GRAND CANYON, ARIZONA : LA COUR D’APPEL DU 9ÈME CIRCUIT DECIDE EN FAVEUR DE LA MINE D’URANIUM, CONTRE LES AUTOCHTONES ET LES PROTECTEURS DE LA NATURE
Christine Prat
Le 4 février 2013, la Cour d’Appel du 9ième Circuit s’est prononcée pour l’autorisation de l’exploitation de la mine d’uranium Arizona 1 par la compagnie Denison Mines, et contre la plainte déposée conjointement par le Centre pour la Diversité Biologique, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club, la Bande d’Indiens Paiutes de Kaibab et la Tribu Havasupai contre le Ministre de l’Intérieur Ken Salazar, le Bureau de Gestion du Territoire [Bureau of Land Management] et la firme Denison Mines.
La controverse remonte à 1984, lorsque la compagnie Energy Fuels Nuclear, Inc. a déposé une demande d’exploration des concessions minières qu’elle avait acquises dans le Comté de Mohave, demande approuvée par le Bureau fédéral de Gestion du Territoire [U.S. Bureau of Land Management – BLM]. En 1988 Energy Fuels a déposé une demande d’autorisation pour exploiter la mine Arizona 1, demande approuvée le 9 mai de la même année par le BLM, après une « étude détaillée » supposée indiquer que l’exploitation de cette mine n’aurait pas d’effets significatifs sur la qualité de l’environnement et que le plan d’opérations était conforme aux règlements de l’époque. En 1992, suite à une baisse vertigineuse du prix de l’uranium, Energy Fuels a cessé d’exploiter la mine. En mai 1997, la mine a été vendue à International Uranium Corporation, USA, qui n’a pas repris l’exploitation. En 2007, International Uranium a fusionné avec Denison Mines (compagnie Canadienne, comme il se doit). D’après la Cour, les diverses compagnies ont pendant tout ce temps entretenu les bâtiments, payé les impôts et les primes d’assurance, etc. conformément à la loi et lorsque Denison a annoncé son intention de reprendre l’exploitation de la mine en 2007, la compagnie s’est acquittée de diverses obligations prévues par la loi.
Cependant, les opposants à la mine ont objecté que le plan d’opération et l’étude d’impact environnemental n’ont pas été revus depuis 1988 et peuvent très bien être totalement dépassés. Ils ont donc déposé une première plainte en novembre 2009. Depuis, les batailles juridiques ont continué.
Début janvier 2012, les adversaires de la mine ont cru pouvoir crier victoire : le gouvernement fédéral avait décidé d’interdire l’exploitation de mines d’uranium dans une zone d’environs 400 000 hectares autour du Grand Canyon. Mais quelques mois plus tard, il s’est avéré que la mine Arizona 1 pouvait être à nouveau exploitée. Elle est située à 10,4 km de la limite du Parc National du Grand Canyon !
Dans sa décision du 4 février 2013, la Cour n’invoque que des arguments purement légaux. La décision ne tient pas compte des nouvelles inquiétudes et connaissances concernant la pollution, le changement climatique, etc. qui se sont beaucoup développées depuis 1988, affirmant seulement que la loi n’oblige pas à effectuer une nouvelle étude d’impact environnemental.
Outre la proximité du Parc National du Grand Canyon, patrimoine de l’humanité, merveille du monde, etc., la mine n’est pas loin non plus de Red Butte, site sacré des Havasupai. La forêt de Kaibab est aussi classée Forêt Nationale (donc le Service des Forêts – toujours lui – a du aussi donner son accord !)
Source :
https://docs.google.com/viewer?url=https://media.azpm.org/master/document/2013/2/4/pdf/11-17843.pdf
(reproduction de la décision de la Cour, 14 pages, pdf)
Voir aussi:
Article du 9 janvier 2012
Article de Klee Benally de mars 2010, en Français, in English
Warriors face off with police during White Clay protest Feb. 28, 2013 Photo Joey Feaster
LE PRESIDENT OGLALA JURE DE FAIRE FERMER LES COMMERCES D’ALCOOL DE LA VILLE FRONTIERE
Censored News
Vendredi 1er mars 2013
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Traduction Christine Prat
PINE RIDGE, Dakota du Sud – Le soir du 28 février 2013, le Président Tribal Sioux Oglala Bryan V. Brewer Sr. s’est joint à 100 membres de la tribu et leurs alliés pour une ronde pacifique à la frontière du Dakota du Sud et du Nebraska près de la tristement fameuse petite ville de White Clay, au Nebraska. White Clay, un simple hameau, consiste principalement en quatre commerces d’alcool, qui profitent des résidents de la réserve toute proche, où l’alcool est interdit.
