DES RESIDENTS DE BLACK MESA ET DES SYMPATHISANTS ORGANISENT UNE MARCHE A WINDOW ROCK, SIEGE DU GOUVERNEMENT DE LA NATION NAVAJO

 

Publié par Indigenous Action Media
31 octobre 2014
Traduction Christine Prat
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WINDOW ROCK, Diné Bikeyah [Pays des Navajo] – Le 30 octobre 2014, des dizaines de Diné résidents de Black Mesa et des sympathisants ont protesté contre les récentes attaques de style paramilitaire des agents du Bureau des Affaires Indiennes et des Rangers Hopi. Les raids, menés par des agents armés de fusils d’assaut, avec un hélicoptère et deux drones, ont conduit à trois arrestations et au vol de plus de 300 moutons.
Les résidents de Black Mesa ont rencontré des membres de la Commission des Terres Navajo-Hopi (NHLC) et le Président sortant de la Nation Navajo, Ben Shelly, pour demander un arrêt immédiat de la terreur contre leur communauté.

 

 

La journaliste indépendante Diné Marley Shebala a rapporté que la NHLC était sortie d’une session exécutive à 16h mais n’avait pas pu voter, faute de quorum. Sans prévenir ni expliquer pourquoi, le commissaire Lorenzo Curley a quitté la réunion, empêchant ainsi le vote d’avoir lieu. La NHLC s’est engagée à s’occuper du problème mais n’a pas donné d’agenda clair.
Ensuite, les résidents de Black Mesa ont rencontré le Président de la Nation Navajo, Ben Shelly.
Shelly et le Président du conseil Intérimaire LoRenzo Bates ont publié le communiqué de presse suivant :

La Nation Navajo demande l’arrêt de la confiscation de bétail sur les Terres Hopi Divisées

Le Président Ben Shelly et le Président Intérimaire LoRenzo Bates demandent que la Tribu Hopi et le Bureau des Affaires Indiennes coopèrent avec la requête publiée par le Bureau de la Commission des Terres Navajo-Hopi de cesser les activités présentes de confiscation de bétail appartenant aux résidents Navajo des Terres Hopi Divisées (HPL – Hopi Partitioned Lands).
De plus, le Président Intérimaire Bates et le Président Ben Shelly ont publié une requête officielle adressée au Président Tribal Hopi Herman G. Honanie de se rencontrer le 3 novembre pour discuter des saisies de bétail en cours.
De nombreux récits de divers résidents des HPL révèlent des confiscations de bétail qui ont causé de graves inquiétudes parmi les propriétaires de bétail Navajo de la zone, plusieurs d’entre eux ayant témoigné que les autorités avaient brandi des armes à feu durant les captures de bétail.
« Pour beaucoup de familles, le bétail est la principale source de nourriture » dit le Président Shelly. « Nous voulons tous que ce soit résolu. »
« Nous avons entendu les inquiétudes des gens, en particulier ces Navajos âgés qui dépendent énormément de leur bétail pour vivre » dit le Président Intérimaire Bates. « Confisquer le bétail de Navajos est une violation délibérée de leurs droits de pratiquer notre culture et nos traditions et doit cesser immédiatement. »
Dans un mémorandum du 24 octobre du directeur exécutif du NHLCO Raymond Maxx au Président Tribal Hopi Herman Honanie, il était demandé d’instaurer un délai de grâce de dix jours pour permettre de conférer avec les résidents afin de leur demander de retirer l’excédent de bétail des HPL.
« Si le surpâturage est le principal souci des officiels Hopi, c’est sans aucun doute un problème que nous pouvons tenter de résoudre en nous réunissant pour en discuter » ajouta le Président Intérimaire Bates.
La Commission des Terres Navajo-Hopi a récemment adopté la Résolution NHLCO-21-14, demandant à la Tribu Hopi une accommodation pour le bétail des familles Navajo vivant dans les HPL.
Deux membres de la Commission, les Délégués du Conseil Dwight Witherspoon et Walter Phelps, ont rencontré des officiels Hopi et du Bureau des Affaires Indiennes et des résidents affectés.
D’après le Délégué Witherspoon, d’autres discussions entre toutes les parties sont prévues pour cette semaine.

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AGISSEZ MAINTENANT !

Demandez l’arrêt immédiat des attaques contre les résidents de Black Mesa de la zone des « HPL ».

Hopi Chairman Herman G. Honanie
Email: hehonanie@hopi.nsn.us

BIA Superintendent Wendell Honanie
Email: Wendell.Honanie@bia.gov

Hopi Tribal Council
Email: hopicouncil@hopi.nsn.us

Hopi Tribal Council via Neva Poneoma, legislative secretary
Email: ptalayumptewa@hopi.nsn.us

Director Natural Resources, Clayton Honyumptewa
Email: chonyumptewa@hopi.nsn.us

BIG MOUNTAIN: LA CONFISCATION PAR LA FORCE DES TROUPEAUX DES RESISTANTS CONTINUE

Du site sheepdognationrocks
28 octobre 2014
Traduction Christine Prat
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Ce matin, 28 octobre, 6h20 – La résidence de Begay à Red Willow Springs a été encerclée par la police Hopi et la police du Bureau des Affaires Indiennes, revolvers à la main. Les entrées des principales pistes étaient gardées par des policiers lourdement armés. Deux adolescents, neveu et nièce d’Etta Begay, sont sortis près de l’enclos des moutons pour prendre des photos, mais les flics ont pointé leurs armes sur leurs têtes, ils ont été menottés puis relâchés après la confiscation des moutons et des chèvres. Etta et ses frères ont été forcés de rentrer dans leur maison qui a été encerclée par la police. Près de 100 moutons et chèvres ont été saisis, mais il semble que la police n’avait pas assez de place pour les 40 moutons qui ont été laissés sur place. La situation entre les soutiens non-Autochtones (les seuls qui reconnaissent cette résistance au génocide privatisé) et les Anciens Diné [Navajo], et l’invasion ordonnée par le Bureau des Affaires Indiennes, est de plus en plus tendue et pourrait devenir explosive.

Quelques non-Autochtones et des jeunes Autochtones surveillent le potentiel pour une nouvelle ‘attaque’. Une surveillance intensive soutenue par le Ministère de la Justice et le Bureau des Affaires Indiennes, y compris des vols de drones nuit et jour et l’éventualité de patrouilles de commandos à pied, joue un rôle de premier plan dans les opérations récentes. Big Mountain est en grande partie une zone sauvage, seulement occupée par quelques Anciens qui tiennent bon, et la région est très isolée, ce qui permet à la terreur américaine privatisée de faire ce qu’elle veut sans se faire remarquer.

