LONGUE MARCHE 2019: “NOUS CONTINUERONS”, D’ALCATRAZ A WASHINGTON
La première Longue Marche a eu lieu en 1978, pour commémorer l’occupation de l’Ile d’Alcatraz, dans la Baie de San Francisco, par des membres de l’AIM en 1969. Depuis, plusieurs Longues Marches ont eu lieu, pour attirer l’attention sur les problèmes qui touchent les Autochtones. Celle de cette année, du 11 février au 15 juillet, se propose de traiter de problèmes qui n’affectent pas seulement les Autochtones d’Amérique du Nord, mais tous les Peuples Autochtones. Si la France n’est pas citée parmi les pays qui enfreignent gravement les Droits des Autochtones, c’est parce que la France a supprimé, en 2003, le terme “Peuples” de sa Constitution, pour le remplacer par “populations”. Elle a donc pu signer la Déclaration des Nations Unis sur les Droits des Peuples Autochtones sans les respecter, étant donné qu’il n’y a plus de Peuples Autochtones en France. Cependant, les problèmes cités dans la déclaration ci-dessous s’appliquent totalement aux Peuples Autochtones de Guyane, de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie.
Christine Prat
Communiqué de Presse du 6 février
Projet en 11 points publié sur Censored News
Le 7 février 2019
Traduction Christine Prat
Longue Marche 2019, communiqué de presse du 6 février
La ‘Longue Marche: Nous Continuerons’ a été entreprise pour s’attaquer aux principales menaces pesant sur les Amérindiens et les Peuples et Nations Autochtones. C’est une Marche spirituelle pour tous les Peuples Autochtones et nos alliés. En 1978, la [première] Longue Marche a été organisée comme moyen d’affronter 11 projets de loi anti-Indiens au Congrès, entre autres un projet de loi visant à abroger tous les traités avec les Indiens. En 2019, nous sommes à nouveau confrontés à de graves menaces pour nos enfants, nos femmes, nos terres, nos eaux, notre souveraineté et même notre Savoir Autochtone.
Le 11 février, nous commencerons par une Cérémonie sur l’Ile d’Alcatraz, dans la Baie de San Francisco, pour commencer notre Marche spirituelle jusqu’au Monument de Washington, à Washington D.C. Nous avons identifié 11 domaines que nous devons affirmer, défendre et enseigner. Ce sont:
- Soutenir et Protéger les Enfants Indiens
- Honorer les Femmes Autochtones
- Renforcer la Souveraineté Inhérente et Autochtone
- Créer une Convention de l’Environnement
- Faire annuler la Loi 280 et la Doctrine des Pleins Pouvoirs
- Nettoyage et Protection de la Terre, des Eaux et de l’Air
- Traités, Territoires et Responsabilités Coutumières
- Renforcer et Affirmer la Liberté Spirituelle et Protéger les Sites Sacrés
- Protéger le Savoir Autochtone
- Soutenir une Transition Juste
- Affronter l’Abus d’Alcool et Autres Drogues
En route, nous voulons être informés de problèmes qui peuvent entrer dans ces onze thèmes. Nous voulons aussi encourager ceux qui ont participé à des Marches précédents à communiquer leur histoire, et écouter les communautés le long du trajet, qui ont aussi leurs propres histoires à raconter.
En arrivant à Washington, D.C., nous organiserons des discussions sur ces problèmes, dans l’intention de trouver des bases communes sur lesquelles les diverses Nations et organisations des Peuples Autochtones peuvent être d’accord. Nous espérons que ces discussions se produiront dans beaucoup de lieux à la fois, avec des actions décentralisées, et que nous en formerons un réseau ensemble, en plus du Manifeste de la Longue Marche. A cause des menaces importantes pesant sur nos Peuples, beaucoup de nos actions sont des réactions à ce que les états-nation et les grandes compagnies nous font. Ces importantes actions défensives ont joué un rôle majeur pour préserver ce que nous avons encore. Notre espoir, en trouvant des bases communes à certains de ces problèmes, est de pouvoir nous engager dans une pensée stratégique et une coordination entre nous tous. Peu importe les obstacles, peu importe les attaques pouvant se produire, peu importe à quel point les choses peuvent être difficiles… Nous Continuerons.
LONGUE MARCHE 2019: LE PLAN EN 11 POINTS
1) Soutenir les Enfants Indiens : la Loi sur le Bien-Etre des Enfants Indiens est censée protéger les enfants Indiens contre la possibilité d’être emmenés de force loin de leurs Nations. Elle a récemment été jugée anticonstitutionnelle dans l’affaire Braken v. Zinke. La décision était fondée sur les droits de l’état, ignorant la souveraineté tribale, et considérant le statut des Indiens comme étant seulement racial, et non pas fondé sur la relation légale/politique entre les Nations Indiennes et le gouvernement des Etats-Unis. Si c’est approuvé par la Cour Suprême, les enfants Indiens seront un gibier facile pour les états en collusion avec agences d’adoption privées, pour kidnapper légalement des enfants Indiens. Les bases de cette décision ouvriraient aussi les portes à une nouvelle ère de “Termination”* [au sens ‘Terminator’], qui annihilerait la Souveraineté Tribale. De plus, 14 000 enfants sont détenus dans des camps de prisonniers à la frontière sud des Etats-Unis, la plupart d’entre eux étant Autochtone. Ces enfants sont oubliés, et il faut beaucoup de pression pour que ce crime contre l’humanité soit stoppé.
