangereux que l’Organisation Mondiale du Commerce (présidée par le Socialiste Français Pascal Lamy), l’ALEC est aussi destiné à imposer les dictats des multinationales sans en passer par de fastidieuses élections pseudo-démocratiques. L’ALEC réunit des politiciens (presque tous de l’aile droite du Parti Républicain) élus ou actifs dans les états des Etats-Unis et des représentants des grandes multinationales qui veulent faire passer des lois à leur profit dans lesdits états.
En ce moment, des Amérindiens et sympathisants manifestent près de Phoenix, Arizona, contre les projets locaux du club en question et des entreprises dont il soutient les intérêts.
Ci-dessous, ma traduction d’un communiqué d’opposants au Projet Salt River (membre de l’ALEC)
Christine Prat
COMMUNIQUÉ:
Mercredi 30 novembre 2011
Media Contact:
Stormy Staats (530) 598-1670
Email: AZresistsmedia@gmail.com
Websites: www.azresistsalec.wordpress.com
www.ShutDownALEC.org
Des manifestants attaqués par la police au gaz poivré, sept arrestations lors de la manifestation « Fermez ALEC » à Phoenix, Arizona
SCOTTSDALE, Arizona – Des dizaines de manifestants ont été attaqués par la police avec du gaz poivré et sept personnes ont été arrêtées jusqu’à maintenant, au cours d’une journée d’action contre l’American Legislative Exchange Council (ALEC) – ou Conseil d’échanges législatifs Américain.
Le 30 novembre, à partir de 8 heures du matin, des centaines de personnes ont défilé et convergé à la station touristique et Spa Kierland Westin à Scottsdale, où l’ALEC essaie de tenir son « Sommet annuel des Etats et de la Nation ». Ce sont les dernières nouvelles au moment où nous écrivons, l’action doit continuer toute la journée. Des mises à jour suivront.
« Nous continuerons à user de diverses tactiques pour faire savoir aux membres d’ALEC que nous les surveillons et n’accepterons pas la poursuite de la destruction de nos communautés et de notre environnement, que les membres d’ALEC tentent d’imposer dans la législation afin de se remplir les poches » a déclaré Alex Soto de Solidarité O’odham à Travers les Frontières. « La force que la police met en jeu pour protéger les intérêts marchands d’ALEC prouve combien ce système est corrompu » a ajouté Soto.
Un Ancien d’O’odham a été transporté à l’hôpital pour des problèmes respiratoires causés par l’attaque au gaz poivré de la police.
Dans les réunions d’ALEC, derrière des portes closes, des milliers de politiciens des états des Etats-Unis et des centaines de puissantes multinationales se rencontrent pour créer des lois qui promeuvent, entre autres choses, la profanation de terres Indigènes par écocide et le développement des incarcérations qui frappent les immigrés et gens de couleur, pour le plus grand profit des multinationales (contre les immigrés, voir la loi SB1070). ;
D’autres actions sont prévues jusqu’au 3 décembre inclus.
Par Josina Manu Maltzman, 21 novembre 2011 (Original article in English )
Traduction Christine Prat
Le mouvement « Occupez Wall Street » et les autres mouvements d’occupation régionaux continuent de s’accélérer. Ceux qui craignent de perdre leurs emplois et leurs logements convergent avec ceux qui se préoccupent de mettre un fin au militarisme à l’extérieur et à la brutalité policière à l’intérieur, de protéger l’environnement et l’éducation. Cependant, alors que le mouvement enfle, beaucoup de ceux qui ont été depuis longtemps à l’avant-garde de ces luttes sont une fois de plus laissés de côté par cette mobilisation de masse.
Du pays Lenape au Dakota et à Ohlone – et beaucoup d’autres endroits – les mouvements « Occupez » de Wall Street, du Minnesota et d’Oakland ont en pratique exclu la participation d’activistes indigènes qui devraient être concernés. Pour ceux qui ont décidé du nom, le terme « occupez » peut évoquer l’idée de réappropriation de l’espace libéré, mais pour d’autres qui sont engagés dans la lutte pour la décolonisation des terres indigènes, çà révèle l’absense de conscience de la mentalité de colons qui domine le mouvement.