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Depuis quelques années, les résistants Diné à la politique de déplacement des populations* ont décidé de ne pas réduire leurs troupeaux de moutons. L’Administration Hopi du Bureau des Affaires Indiennes a utilisé des méthodes style gestapo pour imposer la réduction du bétail pendant les 25 dernières années. Cette année, les Anciennes Matriarches ont cessé d’obéir aux ordres annuels de réduire leurs troupeaux en vendant les moutons plutôt que de les voir confisquer. Ces Matriarches et leur petite famille ont aussi demandé l’aide de bergers volontaires, et ce sont principalement des bergers non-Indiens qui se sont présentés. Ce type de soutien et de relation d’apprentissage s’est développé en une stratégie de résistance et de solidarité entre les premières nations et l’activisme non-Autochtone. Le succès de cette stratégie, bien qu’ayant lieu dans une région isolée dont on n’entend pratiquement pas parler, rejoint l’ancien appelle des Matriarches à résister à la loi de déplacement des populations, une loi de 1974* passée à l’instigation des grandes compagnies d’énergie. Donc, ces dernières années, des bergers non-Autochtones et des résistants Diné ont utilisé l’appel des Anciennes résistantes traditionnelles* :

« Occupez les terres ancestrales en faisant paître des moutons, et finalement l’extraction massive de charbon et le changement climatique réversible pourront être stoppés. »

Un habitant Diné, résistant aux opérations du Bureau des Affaires Indiennes Hopi : « Je vais rester avec ma sœur âgée, elle a été la seule bergère jusqu’à maintenant. Elle ne sait pas utiliser son téléphone portable ou lire les messages. Donc je veux être là à cause des menaces de la police, qui prend les moutons de tout le monde. Je serai le contact et me chargerai de lancer des appels si nous sommes envahis par la police et les rangers… »

Un vieux couple de Cactus Valley, tous deux âgés de près de 90 ans : « Nous ne sommes par forts. Nous sommes affaiblis et avons des difficultés pour marcher. Notre [nom effacé] veut bien garder les moutons et se cacher tous les jours avec le troupeau dans les canyons sauvages. ‘Je verrai bien ce qu’ils me feront quand ils nous attraperont, moi et les moutons’ dit [nom effacé]. Les autres membres de la famille disent à [nom effacé] de ‘ne pas s’inquiéter, laisser faire, les laisser confisquer.’ Moi et mon [nom effacé] sommes les seuls à opter pour l’idée de cacher le troupeau le plus longtemps possible. »
« C’est incroyable qu’une loi faite par des humains puissent vous qualifier de ‘contrevenant’. Çà ne les concerne pas, ceux qui imposent de telles lois et ceux qui jugeront d’après de telles lois. Çà ne les concerne pas que nous, Diné, ici, soyons nés ici, que nos ancêtres soient nés ici, que nos ancêtres aient combattu les Espagnols et les Américains pour survivre sur ces terres. Çà ne les concerne pas que nous disions que nous avons été créés sur ces terres par les lois divines de la Création. Mon mari et moi avons atteint un grand âge, nous ne pouvons plus nous tenir droits, et ils vont nous considérer comme ‘contrevenants’, prendre tous nos moutons et nous faire passer en jugement ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Nos Diné sont devenus individualistes et si le système de parenté était encore vivant, nous nous serions retrouvés et réunis pour tenir un conseil. »

Ci-contre photo publiée sur Facebook à la demande du couple, afin que le monde prenne conscience de leurs souffrances. La photo était accompagnée du texte suivant:

Des Anciens vivent dans la peur et la souffrance:
Clarence et Mary Lou Blackrock, de Cactus Valley passent toute la nuit près du feu, incapables de dormir de peur que leurs moutons soient saisis. Ce stress met en danger la santé des Ancien
s. Cette famille a voulu que ces photos soient partagées afin que le monde voit leurs souffrances causées par le gouvernement fédéral et le ministère de l’Intérieur. C’est du Terrorisme Domestique.

 

 

Voir, sur les saisies de moutons, les articles du 23 octobre  et du 27 octobre  (avec adresses email des responsables à qui adresser des protestations)

* Sur l’histoire du conflit de Big Mountain, voir la traduction d’un article de 1986  et de nombreux articles sur les évènements récents

 

Déclaration de NaBahe Katenay Keedihiihii sur les récentes confiscations par la force des troupeaux de moutons de résistants Diné

 

Publié par Indigenous Action Media
Le 27 octobre 2014
Traduction Christine Prat
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MISA A JOUR : En raison des inquiétudes du public, le Bureau de la Commission des Terres Navajo-Hopi (Navajo-Hopi Land Commission Office – NHLCO) a publié une déclaration le 24 octobre 2014 : « Pour éviter de créer une situation néfaste pour les deux tribus et les résidents, le NHLCO demande que la Tribu Hopi cesse les actions de saisies et s’abstienne d’en entreprendre de nouvelles et permette au NHLCO de s’entretenir avec les résidents pour leur demander de retirer leur bétail excédant ce qui est permis par le HPL [Terre Hopi Divisée – voir article du 23 octobre]. »

24 octobre 2014, Big Mountain, Nation Diné Souveraine – Ces derniers jours, des Anciens Diné (Navajos) traditionnels qui ont entretenu depuis 40 ans la résistance aux politiques fédérales de déplacement de la population, ont subi une attaque de la part d’instances légales Hopi, soutenues par le Ministère de la Justice des Etats-Unis. Des agents des forces de l’ordre composés de délégués fédéraux du Bureau des Affaires Indiennes et de la police tribale Hopi, qui a également assisté les rangers Hopi, ont saisi approximativement 200 moutons et chèvres. Les personnels des Rangers et de la police sont arrivés devant les portes du corral et poussé tout le troupeau dans plusieurs bétaillères. Les propriétaires et les bergers Diné n’ont pas été autorisés à intervenir ni à poser de questions et pour l’instant, un Diné a été arrêté.

40 ans de résistance et de conflit ont occasionné d’horribles dommages psychologiques aux les Diné à et leur style de vie, en particulier le fait d’avoir des moutons et autre bétail. Les moutons font intimement partie de la subsistance tout comme de la religion Diné, et ce n’est pas mythologique comme dans la populaire histoire occidentale sur ‘l’introduction’ des moutons par les Espagnols. Les moutons et chèvres sauvages des montagnes ont été utilisés par les Autochtones préhistoriques et historiques, bien avant l’invasion Européenne. Les moutons sont comme les bisons et le rennes domestiqués sur lesquels reposent les sociétés culturellement intactes, et donc, pour les Diné traditionnels, çà fait partie de leur être.

Ces évènements récents de confiscation par la force de troupeaux de moutons et de chèvres constituent une attaque, car ils signifient plus qu’un effort de gestion dicté par le programme de déplacement de la population, c’est aussi une vengeance psychologique contre le défi des Diné pendant des décennies et une intention d’arracher une bonne partie de leurs cœurs. La plupart des propriétaires de troupeaux de moutons dans les communautés en résistance sont âgés, ne parlent pas anglais et ont été traumatisés pour avoir vu pendant des années la détérioration culturelle causée par les politiques du gouvernement des Etats-Unis et des corporations charbonnières.

Cette histoire de la souffrance des Diné ne peut plus être mise de côté comme un simple scénario controversé d’ « Indiens contre Indiens ». Tout aussi évidemment que les citoyens Américains ont été témoins des politiques énergétiques d’extraction massive de carburants fossiles et de leur transport hasardeux, également dans le cas des empiètements destructeurs sur les terres des Autochtones, Peabody Energy pousse le gouvernement fédéral à faciliter son expansion « retardée depuis trop longtemps ». En ce qui concerne les intérêts Hopi dans ces territoires vierges que le Congrès des Etats-Unis a désigné comme Réserve Hopi en 1974, il n’y a pas de faits prouvés qui justifient une quelconque invasion historique des Diné. La loi de partition de 1974, si on y regarde de plus près, ne fait que montrer que les potentiels représentés par le charbon et la nappe aquifère étaient à la base de l’impulsion pour créer cette politique d’exploitation privée inhumaine.

Maintenant, il faut voir comment cette notion romantique du nom Hopi, qui signifierait Peuple de Paix, ne peut être vue, à partir de ce jour, qu’à travers le fait que les forces de l’ordre Hopi ont perpétré une agression coloniale afin de promouvoir l’extraction du carburant fossile et le changement climatique.

Les citoyens du monde doivent demander que les Etats-Unis et ses institutions tribales coloniales cessent leurs campagnes agressives dans la région de Big Mountain et libèrent les moyens d’existence des Diné, l’essence même de leur être : les troupeaux de moutons et de chèvres confisqués.

NaBahe Katenay Keedihiihii

Interprète pour la Résistance Diné Traditionnelle de Big Mountain depuis 1977.

AGISSEZ MAINTENANT !

