LES DONNEUSES DE VIE DES NATIONS DISENT : PLUS D’ALCOOL A WHITE CLAY

 

Publié par Censored News

Contacts :
Olowan Martinez, Lakota activist , trulyn8tiv@yahoo.com
Jessica Garraway of Deep Green Resistance garrawaj@riseup.net

Traduction Christine Prat

Le 26 août des femmes de la tribu Sioux Oglala, avec des alliées entre autres de Deep Green Resistance organiserons une manifestation intitulée Journée des Femmes pour la Paix, en réaction contre le traffic d’alcool à White Clay (Nebraska).

« «Depuis plus de 100 ans les femmes de la nation Lakota Oglala ont été confrontées à une agression contre la raison, le corps et l’esprit de leurs parents », dit Olowan Martinez qui est l’une des principales organisatrices de la manifestation et résidente de Pine Ridge. « Les Oglala ont été réduits au silence par une guerre chimique menée par les entreprises qui veulent exploiter et engranger des profits de la souffrance et de la misère de notre peuple. Le temps est venu de mettre un terme à cette souffrance par tous les moyens nécessaires. »

La localité de White Clay, Nebraska, se trouve à moins de 100 mètres de la frontière de la Réserve de Pine Ridge (Dakota du Sud) où la vente et la consommation d’alcool sont interdites.

White Clay a une population de 14, mais 4 débits de boissons à emporter y vendent 12500 cannettes de bière par jour. Il a été constaté que ces commerces vendent à des trafiquants, des alcooliques, des mineurs et échangent de la bière contre des faveurs sexuelles.

L’impact de la vente d’alcool est particulièrement ressenti par les femmes et les enfants de la réserve, avec un taux d’agressions sexuelles et de violence domestique double de la moyenne nationale.

De jeunes activistes Lakota et leurs alliés non Indigènes ont bloqué la route menant à White Clay pendant plus de 4 heures le 9 juin dernier pour protester contre la vente d’alcool aux Peuples Indigènes. L’action du mois d’août doit être une continuation de ces efforts.

La Journée des Femmes pour la Paix est organisé dans la réserve et est dirigé par des femmes, il y aura du théâtre de rue et des discours. Le rassemblement pour la marche commencera à 12h à Billy Mills Hall à Pine Ridge, Dakota du Sud et se dirigera à White Clay où d’autres activités sont prévues. Rejoignez-nous pour prendre position contre le génocide ininterrompu des Peuples Autochtones !

Pour plus d’information sur White Clay voir : http://battleforwhiteclay.org/

Voir aussi l’article sur la manif du mois de juin.

 

The Navajo Post, 9 août 2012

Par Rachelle Todea

SAINT MICHAELS – La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo [NNHRC] affirme, dans son rapport d’audition publique « Impact du Règlement Territorial Navajos-Hopis de 1974 – P.L. 93-531 », que le projet fédéral de déplacer 12 000 personnes dans les dix ans qui viennent est tout simplement irréaliste. Le rapport a été distribué aux officiels du gouvernement de la Nation Navajo le 3 août 2012.

« Bien que le Congrès se soit efforcé de réaliser la déportation dans les cinq ans qui ont suivi l’adoption de la loi de 1974, elle continue toujours et d’autres lois ont été adoptées pour en faciliter la réalisation complète » peut-on lire dans le rapport de la NNHRC à propos de la réunion du 28 mars 1996, du Comité du Sénat pour la Supervision des Affaires Indiennes concernant l’arrangement proposé et les Accords d’Aménagement. « En 1996, le Congrès a adopté la Loi de Règlement [du « conflit »] Territorial Navajos-Hopis, aussi connue comme Accord d’Aménagement, qui demande aux Navajos se trouvant toujours sur les terres attribuées aux Hopis de signer un bail de 75 ans avec la Tribu Hopi. »

La signature de l’Accord d’Aménagement autorisait les Navajos à rester sur leur lieu de résidence, mais les obligeait à se soumettre à toutes les lois Hopis. »

Une poignée de Navajos ont refusé de signer l’Accord ou de déménager.

D’après le rapport de la NNHRC de 2012, les informations disponibles – corroborées par des témoignages de déportés et de résistants – que la politique de déportation fédérale a échoué misérablement. Egalement, « en 1985, une étude autorisée par le Comité d’Appropriations de Domicile a signalé l’échec de la déportation. »

Malgré le projet fédéral de déportation de 12 000 personnes en dix ans et celui du Congrès de le faire en cinq ans, près de 38 ans plus tard, il y a toujours des résistants.

Aujourd’hui, une poignée de résistants se retrouvent dans des conditions inhumaines, d’après le rapport de la NNHRC.

D’après le rapport de la NNHRC « [on] découvre aussi que le harcèlement quotidien, les intimidations et la surveillance des Diné qui refusent de déménager ou de signer l’Accord d’Aménagement constituent des violations des droits de l’homme. »

« Ces familles de résistants, avec leurs doyennes renommées et si concernées, sont l’exemple de notre résilience, elles sont les racines à la base de ce que nous sommes en tant que Diné et que nous devons continuer d’être » dit le rapport de la NNHRC. « [Les Navajos] sont émancipés grâce à leur détermination, leur sacrifice et leur courage. Nous les honorons. »

 

6 août 2012

La NNHRC [Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo] publie son rapport sur l’audition publique concernant la déportation [des Navajos de Big Mountain] qui cite des violations des droits de l’homme

 

Par la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo

Publié par Censored News
Original article in English

Traduction Christine Prat

 

Les officiels des droits de l’homme Navajos publient leur « Rapport d’Audition Publique : l’Impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531 etc. »

 

SAINT MICHAELS, Nation Navajo – La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo a distribué son rapport intitulé « Rapport d’Audition Publique : l’Impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531 etc. » aux représentants de la Nation Navajo, au sujet de violations des droits de l’homme des citoyens Diné, vendredi 3 août 2012. Lire le rapport sur www.nnhrc.navajo-nsn.gov.

Le 6 juillet 2012, les commissaires de la NNHRC ont adopté à l’unanimité le rapport d’audition publique avec la résolution NNHRCJULY-21-12, ceci étant l’un de leurs deux derniers actes avant la fin de leur mandat de quatre ans expirant le 14 juillet 2012.

La NNHRC a adopté la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones en 2008, comme critère minimum des buts à atteindre pour la NNHRC dans sa défense et sa protection des droits humains des citoyens Navajos. Aussi, la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones a fourni le critère pour établir les violations des droits de l’homme citées dans le rapport d’audition publique de la NNHRC.

A l’heure actuelle, la NNHRC est la seule institution gouvernementale de la Nation Navajo a utiliser la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones comme critère minimum des buts à atteindre. Ce qui est généralement peu connu est que les officiels de la Nation Navajo avaient présenté des recommandations à un groupe de travail, alors que la Déclaration était encore sous forme de projet et avaient soutenu son adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies depuis près de 15 ans. En 2007, les Nations Unies ont adopté la Déclaration et plus tard les Etats-Unis en tant qu’état membre ont fait de même, en 2012. Il est important de noter que « beaucoup de familles Navajos qui souffrent du programme de déportation Navajo-Hopi se sont rendues dans des lieus aussi éloignés que Genève, en Suisse, pour raconter leur histoire aux institutions internationales », d’près la résolution de la NNHRC. De plus, « beaucoup de ces voyages internationaux ont coïncidé avec les efforts officiels de la Nation Navajo pour faire adopter la Déclaration. » Résultat, « l’apport et le soutien des familles Navajos directement touchées par la déportation Navajo-Hopi a amené l’Assemblée Générale des Nations Unies à adopter l’Article 10 de la Déclaration sur les Droits des Peuples Autochtones. » L’Article 10 de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones dit que « Les peuples autochtones ne peuvent être enlevés de force à leurs terres ou territoires. Aucune réinstallation ne peut avoir lieu sans le consentement préalable — donné librement et en connaissance de cause — des peuples autochtones concernés et un accord sur une indemnisation juste et équitable et, lorsque cela est possible, la faculté

de retour ». Il est clair que, d’après la résolution de la NNHRC, la commission a établi que « les familles Navajos et les individus [qui] ont été déplacés de leurs terres d’origines qu’ils possédaient et utilisaient traditionnellement, et ceux [qui] sont restés sur leurs terres avec des arrangements, ont tous souffert et continuent à vivre dans le regret, à cause d’effets durables et dévastateurs sur leurs vies. »

Un aperçu du Rapport

Le rapport fournit une sincère reconnaissance des commissaires, un résumé de l’historique du règlement territorial Navajo-Hopi, une revue des lois internationales en matière de droits de l’homme y compris les critères pour estimer les impacts de la réinstallation, un résumé complet des témoignages des Diné et non-Diné, 22 conclusions et 16 recommandations.