Les représentants de l’ordre du Nebraska, parmi lesquels ceux du Service du Sheriff du Comté de Sheridan et de la Police de l’état du Nebraska, ont tenté de contenir les manifestants pacifiques à l’intérieur de ce qu’ils pensent être les limites légales de la réserve. Le Président Brewer s’est vu obligé d’informer Terry Robbins, Sheriff du Comté de Sheridan, de la position de la Tribu sur la question des limites soi-disant « légales », citant les Traités de Fort Laramie de 1851 et 1868.
Le Président Brewer a déclaré « Le Gouvernement Fédéral a établi une zone de 16 km autour des limites extérieures de la réserve, dans laquelle il ne devrait pas y avoir de vente d’alcool. L’état du Nebraska viole ses propres lois. La loi Fédérale et, ce qui est important, la loi des Traités sont au-dessus des lois de celles de votre comté et de votre état. »
Le Président Brewer a calmement traversé un cordon de la police du Nebraska et est entré dans la première boutique d’alcool, située au nord de White Clay. Il en ressortit peu après et le propriétaire a éteint les lumières et fermé pour la nuit.
Le Président Brewer a informé Robbins de son intention de demander personnellement aux propriétaires des quatre commerces d’alcool de fermer leurs établissements. « Je continuerai à marcher avec mes parents sur White Clay et Lincoln, Nebraska, jusqu’à ce que ce soit fait. L’alcool touche tant de nos familles dans la réserve. Ces commerces d’alcool ont profité assez longtemps de notre malheur ! »
D’autres rondes pacifiques sont prévues pour l’avenir.
Pour plus d’information, contacter Toni Red Cloud – OST Public Relations (605) 407 9909 ION
DES DEFENSEURS DES SITES SACRES DEMANDENT A LA REPRESENTANTE ANN KIRKPATRICK DE PROTEGER OAK FLAT
Par Klee Benally, Diné [Navajo]
Sur Censored News
Mercredi 20 février 2013
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Traduction Christine Prat
FLAGSTAFF, Arizona – une poignée de manifestants Diné à Flagstaff ont demandé à la membre du Congrès Ann Kirkpatrick de « dire Non au projet Resolution Copper ! Protégez Oak Flat et cessez la destruction et la profanation de terres Apaches ! »
Bien que l’ouverture officielle du bureau de Flagstaff de Mme Kirkpatrick ait été annulée à cause d’une tempête de neige, deux membres de son équipe ont été accueillis par les défenseurs des sites sacrés.
Mme Kirkpatrick a aussi contribué à la profanation de Pics sacrés San Francisco. En 2010 elle s’est jointe à John McCain et Jon Kyle pour faire pression sur le Ministère de l’Agriculture US afin de permettre à la station de ski Arizona Snowbowl de fabriquer de la neige à partir d’eau d’égouts traitée sur les Pics.
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Quelques infos sur l’affaire :
Les compagnies Rio Tinto et BHP-Billiton ont créé une branche – Resolution Copper Company – dans le but d’exploiter une mine de cuivre – qui d’après les partisans du projet, devrait être la plus grande d’Amérique du Nord – à plus de 2000 m de profondeur, à l’est de la petite ville de Superior [à une centaine de km à l’est de Phoenix], en Arizona. Le site se trouve sur des terres publiques actuellement protégées par un décret interdisant les activités minières dans le secteur appelé Oak Flat Campground. La firme Rio Tinto s’occupe actuellement de réaliser un ‘échange de terres’ et une privatisation du site.
Les Autochtones utilisent le site pour des buts culturels et spirituels, ainsi que pour leur subsistance. De plus, la portion de terrain devant être ‘échangée’ inclut Apache Leap, une falaise dont plus de 80 guerriers Apaches ont sauté, à la fin du 19ème siècle, préférant se tuer plutôt que de se rendre à la Calvalerie. Toutes les tribus Indiennes d’Arizona sont opposées au projet.
