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FABRIQUER DE LA NEIGE EST LEGAL, MAIS LES REGLES DE L’ADEQ (SERVICE DE LA QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT) ET LE CONTRAT AVEC LA VILLE N’AUTORISENT PAS LES EAUX USEES RECYCLEES POUR FAIRE DU SKI

Par True Snow
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Traduction Christine Prat

FLAGSTAFF, Arizona, 26 décembre 2012 – La firme Arizona Snowbowl a commencé à faire de la neige à la station de ski d’altitude sur les Pics San Francisco le 24 décembre 2012 et a eu la surprise de découvrir qu’elle était très jaune. Aujourd’hui, les gens de Snowbowl ont eu une nouvelle surprise lorsque l’organisation True Snow a découvert que skier n’est pas une réutilisation autorisée d’eau d’égout traitée.

Hier, nous, de True Snow, avons annoncé qu’Arizona Snowbowl violait son contrat avec la ville en n’ayant pas placé de panneaux bien visibles. Après avoir bien inspecté la station, nous avons pu découvrir deux panneaux placés à plus de 3 mètres du sol et mesurant environs 20cm sur 20cm. Cependant, ces pancartes n’utilisent pas les termes spécifiés dans le contrat avec la ville. En fait, ils sont violets et ressemblent plus à une proclamation de leurs efforts de conservation qu’à un quelconque avertissement.

En lisant le contrat avec la ville et les lois de l’ADEQ (Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona) sur les eaux usées pour voir si les panneaux d’avertissement étaient nécessaires, nous avons trouvé que toutes sortes de choses faites par Arizona Snowbowl sont tout simplement illégales. Donc nous avons ce jour déposé une plainte auprès de la Ville de Flagstaff et de l’ADEQ demandant que la ville suspende ses livraisons d’eau et finalement révoque le contrat dans sa totalité étant donné qu’il ne peut être remédié à certaines des infractions.

« Bien que la loi de l’état autorise l’eau recyclée classée A+ à contenir des organismes fécaux coliformes et des virus entériques, beaucoup de gens semblent croire que les standards de recyclage A+ signifient que l’eau est assez propre et saine pour être bue. Cette erreur courante sur l’eau recyclée donne aux gens un sentiment infondé de sécurité. Aucun panneau d’avertissement, descriptif ou non, ne peut empêcher l’ingestion de neige d’égout en skiant. Il est de la responsabilité de la ville de faire respecter la loi et d’annuler le contrat » dit Katie Nelson, une bénévole de True Snow.

« Je suis profondément déçu que les autorités locales et celles de l’état d’Arizona n’obligent pas Arizona Snowbowl à respecter la lettre de la loi. C’est totalement irresponsable, de la part de la Ville et de l’ADEQ de ne rien faire et de laisser les gens de Snowbowl faire tout ce qu’ils veulent. La santé de tous les skieurs, snowboarders et employés de la station est entre leurs mains et ils semblent s’en moquer » dit Rudy Preston, fondateur de True Snow. « Quand j’ai décidé d’étudier de plus près le contrat avec la Ville et les lois d’Arizona, j’ai été sidéré de découvrir que skier sur de l’eau d’égout recyclée est illégal. Nous avons déposé une plainte auprès de l’ADEQ immédiatement. »

Il a été constaté que Snowbowl agit en violation de nombreuses lois de l’état et de points du contrat avec la Ville.

« Des avertissements insuffisants ou manquants à des tuyaux ne satisfaisant pas aux normes, il semble qu’Arizona Snowbowl a du pain sur la planche pour assurer la santé et la sécurité de ses clients et employés. L’eau d’égout traitée coule jusqu’aux chalets et aux espaces où on mange et jusqu’aux robinets et aux éviers, comment Snowbowl peut-elle empêcher cela ? » demande Rudy Preston.

« Nous, à True Snow, ne voyons pas comment des administrations responsables ont pu autoriser Snowbowl à réaliser ce projet même si skier sur cette neige avait été légal selon la loi d’Arizona – ce qui n’est pas le cas. Seule la fabrication de neige est autorisée comme réutilisation direct d’eaux usées traitées. »

Texte intégral de la plainte contenant la liste de toutes les infractions :
http://truesnow.org/images/letter-of-complaint-12-26-2012-true-snow.pdf

Texte du contrat avec la Ville :
http://truesnow.org/images/city-contract.pdf

Texte des lois d’Arizona sur l’eau recyclée :
http://truesnow.org/images/18-09.pdf

Photos haute definition, par Katie Nelson, fichier zip:
https://docs.google.com/open?id=0B9AUXPXEUmRJS1NtaWVMdHBPVEU

Contact:
Rudy Preston
info@truesnow.org
tél. : (+1) 480 382 5288

 

2012-12-24-SnowYellow1

Par Indigenous Action Media
24 décembre 2012
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Traduction Christine Prat

Contact : Rudy Preston
Email : info@truesnow.org
Téléphone: (00 1) 480-382-5288
Site: www.TrueSnow.org

 

 

ARIZONA SNOWBOWL COMMENCE A FAIRE DE LA NEIGE ARTIFICIELLE A PARTIR D’EAU D’EGOUT… ET C’EST JAUNE

 

FLAGSTAFF, Arizona (San Francisco Peaks) – Après une décennie de batailles juridiques et d’opposition de la part de groupes écologistes, de citoyens se sentant concernés et de Nations Autochtones, la station de ski Arizona Snowbowl a commencé à faire de la neige artificielle à partir d’eau recyclée des égouts de Flagstaff.

Surprise… Elle est jaune !

« Mes parents m’ont toujours dit de ne pas manger de neige jaune, c’est absolument dégoutant » dit Katie Nelson, qui vit depuis longtemps dans le Nord de l’Arizona. « Les parents diront-ils à leurs enfants qu’ils peuvent jouer dedans ? Avant, je faisais du ski et du snowboard, mais je boycott Snowbowl parce que de toute évidence ils ne se préoccupent pas de ma santé ou de l’environnement », ajoute t’elle.

Snowbowl va être la seule station de ski au monde à faire de la neige avec 100% d’eau d’égout. Ceci pose de graves problèmes à la communauté et aux groupes écologistes, vu les risques potentiels pour la santé et pour le fragile écosystème de la montagne.

« Snowbowl ignore de toute évidence la santé publique en ne respectant même pas l’obligation de mettre des pancartes indiquant que la neige artificielle est faite d’eau d’égout et ne doit pas être consommée. J’ai vérifié tout le secteur où les enfants font du ski et prennent des leçons de ski et je n’ai pas trouvé une seule pancarte d’avertissement » dit Rudy Preston, ancien membre du Réseau Activiste de Flagstaff. « Il n’y en avait pas non plus sur les remonte-pente pour les enfants » ajouta t-il.

Bien que le manager de Snowbowl JR Murray ait déclaré que l’eau d’égouts recyclée serait « plus propre que la neige tombant du ciel », la couleur jaune de leur neige indique clairement que quelque chose ne va pas.

La loi de l’état dit qu’il est illégal pour quiconque de consommer de la neige faite d’eau d’égout. Les manières d’ingérer comprennent les yeux, les oreilles, le nez, la bouche et la peau. De plus, toute « réutilisation directe » ne doit pas avoir le « potentiel d’ingestion ». Bien que la fabrication de neige soit considérée comme légale, la « réutilisation directe » d’eau d’égout recyclée comprend en fait « skier » dessus, et l’ADEQ [l’administration de la qualité de l’environnement d’Arizona] ignore ses propres lois en autorisant Snowbowl à fabriquer cette neige (Arizona Administrative Code : R-18-9-704).