2) Honorer les Femmes Autochtones : Le respect et la protection de Notre Mère la Terre est un principe commun aux Peuples et Nations Autochtones. Les Femmes Autochtones ont toujours été en première ligne et au cœur de chaque lutte pour protéger nos terres, nos eaux, les familles et les nations sur ce plan. Cependant, les femmes Autochtones sont toujours marginalisées et soumises aux maltraitances, au viol et au meurtre. En tant que nations Autochtones, nous avons le devoir de changer activement cet état de fait. Il ne peut pas y avoir de protection de Notre Mère la Terre s’il n’y a pas de protection des Femmes Autochtones. Collectivement, nous devons créer et développer des façons d’honorer les Femmes Autochtones en faisant en sorte que les hommes prennent la responsabilité de mettre fin aux maltraitances et au viol dans nos communautés, et en amenant devant la justice ceux qui commettent ces crimes.
3) Renforcer la Souveraineté Inhérente et Autochtone : Les états-nations, y compris les Etats-Unis, sapent la souveraineté inhérente et l’autonomie en réduisant l’autonomie à rien d’autre que la gestion de nos affaires. La structure d’entreprise ou celle de municipalité sont les seules structures que nous pouvons choisir. Ce n’est rien d’autre que la ‘Termination*’ [‘Liquidation’] sous diverses formes. Les états-nation d’Australie, du Canada, de Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis ont formé une alliance appelée CANZUS qui coordonne une politique commune pour atteindre ce but. Nous réaffirmons notre détermination au maintien de notre souveraineté inhérente et notre autonomie en tant que Nations Autochtones, sous une forme qui inclut nos propres lois, valeurs, coutumes et traditions. La Souveraineté Autochtone n’est pas définie par des lois, des règles et règlements non-Autochtones ; ni par le développement économique, une “bonne gouvernance”, ou des structures d’entreprise. Ces éléments sont peut-être pragmatiques, mais ils ne nous définissent pas. Nous soutenons aussi plus spécifiquement la souveraineté tribale, et la relation entre les Nations Indiennes et les Etats-Unis comme une relation de nation à nation, pas seulement de gouvernement à gouvernement, décrite à tort. Tout ceci est sous-tendu par une longue histoire de relation bilatérale, biculturelle, fondée non pas sur l’égalité, mais sur des principes d’équité. Cela signifie que la relation reconnaît chacune des parties comme étant de même statut, mais en maintenant leurs identités distinctes. Les idéaux Autochtones sur la souveraineté ne concernent pas seulement le pouvoir et le contrôle, mais aussi la responsabilité et le respect. Ceci implique des obligations pour les citoyens d’une Nation Autochtone de mettre en pratique des responsabilités traditionnelles et coutumières, enracinées dans le Savoir Autochtone, et incluant la protection de nos relations respectives avec nos terres, nos eaux, les animaux et les plantes. Ce concept de Souveraineté Autochtone a été gravement mis au défi par une longue histoire de ‘destinée manifeste’, de génocide, et de perte. Il est essentiel pour nous, Nations Autochtones, de réaffirmer activement la pratique de la Souveraineté Autochtone d’une part, et de mener des combats légaux et politiques d’autre part.
4) Créer une Convention de l’Environnement : En tant que Peuples Autochtones, nous avons la responsabilité d’être les gardiens de l’environnement. Cette responsabilité s’applique à toutes nos nations Autochtones respectives, quelques soient les politiques et les lois de l’état-nation. Nous nous engageons donc à obtenir la création d’une Convention de la Protection de l’Environnement, soumise à l’approbation des Nations Autochtones, qui établisse des standards minimaux concernant tout développement dans les bassins aquifères et les territoires traditionnels autour de nos Nations respectives.
5) Faire annuler la Loi 280 et Renverser la Doctrine des Pleins Pouvoirs : La Loi 280 est une relique de l’époque de la “Termination*” [“Liquidation”] des années 1950. Elle attribue la juridiction criminelle et civile sur certaines Nations Indiennes à certains états. Nous soutenons l’annulation de cette loi et l’obtention de ressources appropriées pour effectuer la transition vers le retour à la juridiction de la Nation Indienne. La Doctrine des Pleins Pouvoirs est un héritage du racisme juridique établi par une décision de justice appelée US v. Kagama (1886). Selon cette doctrine, le Congrès a une autorité unilatérale sur les Nations Indiennes. La Loi Dawes de Distribution des terres, les politiques de “Termination”*, et toutes les autres lois du Congrès contre les Nations Indiennes depuis lors, ont été adoptées selon la Doctrine des Pleins Pouvoirs, et les Nations Indiennes ne peuvent donc pas contester légalement la constitutionalité de ces lois. La reconnaissance de la souveraineté Indienne n’existe littéralement que selon les caprices du Congrès. En ces temps que nous vivons, c’est particulièrement inquiétant. Nous sommes déterminés à affirmer notre souveraineté en dépit de toute action du Congrès qui serait autrement inconstitutionnelle, et à développer des stratégies pour renverser cette doctrine raciste.
6) Nettoyage et Protection de la Terre, des Eaux et de l’Air : Les territoires Indiens ont longtemps été considérés comme des dépotoirs par diverses entreprises et administrations gouvernementales. Par exemple, l’un des pires accidents nucléaires des Etats-Unis a été la rupture d’un bassin contenant des déchets de traitement d’uranium à Churchrock, dans la Nation Navajo, en 1979. 38 ans plus tard, la zone n’a toujours pas été nettoyée convenablement, et les gens et le bétail sont toujours exposés à l’eau contaminée. Nous admettons que 500 millions ont été alloués au nettoyage de certains dégâts causés par l’extraction d’uranium dans la Nation Navajo, mais nous craignons sérieusement que ces fonds et d’autres destinés à d’autres nettoyages de l’environnement, ne soient supprimés sous le gouvernement actuel. De plus, le racisme environnemental, inhérent à l’insuffisance des fonds et de la reconnaissance des dommages à l’environnement qui frappent les Peuples Autochtones, doit être définitivement éradiqué. Nous demandons la création d’un Super Fonds pour remédier à la négligence historique de tous les états-nations, pour nettoyer nos terres et nos eaux, et mettre en œuvre des politiques empêchant qu’elles ne soient à nouveau polluées.