Par exemple, la première conclusion du rapport dit [que] « Parce que la Loi de Réinstallation Navajo-Hopi relève des critères de violations des droits de l’homme définis dans la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo recommande que la loi P.L. 93-531 etc., soit abrogée. Les terres Navajos devraient être rendues à la Nation Navajo et toutes les tentatives de parachever la déportation devraient cesser immédiatement. »

Finalement, la NNHRC déclare « L’héritage de la loi [Public Law] 93-531 etc. a été la source de dislocation, d’aliénation et de traumatisme profonds pour les citoyens Diné qui ont été forcés de déménager de leur terre d’origine et, sur la base d’une enquête, la NNHRC constate que la réinstallation forcée de plus de dix mille Navajos est une violation flagrante des droits de l’homme. »

La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo a initié ce processus dans le cadre de son mandat de mener des auditions publiques sur le territoire et à l’extérieur de la Nation Navajo, pour déterminer l’état des relations raciales entre les Navajos et les non-Navajos. L’état des relations raciales a été apprécié après la tenue d’une série d’auditions publiques dans 25 communautés avoisinantes autour de la Nation Navajo, afin de déterminer si les droits humains des Navajos avaient été violés. A l’époque, environs 158 personnes ont témoigné. Beaucoup d’entre eux avaient été déportés suite à la Loi de Règlement Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531.

Suite aux auditions sur les relations raciales, deux mois plus tard, en 2009, et afin de se concentrer directement sur l’impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974, la NNHRC a mené sept auditions publiques et reçu 124 témoignages. NNHRC a mené des auditions publiques à Birdsprings, Navajo Nation ; Dilkon, Navajo Nation ; Tonalea, Navajo Nation ; Pinon, Navajo Nation ; Sanders, Navajo Nation ; Flagstaff, Arizona et à Tuba City, Navajo Nation, du 7 novembre 2009 au 14 janvier 2010.

Toute cette semaine, la NNHRC fera une série de déclarations pour donner une idée plus complète au public des témoignages, des conclusions de la NNHRC et des recommandations et rectifications et des préoccupations des commissaires.

 

Rachelle Todea,Public Information Officer
Navajo Nation Human Rights Commission
P.O. Box 1689
Window Rock, Navajo Nation (AZ)  86515
Phone: (928) 871-7436
Fax: (928) 871-7437
rtodea@navajo-nsn.gov
www.nnhrc.navajo-nsn.gov

 

« Les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel » Article 3 de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.

 

Le Diné Kris Barney marche pour les Pics San Francisco

13 août 2012

Communiqué de presse
Publié par Censored News

Original article in English

Traduction Christine Prat

 

ROUGH ROCK, Arizona – le 12 août 2012, à l’aube, le Coureur Spirituel, fermier Diné traditionnel, médecin traditionnel, poète et artiste Kris Barney a commencé sa marche, de son domicile à Rough Rock, dans la Nation Navajo [Réserve Navajo] jusqu’aux pieds des Pics Sacrés San Francisco, près de Flagstaff [environs 370 km – NdT]. Ses raisons d’entreprendre cette marche sont les suivantes :

« Les Pics Sacrés San Francisco subissent une attaque. Notre culture, nos traditions, nos cérémonies, notre existence même en tant que peuple Diné (Navajo) subissent l’attaque d’Arizona Snowbowl et de ses projets, et des travaux de construction qui ont lieu en ce moment au sommet de la Montagne Sacrée Dooko’o’sliid [San Francisco Peaks en Diné]. Cette montagne est sacrée pour plus de 13 Nations Autochtones et en ce moment ils sont en train de commettre un génocide, par le biais d’un écocide sur cette montagne sacrée où nous cueillons nos herbes médicinales et prions.

« Les Pics San Francisco sont essentiels pour notre santé et notre bien être en tant qu’êtres humains. Avec mon corps, avec ma prière, avec mes deux pieds, je veux adresser un message à toutes nos Nations, les exhortant à s’unir pour faire face au problème d’Arizona Snowbowl et de sa construction d’un tuyau pour transporter des eaux usées recyclées de la ville de Flagstaff jusqu’à un bassin de 38 000 litres au sommet des Pics sacrés. En ce moment des équipes abattent une forêt ancienne pour leurs remonte-pentes et l’extension de leur base de loisirs. Ils mettent en danger des espèces menacées, des plantes et des animaux et souillent des lieus sacrés où nous allons prier et faire des offrandes pour tout ce qui vit. Je veux tendre la main et inviter tous les gens concernés, Autochtones et non-Autochtones, Navajos, Hopis, Havasupai, Apaches, à venir se joindre à moi. Les Pics ont besoin de nous tous. »

 

Programme de la marche de Kris :

Dimanche 12 août 2012, Rough Rock, Arizona à Big Mountain

Lundi 13 août 2012, Big Mountain, Arizona à l’autoroute 264, Moencopi

Mardi 14 août 2012, Journée de repos

Mercredi 15 août 2012, Moencopi/Tuba City à Cameron, Arizona

Jeudi 16 août 2012, Cameron à Grey Mountain (et au-delà)

Vendredi 17 août, Grey Mountain/Elden Ruins/Mt. Elden, par Flagstaff jusqu’aux Pics San Francisco

Samedi 18 août, Rassemblement pour le Lever du Soleil sur le parking de Snowbowl, au pied de la Montagne

 

(les dates et lieus peuvent changer, suivant la météo, les marcheurs, l’accès à des campings et des circonstances imprévisibles).

 

« Des dons de nourriture, d’eau, d’argent pour l’essence des véhicules d’accompagnement et de paires de chaussures de course (tailles 10 ½ et 11) seraient grandement appréciés. Des coureurs, des marcheurs, des conteurs, des jeunes, des adultes, des anciens, des hommes et femmes médecines, et tous les autres gens sont les bienvenus pour se joindre à la marche. Tout ce que nous demandons est de se montrer respectueux et de respecter le caractère sacré de cette marche. »

 

Kris Barney

Coureur Spirituel Diné

krisbarney@hotmail.com
www.facebook.com/kristopherbarney

Andy Dann, Diné : il est temps de renouveler les sources d’énergie et de mettre un terme au développement de maladies dues aux centrales et aux mines de charbon

 

Par Andy Dann, Diné [Navajo]

Publié par Censored News
Original article in English

Traduction Christine Prat

 

Témoignage du 9 août 2012
A Nenanezad Chapter House, Navajo Land [Réserve Navajo]

Je m’appelle Andy Dann, Kinya annii ado, je suis né pour [le clan] Cheshei, Tacheeni ei da shi cheiis, Tabahaa ei da shi Naali. Je suis né à Howell Mesa, en Arizona. Je vis depuis vingt ans à Farmington, Nouveau-Mexique, avec ma femme et y ai élevé mes 6 enfants. J’aimerais faire la recommandation que les millions de dollars proposés pour le BART pourraient être mieux utilisés pour planifier et réaliser la reconversion de la Centrale de San Juan en une centrale utilisant de l’énergie renouvelable et du gaz naturel. Nous devons agir maintenant afin d’assurer une meilleure qualité de l’air et de l’eau potable en abondance et saine à nos générations futures. La brume a des effets néfastes sur nos ressources culturelles étant donné que des particules polluantes dans l’atmosphère à l’aube rendent le fait de respirer malsain.