« A part les risques évidents pour la santé, on aurait pu penser que le respect pour nos frères et sœurs Autochtones auraient dû suffire pour empêcher ce projet il y a des années, l’utilisation d’eau d’égout pour faire de la neige étant un affront absolu pour les Nations Autochtones qui vénèrent les Pics comme sacrés et pour ma part j’ai choisi de respecter leurs souhaits et je ne skierai plus à Arizona Snowbowl » dit Rudy Preston.

 

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De nombreuses manifestations et prières collectives ont eu lieu depuis l’ouverture de la station Snowbowl jeudi dernier.

 

 

 

 

 

 

 

Le 14 novembre 2012, la Tribu Hopi a déposé une nouvelle plainte et une demande d’injonction provisoire en raison de la menace que constitue l’eau recyclée pour une plante menacée qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde que sur les deux plus hauts Pics. La Tribu Hopi demande qu’une injonction bloque les activités de fabrication de neige jusqu’à ce que des consultations avec les services ministériels responsables des Poissons et de la Vie Sauvage et de l’Agriculture aient abouti. La Cour n’a pas encore répondu.

Les eaux usées, qui sont recyclées suivant les plus haut standards de la municipalité de Flagstaff, contiennent selon des preuves scientifiques, des perturbateurs endocriniens (voir article : http://azdailysun.com/article_a53bda53-1369-5d4b-bf1f-cbce10164267.html ) et même des bactéries résistant aux antibiotiques (Voir article : http://www.rwlwater.com/antibiotic-resistant-bacteria-genes-found-in-flagstaff-water/ ). Etant donné que l’Agence de Protection de l’Environnement n’a pas de règles spécifiques concernant ces produits dans l’eau d’égout traitée, le Service des Forêts, la Ville de Flagstaff, le Service de la Qualité Environnementale d’Arizona (ADEQ), et Snowbowl continuent de dire que cette eau est « assez propre pour être bue » bien qu’il serait illégal de le faire.

Les règles de l’ADEQ autorisent l’eau recyclée A+ à contenir des matières fécales trois jour sur sept de l’échantillonnage (R 18-11-303 2a). En plus, d’après le biologiste de l’Université du Nord de l’Arizona Dr. Paul Torrence, l’eau recyclée peut aussi contenir des antibiotiques comme le triclosan et le triclocarban, qui se divisent en dioxines cancérigènes bio-accumulatives sous l’effet de la lumière du soleil.

Depuis près de dix ans, tous les problèmes environnementaux présentés devant les tribunaux par le Sierra Club, le Centre pour la Diversité Biologique, et le Réseau Activiste de Flagstaff ont été enterrés sous des subtilités juridiques et aucun tribunal n’a pris de décision sur les problèmes de réutilisation et d’ingestion. A propos d’une autre plainte déposée par les Hopi contre la légalité du contrat signé par la Ville de Flagstaff et Snowbowl, le Juge Joe Lodge a décrété que la Tribu avait attendu trop longtemps pour que le tribunal puisse se décider sur des violations claires des lois sur l’environnement de l’ADEQ.

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE: DES DEFENSEURS DES PICS RISQUENT DES POURSUITES FEDERALES, SUITE A UNE ‘ATTAQUE A CARACTERE POLITIQUE’

Par Indigenous Action
12 décembre 2012

Le Service des Forêts tente d’interdire l’accès aux Pics aux activistes pour empêcher de nouvelles protestations

 

POUR DIFFUSION IMMEDIATE

Contact :
Klee Benally
indigenousaction@gmail.com

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Des défenseurs des Pics risquent d’être mis en examen suite à une ‘attaque à caractère polique’

Le Service des Forêts tente de le interdire l’accès aux Pics San Francisco pour prévenir de nouvelles protestations

12 décembre 2012
Traduction Christine Prat

 

FLAGSTAFF, Arizona – Le 11 décembre 2012 trois activistes défendant les Peaks se sont rendus pacifiquement au commissariat fédéral en réponse à des allégations d’inculpations fédérales et de mandats d’arrêt « sous scellés » suite à une action de protestation dans un bâtiment du Service des Forêts le 12 septembre 2012.

« La raison pour laquelle ces documents étaient sous scellés est évidente, le Service des Forêts voulaient nous arrêter et faire un exemple afin de décourager de nouvelles protestations pour protéger les Pics Sacrés San Francisco. » dit Klee Benally, un activiste Diné (Navajo). Benally a lutté pour la liberté religieuse des Autochtones et la protection des Pics Sacrés depuis plus de 14 ans, « Cette attaque a des mobiles politiques, elle a clairement été planifiée à ce moment précis pour faire passer un message à tous ceux qui se soucient des Pics de s’abstenir de protester contre la fabrication de neige à partir d’eau d’égout recyclée ».

Klee a déclaré a une foule de supporters devant le commissariat : « Le Service des Forêts a menti dans la Déclaration d’Impact Environnemental, ils ont menti au tribunal, ils mentent à propos de ces accusations et ils mentent sur leur politique vis-à-vis des sites sacrés. Nous sommes arrêtés aujourd’hui parce que nous n’avons pas peur de faire face et de dire la vérité ! »

Les trois activistes défenseurs des Pics ont été menottés, la taille, les mains et les pieds liés et retenus dans une cage pendant près de 5 heures avant d’être présentés à un juge. Pendant leur détention, des agents du Service des Forêts US en civil ont tenté de les interroger individuellement, hors de la présence de leurs avocats.

Le capitaine John Nelson, responsable du maintien de l’ordre du Service des Forêts, était le seul représentant du Service au tribunal. Nelson a tout un passé d’intimidation et de harcèlement des défenseurs des Pics et des hommes-médecines traditionnels qui prient sur les Pics.

« Pour moi c’est clair, » dit Klee Benally, « que le Service des Forêts cherche à éliminer toute possibilité d’exprimer la vérité sur la liberté religieuse et la protection des Pics Sacrés San Francisco. »

Le procureur a demandé à de nombreuses reprises que le juge « interdise » aux activistes de se rendre sur les San Francisco Peaks et dans tout bâtiment du Service des Forêts de Coconino comme condition de leur remise en liberté. Pendant la comparution, le procureur fédéral répétait continuellement qu’il s’inquiétait de la possibilité de nouvelles manifestations.

L’avocat Matthew Brown a fait valoir que la pratique religieuse de Benally était directement liée aux Pics San Francisco et que lui en interdire l’accès serait similaire à lui interdire d’aller à l’église. Le juge a accepté de ne pas interdire l’accès aux Pics à Benally mais l’a prévenu qu’à la moindre infraction il serait emprisonné jusqu’au procès. Même une arrestation par erreur sur les terres gérées par le Service des Forêts constituerait une raison de l’emprisonner jusqu’au procès.

Les trois défenseurs des Pics ont été relâchés juste après 2h30 de l’après-midi. Ils ont rejoint le groupe de supporters et ont brandi une banderole proclamant « Protégez les Sites Sacrés, Défendez les Droits de l’Homme. »

Une audience sur le statut de l’instance aura lieu le 27 décembre 2012 à 10h du matin au Tribunal Fédéral de Flagstaff. La date du procès en session plénière y sera probablement fixée.

