La piste de Pahona

 

AKIMEL O’ODHAM – ARIZONA: IL EST TEMPS DE FAIRE MONTER LA PRESSION! L’ADMINISTRATION U.S. DES AUTOROUTES EN FAVEUR DE L’AUTOROUTE 202 !

Par Akimel O’odham Youth Collective
Publié le 13 mars 2015 sur le site de l’AOYC
Traduction Christine Prat

12 mars 2015

Le 5 mars 2015, l’Administration Fédérale des Autoroutes (FHWA) a publié son Rapport de Décision (ROD) en faveur de la construction de l’Autoroute de la Montagne du Sud. Le ROD est un document qui donne au Service des Transports de l’Arizona (ADOT) l’approbation pour acquérir le droit de passage et commencer à construire les 35 km d’autoroute qui feront sauter un passage à travers trois crêtes de Moadak Do’ag (la Montagne du Sud). Moadak Do’ag est sacrée pour toutes les tribus O’odham et a une signification culturelle pour dix-huit autres tribus.

Des membres de la Communauté Indienne de Gila River se sont opposés à ce projet depuis les années 1980. La construction de l’autoroute aura de nombreux impacts désastreux, entre autres la destruction des villages préhistoriques de Villa Buena et Pueblo del Alamo, la destruction d’habitats d’espèces menacées et la destruction de plantes qui sont au centre de la culture O’odham traditionnelle. Des études d’impact environnemental de l’extension du périphérique 202 indiquent aussi que l’habitat des chevaux sauvages de Gila River serait irrémédiablement perdu si la portion d’autoroute était construite, et qu’il n’existe pas d’autre habitat pour les chevaux sauvages. Une des destinations de loisirs de la Communauté Indienne de Gila River a été nommée en référence aux chevaux sauvages que l’autoroute détruirait si elle était construite. Le trajet du projet approuvé détruirait aussi beaucoup de puits d’eau, aucun puits de remplacement n’étant prévu par l’ADOT. C’est pour toutes ces raisons et d’autres encore, qu’en 2012, le Sierra Club a qualifié l’autoroute de la Montagne du Sud comme étant un des pires projets de transports des Etats-Unis.

L’ADOT déclare que le projet va coûter 1,9 milliards de dollars aux contribuables et que çà prendra quatre ans si la construction commence en 2015, l’ouverture étant prévue en 2019 ou 2020. Le projet est partiellement financé par la taxe sur les transports du Comté de Maricopa [Phoenix] et le revenu de ces taxes a diminué suite à une tendance dans tous les Etats-Unis à moins utiliser les véhicules. L’état n’ayant pas les moyens financiers d’entreprendre la construction de l’autoroute, l’ADOT a été contraint d’utiliser un Partenariat Privé-Public (P3) pour le projet. Un P3 est un accord entre le secteur public et des compagnies qui prennent la responsabilité de planifier, construire, entretenir et/ou financer un projet, afin de rendre la réalisation du projet plus faisable. Les compagnies ont l’avantage de se voir attribuer des contrats fédéraux, des exonérations d’impôts, des prêts à intérêt réduit et des revenus prélevés sur les impôts locaux dans l’avenir. En ayant recours au Partenariat Privé-Public, l’ADOT espère construire l’autoroute sans avoir les moyens financiers de le faire lui-même.

 

La réponse de la Communauté Indienne de Gila Rive (GRIC) au ROD

Le feu vert de l’Administration Fédérale des Autoroutes au projet est un bras d’honneur envers la souveraineté tribale, la liberté religieuse Autochtone et les droits civils. Il y a trois résolutions tribales de la Communauté Indienne de Gila River qui expriment le devoir de la Communauté de protéger et préserver les terres sacrées. En février 2012, il y a eu une consultation à Gila River, au cours de laquelle la Communauté a voté pour la Non Construction de la route 202. Cependant, la Communauté Indienne de Gila River n’est absolument pas mentionnée comme partie dans la Décision de l’Administration Fédérale des Autoroutes, bien que les études sur les impacts indiquent clairement que les membres de la Communauté Indienne de Gila River, le premier peuple sur cette terre, n’auront plus accès à une zone de la chaîne de montagne sacrée depuis des millénaires.

La Communauté Indienne de Gila River (GRIC) a publié une réaction à la Décision, déclarant leur déception concernant le Service des Transports d’Arizona et l’Administration Fédérale des Autoroutes pour n’avoir pas choisi l’Alternative de ne Rien Faire, afin d’éviter des effets irréversibles sur une propriété culturelle traditionnelle. Le premier communiqué de presse de la GRIC se référait de manière erronée à un « Rapport de Discussion », et non à un « Rapport de Décision ». Cela a été rapidement corrigé, mais çà montrait bien que la direction tribale n’est pas familière avec les termes de base du planning autoroutier de l’ADOT. La déclaration de la GRIC indiquait que la Communauté évaluerait la Décision dans les semaines à venir afin d’envisager une action appropriée. Beaucoup de membres de la Communauté espèrent que la tribu engagera des poursuites formelles contre l’ADOT et la FHWA, se référant aux résolutions tribales protégeant les propriétés culturelles traditionnelles. On s’attend à ce que la direction de Komadk, la zone de la Communauté la plus affectée par le tracé de l’autoroute, se fasse particulièrement entendre dans le combat contre le projet, étant donné que Komadk a un siège au conseil tribal à prendre en juin.
Il s’avère que l’ADOT pourrait déjà être en train de déblayer du terrain pour le trajet de l’autoroute. Waylon Pahona, un ex-employé du Service de Santé de Gila River, qui a créé avec d’autres une piste de course sur Moadak Do’ag, y est retourné récemment et a découvert qu’elle avait pratiquement disparu. La piste avait été barricadée et débarrassée des cactus, et, dit Pahona, « je n’oublierai jamais les souvenirs que nous avons suscité en faisant courir les gens sur les pistes, pour leur santé. Je n’oublierai jamais mon passé et je n’oublierai jamais que vous êtes des gens cupides. » Des membres de la Communauté Indienne de Gila River témoignent également de ce que les cactus et les plantes médicinales sont déjà arrachés avec de l’équipement lourd. On ne sait pas qui nivelle le terrain, installe des barricades et retire les cactus, jusqu’à plus de 1000 kilos, mais ce n’est pas un service de la Communauté de Gila River.

Cette bataille sera menée sur tous les fronts. L’Administration Fédérale des Autoroutes a bien pu approuver le projet du Service des Transports d’Arizona, mais la publication de la décision signifie que ces administrations sont maintenant vulnérables et peuvent encourir des poursuites judiciaires. Il y aura des poursuites contre l’ADOT et la FHWA, nous espérons qu’elles viendront des tribus touchées par le projet d’autoroute. Les élections tribales ayant lieu en juin, les membres de la Communauté Indienne de Gila River peuvent espérer que tous les candidats exprimeront en public leur position sur le 202, ainsi que toutes les stratégies pour empêcher la construction de commencer. Ce problème se pose à notre Communauté depuis plus de trente ans, et pendant trop longtemps beaucoup d’entre nous sont restés silencieux ou ont négligé de s’informer sur les conséquences néfastes pour nos familles. Grâce à des poursuites contre le Service des Transports d’Arizona, et si le Conseil Tribal de la Communauté Indienne de Gila River s’en tient à ses résolutions, et si les gens s’unissent pour protéger le territoire, cette autoroute ne sera jamais construite. Pas un seul bulldozer ne déchirera la maison de Notre Créateur.

