Apache Leap. Photo prise au pied de la falaise, le chantier de Resolution Copper n’est pas visible d’en bas. Voir vue aérienne plus bas.
Christine Prat, CSIA-Nitassinan
25 novembre 2020
Le 18 novembre 2020, Wendsler Nosie Sr., Apache de San Carlos, a lancé un appel urgent dans une vidéo publiée sur YouTube.
Depuis des années, les Apaches de San Carlos, de nombreuses autres tribus et des groupes écologistes se battent contre un monstrueux projet de mine de cuivre, d’une firme appelée Resolution Copper, (en fait une alliance entre les compagnies Rio Tinto et BHP Billiton), qui met en danger un site sacré pour les Apaches, et classé depuis 1955 comme site historique et naturel, qui héberge, entre autres, des espèces d’oiseaux n’existant nulle part ailleurs.
C’est donc le Service des Forêts des Etats-Unis qui doit produire un rapport environnemental pour autoriser définitivement le projet. Il y a quelques semaines, les opposants au projet ont appris que la production définitive dudit rapport, avait été avancée d’un an et devrait avoir lieu en décembre 2020. Il s’agit, pour la compagnie et pour le Secrétariat à l’Agriculture dont dépend le Service des Forêts, de rendre la situation irréversible avant le départ de Trump. L’approbation du rapport risque de rendre définitif un projet « d’échange de terres » rendu légal en 2015, des politiciens favorables au projet l’ayant introduit dans la loi de budget de la Défense, qui devait absolument être approuvée. Cela implique que le site d’Oak Flat soit échangé contre des bouts de terres éparpillés en Arizona, appartenant à Resolution Copper.
L’actuel Secrétaire [Ministre] à l’Agriculture est George Ervin ‘Sonny’ Perdue III. Il est connu pour soutenir les énergies fossiles et être un négationniste des effets du changement climatique. Il soutient aussi le projet de mine de cuivre à Oak Flat. D’après le Guardian du 24 novembre, qui a pu voir les notes d’une réunion des autorités locales avec des groupes écologistes, les officiels ont dit subir des pressions du plus haut niveau du Département [Ministère] de l’Agriculture.
La compagnie affirme avoir pris toutes les précautions écologiques nécessaires, mais, selon le Guardian, c’est peu crédible, vu qu’en mai dernier, Rio Tinto a fait sauter un site aborigène vieux de 46 000 ans, dans l’ouest de l’Australie !
De toutes façons, quel que soit le gouvernement, le Service des Forêts ne refuse jamais, à ma connaissance, des permis de détruire aux grandes compagnies extractivistes. Lorsque la loi sur l’échange de terres est passée avec le budget de la Défense, Barak Obama était Président. Mais son Secrétaire à l’Agriculture, Tom Vilsack, a soutenu tous les projets destructeurs dans les forêts nationales. Il a d’ailleurs insisté pour rester à l’Agriculture lors du deuxième mandat d’Obama, ce qui ne se fait pas habituellement. N’ayant jamais entendu dire que M. Vilsack ait fait quelque chose pour l’agriculture, je pense qu’il tenait à ce poste pour tenir les promesses faites aux entreprises extractivistes. Espérons que Joe Biden ne reprendra pas M. Vilsack dans son gouvernement. Espérons aussi que le Représentant Démocrate d’Arizona Raúl Grijalva restera à son poste, vu qu’il est farouchement opposé au projet de mine à Oak Flat.
Il faut savoir aussi que l’accélération de projets destructeurs – généralement en terres Autochtones – ne concerne pas seulement Oak Flat. Par exemple, les constructions d’oléoducs sont également accélérées, même lorsqu’elles ont été interdites par des tribunaux. Les compagnies comptent sur le gouvernement Trump pour les soutenir et profitent de la pandémie, qui empêche les Autochtones de lutter comme ils l’auraient fait s’il n’y avait ce danger d’être contaminés.
BESOIN DE SOUTIENS D’URGENCE !
Pour protester :
Adresses du Secrétariat à l’Agriculture : agsec@usda.gov
U.S. Department of Agriculture
1400 Independence Ave., S.W.
Washington, DC 20250
Service des Forêts: https://www.fs.usda.gov/tonto
Pour plus de détails sur la problématique d’Oak Flat, voir mon article de septembre 2019: https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=5295
Et tous les articles en français sur Oak Flat traduits ou écrits sur ce site.
Par Chili Yazzie, Diné
Publié sur Censored News
10 novembre 2020
Traduction Christine Prat
Dans son rapport à la Reine Isabella et au Roi Ferdinand, Christophe Colomb écrivait: « Ces gens sont si dociles, si pacifiques, que je jure à vos Majestés qu’il n’y a pas de meilleure nation au monde. Ils aiment leurs voisins comme eux-mêmes, et ils parlent toujours d’une manière douce et aimable, accompagnée d’un sourire; et bien que ce soit vrai qu’ils sont nus, leurs manières sont polies et dignes d’éloge.» Il décrivait les Arawak et les Tainos des Caraïbes ; cette description aurait généralement pu s’appliquer à tous les Peuples Autochtones de l’hémisphère occidental.
Il commença par rafler des Autochtones pour le marché d’esclave en Espagne. Leur capture préférée était celle de jeunes filles, entre 10 et 13 ans, comme esclaves sexuelles. Et il revint encore et encore, pour mériter la distinction de premier marchand d’esclaves d’Amérique. Tandis que Colomb étendait ses cruels exploits, toute résistance était vite écrasée, ils coupaient les jambes et les bras des indigènes qui résistaient et les brûlait vifs. Avec ces atrocités, il a créé le précédent pour ses successeurs sous tous les drapeaux de l’impérialisme.
En 1455, le Pape publia des bulles déclarant que les gens de couleur devaient être vaincus et toutes leurs possessions saisies ; en 1493, le Pape fit ‘cadeau’ de l’hémisphère occidental à l’Espagne. Ces décisions papales ont évolué en ce qu’on appelle la Doctrine de la Découverte, qui fut, et est toujours, l’autorisation et la justification pour les nouveaux venus de s’enrichir par tous les moyens, amorçant le plus grand vol de terres et le plus grand génocide de l’histoire. La Doctrine de la Découverte est inhumaine, immorale et illégale, c’est une violation impudente des droits humains. Inexplicablement, c’est resté un principe de la loi américaine.