J’ai observé depuis plus de 60 ans l’effet de l’industrie du charbon sur mon peuple.

Avant 1961, nous les Navajos vivant sur la Réserve avions le taux de mortalité le plus élevé des Etats-Unis.

J’ai travaillé à la centrale de San Juan et j’ai commencé à avoir les bras et les jambes enflés, des problèmes respiratoires, et des insomnies dues à la douleur. Je me suis tourné vers nos cérémonies traditionnelles et une femme-médecine m’a dit que l’air que je respirais au travail était le problème. Je suis aussi allé à l’hôpital et les médecins que j’y ai vus m’ont dit que je n’avais rien.

Un jour, j’ai décidé de quitter mon travail et la douleur a persisté pendant les deux années après que j’aie démissionné de cette industrie sale. J’ai des témoignages directes sur la manière dont la centrale est gérée pour assurer la sécurité. J’ai vu de mes propres yeux comment l’eau est gaspillée pour nettoyer les unités de cendres volatiles.

J’ai insisté auprès du Département de l’Environnement du Nouveau-Mexique pour développer une troisième solution, celle de la reconversion des centrales à l’énergie renouvelable et de cours de recyclage pour ceux qui y travaillent actuellement.

Nous pouvons avoir aussi bien de l’énergie propre et des emplois sains pour tout le monde en suivant tout simplement le bon sens.

Merci

Andy Dann

D’autres photos des centrales au charbon sur la Reserve Navajo:
https://chrisp.lautre.net/gallery/thumbnails.php?album=19
http://www.thk-photo.net/gallery/thumbnails.php?album=48

 

Par Brenda Norrell, Censored News

Original article in English

Traduction Christine Prat

 

Vendredi 3 août 2012

La réalisatrice de Seattle Rebecca Rodriguez marchera d’Alberta (Canada) jusqu’au Texas, pour dénoncer les dévastations causées par le forage des sables bitumineux d’Alberta aux communautés des Premières Nations, les destructions prévues aux Etats-Unis par l’oléoduc Keystone, et pour parler avec des Amérindiens en cours de route. Rebecca réalisera le documentaire intitulé Ce Pays Etait Votre Pays.

Rebecca dit avoir été inspirée par les paroles de Lehman Brightman, fondateur de l’Union des Autochtones Américains [United Native Americans], après la Longue Marche de 1978, et les actions de Debra White Plume, Lakota, arrêtée pour avoir bloqué des super camions à Pine Ridge dans le Dakota du Sud. La marche commencera fin août.

Interview par Censored News

Qu’espérez vous obtenir comme résultat de cette marche ?
J’espère faire toute la marche et avoir un film à partager avec les gens. J’espère que le film aidera à miner la politique et la rhétorique à propos de l’oléoduc Keystone XL. Je veux fournir une description plus exacte de ce qui est en train d’être sacrifié à la rapacité des grandes compagnies et le montrer pour ce que c’est : une question de survie.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de faire cette marche ?
L’inspiration m’est venue en grande partie de la Longue Marche organisée par l’AIM en 1978 de San Francisco à Washington D.C. La marche avait pour but de protester pour les droits des Autochtones sur l’eau et la terre menacés à l’époque par le gouvernement des Etats-Unis et par les grandes compagnies minières. J’ai écouté un enregistrement du discours de Lehman Brightman à Washington D.C. à la fin de la marche, dans lequel il avertissait les gens qu’ils devaient être vigilants vis-à-vis des pouvoirs qui chercheraient à exploiter nos ressources naturelles. Plus de 35 ans plus tard, le combat continue contre des grandes sociétés comme TransCanada qui ont une influence politique qui met en danger notre eau et nos terres pour leurs profits.

TarSandsRoute

Au cours de mes recherches, je suis tombée sur un article de Censored News sur des femmes Lakota arrêtées dans la Réserve de Pine Ridge pour avoir bloqué des camions en route pour les sables bitumineux d’Alberta. Les chauffeurs, en violation de l’autorité du Conseil Tribal, essayaient d’éviter de payer les taxes des états en passant par des terres Autochtones. Ces femmes m’ont parues très audacieuses de faire un barrage de leurs propres corps. A partir de là, je me suis familiarisée avec le travail de Debra White Plume et le mouvement Autochtone s’opposant au Keystone XL. Plus je réunissais de faits au sujet de l’oléoduc Keystone XL, plus je voulais dénoncer le problème, et j’ai décidé d’emprunter une voie non conventionnelle pour filmer et protester en même temps. En tant qu’artiste, j’essaie constamment de trouver des solutions aux problèmes par des moyens créatifs. En investissant du temps et par une totale immersion, j’espère que le film suscitera une empathie partagée et que les conséquences sur les gens et l’environnement directement affectés par l’oléoduc cesseront de paraître insignifiantes.

Avez-vous déjà marché sur de longues distances ?
Non, à part la randonnée et le camping, je n’ai jamais marché sur une telle distance. Je ne l’entreprend pas pour l’aventure, c’est simplement une marche pour la survie. Comme métaphore, il s’agit aussi bien de ma propre survie lors de cette marche que de la survie des gens contre les dégâts causés à l’environnement par les grandes compagnies. J’ai trouvé intéressant que la tribu Ponca dans le Nebraska ait marché tout au long d’une Piste des Larmes du Niobrara jusqu’au-delà de la rivière Platte, en 1877. Le trajet est presque identique à celui qui est proposé pour l’oléoduc Keystone XL à travers le Nebraska et le nord du Kansas. En ce sens, c’est une marche de solidarité en l’honneur de ceux qui m’ont précédée.

Souhaitez vous que d’autres marcheurs se joignent à vous ?
Oui. Je serais heureuse d’avoir de la compagnie, mais j’ai des moyens limités et tous les marcheurs devraient subvenir à leurs propres besoins. C’est aussi pourquoi je m’adresse à ceux qui vivent à proximité du trajet de l’oléoduc et qui pourraient me venir en aide. Je dépend de la bonté de ceux qui m’aideront en route, que ce soit en m’offrant un hébergement, en apportant de la nourriture ou de l’eau, ou juste en apportant leurs voix ou leurs jambes pour la cause. Pour ceux qui sont loin de l’oléoduc et veulent aider, ils peuvent envoyer des dons directement à : www.indiegogo.com/thislandwasyourland

Vous commencez quand ?
Le tournage doit commencer le 27 août 2012, à Fort McMurray, Alberta, il faudra une semaine faire le documentaire sur les sables bitumineux de l’Athabasca. De là, nous irons en voiture d’Edmonton à Hardisty, en Alberta, où commence l’oléoduc Keystone XL et la marche de 1700 miles [2736 km]. Le reste du tournage se fera à pied, en 184 jours, environs 6 mois de la fin août 2012 au début de février 2013.