Les quatre manifestants risquent d’être inculpés d’infractions multiples (Section 261.3a) pour avoir dérangé un Officier des Forêts. Les statuts disent : « Menacer, résister, intimider ou déranger tout officier des forêts dans l’exercice de ses fonctions officielles de protection, d’amélioration ou d’administration de Système National des Forêts ou à cause d’elles, est interdit. »

« Non seulement ces accusations fédérales sont absurdes, mais elles constituent une attaque contre la liberté d’expression » dit Klee Benally, « Le fait que le Service des Forêts des Etats-Unis émette ces accusations le jour même où ils publient leur rapport sur la protection des sites sacrés démontre qu’ils n’agissent pas de bonne foi. »

« Le rapport final sur les Sites Sacrés se réfère à de nombreuses reprise au manque de sensibilité du Service de la Forêt Nationale de Coconino et du Ministre Vilsack dans leur façon de traiter puis d’approuver l’affaire de l’utilisation d’eau d’égout traitée pour faire de la neige à la station Arizona Snowbowl » dit Rudy Preston, un citoyen de Flagstaff. Il ajoute « c’est de loin l’action la plus préjudiciable à leur capacité d’être seulement pris au sérieux lorsqu’ils s’adressent au public pour créer leur rapport. Il me semble que le choix du moment pour ces arrestations avait deux buts : le premier était d’empêcher les activistes d’accéder à Snowbowl au moment où la station commence à faire de la neige d’excréments, et le deuxième était de faire un pied de nez au rapport sur les Sites Sacrés et d’affirmer ‘ voilà comment nous procédons ici dans le Coconino et il nous importe peu que vous vouliez entreprendre de bonnes relations avec les cultures Autochtones.’ Même le Rapport de Décision de Snowbowl dit ‘ce projet aura probablement des effets négatifs hors de proportion sur les Amérindiens concernés’ et ajoute que l’alternative de n’entreprendre aucune action ‘est l’alternative préférable sur le plan de l’environnement parce qu’elle n’aurait approuvé aucun des impacts physiques, culturels et biologiques anticipés dans la mise en œuvre de l’Alternative 3 (fabrication de neige et expansion, p. 33).’ »

Les défenseurs des Pics ont déclaré qu’ils n’étaient pas ébranlés par cette attaque contre leur liberté de s’exprimer et qu’ils continueront dans leurs efforts pour protéger les Pics Sacrés San Francisco. « Les lois naturelles et les peuples autochtones étaient déjà là, et dans une bonne relation, avant l’arrivée de la société coloniale qui fait des lois et trace des frontières. » dit la résistante de Big Mountain Louise Benally, qui était venue devant le tribunal pour proposer son soutien. « Cependant, nous, les Peuples Autochtones, aurons toujours des liens avec ces territoires et nous continuerons de vivre de cette manière avec la nature et poursuivrons notre chemin. Ces lois faites par des humains, par le gouvernement des Etats-Unis disparaîtront bientôt. »

 

Voir article précédent

 

MISES EN ACCUSATION AU NIVEAU FEDERAL ET MANDATS D’ARRET CONTRE DES ACTIVISTES AU MOMENT OU LE SERVICE DES FORETS ANNONCE UNE NOUVELLE POLITIQUE POUR LES SITES SACRES

 

POUR PUBLICATION IMMEDIATE
Lundi 10 décembre 2012
Par Indigenous Action
CONTACT : Klee Benally indigenousaction@gmail.com

Publié aussi sur Censored News

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Traduction Christine Prat

 

Le Service des Forêts National annonce une nouvelle politique des Sites Sacrés au moment même où des défenseurs des Pics de Flagstaff sont mis en accusation au niveau fédéral et sous le coup de mandats d’arrêt
Les activistes décident de se défendre contre ces accusations et de se livrer d’eux-mêmes au Commissaire de la police fédérale

 

De quoi s’agit il : l’activiste défenseur des Pics Klee Benally et d’autres s’attendent à être arrêtés
Quand : Mardi 11 décembre à 8h15 du matin
Où : au Bureau du Commissaire de la police fédérale, 123 N. San Francisco St. Flagstaff, AZ

 

FLAGSTAFF, Arizona – Le jour même où le Ministre de l’Agriculture Tom Vilsack publie un rapport final sur les Sites Sacrés (final report on Sacred Sites ) et un mémorandum interministériel pour la protection des Sites Sacrés, le Service des Forêts de Coconino dépose une plainte devant les autorités fédérales contre quatre défenseurs des Sites Sacrés qui avaient participé à une action de protestation au bureau de Service des Forêts trois mois plus tôt.

Le 21 septembre 2012, plus d’une douzaine de membres de la communauté de Flagstaff ont remis pacifiquement des lettres adressées au Ministère de l’Agriculture US sur sa politique vis-à-vis des sites sacrés. Tandis que des membres de la communauté remettaient les lettres, une « quarantaine » a été théâtralement mise en scène dans le hall d’entrée du bureau du Service de la Forêt Nationale de Coconino pour protester contre le rôle de cette administration dans l’approbation de l’expansion de la station de ski Arizona Snowbowl et de la fabrication de neige artificielle à partir d’eaux usées recyclées sur les Pics Sacrés San Francisco. Plusieurs des participants à la mise en scène théâtrale portaient des costumes blancs et tenaient des rubans jaunes et des banderoles où on pouvait lire « Mettez Snowbowl en quarantaine », « Le Service des Forêts tue la Culture Autochtone, Arrêtez Snowbowl » et « Protégez le Sacré ».

Les quatre manifestants risquent d’être mis en examen pour de multiples infractions pour avoir prétendument dérangé un responsable des Forêts. Les statuts disent que « Menacer, résister, intimider ou déranger un responsable des forêts dans ou à cause de l’exercice de ses fonctions officielles de protection, amélioration ou administration du Système des Forêts National est interdit. »

« Non seulement ces accusations fédérales sont absurdes, mais elles constituent une attaque contre la liberté d’expression » dit Klee Benally, un activiste Diné (Navajo) qui a lutté pour la liberté religieuse des Autochtones et la protection des Pics sacrés depuis plus de 14 ans. « Le fait que le Service des Forêts des Etats-Unis émette ces accusations le jour même où ils publient leur rapport sur la protection des sites sacrés démontre qu’ils n’agissent pas de bonne foi. »

Klee Benally a remis deux lettres au Superviseur des Forêts en exercice Earl Stewart, demandant l’arrêt immédiat de l’expansion de la station de ski et de la fabrication de neige à partir d’eaux usées recyclées sur les San Francisco Peaks. Les lettres étaient adressées au gouvernement Obama et les destinataires étaient : le Ministre de l’Agriculture Tom Vilsack, la Conseillère Principale aux Affaires Tribales Janie Hipp, le Superviseur de la Forêt Nationale de Coconino Earl Stewart, et le Conseiller du Ministre Assistant aux Affaires Indiennes Dion Killsback. Les lettres appelaient à la révocation du Permis d’Utilisation Spéciale de Snowbowl et à la protection des lieus sacrés.

Les lettre attiraient aussi l’attention sur les problèmes de santé publique dus aux contaminants trouvés dans les eaux usées recyclées que Snowbowl a l’intention d’utiliser pour faire de la neige sur le lieu Sacré et demandaient un moratoire sur l’utilisation d’eaux usées traitées, appelées communément eau d’égout recyclée, pour éviter la méfiance, dans les lieus publics.