Oak Flat Campground, zone sauvage protégée, est aussi très visité par les gens qui viennent observer les oiseaux, les campeurs, les randonneurs, etc., qui n’auraient plus accès au site si le terrain était privatisé. Quatre des espèces d’oiseaux vues à Oak Flat sont sur une liste d’espèces en déclin devant être protégées.
La Coalition de Citoyens Préoccupés et de Mineurs Retraités de Superior s’oppose également à l’échange de terres.
Mme Kirkpatrick est Démocrate et était rivale du Républicain Paul Gosar lors de la campagne électorale (ils auraient même échangé quelques noms d’oiseaux et votent rarement dans le même sens au Congrès, cependant, ils travaillent de concert à ce projet dont ils clament qu’il pourrait créer des milliers d’emplois et rapporter des milliards).
Christine Prat
Sources (en anglais) :
http://www.azminingreform.org/content/oak-flat-land-exchange
http://www.azcentral.com/news/politics/articles/20130215gosar-kirkpatrick-resolution-copper-alliance.html?nclick_check=1
http://www.azcommunitypress.org/2012/12/07/oak-flat-land-exchange-threatens-arizona-public-lands/
FERMEZ LES SABLES BITUMINEUX
Par Debra White Plume
16 février 2013
Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat
Lorsque des citoyens du Nebraska et de tous les Etats-Unis attendaient de voir quelle serait la décision du Gouverneur du Nebraska Heinman d’autoriser ou d’empêcher l’oléoduc Keystone XL de TransCanada de traverser son état, j’ai eu un mouvement de recul, vu que cela reflète une mentalité préjudiciable qui fait partie intégrante de la construction coloniale. La Nappe Aquifère Ogallala ne reconnaît pas le Gouverneur. Elle ne reconnaît pas non plus le Ministre des Affaires Etrangères John Kerry ni le Président Obama. J’éprouve aussi une certaine répulsion parce qu’un autre aspect crucial de la question est l’endroit d’où vient le pétrole de sables bitumineux à la base et ce que l’extraction fait à la Forêt Boréale, au bassin du Fleuve Athabasca, aux Gens des Nations Rouges et à toute la vie de cette région.
Le très polluant pétrole des sables bitumineux vient du puits de sables bitumineux qui a dévasté les terres et les eaux, et toute la vie là-bas, dans le seul but d’alimenter la rapacité insatiable de l’industrie des carburants fossiles, et la discussion doit porter aussi sur la nécessité d’en finir avec les ravages des carburants fossiles qui détruisent la terre pour remplir les poches de quelques uns, et aussi impliquer la prise de conscience du fait qu’il est temps pour toute l’humanité de réévaluer ses véritables besoins et désirs et de décider si elle désire cet oléoduc au point d’être prête à rompre cet équilibre délicat que nous avons déjà tellement ébranlé.
Il arrive un moment où çà en revient à la responsabilité personnelle. Ou bien nous considérons l’ensemble et voyons la vérité, ou bien nous continuons à vivre aux divers niveaux de déni que nous construisons, et fournissons des excuses à ce que l’industrie fait de notre soutien d’humains inactifs. Les gens doivent avoir le courage de prendre position et dire que l’industrie des carburants fossiles et l’extraction de pétrole des sables bitumineux est nuisible et entreprendre l’action nécessaire pour les obliger à fermer avant qu’il ne soit trop tard. Laisser cet oléoduc entrer [aux Etats-Unis – NdT] ne contribuerait pas seulement à continuer l’exploitation du puits de pétrole, la destruction de l’eau sacrée et de toute vie là-bas, cela contribuerait aussi à soutenir cette exploitation alors qu’elle met en danger aussi notre eau sacrée ici, car CELA VA fuir et polluer, et quand çà se produira, çà ne pourra pas être nettoyé, la technologie n’existe pas.
Nous devons être courageux et fermes, et agir pour arrêter cet oléoduc et fermer le puits de pétrole des sables bitumineux. Les gens doivent absolument avoir une vision d’ensemble et prendre conscience de la nature de leur gouvernement qui met en place une situation dans laquelle ils doivent choisir d’avoir un emploi aux dépends de la menace bien plus grande qui plane sur la Nappe Aquifère Ogallala et toutes nos eaux de surface. Qui fera le choix de défendre l’eau sacrée ? L’eau sacrée doit être préservée pour nos générations futures. C’EST LEUR EAU.