Schéma du tournage :

Août-septembre – Alberta, Saskatchewan
Octobre – Montana
Novembre – Nebraska
Décembre – Kansas
Janvier – Oklahoma
Février – Texas

Parlez nous un peu de vous
Je suis une artiste et réalisatrice résidant à Seattle, je prépare mon AMF [master en beaux-arts] en film et vidéo à L’Institut des Arts de Californie. Mes films ont été projetés dans des salles et festivals aux Etats-Unis, au Canada, en France, en Autriche et au Chili. Je suis originaire du Texas et j’ai grandi au Kansas, en Floride et en Louisiane, dans une famille de militaires. J’ai des origines diverses, mon père est hispanique, ma mère Anglo-Saxonne. J’ai grandi dans les deux mondes. Avant de déménager à Los Angeles pour mes études universitaires, j’ai vécu quatre ans à Chicago pour étudier le cinéma au School of the Art Institute of Chicago. Aujourd’hui, je considère Seattle comme mon domicile. Les déménagements m’ont donné une perspective intéressante sur la vie. Je ressens sans aucun doute plus d’empathie avec les gens et les endroits que j’ai connus au cours des années. Je m’intéresse aux documentaires qui traitent de questions sociales et de la justice environnementale en explorant des voies moins empruntées. Ma vision du documentaire est d’être juste dans le monde, de faire attention à ce qui m’entoure et d’observer les gens et les endroits que d’autres pourraient ne pas voir. Je suis persuadée que le simple fait de marcher peut être politique.

 

LES PROBLEMES
http://www.indiegogo.com/thislandwasyourland

LA TERRE
La terre est usurpée à des propriétaires privés à qui on dit d’accepter les offres financières de TransCanada sinon de voir leurs terres volées par le biais d’expropriation d’utilité publique. A ma connaissance, c’est la première fois dans l’histoire qu’une compagnie étrangère utilise l’expropriation dans l’intérêt publique pour un oléoduc commercial sur le sol Américain.

L’AIR
Les opérations de forage des sables bitumineux d’Alberta émettent de grandes quantités de polluants et des produits chimiques dont il est connu qu’ils ont des effets négatifs sur la santé humaine et la qualité de l’air. Les communautés vivant près des raffineries de pétrole extrait des sables bitumineux subissent une plus grande exposition aux émissions de dioxyde de carbone, aux métaux lourds et aux sulfures. Les forages d’Alberta sont la principale source de ces émissions au Canada.

L’EAU
En plus d’innombrables fleuves et cours d’eau, le Keystone XL doit traverser des sources d’eau potable, en particulier les nappes aquifères Ogallala et Carrizo-Wilcox. Ensemble, ces nappes fournissent de l’eau potable à environs quatorze millions de gens. Il y a des sources d’énergie alternatives, il n’y a pas d’alternative à l’eau. Pour chaque baril de pétrole extrait des sables bitumineux, on utilise trois barils d’eau. 90% de cette eau finit dans des piscines de déchets toxiques. On sait que ces grands lacs de pétrole tuent en grand nombre les oiseaux migrateurs qui se trouvent pris dans le goudron, ce qui entraîne une mort lente et douloureuse.

LES GENS
Les communautés autochtones du Nord de l’Alberta connaissent une montée en flèche du taux de cancers rares, de problèmes rénaux, de lupus, et d’hyperthyroïdie. Dans le village de Fort Chipewyan, situé en bordure d’un lac, 100 des 1200 habitants sont morts d’un cancer.

L’ENVIRONNEMENT
Du début à la fin du processus, les sables bitumineux sont la sorte de pétrole la plus sale et la plus destructrice jamais produite. De grandes étendues de forêt vierge boréale sont abattues et la terre en surface est retirée pour accéder aux sables contenant le pétrole. Ensuite le sol est miné, écrasé et conditionné en utilisant des litres et des litres d’eau fraîche et des produits chimiques comme le benzène (connu comme cancérigène causant la leucémie) et du toluène (qu’on associe à des dégâts aux reins et au foie).

SOLIDARITE
C’est une question de survie. L’air, l’eau et la terre sont essentiels, sans eux la vie s’arrêterait. Des emplois ne nous ferons pas vivre s’ils détruisent ces éléments. En soutenant ce film, vous marchez avec nous et vous vous dressez contre la violation de nos terres par les intérêts privés. Vous donnez une voix aux communautés autochtones, aux fermiers et aux propriétaires des terres qui sont sur le point de tout perdre en s’opposant ou en autorisant l’oléoduc à traverser leurs terres. Vous fournissez une image de la réalité qui va beaucoup plus loin qu’une carte abstraite.
La voie est devant nous, prenons-là. Merci.
Rebecca
thislandwasyourland.com

Plus de 250 Premières Nations et des alliés de toute l’Amérique du Nord se réunissent en Alberta pour éveiller les consciences

Des délégations des Premières Nations de Colombie-Britannique et d’Ontario font preuve de plus en plus d’inquiétude et de détermination contre les projets d’infrastructure pour les sables bitumineux à travers le Canada.

 

Publié par Brenda Norrell, Censored News
Original article in English

Traduction Christine Prat

 

Marche de Guérison contre les Sables Bitumineux

Communiqué de Presse

Athabasca Chipewyan First Nation
http://acfnchallenge.wordpress.com/2012/08/04/tar-sands-healing-walk-press-release/

 

FORT MCMURRAY, ALBERTA, 4 août 2012 – Des centaines de dirigeants de Premières Nations de Colombie-Britannique, d’Alberta, des Territoires du Nord-ouest et d’Ontario, ainsi que l’actrice Tantoo Cardinal, elle-même originaire d’une Première Nation, et des alliés de toute l’Amérique du Nord, se sont rassemblés à Fort McMurray ce jour [4 août], pour une marche de 13 kilomètres à travers le paysage où se déroulent les opérations de forage des sables bitumineux, pour attirer l’attention sur les effets destructeurs des projets de forage et d’oléoducs pour les communautés aux alentours et pour l’environnement.

Des représentants des Premières Nations Heiltsuk (Colombie-Britannique), de la Côte (Colombie-Britannique), de l’Union des Chefs Indiens de Colombie-Britannique, des Six Nations (Ontario) et Aamjiwnaang (Ontario) se sont joints à des dirigeants de Premières Nations locales pour une cérémonie traditionnelle de mélange des eaux, amenant de l’eau de leurs territoires respectifs comme symbole de l’importance de la protection de l’eau et du lien sacré avec Notre Mère la Terre. Des Anciens locaux ont conduit le groupe avec des prières le long d’un trajet qui a été autrefois une forêt boréale de grande valeur et un sol propice à la chasse et la pêche traditionnelles avec des lieus de rassemblement dans les quatre directions pour répandre du tabac en offrande pour la guérison de la terre.

« Nous sommes venus de toute l’Amérique du Nord pour marcher ensemble au cœur de la destruction causée par l’expansion incessante du forage des sables bitumineux et offrir des prières pour la guérison du territoires et de ses habitants » dit le Chef de la Nation Dene Bill Erasmus. « Depuis plus de 500 ans des gouvernements se sont battus pour nos terres et nos ressources. Il est temps que les gouvernements provincial et fédéral se réunissent avec les Premières Nations, les propriétaires légitimes de ces terres et de ces ressources, pour décider si et quand ces territoires devraient être développés. »

La Troisième Marche de Guérison annuelle a été organisée par les Gardiens de l’Athabasca, un réseau de communautés de Premières Nations, de métis et de communautés alliées vivant le long de la Rivière Athabasca, avec parmi elles des gens dont les vies ont été directement touchées par les effets de l’exploitation des sables bitumineux.

« Les lieus où nous allions cueillir des baies et où nous trouvions nos herbes médicinales ont été détruits par le développement rapide de projets d’exploitation des sables bitumineux » dit Anthony Ladouceur, Conseiller de la Première Nation Athabasca Chipewyan. « Notre peuple a vécu ici pendant des milliers d’années, mais çà devient de plus en plus difficile de continuer à vivre de la terre avec l’industrie qui se développe tout autour de nous. »

Les sables bitumineux d’Alberta produisent actuellement environs 1,8 millions de barils par jour ; si les projets de l’industrie et du gouvernement sont approuvés, cela pourrait atteindre 6 millions de barils par jour. L’opposition locale aux demandes de Shell pour ouvrir deux puits s’intensifie, tout comme la résistance largement répandue en Amérique du Nord aux projets d’oléoducs. Quatre oléoducs sont en projet pour transporter le pétrole extrait des sables bitumineux : Enbridge Northern Gateway, Kinder Morgan Trans Mountain, Trans Canada Keystone XL, et Enbridge Line 9 inversée.