Emails à adresser à :

Hopi Chairman Herman G. Honanie
Email: hehonanie@hopi.nsn.us

BIA Superintendent Wendell Honanie
Email: Wendell.Honanie@bia.gov

Hopi Tribal Council
Email: hopicouncil@hopi.nsn.us

Hopi Tribal Council via Neva Poneoma, legislative secretary
Email: ptalayumptewa@hopi.nsn.us

Director, Natural Resources Clayton Honyumptewa
Email: chonyumptewa@hopi.nsn.us

 

Hopi Rangers Taking Diné Sheep

DES DINÉ [NAVAJOS] CONFRONTES A DES ARRESTATIONS ET AU VOL DE LEUR BETAIL SUR BLACK MESA

Par Indigenous Action Media
Egalement publié sur Censored News
23 octobre 2014
Traduction Christine Prat
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Note des éditeurs : Cette action prend place alors que l’hiver approche et que les moutons et autre bétail constituent le moyen d’existence de nombreux Diné, confrontés aux conditions oppressives imposées par la loi PL93-531. La mise à jour ci-dessous emploie le terme controversé « HPL (Hopi Partitioned Lands – Terres Hopi Divisées) », certains résistants Diné considèrent cette région comme Nation Diné Souveraine, pas comme HPL.

 

MISE A JOUR de résidents de la zone HPL : Shirley Tohannie et l’Ancienne Caroline Tohannie ont eu la totalité de leur troupeau de 65 moutons saisis par les Hopi Rangers (représentant le gouvernement fédéral des Etats-Unis) le mardi 22 octobre 2014. Si les amendes ne sont pas payées, les moutons seront vendus aux enchères, et il a été signifié à la famille que les moutons ne pourraient pas retourner sur le territoire de la famille. Le coût pour récupérer le bétail s’élève à près de 1000 dollars.

Jerry Babbit Lane, le voisin des Tohannie sur la zone HPL, a été arrêté par les Rangers Hopi alors qu’il tentait de s’informer sur la situation de ses voisins et a été accusé de trouble à l’ordre public. Il a été libéré ce soir, 23 octobre. Les Rangers ont dit à Shirley qu’ils avaient l’intention de prendre aussi les moutons de Rena (la mère de Jerry) et qu’ils allaient commencer les saisies dans toute la zone HPL.

Au moment où nous écrivons, une autre famille de Big Mountain s’est fait saisir presque tout son troupeau.

Les résidents ont besoin d’observateurs des droits humains et de bergers en ce temps d’escalade du harcèlement. Si vous connaissez quelqu’un qui peut venir en tant qu’observateur des droits humains pour soutenir la résistance Diné sur Black Mesa, c’est le moment. Un travail d’observation des droits humains peut aider à arrêter ou ralentir les saisies. Des familles susceptibles d’être frappées par les saisies demandent de la solidarité. Envoyez un email à blackmesais@gmail.com si vous pouvez venir.

« Appelez le Bureau des Affaires Indiennes, les Hopi Rangers et le Secrétariat à l’Intérieur. Demandez-leur de cesser immédiatement la saisie de moutons dans la zone HPL. Par ce colonialisme d’aujourd’hui, notre souveraineté alimentaire est attaquée. Appelez le superintendant du Bureau des Affaires Indiennes, Wendel Honanie (au 01-928-738-2228), le représentant des Hopi Rangers Clayton Honyumptewa (au 01-928-734-3601), et le Secrétariat à l’Intérieur (au 01-202-208-3100) et demandez qu’ils arrêtent les saisies injustes » – Louise Benally

Bien que ces ordres viennent de la politique Hopi actuelle, les lois de déportation et de saisies de bétail sont le résultat de la stratégie de diviser pour conquérir du gouvernement fédéral et de Peabody Energy, dont le but est d’ouvrir la région à l’extraction massive de charbon. « Dans les années 1970, les Anciens Hopi ont encouragé les Anciens Diné à rester sur leurs terres, disant que s’ils se laissaient déporter, la mine de charbon s’étendrait. Les Anciens Hopi ont dit que ce n’étaient pas eux qui voulaient cette terre. » – NaBahii Keediniihii

Un rapport de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo de juillet 2012 qualifie la déportation de violation massive des droits humains et demande l’annulation immédiate de la loi PL93-531 ainsi que l’arrêt des tentatives de déportations et de harcèlement sous la forme de surveillance, de saisies de bétail et de perturbation des rassemblements et cérémonies subie par la communauté résistante.

Les moutons sont à la base de la vitalité des gens et du territoire, les pratiques de pâturage traditionnels doivent être soutenues, pas supprimées. Les saisies constituent du harcèlement et des violations des droits de l’homme.

 

Bref résumé de l’histoire de Black Mesa (du site Support Black Mesa) :

DEPUIS 1974, la politique de déportations fédérale a forcé 14000 Diné (Navajo) à quitter leur terre ancestrale en Arizona.
Cette politique génocidaire a été mené par des agents du gouvernement et des représentants de compagnies d’énergie afin d’avoir accès aux ressources de Black Mesa – des milliards de tonnes de charbon, d’uranium et de gaz naturel.

Depuis plus de 30 ans, des Diné traditionnels de Black Mesa vivent en résistance, refusant catégoriquement d’être déportés, tandis que les mines à ciel ouvert déchirent leurs terres sacrées et que des centrales électriques au charbon polluent l’air du désert.

 

Voir de nombreux articles traduits en français sur la situation à Big Mountain  et la traduction française d’un article paru en 1986 à Amsterdam, quand la déportation est devenue effective et que la résistance a commencé

 

 

LA COUR MAINTIENT L’INTERDICTION D’EXTRACTION D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON, LA TRIBU HAVASUPAI ET LA COALITION POUR LA PRESERVATION FETENT UNE VICTOIRE-CLEF POUR LA PROTECTION DE L’EAU, DE LA VIE SAUVAGE ET DES TERRES SACREES

Par Protect Grand Canyon (Protégez le Grand Canyon)
30 septembre 2014

Contacts :

Ted Zukoski, Earthjustice (303) 996-9622 (w), (303) 641-3149 (c), tzukoski@earthjustice.org
Rex Tilousi, Président Havasupai, (928) 448-2731, htchair@havasupai-nsn.gov
Sandy Bahr, Sierra Club – Grand Canyon (602) 999-5790, sandy.bahr@sierraclub.org
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515, rclark@grandcanyontrust.org
Katherine Davis, Centre pour la Diversité Biologique, (520) 345-5708, kdavis@biologicaldiversity.org
Kevin Dahl, Association pour la Préservation des Parcs Nationaux, (520) 603-6430, kdahl@npca.org

Traduction Christine Prat
Note : Cet article peut sembler présenter des contradictions avec l’article précédent, concernant la Confluence – en particulier la référence aux touristes, que les défenseurs de la Confluence veulent écarter. Je ne suis pas entièrement d’accord avec cette coalition, ni avec la défense du tourisme, ni avec la défense des 25 millions d’habitants des états desservis par l’eau du bassin du Colorado, qui en consomment trop pour leurs piscines et l’électricité de leur climatisation, alors que les Autochtones n’ont ni eau courante ni électricité. Mais les Havasupai, totalement isolés au fond du Grand Canyon, sans autres moyens de transport que l’hélicoptère, à moins de grimper 25 km de falaise pour atteindre le Plateau, où il n’y a ni route ni transports en commun, sont bien obligés de s’allier à des organisations écolos plus ou moins conformistes mais puissantes, pour combattre l’industrie de l’uranium en justice. J’ai donc des réserves sur les arguments employés et les organisations impliquées, mais, de toute façon, face à la radioactivité, il faut se défendre à tout prix…

PHOENIX, Arizona – La Tribu Havasupai d’Arizona et une coalition de groupes pour la préservation [de l’environnement] félicitent le Juge David Campbell pour sa décision de ce jour de maintenir le moratoire du Ministère de l’Intérieur US interdisant pour 20 ans de nouvelles concessions pour l’extraction d’uranium sur les 4000 km² de terres publiques à proximité du Grand Canyon. La Cour a jugé que la décision était conforme aux lois fédérales sur l’environnement et que la zone n’était pas trop grande, contrairement à ce qu’affirmaient les plaignants. Ce qui est en cause, c’est la protection des nappes aquifères et des cours d’eau qui alimentent le Fleuve Colorado et le Grand Canyon des déchets d’uranium et de l’épuisement.

La Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club, le Centre pour la Diversité Biologique et l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux étaient intervenus dans une procédure engagée par des associations commerciales pour l’industrie des mines et de l’uranium et par le prospecteur d’uranium Gregory Young, devant une Cour de District, en Arizona. La tribu et les groupes ont défendu la décision de l’Intérieur de protéger les sources et les ruisseaux du Grand Canyon, la vie sauvage et les points de vue, contre une nouvelle pollution toxique par l’extraction d’uranium. Les groupements et la tribu étaient représentés par la firme juridique d’intérêt public Earthjustice et par le Projet d’Action Minière de l’Ouest.

« Les Havasupai soutiennent la soustraction des terres aux activités minières pour la protection de nos foyers et de notre eau. La décision du Juge Campbell d’aujourd’hui reconnaît le caractère unique et l’importance des terres au sud du Grand Canyon qui sont notre patrie aborigène et se trouvent à l’intérieur du bassin hydrographique qui alimente nos sources et coule dans notre territoire dans le Canyon » dit le Président Havasupai Rex Tilousi.

« Les terres environnant le Grand Canyon sont pleines de beauté naturelle » dit Ted Zukoski, un avocat de Earthjustice qui a aidé à représenter les groupes au cours de la procédure. « Les eaux vitales et les daims, les élans, les condors et autres formes de vie sauvage qu’on y trouve méritent d’être protégés de la pollution et de l’industrialisation toxiques et sont menacés par l’extraction d’uranium à grande échelle. C’est pourquoi il était crucial de défendre ces terres contre cette attaque intéressée de l’industrie de l’uranium. »

En janvier 2012, le Ministre de l’Intérieur de l’époque Ken Salazar, a décrété un moratoire de 20 ans interdisant toute nouvelle concession minière et tout développement de mines sur des concessions existantes sans permis valable. La procédure engagée par l’industrie minière prétendait que l’évaluation d’impacts environnementaux de 700 pages du Ministère de l’Intérieur était inadéquate.

« La décision de la cour valide les conclusions de cinq agences fédérales, entre autres celles de scientifiques du Bureau des Etudes Géologiques des Etats-Unis » dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. « L’extraction d’uranium présente des risques inacceptables pour l’eau du Grand Canyon, la vie sauvage et les gens. Elle devrait être interdite définitivement dans notre région. »

La pollution par l’uranium infecte déjà le Grand Canyon et les alentours. Des propositions de nouvelles mines ont suscité des protestations, des conflits juridiques et des propositions de lois. Etant donné que des dizaines de nouvelles mines menacent d’industrialiser des zones naturelles iconographiques et sacrées, de détruire l’habitat d’une vie sauvage et de polluer et épuiser des nappes aquifères, des scientifiques, des gouvernements tribaux et locaux et des commerces ont tous exprimé leur soutien aux protections adoptées par l’Intérieur.

Le Juge David G. Campbell, de la Cour de District fédérale pour l’Arizona, a résumé sa décision rejetant toutes les exigences de l’industrie de l’uranium en déclarant que le Ministre de l’Intérieur avait autorité pour « s’aventurer sur le chemin de la prudence pour protéger un trésor naturel – le Parc National du Grand Canyon. »

« Cette décision de s’en tenir aux limites imposées aux activités minières est une très bonne nouvelle pour le Parc National du Grand Canyon et la région du Grand Canyon, ainsi que pour les nombreux visiteurs, les commerces et les organisations, les gouvernements locaux et les Tribus Autochtones qui se préoccupent du Parc et des terres publiques aux alentours » dit Sandy Bahr, directrice de la section du Grand Canyon du Sierra Club. « Nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour assurer que les mines d’uranium ne soient pas autorisées à contaminer les eaux souterraines et à menacer les cours d’eau et l’eau potable. Cette décision aide énormément. »

Un des grands symboles de l’Ouest Américain, le Grand Canyon a d’abord été protégé comme monument national par Theodore Roosevelt en 1908, et il est entouré par des milliers de kilomètres carrés de terres publiques qui contiennent des zones sauvages, deux monuments nationaux, des zones réservées pour la protections d’espèces menacées et des ressources culturelles, et deux forêts anciennes de pins ponderosa. Le Canyon est aussi le pays des Havasupai, de la Bande de Paiutes Kaibab, des Hualapai et de tribus Navajo et a été désigné comme site appartenant à l’ « Héritage Mondial ». La région du Grand Canyon attire environs cinq millions de touristes et d’excursionnistes par an.

« Cette décision confirme ce que les Américains savaient déjà – que la protection de ce bassin hydrographique crucial de l’extraction d’uranium ne fait aucun doute. Ce n’est que de la science crédible et de la gestion responsable » dit Katherine Davis, qui fait campagne pour les terres publiques au Centre pour la Diversité Biologique. « Le Grand Canyon nous donne une occasion unique d’explorer et de comprendre notre pays culturel et nous devons protéger çà. »

Une étude de l’Intérieur sur la temporisation de l’extraction minière a montré que sans restrictions, 26 nouvelles mines d’uranium et 700 projets de prospection se développeraient, occasionnant des problèmes à la surface sur plus de 5 km² et la consommation d’1,2 millions de litres d’eau. Avec le moratoire, les opérations minières existantes devraient occasionner un dixième des problèmes de surface et un tiers de l’utilisation d’eau sur une période de 20 ans. Si de nouvelles mines étaient autorisées, le taux d’uranium dans certaines sources pourraient augmenter jusqu’à atteindre le double du taux autorisé par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) pour l’eau potable et les nappes aquifères pourraient être gravement épuisées, mettant en danger la santé publique et la vie sauvage, et compromettre les valeurs des tribus qui considèrent les sources comme sacrées.

Les services publics de distribution d’eau en Arizona, en Californie et dans le Nevada ont exprimé leurs inquiétudes quant à la contamination possible du Fleuve Colorado si l’extraction d’uranium était autorisée autour du Grand Canyon, et aux effets potentiellement dévastateurs sur les 25 millions d’habitants de leurs états qui dépendent de l’eau du Fleuve Colorado pour l’eau potable et l’agriculture.

« Après une étude et une participation publique significatifs, le Ministre Salazar a pris une décision solide et volontaire pour protéger un des paysages à la signification des plus durables au monde et préserver la santé de communautés Autochtones vivant dans le bassin hydrographique du Grand Canyon » dit Kevin Dahl, de l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux. « Si cette tentative de compromettre une décision appropriée avait réussi, nous aurions tous été en danger. »

Les entreprises d’extraction d’uranium ont 60 jours pour faire appel de la décision du Juge Campbell auprès de la Cour d’Appel du 9ème Circuit et vont probablement le faire, si on considère leurs déclarations passées.

« Si les compagnies minières vont en appel, nous serons là pour défendre les décisions prudentes du Ministre – et du Juge Campbell » dit Zukoski.