Si vous n’avez pas aidé activement la résistance au périphérique 202, c’est le moment. Nous avons besoin de gens pour distribuer des tracts. Nous avons besoin d’influencer les élections tribales afin que la direction inefficace, la direction qui a laissé le Service des Transports aller si loin, soit battue aux élections. Nous avons besoin de prières, de courses de prière, pour nous aider à guérir et honorer la terre. Nous avons besoin des enfants et des anciens pour raconter leurs histoires sur les chevaux sauvages et la terre que le Service des Transports veut détruire. Nous avons besoin de ce que les familles discutent de l’autoroute dans leurs foyers. Nous avons besoin de transmettre les résolutions tribales pour inspirer d’autres à entreprendre des actions. Les poursuites judiciaires viendront, mais nous avons toujours besoin d’une présence extérieure, venue des gens.
Pour plus d’informations et voir le texte de la Décision (en anglais) :
www.azdot.gov/SouthMountainFreeway
Pour protester par email:
projects@azdot.gov (Service des Transports d’Arizona)

Pour informations téléphoniques :
Andrew Pedro (00 1 520) 350-0603
Linda Paloma Allen (00 1 480) 458-8329
Akimel O’odham Youth Collective & Gila River Against Loop 202

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LE COLLECTIF DE JEUNESSE AKIMEL O’ODHAM

Nous sommes un groupe de jeunes de la Communauté Indienne de Gila River qui tendons la main aux jeunes, les organisons et les informons sur les problèmes de leur communauté. Le projet d’extension du périphérique 202 à la Montagne du Sud, devant passer dans ou à proximité de la réserve, en est un exemple. Nous nous y opposons énergiquement et travaillerons avec tous les O’odham pour bloquer la construction de cette autoroute. Aujourd’hui la jeunesse reçoit toujours des informations fausses, nous entendons de nombreuses versions d’une histoire, pourtant la plupart n’entendent pas toutes les informations. L’AOYC [le Collectif] est là pour que çà change, nous voulons fournir des informations correctes à la jeunesse afin d’être plus forts en tant que groupe et en tant que communauté. Nous tendrons la main à la jeunesse de la communauté afin qu’elle s’implique dans les questions qui affecteront son avenir. Nous voulons que les jeunes connaissent les problèmes qui, non seulement les affecteront directement eux-mêmes, mais aussi leur O’odham Himdag (mode de vie traditionnel). L’AOYC organisera des rassemblements et des réunions afin que les jeunes aient leur mot à dire et soient entendus. Au cours de nos expériences précédentes, nous n’avons pas vu beaucoup de jeunes parmi le public participant à des rassemblements ou des manifestations. Nous voulons rendre la jeunesse responsable afin que la communauté sache à quel point ces problèmes sont importants pour nous. Dans un futur proche, nous nous attendons à ce que plus de jeunes parlent, soient actifs et fassent ce qui est juste pour notre communauté.

Contact email : akimeloodhamyc@gmail.com
Site web : https://aoycblog.wordpress.com/author/akimeloodhamyouthcollective/

 


Des jeunes Akimel O’odham en octobre 2012. Voir l’article du 22 octobre 2012 sur l’affaire du périphérique

 

COMMUNIQUE DE PRESSE : L’AFFAIRE DE MEDICINE LAKE EN APPEL DEVANT LA COUR DU 9ème CIRCUIT, DES NATIONS AUTOCHTONES SE RASSEMBLENT POUR LA PROTECTION DU SITE SACRE

12 mars 2015
Par Medicine Lake,
Morning Star Gali
protectmedicinelake@gmail.com
www.protectmedicinelake.org
Photos Becky White
Egalement publié sur
Indigenous Action Media
Et sur Censored News
Traduction Christine Prat

 

Des Nations Autochtones se rassemblent pour protéger Medicine Lake d’une profanation géothermique à l’échelle industrielle

L’appel des Nations Autochtones devant la Cour du 9ème Circuit porte sur la profanation et la contamination d’une zone sacrée de Californie et de son eau, en plein record de sécheresse

 

SAN FRANCISCO, Californie – 12 mars 2015. Ce jour, la Tribu de Pit River, la Coalition Autochtone pour la Défense des Hauteurs de Medicine Lake, le Centre d’Ecologie Bio régional du Mont Shasta, la Coalition Sauvez Medicine Lake, les Citoyens de Medicine Lake pour la Qualité de l’Environnement, accompagnés de leur avocate Deborah A. Sivas de la Clinique de Droit de l’Environnement de Stanford, étaient optimistes en sortant de la Cour d’Appels du 9ème Circuit, suite à l’audience des arguments oraux dans l’affaire ‘Tribu de Pit River contre le Bureau d’Aménagement du Territoire des Etats-Unis, le Ministère de l’Intérieur, le Service des Forêts, le Ministère de l’Agriculture, et Calpine Corporation’, la partie civile et les parties adverses.

Les Hauteurs de Medicine Lake, connues par les gens de Pit River, principale partie civile, sous le nom de « Saht Tit Lah », sont utilisées pour des cérémonies religieuses et de guérison et pour des rassemblements tribaux. Les Nations de Pit River, Wintun, Karuk, Shasta et Modoc considèrent les Hauteurs de Medicine Lake comme sacrées et les ont utilisées pour des raisons spirituelles depuis d’innombrables générations.

« Medicine Lake est un site sacré et doit être protégé à tout prix », dit le Président Tribal de Pit River, Mickey Gemmill. « Nous essayons de préserver notre culture et Medicine Lake fait partie des origines de notre peuple. Si nous autorisons ces entreprises à venir fracturer, nous pourrions perdre toute chance de restaurer cette partie de notre culture. Donc nous demandons à Calpine Corporation de se retirer et de laisser les Hauteurs de Medicine Lake tranquilles. »

Des représentants de Nations Autochtones et leurs soutiens écologistes se sont présentés devant la Cour d’Appel fédérale du 9ème Circuit le 12 mars à San Francisco pour défendre leur position selon laquelle des baux aux entreprises d’énergie ont été illégalement renouvelés par des administrations fédérales en 1998, pour promouvoir le développement industriel sur les territoires de forêts nationales sur les Hauteurs de Medicine Lake, une zone quasiment vierge située à environs 48 km du Mont Shasta, qui a été classé District Culturel Traditionnel Amérindien. Les plaignants Autochtones et écologistes affirment que le développement industriel profanerait et polluerait la région et poserait des risques inacceptables à la plus grande nappe aquifère d’eau potable de Californie. En contradiction avec la Loi sur la Politique Nationale Environnementale et d’autres lois, les administrations fédérales n’ont jamais évalué le point crucial de savoir si le développement géothermique industriel était approprié à ce paysage.

« Ce qui n’a jamais été pris en compte, c’est si le développement est tout simplement approprié pour les Hauteurs de Médicine Lake, étant donné que la région possède la plus grande nappe aquifère d’eau pur de Californie » dit Michelle Berditschevsky, experte-conseil pour la préservation de l’environnement du Centre d’Ecologie Bio Régional du Mont Shasta (voir son commentaire légal en anglais).

« Le développement géothermique dans la forêt nationale alentours augmenterait la circulation, le bruit, la pollution de l’eau et de l’air, et fragmenterait l’habitat des espèces sauvages, transformant ce paysage isolé en friche industrielle et menaçant une source sûre d’eau potable » dit Janie Painter directrice exécutive de Citoyens de Medicine Lake pour la Qualité de l’Environnement, association de propriétaires de bungalows à Medicine Lake et d’adeptes des loisirs au grand air.

Devant les marches du tribunal, les plaignants et les avocats ont rencontré la presse et environs 100 supporters, dont une caravane Intertribale de jeunes du Nouveau-Mexique et d’Arizona qui avaient fait le voyage pour avoir un aperçu de la procédure à la Cour d’Appel du 9ème Circuit.

« La lutte pour protéger les Hauteurs sacrées de Medicine Lake a été longue, mais au fil des années nous en avons appris de plus en plus sur l’importance du paysage pour les Amérindiens et la Californie en générale » dit Deborah Sivas, Directrice de la Clinique de Droit de l’Environnement, qui représente la Tribu de Pit River et les organisations écologiques dans l’affaire. « J’ai été heureuse de constater que la cour comprenait nos arguments selon lesquels la Tribu a une connexion profonde, durable et respectueuse avec la région. »

« C’était magnifique de voir tant de membres de tribus à l’audience. Çà nous honorait de représenter la tribu et de nous battre pour l’avenir des Hauteurs de Medicine Lake devant la Cour du 9ème Circuit » dit Jason George, un étudiant en droit à la Clinique de Droit de l’Environnement de Stanford.