J’espère que demain à Washington DC, chacun criera 4 fois, joignant sa voix à 30000 autres, « FERMEZ LES SABLES BITUMINEUX ». Cela rendrait cette Grand-mère très, très heureuse. Et l’Univers pourrait peut-être écouter.
Hecetuwe.
Publié par brendanorrell@gmail.com
Début janvier, des jeunes de la communauté Cree Whapmagoostui – nord de la province du Québec – ont entrepris une marche de 1100 km, dans la neige, jusqu’à Ottawa. Ils étaient sept au départ et ont été rejoints par d’autres en route.
LE VOYAGE DE NISHIYUU ‘EVEILLER LES GEANTS ENDORMIS’
EVEILLER LES GEANTS EN NOUS-MEMES
Par Matthew Mukash
Sur Censored News
14 février 2013
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Traduction Christine Prat
Nos Sept Marcheurs au Départ du Voyage de Nishiyuu, ont déclaré, quand ils ont quitté notre communauté, qu’ils éveilleraient les « Géants Endormis » le long de leur route, ce qui signifie beaucoup de choses pour nous (l’esprit de la Création, l’esprit de nos Ancêtres, les Légendes, leurs histoires, leurs chants, leurs conseils pour nous guider, etc.), des gens qui peuvent faire la différence dans le monde, et ainsi de suite. Pour que le VOYAGE DE NISHIYUU ait un but et une signification, nous devons aller plus loin que nous contenter de le suivre. Nous devons être conscients que c’est aussi notre voyage, un voyage personnel à l’intérieur de nous-mêmes (de l’intellect au cœur – le siège de l’âme, disent-ils). Pour marcher avec ceux qui peuvent faire une différence dans le monde comme nos Guerriers Nishiyuu, nous devons réveiller les Géants Endormis (le Courage, l’Honnêteté, l’Humilité, la Compassion, le Respect, le Partage, la Sagesse et autres vertus) en chacun de nous.
Comment pouvons-nous le faire ?
Je suggère de commencer par quelque chose de ce genre : prenez le « Courage », par exemple, et toute la journée pensez à ce que çà veut dire pour vous et identifiez le contraire de cette vertu (le manque de courage, le découragement, la dépression, la déception, etc.) et comment çà a joué un rôle dans nos vies. Demain nous pouvons méditer sur l’ « Honnêteté », le jour suivant sur l’ « Humilité » et ainsi de suite. C’est l’une des façons dont la connaissance et la sagesse croissent de l’intérieur et nous donnent le courage de faire face aux défis de la vie et de vivre notre véritable but, comme instrument du Grand Esprit.
Quand j’étais jeune, j’ai appris à reconnaître ces vertus (et leurs contraires) par les histoires des conteurs : dans les paroles, les actions et les actes d’autres ; et, ce qui est plus important, dans les miens.
« Ne laisse par notre Grand-père le Soleil te surprendre en train de dormir alors qu’il se lève à l’Est, car il ne sera pas content ! » est un enseignement qui est tellement gravé dans mon âme, qu’aujourd’hui encore, même à mon âge, je me sens toujours coupable quand je me réveille après le levé du soleil. Bien posséder ces enseignements peut vraiment faire la différence !
Alors, mes chers amis, essayons tous ensemble cet exercice de méditation.
EVEILLONS LES GEANTS ENDORMIS en chacun de nous et aidons à réaliser la Vision, la Mission et le But du VOYAGE DE NISHIYUU !!!
Aho ! A tous mes Parents !
Matthew Mukash
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SAN FRANCISCO PEAKS : LE SERVICE DE LA QUALITÉ DE L’ENVIRONNEMENT D’ARIZONA REJETTE LA PLAINTE DES DEFENSEURS DES PICS
Par Christine Prat
13 février 2013 – Le 26 décembre 2012, deux membres de True Snow, défenseurs des Pics, et résidents de Flagstaff, Rudy Preston et Kathleen Nelson, ont adressé une plainte au Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ – Arizona Department of Environnemental Quality) et à la Ville de Flagstaff, après avoir constaté des irrégularités à la station de ski Arizona Snowbowl (voir l’article du 27 janvier « Bras de Fer avec le Service de la Qualité de l’Environnement » et celui du 26 décembre de True Snow, sur la plainte). Ils avaient constaté, entre autres, que la station n’avait pas placé les avertissements exigés par la loi aux endroits les plus fréquentés par le public, que les skieurs traînaient de la neige artificielle sur leurs chaussures et leurs vêtements jusque dans le restaurant, utilisaient les robinets d’eau potable avec de la neige artificielle sur leurs gants, etc. De plus, en lisant le contrat de Snowbowl avec la Ville et les règles de l’ADEQ, ils avaient conclu que skier sur de l’eau d’égout traitée était illégal, vu que ces règles interdisent explicitement son utilisation pour la natation, le surf ou le ski nautique ou toute autre activité impliquant l’immersion et le risque d’ingestion. Le Service de la Qualité de l’Environnement (ADEQ) devait produire un rapport dans les 30 jours.