LE DOCUMENT OFFICIEL (en anglais) :
http://earthjustice.org/sites/default/files/files/FINAL%20ORder%20%20Grand%20Canyon%20withdrawal.pdf

 

Save the Confluence photo

 

LE CONSEIL DES GOUVERNEURS PUEBLO S’OPPOSE AU PROJET ‘ESCALADE’ DANS LE GRAND CANYON DU COLORADO

Les Hopi et les Pueblo qualifient le Projet Escalade de menace pour la liberté religieuse
[Voir article détaillé sur le Projet Escalade]

Par Brenda Norrell, Censored News
See original article in English
30 septembre 2014
Traduction Christine Prat

Voir plus bas:Lettre ouverte de Gertrude Multine, Diné, au Conseil Tribal Navajo

ALBUQUERQUE, Nouveau-Mexique – Le Conseil Plénier des Gouverneurs Pueblo a voté pour s’opposer au Projet Escalade du Grand Canyon, sur des terres sacrées près de l’endroit où le Petit Colorado se jette dans le fleuve Colorado.
Le Conseil Pueblo a rejoint les Hopi en faisant passer une résolution s’opposant au projet, dans laquelle ils déclarent que le tram et le développement du tourisme profaneraient des sources sacrées et de lieux de prière et violeraient le lieu de dernier repos d’ancêtres. Déjà, les Hopi avaient qualifié le développement de menace pour la liberté religieuse. Des Navajos vivant à Bodaway Gap, à la limite ouest de la Nation Navajo, avaient combattu le projet. Le site Save the Confluence [en anglais] décrit l’écosystème fragile et la menace pour le mode de vie traditionnel des Diné.
Parmi les partenaires de la Confluence poussant au développement, on trouve l’ancien Président Navajo Albert Hale. Hale avait démissionné de sa fonction de président au cours d’une investigation sur la corruption financière de son administration et la révélation dans le Navajo Times d’une liaison avec son attachée de presse et avait été rapidement nommé à un poste vacant dans la représentation de l’Arizona par le Gouverneur.
En septembre, la Chef de Cabinet Hopi Marilyn Fredericks, au nom du bureau de Président Hopi Herman Honanie, avait publié la déclaration suivante, après que les Pueblos Zuni, Acoma et Laguna se soient joints à la Tribu Hopi pour s’opposer au projet Escalade du Grand Canyon.
« Les Pueblos se sont historiquement rassemblés pour joindre leurs forces contre des menaces pour leur terre, leur culture et leurs modes de vie.
« Le 18 août, un autre rassemblement historique pour protéger la Confluence du Fleuve Colorado et du Petit Colorado a eu lieu dans le Pueblo Zuni et a résulté en une opposition unanime au Projet Escalade dans le Grand Canyon de la part des Gouverneurs des Pueblos Zuni, Acoma et Laguna et de la Tribu Hopi. Ongtupqa, le Grand Canyon [en Hopi], a une signification spirituelle pour les peuples Hopi, Zuni, Acoma et Laguna.
« Le Président Tribal Hopi Herman G. Honanie, le Vice-président Alfred Lomahquahu, les Membres du Conseil Tribal Hopi George Mase et Lamar Keevama, le Gouverneur Zuni Arlen P. Quetawki Senior, le Gouverneur Acoma Fred S. Vallo Senior, et le Gouverneur Laguna Richard B. Laurkie, ont tous exprimé leur opposition unanime au nom de leurs gouvernements respectifs.
« En 2012, lorsque les guides religieux Hopi ont exprimé leurs inquiétudes au sujet des sites sacrés, la Tribu Hopi a adopté la Résolution H-113-2012 s’opposant au Projet Escalade. La Tribu Hopi a appelé d’autres tribus, le Conseil Intertribal d’Arizona, le Congrès des Indiens Américains et le Service des Parcs Nationaux à se joindre à la Tribu Hopi pour s’opposer au développement commercial. Depuis, la Tribu Hopi a fait part de ses inquiétudes au Conseil Navajo, au Président Navajo Shelly et continue activement à chercher toutes les voies pour s’opposer au Projet Escalade pour le Grand Canyon.
« Le 16 juin, les Zuni ont adopté la Résolution M70-2014-Q066, affirmant les liens aborigènes et ancestraux au Grand Canyon, leur relation au Grand Canyon par des sites sacrés, des sanctuaires, des sources et des pèlerinages au Grand Canyon et leur forte opposition au projet Escalade.
« Le 20 août, les Zuni et la Tribu Hopi ont formalisé leur opposition en envoyant une pétition au Conseil des Gouverneurs Pueblo demandant de soutenir la coalition de la Tribu Hopi, et des Pueblos Zuni, Acoma et Laguna dans leurs efforts sincères pour protéger la Confluence contre le développement commercial et une mauvaise exploitation qui menace les propriétés culturelles partagées par plusieurs tribus qui ont des connections religieuses directes avec le Grand Canyon.
« Si le projet Escalade devait devenir une réalité, plusieurs sanctuaires sacrés identifiés seraient dérangés ou rasés. Des sites sacrés ne peuvent pas être simplement déménagés ou répertoriés selon le règlement fédéral appelé « mitigation » [« compromis »]. Des effets adverses sur les animaux, les plantes, l’eau et le paysage sont inévitables, vu qu’ils font partie de la vie présente et méritent la vénération et le respect.
« Le Grand Canyon, la Confluence et le Petit Colorado ont tous des noms de lieux chargés de sens pour les Autochtones et le public, et ont été décrits comme « une église sans toit » dans le New York Times du 10 août 2014. Cependant, c’est beaucoup, beaucoup plus que cela pour la Tribu Hopi. Le paysage géologique du Grand Canyon fait partie des terres aborigènes des premiers habitants du Plateau du Colorado. Les Zuni, Laguna, Acoma et Hopi continueront à pratiquer leurs obligations religieuses et leurs pèlerinages vers les sites ancestraux dans le Grand Canyon. Ongtupqa, dans son état naturel, est sans aucun doute éligible au Patrimoine Mondial et la Tribu Hopi appelle Ann Kirkpatrick et la Délégation d’Arizona à se joindre aux Hopi, Zuni, Acoma et Laguna pour protéger cet Héritage National.
« Toute la région du Grand Canyon et des deux Colorado fait toujours face à des menaces qui changeront le paysage pour toujours. Il est d’une importance capitale que le Projet Escalade pour le Grand Canyon soit vu comme une menace très réelle pour la liberté religieuse des Autochtones qui voient le Grand Canyon comme leur lieu de culte » a déclaré le bureau du Président Hopi.

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Lettre ouverte d’une habitante de la Réserve Navajo au Conseil Tribal, transmise à Censored News pour publication

Les tribus du Fleuve Colorado devraient s’opposer au projet Escalade à la Confluence

Par Gertrude Multine
Tuba City, Nation Navajo, Arizona

Lettre ouverte au Conseil Tribal de la Nation Navajo :

Je vous prie instamment de vous opposer au projet Escalade dans le Grand Canyon, qui vous a été présenté pour approbation. Je vous prie de prendre en considération les raisons suivantes de mon opposition au cours de vos délibérations.

Que s’est-il passé avant ? L’eau du Lac Powell devait être un projet de développement majeur pour les Navajos. La Centrale Navajo [Navajo Generating Station] a été applaudie pour les emplois qu’elle fournirait. Même chose pour la mine de Peabody Coal. Au lieu de cela, ils polluent notre air, troublent notre eau et l’extirpent de nos terres. Au-delà d’emplois de bas niveau, ces projets ont fait peu, voire rien, pour notre économie.

Nous n’avons certainement pas d’infrastructures de développement qui leur soient associées dans les communautés Navajo. Pas de projets de communautés pour les travailleurs, pas de services, pas d’écoles, pas de centres médicaux, ni de parcs. Est-ce que ces entreprises encouragent nos jeunes à poursuivre des études en les soutenant par des bourses ? Est-ce que cela n’a pas été négocié ? Peut-être ne souhaitent-ils pas que nous soyons impliqués au plus haut niveau dans leurs entreprises ? Pourquoi ?