 

Debra Sivas, Directrice de la Clinique de Droit de l’Environnement de Stanford, est à votre disposition pour discuter des aspects juridiques de l’affaire : (650) 723-0325 ou dsivas@stanford.edu

 

Voir aussi l’article “Marche autochtone pour protéger Medicine Lake

 

Vidéo de l’audience:

 

HOMMAGE A MARGENE BULLCREEK : LE GAZ INNERVANT DES VOISINS DES GOSHUTES

Margene Bullcreek, qui nous a quittés récemment, était à la tête de la lutte contre la décharge de déchets nucléaires dans Skull Valley, lutte qui l’a menée à découvrir du gaz innervant à proximité

Par Brenda Norrell
Censored News, 3 mars 2015
Traduction Christine Prat

Le décès de Margene Bullcreek, Shoshone Goshute, nous rappelle la nécessité de préserver les histoires pour les générations futures. Margene Bullcreek a conduit la lutte qui a mis un terme à la décharge de déchets nucléaires en terre Goshute, dans la Skull Valley, en Utah. Alors que le combat était en cours, en 2005, il a conduit à la découverte et la dénonciation de voisins des Goshute possédant du gaz innervant : l’armée américaine.
Lorsqu’elle s’est engagée pour bloquer la profanation et la contamination, les actions de Margene Bullcreek ont inspiré l’article ci-dessous, que j’ai écrit en 2005. En mémoire de Margene, qui est passée dans le Monde de l’Esprit dimanche dernier, je republie cet article pour rappeler la nécessité de partager les histoires, d’enregistrer les paroles pour les générations futures, et comme exemple de l’effet d’entrainement produit par le fait de s’engager dans la lutte pour la vérité.
Quand la Commission de Régulation Nucléaire a approuvé la licence pour un site de stockage sur une terre tribale Goshute dans la Skull Valley, çà a soulevé de nouvelles questions sur l’utilisation par le gouvernement fédéral de la région comme site d’essais pour les armes biologiques et chimiques de l’armée des Etats-Unis, entre autres le gaz innervant et l’anthrax.

Brenda Norrell

 

Article de 2005 :

Margene Bullcreek, membre de la tribu Goshute de Skull Valley faisant partie de ceux qui protestent contre la décharge de déchets nucléaires ou toxiques en terres Indiennes, a dit qu’il était temps que le gouvernement arrête de déverser ses déchets nucléaires sur les Indiens et de les traiter comme s’ils étaient jetables.
« Rien n’est ajouté à notre prospérité si du poison est déversé. Les déchets radioactifs détérioreraient notre roue médecine dans les quatre domaines : physique, mental, émotionnel et spirituel » dit M. Bullcreek, fondatrice du groupe communautaire Ohngo Gaudadeh Devia Awareness.

Le groupe Goshute, avec l’état d’Utah, s’oppose au projet actuel du Consortium Private Fuel Storage [Stockage Privé de Carburant – NdT] de stocker plus de la moitié des déchets nucléaires à haute teneur du pays sur environs 7 hectares de terre tribale.
Les Goshutes, dont la langue d’origine est Shoshone, protestent contre la décharge nucléaire projetée, rebaptisée « la Yucca Mountain de l’Utah », en référence à la décharge nucléaire du sud du Nevada. Pendant ce temps, les Shoshone de l’ouest dans le Nevada continuent à s’opposer à la décharge de déchets nucléaires sur des terres ancestrales.
« Les Autochtones de ce pays ont toujours été victimes de la sécurité nationale », dit M. Bullcreek, critiquant l’approbation par le Bureau des Affaires Indiennes de la décharge de déchets nucléaires en pays Goshute.
Déjà, les Goshutes sont des voisins involontaires du site de tests à l’air libre d’armes biologiques et chimiques de l’Armée des Etats-Unis de Dugway, dans l’ouest de l’Utah.
L’Agence Fédérale de Gestion des Crises [Federal Emergency Management Agency] reconnaît les risques que ces armes posent aux voisins de Dugway, les Goshute de la Skull Valley.
Sur son site Web, l’Agence cite le ‘Guide en Pays Indien’ de la chercheuse Apache Jicarilla Veronica Tiller :
« Au sud de la réserve il y a le site de tests de Dugway, où des armes chimiques et biologiques sont développées et testées par le gouvernement. En 1968, des agents chimiques ont fui de Dugway, tuant environs 6000 moutons et autres animaux de la réserve ; le gouvernement a enterré au moins 1600 moutons contaminés dans la réserve.
« A l’est de Skull Valley, dans la région de Rush Valley, le gouvernement a un site de stockage de gaz innervant. Au nord de la réserve, il y a une grande usine de production de magnésium qui a été identifiée par l’Agence de Protection de l’Environnement comme la plus polluante du genre aux Etats-Unis. »
En ce qui concerne le projet d’entrepôt de déchets nucléaires, l’Agence Fédérale de Gestion des Crises déclare que des inondations éclair et des tremblements de terre le long de la ligne de fracture de Wasatch constituent des risques supplémentaires.
Les opérations du site de test de Dugway ont été classées secret-défense pendant presque tout le 20ème siècle. En mars 1968, suite à une expérience avec l’agent innervant VX, 6000 moutons sont morts dans Skull Valley et Rush Valley.
« L’agent VX a été trouvé dans des échantillons de neige et d’herbe fournis approximativement trois semaines après l’incident des moutons » peut-on lire dans un rapport de 1970 rédigé par des chercheurs de l’Arsenal de l’Armée d’Edgewood, dans le Maryland, qui a été révélé par le Salt Lake Tribune en 1998.
Le secret-défense sur le document a été levé en 1978, mais ce n’est que 30 ans après la mort des moutons qu’il a été rendu public. Pourtant, le commandant de Dugway a dit que l’Armée n’acceptait pas la responsabilité pour la mort des moutons et n’admettait aucune négligence.
Le VX, qui a été trouvé dans les cadavres de moutons, est un gaz innervant tellement puissant qu’une seule goutte sur la peau peut entrainer la mort en à peu près 15 minutes. Çà perturbe le système nerveux et entraine l’arrêt de la respiration. L’agent GB, une autre forme commune de gaz innervant plus connue comme ‘sarin’, s’évapore rapidement dans l’air en un gaz mortel.
La couverture internationale de l’incident a contribué à la décision du Président Nixon d’interdire tous les tests à l’air libre d’armes chimiques en 1969.
Cependant, les dirigeants tribaux Goshute se sont souvent demandé si la mort de plusieurs anciens de la tribu, décédés peu de temps après les moutons, n’était pas due à l’accident du gaz innervant.
A l’époque, en 1968, Dugway procédait à des tests aériens. Lors d’une des expériences, du VX a été répandu d’un avion vers une cible au sol à environs 43 km de Skull Valley. Au moment de l’accident, quand le gaz innervant s’est échappé de la zone ciblée, tout animal ou humain qui aurait consommé de l’herbe ou de la neige aurait été contaminé.
A part la mort des moutons en 1968, il y a eu au moins 1174 tests de produits chimiques à Dugway, dispersant des centaines de milliers de kilo de gaz innervant à tous vents, selon des documents révélés par le Deseret News en Utah. Il y a eu 328 tests à l’air libre d’armes biologiques ; 74 tests de « bombes sales » à radiations et l’équivalent de 8 fusions intentionnelles de petits réacteurs nucléaires.
A côté des tests biologiques et chimiques à Dugway, des essais d’armes atomiques à ciel ouvert au Site d’Essais du Nevada, dans les années 1950 et 1960*, ont causé des retombées radioactives qui se sont propagées jusqu’en Utah.
Actuellement, Dugway est sur le marché de l’anthrax en grandes quantités, selon des demandes de contrats découverts par le Sunshine Project, une organisation américano-allemande qui s’oppose à l’utilisation d’armes biologiques et chimiques.
Le magazine New Scientist a écrit que cette démarche controversée va vraisemblablement soulever des questions quant au respect par les Etats-Unis des traités établis pour limiter la prolifération d’armes biologiques, et l’article souligne que, bien que le pays ait renoncé aux armes biologiques en 1969, Dugway produisait encore des quantités mortelles d’anthrax en 1998.
Le but de la demande de contrat de Dugway est que les entreprises fassent des offres pour la production de grandes quantités de souche non-virulente d’anthrax et d’équipement pour produire des volumes importants d’autres agents biologiques. A part les contrats pour l’anthrax, d’autres contrats concernent l’équipement pour produire un agent biologique non spécifié et des carcasses de moutons pour tester l’efficacité d’un incinérateur pour le bétail infecté.