La richesse personnelle était une des intentions dans la formation de l’Amérique. Les pères fondateurs (de riches blancs propriétaires d’esclaves) ont créé un gouvernement qui bénéficierait à leur statut de minorité de 1%. Si le slogan de liberté, justice et prospérité pour tous avait été vrai, les femmes, les travailleurs, les pauvres et les gens de couleur n’auraient pas eu à se battre et à mourir pour leurs droits avant que la constitution ne soit amendée. Cependant, les injustices continuent.
La violence est commise de façon exponentielle contre la terre et les gens de bien. La violence est exigée par ceux qui se bagarrent férocement pour plus de richesse et pour avoir ou garder le pouvoir. L’appel à l’équité et la justice raciales se heurte à une force brute. Il y a beaucoup de déséquilibre en Amérique. L’Amérique est en danger de s’effondrer comme « grande civilisation » à cause des conditions d’avidité et de préjugé suprématiste blanc à son fondement, intentionnels ou naïfs. C’est le tort fondateur de l’Amérique.
Le Créateur Tout-Puissant a mis l’humanité sur cette terre, avec pour tous des instructions communes pour y vivre. Les principes fondamentaux étant d’honorer la création et d’avoir de la compassion. La description de Colomb des peuples Autochtones Caribéens corrobore le fait que les peuples Autochtones sont restés fidèles à ces instructions, même jusque dans ces temps modernes. Le seul véritable espoir pour une vraie grandeur de l’Amérique serait d’honorer et de vivre les instructions premières du Créateur, faites intentionnellement pour tout le genre humain.
Chili Yazzie
Shiprock, Nation Navajo, Nouveau-Mexique
Par Ofelia Rivas, Tohono O’odham
Publié sur Censored News
6 novembre 2020
Traduction Christine Prat
Nous vivons dans une société sans conscience. Les morts sont commémorés et enterrés, des mères et des pères, des Grand-mères et des Grands-pères, et des enfants. C’est irresponsable de déterrer quelqu’un de sa tombe, pour une voie d’eau faite par l’homme, un terrain de golf, un bâtiment et de la technologie pour la frontière, ou n’importe quel progrès économique ou des développements similaires, pour le divertissement humain, l’avancement de l’humain et la prétendue évolution humaine continuellement névrotique.
Dans le monde du peuple premier, du peuple autochtone, du peuple O’odham (Le Peuple) une personne enterrée n’est pas dérangée et beaucoup de sépultures ne sont pas indiquées. C’est seulement à partir de l’assimilation et de l’endoctrinement par des religions étrangères que les tombes ont des croix et des signes indicatifs et sont confinées dans un site désigné.
Le monde de la conscience vivante O’odham a été fortement dérangé d’innombrables fois, quand un parent enterré, enterré depuis des milliers de décennies, a été dérangé. C’est une période de très grand chagrin pour les ancêtres qui sont déterrés, déplacés, examinés et catégorisés, et entreposés dans des boîtes. C’est scandaleux de fouiller ces restes déterrés, de prendre leurs objets personnels et de les vendre pour un profit individuel.
Le gouvernement des Etats-Unis a opportunément mis de côté toutes les lois de protection, les lois, les règlements et les protocoles créés par son système de contrôle. Les Etats-Unis ont mis ces lois de côté pour autoriser les pratiques déjà anciennes, de pillage de tombes, de vol de poteries, et autres soi-disant objets archéologiques qui appartiennent aux morts.
Les gens de ma génération sont témoins et ont effectué des offrandes pour honorer les ancêtres de la manière qui convient, restreinte et privée. C’est une coutume O’odham que nous considérons comme sacrée, bien qu’au cours de ma vie beaucoup de violations ont eu lieu, des violations des prières d’origine et des discussions publiques d’un savoir qui doit être restreint à certains et des informations restreintes à un genre.
Les Anciens ont continué dans le respect absolu de la restriction du savoir et des références à des cérémonies restreintes et des restrictions par genre pour les sites sacrés et les informations, mais dans la période récente, ces violations ont créé sans nécessité du travail de réparation et de purification. J’ai vu une femme révéler des informations destinées à une catégorie restreinte et j’ai vu des non-O’odham utiliser des objets sacrés et chanter des chants ne devant être chantés que par une catégorie restreinte de gens.
Autrefois, nous étions un peuple très discipliné, en ce qui concerne la protection du sacré et tenions en haute estime ces informations devant bénéficier à tous les O’odham et à toute vie. En fait, il y avait très peu de documentation sur les O’odham et c’était souvent mal documenté et mis dans des sous-catégories erronées, par exemple être appelés Pima, comme dans le livre La Révolte Pima.
Tout le reste des Etats-Unis et le monde savaient très peu de choses sur la Nation Tohono O’odham, autrefois appelée la Tribu Papago, jusqu’au lendemain du 11 septembre 2001. Il fut déclaré que le mode de vie Américain devait être protégé des terroristes, ce qui a directement touché près de 120 km de frontière internationale, c’est-à-dire les terres O’odham. Avant le 11 septembre, les O’odham avaient toujours ignoré la frontière internationale qui divise des communautés, des gens et des villages, et ils ont continué à voyager à travers leurs territoires. Tous ces changements récents sont causés par la militarisation complète de la réserve et des communautés aux alentours. Ce sont des restrictions de la mobilité, et des lois sur la régulation de l’immigration sont utilisées pour attaquer et harceler physiquement et verbalement, surveiller et mettre en danger les vies des O’odham.
La terre de nos pays d’origine est devenue un terrain de jeu pour les agents de la Patrouille des Frontières, pour jouer avec leur équipement militaire du gouvernement, ce qui menace le mode de vie O’odham jusqu’à un point critique. Les cérémonies, le système de nourriture naturelle et le bien-être même des O’odham sont fortement touchés par la soi-disant tactique de guerre de faible intensité contre les terres et les gens.