7) Traités, Territoires et Responsabilités Coutumières : Aux Etats-Unis, l’autorité de la Nation Indienne ne s’étend pas seulement jusqu’aux frontières de la réserve, elle s’étend sur les territoires traditionnels respectifs. Ça comprend les territoires selon les traités et les territoires non-cédés pris sans consentement. Cette autorité ne s’étend pas seulement à la chasse, la pêche, la nourriture et la cueillette de plantes médicinales, mais aussi à nos sites sacrés et à la protection de nos bassins aquifères. Tout processus de consultation sera inadéquat, parce qu’en fin de compte, l’autorité ultime sera toujours aux mains de non-Indiens. Nous sommes plus que capables de comprendre et de prendre des décisions sur les questions de développement dans nos régions traditionnelles. Nous notons aussi la décision récente de la Cour Suprême du Canada, dans l’affaire Tsilhqot’in v. British Columbia 2014 SCC 22 (de 2014). Dans cette affaire, il a été reconnu que la Nation Tsilhqot’in avait prouvé avoir conservé le titre aborigène sur une large part de son territoire traditionnel et a donc été reconnue comme ayant autorité de consentement sur la coupe du bois dans cette zone. Nous affirmons que le même principe devrait être adopté aux Etats-Unis, reconnaissant l’autorité de consentement des Nations Indiennes sur des développements touchant les droits et les responsabilités de chasse et de pêche, les droits et les responsabilités sur la nourriture et la cueillette, et ceux concernant les sites sacrés et les sites Cérémoniels.
8) Renforcer et Affirmer la Liberté Spirituelle et Protéger les Sites Sacrés : Les attaques légales contre les croyances et les pratiques spirituelles Indiennes ont augmenté au cours des dernières décennies. Malgré la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens de 1978, qui exige que les administrations fédérales respectent les pratiques spirituelles Indiennes, ces mêmes administrations ignorent ou oppressent activement ces pratiques spirituelles. Par exemple, le Corps des Ingénieurs de l’Armée Américaine, en soutenant l’oléoduc DAPL, a activement soutenu le Service du Sheriff du Comté de Morton, en empêchant des Indiens de prier sur une terre supposée relever de leur juridiction. Beaucoup des actions militaires entreprises contre les Défenseurs de l’Eau, ont eu lieu dans des lieus supposés être sous juridiction fédérale et impliquaient en premier lieu la répression de la liberté religieuse. Il y a eu aussi plusieurs décisions de justice, telles l’affaire Lyng v. Northwest Indian Cemetery Protection Association (en 1988) qui ont créé une norme plus lâche pour la protection des croyances et pratiques spirituelles Indiennes selon le Premier Amendement [de la Constitution Américaine, amendement qui garantit la liberté d’expression et d’opinion]. Nous sommes déterminés à affirmer nos voies spirituelles dans nos territoires, que ce soit dans ou en dehors de la réserve, et nous considérons que c’est une responsabilité essentielle. Nous affirmerons ces responsabilités sur nos sites sacrés et Cérémoniels, en tant que faisant partie d’une pratique vivante, et non pas comme relique du passé.
9) Le Savoir Autochtone : Le Savoir Autochtone comprend nos voies spirituelles, nos langues, nos coutumes, nos valeurs traditionnelles, nos structures sociales, nos lois, nos structures politiques. Et bien qu’il soit au cœur même de qui nous sommes, il est gravement menacé. A la base, les grandes entreprises et les états-nations qui ont, pendant des générations, attaqué, sapé et minimisé le Savoir Autochtone, créent maintenant des définitions qui le reconnaissent, selon leurs conditions et dans leur contexte, comme un droit de propriété. Ce qui ne devrait jamais être défini selon les façons de penser non-Autochtones, est maintenant défini dans divers forums des Nations Unies et autres, comme manières de soutenir le développement. C’est particulièrement flagrant à propos des questions de marché du carbone et des crédits de carbone. Pour protéger le Savoir Autochtone, nous demandons une définition établie à partir d’une perspective émanant entièrement des Peuples Autochtones, qui se situe totalement en dehors de la loi de propriété. Hors d’un tel point de vue, ceux qui cherchent à imposer des projets de développement aux Peuples Autochtones devront reconnaître que le Savoir Autochtone est négativement touché par le développement et peut leur être pris avec des compensations en propriété.
10) Transition Juste : Le système économique actuel n’en fait pas assez pour résoudre les graves problèmes environnementaux comme le changement climatique. Souvent, les Nations Autochtones sont en première ligne pour mettre un terme aux projets de développement qui causent les dégâts. Une transition juste est une façon de créer des économies durables à grand échelle, qui se concentrent sur l’énergie renouvelable, et la santé et le bien-être des communautés.
11) Alcool et Autres Drogues : L’Alcool et Autres Drogues ont joué un rôle majeur dans la soumission de nos Peuples et de nos Nations. L’alcool, l’héroïne et les méthamphétamines, pour n’en citer que quelques-unes, continuent de causer des ravages. Il est nécessaire de renforcer notre détermination collective de mettre un terme à l’intoxication et aux violences qui mènent à briser les familles et les communautés.