brendanorrell@gmail.com

 

* Les tests suivants étaient souterrains, mais causaient tout de même d’énormes colonnes de poussière radioactive dans l’air. Ils ont continué jusqu’en 1992. Il y a eu environs 800 tests sur le site du sud du Nevada (à seulement 105 km de Las Vegas et à proximité de terres ancestrales des Shoshone) – Christine Prat

Photo ci-contre: du site “The Blog Below”, 14 juillet 2008

 

 

 

 

 

IndianResUtahNevadaNukesSTous les noms indiqués sur la carte indiquent des réserves ou petites communautés Autochtones, en mauve les zones où des armes nucléaires, chimiques ou biologiques ont été testées et entreposées

 

 

PREMIERE DE ‘CRYING EARTH RISE UP’ AU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE SEDONA

Article et photos Natalie Hand
Lakota Media Project/Owe Aku
Publié sur Censored News
2 mars 2015
Traduction Christine Prat

SEDONA, Arizona – Le documentaire, chargé d’émotions, « Crying Earth Rise Up” a été présenté devant une salle comble cette semaine, au Festival International du Film de Sedona.
La réalisatrice Suree Towfighnia et la monteuse Sharon Karp étaient présentes à la projection. « C’est la quatrième projection du film. Nous l’avons terminé il y a tout juste une semaine. Alors, je me sens soulagée et j’ai l’impression d’un accomplissement » dit S. Towfighnia.
Le film porte principalement sur deux femmes Oglala Lakota de la Réserve Indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. Elisha Yellow Thunder est une jeune mère dont la fille, Laila, est née avec des anomalies internes. Le seul rein de Laila qui fonctionnait lâche à 8 ans. La recherche d’Elisha pour déterminer la cause des anomalies congénitales de sa fille la mène jusqu’à l’eau de sa terre natale. Diplômée en géologie, elle est dirigée par le Dr. Hannan La Garry, professeur de géologie et auteure d’une étude de 5 ans de l’hydrologie de la nappe aquifère Oglala. E. Yellow Thunder présente H. La Garry comme le mentor qui lui enseigne comment étudier l’eau et les résidus d’uranium dans sa terre natale comme cause possible du taux élevé de malformations congénitales ou de bébés mort-nés à Pine Ridge. « L’histoire de ma petite fille implique trop de choses pour ne pas être dite » a déclaré E. Yellow Thunder.

La réalisatrice Suree Towfighnia,  sa fille,
Debra White Plume,la monteuse
Sharon Karp, et Elisha Yellow Thunder

C’est l’eau qui a rapproché Elisha de Debra White Plume, une activiste de première ligne qui défie le géant minier canadien Cameo, qui exploite la mine d’uranium de Crow Butte, près de Crawford, dans le Nebraska, non loin de la réserve de Pine Ridge. Debra White Plume a déposé une intervention s’opposant au renouvellement pour 10 ans de la licence de Cameo et à sa demande d’expansion de ses opérations d’extraction en décembre 2007. Elle est la seule personne impliquée dans cette affaire contre Cameo. Dans le film, Debra White Plume attribue à la lixiviation in-situ de l’extraction à Crown Butte la contamination de la nappe aquifère sous sa terre. Le Dr. La Garry est témoin expert pour la défense de Debra White Plume.
« Le sujet de cette œuvre est de protéger l’eau précieuse, pour nous tous, pour Notre Mère la Terre et pour les générations à venir. Ce film nous aidera à dire la vérité au monde, partout où on manque d’eau, où il y a des sécheresses ou des inondations, ou où l’eau est tellement polluée qu’elle ne peut être consommée par des êtres humains. Nous exprimons notre vérité sur la base de notre amour pour nos générations futures » dit Debra White Plume devant un public debout pour l’ovationner.
C’est la deuxième production de S. Towfighnia qui met en scène l’activiste Oglala Debra White Plume. Sa première collaboration avec Debra White Plume était le film « Standing Silent Nation ».

 

 

Le film doit être projeté à Portland, Oregon ; Santa Fe, Nouveau Mexique ; en Californie, au Nebraska, dans la réserve Navajo et en d’autres endroits.

Pour plus d’informations ou pour organiser une projection, voir la page Facebook de « Crying Earth Rise Up »

 

Janine Yazzie, Diné, Six World Solutions initiative,
Debra et Louise Benally, Diné, anti-extraction minière.

Debra avec Klee Benally, chanteur et réalisateur.

 

LakotaMediaProjectInfoLakota Media Project est animé par des jeunes gens utilisant les multimédias pour présenter l’histoire des Lakota Oyate de notre propre point de vue. Ils font intégralement partie du travail de Owe Aku et sont un apport précieux pour enregistrer, documenter et partager la parole de nos jeunes, nos dirigeants et nos anciens. Avec le lien ci-dessous, vous pouvez vous abonner à leur page You Tube pour vous tenir au courant de ce travail critique de nos jeunes, qui contribue à nos efforts.
https://www.youtube.com/user/LakotaMediaProject1

 


Les San francisco Peaks

 

« Nous avons très peu d’options quand il s’agit de protéger des terres sacrées. Nous sommes forcés d’aller devant les cours internationales, parce que nous ne pouvons pas obtenir réparation aux soi-disant Etats-Unis, où nous n’avons absolument aucune garantie pour la protection de notre liberté religieuse. Pouvons-nous vraiment attendre une quelconque justice de ces institutions coloniales qui continuent de profiter de la destruction de Notre Mère la Terre ? La lutte menée depuis des décennies pour Protéger les Pics [San Francisco] est directement reliée aux bataille pour Sauver la Confluence, Sauver OAK FLAT Campground, stopper les expulsions forcées et Peabody Energy à Big Mountain, arrêter l’extraction d’uranium au Mont Taylor et à Red Butte, la Montagne du Sud [défendue par] le Collectif des Jeunes Akimel O’odham, mettre fin à la profanation du Mont Graham, Protéger Medicine Lake de la profanation par l’énergie géothermique « verte », protéger Mauna Kea, défendre Bear Butte et les milliers d’autres sites sacrés menacés. Joignons nos luttes et transformons nos communautés en forces socioculturelles qui assureront une survie et une vitalité culturelle pour les générations à venir. »

Klee Benally, 2 mars 2015, sur Facebook
Traduction Christine Prat

 

LA NATION NAVAJO PRESENTE UNE PETITION A LA COMMISSION INTERAMERICAINE DES DROITS DE L’HOMME CONTRE LE GOUVERNEMENT FEDERAL DES ETATS-UNIS

Par la rédaction de Native News Online
2 mars 2015
Traduction Christine Prat

ST. MICHAELS, Navajo Nation – N’ayant aucun moyen légal, dans la loi des Etats-Unis, de protéger Dook’o’oosliid, aussi connus comme les San Francisco Peaks, au nord de Flagstaff, Arizona, la Nation Navajo a présenté une pétition à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme contre le gouvernement des Etats-Unis pour violation des droits de l’homme du peuple Navajo. La Commission est l’organe principal de l’Organisation des Etats Américains (OAS) dont la mission est de promouvoir et protéger les droits de l’homme sur les continents américains. Les Etats-Unis sont membre de l’OAS depuis 1948, et ont donné leur accord pour se plier à la Déclaration Américaine des Droits et Devoirs de l’Homme, un instrument des droits de l’homme fondamental de l’OAS.