Photo : Elbit Systems, un sous-traitant Israélien responsable de la sécurité de l’Apartheid en Palestine, détruit un site funéraire et des lieux de cérémonie Tohono O’odham pour construire des tours d’espionnage fixes
Ceci est un message appelant les gens de conscience, à reconnaitre une fois de plus ces atrocités continuelles et tenir responsables tous les militaires du Gouvernement des Etats-Unis appelés patrouilles des frontières, et tous leurs composants, comme tous leurs sous-traitants : le Corps des Ingénieurs des Etats-Unis, Elbit Systems et Meridian Engineering, et tous les contrôleurs d’élite.
Ensuite, je mets au défi les jeunes Autochtones d’aujourd’hui, qui sont intégrés dans ce système, éduqués, ont des ressources et des capacités médiatiques, de créer directement des lois de conscience Autochtone. Ils ont les moyens et les capacités de créer une législation et de réécrire des lois et des réglementations, sans les échappatoires rhétoriques et opportunistes, pour la survie de notre génération future.
En toute solidarité,
Ofelia Rivas
P.O. Box 1835
Sells, AZ 85634
http://tiamatpublications.com/
Ofelia Rivas a fondé il y a longtemps Voix O’odham Contre le Mur, et elle vit sur sa terre natale, dans la Nation Tohono O’odham. Ofelia a passé sa vie à lutter pour les droits humains et pour stopper la militarisation de son territoire.
©Ofelia Rivas. Aucun extrait de cet article ne peut être utilisé en aucune façon sans autorisation.
Par Indigenous Environmental Network
Publié sur Facebook
7 novembre 2020
Traduction Christine Prat
Nous, le Réseau Environnemental Autochtone, applaudissons la défaite de Donald Trump, comme rappel de notre pouvoir collectif d’affronter la suprématie blanche et le fascisme. Un effort national de la base, organisé par les Noirs, les Peuples Autochtones, LGBTQIA et les Gens de Couleur, a fourni des votes essentiels nécessaires pour gagner cette élection. Nous ne le dirons jamais assez : C’est notre victoire, nous l’avons faite pour nos communautés. Nous n’allons pas mâcher les mots. Les Etats-Unis sont un état de colons qui a toujours exploité la terre, son peuple et ses ressources. Même avec le changement de l’Exécutif, nous savons que les systèmes qui ont réduit à l’état de marchandises notre peuple, nos terres, notre eau et notre ciel, ne seront pas ceux qui les sauveront. Ainsi, nous applaudissons ce moment en tant que baromètre de la direction et de la stratégie des BIPOC [Black, Indigenous, People Of Color] et nous fixons notre attention sur la récompense d’imaginer radicalement un futur meilleur pour nous tous. Un futur qui dépend d’une nouvelle économie et d’un paradigme environnemental.
Les Etats-Unis ont un nouveau président. Notre réseau continuera d’être une force motrice pour tenir les pouvoirs en place responsables vis-à-vis des peuples d’origine de ces terres et territoires. Dans toute l’Île de la Tortue, des Peuples Autochtones se soulèvent pour affirmer nos droits souverains inhérents, défendre nos territoires et protéger les générations futures. Pour la santé et le respect du caractère sacré de Notre Mère la Terre et Notre Père le Ciel, nous ne faiblirons pas, les voix Autochtones seront entendues.
Nous exigeons la justice climatique, nous exigeons une transition juste, nous exigeons un redressement économique juste, dirigé par la justice et l’éthique environnementales, nous exigeons que nos droits souverains soient respectés et renforcés. La nouvelle présidence doit accepter le rejet d’une économie extractive et construire une relation avec le sacré de Notre Mère la Terre et tout ce qui est en relation avec elle.
Nous devons voir un changement systémique dans les relations entre les Amérindiens, les Autochtones d’Alaska et d’Hawaï, et ce gouvernement fédéral. Nous devons voir une reconnaissance et une application complètes de nos droits selon les traités, que nos terres nous soient rendues, et la mise en pratique totale du principe de Consentement Libre, Préalable et Informé.
Nous concevons un nouveau paradigme qui reconnaitrait l’intégrité territoriale et les droits de Notre Mère la Terre, et l’auto-détermination des premiers peuples de ce pays. Et nous soutenons les Afro-américains, les gens de couleur, les pauvres, les migrants, LGBTQIA et tous les autres gens marginalisés qui demandent exactement le même changement de système.
Nous n’avons qu’Une Terre Mère et Un Père Ciel. Dans l’intérêt des sept prochaines générations de vie sur cette planète, nous continuerons à renforcer le pouvoir menant à des lendemains meilleurs.
Nous vous reverrons sur les lignes de front,
L’équipe d’Indigenous Environmental Network
Photo : Nedahness Greene
Par Indigenous Action
7 novembre 2020
Traduction Christine Prat
Biden a remplacé Trump.
Pendant que certains célébraient une forme « moins dangereuse » de violence coloniale, nous nous sommes préparés à ce que la guerre reprenne. Ce n’est pas seulement que Trump ait mis les bouchées doubles en matière de nationalisme autoritaire suprématiste blanc (c.à.c. le fascisme) et ait presque accompli la continuation de son héritage explicitement violent, ce n’est pas seulement que les colonisateurs libéraux se soient tout juste hissés avec les ongles jusqu’à la victoire. C’est qu’au bout du compte, Trump et Biden sont deux faces de la même médaille. Nous allons à nouveau être soumis à la ferveur politique bruyante d’après l’élection, jusqu’à ce que la marée libérale se retire et que nous nous retrouvions confrontés à la même violence écologique et sociale qu’avant.
Le gouvernement Obama-Biden a été responsable de la déportation de plus de gens qu’aucun autre régime des Etats-Unis dans l’histoire. Entre 2009 et 2015, Obama-Biden ont déporté de force plus de 2,5 millions de gens, ce qui constitue plus que la somme de toutes les déportations sous tous les autres présidents du XXème siècle. Les communautés Tohono O’odham et Hia Ced O’odham ont subi une forte militarisation et ont été coupées par la frontière coloniale US/Mexique. Des villages entiers ont été déplacés et des sites sacrés profanés dans les nombreuses communautés Autochtones occupées de la frontière. Ça a été consolidé par le « mur frontière » de Trump, mais la militarisation de la frontière et l’occupation coloniale des terres Autochtones continuera, que les Etats-Unis soient sous contrôle Républicain ou Démocrate. Les colonisateurs sont unis dans leur croyance et leurs pratiques du colonialisme. Le régime Obama-Biden n’a pas apporté de répit à ceux qui ont été bombardés et attaqués par des drones, ce qui, en Afghanistan, signifiaient 90% du temps, l’assassinat d’innocents. Nous ne pouvons rien célébrer en sachant qu’avec Biden (ou n’importe qui d’autre), l’impérialisme des États-Unis et leur guerre sans fin contre les gens de couleur partout dans le monde, continuera.