Même si certains Indigènes sont impliqués dans le mouvement, beaucoup d’autres en sont aliénés. Comme l’écrit JohnPaul Montano, bloggeur Nishnaabe, dans Une Lettre Ouverte aux Militants d’Occupez Wall Street (voir le texte intégral de la lettre dans l’article précédent) :
« Le 22 septembre, j’ai lu avec beaucoup d’enthousiasme votre déclaration d’ « Une revendication ». J’espérais, je croyais que des gens « éclairés » comme vous, combattant pour la justice et l’égalité, et pour la fin de l’impérialisme, etc., etc., mentionneraient le fait que le territoire sur lequel vous protestez ne vous appartient pas, que vous êtes des hôtes sur des terres indigènes volées. »
Montano décrit sa déception d’avoir constaté qu’une telle reconnaissance ne figurait pas dans la déclaration.
D’autres auteurs Indigènes écrivant sur le même sujet ont affirmé qu’en ne mettant pas en avant une politique de décolonisation, le mouvement « Occupez » perpétue la violence de l’occupation tout en mettant en scène une politique de justice sociale pour tous.
Tout comme la composition démographique des participants, le degré de conscience et le dialogue sur la suprématie blanche et l’impérialisme varient d’une région à l’autre. Albuquerque (Nouveau Mexique) a pris un tournant par rapport à la ligne établie en intitulant le mouvement « (Dés)Occupez » afin de refléter leur prise de conscience des luttes des Premières Nations. Le 18 novembre à Santa Fe, une Déclaration de Solidarité Avec les Peuples Indigènes (Statement of Solidarity with Indigenous Peoples) a été proposée à l’Assemblée Générale. [Pour le moment, la ratification n’a pas été confirmée]. On peut voir sur le site du forum de discussion de Chicago, OccupyChi.org, qu’on s’est posé des questions à propos du nom, mais il n’y a pas eu de nouveaux commentaires depuis le 29 octobre. Que des instances de dialogue existent est un espoir ; qu’il n’y ait pas de « masse critique » susceptible de provoquer un changement social à l’égard de la suprématie blanche et de l’impérialisme est troublant.
Certains activistes blancs objectent que le fait de soulever les questions de traités non respectés et de racisme institutionnel divise le mouvement et le détourne des problèmes plus « réels » de logement, de pauvreté, d’éducation. Pour les Indigènes et les gens de couleur de ce pays, ces problèmes réels font partie intégrante d’une société où les disparités économiques coïncident largement avec la couleur de la peau. Les Indigènes ont le taux de pauvreté et de viols les plus hauts et l’espérance de vie la plus basse de tous les groupes ethniques.
Si les problèmes matériels sont placés au cœur du cadre politique, le racisme et le génocide étant réduits à de simples symptômes, il est clair que la lutte donne la priorité au bien-être des Blancs. Ce scénario s’est souvent répété : les nouveaux défavorisés s’emparent des rênes d’une longue bataille, la dirigent vers des buts à court terme, puis quittent le train en marche au premier signe d’amélioration – laissant les plus marginalisés se débrouiller pour reprendre pied dans une lutte qui n’est pas terminée. Et la question demeure : Pourquoi, dans un moment de soulèvement social généralisé limitons nous notre propre impact en maintenant le statuquo (la suprématie blanche) à l’intérieur même du mouvement ?
Une conclusion possible est que les problèmes de cohésion interne face à la brutalité policière empêchent l’émergence d’une vision dans laquelle le racisme et le génocide sont considérés comme des questions systémiques. Mais comme l’a fait remarquer dans son discours à l’assemblée d’Occupez Oakland le Dr. Waziyatawin, militante Dakota, universitaire et écrivaine : les barrières qui nous empêchent de réaliser la justice aujourd’hui ont leurs racines dans la brutalité du colonialisme. Par une narration de la violence étatique et civile perpétrée par des colons Hollandais contre la Confédération Wappinger et les Peuples Hackensack lors de la première occupation de « Wall Street », elle replace dans son contexte l’héritage du système défectueux sous lequel nous vivons. « Si vous vous sentez dépossédez, si vous vous sentez métaphoriquement ‘écorchés vifs’ par un système inhumain, souvenez-vous que ce sont les Indigènes qui ont vécu cela les premiers sur ces terres ». Nous pouvons apprendre que, malgré les obstacles quotidiens qui s’opposent au maintien de la mobilisation, l’intégrité du mouvement – et donc son succès – exige que nous mettions en cause les maux causés par le capitalisme en mettant d’abord en cause l’impérialisme.