La pétition concerne les violations des droits du peuple Navajo à la religion, la culture et la protection judiciaire contre l’utilisation d’eaux usées recyclées pour faire de la neige au profit d’une entreprise commerciale de ski sur les San Francisco Peaks, un site sacré pour les Navajo. Anthony Lee, Président de l’Association des Hommes-Médecine, déclare : « Les sites sacrés sont menacés continuellement et aussi profanés et soumis à l’exploitation. » Lee dit aussi que la livraison d’eau d’égout traitée ou « eaux usées recyclées » est « faite pour les propriétaires de la station de ski qui y ont un intérêt direct. »

Les San Francisco Peaks sont sacrés pour les Navajo et 13 autres tribus du sud-ouest. Les hommes et femmes médecine Navajo croient que l’utilisation d’eaux usées recyclées détruit la pureté spirituelle de la végétation qui pousse sur Dook’o’oosliid et des herbes qu’ils collectent pour les cérémonies. Lee décrit aussi les propriétés rituelles de Dook’o’oosliid : « çà fait partie du contenu des sacs-médecine et c’est au cœur de nos inquiétudes. C’est inhérent et omniprésent dans les sacs-médecine. »

La Nation Navajo a appris que la Ville de Flagstaff avait mis fin à l’accord de cinq ans pour la fourniture d’eaux usées à [la station de ski] Snowbowl et l’avait remplacé par un nouvel accord de 20 ans, d’après des articles parus dans la presse. La Ville de Flagstaff n’a pas signalé le nouvel accord à la Nation Navajo, elle n’a pas non plus donné de possibilité de consultation ou de commentaire publique.

Henry Barber, Président, de l’Association des Hommes-Médecine Diné, déclare : «Nous voulons que les Etats-Unis respectent nos croyances spirituelles et les entités commerciales devraient aussi avoir du respect pour nous (les Navajo), pour pouvoir maintenir nos croyances spirituelles. »

Barber a de fortes inquiétudes sur les effets des lois des Etats-Unis sur les sites sacrés et la religion des Autochtones et il note : « En ce qui concerne les lois fédérales, nous voulons qu’elles respectent nos croyances spirituelles de notre point de vue et nous voulons avoir la liberté de pratiquer et maintenir nos croyances. » Barber a ajouté que les droits de l’homme du peuple Navajo n’étaient ni protégés ni respectés par « le gouvernement fédéral, et qu’ils sont fortement niés par la commercialisation et les pratiques politiques. » C’est pourquoi, dit-il, l’Association des Hommes-Médecine Diné croit que la pétition à la Commission Interaméricaine est appropriée et absolument nécessaire.

La pétition à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme donne à la Nation Navajo et à son peuple une voix dans la sphère internationale pour exprimer leurs graves inquiétudes quant au manque d’intérêt du gouvernement fédéral lorsqu’il s’agit d’entendre la Nation Navajo au sujet des sites sacrés. « Nous avons l’obligation de prendre soin de ce qui nous a été donné par Diyin Diné » dit Steven Benally, Président de Azee Bee Nahagha de la Nation Diné. Benally dit encore qu’ « il y a un dicton que nos grand-pères et grand-mères nous transmettent, qui dit que nous ‘ne devrions pas perdre l’espoir’ et qu’il y a toujours une occasion de faire quelque chose pour nous-mêmes et que nous avons cette chance. » Benally souligna que les Navajo sont résilients et ont l’espoir que le résultat de la pétition permettra d’obtenir réparation des Etats-Unis en ce qui concerne les violations des droits de l’homme.

La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo a aussi engagé des contacts avec les instances des Nations Unies contrôlant les traités et avec le Conseil des Droits de l’Homme des Nation Unies dans l’espoir de renforcer la protection des droits de l’homme des Navajo aux Etats-Unis.

« Les Etats-Unis doivent assumer la responsabilité de s’engager à protéger les droits de l’homme des Navajo conformément à ses obligations selon la Charte de l’Organisation des Etats Américains » dit Leonard Gorman, Directeur Exécutif de la Commission des droits de l’homme de la Nation Navajo.

 

Voir aussi:

Histoire de la station de ski sur les San Francisco Peaks

Discours de Klee Benally sur les sites sacrés, avec quelques précisions sur les problèmes cités

 

 

MARCHE AUTOCHTONE POUR PROTEGER MEDICINE LAKE, AUDITIONS DEVANT LA COUR FEDERALE LE 12 MARS 2015

Rassemblement de Nations Autochtones pour protéger

MEDICINE LAKE DE LA PROFANATION GEOTHERMIQUE
AUDITIONS A LA COUR D’APPEL FEDERALE LE 12 MARS A SAN FRANCISCO, CALIFORNIE

RASSEMBLEMENT CEREMONIEL AU LEVE DU SOLEIL, MARCHE, RALLY ET CONFERENCE DE PRESSE SUR LES MARCHES DU TRIBUNAL IMMEDIATEMENT APRES LES AUDITIONS

Par Protect Medicine Lake
Censored News
2 mars 2015
Traduction Christine Prat

 

SAN FRANCISCO, Californie – Mardi 12 mars 2015, une cour d’appel fédérale entendra les arguments au cours d’une bataille légale pour protéger les hauteurs sacrées de Medicine Lake de menaces de profanation géothermique. Les hauteurs de Medicine Lake sont sacrées pour les nations de Pit River, Wintu, Karuk, Shasta et Modoc.

Depuis des temps immémoriaux, des Autochtones ont effectué des pèlerinages sur les Hauteurs pour des guérisons, des cérémonies religieuses et des rassemblements tribaux. Cependant, depuis plus de 25 ans, la Corporation Calpine Energy, le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) et le Service des Forêts des Etats-Unis ont tenté de profaner et de détruire ce site précieux d’une profonde signification religieuse avec cinq projets de centrales thermiques. L’affaire porte sur 26 contrats de location à des fins géothermiques, à l’origine établis par le BLM dans les années 1980 avec seulement une étude environnementale sommaire et sans consultation avec les tribus.

Le 30 juillet 2013, un tribunal de première instance a jugé contre les écologistes et les Autochtones dans leur affaire contre le renouvellement des contrats géothermiques affectant les Hauteurs de Medicine Lake. La Clinique de Droit Environnemental de Stanford, qui représente les Tribus et les groupes écologistes dans l’affaire, a fait appel de cette décision néfaste devant la Court du 9ème Circuit. La décision précédente de la Cour du 9ème Circuit a résulté dans la révocation du renouvellement du contrat pour le premier de deux projets de 49 mégawatts.

S’il était approuvé, le développement géothermique à l’échelle industrielle profanerait les Hauteurs de Medicine Lake, menacerait la nappe aquifère qui se trouve au-dessous et résulterait dans la projection de toxines dans l’atmosphère et les eaux. Çà aurait un effet dévastateur sur des pratiques et conceptions religieuses profondes, des valeurs culturelles traditionnelles, des ressources environnementales intactes et des possibilités de loisirs rares.

Le Président du Conseil Consultatif sur la Préservation Historique (ACHP) a expliqué que « de nombreuses preuves mettent en évidence la valeur historique et présente de la région de Medicine Lake et l’immense cratère volcanique sur lequel elle se trouve, pour préserver l’intégrité culturelle traditionnelle de [la tribu de Pit River et d’autres] Autochtones ».

[… Agenda pour la journée du 12 mars]

Les Hauteurs de Medicine Lake, également connues des Gens de Pit River, les principaux plaignants, sous le nom sacré de « Saht Tit Lah » (Lac du Couteau d’Obsidienne) ont une signification particulière. Jusqu’à aujourd’hui, les Autochtones viennent de près comme de loin régulièrement pour utiliser ce site sacré pour des guérisons, des cérémonies religieuses et des rassemblements tribaux.

Les Hauteurs de Medicine Lake font toujours face à un développement géothermique destructeur par Calpine Energy Corporation. Cinq nouveaux projets de centrales menacent d’empoisonner les eaux sacrées de Medicine Lake.

www.protectmedicinelake.org, 2 mars 2015

530-335-5421 ext. 1205
protectmedicinelake@gmail.com
www.protectmedicinelake.org

Keystone-pipeline-routeMardi 24 février 2015, le Président Barak Obama a utilisé son veto contre la proposition de loi des Républicains d’autoriser un nouveau tronçon de l’oléoduc Keystone XL.
D’après une dépêche de Reuters du 24 février « Le Président Obama a, mardi, comme promis, promptement opposé son veto à un projet de loi Républicain approuvant l’oléoduc Keystone XL, laissant par là le projet longtemps débattu dans les limbes pour une période indéterminée.
Le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, après réception du veto d’Obama, a immédiatement riposté en annonçant que la chambre dominée par les Républicains essaierait de le contrer le 3 mars.
C’est peu vraisemblable. En dépit de leur majorité, il manque quatre voix aux Républicains pour pouvoir renverser le veto d’Obama. » [Il faudrait pour cela une majorité des deux tiers – NdT]
D’après USA Today du 25 février, Obama a déclaré « […] je prends aussi au sérieux ma responsabilité vis-à-vis du peuple américain. Et parce que cet acte du Congrès est en conflit avec des procédures établies de l’exécutif et passe au-dessus de la prise en compte de problèmes qui pourraient peser sur notre intérêt national – entre autres notre sécurité et notre environnement – il mérite mon veto. »
La nouvelle a été ressentie comme une victoire par les communautés Autochtones directement concernées. Les (Sioux) Lakota de Rosebud, Dakota du Sud, ont publié un communiqué, traduit ci-dessous.