Le rapport, daté du 24 janvier 2013, a été adressé à M. Kevin Burke, pour la ville de Flagstaff, avec une lettre datée du 28 janvier, ainsi qu’à M. Eric Borowski, propriétaire de la station de ski Arizona Snowbowl, avec une lettre recommandée, également datée du 28 janvier.
L’ADEQ dit avoir effectué une inspection de la station le 27 décembre 2012 et avoir noté des « déficiences ». Cependant, l’ADEQ dit ne pas considérer le ski comme étant une activité impliquant l’immersion et l’ingestion potentielle, contrairement à la natation, le surf ou le ski nautique, et que la fabrication de neige artificielle et son utilisation pour skier étaient en fait ‘anticipées’ par l’ADEQ et sont donc tout à fait acceptables.
Quant aux « déficiences » constatées à Snowbowl, l’ADEQ dit avoir envoyé une ‘injonction informelle’ – bien que recommandée – à la station.
Evidemment, les responsables de Snowbowl se sont empressés de mettre des panneaux aux endroits spécifiquement indiqués dans la plainte de Rudy Preston et Kathleen Nelson, et ont affirmé qu’ils en avaient commandés d’autres. On ne sait toujours pas ce qu’ils comptent faire pour empêcher les skieurs de traîner de la neige jusqu’au restaurant avec leurs chaussures.
Pour ce qui est des traces de produits chimiques trouvés dans l’eau d’égout traitée, l’ADEQ se contente de dire que cette eau a été testée depuis plus de dix ans et qu’elle est utilisée pour l’irrigation dans des centaines de résidences et des dizaines de terrains de golf, cours d’écoles et parcs, sans qu’aucune maladie liée à cette utilisation ait jamais été signalée. Comme les défenseurs des Pics l’ont déjà fait remarquer, en générale les gens ne broutent pas les pelouses ou les terrains de golf, mais ils peuvent tomber dans la neige – rien de plus casse-gueule que le ski – et en avaler par accident. L’ADEQ admet qu’il y a une évolution constante dans l’étude des risques pour la santé, et que certaines inquiétudes ont été formulées à propos de la présence de produits chimiques dans l’eau traitée. C’est pourquoi ils ont formé une Commission Consultative sur les Nouveaux Contaminants (Advisory Panel on Emerging Contaminants) afin de réfléchir à la question. La municipalité de Flagstaff y participe. Donc, on verra, un jour, quand la Commission aura fini de se réunir, de réfléchir, de consulter des experts et contre-experts, de produire des rapports, etc.
Le rapport ne répond absolument pas aux arguments suivants :
– L’effet cumulatif des polluants : le fait qu’aucune maladie n’ait été signalée dans les dix ans passés ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas demain, certains produits ayant un effet cumulatif à long terme.
– Des analyses ponctuelles de l’eau d’égouts traitée ne prouvent pas grand-chose : le taux de produits chimiques peut varier d’un jour à l’autre, selon ce que les gens ont consommé, ce qu’ils ont utilisé comme détergents, etc.
– Les infiltrations possibles dans le sol, les sources d’eau, les nappes souterraines (c’est la principale objection des Autochtones).