Je pense au futur, lorsque les ‘Escalords’ [Seigneurs du projet Escalade] auront épuisé leurs déductions fiscales pour amélioration du territoire et seront devenus milliardaires grâce à leurs investissements, et que nous serons toujours propriétaires des ruines de leur profanation. Promettent t-ils de tout raser et de remettre le site dans son état de beauté d’origine ? Loin de là.

Pire encore, si le Conseil ne négocie pas de garanties pour nos objectifs, tels que des programmes d’éducation pour nos jeunes, afin de les préparer à reprendre les entreprises et des infrastructures de développement pour les communautés Navajos, nous nous ferons encore rouler. [Par exemple, beaucoup de Navajos de la région souffrent de la pollution mais n’ont toujours pas l’électricité – NdT]

Notez que l’utilisation de l’eau et le contrôle sur le développement proposé appartiennent aux ‘Escalords’ qui projettent de construire leur entreprise à la jonction connue sous le nom de Confluence, un site sacré pour plusieurs tribus. C’est une source d’eau douce venant d’un affluent de nos territoires et de sources qui surgissent à l’est du Fleuve Colorado.

Les anciens ont transmis la tradition de sa valeur et fait de la Confluence une partie de notre histoire et de notre philosophie afin de préserver cette importante source d’eau. Leur sagesse est une information qu’il est important de prendre en compte vu qu’elle est compatible avec la science et la logique. Sa valeur est incomparable.

Ce qui m’effraie le plus, c’est la question fondamentale de l’eau. Avec le changement climatique provoqué par des humains, l’eau est le plus grand défi du futur, pas seulement pour la Nation Navajo et les Etats-Unis, mais pour le monde. J’affirme qu’avec ce projet, les ‘Escalords’ et leurs patrons entendent rogner notre souveraineté et nos droits sur le Fleuve Colorado pour le futur. Avec votre approbation, ils y arriveront à la Confluence.

Ici, lors d’une réunion du Chapitre de Tohaneesdisi [Tuba City est le nom donné par des Mormons – NdT], nous avons voté contre le projet. Ils n’avaient pas de précisions à fournir et nous respectons le désir de nos anciens de préserver ce site sacré et notre avenir. Toutes les tribus du Fleuve Colorado devraient être sur leur garde. Le combat pour l’eau est en train d’escalader.

 

Voir plusieurs articles en français sur le Projet Escalade

 

 

LES DEVASTATIONS DUES AUX MINES ET AUX GUERRES CENSUREES, LES REPRESENTANTS DES ILES DU PACIFIQUE RETIRENT LEUR SOUTIEN A LA CONFERENCE MONDIALE AUTOCHTONE

Par Brenda Norrell
30 septembre 2014
Censored News See original article in English
Traduction Christine Prat

 

L’exploitation minière est une des principales causes de meurtres, viols, assassinats et disparitions d’Autochtones globalement.
Cependant, les organisations à but non-lucratif, spécialement celles des Nations Unies, sont étrangement silencieuses à ce sujet. L’accaparement de terres, d’eau et de ressources pour l’activité minière et la violence contre les Peuples Autochtones qui les défendent devraient être une priorité pour l’ONU, avec l’exploitation du charbon, de l’uranium et des métaux en tête de liste. Une autre menace importante pour les Peuples Autochtones est le dépôt de déchets nucléaires et les effets des guerres, principalement sur les femmes et les enfants. Comme le montre cette déclaration de représentants des îles du Pacifique, la question de la démilitarisation a été censurée à la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Peuples Autochtones :
(voir, en anglais, la déclaration complète de Kalamaoka’aina Niheu)
Kalamaoka’aina Niheu, du Groupe Régional du Pacifique, a déclaré : «C’est une grande tristesse et beaucoup d’indignation de trouver découvrir à la 11ème heure que le paragraphe 21 relatif à la Démilitarisation a été retiré du Document Final. » « Pour cette raison, Ohana Koa – Pacifique Indépendant et sans Nucléaire – ne peut plus consentir à participer à la Réunion Plénière de Haut Niveau, connue également comme Conférence Mondiale sur les Peuples Autochtones. »
Il n’est pas fait mention des activités minières ni de la militarisation dans le document final de la Conférence Mondiale sur les Peuples Autochtones, tenue à New York en septembre :
(voir le pdf du document final )
La censure des voix pour la paix, et contre les mines et la guerre, n’est pas nouvelle en Pays Indien. Louise Benally, Diné (Navajo) qui résiste toujours aux mines de charbon de Peabody Coal, à la déportation forcée et à la militarisation par les Etats-Unis, a été censurée par Indian Country Today lorsqu’elle s’est opposée à la guerre en Iraq, qu’elle comparait à la Marche Forcée génocidaire des Navajos [en 1864].
Se souvenant de son arrière-grand-père forcé de faire la Longue Marche vers le camp de prisonniers de Fort Sumner, au Nouveau-Mexique, L. Benally dit : « Les militaires des Etats-Unis commencent par vous assassiner et détruire votre mode de vie tout en volant votre culture, puis ils vous forcent à apprendre leur façon diabolique de mentir et tricher. »
(voir, en anglais, article de Brenda Norrell)

En octobre, des Autochtones des îles du Pacifique bloqueront avec des canoës le plus grand port charbonnier du monde.
Trente Guerriers du Climat du Pacifique de 12 îles différentes arriveront sur des plages Australiennes pour s’opposer à l’industrie du charbon et du gaz. « Nous sommes heureux de vous annoncer que le 17 octobre 2014, les Guerriers du Climat du Pacifique utiliseront des canoës qu’ils ont construits pour pagayer dans le plus grand port charbonnier du monde – Newcastle, Australie – pour empêcher les exportations de charbon pendant une journée. »

 

Femmes Navajo protestant à New York pendant le Sommet sur le Climat. Des dizaines de milliers de manifestants ont protesté à New York. De nombreuses autres manifestations ont eu lieu un peu partout dans le monde. Voir d’autres photos de la manifestation sur Indigenous Resistance

Ci-dessous un article de Brenda Norrell, publié quelques jours avant le début du Sommet. De nombreux Autochtones avaient déjà exprimé leur désaccord.

 

LES AUTOCHTONES DENONCENT LE SOMMET SUR LE CLIMAT ET LA CONFERENCE MONDIALE AUTOCHTONE

Par Brenda Norrell
18 septembre 2014
See original article in English
Traduction Christine Prat

Tandis que les intérêts des grandes corporations détournent le Sommet sur le Climat des Nations Unies et que des imposteurs essaient de prendre le contrôle de la Conférence Mondiale Autochtone des Nations Unis, les deux ayant lieu à New York, des Autochtones partout dans le monde se font entendre pour dénoncer ceux qui récupèrent leurs luttes pour des gains personnels ou au profit des grandes entreprises.

Alors que seul des participants strictement sélectionnés sont invités à participer à la Conférence Mondiale Autochtone, des Peuples Autochtones partout dans le monde dénoncent les auto-désignés, et les non-lucratifs largement subventionnés, souvent avec des salaires non déclarés, des budgets de voyage, et des agendas secrets, qui sont devenus les porte-parole auto-désignés des Autochtones de la base.

Cependant, beaucoup de non-invités – les gens de la base authentique, vivant dans les communautés et qui combattent les mines, la fracturation hydraulique et la destruction – participeront à la Marche des Peuples pour le Climat et conduiront la Marche à New York le 21 septembre 2014.

Entretemps, de nombreux Autochtones dénoncent à la fois le Sommet sur le Climat de Ban-Ki Moon et l’agenda sélectif de la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Peuples Autochtones.

Le Réseau Environnemental Autochtone [Indigenous Environmental Network] et La Via Campesina se joignent à d’autres mouvements sociaux, pour la justice et écologistes pour dénoncer le Sommet sur le Climat de Ban-Ki Moon, le 23 septembre.