Montano conclut son article en suggérant quatre exigences que le mouvement « Occupez » devrait adresser au gouvernement des Etats-Unis, exigences qui selon lui commenceraient à remettre le mouvement sur la bonne voie :
1) Reconnaissez que les Etats-Unis d’Amérique sont un pays colonial, un pays de colons, construit sur les territoires de nations autochtones ; et/ou…
2) Exigez la libération immédiate du prisonnier politique indigène Leonard Peltier ; et/ou…
3) Exigez du gouvernement colonial des Etats-Unis d’Amérique qu’il respecte tous les traités signés avec toutes les nations indigènes dont les territoires sont appelés collectivement « Etats-Unis d’Amérique » ; et/ou…
4) Mentionnez d’une manière ou d’une autre que vous êtes conscients d’être des colons et que vous n’avez pas l’intention de répéter les erreurs de tous les colons bien intentionnés qui vous ont précédé. En d’autres termes que vous êtes prêts à obtenir le consentement des peuples autochtones avant de faire quoique ce soit en territoire indigène.
Pour nous qui sommes actifs dans le mouvement de libération de la Palestine – comme alliés par solidarité ou comme Palestiniens de la diaspore – et sommes aussi engagés dans le mouvement « Occupez », je crois que nous pouvons approfondir notre action en écoutant cet appel. Nous savons que la colonisation de la Palestine s’est déroulée sur le modèle de celle des Etats-Unis et du Canada. Nous savons que le système des Réserves a été le prototype pour les camps de réfugiés de Cisjordanie et la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. La plupart des gens connaissant les origines du Sionisme politique moderne savent que Theodore Herzl s’est inspiré des méthodes utilisées ici contre les Indigènes. De plus, ce sont les mêmes institutions économiques et militaires qui imposent l’occupation illimitée aux Peuples Indigènes, ici et en Palestine.
Il est facile de voir les connections entre l’occupation de la Palestine et la colonisation de ce continent et les parallèles semblent infinis. De même, il y a une forte continuité entre notre soutien à l’appel de la société civile Palestinienne de 2005 « Boycott, Désinvestissement et Sanctions » et les exigences de justice ici. Pour cela, je demande à tous ceux d’entre nous qui sont impliqués dans la libération de la Palestine et les mouvements « Occupez » de prendre position pour ce qui suit :
De même que nous appelons Israël à mettre fin à l’occupation et la colonisation de tous les territoires Arabes et à démolir le Mur, nous devons aussi appeler à la souveraineté Indigène sur tous leurs territoires ancestraux sur ce continent.
De même que nous appelons Israël à reconnaître les droits fondamentaux des citoyens Arabes-Palestiniens d’Israël à une égalité totale, nous devons exiger, en nous impliquant pratiquement, la fin de tout racisme institutionnel aux Etats-Unis et la fin des actes de génocides encore pratiqués contre les Indigènes ici.
De même que nous demandons le Droit au Retour des Palestiniens, nous devons demander la fin du système des réserves sur ce continent – ainsi que la reconnaissance des centaines de traités violés par le gouvernement des Etats-Unis au détriment des Indigènes et des réparations pour les dommages causés en conséquence.
Ce moment précis de l’histoire contient un potentiel de changement réel de tout le système. Avec tant de luttes populaires interconnectées, les possibilités sont énormes. En élargissant notre champs d’action pour inclure tout le monde, nous pouvons définir plus clairement nos buts : la fin de l’impérialisme, la restitution de territoires à la souveraineté des Nations Indigènes, et une vie saine et digne pour tous les êtres humains et pour la planète.