* Il s’agit du terme “Termination”, qui qualifie la politique menée contre les Indiens dans les années 1950. Il s’agissait de supprimer les réserves – ce qui ne pouvait qu’être approuvé par les Blancs progressistes et les Européens choqués par la notion de ‘réserve’. Cependant, le but était de disséminer les Autochtones dans la société blanche, en comptant sur le fait que beaucoup d’entre eux, brutalement arrachés à leur communauté et leur façon de vivre, seraient tués par l’alcoolisme ou se suicideraient. Les survivants finiraient par être noyés dans la société américaine, les enfants étant éduqués à l’école comme des Américains moyens. Il s’agissait donc bien de génocide, et de “Termination” au sens du film “Terminator”.
ILPDC
Publié sur Censored News
Le 4 février 2019
Traduction Christine Prat
Du Comité International de Défense de Leonard Peltier
Salutations, Amis, Famille et Soutiens,
Le Conseil d’Administration du Bureau National vous demande d’envoyer des emails aux officiels du Bureau des Prisons indiqués ci-dessous, leur demandant de remettre le compagnon de cellule de M. Leonard Peltier 89637-132 dans sa propre cellule pour les raisons suivantes:
COA/ publicinformation@bop.gov
SERO/ ExecAssistant@bop.gov
Jcdinicola@bop.gov
Salutations:
C’est avec une angoisse intense que j’ai appris que Leonard Peltier 89637-132 s’était vu imposer un compagnon de cellule. C’est extrêmement inhabituel, vu que Leonard a eu une cellule individuelle depuis très longtemps, ce qui rend ce changement soudain suspect. Il y a eu beaucoup de cas regrettables d’actions négatives pour Leonard de la part de compagnons de cellule. A l’époque où il avait un compagnon de cellule à l’USP de Lewisburg, il a subi une mesure disciplinaire, impliquant son transfert à l’USP de Coleman, pour une affaire de contrebande avec laquelle il n’avait rien à voir, et il craint que ça puisse se reproduire.
Ce comportement du Bureau des Prisons contre M. Peltier est semblable à celui de l’époque où le Bureau avait utilisé un autre prisonnier Autochtone, Standing Deer, dans un complot pour assassiner M. Peltier. Je suis contre ces actions de la part du Bureau des Prisons qui sont une façon de saboter la demande de transfert au FCI d’Oxford, Wisconsin, de M. Peltier.
Je vous demande de remettre le compagnon de cellule de M. Peltier dans une autre, afin d’assurer la sécurité de M. Peltier.
Cordialement
Texte original en anglais à recopier dans vos mails aux adresses ci-dessus:
Greetings:
It is with incredible concern that I learned that Leonard Peltier 89637-132 was assigned a cellmate. This is highly unusual as Leonard has had a single cell for a considerable amount of time, making this sudden assignment suspect. There has been an unfortunate history with Leonard being negatively impacted by the actions of cellmates. The time he had a cellmate in USP Lewisburg, he received disciplinary action including a transfer to USP Coleman, for contraband Leonard had nothing to do with and he is concerned this could happen again.
This pattern of the BOP against Mr. Peltier is similar to the time that the BOP used another Native prisoner, Standing Deer, in a plot to assassinate M. Peltier. I am against these actions on the part of the BOP which are a way to undermine Mr. Peltier’s transfer request to be moved to FCI Oxford, WI.
I am asking that you reassign Mr. Peltier’s cellmate to another location, to ensure Leonard Peltier’s safety.
Sincerely
Le Président Sioux Oglala, Julian Bear Runner, publie une Déclaration sur la dernière remarque raciste de Trump
Communiqué de Presse
du 14 janvier 2019
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Le Président Donald Trump est tombé encore plus bas après une longue série de bassesses. Trump a repris un procédé familier, quand, en tant que Président des Etats-Unis, il a avili les femmes Autochtones, en utilisant Pocahontas, une victime de viol dans son enfance, comme une injure raciale pour attaquer la Sénatrice Elizabeth Warren. Trump rabaisse tous les Autochtones, ainsi que les Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées, #MMIW, quand il use d’une remarque au vitriol, suggérant que le mari de la Sénatrice Warren devrait “se déguiser en Indien” et qu’ils auraient dû filmer la Sénatrice Warren descendant de la bière en direct, en soutenant sa candidature à la présidence, de “Big Horn ou Wounded Knee”, et que l’époux de Mme Warren aurait dû porter “la tenue Indienne complète”, “alors, ils auraient fait sensation.”
En tant que Civilisateurs d’Origine de ce qui est maintenant appelé “l’hémisphère Occidental”, en tant que survivants d’un génocide pleinement conscients de notre place dans cet univers, il est important de toujours rappeler au monde que notre génocide est nié par ce pays, tandis qu’en même temps, une majorité de ce pays est avide de vérité, une majorité de ce pays ne veut plus perpétuer les mensonges que nous nous disons sur notre histoire, une majorité sais que la vérité précède nécessairement la conciliation, et cependant, c’est une conciliation que nous avons toujours été prêts à rechercher, en tant que Nations Autochtones. Maintenant, c’est le moment de la vérité. Nous vous avons accueillis comme voisins et signé des traités avec vous, sachant que vous aussi avez une conscience et devez réagir tout comme nous. Parce que nous ignorons délibérément nos histoires respectives, mon peuple meurt actuellement d’un lent génocide, qui est le résultat délibéré de la politique des Etats-Unis envers les Nations Tribales.
Le racisme est une faute grave. Le racisme, une création du fanatisme, ne trouvera pas de sanctuaire dans le monde d’aujourd’hui ; nous nous joignons à toute la diversité de l’humanité pour condamner les racistes qui, par leurs actions, rabaissent notre dignité spirituelle collective.