Biden s’est lui-même taillé l’image d’un restaurateur d’une « normalité » dans laquelle nous sommes tués, agressés, disparus, bombardés, pollués, incarcérés, réduits à la pauvreté, et profanés. Un retour à la normalité néolibérale est un retour à la mort pour les Autochtones, les Noirs et les Basanés partout dans le monde.
Il y a un discours sur le moindre mal et une diatribe sur un espoir quelque part là-dedans, mais ces thèmes ont été gravés dans notre chair sous les coups, au point que notre peau a perdu la faculté de cicatriser. C’est comme si nos corps étaient la terre profanée à chaque pas de notre agresseur. Dans le cas de la politique électorale, le cycle n’est pas mis en question, l’agression non plus. Seule la mesure dans laquelle le voile couvre les blessures compte. Il ne s’agit pas de voir l’agression, c’est voir ses effets qui fait bouger la zone de confort jusqu’au bord de l’inquiétude.
Nous avons refusé la domination, le contrôle et l’exploitation de ces terres par les forces coloniales depuis 1492. Être ingouvernables signifie que nous ne faisons pas allégeance à l’autorité coloniale, ni ne dépendons de leurs systèmes pour notre survie, notre identité, notre appartenance, ou notre bien-être.
Face au COVID-19 et à un fascisme plus visiblement déclaré, nous célébrons les expressions puissantes d’une action directe sans médiation et les interventions contre le capitalisme, la suprématie blanche, l’hétéro-patriarcat, et l’état policier colonial. Des puissants soulèvements de Black Lives Matter, au renversement de statues racistes, des zones autonomes aux milliers de projets d’aide mutuelle dans toute l’île de la Tortue, qui fournissent les provisions nécessaires et du soutient, nos communautés ont entrepris des actions directes et construit une infrastructure alternative pour des générations, afin que nous ne soyons pas dépendants de l’état ni des compagnies privées.
Nous nous efforçons d’organiser et d’intervenir le plus directement possible au niveau des causes primaires qui maintiennent des ordres sociaux oppressifs, et nous travaillons à construire et soutenir de façon créative des alternatives fondées sur l’aide mutuelle, la dignité, et l’autodétermination collective au-delà du capitalisme. Nous sommes ingouvernables et devons rendre impossible pour le système colonial, de gouverner sur des terres volées et occupées. Construisez, soutenez et faites proliférer les organisations autonomes, et remplissez votre rôle dans ces luttes.
16 choses que vous pouvez faire pour être ingouvernables :
- Créez un groupe d’affinité.
Un groupe d’activité est un petit groupe de 5 à 20 personnes qui travaillent ensemble de manière autonome à des actions directes ou d’autres projets. Des groupes d’affinité sont généralement formés de gens qui partagent la même vision et se rejoignent pour que quelque chose soit fait. Si vous avez déjà un groupe d’affinité, liez-le à d’autres et regroupez-vous !
- Augmentez vos compétences.
Briser les liens avec le capitalisme et les appareils coloniaux demande que nous apprenions à faire les choses pour nous-mêmes, au-delà d’acheter, vendre, travailler ou demander à l’état de nous aider. De la défense collective au jardinage, la construction de bicyclettes, la non-scolarisation et prendre soin les uns des autres – nous pouvons apprendre et partager des compétences. Nous pouvons changer notre façon de valoriser les compétences et démanteler les hiérarchies de classes et de capacités.
- Etablissez et pratiquez une bonne culture de la sécurité.
La culture de la sécurité est nécessaire pour survivre à la répression d’état. Nous pouvons empêcher beaucoup d’infiltration et de désinformation en améliorant nos façons de communiquer et de nous mouvoir dans le conflit. Nous pouvons rester droits et transparents sans sacrifier notre sécurité.
- Pratiquez une justice transformatrice et réparatrice.
Des communautés fortes rendent la police et les prisons obsolètes. Nous pouvons changer notre culture pour prévenir la violence et les agressions. Nous pouvons construire nos capacités à affronter et résoudre les conflits. Nous pouvons renforcer nos liens et éliminer ce qu’il y a de toxique dans nos relations afin que le mal n’ait pas d’espace pour se développer dans nos communautés.
Démarrez un groupe d’aide mutuelle et apportez le soutient nécessaire à ceux qui sont dans le besoin. Organiser l’aide mutuelle peut assurer que nos communautés ne soient pas dépendantes de firmes privées ni de l’état. Transférez votre utilisation de ressources à des choses que vous pouvez cultiver et faire, ou vous procurer auprès d’autres en résistance. Construisez des réseaux d’aide et de ressources au-delà du capitalisme.
- Défense mutuelle.
De l’entrainement à l’usage des armes aux tactiques de rues, en passant par les interventions de passants et d’équipes de sécurité, nous devons avoir les capacités et les ressources pour défendre nos communautés d’attaques fascistes contre notre peuple, les êtres non-humains et les terres.
- Construisez et entretenez une infrastructure de conflit.
Une infrastructure de conflit est toute structure que nous organisons, qui nous aide à être plus efficaces dans nos combats. C’est une infrastructure qui va au-delà de procurer une prise de conscience et des services, mais construit notre capacité à mener une véritable résistance. Des jardins communautaires et des fermes coordonnées collectivement aux infoshops et aux médias et communications indépendants.
- Ouvrez des squats pour les SDF.
Un loyer est un vol. La propriété privée est de la violence coloniale contre le territoire. Abolissez les loyers et la propriété privée. Ramatriez les terres à leurs gardiens d’origine. Créez des espaces pour vivre au-delà des propriétaires.
- Défendre et restaurer les terres ancestrales.
Parce que #landback signifie mettre fin à l’occupation coloniale et restaurer la gestion Autochtone de nos terres ancestrales. Régénérez nos relations sacrées, et tout ce que ça implique spirituellement et matériellement, avec nos territoires d’origine. Libérez le sacré.