« Je suis profondément honoré de pouvoir participer à la Troisième Marche de Guérison annuelle contre les Sables Bitumineux » dit le Grand Chef Stewart Phillip, Président de l’Union des Chefs Indiens de Colombie-Britannique. « Cette marche sacrée a pour but de nous rappeler qu’en tant que parents et grands-parents, nous avons la responsabilité inconditionnelle de préserver et de transmettre en héritage le respect et le soin de Notre Mère la Terre, qui nous ont été confiés par nos ancêtres, à nos enfants et petits-enfants. »

« Cette marche crée de la force et de l’unité parmi les gens qui doivent vivre avec les effets destructeurs des sables bitumineux. Ensemble, nous sommes plus puissants pour assurer un monde propre et sain aux les générations futures » dit Roland Woodward, président des Gardiens de l’Athabasca.

La marche n’était pas une protestation, mais un rassemblement spirituel pour offrir des prières pour la guérison de Notre Mère la Terre et de tous ceux qui ont été touchés négativement par les effets des projets d’exploitation des sables bitumineux et de l’infrastructure qui y est associée. Les participants ont marché le long de l’autoroute 63, passant par Suncor et Syncrude, sites d’opérations de forage, pour aider à restaurer ce qui a été détruit et se donner mutuellement la force spirituelle de continuer.

Mercredi 25 juillet 2012

L’UNION DES AUTOCHTONES AMERICAINS DEMANDE LA RESTITUTION DE LA TERRE OHLONE LORS DU PASSAGE DE L’EQUIPE DE CAMPAGNE D’OBAMA AU FOX THEATER A OAKLAND, CALIFORNIE

 

Communiqué de Presse

Publié sur Censored News

Original statement in English

 

Le Président Barack Obama a fait un discours au Fox Theater au cours de sa campagne de réélection, à Oakland, Californie.

L’Union des Autochtones Américains (UNA) s’est jointe à plus de 100 manifestants pour demander au Président Obama d’honorer sa parole et de respecter les peuples autochtones en commençant par rendre la terre au peuple Ohlone. Les manifestants ont brûlé un drapeau américain et invité le Président Obama à se joindre à eux.

Le Président de l’UNA, Quanah Brightman a pris la parole pour dire que « Chaque centimètre de ce pays est taché de sang Indien. La terre sur laquelle vous vous trouvez est le pays des Ohlone. »

« La Tribu Hoopa du Nord de la Californie est engagée dans une bataille juridique contre PacifiCorp et l’Agence de Protection de l’Environnement de Californie pour obtenir la démolition du barrage sur la rivière Klamath. PacifiCorp appartient à Warren Buffet, un contributeur important de la campagne d’Obama. Le Président a l’obligation de respecter les peuples autochtones et la santé de l’écosystème, et en tant que tel, il devrait donner des instructions à la Commission Fédérale de Régulation de l’Energie afin de tenir PacifiCorp pour responsable, et fermer et supprimer le barrage sur la Klamath afin de restaurer la santé de l’eau et des saumons » dit l’Ambassadeur de UNA Hinhanska Haney.

Les Etats-Unis continuent de violer plus de 350 traités signés avec les Nations Amérindiennes. L’UNA demande au Président Barack Obama d’être fidèle à sa parole et d’honorer les traités.

 

 

Par « Under the Concrete », site tenu par une personne – universitaire – qui réside actuellement à Tucson et a beaucoup écrit sur l’affaire des Pics San Francisco
Original article in English

Traduction Christine Prat

26 juillet 2012

Lorsque l’avocat Howard Shanker a deposé une plainte contre le Service des Forêts des Etats-Unis en 2010, il n’aurait jamais pu imaginer que les choses tourneraient ainsi. Non seulement les questions de fond de l’affaire ont été quasiment ignorées pendant toute la procédure, mais un jury de trois juges nommés de la Cour du 9ème Circuit tient M. Shanker pour personnellement responsable financièrement de quelques dépenses occasionnées à la firme Snowbowl dans cette affaire.

« Cette situation est inimaginable » dit M. Shanker à propos des sanctions prises contre lui. Il n’y a rien dans le dossier pour soutenir de telles allégations contre moi. Le jury et les avocats de Snowbowl m’ont accusé de toutes sortes de manquements à une conduite professionnelle. C’est scandaleux. Si les juges n’avaient pas l’immunité, je les poursuivrais pour calomnie ou responsabilité. »

Le jour où M. Shanker a déposé sa réponse à la demande préemptive de Snowbowl que la Cour lui ordonne de payer plus de 32 000 dollars, il a expliqué comment on en était arrivé là.

En 2005, apprenant que la Forêt Nationale de Coconino approuvait la fabrication de neige artificielle à la station de ski Arizona Snowbowl, plusieurs tribus et des groupes écologistes ont demandé le soutien gratuit de M. Shanker. Ils ont déposé une plainte contre le Service des Forêts des Etats-Unis, arguant que l’utilisation d’eaux usées recyclées violait leur liberté religieuse. « La cour inférieure a jugé contre nous sur tous les points », dit M. Shanker « alors nous sommes allés en appel. »

L’année suivante, un jury de trois juges du 9ème Circuit a jugé en faveur de M. Shanker et des tribus, affirmant qu’Arizona Snowbowl ne pouvait pas utiliser des eaux usées recyclées pour faire de la neige artificielle. « Nous avons gagné aussi bien sur le plan religieux que culturel et nous avons aussi gagné sur la question de la conformité à la Loi sur la Politique Environnementale Nationale [NEPA, National Environmental Policy Act – NdT], étant donné que le Service des Forêts n’avait pas suffisamment pris en compte la possibilité d’ingestion humaine d’eau d’égout dans leur Avis d’Impact Environnemental. »

En octobre 2007, la Cour d’Appel du 9ème Circuit a accordé au Ministère de la Justice et à Snowbowl le droit de faire appel en session plénière. « Çà s’est passé devant un jury de 11 juges et la décision a été de 8 contre 3, suivant une ligne de fracture politique, je pense – 8 Républicains [nommés par les présidents Nixon, Reagan ou Bush] ont voté contre nous, et 3 Démocrates [nommés par les présidents Kennedy, Carter ou Clinton] en notre faveur – la majorité Républicaine ayant jugé qu’il n’y avait pas d’obstacles significatifs à la pratique de la religion » a expliqué M. Shanker à propos de la décision d’août 2008 autorisant Snowbowl à faire de la neige à partir d’eaux usées recyclées. « Ainsi, ils sont totalement revenus sur la décision concernant les questions religieuses et culturelles. Mais sur la question de ‘possible ingestion’ cependant, ils ont jugé qu’elle n’avait pas été soulevée convenablement devant la cour inférieure. Donc la question restait ouverte et n’avait jamais été jugée sur le fond, selon ce jury en session plénière. »

En janvier 2009, les tribus se sont adressées à la Cour Suprême des Etats-Unis. En juin de cette même année, la Cour Suprême a fait savoir qu’elle « n’entendrait pas » l’affaire, confirmant ainsi la décision de la session plénière de la Cour du 9ème Circuit de 2008.

Mais il restait la question non résolue du non-respect de la Loi sur la Politique Environnementale, une plainte sur laquelle le premier jury de trois juges avait fourni une analyse approfondie mais que le Service des Forêts n’avait pas vérifiée dans sa Déclaration d’Impact Environnemental. Et si des gens avalaient de la neige artificielle ? Bien sûr, des skieurs tomberaient face en avant dedans et des enfants seraient tentés de manger de la neige, sans se rendre compte qu’elle est faite d’eau d’égout recyclée. Que leur arriverait-il ? Quel taux d’exposition est considéré sans danger ? Rien dans l’Etude d’Impact Environnemental ne fournit des données chiffrées en réponse à cet argument sérieux, comme le ferait toute étude scientifique digne de ce nom.