Retenir les travailleurs Américains en otage est une faute grave, pour extorquer leur soumission, de la même manière que les Etats-Unis ont extorqué notre soumission à l’ère de ‘signer ou mourir de faim’, dans notre passé récent, est une faute grave. Paralyser le gouvernement Américain pour la plus longue période de l’histoire, pour construire un monument raciste, plongeant dans l’inaction des milliers d’employés fédéraux qui travaillent en Pays Indien au Ministère de l’Intérieur, dans les Services de Santé Indiens et d’autres secteurs vitaux pour notre quotidien est une faute grave. Ceci est déjà suffisamment déraisonnable, cependant, je réagis à l’ignorance tout en me préparant à des urgences vitales qui vont nécessairement s’abattre sur notre peuple si la paralysie, le “shutdown”, continue.
Nous devons tous nous éveiller, ensemble. Nous devons chercher nos vérités et tenir bon dans la puissance de notre paix. Nous devons respecter nos pactes sacrés avec Notre Mère la Terre et la réalité universelle. Toutes les institutions de droit, d’économie et de politique doivent refléter une compréhension plus évoluée de l’interdépendance de l’être humain avec tout ce qui nous entoure, tout ce que nous sommes. Nous enverrons ce message à Washington, DC, le 18 janvier 2019, lors de la Marche des Peuples Autochtones.
Wopila Tanka Icicapelo
Julian Bear Runner, Président de la Tribu Sioux Oglala
QUE LES PONTS QUE NOUS BRULONS ECLAIRENT NOTRE ROUTE
Par Indigenous Action Media
30 décembre 2018
Traduction Christine Prat
Que les ponts que nous brûlons…
“Que les ponts que je brûle éclairent ma route” est une affirmation populaire contre les compromis avec ceux qui veulent nous baiser, c’est notre offrande de carburant aux feux de l'”art de la résistance”. Nous ne voyons aucune utilité à naviguer prudemment selon la géographie de la respectabilité politique et du mouvement vers une fausse destination d'”unité”. Peindre en rouge ou blanchir la construction de ponts du capitalisme et du colonialisme par les complexes à but non lucratif ou l’industrie des alliances ne fait qu’acculturer notre domination.
Nous ne désirons pas réformer et prolonger ce système fondé sur notre destruction.
Un peu de division est nécessaire à nos calculs de la physique de la libération.
En commençant une nouvelle année (selon les conventions coloniales), nous voyons bien que les voies de nos communautés et de Notre Mère la Terre sont attaquées: de l’escalade des attaques xénophobes, la violence hétéro-patriarcale, la profanation des sites sacrés, des incarcérations massives et de la violence d’état à la déportation forcée, et bien d’autres formes d’usurpations extrêmes. Nous célébrons tout acte farouche et revendiqué, même infime ou “symbolique”, de résistance radicale et fanatique. Nous sentons l’odeur de la sauge et de l’essence qui brûlent.
Pour ceux qui partagent notre passion profonde et intense de la libération totale, que les ponts que nous brûlons éclairent la route.
ACTION URGENTE! BESOIN DE SOUTIEN POUR LE TRANSFERT DE LEONARD PELTIER
Par ILPDC
www.whoisleonardpeltier.info
Traduction Christine Prat, CSIA
In English on Censored Nieuws
Chers Amis et Soutiens,
Au cours de notre visite légale hier, Leonard nous a dit que le responsable de son affaire avait présenté une requête pour un transfert le mercredi 2 janvier 2019. Il était prudemment enthousiaste et avait l’impression que son transfert pourrait avoir lieu dans quelques mois, MAIS il n’excluait pas que ce transfert doive être défendu devant les tribunaux.
Nous avons rassemblé ces informations pour que vous envoyiez des lettres de soutien pour le transfert de Leonard. Il y a des modèles de lettres, ainsi que des points d’information au cas où vous souhaiteriez écrire votre propre lettre.
Merci pour votre soutien, et si vous receviez une réponse, nous aimerions que vous la partagiez avec nous.
Cordialement,
ILPDC, Conseil d’administration et Bureau National
Envoyez des lettres par email, fax ou courrier, ou appelez:
Email: GRA-DSC/ PolicyCorrespondence@bop.gov
Tél.: +1 972 352 4400
Fax: +1 972 352 4395
Adresse postale:
GRAND PRAIRIE OFFICE COMPLEX
346 MARINE FORCES DRIVE
GRAND PRAIRIE, TX, 75051
ETATS-UNIS
Modèles de lettre:
RE: LEONARD PELTIER REGISTER NUMBER 89637-132
To whom it may concern:
Leonard Peltier #89637-132 has requested a transfer from the facility at Coleman, Florida to the facility at Oxford, WI. I am writing to support Peltier’s transfer.
The reasons for transferring Peltier to Oxford include:
. Oxford is approximately 1,300 miles closer to Peltier’s home and family.
. Oxford is closer to the Native communities related to Peltier.
. Peltier has multiple medical issues some extreme and potentially life threatening.
. Oxford is in proximity to the Mayo Clinic and Federal Medical Clinic in Rochester.
Transfer from Coleman to Oxford is therefore consistent with the spirit and intent of BOP policy and will serve to allow more family visitation and improve medical services to Peltier. Therefore, the transfer should be permitted.
Sincerely
(En Français:
A qui de droit:
Leonard Peltier #89637-132 a fait une demande de transfert, de la prison de Coleman, en Floride, à celle d’Oxford, dans le Wisconsin. Je vous écris pour soutenir le transfert de Peltier.
Parmi les raisons de transférer Peltier à Oxford:
. Oxford est approximativement 2000 km plus près du domicile et de la famille de Peltier.
. Oxford est plus proche de communautés Autochtones liées à Peltier.
. Peltier a de nombreux problèmes de santé, certains très graves et potentiellement mortels.