Christine Prat

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LES LAKOTA DE ROSEBUD CELEBRENT LE VETO CONTRE L’OLEODUC KEYSTONE XLOyate Wahacanka Woecun

Protégez le Peuple [Shield the People]

Pour publication immédiate : 24 février 2015

Salutations des Nations Lakota, Nakota et Dakota. La Tribu Sioux de Rosebud, Oyate Wahacanka Woecun, Protéger le Peuple, voudrait remercier le Président Barak Obama pour son veto contre l’oléoduc Keystone, 270-152. Nous le voyons comme une reconnaissance positive de notre longue relation de gouvernement à gouvernement, liée par nos traités, qui sont la loi suprême du pays.

[Nous sommes préoccupés par] les impacts négatifs du Keystone XL sur nos sites culturels, historiques et funéraires, et les nombreux problèmes majeurs qu’il crée pour l’environnement, les dangers pour la santé publique et les questions de sécurité. Le projet est situé à l’intérieur de nos territoires, et nous serons affectés directement, et, ce qui est extrêmement important, c’est une menace pour les droits non-négociables de nos femmes et nos enfants.

Cependant, la seule chose qui peut assurer la sécurité et le bien-être des générations à venir est le rejet total de l’oléoduc Keystone XL. La Déclaration d’Impact Environnemental inadéquate du Ministère pour ce projet doit être réévaluée et la consultation avec les tribus doit être au premier plan, pour servir d’exemple de ce que sont de véritables relations de gouvernement à gouvernement.

Nous serons vigilants et résilients dans notre opposition à toute continuation de ce projet et/ou de tout autre projet dans nos territoires. Nos efforts au niveau de l’état [du Dakota du Sud – NdT], auprès de la Commission des Services Energétiques Publiques du Dakota du Sud et d’autres canaux légaux, continueront. Nous affirmons nos droits en tant que gardiens et serviteurs d’origine du territoire, des ressources et de notre peuple.

Dans la solidarité, Protégeant le Peuple
Un cœur ~ un esprit ~ une prière, Mni Wiconi

Paula Antoine,
Coordinatrice

Sicangu Oyate Land Office
2807 Wasta Drive
PO Box 658
Rosebud, SD 57570
Phone: 605.747.4225
Fax: 605.747.4227
Email: wopila@gwtc.net
Alternate email (1): paula.antoine@rst-nsn.gov

“Sicangu Oyate Tamakoce Okawanyakapi ”
Gardiens du Territoire de Peuple de Rosebud

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Publié sur Censored News
Le 24 février 2015

 

NihigaalBeeIinaMntTaylor4-2-2015

LES MARCHEURS NAVAJO SONT ARRIVES AU MONT TAYLOR, BUT DE LEUR VOYAGE

Par Lyla June Johnston
Communiqué de presse
Publié sur Facebook
Et sur Censored News
10 février 2015
Traduction Christine Prat

 

Le 1er février 2015, les marcheurs de Nihígaal Bee Iina (prononcer ni-hi-gahl beh ii-nah, ce qui signifie « Notre Voyage pour l’Existence » ) ont achevé leur quête, un voyage à pied de 360 km, entreprise au nom de leurs enfants, leur terre et leurs ancêtres. La marche était une commémoration du 150ème anniversaire de la Longue Marche [de 1864] au cours de laquelle 9500 Diné (Navajo) ont été forcés de marcher, à la pointe du fusil, sur des centaines de kilomètres, jusqu’à Bosque Redondo – un camp de concentration où ils sont restés quatre ans. Seulement 7304 d’entre eux ont survécu à l’internement et sont retournés en Diné Tah, la terre d’origine des Navajo. En plus de rendre honneur à la résilience de leurs ancêtres, les marcheurs voulaient aussi faire prendre conscience des problèmes causés par l’extraction de pétrole et de gaz en Diné Tah. Finalement, le groupe a marché sur tout le trajet de Dził Naa’oodiłii (le Mont Huerfano) jusqu’à Tsoodził (le Mont Taylor) en 26 jours, au total 360 km.

NihigaalBeeIina5-2-2015« C’était merveilleux de grimper cette montagne, portant ces prières, de sentir le calme de Tsoodził, et justement ce jour-là, c’était vraiment calme, ensoleillé, étincelant » dit Kooper Curley, un des environs 70 marcheurs qui ont participé à tout le voyage.

« Mon moment préféré de ce voyage, c’est quand j’ai vu cette image de Tsoodził. Çà m’a vraiment fait venir les larmes aux yeux et j’ai pensé « ils ont réussi, ils ont réussi », dit Libby Williams, une Ancienne Diné qui a aidé les marcheurs pendant leur voyage.

« Ils n’arrêtaient pas de chanter ce chant, ‘Shee naashaa’, » dit Enoch Endwarrior d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique. « J’ai toujours entendu ce chant, mais je n’avais jamais su ce qu’il voulait dire. J’ai appris que c’était le chant que ceux qui avaient survécu à Hwééldi [‘Le Lieu de Souffrance’, c’est-à-dire Bosque Redondo] ont chanté quand ils ont éclaté de joie, soulagés de quitter cet endroit et de retourner au milieu des quatre montagnes sacrées. De voir le sommet m’a rappelé mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère. Elle était une toute petite fille lors de la rafle, puis à Hwééldi. C’était une famille de cinq et seules deux ont survécu – ma grand-mère et sa sœur. Je ne connaîtrai jamais le véritable degré de leur souffrance, mais çà a été un sentiment de joie bouleversant juste de voir le sommet de Tsoodził. Juste de savoir qu’elle en était sortie, qu’elle avait survécu, qu’elle avait tout enduré, juste pour que je puisse voir cela. »

 

D’après les marcheurs, leur voyage jusqu’à Tsoodził a été plein d’expériences incitant à l’humilité. En cours de route, à Lybrook au Nouveau-Mexique, ils ont parlé avec des enfants dont les écoles avaient dû être fermées à cause de la contamination de l’eau par les puits de pétrole des alentours. Ailleurs, ils ont marché pendant des kilomètres le long d’une file de voitures bloquées par l’explosion d’un réservoir de gaz. Un habitant rencontré leur a dit qu’un meurtre avait eu lieu dans sa famille, il était outré par les sommes d’argent offertes par l’industrie pétrolière. Une jeune femme leur a dit qu’elle ne pouvait plus courir seule le soir à cause des innombrables travailleurs du pétrole et du gaz qui sont partout dans la région.

Cheyenne Antonio, une jeune femme de Torreon, au Nouveau-Mexique – au cœur de l’industrie de fracturation hydraulique en pays Diné – s’est jointe aux marcheurs après qu’ils aient rendu visite à sa communauté. « C’était bon que des gens soient enfin venus pour parler réellement de la montée de la violence. On n’en parle presque jamais et il faut qu’on en parle. Il y a beaucoup de violence chez les enfants, chez nos femmes. Une fois que l’argent du pétrole arrive, vous avez une tout autre personne en face de vous. L’argent les contrôle. Et c’est nouveau dans ma vie, de devoir faire face à l’avidité. »

« Il s’agit de s’occuper des problèmes causés par la fracturation hydraulique, l’extraction de charbon et de gaz dans la région de Four Corners, que la NASA peut voir de l’espace » dit Leslynn Begay de Flagstaff, en Arizona. « Quand les gens voient les marcheurs, çà suscite leur intérêt, ils posent des questions et prennent conscience. »

NihigaalBeeIina10-2-2015La vue d’une grande troupe de marcheurs le long de la route a servi de base à de nombreuses discussions et conversations avec les habitants, disent les marcheurs. « Il y avait toujours quelqu’un qui venait demander ‘Pourquoi marchez-vous ?’Même un employé de Peabody est venu dire « je travail à la mine de charbon, mais ce n’est qu’un boulot et je vous soutiens.’ Des choses comme çà remettent tout en perspective. Ces travailleurs, ce ne sont pas seulement des gens, ils font partie de la famille » dit Curley.