« Je suis entré dans le bâtiment avec un groupe de gens et j’ai demandé à parler au Superviseur des Forêts Earl Stewart, nous avons eu une conversation cordiale, il a accepté les lettres concernant la politique des sites sacrés, nous nous sommes serré la main à plusieurs reprises. Nous n’avons violé aucune loi. C’est le Service des Forêts qui viole la Loi du Créateur. » dit Benally. « Avec les autres, je me livrerai moi-même au Commissaire de la police fédérale demain matin à 8h15, afin que nous puissions agir pour mettre un terme à cet acte de répression et de vengeance politique contre nous par le Service des Forêts des Etats-Unis. »

Le bureau du Commissaire de police fédérale est situé au 123 N. San Francisco St. Benally et les autres seront probablement arrêtés et présenté à un juge pour être mis en examen à 10h du matin.

D’après la plainte du Service des Forêts les pompiers et l’équipe d’intervention spécialisée dans les substances dangereuses ont été appelés à cause d’un liquide clair répandu sur le sol du hall d’entrée après le départ des manifestants. Un individu non identifié aurait renversé un seau de 20 litres de ce que l’équipe d’intervention a déterminé comme étant de l’eau d’égout traitée.

« Ces accusations sont absurdes ! L’ironie veut que le Service des Forêts a autorisé Snowbowl à déverser plus de 5 500 000 litres par jour d’eau d’égout recyclée sur une faune sauvage alpine rare. Cependant, ils jugent bon d’appeler l’équipe d’intervention quand un seau d’eau d’égout est renversé sur leur carrelage ? Je tiens le Service des Forêts pour responsable de l’empoisonnement environnemental prêt à se produire sur les Pics maintenant » dit un résident de Flagstaff, Evan Hawbaker.

Le 6 décembre 2012, s’adressant à plus de 500 leaders Autochtones à la « Conférence des Nations Tribales à la Maison Blanche », le Ministre Vilsack a rendu public un rapport sur les sites sacrés (sacred sites report ) déclarant, « Ce rapport représente l’assurance du Service des Forêts US et des autres administrations d’être de meilleurs partenaires et d’améliorer la communication au sujet des Sites Sacrés, de mieux protéger ces sites, de fournir une formation à tout le gouvernement pour assurer une meilleure compréhension des relations entre ces sites et les décisions que nous prenons. » Vilsack a ajouté « Bien que nous ayons fait de grands pas pour améliorer les services aux Tribus, il y a encore beaucoup à faire. Le pas que nous faisons aujourd’hui est d’enregistrer officiellement notre rapport sur les Sites Sacrés. »

« Le Président insiste pour que ces Sites Sacrés soient protégés et préservés : traités avec dignité et respect. C’est aussi ce à quoi je m’engage en tant que Ministre de l’Agriculture. Je sais que mes collègues Ministres partagent cet engagement. Nous comprenons l’importance de ces sites et ferons de notre mieux pour assurer qu’ils soient protégés et respectés » dit Vilsack. (Voir, en anglais http://blogs.usda.gov/2012/12/06/secretary-vilsack-addresses-white-house-tribal-nations-conference-unveils-sacred-sites-report/#more-43547)

Texte des lettres remises le 21 septembre, en anglais : http://protectthepeaks.org/protect-the-peaks-letter-to-usda-protect-the-holy-san-francisco-peaks-terminate-snowbowls-special-use-permit-for-higher-public-purpose/
Traduction française d’une des lettres

Rapport sur les sites sacrés (en anglais): http://www.fs.fed.us/spf/tribalrelations/documents/sacredsites/SacredSitesFinalReportDec2012.pdf

 

Arizona Snowbowl a commencé à profaner les Pics sacrés San Francisco avec de la neige faite d’eau d’égouts, et des régions encore intactes sont visées et détruites à travers tous les territoires Indiens

Par Brenda Norrell
Censored News
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Traduction Christine Prat

14 novembre 2012

La station de ski Arizona Snowbowl a commencé à profaner le site sacré des San Francisco Peaks avec de la neige faite d’eau d’égouts mardi 13 novembre, malgré les protestations et les affaires en justice. Les Pics San Francisco sont sacrés pour 13 Nations Autochtones de la région et les hommes médecine y conduisent des cérémonies de guérison et y cueillent des plantes médicinales.

Un appel à un boycott international de la station Arizona Snowbowl et des commerces de Flagstaff est lancé, vu qu’ils ont poussé à transformer les Pics sacrés en terrain de jeu pour des imbéciles. Au lieu de préserver les cultures des Autochtones, qui sont mises en scène et exploitées dans toute la ville de Flagstaff, la municipalité a poussé à la profanation et aux profits financiers de l’homme d’affaires de Scottsdale propriétaire de la station.

Les médias aussi ont joué un rôle dans la profanation, entre autres l’Arizona Daily Sun, qui a toujours refusé de relater selon l’éthique les nombreuses protestations et les actions en justice contre l’utilisation d’eau d’égouts pour le projet de neige artificielle. Une bonne part de forêt ancienne a également été détruite pour faire passer la tuyauterie.

Christina Sekayumptewa, une Hopi de Hotevilla dit : « Un jour très proche toutes les kachinas vont venir les fouetter pour toutes ces violations contre la nature. »

Pendant ce temps, mercredi matin à Nacogdoches, Texas, TransCanada a rasé au bulldozer une ferme produisant des biocarburants renouvelables. TransCanada réquisitionne le terrain pour l’oléoduc devant transporter les très polluants sables bitumineux. C’est le même oléoduc qu’Obama est venu promouvoir à Cushing, Oklahoma, en mars dernier. TransCanada terrorise les propriétaires de fermes pauvres et âgés dans le nord-ouest du Texas en ce moment. L’exploitation des sables bitumineux a déjà détruit le territoire des Cree en Alberta, Canada.

Dans le territoire Navajo, les Diné continuent à mourir des radiations des mines d’uranium exploitées pendant la Guerre Froide, tandis que des pressions sont exercées pour en ouvrir des nouvelles. Dans l’ouest du territoire Navajo, beaucoup de Navajos n’ont ni eau courante ni électricité. C’est cette même région qui est visée par le ministre de l’Intérieur Ken Salazar, dans le cadre d’un complot avec le Sénateur Jon Kyl pour faire passer par le Congrès paralysé par la cohabitation une loi dépossédant les Navajos de leurs droits sur l’eau.

Le complot a été rendu publique par la fuite d’un email. Les Navajos ont déjà dit « Non ! » à ce plan de vol des eaux du Petit Colorado. L’Arizona a désespérément besoin d’eau pour maintenir des styles de vie qui gaspillent abondamment l’eau dans le désert, et pour fournir de l’eau à la très polluante centrale au charbon « Navajo Generating Station » qui fournit de l’électricité au sud-ouest. C’est une des centrales les plus polluantes des Etats-Unis, gérée par le Projet Salt River.

Dans le Dakota du Nord les forages de pétrole et de gaz ont dévasté les territoires des Mandan, Hidatsa et Arikara. Les Lakotas combattent l’exploitation d’uranium sur leurs territoires, et un gazoduc devant transporter du gaz naturel liquéfié menace la région encore vierge de la rivière Columbia, à la frontière entre l’Oregon et l’état de Washington.

Dans tous ces cas, les médias sont responsables de ne pas informer sur les faits conformément à leur devoir selon l’éthique. Les médias sont eux aussi devenus un terrain de jeu pour des imbéciles.