Sur le même thème :
- Indigenous Politics – From Native New England and Beyond, Radio Show – episode titled: What’s in a Name? Critical Indigenous Engagement with “Occupy” Wall Street
- Mondoweiss: Lessons from the Other Occupiers: A critical engagement of #Occupy and J14 by Jimmy Johnson on October 30, 2011
- Racialicious: OCCUPY WALL STREET: The Game of Colonialism and further nationalism to be decolonized from the “Left” by Jessica Yee on September 30, 2011
- Unsettling America: Decolonize Wall Street! on October 3, 2011
Josina Manu Maltzman
Josina Manu Maltzman est Juive Ashkenaze anti-Sioniste, active dans le mouvement de Solidarité avec la Palestine et impliquée dans le soutien aux luttes autochtones ici au Dakota et en Amérique du Nord occupée. Jo est membre de la section Villes Jumelées du Réseau International Juif Anti-Sioniste (IJAN-TC) et participe à la campagne Minnesota Break the Bonds.
LETTRE OUVERTE AUX MILITANTS D’OCCUPEZ WALL STREET
Par John Paul Montano, Anishinabe
Traduction Christine Prat (Original article in English below)
Samedi 24 septembre 2011
Merci pour votre courage. Merci pour votre tentative d’améliorer la situation dans ce qui s’appelle maintenant les Etats-Unis. Merci pour votre attachement à la paix et la non-violence. Merci pour vos sacrifices. Merci.
Juste une chose. Je ne fais pas partie des 99% dont vous parlez. Et çà m’attriste. S’il vous plait, ne vous méprenez pas. Je voudrais faire partie des 99%… mais vous avez choisi de m’exclure. Peut-être n’en aviez vous pas l’intention, mais vous m’avez exclu. En fait, des millions d’entre nous, peuples autochtones, ont été exclus du mouvement de protestation Occupez Wall Street. Sachez, s’il vous plait, que je me doute que cette exclusion n’était pas volontaire de votre part. C’est pourquoi je vous écris. Je crois que vous pouvez réparer cette erreur. (J’espère que vous avez encore le sourire.)
Il semble que depuis que nous, les Autochtones, avons découvert les Européens et les avons invités à nous rendre visite ici, sur notre terre, nous avons dû subir d’innombrables « -ismes », religions, programmes sociaux et autres, destinés à nous « réparer ». Le Protestantisme, le Socialisme, le Communisme, la Démocratie Américaine, le Christianisme, les Pensionnats et autres écoles… bref, vous comprenez. Et il s’avère aussi que ces stratégies soit disant « éclairées » ont presque toujours été mises en pratique et imposées sans notre consentement. Et je suppose que vous savez comment çà a fini pour nous. Oui. Horriblement.
Ce qui me ramène à vos activités, par ailleurs très intéressantes, d’Occupez Wall Street. Le 22 septembre, j’ai lu avec beaucoup d’enthousiasme votre déclaration d’ « Une revendication ». J’espérais, je croyais que des gens « éclairés » comme vous, combattant pour la justice et l’égalité, et pour la fin de l’impérialisme, etc., etc., mentionneraient le fait que le territoire sur lequel vous protestez ne vous appartient pas, que vous êtes des hôtes sur des terres indigènes volées. J’espérais que la nation indigène dont c’est le territoire serait mentionnée. J’espérais que vous traiteriez la question de l’histoire de tous ces siècles pendant lesquels, nous les autochtones avons subi les innombrables « -ismes » de tous les « bienfaiteurs » prétendant construire une « société plus juste », un « monde meilleur », un « pays de la liberté » sur nos sociétés indigènes, sur nos terres indigènes, en détruisant et/ou ignorant nos modes de vie. J’espérais que vous reconnaîtriez tout cela, vu que vous êtes des colons sur un territoire indigène et avez besoin de – et devriez vouloir – notre consentement pour construire quoique ce soit sur notre territoire – qui plus est, toute une société. Vous voyez où je veux en venir ? J’espère que vous gardez le sourire. Nous sommes toujours amis, donc ne vous énervez pas. Je crois que vos cœurs sont à la bonne place. Je sais que toute cette histoire de génocide et de colonialisme crée parfois beaucoup de confusion pour nous tous. Mais il me semble que vous êtes inconsciemment en train de faire ce que tous les colonialistes ont fait avant vous : faire des choses sur notre territoire sans nous demander la permission.