- Réparations.
Emparez-vous de tout ce qui a été volé aux Peuples Noirs et Autochtones et libérez-le. Une redistribution radicale est nécessaire.
- Supprimez tout ce qui est de la merde.
Intervenez dans une infrastructure critique aux points où le capitalisme et le colonialisme sont les plus vulnérables. Emparez-vous des rues, des usines, des ports, des sites temporaires de fracturation, des oléoducs, des centrales électriques, détruisez les frontières, soyez intelligents et créatifs ! C’est aussi un moyen efficace de viser ces industries qui perpétuent le changement climatique.
- Soyez furieusement intersectionnels.
Vu que nous n’acceptons pas de trainer ces vieilles conduites de merde avec nous. Merde aux anti-afro, merde à l’orientalisme, merde à l’islamophobie, merde à la transphobie, merde à l’hétéro-patriarcat, merde à la suprématie blanche, merde à l’impérialisme, merde à l’élitisme, merde à la hiérarchie, merde au racisme, merde à la citoyenneté, merde aux privilèges, merde à tout ce qui est merdique !
- Mettez en pratique le Soi Radical & les Soins Collectifs
Pour rester dangereux pour le pouvoir, nous devons prendre soin de nous-mêmes et de chacun.
Apprenez les déclics communs et comment communiquer sans se faire entuber. Apprenez à communiquer vos besoins, vos limites, et vos manques efficacement et de manière non-toxique – souvenez-vous que pour les gens dans la lutte et la résistance, c’est très dur d’accéder aux ressources de soins mentaux et spirituels. Le travail dans un mouvement peut être insoutenable pour ceux qui ont eu beaucoup d’expérience de politique de colons et de déclencheurs de violence – trouvez des moyens de communiquer et négociez des normes et des limites de groupe satisfaisant aux besoins des gens, s’ils sont raisonnables. Sachez identifier des formes de communication toxiques et apprenez ou créez des façons de les démanteler et communiquez dans des formes plus saines et moins dommageables. Soyez honnêtes sur vos limites et prenez soin de vous et de chacun. L’état capitaliste colonial christianisé nous a appris à ne jamais nous reposer ou guérir. Rejetez toutes les tentatives de forcer les gens à aller au-delà de leurs limites. Le soin de soi radical nous met en sécurité et nous rend invulnérables quand nous nous engageons de façon cohérente dans l’agitation de la gouvernabilité par l’état.
- Rendez tout accessible à tous.
Rejetez la hiérarchie des capacités et l’objectivisation de nos corps et de nos vies, établissez des réseaux de soins communautaires avec des gens équipés pour fournir de l’aide d’urgence et prêts à soutenir tout un éventail de besoins. Défiez l’élitisme dans votre langage, dans la façon de nous organiser, et dans la façon dont nous nous estimons les uns les autres. Nous sommes tous suffisants.
Etudiez la culture du viol et comment elle est liée à la profanation de terres sacrées. Transformez votre culture et vos pratiques de flirt, d’humour, de relations, de sexualité, de consentement, de boums, de travail du sexe, et de jeu pour abolir la culture du viol. Tenez les mactivistes, les violeurs, les agresseurs, les opportunistes et les canailles pour responsables. Mettez le consentement et les relations saines au centre de tout ce que nous faisons partout.
- Répandez la joie radicale et militante.
Nous pouvons foutre la merde en dansant, en chantant, en faisant la fête, en riant, en jouant, en admirant, en ayant des conversations profondes, en racontant des histoires, en faisant de l’art, en faisant l’amour, en faisant de la magie, en étant brillant, en étant grandiose, et en nous amusant.
Ajoutez des moyens d’être ingouvernable importants pour vous en adressant des commentaires à Indigenous Action.
Par Indigenous Action
Publié sur Facebook
16 octobre 2020
Traduction Christine Prat
Les Mi’kmaq ont des droits inhérents de pêcher le homard. Ils veulent que ce soit préservé pour les générations futures…
LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET A PERMIS AU COMBAT ENTRE LES PÊCHEURS COMMERCIAUX ET LES MI’KMAQ DE CONTINUER.
*
Les Haudenosaunee ont des droits inhérents à la terre… ils veulent qu’ils soient préservés pour les générations futures.
LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET A PERMIS AU COMBAT ENTRE LES HAUDENOSAUNEE ET LES PROMOTEURS DE CONTINUER
*
Les Algonquins ont des droits inhérents sur leur terre et la chasse – ils veulent s’assurer qu’il y ait assez d’orignaux pour les besoins des générations futures.
LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET A PERMIS AU COMBAT ENTRE LES ALGONQUINS ET LES CHASSEURS DE CONTINUER.
*
Les Secwepemc ont des droits inhérents à leur terre et leur eau – ils veulent que l’eau soit protégée pour les générations futures.
LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET PERMIS AU COMBAT ENTRE LES SECWEPEMC ET LA FIRME TRANSMOUNTAIN DE CONTINUER.
*
Les Wet’suwet’en ont des droits inhérents à leur terre et leur eau – nous voulons que l’eau soit protégée pour les générations futures.
LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET A PERMIS AU COMBAT ENTRE LES WET’SUWET’EN ET COASTAL GASLINK DE CONTINUER.
*
Le gouvernement colonial facilite la violation des droits inhérents des Autochtones, au soi-disant « Canada ».
LE GOUVERNEMENT COLONIAL A PERMIS À TOUS CES COMBATS DE SE PRODUIRE EN MÊME TEMPS.
*
Les forces de police, comme la Police Montée Royale Canadienne et la police provinciale de l’Ontario sont utilisées pour criminaliser les Autochtones et quiconque les soutient.
LES SERVICES DE POLICE NE «MAINTIENNENT PAS LA PAIX» ET «NE PROTÈGENT PAS LES GENS».
*
Ce n’est pas une coïncidence si le gouvernement colonial a porté ces combats contre toutes ces Nations en même temps. Nous nous sommes toujours soutenus les uns les autres.
LES SERVICES DE POLICE SURVEILLENT ET CONTRÔLENT CHAQUE NATION QUI COMBAT POUR NOS DROITS INHÉRENTS.