Dans une déclaration commune, les mouvements appellent à « un changement de système plutôt que des promesses volontaristes, des initiatives fondées sur le marché et les partenariats privé-public destructeurs qui figurent actuellement à l’agenda du Sommet, telles que REDD, l’Agriculture Intelligente pour le Climat et l’initiative Energie Durable pour Tous. »

La déclaration appelle à « 10 actions concrètes à prendre pour prévenir le chaos climatique, parmi elles des engagements contraignants pour maintenir l’élévation de la température à un maximum de 1,5 degrés. Les mouvements sociaux continuent de prévenir contre ce qu’ils appellent de ‘fausses solutions’ et les actions dommageables que les grandes compagnies invitées par le Secrétaire Général de ONU Ban-Ki Moon à jouer un rôle de premier plan au Sommet sur le Climat pressent d’adopter. »

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Guatemala

Dans les Territoires Maya de Ixim Uleu, au Guatemala, le Conseil Abya Yala a dénoncé l’agenda sélectif de la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Peuples Autochtones, des 22 et 23 septembre à New York.

« Nous dénonçons le manque de légitimité de la représentation d’Autochtones auto-désignés ou de ceux nommés par des gouvernements, qui ne représentent pas les exigences légitimes de nos peuples, comme dans le cas de la « Conférence Mondiale sur les Peuples Autochtones » qui n’est rien d’autre qu’une assemblée plénière des états membres des Nations Unies. Nous demandons que ces gouvernements se soumettent avec les accords internationaux adéquats et les traités, dans la reconnaissance totale, le respect et la protection des droits des Peuples Autochtones.
« De même, nous rejetons la représentation du Conseil Autochtone d’Amérique Centrale (CICA) parce qu’il ne nous représente pas en tant que Peuples Autochtones, mais représentent les intérêts des gouvernements nationaux et des oligarchies successifs. »

Extrait de http://indigenousresistancejuly2014.blogspot.com/2014/09/guatemala-indigenous-council-denounces.html

Avec l’effondrement des médias, particulièrement les médias nationaux des Etats-Unis traitant du Pays Indien, les imposteurs parmi les organisations à but non-lucratif ont été popularisés par les imposteurs dans les médias : des journalistes de bureau, qui plagient ce qu’ils trouvent sur Internet et sortent rarement de chez eux. La presse papier a été stérilisée par les reporters en chambre qui plagient systématiquement et récrivent ce que d’autres ont obtenu en travaillant dur, le déguisent par une brève interview téléphonique, et ajoutent une photo volée sur Internet.
Le résultat est une imposture généralisée dans le journalisme en Pays Indien, et la popularisation des imposteurs au sein des organisations à but non-lucratif. Dans les deux cas, ils comptent sur le maquillage et la tromperie pour rester au pouvoir.

Brenda Norrell

 

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Bring back the Way

 

 

 

 

AUDITIONS DE POWERTECH, EXTRACTION D’URANIUM ET PROTECTION DE L’EAU SACREE, MISE A JOUR

Par Owe Aku Projet de Justice International
25 août 2014

Traduction Christine Prat

 

« Mni est notre première demeure, quand nous arrivons sur Notre Mère la Terre, l’eau du ventre de notre mère est notre première habitation. L’eau est notre premier médicament. Sans eau, il n’y a pas de vie. » Debra White Plume

Kiza Park, Pays Oglala, 24 août 2014 – La Protection de l’Eau Sacrée « est une priorité à long terme du travail d’Owe Aku pour s’engager à protéger l’eau sacrée à l’intérieur des frontières du Traité*. Cet aspect de notre travail est mis en œuvre par les droits des traités et l’éducation en matière de droits de l’homme et par des actions concernant l’eau potable et la protection de l’environnement. Nous avons commencé ce travail en 2005, par une enquête sur a qualité de l’eau potable et l’état de santé de nos gens de Pine Ridge » (Justice Environnementale & La Survie d’Un Peuple : l’Extraction d’Uranium et le Peuple Oglala, par Debra White Plume, Owe Aku, www.oweakuinternational.org ). Depuis, Owe Aku s’est fait beaucoup d’alliés et a mis sur pied plusieurs projets concernant la protection de l’Eau Sacrée.

Bien que notre travail ce soit concentré dans les années passées sur l’oléoduc Keystone XL, nos efforts ont aussi porté sur le défis posé par l’extraction d’uranium dans les Black Hills, entre autres une demande de permis de PowerTech dans une zone près d’Edgemont, dans le Dakota du Sud. Le procédé projeté par PowerTech est extrêmement toxique, çà s’appelle lixiviation in situ et utilise 35000 litres d’eau par minute. PowerTech, qui était une entreprise canadienne et a été vendue à une entreprise chinoise (Azarga Resources Ltd.) étant donné que l’opposition à leur projet d’extraction d’uranium a commencé en 2010, en est maintenant à sa deuxième demande de permis devant la Commission de Régulation Nucléaire. La semaine passée l’affaire a continué à Hot Springs et Rapid City.

Lundi (18 août) était consacré aux commentaires publics à Hot Springs. On pouvait voir partout en ville devant des maisons, des panneaux jaunes et rouges proclamant « Pas d’extraction d’uranium ». Il était clair que l’Alliance pour l’Eau Propre et l’Alliance Rurale du Dakota avaient bien fait leur travail et nous disons Wopila (merci). Au forum des commentaires publics, 68 personnes des communautés dont l’eau serait le plus affectée se sont adressées aux juges administratifs. 59 d’entre elles étaient opposées à l’assaut contre l’Eau Sacrée. Ces objections étaient présentées par la Tribu Sioux Oglala et les ‘Consolidated Interveners’ (Susan Henderson, Dayton Hyde, l’Alignement pour une Activité Minière Responsable, et beaucoup d’individus). Compte tenu des règles très compliquées et de la bureaucratie, les Juges du Conseil des Licences Atomiques ont pu choisir dans la longue liste d’objections apportée par les opposants (la liste des objections au permis qui ont été traitées se trouve à la fin de ce rapport). Les 59 personnes en faveur de l’Eau Sacrée ont traité différents problèmes mais avec le même but : garder l’eau sans danger et propre pour les générations futures.

L’avocat de la Municipalité, qui parlait au nom du maire de Rapid City, dit au jury que le projet de PowerTech menaçait de contaminer la principale source d’eau potable de cette ville et soulevait de graves inquiétudes au Conseil Municipal et parmi les gens de la ville. D’autres ont parlé des 100% de risques pris par tous les habitants de cette région pour donner de l’eau gratuite pour les profits d’une compagnie étrangère. « Un de nos plus grands soucis est la quantité d’eau [que PowerTech va prendre]. Plus de 17 millions de mètres cube d’eau auront disparu pour toujours. » Selon un système de contrôle par PowerTech que le Dakota du Sud lui accorde, « une fois que les droits sur l’eau auront été accordés, l’état du Dakota du Sud n’aura plus AUCUN contrôle sur ce qui arrive à l’eau, comment elle est utilisée, ou ce qu’il en sera des effets négatifs », dit un membre d’Action Rurale du Dakota. Un membre de l’Alliance pour l’Eau Propre dit aux juges comment les traités passés avec les Lakota Oyate étaient violés et qu’eux-mêmes, de la Commission de Régulation Nucléaire, n’appliquaient pas leurs propres lois et règlements fédéraux ; à noter que ce sont les mêmes arguments que le Projet de Justice International d’Owe Aku a présenté devant des instances telles que les Nations Unis.