Dans Flagstaff, des panneaux préviennent contre des contacts directs avec l’eau recyclée. Pendant les mois où il y a du vent, on a appris récemment que les ouvriers qui arrosent les chantiers avec de l’eau recyclée pour retenir la poussière devaient avoir régulièrement des injections contre l’hépatite B comme précaution contre une éventuelle contamination. Quels sont les effets d’une telle exposition pour les skieurs, pour les ouvriers ? Il n’y a pas de réponse à ces questions parce que le Service des Forêts n’a pas suivi la procédure exigée par la Loi sur la Politique Nationale Environnementale pour répondre à ces questions.

M. Shanker a expliqué que, concernant cette question toujours ouverte, « la Coalition Save the Peaks et 9 citoyens se sentant concernés qui n’étaient pas des parties dans l’affaire impliquant la Nation Navajo, ont pris contact avec moi en déclarant vouloir poursuivre sur cette question ». Ainsi, en 2010, une autre plainte a été déposée, au nom d’autres parties. « La plainte était tellement justifiée ; tout ce qu’il y avait, c’était la décision de ce jury de trois juges disant que le Service des Forêts n’avait pas considéré ce problème de manière adéquate ; la question était non résolue sur le fond », dit M. Shanker. « Donc nous l’avons ramenée devant la cour de district et j’ai supposé que ce ne serait pas difficile ; je pensais que nous allions gagner facilement. »

Au lieu d’approfondir les détails de la plainte de M. Shanker pour non-conformité à la Loi sur la Politique Environnementale Nationale, l’affaire a été rejeté sans véritable discussion. Une cour de district s’est prononcée contre lui suivant la doctrine dite de laches, une règle de procédure qui peut déclarer qu’une des parties « s’est endormie sur ses droits » ou ne s’en est pas réclamée à temps. « Donc, j’ai été choqué par le résultat. Donc, nous avons fait appel, présumant que nous gagnerions sur le fond, ainsi que sur la doctrine de laches, et nous nous sommes retrouvés devant ce jury hostile. »

En janvier de cette année, le jury de trois juges – tous nommés par Nixon, Reagan ou Bush – ont choisi d’ignorer le fond de la plainte de M. Shanker sur le non respect de la Loi sur la Politique Environnementale Nationale et ont continué à faire valoir des questions de procédure. Lorsqu’il a souligné que la plainte de l’affaire de la Nation Navajo n’avait pas été résolue, il s’est vu répondre que cette affaire « n’existait plus ». « Ce qu’ils disent, et qui est erroné, c’est que le jury en session plénière a liquidé l’affaire. Cependant, le traitement de l’affaire en session plénière n’implique pas l’automoatice vacatour [c’est du Latin – NdT], le jury en session plénière a simplement indiqué que la décision ultérieure ne pouvait être invoquée comme un précédent » a ajouté M. Shanker. « Mais elle pouvait cependant être discutée à titre informatif. C’est-à-dire que la cour ne peut pas faire croire qu’elle n’a jamais existé. »

Le Juge Milan D. Smith Jr. a exprimé son opinion dans le document rendant la décision du jury en février, en écrivant que M. Shanker « avait grossièrement abusé du système judiciaire » en soutenant cette deuxième plainte contre la station de ski, après avoir perdu une affaire « quasiment identique » pour le compte d’un autre client ; ceci bien que la plainte pour non-conformité à la Loi Environnementale n’ait jamais été complètement traitée par le jury en session plénière.

« C’est extrêmement frustrant. J’étais plutôt cynique autrefois, mais maintenant notre système judiciaire est de toute évidence détruit. Enfin, vous avez exactement la même loi et les mêmes faits, et un jugement en notre faveur précédemment par un jury de trois juges et maintenant ils jugent contre sur le fond et m’accusent d’abuser du système judiciaire » ajoute M. Shanker. « Çà n’a pas de sens. »

Lorsque M. Shanker a demandé une révision de l’affaire, sa demande a été rejetée par le même juge qui avait décidé de renverser la décision du 9ème Circuit de 2006 – le Juge Principal Alex Kosinski, nommé dans les années Reagan. Ensuite, les avocats de Snowbowl ont utilisé les mots de la décision du Juge Smith pour demander à la cour de prendre des sanctions contre M. Shanker et les plaignants, réclamant au départ 280 000 dollars. Emettant son opinion sur cette demande, le Juge Smith est même allé plus loin, accusant non seulement M. Shanker de « mauvaise foi » et d’abus du système judiciaire, mais aussi de « tromper ses clients. »

« Ils ont fondé leur demande de sanctions sur le langage employé par le jury » dit M. Shanker. « Il y a ces deux avis du 9ème Circuit qui ont été publiés et qui disent que ‘ j’ai grossièrement abusé du système judiciaire.’ Smith et les deux autres juges membres du jury ont attaqué ma crédibilité et mon professionnalisme sans fondement. Il n’y a rien dans le dossier d’appel ni dans les faits retenus par la cour inférieure qui justifie ces accusations inexactes sorties pour la première fois par un jury composé de juges ».

M. Shanker trouve curieux que la firme Snowbowl demande des sanctions, vu qu’ils étaient représentés en tant qu’ « intervenants privés » dans l’affaire. « Ainsi, la cour me juge ‘de mauvaise foi’ essentiellement parce que nous essayions d’obliger le Gouvernement Fédéral à respecter une loi fédérale. Nous n’avons jamais poursuivi Snowbowl, » dit Shanker. « Ils ont déposé des requêtes afin d’intervenir dans l’affaire comme accusé. Ils voulaient être impliqués dans l’affaire. Ce qui arrive est tout à fait remarquable. »

Amicus Curiae est une expression latine qui signifie « ami de la cour ». Un Amicus Brief est un document légal préparé par des individus ou des groupes d’individus qui, bien que n’étant pas partie dans une affaire, ont un intérêt ou un point de vue important sur le sujet d’une décision de justice. »

Un tel document a été déposé le 16 juillet pour soutenir M. Shanker, avocat non rémunéré de la Coalition Save the Peaks. Le document a été déposé au nom de l’avocat des consommateurs et critique social Ralph Nader, des professeurs de droit de l’Université de l’Etat d’Arizona Myles V. Link et Gary Marchant, de l’Association pour les Affaires des Indiens d’Amérique, de la Fondation pour les Droits des Autochtones Américains, de l’Alliance des Femmes pour la Terre, de l’Institut Morning Star et du Centre pour la Diversité Biologique. Pour de nombreuses raisons décrites dans le document, les signataires de l’Amicus Brief soutiennent l’appel de M. Shanker contre la décision de la cour.

Le sentiment qui prévaut parmi ceux qui soutiennent l’appel de Shanker est l’inquiétude que de telles actions de la cour, intentionnelles ou non, pourraient décourager les juristes d’intervenir dans des affaires similaires, politiquement sensibles, concernant l’environnement et les droits de l’homme. Comme M. Marchant le souligne, cette implication n’a rien à voir avec le fond de l’affaire. « Tout en ne prenant pas parti sur le fond de l’affaire … prendre des sanctions découragerait les avocats de défendre des affaires sujettes à controverse concernant la politique publique, et serait un obstacle au rôle important des cours de justice d’offrir un forum publique pour entendre et résoudre de tels problèmes. »

Des groupes comme la Fondation pour les Droits des Autochtones (NARF) craignent que des sanctions contre M. Shanker aient des conséquences sur leurs activités, que de tenir des avocats non rémunérés comme Shanker pour responsable personnellement des coûts de Snowbowl « pourraient affecter gravement et négativement les capacités de NARF de défendre des affaires particulièrement difficiles ou impopulaires. » De même, l’Institut Morning Star « craint que des sanctions contre l’avocat dans cette affaire tuent l’enthousiasme d’autres avocats dont l’aide est demandé pour des tribus, des nations, des pueblos et autres Amérindiens qui n’ont pas d’autres moyens de chercher à obtenir justice. »