Il s’agit encore et toujours de mauvaise foi évidente et de parti pris pour les entreprises privées qui font valoir les gains possibles au-dessus de toute autre considération. Et pour justifier, là-bas comme ici, ils agitent la formule magique, purement incantatoire : « Créer des emplois ! Créer des emplois ! »
Sources: Rapport de l’ADEQ du 24 janvier 2013, lettre de l’ADEQ à M. Kevin Burke, pour la municipalité de Flagstaff du 28 janvier 2013, lettre de l’ADEQ à M. E. Borowski du 28 janvier 2013 (le tout téléchargé le 7 février en PDF, qui n’est apparemment plus disponible maintenant)
DEUX JEUNES AUTOCHTONES ATTAQUES PAR UNE ADEPTE DE LA STATION DE SKI SNOWBOWL
Publié par Protect the Peaks et Indigenous Action Media
Publié aussi sur Censored News
CONTACT:
protectpeaks@gmail.com
http://www.protectthepeaks.org
To see the article in English click on one of the above mentioned sites
Traduction Christine Prat
Samedi 9 février 2013
Jeunes Autochtones jouant du tam-tam attaqués par une adepte de la station Snowbowl à Flagstaff lors d’une fête organisée par la station de ski
FLAGSTAFF, Arizona – Dans le cadre d’une semaine d’actions [voir l’article sur l’appel à la semaine d’actions] pour protéger les Pics, 50 personnes s’étaient rassemblées dans le centre le Flagstaff pour une action-éclair sous forme de ronde, selon l’habitude d’Idle No More.
L’action de protestation, qui coïncidait avec Dew Downtown, une manifestation sponsorisée par la Ville de Flagstaff en partenariat avec Arizona Snowbowl, était organisée contre l’expansion des pistes de ski de Snowbowl et la fabrication de neige avec de l’eau d’égout traitée.
Apparemment pour éviter un conflit entre les participants de Dew Downtown et la Ronde, des organisateurs de l’action de protestation furent invités à parler sur la scène de la Place de l’Heritage et à chanter une chanson. Rudy Preston, qui défend les Pics depuis longtemps, s’est vu passer un micro à 17h pour parler des dangers de la fabrication de neige avec de l’eau des toilettes recyclée. Il s’est adressé pendant environs 5 minutes à un public mêlé de participants à Dew Downtown et de danseurs d’Idle No More. Il a invité la foule à rejoindre la ronde et proposé de la littérature aux gens qui voulaient plus d’informations. C’est à ce moment que les tam-tams pour la Ronde ont commencé à résonner et une majorité des gens dans la foule s’y sont joints.
« C’est une question qui divise beaucoup notre communauté et c’est avec gratitude que j’ai accepté cette occasion de parler à une foule de gens qui ne sont probablement pas d’accord avec mon point de vue et j’espère que certains d’entre eux se demanderont si faire du ski sur de l’eau des toilettes recyclée est bien une sage décision. Même si çà devait rapporter quelques dollars à une ville déjà à court d’argent, çà ne vaut pas la peine de courir des risques pour la santé et le bien-être de quiconque. » dit Rudy Preston responsable du site TrueSnow.org.
A la fin de la ronde, une marche impromptue a quitté la place et s’est dirigée vers la principale piste de ski installée pour Dew Downtown. La police de Flagstaff a empêché le cortège de pénétrer sur le site, déclarant que les organisateurs de Dew Downtown avaient un permis et que les manifestants n’étaient pas autorisés à emprunter le trottoir. Le cortège s’est alors arrêté à l’entrée de Dew Downtown et les manifestants ont commencé à scander des slogans et chanter des chansons.
Danny Blackgoat, un Diné (Navajo) de Black Mesa s’est exclamé « Voilà comment est faite la vraie neige ! » en montrant d’un geste vers le ciel la neige qui tombait.
Le groupe scandait « Protégez les Sites Sacrés, Défendez les Droits de l’Homme ! », « Pas de Profanation pour votre Récréation, Protégez les Pics ! » et « Pas de neige de caca ! », quand une adepte de Snowbowl isolée a commencé à hurler des remarques racistes, des grossièretés, y compris le mot « crevez » à l’adresse des manifestants.
Le groupe formait un cercle et terminait la manifestation en chantant l’hymne de l’American Indian Movement quand l’adepte de Snowbowl, apparemment en état d’ébriété, a forcé le cercle des manifestants en agitant les bras, a déchiré une grande banderole, l’a arrachée des mains de ceux qui la tenaient et l’a jetée par terre. Puis elle a continué à forcer le cercle et a agressé deux jeunes Diné qui chantaient et jouaient du tam-tam. Après leur avoir donné des coups de poing, elle a saisi les tam-tams et essayé de les casser.