 

All photos by Christine Prat

La station de ski Arizona Snowbowl a l’intention de commencer à déverser de la neige artificielle faite à partir d’eau d’égout recyclée dès novembre prochain.
Les photos et la carte ci-dessous indiquent l’avancée des travaux au 20 septembre dernier. Depuis, ils ont sans aucun doute continué.
Bien que les propriétaires de Snowbowl et leurs supporters aient toujours prétendu n’occuper qu’un pourcentage infime des Pics San Francisco, on peut voir sur la carte et la photo d’ensemble qu’ils bloquent en fait la quasi totalité de cette face du Pic Agassiz, le deuxième plus haut sommet. (On peut supposer que des plantes poussant à cette altitude et avec cette exposition, ne se trouvent pas plus bas ou sur l’autre face, par exemple).
Pour autant que j’ai pu voir, il n’est pas possible d’accéder au Pic Agassiz par ce côté – la route a toujours été interdite aux véhicules à partir du châlet Agassiz lorsque la station de ski était fermée, et depuis qu’ils ont commencé les travaux, et que des gens sont allés y protester, elle est également interdite aux piétons. L’accès est apparemment réservée aux skieurs.
Il faut rappeler qu’Arizona Snowbowl n’est pas propriétaire du terrain, elle a un permis d’utilisation spécial délivré par le Service des Forêts, en tant qu’il est aussi responsable des activités de loisirs dans les parcs nationaux qu’il contrôle.
Les Autochtones (“les Indiens”) n’osent plus s’y rendre, ils sont victimes d’intimidation. Pour eux, cet endroit est sacré et les Hommes et Femmes Médecine y cueillaient des plantes médicinales et y tenaient des cérémonies. Pour ceux qui rejettent et méprisent toute croyance religieuse, il faut rappeler que la liberté religieuse est un principe de base garanti par la constitution américaine, et qu’il s’agit donc là de racisme, de discrimination et de violation des Droits de l’Homme.

Arizona Snowbowl ski resort plans to start pouring fake snow made of reclaimed sewage water this november.
The photos and map below show the progression of the works per september 20th. Since then, they have undoubtedly gone further.
Although Snowbowl owners and their supporters always pointed out that they occupied only a very tiny percentage of the San Francisco Peaks, it is quite obvious on the map and the photo that, as a matter of fact, they block a whole side of the Agassiz Peak, the second highest top. (It can be assumed that plants growing at that altitude and orientation are not found lower or on the other side of the mountain, for instance).
For as far as I could see, the Agassiz Peak cannot be accessed from this side, the road has always been closed to vehicles at the level of the Agassiz Lodge, since they started the works, and some people went there to protest, it is also closed for hikers. Access is apparently only for skiers.
It has to be kept in mind that Snowbowl does not own that land, it only has a special use permit from the Forest Service, which is responsible for recreation activities in the National Parks.
Native Americans do not dare to go there anymore, as they are being intimidated. For them, the site is sacred, Medicine men and women went there to pick up plants and hold ceremonies. For those who reject and despise religious beliefs, it must be pointed out that religious freedom is a basic right guaranteed by the American Constitution, so that what is happening there is racism, discrimination and Human Rights violation.

 


Les chiffres sur la carte et la photo d’ensemble indiquent les lieus qu’on peut voir sur les photos qui suivent.
The numbers on the map and the photo indicate the location of the following photos.

 

1 – Le sommet du télésiège “Hart Prairie”. Devant, la tranchée.

Top of the Hart Prairie chairlift. On the foreground, the trench.

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2 – Photo prise le 9 septembre. Avancée de la tranchée ce jour-là.

On September 9th. Progression of the trench on that day.

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3 – Le télésiège le plus haut, et la “Terrasse panoramique”, à laquelle on ne peut accéder, apparemment: la route est fermée au niveau du parking du châlet “Agassiz Lodge”. Le seul accès semble être le télésiège Agassiz, qui n’est ouvert que quand la station de ski l’est aussi.

The highest chairlift, and the “Grandview Terrace”, generally not accessible, it seems: the road is closed at the level of the Agassiz Lodge parking. The only access seems to be the chairlift, which apparently is only open when the ski resort is.

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4 – Le télésiège Aspen.

The Aspen chairlift.

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5 – La progression des travaux le 20 septembre dernier. Au niveau du premier parking, en bas du châlet Hart Prairie.The advancement of the works on September 20th. At the level of the lowest parking lot, beneath the Hart Prairie Lodge.

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6 – Le télésiège Sunset. Devant, tranchées et tuyau.

Sunset chairlift. On the foreground, trench and pipe.

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7 – Télésiège Aspen et prises de mesures pour les travaux ultérieurs.

Aspen chairlift and measurings for further works.

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Vous pouvez toujours envoyer des emails, lettres ou coups de téléphone pour protester / You can still send emails, letters or phone calls to protest:

 

Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis, dont dépend le Service des Forêts :

Tom Vilsack
U.S. Department of Agriculture
1400 Independence Ave., S.W.
Washington, DC 20250
Secretary Vilsak: agsec@usda.gov

Janie Hipp Senior Adviser for Tribal Affairs USDA
Email: janie.hipp@osec.usda.gov

 

Service des Forêts, région Sud-ouest:

Forest Service
Southwestern Region
333 Broadway SE
Albuquerque, NM 87102
estewart@fs.fed.us

 

Conseil municipal de Flagstaff:

Flagstaff City Hall, 211 West Aspen Avenue, Flagstaff AZ86002
council@flagstaffaz.gov

 

 

Le 21 septembre 2012, des bénévoles de Protect the Peaks et des gens concernés par l’affaire des San Francisco Peaks, se sont rendus au bureau de Flagstaff du Service des Forêts des Etats-Unis afin de remettre la lettre suivante, adressée à Tom Vilsack, ministre de l’agriculture, responsable du Service des Forêts.

Voir ci-dessous la traduction française de cette lettre.

Lire la lettre originale en anglais.

(le New York Times a consacré un article à l’évènement : http://www.nytimes.com/2012/09/27/us/arizona-ski-resorts-sewage-plan-creates-uproar.html )

 

21 septembre 2012

Tom Vilsack
Secretary of Agriculture
U.S. Department of Agriculture
1400 Independence Ave., S.W.
Washington, DC 20250
Email: agsec@usda.gov

CC: Janie Hipp
Senior Adviser for Tribal Affairs USDA
janie.hipp@osec.usda.gov

CC: Earl Stewart
Forest Supervisor, Coconino National Forest

CC: Dion Killsback
Counselor to the Assistant Secretary of Indian Affairs
1849 C Street, NW, MS 4141-MIB, Washington, DC 20240.
consultation@bia.gov

 

Cher Monsieur le Ministre Vilsack,

Nous, soussignés, sommes des parents, des activistes et des citoyens de Flagstaff extrêmement préoccupés par la situation sur les Pics San Francisco, qui est imposée à notre communauté par la firme Arizona Snowbowl. L’expansion de la station de ski entraîne pour les générations futures la perte d’une flore et d’une faune alpines belles et rares.

L’expansion de Snowbowl et la fabrication de neige à partir d’eaux usées constitue une grave profanation de ce site sacré.

En continuant à approuver l’expansion de Snowbowl, le Service des Forêts fait preuve d’une extrême intolérance culturelle vis-à-vis de plus de treize Nations Autochtones qui considèrent les Pics comme sacrés. Le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA) et le Service des Forêts continuent à discriminer ces communautés et à ignorer délibérément ces graves impacts en dépit des inquiétudes exprimées dans de nombreuses pétitions, manifestations, poursuites en justice et audiences publiques.

Nous sommes aussi très inquiets au sujet de la menace possible pour la santé de nos enfants, notre eau, et l’environnement local créée par l’écoulement d’eaux usées recyclées, spécialement en de si grandes quantités, que Snowbowl a l’intention de produire pour faire de la neige artificielle dès le mois de novembre de cette année.