Mais n’ayez pas peur, chers amis. Nous les indigènes avons le sens de l’humour. Donc, je pense que je peux vous soumettre quelques suggestions amicales pour aider à sortir de la position colonialiste dans laquelle (involontairement, j’espère) vous vous trouvez. [Jeu de mots difficilement traduisible – NdT].
Soit dit en passant, je ne suis qu’un individu indigène. Je ne représente que moi-même. C’est une initiative isolée d’écrire cette lettre. Peut-être qu’aucun de mes compatriotes Anishinaabe ne me soutiendront. Peut-être que certains le feront. Je respecte leurs opinions de toutes façons. J’aimerai toujours mon peuple Anishinaabe. J’essaie juste de faire quelque chose de bon, tout comme vous dans le mouvement Occupez Wall Street dans ce qui est maintenant appelé New York.
Donc, ce que je propose. (Vous souriez toujours, n’est-ce pas ?)
1) Reconnaissez que les Etats-Unis d’Amérique sont un pays colonial, un pays de colons, construit sur les territoires de nations autochtones ; et/ou…
2) Exigez la libération immédiate du prisonnier politique indigène Leonard Peltier ; et/ou…
3) Exigez du gouvernement colonial des Etats-Unis d’Amérique qu’il respecte tous les traités signés avec toutes les nations indigènes dont les territoires sont appelés collectivement « Etats-Unis d’Amérique » ; et/ou…
4) Mentionnez d’une manière ou d’une autre que vous êtes conscients d’être des colons et que vous n’avez pas l’intention de répéter les erreurs de tous les colons bien intentionnés qui vous ont précédé. En d’autres termes que vous êtes prêts à obtenir le consentement des peuples autochtones avant de faire quoique ce soit en territoire indigène.
Espérant que cette liste peut vous être utile, j’attend votre réaction avec impatience, mes amis.
Miigwech ! ( « Merci ! »)
JohnPaul Montano
http://twitter.com/jpmontano
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Saturday, September 24, 2011
An Open Letter to the Occupy Wall Street Activists
Thank you for your courage. Thank you for making an attempt to improve the situation in what is now called the United States. Thank you for your commitment to peace and non-violence. Thank you for the sacrifices you are making. Thank you.
There’s just one thing. I am not one of the 99 percent that you refer to. And, that saddens me. Please don’t misunderstand me. I would like to be one of the 99 percent… but you’ve chosen to exclude me. Perhaps it was unintentional, but, I’ve been excluded by you. In fact, there are millions of us indigenous people who have been excluded from the Occupy Wall Street protest. Please know that I suspect that it was an unintentional exclusion on your part. That is why I’m writing to you. I believe that you can make this right. (I hope you’re still smiling.)
It seems that ever since we indigenous people have discovered Europeans and invited them to visit with us here on our land, we’ve had to endure countless ‘-isms’ and religions and programs and social engineering that would “fix” us. Protestantism, Socialism, Communism, American Democracy, Christianity, Boarding Schools, Residential Schools,… well, you get the idea. And, it seems that these so-called enlightened strategies were nearly always enacted and implemented and pushed upon us without our consent. And, I’ll assume that you’re aware of how it turned out for us. Yes. Terribly.
Which brings me back to your mostly-inspiring Occupy Wall Street activities. On September 22nd, with great excitement, I eagerly read your “one demand” statement. Hoping and believing that you enlightened folks fighting for justice and equality and an end to imperialism, etc., etc., would make mention of the fact that the very land upon which you are protesting does not belong to you – that you are guests upon that stolen indigenous land. I had hoped mention would be made of the indigenous nation whose land that is. I had hoped that you would address the centuries-long history that we indigenous peoples of this continent have endured being subject to the countless ‘-isms’ of do-gooders claiming to be building a “more just society,” a “better world,” a “land of freedom” on top of our indigenous societies, on our indigenous lands, while destroying and/or ignoring our ways of life. I had hoped that you would acknowledge that, since you are settlers on indigenous land, you need and want our indigenous consent to your building anything on our land – never mind an entire society. See where I’m going with this? I hope you’re still smiling. We’re still friends, so don’t sweat it. I believe your hearts are in the right place. I know that this whole genocide and colonization thing causes all of us lots of confusion sometimes. It just seems to me that you’re unknowingly doing the same thing to us that all the colonizers before you have done: you want to do stuff on our land without asking our permission.