*
Le système colonial sait que si ces droits étaient établis dans un quelconque de ces cas – ça voudrait dire que les autres se soulèveraient pour demander que leurs droits soient également protégés.
LES SERVICES DE POLICE N’ONT PAS CHANGÉ – ILS SONT TOUJOURS LÀ POUR RÉPRIMER DES SOULÈVEMENTS POSSIBLES.
*
Les droits qui sont violés ne sont pas seulement des droits qui affectent les Peuples Autochtones – au bout du compte, ils affectent toutes nos générations futures.
IL EST TEMPS DE NOUS UNIR TOUS ET DE DEMANDER QUE NOS DROITS SOIENT PROTÉGÉS.
Par Brenda Norrell
Censored News
22 octobre 2020
Traduction Christine Prat
©Photos Ofelia Rivas
Photos à Londres Palestine Action
Les tours d’espionnage construites à la frontière, sur le territoire de la Nation Tohono O’odham, par l’entreprise Israélienne de défense Elbit Systems, sont quasiment terminées, malgré les objections des Tohono O’odham traditionnels qui s’opposent à la profanation d’une terre sacrée.
Elbit Systems, aussi appelés les « Marchands de Mort », sont responsables de l’Apartheid en Palestine. Actuellement, il y a des actions de protestation contre Elbit au Royaume-Uni, et plus généralement contre les drones qui tuent et les violations des droits humains.
Le District de Gu-Vo, dans la Nation Tohono O’odham, s’est opposé à ce projet dès le début.
Gu-Vo, le district le plus à l’ouest de la Nation Tohono O’odham, avait dit aux Etats-Unis : « Le District de Gu-Vo s’oppose au projet de tours, pour protéger des sites culturels sur la montagne sacrée appelée aujourd’hui la Chaîne de Ajo. La montagne contient des restes humains de gens de notre peuple et héberge aussi des lieux de nos pratiques culturelles (sacs médecine) et des daims et des moutons à longues cornes et des tortues de montagne, qui sont protégés par la Loi sur les Espèces Menacées. »
« Les forces militaires du gouvernement des Etats-Unis, la Patrouille des Frontières, n’étaient pas disposées à fournir des informations sur les impacts, tels que les effets sur la santé, et ont délibérément donné des informations fausses concernant les impacts environnementaux immédiats, comme la construction de routes sur la montagne et l’installation de lignes électriques sur les sites, et le fait que les sites des tours auront des impacts pour 25 ans ou plus, sur la montagne, la vie animale et végétale et la vie des O’odham. »
« Le paysage des communautés du District de Gu-Vo a déjà été gravement détérioré par de nombreuses routes non-autorisées et la destruction de montagnes et de collines de grande importance pour le mode de vie O’odham. Nos générations futures connaîtront plus de restrictions pour vivre sur nos terres d’origine, étant donné que nos droits d’Autochtones d’origine continuent de se détériorer. »
« Ces tours programmées par les Etats-Unis ne sont pas à la frontière, mais dans nos communautés, et à la frontière de la Nation Tohono O’odham, réitérant la discrimination et l’attaque délibérée contre les O’odham » dit le District de Gu-Vo.
Le contrat avec Elbit Systems a été approuvé sous le gouvernement Obama, et prolongé sous le gouvernement Trump, et approuvé par le gouvernement de la Nation Tohono O’odham. [Les ‘gouvernements’ tribaux ont été imposés par les Etats-Unis, afin de se créer des interlocuteurs qui leur convenaient – NdT].
Actions contre Elbit Systems au Royaume-Uni
Le Middle East Monitor écrit que des activistes solidaires de la Palestine ont protesté devant la firme d’armements Israélienne Elbit. Le groupe Palestine Action a appelé ses supporters à se joindre à des actions contre Elbit dans le centre de Londres.
Elbit est la plus grande compagnie d’armements privée en Israël et est connue pour ses drones tueurs.
Le Hermes 900 est une pièce d’équipement de grande taille, de statut militaire, plus ou moins de la taille d’un avion de combat moyen. Vous ne pourriez pas en acheter en ligne ou en grande surface.
Elbit dit fièrement dans ses publicités que ses équipements ont été « testés en vrai » sur des Palestiniens. Le Hermes 900 a été déployé pour la première fois durant l’attaque mortelle contre la population de Gaza, en 2014.
Faire des dons à Ofelia Rivas, fondatrice de Voix O’odham Contre le Mur, sur son site :
http://tiamatpublications.com
©Ofelia Rivas, Censored News. Ne pas utiliser sans autorisation.
Par Indigenous Action
Publié sur Facebook
21 octobre 2020
Traduction Christine Prat
En termes de spiritualité Autochtone, il n’y a rien de sacré dans l’acte de choisir qui va vous gouverner et avec quelles règles vivre sous la domination coloniale. Faire allégeance à, et perpétuer activement l’ordre politique colonial qui est fondé sur le génocide, l’esclavage et l’écocide, est en réalité une mort spirituelle pour les Peuples Autochtones. C’est une violence contre les luttes de nos ancêtres.
Historiquement, les Peuples Autochtones ont résisté aux politiques assimilationnistes des Etats-Unis, qui leur ont imposé la citoyenneté et nous ont dépouillés de notre souveraineté. Ce programme d’assimilation a été responsable des pensionnats, conçus pour saper violemment nos manières d’être, y compris nos systèmes de gouvernance culturels. Il n’y a rien de sacré dans l’institution violente de pensionnats, ni dans l’imposition de la citoyenneté US et de la gouvernance coloniale.
Dire « voter c’est sacré » sape également des décennies de luttes pour affirmer le caractère sacré et la protection de nos sites sacrés. Si on confère un caractère sacré à l’acte de déposer un bulletin dans l’urne, on renforce les affirmations des tribunaux coloniaux qui tenaient profondément les croyances Autochtones pour « des expériences émotionnelles et subjectives. » (Voir le cas de la Nation Navajo contre le Service des Forêts et autres).
La résistance Autochtone, par contre, EST sacrée. Bien que certains de nos ancêtres se sont battus pour participer à la politique coloniale (ou un siège à la table du colonisateur), ils furent beaucoup plus nombreux à se battre farouchement pour la libération par la cérémonie et la prière.