. Oxford est à proximité de la Clinique Mayo et de la Clinique Fédérale de Rochester.
Le transfert de Coleman à Oxford est donc conforme à l’esprit et les intentions de la politique du BOP et permettra plus de visites de la famille et améliorera les services médicaux de Peltier. Donc, le transfert devrait être autorisé.
Sincèrement, )
Ou
Dear Madam/Sir,
I am writing to express my support for the transfer of Mr. Leonard Peltier #89637-132 to FCI Oxford WIS. Mr. Peltier is approaching his 75th birthday and had done over 44 years in Federal Custody. It is time that he be assigned a Federal facility closer to his family and an expert medical facility, like the Mayo Clinic.
The Oxford Facility is within a day’s drive for Mr. Peltier’s family in MN & ND and only 2½ hours from the Mayo clinic, which will provide the best health care necessary for the elder Mr. Leonard Peltier.
Thank you for considering Mr. Peltier’s request for a transfer to FCI in Oxford.
Sincerely
(En Français:
Chère Madame/cher Monsieur,
Je veux écris pour exprimer mon soutien au transfert de M. Leonard Peltier #89637-132 à la FCI Oxford WIS. M. Peltier aura bientôt 75 ans et a passé plus de 44 ans en Détention Fédérale. Il est temps qu’il soit placé dans une Prison Fédérale plus proche de sa famille et d’un centre médical spécialisé, comme la Clinique Mayo.
La Prison d’Oxford est à une journée de route pour la famille de M. Peltier dans le Minnesota et le Dakota du Nord, et à seulement 2h½ de la Clinique Mayo, qui fournira les meilleurs soins médicaux à M. Leonard Peltier, qui est âgé.
Merci de prendre en considération la requête de transfert de M. Peltier à FCI Oxford.
Sincèrement)
In the very last case against Arizona Snowbowl, a court ruled against the Hopi Tribe, on November 29th 2018. Other Tribes and environmental groups have been fighting against Snowbowl for decades. The Save the Peaks Coalition brought the case so far as in the Supreme Court. The case was dismissed, the Coalition had to cease to exist, their lawyer was threatened and they had to remove the Save the Peaks website! Courts said they had no right to keep prosecuting on an already decided case. Then, the Hopi Tribe filed a case against the City of Flagstaff for selling reclaimed wastewater to Arizona Snowbowl. This was the very last hope for people fighting Snowbowl. On November 29th, the court ruled against the Hopi Tribe case, mainly on the ground that the injuries they claimed would be brought to them by artificial snow, did not threaten private property or pecuniary interests!
Christine Prat
On Novembre 29th, Klee Benally sent this message onFacebook:
Some excerpts of the ruling
¶2 The use of reclaimed wastewater for snowmaking on northern Arizona’s San Francisco Peaks has been extensively debated and litigated. This case is the latest chapter of that dispute. Over sixteen years ago, the City of Flagstaff contracted to sell reclaimed wastewater to Arizona Snowbowl Resort Limited Partnership (“Snowbowl”) for artificial snowmaking at its ski area on the Peaks. Because the Peaks are located on federal land, this prompted the United States Forest Service to conduct a lengthy environmental impact inquiry, culminating in that agency’s approval. Thereafter, various tribes (including the Hopi Tribe), environmental groups, and other interested parties unsuccessfully challenged the proposed snowmaking under several federal laws, including the Religious Freedom Restoration Act (“RFRA”) of 1993, 42 U.S.C. §§ 2000bb to 2000bb-4. See Navajo Nation v. U.S. Forest Serv., 535 F.3d 1058 (9th Cir. 2008) (en banc).
My commentary: On September 21st 2012, Klee Benally and other Peaks Protectors – and myself, for taking pictures – went to the Flagstaff Office of the Forest Service, to deliver a letter addressed to then Secretary of Agriculture Tom Vilsack, with a copy to Mr. Earl Stewart, head of the Forest Service in Flagstaff. After the action, which lasted less than 7 minutes, we stayed outside chatting for some time. At a point, one of the Protectors came to tell us that there was panic inside, that the office was closed, because a bucket brought by one of the Protectors had been spilled. A label on the bucket listed all the chemicals and possibly dangerous stuffs that could be contained in the controversial recycled water. Almost three months later, arrest warrants were issued against several individuals who had taken part in the action. They heard about it – just as I did – from an article published in the Arizona Daily Sun. The spilled bucket seemed to be at the center of the fuss, and the article listed the chemicals supposed to be contained in it. Anyone who had more or less read about the artificial snow dispute could immediately recognize the stuff that opponents claimed was contained in recycled water. The panic at the Forest Service apparently meant that they approved of snowmaking with sewage water without knowing what was in it! Ch. P
¶3 Following that federal court litigation, Snowbowl, the City, the United States Department of Agriculture, and the Hopi Tribe continued to discuss potential alternatives to reclaimed water. No agreement was reached, however, and the Tribe persistently alleged that no proposed administrative actions “could mitigate the adverse effects of using reclaimed wastewater for artificial snowmaking at the Snowbowl.” The City also held public hearings on the matter, at which the Tribe and other interested parties voiced their opposition to the use of reclaimed wastewater on the Peaks. In 2010, the City ultimately voted to proceed with the reclaimed water contract and, after more public comment, denied a motion to reconsider.