Les trois jours suivants (du 19 au 21) de la procédure formelle se sont déroulés à l’Hôtel Alex Johnson et le premier jour, les Protecteurs de l’Eau ont remporté une victoire. Depuis le début de l’affaire, il y a plusieurs années, PowerTech avait obtenu de nouvelles informations sur le site de la future mine par des forages d’échantillons pris dans la Terre, et n’avait révélé ces informations à personne, pas même à la Commission de Régulation Nucléaire ni aux juges. Cependant PowerTech a reçu l’ordre de donner ces informations.

Bien que très technique, l’essentiel de l’audience a été consacré aux mêmes objections à la demande de permis que celles qui avaient été exprimées lors de la séance publique de la veille. Chaque partie avait plusieurs experts répondant aux questions des juges sur les connexions entre les nappes aquifères, les relations entre elles et avec les eaux de surface, les effets d’inondations, de tremblements de terre et du vent sur les bassins de déchets, aussi bien que sur les conséquences de la sécheresse et l’impact énorme de l’utilisation de l’eau sur le taux de régénération des nappes aquifères. Bien que ce ne soit pas une affaire judiciaire, les avocats ont été autorisés à interroger les ‘témoins’ et un témoignage a été donné sur les résultats dramatiques de la lixiviation in situ sur l’héritage culturel, historique et contemporain des Lakota Oyate.

Wilmer Mesteth et Dennis Yellow Thunder, du Service des Ressources Naturelles de la Tribu Sioux Oglala, ont inscrit les commentaires publics dans le compte rendu officiel. Mesteth, un enseignant respecté du Oglala Lakota College et guide Spirituel Traditionnel de la Nation Lakota, a parlé seulement en Lakota, sans traduction. Il est intéressant de noter que les organisateurs ne se sont pas demandé combien de Lakota auraient pu faire des commentaires s’il y avait eu un interprète.

David Frankel, avocat de l’Alignement pour une Activité Minière Responsable, a utilisé une analogie avec le basketball (appropriée en Pays Lakota) en expliquant au jury : « PowerTech a un banc plein de joueurs, d’entraîneurs et de physiothérapeutes, alors que nous avons cinq gars qui courent sur le terrain qui ont toujours été là. Ils pensent qu’ils peuvent nous battre mais ils ne se rendent pas compte que nous ne sommes pas procéduriers. PowerTech doit encore se débarrasser de plusieurs obstacles. » En attendant, leurs fonds pour les affaires de justice se vident, le prix de l’uranium s’effondre et qui sait ce que leurs nouveaux propriétaires en Chine pourraient faire. Nous, nous savons ce que nous ferons : protéger l’Eau Sacrée.

DebraWPuranium25-8-2014

 

Liste des points litigieux dans l’affaire PowerTech (site d’obtention d’uranium in situ de Dewey-Burdock), devant le Conseil de la Sécurité Atomique et de l’Attribution de Licences

– N’ont pas satisfait aux exigences légales qui s’appliquent en matière de protection des ressources historiques et culturelles
– N’ont pas impliqué ni consulté toutes les tribus concernées comme l’exige la loi fédérale
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne fournit pas les informations nécessaires pour une détermination adéquate de la qualité de l’eau souterraine
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne fournit pas d’informations hydrogéologiques prouvant la capacité à contenir la migration de fluides et permettant d’évaluer les effets potentiels sur les eaux souterraines
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental n’analyse pas de manière adéquate les impacts quantitatifs sur l’eau souterraine
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne décrit ni n’analyse de manière adéquate les mesures visant à atténuer les risques.

 

*lakotanationmap1_medEn jaune, le territoire selon le traité de 1868

 

Pas de profanation au bénéfice des transports : des soutiens rejoignent la Jeunesse Akimel O’odham pour manifester contre le Service des Transports d’Arizona

 

Par le Collectif de la Jeunesse Akimel O’odham
Publié par Indigenous Resistance
28 août 2014
See original article in English
Traduction Christine Prat

 

Mercredi 27 août 2014, un groupe de 20 personnes de la Communauté Indienne de la Rivière Gila et de la région de Phoenix, s’est rassemblé pour protester contre la portion du périphérique 202 de la Montagne du Sud, planifié par le Service des Transports de l’Arizona (ADOT), et la décision d’ouvrir l’autoroute de la Montagne du Sud à des propositions de Partenariat Privé-Public (P3). Un P3 est un marché conclu entre le secteur publique et une ou plusieurs compagnies qui se chargent d’une combinaison de design, construction, entretient et financement, ce qui rend le projet plus abordable et permet de construire une autoroute d’1,8 milliards de dollars sans que l’ADOT doive fournir les fonds. Les entreprises bénéficient de réductions d’impôts, de prêts à un taux d’intérêts très bas, et d’argent des impôts pendant des années.

Les opposants à l’autoroute ont défilé et se sont rassemblés à l’extérieur et à l’intérieur du MAG, le Conseil Régional des Associations de Gouvernements du comté de Maricopa [un comté est l’équivalent d’un département français, celui de Maricopa est le plus peuplé vu qu’il a Phoenix pour capitale] et du lieu de réunions du Comité de Planning Prioritaire de l’ADOT [Service des Transports], qui ont une influence directe sur le planning et l’approbation du projet d’autoroute. Les Résistants portaient des banderoles disant « Défendez le Sacré : Sauvez la Montagne du Sud » et « Attention aux risques biologiques : Périphérique 202 ». Des membres du Collectif de la Jeunesse Akimel O’odham étaient présents et ont fait part des effets négatifs sur la santé et l’environnement et des implications culturelles qu’aurait l’autoroute si elle était construite.

Les manifestants qui se sont exprimés au meeting ont particulièrement souligné le racisme inhérent à la décision de l’ADOT de mettre les bouchées doubles sur la construction du projet d’autoroute après que les membres de la Communauté Indienne de la Rivière Gila aient voté ‘non à la construction’ dans un vote officiel. Le fait que l’ADOT ignore les objections du peuple Akimel O’odham de la Communauté Indienne de la Rivière Gila, et ses processus démocratiques, montre que l’ADOT s’est voué à remplir les poches des entrepreneurs et des entreprises de construction, et non à respecter les prises de décisions des habitants d’origine de cette région.

« Gila River a dit non trois fois. Le plus récemment en 2012, la Communauté Indienne de la Rivière Gila a voté pour l’option de Non Construction parce que Muhaḍagĭ Doʼag (la Montagne du Sud) est un site sacré. Mais le MAG et l’ADOT font toujours pression pour cette autoroute avec le partenariat P3, qui sape complètement la souveraineté tribale » dit Andrew Pedro de Sacaton. « Non veut dire Non. »

Citant le manque d’eau comme une des raisons, un orateur a déclaré : « Nous n’avons pas besoin d’expansion, certainement pas sous forme de nouvelles routes, et certainement pas dans le but de faciliter le transport de marchandises du commerce international. »

L’annonce de l’ADOT d’ouvrir les projets d’autoroute de la Montagne du Sud aux propositions de partenariat P3 vient avant la publication attendue pour cet automne de la déclaration finale d’impact environnemental (FEIS). La manifestation d’aujourd’hui n’est qu’une parmi toutes celles que les membres de la Communauté Indienne de la Rivière Gila et des résidents de la région de Phoenix ont organisées pour s’opposer au projet de périphérique 202 au cours des six dernières années.
De nombreux orateurs ont déclaré que si l’ADOT insistait pour construire cette route, les résistants à l’autoroute ne leur faciliteraient pas la tâche.
« Nous sommes ici pour vous (l’ADOT) montrer que nous ne vous faciliterons pas les choses. Si ce doit être se mettre physiquement en travers d’un tracteur, qu’il en soit ainsi ».
Wikipédia : The South Mountain Preserve is part of the Phoenix Parks System and is the second largest municipal park in the world / La Réserve Naturelle de la Montagne du Sud fait partie des Parcs de Phoenix et est le deuxième parc municipal au monde.