Les Pics San Francisco sont une île dans le ciel, abritant une grande variété de plantes et d’animaux, tels que le séneçon de Jacob, qui vit sur la montagne et est menacé. Nous sommes particulièrement concernés par l’abattage d’arbres anciens, qui ne repousseront jamais de notre vivant. Les « pistes de ski » nouvellement dénudées sont d’énormes étendues de terre sans végétation qui pourraient se transformer en coulées de boue dévastatrices pendant la saison des pluies. Nous craignons que la fragmentation et le dérangement de la vie sauvage qui se produit spécialement pendant les travaux de construction et destruction de la forêt ne conduisent à un déclin des populations animales et de la biodiversité sur le site. Ce fragile écosystème de montagne désertique est également visité tout au long de l’année pour des raisons variées, autres que le ski : camping, randonnée, cyclisme, études scientifiques scolaires sur le terrain, entre autres. Ces autres activités entretiennent l’économie locale toute l’année et sont si attrayantes parce que ces terres ne sont pasdéveloppées.

Il a été démontré que l’eau recyclée que Snowbowl compte utiliser pour créer sa « neige » contient des perturbateurs endocriniens et des contaminants qui ne sont même pas encore bien compris par le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ). Ceci a été démontré dans une étude intitulée « Projet d’Examen des Perturbateurs Endocriniens », par le Dr. Cathy Propper, une biologiste de l’Université du Nord de l’Arizona. Une étude encore plus récente par le Dr. Robin Silver de la même eau recyclée actuellement utilisée dans les parcs de la ville et sur les terrains de sport scolaires, a permis de trouver des gènes résistants aux antibiotiques et montre qu’ils se reconstituent et sont plus abondants sur le site d’utilisation. Ceci nous inquiète beaucoup, pour les enfants, les malades, les personnes âgées et d’autres dont le système immunitaire est affaibli, qui pourraient jouer dans cette « neige » ou consommer ce composé toxique. L’eau recyclée endommagera également la nappe aquifère et diminuera continuellement la qualité et la sécurité de notre eau potable. Certains prétendent que cette eau est sûre, mais alors, pourquoi y a-t-il des pancartes en ville appelant à ne pas consommer cette eau ? Et si elle est sûre, pourquoi faire de la neige avec alors que Flagstaff manquera d’eau d’ici une décennie ? Il est de plus en plus évident que les motifs sont strictement économiques, et que priorité est donnée au tourisme et au sport, avant la santé et l’équilibre social des communautés. Alors que la Section de Chimie de l’Université du Nord de l’Arizona (NAU) soutient publiquement l’eau recyclée, John Wettaw, un professeur de chimie et ancien Sénateur d’Arizona, entretient des relations privées avec l’un des propriétaires de Snowbowl, ce qui nous conduit à penser que leur opinion est biaisée.

Enfin, et ce n’est certainement pas le moins important, nous sommes très inquiets quant à la façon dont Snowbowl manque de respect aux convictions religieuses et culturelles de ceux qui tiennent les Pics San Francisco pour sacrés. Il est révoltant de voir comment ils ont été autorisés à faire valoir leurs intérêts commerciaux au dessus de l’importance culturelle, religieuse et historique de cette montagne. Il est répugnant de voir comment certaines religions sont considérées comme plus valables que d’autres (c’est comme si quelqu’un mélangeait de l’eau d’égouts à l’eau bénite du Vatican, mais c’est justement ce qu’essaie de faire Snowbowl en mettant ces eaux usées mal évaluées sur les Pics). Ce problème a divisé notre communauté et a été très douloureux pour les membres des Nations Autochtones qui vivent ici et définissent largement le caractère du Nord de l’Arizona.

Nous vous demandons instamment de faire quelque chose pour changer cette situation immédiatement, en désignant les Pics San Francisco comme Propriété Culturelle Traditionnelle. La Section VIII (A) du Permis d’Utilisation Spécial – délivré à Snowbowl – est intitulée « Révocation pour un Intérêt Publique Supérieur ». Elle garantie que « si l’intérêt publique nécessite la révocation » le Ministre de l’Agriculture peut révoquer le permis et ne payer que pour les améliorations. Comment se fait-il que l’intégrité culturelle de plus de treize Nations Autochtones ne soit pas considérée comme intérêt publique supérieur ? Cette question n’est pas rhétorique : nous demandons une réponse du Service des Forêts des Etats-Unis afin de savoir pourquoi ils continuent à marginaliser les droits de l’homme en perpétuant un racisme flagrant.

Nous proposons ici des alternatives pour mettre un terme à ce qui se passe sur les Pics San Francisco et dans notre communauté :

– Amender le Permis d’Utilisation Spécial, pour en exclure la fabrication de neige à partir d’eaux usées, sur la base de nombreuses études qui ont montré qu’elle pouvait être risquée pour les humains et les écosystèmes fragiles.

– Créer une nouvelle législation ou amender l’actuelle pour garantir la protection des sites sacrés et la liberté religieuse des Peuples Autochtones.

Empêchez Arizona Snowbowl de profaner notre environnement, la santé et la communauté pour satisfaire la voracité d’un petit groupe de privilégiés ; garantissez les droits de l’homme pour tous les peuples ! Gardez nos terres publiques effectivement publiques.

Sincères salutations,

Les Bénévoles de Protect the Peaks.

 

Vidéo de l’action du 21 septembre 2012:

Le Diné Kris Barney marche pour les Pics San Francisco

13 août 2012

Communiqué de presse
Publié par Censored News

Original article in English

Traduction Christine Prat

 

ROUGH ROCK, Arizona – le 12 août 2012, à l’aube, le Coureur Spirituel, fermier Diné traditionnel, médecin traditionnel, poète et artiste Kris Barney a commencé sa marche, de son domicile à Rough Rock, dans la Nation Navajo [Réserve Navajo] jusqu’aux pieds des Pics Sacrés San Francisco, près de Flagstaff [environs 370 km – NdT]. Ses raisons d’entreprendre cette marche sont les suivantes :

« Les Pics Sacrés San Francisco subissent une attaque. Notre culture, nos traditions, nos cérémonies, notre existence même en tant que peuple Diné (Navajo) subissent l’attaque d’Arizona Snowbowl et de ses projets, et des travaux de construction qui ont lieu en ce moment au sommet de la Montagne Sacrée Dooko’o’sliid [San Francisco Peaks en Diné]. Cette montagne est sacrée pour plus de 13 Nations Autochtones et en ce moment ils sont en train de commettre un génocide, par le biais d’un écocide sur cette montagne sacrée où nous cueillons nos herbes médicinales et prions.

« Les Pics San Francisco sont essentiels pour notre santé et notre bien être en tant qu’êtres humains. Avec mon corps, avec ma prière, avec mes deux pieds, je veux adresser un message à toutes nos Nations, les exhortant à s’unir pour faire face au problème d’Arizona Snowbowl et de sa construction d’un tuyau pour transporter des eaux usées recyclées de la ville de Flagstaff jusqu’à un bassin de 38 000 litres au sommet des Pics sacrés. En ce moment des équipes abattent une forêt ancienne pour leurs remonte-pentes et l’extension de leur base de loisirs. Ils mettent en danger des espèces menacées, des plantes et des animaux et souillent des lieus sacrés où nous allons prier et faire des offrandes pour tout ce qui vit. Je veux tendre la main et inviter tous les gens concernés, Autochtones et non-Autochtones, Navajos, Hopis, Havasupai, Apaches, à venir se joindre à moi. Les Pics ont besoin de nous tous. »

 

Programme de la marche de Kris :

Dimanche 12 août 2012, Rough Rock, Arizona à Big Mountain

Lundi 13 août 2012, Big Mountain, Arizona à l’autoroute 264, Moencopi

Mardi 14 août 2012, Journée de repos

Mercredi 15 août 2012, Moencopi/Tuba City à Cameron, Arizona

Jeudi 16 août 2012, Cameron à Grey Mountain (et au-delà)

Vendredi 17 août, Grey Mountain/Elden Ruins/Mt. Elden, par Flagstaff jusqu’aux Pics San Francisco

Samedi 18 août, Rassemblement pour le Lever du Soleil sur le parking de Snowbowl, au pied de la Montagne

 

(les dates et lieus peuvent changer, suivant la météo, les marcheurs, l’accès à des campings et des circonstances imprévisibles).