¶4 The Hopi Tribe then filed this action in 2011 against the City on various state law grounds, alleging among other things that the City’s “sale of reclaimed wastewater to make artificial snow” is a public nuisance that “will result in unreasonable harm to the environment and the Hopi Tribe.” As described in the Tribe’s complaint, “[r]eclaimed wastewater is water that has been used and circulated through the City’s
municipal water sewer system, has passed through a treatment facility, and meets certain standards.” The Tribe further alleged it “has special interests in the environment, including the flora and fauna, of the San Francisco Peaks in the immediate vicinity of the Snowbowl Resort Area.” The Tribe also claimed it “will suffer specific injury” from the “runoff, windblown snow, increased unnatural noise, and elevated air pollution [that] will pervade beyond the Snowbowl Resort Area” and into areas the Tribe uses “for ceremonial practices, hunting[,] . . . the gathering of natural resources[,] . . . and utilitarian purposes.” For example, “[n]atural resources that the Hopi collect, as well as shrines, sacred areas, and springs on the Peaks will come into contact with the blown reclaimed wastewater,” “negatively impact[ing]” the Tribe’s use of the wilderness and surrounding areas. More broadly, the Tribe alleged that “the Snowbowl expansion project,” “additional traffic,” and the very “presence of the Snowbowl Resort” itself will adversely impact the “natural environment” and unduly interfere with the Tribe’s cultural use of the public wilderness for religious and ceremonial purposes.
About additional traffic, French public radio said a few years ago, during the big rush to the ski stations in the Alps, that, with that additional traffic, the level of pollution on the highest tops equaled that of central Paris in the rush hours. Ch. P
¶16 The dissent argues that “[t]hese cases do not require that the interest at stake be a property or pecuniary interest.” Infra ¶ 52. Perhaps not expressly, but they all involved damage to or interference with such an interest and do not support recognizing a new place-of-special-importance category. And we see good reason for generally adhering to a property- and pecuniary-interest-based approach because, unlike the proposed new category, it comports with the underlying, two-part rationale for the special injury requirement.
In short, although the Law does not clearly require it, people can complain about increased injuries only if they threaten private property or pecuniary interests, and forget about health or environment! CAPITALISM IS THE ENEMY OF MOTHER EARTH!
Christine Prat
UNE COUR D’ARIZONA SE PRONONCE CONTRE LA TRIBU HOPI DANS L’AFFAIRE DE L’UTILISATION D’EAUX USEES POUR FAIRE DE LA NEIGE ARTIFICIELLE
Une Cour d’Arizona s’est prononcée contre la plainte déposée par la Tribu Hopi contre la vente d’eaux usées recyclées par la Ville de Flagstaff à la station de ski Arizona Snowbowl, afin de fabriquer de la neige artificielle. C’était le tout dernier recours des opposants à la station de ski. D’autres groupes – Autochtones et écologistes – s’étaient opposés à Snowbowl pendant des décennies. La Coalition Save the Peaks est allée jusqu’à la Cour Suprême, en vain. Les tribunaux ont finalement interdit à tous les groupes et individus qui étaient déjà allés en justice contre Snowbowl d’entreprendre toute autre affaire en justice, prétendant que l’affaire avait déjà été jugée et qu’il est interdit de remettre en cause une affaire jugée. Un avocat a été menacé d’être rayé du barreau. La justice a donné l’ordre de supprimer le site web Save the Peaks! La plainte de la Tribu Hopi contre la vente d’eaux usées recyclées de la Ville de Flagstaff à la station Snowbowl était vraiment le dernier recours. La plainte a été rejetée le 29 novembre 2018, en gros parce que les inconvénients occasionnés aux populations ne touchaient ni à des propriétés privées, ni à des intérêts pécuniers!
Christine Prat
L’affaire opposant la Tribu Hopi à la Ville de Flagstaff était le tout dernier recours. Le 29 novembre 2018, la Cour s’est prononcée contre la Tribu Hopi.
Klee Benally, Diné, a envoyé un message sur Facebook, le 29 novembre (traduction plus bas):
“Une Cour d’Arizona a décidé contre la Tribu Hopi dans la lutte contre la fabrication de neige avec l’eau des égouts. ‘Nous n’avons aucune protection de notre liberté religieuse en ce qui concerne nos sites sacrés, notre survie culturelle est menacée. Cette lutte n’est pas terminée tant que notre culture ne sera pas terminée, nous ne laisserons pas cela se produire.’ Il vaut la peine de lire le texte de la décision [en anglais], l’opinion adverse est remarquable: https://t.co/ywuIASKDuB
La Ville de Flagstaff et le Service des Forêts sanctionnent le génocide culturel et en profitent, pour plus d’informations: www.protectthepeaks.org ”
#protectthepeaks #protégezlespics #stopsnowbowl #nonasnowbowl #defendthesacred #sacredsites #sitessacrés — sur les San Francisco Peaks.”
Quelques extraits de la décision du tribunal
¶2 L’utilisation d’eau recyclée pour faire de la neige sur les Pics San Francisco, dans le nord de l’Arizona, a été amplement débattue et plaidée. Cette affaire est le dernier chapitre de ce conflit. Il y a plus de 16 ans, la Ville de Flagstaff a signé un contrat de vente d’eaux usées recyclées à la station Arizona Snowbowl Ltd (“Snowbowl”), pour fabriquer de la neige artificielle sur ses pistes de ski sur les Pics. Les Pics étant situés sur des terres fédérales, cela a amené le Service des Forêts des Etats-Unis à entreprendre une longue enquête sur l’impact environnemental, qui s’est conclue par l’approbation du Service. Après cela, diverses tribus (y compris la Tribu Hopi), des groupes écologistes et d’autres parties concernées, ont vainement attaqué le projet de fabrication de neige, s’appuyant sur plusieurs lois fédérales, entre autres la Loi de Rétablissement de la Liberté Religieuse (“RFRA”) de 1993, 42 U.S.C. §§ 2000bb to 2000bb-4. Voir Nation Navajo contre U.S. Forest Serv., 535 F.3d 1058 (9ème Circuit 2008) (en session plénière).