Le soutien exprimé par les signataires de l’Amicus Brief fait écho aux inquiétudes de beaucoup de gens qui ont été choqué en apprenant que des sanctions avaient été demandées contre M. Shanker. Ainsi, Bennet Kelley a écrit dans le Huffington Post, « Imaginez une Amérique dans laquelle les avocats n’oseraient plus s’en prendre aux plus puissants, quelques soient leurs crimes, de peur d’être totalement ruinés. Plus de Thurgood Marshalls, plus de Ralph Nader, plus de Howard Shanker. »

« Le message envoyé par la Cour du 9ème Circuit est clair » écrit Stephen Brittle, président de Don’t Waste Arizona [Ne Dilapidez Pas l’Arizona]. « Si vous vous souciez de l’environnement ; si vous voulez protéger les sites sacrés des Amérindiens ; ou si vous voulez simplement vous assurer que le gouvernement fédéral respecte ses propres obligations vis-à-vis de l’environnement, allez vous faire voir. Vous n’êtes pas les bienvenus au 9ème Circuit. Vous n’avez pas droit à un procès juste. »

 

DE VRIJE

ANARCHIST MONTHLY PUBLICATION, ISSUE NUMBER 5, 1987

NAVAJOS RESISTING
Against Deportation To Radioactive Promised Land

Zie artikel in het Nederlands

In De Vrije’s issue of August last year, the background of the deportation plan of a large group Navajo Indians who live above ground containing minerals worth billion dollars, has been extensively described. As the war expected to break out on July 6th 1986 between the American army and the unbending Indians did not occur, silence has fallen in the media about Big Mountain. The author of this article, who just came back after spending several months on the reservation, shows that shocking events are still taking place over there. For instance, the new ‘thuislanden’ [literally ‘homelands’, but the word ‘thuisland’ had become characteristic of Apartheid South Africa] reserved for the Navajos turn out to be heavily polluted by radioactivity, as a consequence of an environmental disaster [Church Rock, NM].

 

The warm Southwest of the United States is going through a quick development.  The fast growing cities in the ‘Sunbelt’, with their high-tech industries, their military companies and bases, need cheap power. The developers have spotted out a large portion of Indian land in the Northeast of Arizona which has been used jointly for centuries by two tribes, the Hopis and the Navajos. In the middle of this territory – about which someone ever remarked that you could nowhere be so far from the United States and still inside – lies Big Mountain, which is sacred for Indians. Geological research in the 1950s showed that Big Mountain stands above billions of tons of easy to extract coal. However, the huge excavators can only be brought there if the Indian inhabitants leave. Those are very traditional Indians, many of whom still live according to their old cultural customs. “Who leaves disappears” they say, especially the older people, who feel strongly bound to their land and Mother Earth. They won’t leave voluntarily; a mass deportation is thus necessary. Air conditioners against recalcitrant, backward Indians.

If you call the public information service of the BIA, or talk with a press relations officer of Peabody Coal Company, you will get to hear strong denials if you suggest that greed for electricity produced by coal power plants is the underlying reason why hundreds of Hopi and tens of thousands of Navajos should leave their lands. But the Indians involved know better. A particularly obscure network, in between called the “Mormon connection”, in which, apart from Indians brought up in Mormon boarding schools, Mormon lawyers, members of Congress and mining companies play a key role, has devised a powerful trick to divert public attention. Through their efforts both the general public and the American government have been brought to believe that the moving of so many Indians has been made necessary to prevent a tribal war between Hopis and Navajos.

A few tips out of the manual of modern land theft. Suppress the word deportation, and replace it by ‘relocation’. Keep secret the real motives, but depict the Navajos as blood thirsty, wild people who want to bury in the ground the peaceful Hopis. Deny any difference between the westernized Indians members of tribal councils imposed by the American government, en de traditional Indians who don’t want to have anything to do with that pseudo-democratic form of leadership. Divide the common use area with barbed wires in two halves – one for the Hopi and one for the Navajo tribal councils, so that those can lease the land to mining companies. Clear the land as much as possible from Indians by forcing those who live at the wrong side of the fence to move elsewhere. Put up an official relocation commission to guide the realization of the project as humanly as possible. Let everybody know that the Indians involved will be largely compensated for any loss. Be sure that compliant media will repeat the tribal war story without asking any further questions. Thus the Mormon connection seems to have all the trumps to perform a perfect magic trick. But does it go so smoothly in reality?

 

ALCOHOLISM AND SUICIDE

July 6th 1986 is the last day, for the Indians living on the wrong side of the barbed wire, to leave ‘voluntarily’. It concerns thousands of Navajos who have remained; the hundred Hopis have already left the land given to the Navajo tribal council. Many people fear that, after the deadline, the National Guard will use violence to remove the stubborn ones from their land. And it could lead to a bloodbath: hundreds of Navajos have announced that they will NEVER leave. In between it has become clear for more and more people how disastrous the consequences of moving have been until now. 25% of the people who have moved have already died of alcoholism, suicide and other causes linked to the relocation. Statistics make clear, though hyper mobile Americans can hardly imagine it, that moving, for those traditional Indians, literally means death. It is likely that because of the national and international attention raised by the case in the summer of 1986 – when the ultimatum expired three foreign film teams were present – the National Guard has not intervened yet.

At the moment, more than a half year later, a lot of that attention has subsided. Only the imminent threat of a confrontation, as it existed last summer, was interesting enough for the media. In between, however, the relocation operation has been going on, slowly but uninterrupted. And hundreds of families still refuse to leave the land where they were born and were their navel string is buried. First manipulation and exhaustion is tried. In the end the BIA (a branch of the Interior ministry) helped by law enforcement agents enacts the transport of the people.

In the winter of last year, it became clear to the American Congress that the moving operation had to be somewhat improved. Many Indians who had moved to small towns on the border of the reservation had already lost their houses to crooked real-estate speculators. Moreover, Congress ruled that the process of absorbing the people was also unsatisfactory. ‘Accompanying social measures’ were necessary and new houses should be built to house Indians closer to the Navajo reservation. The BIA bought about 1500 sq. kilometers of land for that purpose. Those so-called ‘New Lands’ were at the southeast border of the Navajo reservation. This spring prefab houses would arise from the ground in three months. The commission wants to increase the tempo of the relocation. At present, with about one family moving each work day, it goes much too slow. At that pace, commission members will be retired long before the relocation is completed. Some numbers. When the ultimatum expired in the summer of 1986, only 40% of the concerned families had moved, that is thousand out of 2600 families. In the rest of the year over hundred more will follow. The relocation commission considers that an average family comprises 4.5 members. In the words of the commission, those people have moved voluntarily. However, the ‘voluntary’ character of the moving can be doubted when you consider that, as a consequence of the relocation law, those Indians had to give up 90% of their cattle, were not allowed to build anything new or to do any repairs to existing shelters or houses. Add to this that the law was passed in 1974, and that Navajos much depend on sheep for their living, and you will understand that it could not have happened without pressure.

 

NOBODIES

As said above, there are few hundred families who will never be intimidated and leave. One of the recalcitrant Indians, Pauline Whitesinger, discovered that her name appears, without that she knew about it, on a list of people who have applied for a moving premium. The authorities keep minimizing the problem doing as if it concerned only a few related families on Big Mountain. The truth is that nobody really knows how many people are still in the area now, despite of the expiring of the ultimatum. Roughly, you can distinguish the following groups: first the Navajos who have announced publicly that they will never move, and those who also resist deportation but do not claim it. Then there are those who ‘want’ to move but for whom there is no housing available. Further, many Indians have left their house of origin and have been wandering around ever since. And from those who have in between been convinced to move, appear about thirty percent not to be found anywhere: they could not stabilize in their new situation. Finally, there is a group of unknown size of ‘nobodies’: people who have not been identified yet by civil servants and do not appear in any statistics. It is no surprise that Big Mountain support groups call not to take part in any government game about what is the exact number of resisters against the relocation. Each family, each individual who is deported is one too much.