But, fear not my friends. We indigenous people have a sense of humor. So, I thought I might make a few friendly suggestions which may help to “fix” the pro-colonialism position in which you now (hopefully, unintentionally) find yourselves. (Please note my use of the word “fix” in the previous sentence. That’s an attempt at a joke. You can refer to the third paragraph if you’d like an explanation.)
By the way, I’m just one indigenous person. I represent no one except myself. I’m acting alone in writing this letter. Perhaps none of my own Nishnaabe people will support me in having written this. Perhaps some will. I respect their opinions either way. I love my Nishnaabe people always. I am simply trying to do something good – same as all of you at the Occupy Wall Street protest in what is now called New York.
So, here goes. (You’re still smiling, right?)
1) Acknowledge that the United States of America is a colonial country, a country of settlers, built upon the land of indigenous nations; and/or…
2) Demand immediate freedom for indigenous political prisoner Leonard Peltier; and/or…
3) Demand that the colonial government of the United States of America honor all treaties signed with all indigenous nations whose lands are now collectively referred to as the “United States of America”; and/or…
4) Make some kind of mention that you are indeed aware that you are settlers and that you are not intending to repeat the mistakes of all of the settler do-gooders that have come before you. In other words, that you are willing to obtain the consent of indigenous people before you do anything on indigenous land.
I hope you find this list useful. I eagerly await your response, my friends.
Miigwech! ( ~”Thank you!” )
JohnPaul Montano
Ken Knabb : « Il ne s’agit pas d’une série de protestations, mais d’un mouvement »
Entretien de Ken Knabb sur le mouvement des occupations aux Etats-Unis : par Serge Quadruppani
Anecdotique ? Ou, au contraire, l’un des mouvements politiques les plus importants de l’après-guerre ? Depuis la France, il est difficile de prendre l’exacte mesure du mouvement Occupy Wall Street, qui touche désormais des centaines de villes étatsuniennes. Pour s’en faire une idée, voici une interview de Ken Knabb, figure de la gauche révolutionnaire investi dans le mouvement Occupy Oakland.
Pour beaucoup de vieux radicaux français, Ken Knabb, grand connaisseur des situationnistes et actif révolutionnaire depuis les années 1960, est de longue date « notre correspondant aux States ». Son activité inépuisable – notamment à travers son site web – pour faire circuler informations et théories radicales entre les États-Unis et le reste du monde en ont depuis longtemps fait une référence1.
À Oakland, où le port a été bloqué pour la première fois depuis 1946 par la grève générale du 2 novembre, décrétée après les graves blessures infligées par une grenade policière à un ancien de la guerre d’Irak participant au mouvement des occupations, Ken est à présent plongé dans le maelström du mouvement Occupy Wall Street, qui touche désormais des centaines de villes étatsuniennes. Une interview s’imposait, pour comprendre l’ampleur et la profondeur inouïes d’un mouvement qui reste encore largement invisible de ce côté-ci de l’Atlantique.
Durant la journée, plus de 50 000 personnes sont passées par la Frank Ogawa Plaza (lieu où s’est installé Occupy Oakland depuis trois semaines), certaines par simple curiosité, mais la majeure partie manifestant une vive sympathie pour le mouvement. Entre 20 et 30 000 personnes ont pris part aux marches vers le port (il y a eu deux marches séparées, l’un commençant à 16 h, la seconde à 17 h), qui a été bloqué jusqu’au lendemain. Durant la journée, il y a aussi eu plusieurs petites marches dans les quartiers proches pour faire des blocages ou tenir des piquets devant des bâtiments (notamment des banques) ; à ces occasions, un petit nombre de personnes ont provoqué un peu de casse. Enfin, tard dans la soirée, des gens ont occupé un immeuble vide des environs – dans le but de le transformer en bibliothèque et lieu de rencontre de Occupy Oakland. La police a attaqué, a pris l’immeuble, et a arrêté environ 100 personnes – dont beaucoup n’étaient pas impliquées.
Y a-t-il des dissensions internes au sujet de la casse des vitrines ?