 

« Des dons de nourriture, d’eau, d’argent pour l’essence des véhicules d’accompagnement et de paires de chaussures de course (tailles 10 ½ et 11) seraient grandement appréciés. Des coureurs, des marcheurs, des conteurs, des jeunes, des adultes, des anciens, des hommes et femmes médecines, et tous les autres gens sont les bienvenus pour se joindre à la marche. Tout ce que nous demandons est de se montrer respectueux et de respecter le caractère sacré de cette marche. »

 

Kris Barney

Coureur Spirituel Diné

krisbarney@hotmail.com
www.facebook.com/kristopherbarney

 

Par « Under the Concrete », site tenu par une personne – universitaire – qui réside actuellement à Tucson et a beaucoup écrit sur l’affaire des Pics San Francisco
Original article in English

Traduction Christine Prat

26 juillet 2012

Lorsque l’avocat Howard Shanker a deposé une plainte contre le Service des Forêts des Etats-Unis en 2010, il n’aurait jamais pu imaginer que les choses tourneraient ainsi. Non seulement les questions de fond de l’affaire ont été quasiment ignorées pendant toute la procédure, mais un jury de trois juges nommés de la Cour du 9ème Circuit tient M. Shanker pour personnellement responsable financièrement de quelques dépenses occasionnées à la firme Snowbowl dans cette affaire.

« Cette situation est inimaginable » dit M. Shanker à propos des sanctions prises contre lui. Il n’y a rien dans le dossier pour soutenir de telles allégations contre moi. Le jury et les avocats de Snowbowl m’ont accusé de toutes sortes de manquements à une conduite professionnelle. C’est scandaleux. Si les juges n’avaient pas l’immunité, je les poursuivrais pour calomnie ou responsabilité. »

Le jour où M. Shanker a déposé sa réponse à la demande préemptive de Snowbowl que la Cour lui ordonne de payer plus de 32 000 dollars, il a expliqué comment on en était arrivé là.

En 2005, apprenant que la Forêt Nationale de Coconino approuvait la fabrication de neige artificielle à la station de ski Arizona Snowbowl, plusieurs tribus et des groupes écologistes ont demandé le soutien gratuit de M. Shanker. Ils ont déposé une plainte contre le Service des Forêts des Etats-Unis, arguant que l’utilisation d’eaux usées recyclées violait leur liberté religieuse. « La cour inférieure a jugé contre nous sur tous les points », dit M. Shanker « alors nous sommes allés en appel. »

L’année suivante, un jury de trois juges du 9ème Circuit a jugé en faveur de M. Shanker et des tribus, affirmant qu’Arizona Snowbowl ne pouvait pas utiliser des eaux usées recyclées pour faire de la neige artificielle. « Nous avons gagné aussi bien sur le plan religieux que culturel et nous avons aussi gagné sur la question de la conformité à la Loi sur la Politique Environnementale Nationale [NEPA, National Environmental Policy Act – NdT], étant donné que le Service des Forêts n’avait pas suffisamment pris en compte la possibilité d’ingestion humaine d’eau d’égout dans leur Avis d’Impact Environnemental. »

En octobre 2007, la Cour d’Appel du 9ème Circuit a accordé au Ministère de la Justice et à Snowbowl le droit de faire appel en session plénière. « Çà s’est passé devant un jury de 11 juges et la décision a été de 8 contre 3, suivant une ligne de fracture politique, je pense – 8 Républicains [nommés par les présidents Nixon, Reagan ou Bush] ont voté contre nous, et 3 Démocrates [nommés par les présidents Kennedy, Carter ou Clinton] en notre faveur – la majorité Républicaine ayant jugé qu’il n’y avait pas d’obstacles significatifs à la pratique de la religion » a expliqué M. Shanker à propos de la décision d’août 2008 autorisant Snowbowl à faire de la neige à partir d’eaux usées recyclées. « Ainsi, ils sont totalement revenus sur la décision concernant les questions religieuses et culturelles. Mais sur la question de ‘possible ingestion’ cependant, ils ont jugé qu’elle n’avait pas été soulevée convenablement devant la cour inférieure. Donc la question restait ouverte et n’avait jamais été jugée sur le fond, selon ce jury en session plénière. »

En janvier 2009, les tribus se sont adressées à la Cour Suprême des Etats-Unis. En juin de cette même année, la Cour Suprême a fait savoir qu’elle « n’entendrait pas » l’affaire, confirmant ainsi la décision de la session plénière de la Cour du 9ème Circuit de 2008.

Mais il restait la question non résolue du non-respect de la Loi sur la Politique Environnementale, une plainte sur laquelle le premier jury de trois juges avait fourni une analyse approfondie mais que le Service des Forêts n’avait pas vérifiée dans sa Déclaration d’Impact Environnemental. Et si des gens avalaient de la neige artificielle ? Bien sûr, des skieurs tomberaient face en avant dedans et des enfants seraient tentés de manger de la neige, sans se rendre compte qu’elle est faite d’eau d’égout recyclée. Que leur arriverait-il ? Quel taux d’exposition est considéré sans danger ? Rien dans l’Etude d’Impact Environnemental ne fournit des données chiffrées en réponse à cet argument sérieux, comme le ferait toute étude scientifique digne de ce nom.

Dans Flagstaff, des panneaux préviennent contre des contacts directs avec l’eau recyclée. Pendant les mois où il y a du vent, on a appris récemment que les ouvriers qui arrosent les chantiers avec de l’eau recyclée pour retenir la poussière devaient avoir régulièrement des injections contre l’hépatite B comme précaution contre une éventuelle contamination. Quels sont les effets d’une telle exposition pour les skieurs, pour les ouvriers ? Il n’y a pas de réponse à ces questions parce que le Service des Forêts n’a pas suivi la procédure exigée par la Loi sur la Politique Nationale Environnementale pour répondre à ces questions.