Let’s go back to the ‘New Lands’, the Promised Land to where the exodus should lead. The newly appointed ‘counselors’, a kind of social gentlemen council, must stimulate – in a friendly but forcible way – the people to move after all. They have not yet dared to show themselves at the most radical Navajos’. Practically nobody wants to go to the new ‘thuislanden’ [homelands], even when lured by tricks such as promising that who comes first may choose the best piece of land. The new houses are built in a kind of Soweto ghetto style, in total opposition with the scattered way of living in the traditional hogans.

There is one more reason not to move to the New Lands. Part of the New Lands lies in the basin of the Puerco River. In 1979 a dike enclosing a mud pool of uranium mining waste broke. This was the biggest environmental disaster in the history of the United Sates. Radioactive waste and very poisonous heavy metals came into the Rio Puerco in large quantities. But as it happened here, in a remote area where only Indians live, it did not draw much attention. After the breaking of the dike signs appeared along the Rio Puerco reading that water was unsafe for both humans and animals. In 1985 some measurements have been carried out in the river water near Chambers, a small place that now lies in the middle of the New Lands. The result was that it contained 1500 picocurie per liter which is fifty times more than the officially tolerable maximum. From the twenty-one sources now used by communities, half receive water from underflows of the Rio Puerco. The water of these sources is in many cases radioactive.

 

MAC DOLLARS

How does the case look politically in between? In November 1986 there have been Senate elections in the United States. The Democrats got a majority and the chance that Washington withdraws the relocation law is a little less small. An important character in the whole moving operation, Barry Goldwater, leaves the stage. The extreme rightist Senator of Arizona, who one year ago was still claiming that, if necessary, he would personally help the National Guard to remove the Navajos, is now retired.

In the same month of November there were also elections in the Navajo reservation. Unfortunately, Peter MacDonald was elected chairman of the tribal council, be it with a tight majority. This man, who has already been chairman in the 1970’s and in January 1980, got the nickname Mac”Dollar”. At the time, he was supposed to be the richest Indian in the world and he might still be. Lured by his attractive conditions, many coal and uranium mining companies have settled on the reservation. Peabody Coal, for instance, pays only 15 cent for each ton of coal it extracts. When entering into agreements, MacDonald always managed to get royalties and bribes for himself. It is frustrating that such a thoroughly corrupt character is elected again after a four years break. An aspect which must have played a major part is the fact that he radically campaigned against relocation. Many Navajos had got fed up with the useless attempts of MacDonald’s predecessor, Peterson Zah, to find a workable compromise.

As a true populist leader, MacDonald knows much better how to play with emotions. It goes like this: we Navajos are a proud people. We won’t let the Hopis teach us; nobody can walk over us, etc. It is clear that for the money loving MacDonald the enemy is not in Washington, but in the building of the Hopi tribal council. And in that building, they are naturally delighted about the new Navajo leader. The members of the Hopi tribal council, most of whom have been educated in Mormon boarding schools and also speculate on economical improvement, thankfully accept the challenge. Now at last those aggressive Navajos reveal their true nature, the government must move those people somewhere else, otherwise we, a numerically much smaller people, shall be crushed. The difference between ‘traditionalists’ and ‘progressives’ shows again. The ‘progressive’ Indians who come back to their homeland, after a long career outside, to become member of a tribal council, for instance, or to sell out the land on which they were born, are totally alienated from the Indians who don’t want to hear anything of those interferences from outside.

On the Hopi reservation, only a very small minority shows up for the tribal council elections. The others stay at home as a protest and do not get involved with that circus. But then, the tribal council set up according to Western model decides about what happens on the reservation. A majority of the Navajos does take part in the elections. The political leaders know how to attract people to elections meetings by offerings free meals. Many Navajos vote according to their clan relationship with the candidate. MacDonald has, from that point of view, the advantage of belonging, through his parents, to two of the biggest clans on the Navajo reservation.

 

FILIBUSTER TACTIC

In those last elections there is, however, a glimpse of hope: Larry Anderson, member of the American Indian Movement (AIM), has been elected to the tribal council. When MacDonald previously was chairman he had this activist thrown into jail several times. Among others, it happened when Anderson and other AIM members came to help the heavily exploited women working at a Fairchild semi-conductors factory and undertook an armed occupation of the place. The irony is that this action caused the AIM  to lose a lot of support from Navajos, as Fairchild found the situation to hot and moved to the ‘third world’. This meant that an important source of jobs had gone.

Larry Anderson will defend, if necessary with his life, the people who refuse to move. However, the question is if he can do much in the tribal council. He already announced that he would not hesitate to use the ‘filibuster’ tactic. This means that a speaker in the council keeps talking so long about a subject that it becomes impossible to take a decision.

The coming months will be decisive, as well for the moving operation as for the resistance against it. The tactic of the government might be to declare the moving operation ‘completed’ as soon as the ghettos in the New Lands are built. Then they could incite some Hopi ranchers against the Navajos, encourage them to go with their flocks to the areas where the still recalcitrant Navajos are, as for instance in and around Big Mountain. The inevitably ensuing tensions would increase the pressure on the Navajos to leave their land. And the pushed forward Hopis could demand for external help. But still, the possibility of mass deportations, as the building of new houses on the New Lands is almost completed, is certainly not unthinkable.

 

DIRECT ACTIONS

First, the support groups try to move the newly elected Congress to withdraw the relocation law or at least to pronounce a moratorium on new deportations. So there could be a possibility for the Hopis and Navajos to come to an understanding, preferably outside the tribal councils. This is very much needed after years of being victims of the divide and rule tactic. Along with that lobbying in Washington, there are attempts to have the law declared void on the basis that it constitutes a violation of traditional Indians’ religion. Freedom of Religion is guaranteed by the First Amendment of the American Constitution.

Some more radical groups do not want to wait and see if the juridical game and the lobby campaign might get the law withdrawn. They advocate suppressing the law with words and deeds: on the one hand by organizing hard actions against the involved companies (among others Peabody Coal, Bechtel Corporation, Boeing), on the other hand by giving the Indians who want to stay the actual possibilities to do so. It could be done, for instance, through work brigades (forbidden by the relocation law) repairing existing hogans and building new ones. Another possibility is to bring sheep from outside to replace those that have been confiscated. The support group in Berkeley organizes a form of economical help in which traditionally woven clothes are bought and then sold for a fair price. With the money earned, more clothes are bought.

But those direct actions can also bring major disadvantages. For instance, it can sound good to repair existing dwellings and build new ones, but will the building teams be there too if the Indian families get harassed by patrolling police later? And won’t the alternative ‘idealistic import’ of clothes create a new dependence, in the sense that people will expect a guaranteed flow of goods, which might subside when the commotion about the events is over? Moreover, that kind of help can easily create frustration on the reservation in the style of: it’s always the same people who get help, or: there will always be something fishy afterwards [i.e. some people will manage to get some bribes].

 

LOW FLYING PILOTES

Once more appears from that kind of embarrassing questions that we have to do with an Indian culture which is totally different from ours. The people from Big Mountain never had much to do with money, media or the presence of Whites showing solidarity. After all the interferences from government civil servants, counselors, Indian police, low flying military jets pilots, anthropologists, missionaries, and now a group of sympathizing outsiders, those Indians want to be left alone at last.

During several meetings, the Ancients from the Hopi and Navajo tribes have let us know: you are white, you speak English. The government in Washington is white too. We do not understand that law they made there. If you want to help us, you know better what has to be done against it. A different, not necessarily less radical strategy for the support groups would be to develop as little activities as possible on the reservation and concentrate all attention on the power centers, thousands of miles away, where the destiny of those people is decided.

JAN