Le « vandalisme », ainsi que les actes de quelques dizaines de personnes tentant d’édifier des barricades dans la rue, a provoqué un large débat à l’intérieur du mouvement. Une grande majorité des manifestants estime que de telles tactiques ne sont pas avisées, qu’elles ne réalisent rien, qu’elles sont dans certains cas l’œuvre de provocateurs et que, dans tous les cas, elles semblent avoir le même résultat que si elles étaient l’œuvre de provocateurs (discréditer le mouvement, distraire l’attention d’actions en cours beaucoup plus significatives). En même temps, beaucoup de gens ont de la sympathie pour les émotions qui sont derrière de telles actions, et ne souhaitent pas dénoncer en tant que telle la simple casse des biens. Ils ne sont donc pas très sûr de ce qu’il faut faire.
Est-ce que le campement perdure ? Combien de personnes sont impliquées de manière permanente ?
À Oakland, des assemblées générales se tiennent presque chaque jour, et Occupy Oakland est plus vaste que jamais. Le campement a été rétabli moins de 48 heures après sa destruction par la police (le 25 octobre). Il y a peut-être deux cents personnes qui y vivent en permanence. Beaucoup d’autres viennent en visite, interviennent aux assemblées ou participent de diverses manières.
Comment analyses-tu la composition sociale du mouvement ? Est-ce qu’il y a un noyau qu’on peut situer socialement ?
C’est très varié. Occupy Oakland comporte peut-être 50 % de Noirs et de Latinos, alors que des occupations dans d’autres régions du pays peuvent être principalement le fait de Blancs. Certaines occupations sont avant tout le fait de gens très pauvres, de SDF, etc., d’autres incluent des employés. Il est certain que les jeunes précaires sont parmi les participants les plus répandus.
En France, on ne se rend pas compte de l’importance et de la profondeur du mouvement. Peux-tu nous dire où il en est aujourd’hui dans l’ensemble des États-Unis ?
Il y a des occupations effectives dans plusieurs centaines de villes, et des occupations en projets dans mille autres, y compris dans des régions considérées comme plutôt réactionnaires. Ces occupations rassemblent de quelques dizaines à plusieurs centaines de personnes, mais elles sont aussi soutenues par des centaines d’autres qui apportent de la nourriture, du matériel, etc., et qui prennent part aux assemblées et aux manifestations. Ce mouvement ne cesse de grandir. Les mois d’hiver pourraient rendre les choses plus difficiles, mais les occupations vont certainement continuer, même si elle devront, dans certaines régions, se déplacer dans des bâtiments. Il y a un esprit et une détermination qui font penser au mouvement des Droits civiques il y a cinquante ans : peu importe le harcèlement de la police, nous sommes en train de gagner. Nos opposants réagissent, mais ne comprennent pas du tout ce qui arrive. Ils ne comprennent pas qu’il ne s’agit pas d’une série de protestations, mais d’un mouvement. Et au risque de sembler extravagant, je dirais que c’est le début d’un mouvement implicitement révolutionnaire.
Peux-tu nous donner une idée de ce qui est discuté dans les assemblées ou en dehors des assemblées, des idées générales qui circulent ?
Les gens discutent de toute sorte de choses. Par dessus tout : 1) de questions pratiques particulières concernant les occupations. C’est-à-dire comment s’organiser pour les tentes, la nourriture, le reste du matériel ; comment organiser les assemblées (généralement avec un facilitateur, avec consensus, ou « consensus modifié » : le soutien de 90 % de l’assemblée est nécessaire pour passer une proposition) ; comment réagir face à la répression ou harcèlement policier ; comment réagir face aux exigences de la municipalité sur le respect de différents règlements, etc. 2) des questions externes de politique : est-ce qu’il faut manifester ou tenir des piquets devant telle banque ou telle entreprise, est-ce qu’il faut intervenir en soutien sur certaines questions (concernant l’économie, les SDF ou prisonniers, l’environnement, les guerres et une centaine d’autres questions) ?
Est-ce que l’idée d’une autre société possible se précise ? Est-ce que des propositions sont avancées sur les moyens d’y arriver ?