M. Shanker a expliqué que, concernant cette question toujours ouverte, « la Coalition Save the Peaks et 9 citoyens se sentant concernés qui n’étaient pas des parties dans l’affaire impliquant la Nation Navajo, ont pris contact avec moi en déclarant vouloir poursuivre sur cette question ». Ainsi, en 2010, une autre plainte a été déposée, au nom d’autres parties. « La plainte était tellement justifiée ; tout ce qu’il y avait, c’était la décision de ce jury de trois juges disant que le Service des Forêts n’avait pas considéré ce problème de manière adéquate ; la question était non résolue sur le fond », dit M. Shanker. « Donc nous l’avons ramenée devant la cour de district et j’ai supposé que ce ne serait pas difficile ; je pensais que nous allions gagner facilement. »

Au lieu d’approfondir les détails de la plainte de M. Shanker pour non-conformité à la Loi sur la Politique Environnementale Nationale, l’affaire a été rejeté sans véritable discussion. Une cour de district s’est prononcée contre lui suivant la doctrine dite de laches, une règle de procédure qui peut déclarer qu’une des parties « s’est endormie sur ses droits » ou ne s’en est pas réclamée à temps. « Donc, j’ai été choqué par le résultat. Donc, nous avons fait appel, présumant que nous gagnerions sur le fond, ainsi que sur la doctrine de laches, et nous nous sommes retrouvés devant ce jury hostile. »

En janvier de cette année, le jury de trois juges – tous nommés par Nixon, Reagan ou Bush – ont choisi d’ignorer le fond de la plainte de M. Shanker sur le non respect de la Loi sur la Politique Environnementale Nationale et ont continué à faire valoir des questions de procédure. Lorsqu’il a souligné que la plainte de l’affaire de la Nation Navajo n’avait pas été résolue, il s’est vu répondre que cette affaire « n’existait plus ». « Ce qu’ils disent, et qui est erroné, c’est que le jury en session plénière a liquidé l’affaire. Cependant, le traitement de l’affaire en session plénière n’implique pas l’automoatice vacatour [c’est du Latin – NdT], le jury en session plénière a simplement indiqué que la décision ultérieure ne pouvait être invoquée comme un précédent » a ajouté M. Shanker. « Mais elle pouvait cependant être discutée à titre informatif. C’est-à-dire que la cour ne peut pas faire croire qu’elle n’a jamais existé. »

Le Juge Milan D. Smith Jr. a exprimé son opinion dans le document rendant la décision du jury en février, en écrivant que M. Shanker « avait grossièrement abusé du système judiciaire » en soutenant cette deuxième plainte contre la station de ski, après avoir perdu une affaire « quasiment identique » pour le compte d’un autre client ; ceci bien que la plainte pour non-conformité à la Loi Environnementale n’ait jamais été complètement traitée par le jury en session plénière.

« C’est extrêmement frustrant. J’étais plutôt cynique autrefois, mais maintenant notre système judiciaire est de toute évidence détruit. Enfin, vous avez exactement la même loi et les mêmes faits, et un jugement en notre faveur précédemment par un jury de trois juges et maintenant ils jugent contre sur le fond et m’accusent d’abuser du système judiciaire » ajoute M. Shanker. « Çà n’a pas de sens. »

Lorsque M. Shanker a demandé une révision de l’affaire, sa demande a été rejetée par le même juge qui avait décidé de renverser la décision du 9ème Circuit de 2006 – le Juge Principal Alex Kosinski, nommé dans les années Reagan. Ensuite, les avocats de Snowbowl ont utilisé les mots de la décision du Juge Smith pour demander à la cour de prendre des sanctions contre M. Shanker et les plaignants, réclamant au départ 280 000 dollars. Emettant son opinion sur cette demande, le Juge Smith est même allé plus loin, accusant non seulement M. Shanker de « mauvaise foi » et d’abus du système judiciaire, mais aussi de « tromper ses clients. »

« Ils ont fondé leur demande de sanctions sur le langage employé par le jury » dit M. Shanker. « Il y a ces deux avis du 9ème Circuit qui ont été publiés et qui disent que ‘ j’ai grossièrement abusé du système judiciaire.’ Smith et les deux autres juges membres du jury ont attaqué ma crédibilité et mon professionnalisme sans fondement. Il n’y a rien dans le dossier d’appel ni dans les faits retenus par la cour inférieure qui justifie ces accusations inexactes sorties pour la première fois par un jury composé de juges ».

M. Shanker trouve curieux que la firme Snowbowl demande des sanctions, vu qu’ils étaient représentés en tant qu’ « intervenants privés » dans l’affaire. « Ainsi, la cour me juge ‘de mauvaise foi’ essentiellement parce que nous essayions d’obliger le Gouvernement Fédéral à respecter une loi fédérale. Nous n’avons jamais poursuivi Snowbowl, » dit Shanker. « Ils ont déposé des requêtes afin d’intervenir dans l’affaire comme accusé. Ils voulaient être impliqués dans l’affaire. Ce qui arrive est tout à fait remarquable. »

Amicus Curiae est une expression latine qui signifie « ami de la cour ». Un Amicus Brief est un document légal préparé par des individus ou des groupes d’individus qui, bien que n’étant pas partie dans une affaire, ont un intérêt ou un point de vue important sur le sujet d’une décision de justice. »

Un tel document a été déposé le 16 juillet pour soutenir M. Shanker, avocat non rémunéré de la Coalition Save the Peaks. Le document a été déposé au nom de l’avocat des consommateurs et critique social Ralph Nader, des professeurs de droit de l’Université de l’Etat d’Arizona Myles V. Link et Gary Marchant, de l’Association pour les Affaires des Indiens d’Amérique, de la Fondation pour les Droits des Autochtones Américains, de l’Alliance des Femmes pour la Terre, de l’Institut Morning Star et du Centre pour la Diversité Biologique. Pour de nombreuses raisons décrites dans le document, les signataires de l’Amicus Brief soutiennent l’appel de M. Shanker contre la décision de la cour.

Le sentiment qui prévaut parmi ceux qui soutiennent l’appel de Shanker est l’inquiétude que de telles actions de la cour, intentionnelles ou non, pourraient décourager les juristes d’intervenir dans des affaires similaires, politiquement sensibles, concernant l’environnement et les droits de l’homme. Comme M. Marchant le souligne, cette implication n’a rien à voir avec le fond de l’affaire. « Tout en ne prenant pas parti sur le fond de l’affaire … prendre des sanctions découragerait les avocats de défendre des affaires sujettes à controverse concernant la politique publique, et serait un obstacle au rôle important des cours de justice d’offrir un forum publique pour entendre et résoudre de tels problèmes. »

Des groupes comme la Fondation pour les Droits des Autochtones (NARF) craignent que des sanctions contre M. Shanker aient des conséquences sur leurs activités, que de tenir des avocats non rémunérés comme Shanker pour responsable personnellement des coûts de Snowbowl « pourraient affecter gravement et négativement les capacités de NARF de défendre des affaires particulièrement difficiles ou impopulaires. » De même, l’Institut Morning Star « craint que des sanctions contre l’avocat dans cette affaire tuent l’enthousiasme d’autres avocats dont l’aide est demandé pour des tribus, des nations, des pueblos et autres Amérindiens qui n’ont pas d’autres moyens de chercher à obtenir justice. »

Le soutien exprimé par les signataires de l’Amicus Brief fait écho aux inquiétudes de beaucoup de gens qui ont été choqué en apprenant que des sanctions avaient été demandées contre M. Shanker. Ainsi, Bennet Kelley a écrit dans le Huffington Post, « Imaginez une Amérique dans laquelle les avocats n’oseraient plus s’en prendre aux plus puissants, quelques soient leurs crimes, de peur d’être totalement ruinés. Plus de Thurgood Marshalls, plus de Ralph Nader, plus de Howard Shanker. »

« Le message envoyé par la Cour du 9ème Circuit est clair » écrit Stephen Brittle, président de Don’t Waste Arizona [Ne Dilapidez Pas l’Arizona]. « Si vous vous souciez de l’environnement ; si vous voulez protéger les sites sacrés des Amérindiens ; ou si vous voulez simplement vous assurer que le gouvernement fédéral respecte ses propres obligations vis-à-vis de l’environnement, allez vous faire voir. Vous n’êtes pas les bienvenus au 9ème Circuit. Vous n’avez pas droit à un procès juste. »