Malgré les difficultés continuelles qu’ils rencontraient dans le corridor du pétrole et du gaz de Diné Tah, les marcheurs dirent que chaque jour se terminait sur une note d’espoir.

D’après Kim Smith de St. Michaels, Arizona, « les épreuves rencontrées ont été ce qu’il y a de plus mémorable dans ce voyage. Voir en réalité à quel point les nôtres sont pauvres et écrasés. Mais le plus beau, c’est quand nous leur avons parlé de notre marche de prières, quand nous leur avons dit que nous n’acceptons pas que les seuls emplois pour nous sont dans les champs pétrolifères et les mines de charbon. Çà les a stimulés. C’est ce que font les dirigeants. Et c’est un groupe de gens qui l’a fait. Ce n’était pas une personne, un sauveur venu leur donner cet espoir. C’était un groupe de jeunes. »

Une autre jeune organisatrice, Amber Hood, dit : « L’autre jour un Ancien m’a dit qu’avec ces marches nous insufflons à nouveau la vie dans le Hozhó [l’équilibre intérieur et extérieur] et je pense que c’est absolument correct. Je me suis rendu compte au tiers de la marche que ceci est plus grand que la fracturation, plus grand que le secteur de l’énergie, plus grand que l’extraction de ressources et qu’un gouvernement tribal corrompu. C’est vraiment un voyage de retour vers notre être d’origine, où à chaque marche, et j’espère chaque année où nous le ferons, nous parlons plus couramment notre langue, nous apprenons plus d’histoires sur notre pays et nos ancêtres. Au cours de la prochaine marche, je veux m’occuper de ramener notre herbologie traditionnelle aux marcheurs. »

Au cours de toutes les discussions avec les marcheurs, çà a été un thème récurant : la solution aux malheurs des Diné n’est pas nécessairement de se battre contre ce qu’ils ne veulent pas, mais d’incarner ce qu’ils veulent et retourner au mode de vie traditionnel.

NihigaalHorses5-2-2015« Quand nous étions à Tsoodził aujourd’hui, j’ai senti monter une vague de positivité » dit Dana Eldridge, une des principales organisatrices de la marche. « Nous avons vu beaucoup de mal, de choses horribles pendant notre voyage. Des choses qui font mal physiquement, émotionnellement et mentalement. Mais ce voyage m’a montré que Nihima Nahasdzáán [Notre Mère la Terre] a vraiment le pouvoir de guérir. Etre dehors, marcher dehors, çà vous soulève vraiment. En grimpant la montagne aujourd’hui, c’est tout ce que je sentais. Je ne pensais pas à la négativité. Je ne pensais pas combien toute cette destruction est affreuse. Je pensais seulement que tout est beau et combien je suis reconnaissante et heureuse d’avoir pu faire cette expérience. »

« Je pense que dans notre état d’origine nous étions un peuple d’espoir » dit Hood. « C’est en train de revenir. Il y a un an, bien que nous travaillions très dur pour comprendre ce qui se passe et travaillions avec la communauté, çà semblait sans espoir. J’ai ressenti une certaine forme de paralysie émotionnelle. Et cette marche me donne de l’espoir, maintenant. Je crois vraiment que les choses vont aller mieux. Je crois vraiment que nous reconstruisons nos vies, notre état d’origine. A chaque marche, je vois la beauté s’étendre de plus en plus, si on veut. »

D’après les organisateurs, cette marche était la première de quatre voyages principaux vers chacune des quatre montagnes sacrées des Diné (Tsoodził, Doo’ko’o’słííd, Dibe Nitsáá et Tsisnajini [Mont Taylor au Nouveau-Mexique, San Francisco Peaks en Arizona, Mont Hesperus dans le Colorado, Pic Blanca dans le Colorado]). Par cette première marche, les organisateurs disent avoir acquis beaucoup d’expérience utile pour les voyages à venir.

« Je suis très enthousiaste pour [la prochaine marche], sachant que nous en sommes capables, que ce ne sera pas un terrible échec » dit Eldridge. « Je crois vraiment que tout ce que nous devons faire après cela, c’est d’être avec la terre. Ce n’est que le début d’un réveil général. »

Comme le voyage avait commencé en mettant l’accent sur le rôle dirigeant des femmes et la guérison par les femmes, les personnes interviewées ont conclu leur mouvement par ce message :

« Je suis honorée et fière de marcher côte à côte avec ces vraies naataanii [leaders], nos femmes, des femmes Diné sans ego. C’est une marche de guérison pour notre terre, notre peuple, nos femmes, nos relations, notre mère, avec la confiance dans le fait de rétablir le hozhó [équilibre, harmonie]. C’est si ancien que c’est nouveau. C’est le remède dont on a besoin et seules les femmes peuvent l’apporter. Voir comment nos communautés vivent incite à l’humilité ; la fracturation hydraulique, les fuites d’eau toxique, la pollution, les explosions de réservoirs en face d’une école primaire. Il est temps. Nos Anciens en ont besoin. Notre Mère la Terre en a besoin. La nation aux cinq doigts en a besoin. Çà ne concerne pas seulement les Navajo, çà concerne tout le monde, tout ce qui vit, on a besoin de tout le monde. Quand les femmes se soutiennent, des choses incroyables se produisent » dit Kim Smith.

Amber Hood, une des principales militantes contre les épidémies de viols en Pays Indien dit : « Nous disons non à cette violence qui ne se produit pas par hasard. Notre pays subit la violence et cette violence se voit sur nos corps. Que ce soit les violences sexuelles dues à l’expansion des camps masculins, la contamination du lait maternel par les poisons, les fausses couches, les enfants nés avec des retards de développement, ce sont des façons diverses dont la violence imposée à notre terre touche directement le corps des femmes. Nous devons déchirer le voile qui nous fait croire que c’est normal, que c’est bien comme çà. Il est dit que pour chaque femme agressée, nous prions quatre fois pour le retour chez nous et sommes restaurées dans notre être et guéries. Que le plus de femmes possible marchent avec nous et reçoivent la guérison pour tous les traumatismes qu’elles portent, qu’elles soient restaurées dans leur être simultanément avec la guérison de notre terre, parce que quand nous guérissons, notre mère guérit et quand elle guérit, nous guérissons. »

Eldridge conclut son interview par de la gratitude : « Tsoodził est la montagne que les gens de notre peuple ont vue quand ils sont rentrés chez eux du camp de concentration. Quand je l’ai vue, je pensais combien j’étais exaltée et combien je me sentais positive et pleine d’espoir. Et c’est ce qu’on ressent en rentrant chez soi. »

Le prochain voyage doit commencer le 21 mars, jour de l’équinoxe de printemps. Pour plus d’informations, contacter nihigaalbeeiina@gmail.com

Photo Carina Dominguez/Cronkite News, article, en anglais, sur le site Tucson Sentinel

 

Par Christine Prat
10 février 2015

Le 5 février dernier, des dizaines de membres de la Tribu Apache San Carlos, d’Arizona, et de supporters se sont rassemblés près du bâtiment de l’administration tribale pour entreprendre une marche d’environs 65 km jusqu’au site de Oak Flat pour protester contre un échange de terres entre le gouvernement fédéral et la firme Resolution Copper. Le terrain ainsi acquis par l’entreprise minière inclut le site le plus sacré pour les Apaches San Carlos qui y cueillent des herbes médicinales et alimentaires et y organisent des cérémonies, entre autres les rites de passage à la puberté des jeunes filles. Le site inclut également la falaise appelée ‘Apache Leap’, dont des dizaines d’Apaches ont sauté – et se sont tués – à la fin du 19ème siècle pour échapper à la Cavalerie. La firme Anglo-australienne, branche de Rio Tinto et BHP Billiton, veut y creuser une gigantesque mine de cuivre. Presque toutes les tribus d’Arizona s’opposent à la mine. La zone inclut Oak Flat Campground, un site naturel ‘protégé’ depuis 1955. La résistance au projet dure depuis plusieurs années, une pétition a été signée.