Les pratiques religieuses Autochtones ont été interdites par les Etats-Unis jusqu’en 1978. Nos cérémonies ne se sont pas arrêtées sous prétexte qu’elles étaient « illégales. » La Loi sur la Liberté Religieuse des Indiens d’Amérique a été adoptée à cause des puissants soulèvements militants qui avaient commencé à Alcatraz et ont continué avec les occupations et les actions de l’A.I.M.
Les luttes de nos ancêtres pour protéger nos terres et nos modes de vie n’étaient pas causées par un bulletin de vote. Ne confondons pas cela avec une campagne astucieuse de marketing politique, qui réifie sans critique l’autorité du colon. Les organisations à but non-lucratif reçoivent des milliers de dollars pour démarcher pour des votes. Le complexe industriel à but non-lucratif a été conçu pour réprimer et contrôler les mouvements. (Voir La Révolution Ne Sera Pas Subventionnée)
Peu importe que vous salissiez l’urne électorale, elle ne peut pas être décolonisée.
LA RÉSISTANCE AUTOCHTONE EST SACRÉE
Par Candi Brings Plenty
Censored News
17 octobre 2020
Traduction Christine Prat
(Les 6 personnes arrêtées le vendredi 16, ont été libérées le samedi)
[Note : quand les Autochtones disent ‘nos parents’ en parlant des SDF, il ne s’agit pas de pères et mères, mais d’Autochtones de la même Nation]
Nos Akićita étaient en train de prier, on pouvait entendre les magnifiques chants de cérémonie, lorsque la Police de Rapid City les a interrompus et les a fait partir de force. Ils ont aussi traîné une Unči (grand-mère) Lakota alors qu’elle priait.
RAPID CITY, Dakota du Sud – Tous les vendredis, depuis deux ans, notre communauté Oyaté fournit un repas à nos parents SDF, par l’intermédiaire de l’organisation de base OyateKinChanteWastepi. La Patrouille Mni Luzahan patrouille à pied Rapid Creek depuis l’été dernier, parce qu’en août, huit homicides d’Autochtones ont été commis dans notre ville, et deux d’entre eux étaient des SDF qui dormaient près du ruisseau. Et cette semaine, deux parents Autochtones SDF sont morts dans la rue.
Les flics les harcèlent et confisquent les sacs de couchage et les couvertures de ces parents afin qu’ils ne puissent pas dormir tranquilles, ou ils doivent aller en détox et risquent d’être arrêtés, parce que c’est illégal de dormir dans un parc, dans cette ville, sur des terres Autochtones, dans nos Black Hills sacrées qui nous ont été volées.
Pour avoir monté des tipis dans un espace public non-utilisé, la police de Rapid City a déclaré qu’il s’agissait d’une assemblée illégale. Ils ont démonté les quatre tipis et arrêté ceux qui étaient dans le dernier.
Nos parents ont monté des tipis ici, dans cette ville raciste, comme camp d’hiver pour nos Oyaté pauvres, dans le besoin. Les seules options pour nos parents, ici sont : La mission de Corner Stone, un établissement Chrétien, oppressif et colonial, où les SDF doivent payer à la journée ; ou aller en détox, où ils sont confrontés à un racisme institutionnel et sont incarcérés temporairement, jusqu’à ce que la police déclare qu’ils ont désaoulé et peuvent être relâchés. Entretemps, ils doivent porter des blouses d’hôpital et pas de chaussures.
Nos parents méritent mieux que ces deux options. C’est pourquoi notre communauté Akićita a apporté de l’aide, étant donné que notre Maire refuse de dépenser quelques dollars des impôts pour nos parents Autochtones SDF et leur a dit de retourner d’où ils venaient. Alors que selon l’histoire Lakota de la Création, nous sommes sortis en rampant de la Caverne du Vent, ici, dans nos Black Hills sacrées. Nos parents SDF sont EXACTEMENT là d’où ils sont venus !
Notre Traité Oyaté, nos droits constitutionnels et humains sont violés. Deux heures après que les tipis aient été montés, la Police de Rapid City a encerclé le camp avec vingt voitures de police et une équipe SWAT (unité d’élite, genre GIGN, employant des armes et des tactiques spéciales) cachée un bloc plus loin.
Nos tipis sont des structures géométriques sacrées, données à nos ancêtres par les esprits et nous ont été transmises. Il n’y a pas de différence avec Standing Rock, quand nous avions monté nos tipis et que les agents de DAPL sont passés par-dessus la barrière qu’ils avaient édifiée pour les démonter et arrêter tous ceux qu’ils pouvaient attraper.
Cinq de nos Akićita étaient en train de prier, on pouvait entendre les magnifiques chants de cérémonie, lorsque la Police de Rapid City les a interrompus et les a fait partir de force. Ils ont aussi traîné une Unči (grand-mère) Lakota alors qu’elle priait aussi.
Ce n’était PAS une manifestation, c’était Lakota Oyaté installant le camp d’hiver dans notre He Sapa sacré, comme nous l’avons fait pendant des générations, sous la Wičahpi Oyaté (Nation Étoile), avec une cérémonie conduite par l’homme-médecine Chief Crow Dog. Il a également été évacué. C’était une solution temporaire TRADITIONNELLE, jusqu’à ce qu’un camp de petites maisons puisse être construit.
Le RCPD (Service de Police de Rapid City) et les médias appellent ça une « manifestation » et ont même annoncé verbalement qu’ils allaient arrêter Nick Tilsen et révoquer sa caution pour la manifestation du Mont Rushmore. Alors qu’il était là-bas en tant que IkčéWičasa (homme ordinaire) soutenant son frère, leur suprématisme blanc s’est étalé, quand ils ont spécialement choisi Nick, pour l’incriminer d’être un si bon parent.
J’ai une foi inébranlable dans notre spiritualité Lakota et j’organise la Justice Autochtone, en insistant sur l’organisation de la communauté. Et, avec ma grande expérience, je sais qu’il faut rendre visible l’injustice régnante pour élever la conscience de la situation, afin que nous puissions construire et démanteler les systèmes coloniaux d’oppression. Mais les médias dominants ne rapporteront pas cette histoire d’une perspective Autochtone, alors, nous devons le faire.
Ce camp d’hiver était construit sur la cérémonie et les cœurs des dirigeants de notre communauté Lakota.