L’idée d’un autre type de société est implicite dans tout cela. La plupart du temps, les gens n’en parlent pas parce qu’ils comprennent qu’il est beaucoup plus important de prêter attention à ce qu’ils font maintenant. Ils saisissent que ce processus est la partie principale de toute solution ultime. Selon moi, il est à peu près sans importance que les gens disent qu’ils sont pour ou contre le « capitalisme » ou « l’État » ; il est beaucoup plus important qu’ils soient dès maintenant engagés dans un processus non-hiérarchique et non-capitaliste. Je crois qu’ils développeront ainsi des projets bien plus efficaces que s’ils se préoccupaient de débattre entre diverses nuances du radicalisme.
Le reste de la population est-il hostile, indifférent ou sympathisant ?
Une bonne partie du reste de la population se montre relativement sympathisante, en partie parce que – justement – la plupart des occupations évitent la rhétorique radicale (Oakland est un peu exceptionnel à cet égard), se présentant plutôt comme une façon simple et de bon sens de s’attaquer à des problèmes dont chacun a conscience, d’une manière qui correspond bien aux premières traditions américaines (se rassembler dans des assemblées de ville pour débattre de ce qui est peut être fait pour résoudre divers problèmes pratiques). Presque tous ceux que je connais éprouvent beaucoup de sympathie pour le mouvement, même s’ils n’ont pas encore commencé à y participer.
D’après ce que j’ai compris, les médias ont d’abord été hostiles ou indifférents, mais une certaine sympathie s’y exprime maintenant. Qu’en est-il exactement ? Et quelle est l’attitude du mouvement vis-à-vis des médias ?
Il cherche surtout à construire ses propres canaux. De façon générale, les médias restent relativement hostiles, mais le mouvement est si étendu et suscite tant de sympathies qu’ils sont obligés de ne pas trop le montrer. Quant à l’attitude des occupations envers les médias, elle varie. Certaines les rejettent, d’autres s’efforcent d’être amicales, d’accueillir les médias et de leur organiser des visites.
Il faut surtout souligner que ce mouvement ne dépend plus des médias dominants parce qu’il s’est d’abord répandu par le moyen de médias interactifs, participatifs, tels que les sites web, les blogs, les mails, Facebook, Twitter, les vidéos YouTube, etc. De même, une grande partie de la population s’informe sur le sujet à partir des vidéos qui circulent sur le web ou via facebook.
Es-tu heureux comme en 1968 ? Ou comme dans d’autres grands moments de rupture que tu as pu vivre ?
Ces six dernières semaines ont été de loin les jours les plus heureux de ma vie ! J’ai vécu tous les événements des années 1960, mais rien de ce qui s’est déroulé alors n’est comparable à ce qui est en train de se passer ici et maintenant. La propagation de ce mouvement a été absolument stupéfiante, cela dépasse mes rêves les plus fous. Chaque jour, il y a des développements nouveaux et étonnants, la plupart positifs.
Par exemple, ce matin-même, un énorme rassemblement s’est tenu à l’université de Berkeley, suite a quelques violences policières au campus hier soir, et les étudiants parlent déjà de la possibilité d’une grève dans les universités…
Est-ce que la référence aux mouvements arabes est présente ?
Bien sûr, le Printemps arabe est vu comme l’une des inspirations majeures, ainsi que certaines des occupations menées en Europe, notamment en Grèce et en Espagne. Mais le mouvement s’appuie principalement sur ses propres expériences : l’exemple d’une occupation conduite dans une ville américaine, une fois propagé presque instantanément via Facebook et YouTube, peut être imité dans cent autres. Cela concerne aussi bien les slogans et les pancartes, qui font preuve d’une créativité comparable aux graffitis de mai 1968, que les tactiques et stratégies.
* The Awakening in America (« Le Réveil en Amérique », vue générale du mouvement).
Ce texte a été traduit en français, à lire ici.
* Yesterday in Oakland (« Hier à Oakland » sur le raid policier du 25 octobre et ses suites)
* Welcome to the Oakland General Strike (« Bienvenue dans la Grève générale d’Oakland »)
The Situationists and the Occupation Movements (1968/2011) (« Les situationnistes et les mouvements d’occupation » – comparaison avec le mouvement des occupations de mai 1968).