En décembre 2014, le Congrès a adopté la résolution H.R.3979, ou Loi d’Autorisation de Défense Nationale, dont la section 3003 autorise le transfère de terrain fédéral à la firme Resolution Copper pour y ouvrir une mine. Le Président Obama a signé la résolution le 19 décembre, lui donnant force de loi. La loi demande seulement à Resolution Copper de proposer des ‘mesures mutuellement acceptables’ pour remédier aux impacts sur les sites sacrés.

Fin janvier, le dirigeant de la Tribu, Terry Rambler avait déclaré ‘Ce qui était une lutte pour protéger notre site le plus sacré est maintenant devenu une bataille’.carte EarthWorks Action

 

Voir aussi, en français, l’article du 3 janvier dernier

 

DES GROUPES DU NOUVEAU-MEXIQUE EXIGENT QUE LA COMMISSION DE REGULATION DE L’ETAT REJETTE LE PROJET DE LA FIRME PNM

La Commission Publique de Régulation du Nouveau-Mexique conclut les consultations sur le projet de la firme PNM pour la Centrale au charbon coûteuse et dépassée de San Juan

Lundi 2 février 2015
Par Shane Levy, Sierra Club – shane.levy@sierraclub.org
Mike Eisenfeld, San Juan Citizens Alliance – meisenfeld@frontier.net
Joan Brown, New Mexico Interfaith Power and Light (NMIPL) info@nm-ipl.org
Colleen Cooley, Dine’ CARE ccooley22@gmail.com
Julie Ruth, Positive Energy Solar julie@lokacreative.com
Traduction Christine Prat

 

ALBUQUERQUE, Nouveau-Mexique – Une coalition de groupes communautaires du Nouveau-Mexique a appelé aujourd’hui la Commission Publique de Régulation (PRC) à rejeter un projet de la firme PNM visant à étendre l’engagement énergétique à la Centrale Electrique au charbon de San Juan – San Juan Generating Station – menaçant par là la santé et la sécurité financière de familles du Nouveau-Mexique pour des années à venir. La PRC a récemment conclu des consultations sur la proposition de PNM, qui suscite une forte opposition au Nouveau-Mexique, de la part de leaders religieux, de groupes de santé publique, de partisans de l’énergie propre, d’organisations écologistes et beaucoup d’autres.
« Çà suffit, il est temps que PNM commence à investir dans des sources d’énergie plus propres, pour nos enfants et les générations futures » dit Colleen Cooley de Diné C.A.R.E. « Les Diné qui résident entre la centrale de San Juan et celle de Four Corners [photo ci-contre] souffrent des injustices climatiques depuis beaucoup trop longtemps et il faut que çà cesse. Nous ne sommes pas assez riches pour déménager du territoire de nos communautés et nous méritons de l’air pur et de l’eau propre. »
« Nous traversons ce que les Chrétiens appellent un Kairos, un moment de vérité, c’est-à-dire un moment décisif pour passer à l’action, pour se préoccuper de la justice environnementale et économique dans notre communauté, en choisissant une énergie plus propre et renouvelable au lieu d’un futur de charbon polluant » dit Sœur Joan Brown, Directrice Exécutive d’Interfaith Power and Light Nouveau-Mexique (NMIPL). « Les gens de foi sont très préoccupés et entreprennent des actions pour protéger notre air, notre sol et notre eau sacrés de la dangereuse pollution au charbon. De plus en plus de lieus de culte au Nouveau-Mexique investissent dans des solutions d’énergie propre en installant des panneaux solaires et en améliorant l’efficacité énergétique. Nous prions pour que la Commission (PRC) se rende compte de sa responsabilité vis-à-vis du bien commun, de la vie et des générations futures au cours de ses délibérations. »
San Juan, photo Theo Koppen

Au cours des dernières semaines, le soutien pour la continuation du charbon à la centrale de San Juan s’est évaporé quand la compagnie a admis qu’il y avait des risques financiers importants pour le futur de la centrale. Plus tôt en janvier, Farmington, au Nouveau-Mexique, la ville où se trouve la centrale, a abandonné ses projets d’acquérir une part accrue de la centrale à cause d’inquiétudes quant à la fiabilité et aux coûts énormes qui en résulteraient pour la communauté. D’autres intervenants du Nouveau-Mexique se sont également retirés d’un accord qui perpétuerait l’usage de charbon par PNM à la centrale, citant l’incertitude généralisée sur les opérations de San Juan.
« Alors que PNM fait pression pour faire avancer son projet d’accroitre sa part dans la centrale polluante et dispendieuse de San Juan, les municipalités et les services de notre région se retirent pour protéger les communautés des risques croissants de la centrale » dit Nellis Kennedy-Howard de la Campagne du Sierra Club Au-delà du Charbon. « Les intervenants économiques ont retiré leur soutien les uns après les autres au projet de PNM, mais PNM refuse de céder. Les actions de PNM affectent la santé et la sécurité financière de familles dans tout le Nouveau-Mexique en attirant des clients pour la centrale polluante et chère de San Juan tout en combattant des solutions énergétiques abordables et propres. Nous méritons mieux. »
« Avec la preuve évidente que continuer à investir dans la centrale de San Juan est une mauvaise décision pour les affaires, il apparaît que PNM va faire payer les coûts du contrôle de la pollution et des risques environnementaux aux usagers » dit Mike Eisenfeld, Coordinateur pour l’Energie de l’Alliance des Citoyens de San Juan. « Comme si çà ne suffisait pas, PNM envisage de devenir propriétaire de la source de charbon pour la centrale de San Juan : la Mine de San Juan ou une nouvelle mine de charbon. L’histoire ne fait qu’empirer. »
Le futur du charbon à la Centrale de San Juan est devenu de plus en plus incertain au cours des dernières semaines, au fur et à mesure que des augmentations de coûts et des défis surviennent, entre autres l’incertitude sur la provenance du charbon pour la centrale après 2017. Le mois dernier, la firme Tucson Electric Power, en Arizona, a annoncé qu’elle n’achèterait pas la mine de charbon de San Juan qui fournit la Centrale de San Juan. En plus, PNM a annoncé que la facture totale pour son projet d’accroitre la dépendance au charbon polluant et à d’autres fuels chers avait fait un bond de plus d’un milliard de dollars, ces coûts devant vraisemblablement être répercutés sur les usagers locaux. Çà vient seulement quelques semaines après que PNM ait présenté une proposition de nouveau tarif qui, si elle était approuvée, entrainerait une augmentation de près de 10 dollars par mois pour un ménage moyen, à cause des projets de continuer à brûler du charbon dans la centrale pour l’avenir prévisible.
« Le point de basculement est derrière nous. Les gens du Nouveau-Mexique veulent de l’énergie abordable et renouvelable – même PNM le reconnaît dans sa nouvelle campagne de publicité. Au cours des consultations, il a été démontré que l’énergie renouvelable est moins chère, plus sûre et fournit suffisamment d’électricité au Nouveau-Mexique. La Commission doit décider en faveur de la population et conduire le Nouveau-Mexique vers le futur d’énergie propre que les habitants demandent » dit Regina Wheeler, PDG de Positive Energy Solar.
« La Ligue des Femmes Electrices du Nouveau-Mexique s’oppose au projet de PNM pour remplacer l’électricité produite par les Unités 2 et 3 de la centrale de San Juan, en partie parce que c’est trop dépendant de fuel fossiles et pas assez d’énergies renouvelables, et en partie à cause des milliards de litres d’eau utilisés annuellement pour les centrales au charbon et nucléaires » dit Judy Williams de la Ligue des Femmes Electrices de Nouveau-Mexique.