S.V.P, faites des DONS, partagez et soutenez le Fonds Légal Mni Luzahan :
https://www.campmniluzahan.org/
Par Brenda Norrell
Censored News
13 octobre 2020
Traduction Christine Prat
L’obélisque raciste de la Plaza de Santa Fe a été abattu lundi (12 octobre 2020), au troisième et dernier jour de l’occupation et des enchaînements dirigés par des femmes Tewa. Des Pueblos exigèrent que le Maire de Santa Fe tienne sa promesse de retirer l’obélisque, un symbole flagrant de l’oppression et de la glorification des conquistadors meurtriers qui s’étaient emparés de terre des Pueblos pour y fonder la Ville de Santa Fe et l’état du Nouveau-Mexique.
La Ville de Santa Fe ne voulait que personne ne se mêle de ses ventes de faux bijoux, ni que les touristes découvrent l’histoire raciste de la ville, ou que ceux qui viennent y dépenser de l’argent n’apprennent les tortures auxquels les Pueblos ont été soumis pour ses monuments et sa ville. La police a mis fin à l’occupation de la Plaza de Santa Fe dimanche dans la nuit. Une personne qui s’était attachée au monument dit que la police l’avait trainé, lui occasionnant des blessures aux genoux. Ensuite, la police a barricadé l’obélisque raciste pour empêcher ceux qui disaient la vérité de parler.
Il y eu deux arrestations supplémentaires lundi, le troisième et dernier jour, quand la police fut chassée de la Plaza. Cependant, des cordes et des chaînes furent jetées autour de l’obélisque qui fut abattu à la main.
Vidéo sur YouTube :
Quand l’occupation et les enchaînements commencèrent, samedi, le New Mexican de Santa Fe titra : « Une promesse toujours vide de retirer un monument controversé de la Plaza de Santa Fe a eu des échos bruyants et clairs, samedi après-midi ».
« Alan Webber, le Maire, dit en juin qu’il avait l’intention d’appeler à l’enlèvement de l’obélisque au centre de la Plaza, qui est dédié aux ‘héros’ morts dans des batailles contre les ‘Indiens sauvages’, parce que cet acte est ‘la bonne chose à faire’ et ‘n’a que trop attendu’. Maintenant, les activistes en ont assez que le monument soit resté jusqu’à la Journée des Peuples Autochtones. »
Dans notre article de Censored News, écrit quand la statue d’Onate a été retirée, Maurus Chino, Pueblo Acoma, raconte la véritable histoire des tortures et des massacres de Pueblos pour s’emparer de leur terre pour y fonder Santa Fe et l’état du Nouveau-Mexique.
Maurus écrit « Pour nous, le conquistador Juan de Onate et ses soldats équivalent à Hitler et les Nazis. Ils ont tous les deux commis un génocide. Le système de concession de terres des Espagnols n’est qu’un euphémisme pour le vol de terres Autochtones. Ces terres, si généreusement ‘concédées’, étaient des terres Indiennes ».
Racontant la vraie histoire, Chino dit « En janvier 1599, une force considérable a été envoyée à Acoma, où une bataille épique s’en suivit pendant trois jours, et, selon les récits historiques des Espagnols eux-mêmes, elle fit plus de 800 morts, hommes, femmes et enfants massacrés. Les hommes de plus de 25 ans furent condamnés à avoir un pied coupé et 25 ans d’esclavage. Les garçons de 12 à 25 ans furent aussi condamnés à 25 ans d’esclavage. Les filles de 12 à 25 ans eurent aussi 25 ans d’esclavage. 60 jeunes filles furent envoyées à des prêtres au Mexique et ne sont jamais revenus à Acoma. »
***
COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 10 octobre 2020
Contact : U.V.M. Uvfrays@gmail.com
Coalition de Tewa, d’Autochtones et de Complices pour Occuper la Plaza de Santa Fe pour la Journée des Peuples Autochtones, Exiger du Maire l’Enlèvement du Monument Raciste
Le Maire Webber avait promis à la communauté Autochtone qu’il ferait enlever l’Obélisque en juin – Il n’a pas tenu sa promesse
TERRITOIRES OCCUPÉS TEWA, Nouveau-Mexique – Une coalition de groupes occuperont la Plaza de Santa Fe pour demander l’enlèvement de l’Obélisque raciste au centre de la place de la ville. L’occupation de trois jours, jusqu’à la Journée des Peuples Autochtones, a pour but la libération des Peuples Autochtones de toutes les formes de colonialisme, y compris les monuments racistes, et de mettre fin à l’oppression continuelle et systématique des communautés Autochtones.
En juin, le Maire de Santa Fe, Alan Webber, a fait une promesse publique à la communauté Autochtone de Santa Fe, s’engageant à retirer l’Obélisque raciste. Il déclara : « C’est ma conviction que nous devons prendre ces mesures maintenant, parce que c’est la chose juste à faire, c’est un moment de vérité morale et nous avons été appelés à le faire par nos collègues, amis et famille Amérindiens. Ça n’a que trop attendu. »
Trois mois ont passé depuis que le Maire Webber a fait sa promesse, et l’Obélisque – un symbole clair de colonisation et d’oppression – est toujours debout, au cœur de notre ville, sur une terre volée.
La déclaration suivante a été publiée par la coalition :
« Il y a quelques mois, le Maire Alan Webber a fait la promesse à des femmes Autochtones que l’Obélisque au centre de cette Plaza, serait enlevé. Il a rompu cet engagement et nous exigeons qu’il fasse honneur à sa parole. L’Obélisque est un symbole d’oppression, de colonisation et du génocide toujours en cours des Tewa, les occupants d’origine de ce territoire volé. Maintenant, il est temps de créer de nouveaux symboles d’inclusion et de créer une responsabilité envers la communauté.
Honorez les voix Tewa. Honorez les traités. Honorez votre parole. M. le Maire Alan Webber : RETIREZ CE MONUMENT RACISTE. »
***
En septembre 2009, les colons de Santa Fe n’hésitèrent pas à fêter le 400ème anniversaire de la fondation de la ville, déguisés fièrement en conquistadors, considérant toujours les massacreurs comme des héros. Leur podium cachait l’obélisque.
Christine Prat (photos Ch. Prat, Santa Fe 2009)