« J’ai la sensation que si les rôles étaient inversés, çà se serait terminé autrement », dit Leslyn Begay, Navajo et mère des deux jeunes de 11 et 13 ans qui ont été agressés. « Si j’attaquais un enfant caucasien, j’irais directement en prison. Cette femme blanche nous attaque, arrache leurs tambours, et pourrait bien s’en tirer comme çà. C’est du racisme. Les flics ont rejeté ma demande de l’arrêter pour agression. Ils lui ont juste donné une contravention pour inconduite mais ils ont refusé de l’accuser d’agression ou de l’arrêter pour ce qu’elle a fait à mes enfants. »
En réaction à l’agression, l’officier de police Jim Radloff a dit « vous pouvez choquer certaines personnes avec vos slogans… c’était sa (celle de l’agresseur) liberté d’expression. »
Quelques manifestants ont réagi rapidement et ont séparé d’agresseur des deux garçons, puis elle a essayé de quitter les lieus. Quelques personnes l’ont suivie tandis que quelqu’un appelait la police.
La police a établi que la femme avait bu et l’ont sanctionnée pour inconduite et l’ont laissée partir. Beaucoup de témoins de la scène étaient très choqués qu’elle soit autorisée à partir comme çà, et bien qu’elle ait été vue en train de frapper et de brandir le poing devant quiconque se trouvait en travers de son chemin, la police n’a pas jugé qu’il y avait des éléments suffisants pour l’accuser d’agression.
L’officier de police Radloff, de la police municipale de Flagstaff, a défendu sa décision, lorsqu’on lui a demandé pourquoi il ne l’avait pas arrêtée, en déclarant « de toutes façons çà revient au même, elle sera convoquée au tribunal. »
Lorsqu’on a insisté sur le fait que beaucoup de gens avaient vu l’agresseur attaquer plusieurs personnes, il a déclaré qu’il mettrait tout cela dans son rapport et laisserait le procureur décider s’il y avait suffisamment de preuves pour l’accuser d’agression.
Le policier Radloff ne semblait pas croire un jeune garçon qui disait que la femme l’avait frappé. En fait, s’il n’avait pas été entouré par au moins une demi douzaine de témoins qui insistaient pour que la femme soit poursuivie pour agression, il n’est pas évident que l’agresseur aurait même été sanctionnée pour inconduite. Cependant l’officier de police Radloff a finalement déclaré que « c’était clairement de l’inconduite. »
De nombreux témoins de l’agression étaient visiblement secoués de voir la femme autorisée à partir avec une simple contravention.
Photo en haut de l’article: Protect the Peaks. Photo du bas: Dawn Dyer, publiée par Censored News
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Le 10 février, Protect The Peaks a rajouté un commentaire :
Une note importante est que la police s’apprêtait à escorter l’adepte de Snowbowl hors des lieus sans plus réagir à l’incident (pas de contravention ni d’arrestation). Quelqu’un qui s’est improvisé ‘copwatch’ a demandé aux flics ce qui se serait passé si un manifestant avait été accusé d’avoir frappé un gosse participant à la fête officielle, Dew Downtown… le flic a dit qu’il aurait été arrêté immédiatement.
Au début de la vidéo, Kat, un des deux gamins agressés
Soutien d’Autochtones d’Argentine aux Navajos en lutte contre les Mines
Par Jorge Luis Mamani,
REPRESENTANT DU PEUPLE KOLLA
Publié par Censored News
English / Español
Traduction Christine Prat
Bonsoir, Je vous écris de Jujuy en Argentine, je suis représentant du Peuple Kolla de la Province de Jujuy, des autochtones vivant dans toute la région des Andes en Amérique du Sud, et j’ai entendu parler de la résistance et de la lutte [des Navajos] concernant l’exploitation de mines à ciel ouvert dans leurs Territoires.
Je soutien leur lutte parce que c’est aussi le plus gros problème que nous avons, nous les peuples d’origine de Jujuy, plus spécialement le peuple Kolla. Je leur transmet de chaleureuses accolades et beaucoup de force afin qu’ils sortent vainqueurs.
Unité
Résistance
Sagesse
Alliances
Amour
Voir article sur la manifestation contre Peabody Coal à St. Louis
Voir lettre des Navajos Fern Benally et Don Yellowman à la direction de Peabody Coal