Commentaire: Le 21 septembre 2012, Klee Benally et d’autres protecteurs des Pics portant des bannières – et moi-même, chargée des photos et vidéos – sont allés au bureau de Flagstaff du Service des Forêts, pour remettre une lettre adressée au Ministre de l’Agriculture de l’époque, Tom Vilsack, avec copie au directeur local du Service des Forêts, M. Earl Stewart. L’action terminée, nous sommes restés dehors à bavarder pendant un moment. Un des participants est venu nous dire qu’il y avait de l’affolement à l’intérieur, que le bureau était fermé, à cause d’un seau d’eau amené par un participants, sur lequel étaient indiqués tous les produits potentiellement dangereux contenus dans l’eau recyclée. Près de trois mois plus tard, des mandats d’arrêt ont été promulgués contre quelques-unes des personnes présentes le 21 septembre. Elles l’ont appris – tout comme moi – par un article du quotidien régional Arizona Daily Sun. Le seau renversé était au cœur des accusations. Le quotidien publiait la liste des produits contenus dans l’eau du seau. Quiconque a quelque peu suivi l’affaire de la neige artificielle pouvait reconnaître immédiatement les produits qui, selon les opposants, avaient été trouvés dans l’eau recyclée. L’affolement du Service des Forêts semble indiquer qu’ils ont donné leur accord pour l’emploi d’eau recyclée sans savoir ce qu’il y avait dedans. Ch. P
¶3 Suite aux plaidoyers auprès de cette cour fédérale, Snowbowl, la Ville, le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis et la Tribu Hopi, ont continué de discuter d’alternatives possibles à l’eau recyclée. Aucun accord n’a été trouvé, […]
En 2010, la Ville a finalement voté en faveur du contrat d’eau recyclée, et, a rejeté une motion demandant de reconsidérer sa position. Ch. P
¶4 La Tribu Hopi a par suite déposé cette plainte en 2011, contre la Ville de Flagstaff, sur la base de diverses lois de l’état, affirmant entre autres que “la vente par la Ville d’eaux usées recyclées pour faire de la neige artificielle” constituait une nuisance publique qui “résulterait en dommages déraisonnables pour l’environnement et la Tribu Hopi.” […] La Tribu a également affirmé qu’elle “avait des intérêts spéciaux dans l’environnement, entre autres la flore et la faune des Pics San Francisco, au voisinage immédiat de la Zone de la Station Snowbowl.” La Tribu a également prétendu qu’elle “souffrirait de torts spécifiques” dus aux “écoulements, à la neige emportée par le vent, à l’accroissement de bruits non naturels, et à l’augmentation de la pollution de l’air [qui] se répandrait, au-delà du site de la Station Snowbowl” et dans des zones que la Tribu utilise “pour des cérémonies, pour la chasse, … la cueillette de ressources naturelles [,] … et des buts utilitaires.” Par exemple, “des ressources naturelles que les Hopis cueillent, tout comme des sanctuaires et tombeaux, des sites sacrés, et les sources des Pics, entreront en contact avec l’eau recyclée soufflée par le vent,” “impactant négativement l’utilisation par la Tribu des zones sauvages et des zones aux alentours. Plus largement, la Tribu affirme que “le projet d’expansion de Snowbowl,” “la circulation routière supplémentaire”, et la “présence même de la Station Snowbowl” aura des effets pernicieux sur l'”environnement naturel” et interférera excessivement avec l’utilisation par la Tribu de la zone sauvage publique dans des buts religieux et cérémoniaux.
Concernant la circulation routière, nos chaînes publiques, France-Info et France-Inter, ont dit, il y a quelques années, au cours des embouteillages des vacances de février, que quand les touristes se précipitaient tous vers les stations de ski, la pollution sur les plus hauts sommets atteignait le même niveau que dans les rues de Paris aux heures de pointe. Ch. P
¶16 La partie adversaire avance que “[c]es affaires n’exigent pas que l’intérêt en jeu soit une propriété [privée] ou soit pécunier.” Infra ¶ 52. Peut-être pas explicitement, mais elles impliquent toutes un dommage ou une interférence à un tel intérêt et ne peuvent admettre de reconnaître une nouvelle catégorie de cas-d’ importance-spéciale. Et nous voyons de bonnes raisons d’adhérer généralement à une approche fondée sur la propriété ou l’intérêt pécunier, parce que, au contraire de la nouvelle catégorie proposée, elle comporte, sous-entendue, une justification en deux parties pour l’exigence de tort spécial.
En clair, bien que la Loi ne l’exige pas explicitement, on ne peut se plaindre d’un inconvénient nouveau, quel que soit sa gravité, que s’il touche à la propriété privée ou aux intérêts pécuniers! CAPITALISM IS THE ENEMY OF MOTHER EARTH!
Christine Prat
FRONTIERE US/MEXIQUE: MIGRANTS ET REFUGIES POLITIQUES BLOQUES A TIJUANA, GAZES PAR LES FLICS US
Des milliers de migrants et demandeurs d’asile sont bloqués à la frontière. Une équipe de Unicorn Riot – une asso de reporters bénévoles pour infos alternatives – est allée à la frontière, d’abord côté Etats-Unis, au sud de San Diego, le 20 novembre, puis à Tijuana, au Mexique, le 27 novembre. Voir ci-dessous versions sous-titrées en français.
Le photographe Rob Wilson était également sur place pour prendre des photos. Le 25 novembre, il a envoyé un message sur Facebook, pour alerter l’opinion: il a vu les flics US tirer des grenades et des balles en caoutchouc sur des familles, même des flics fédéraux Mexicains ont été blessés. Il a pris de nombreuses photos, et en a mis quelques-unes sur Facebook. Son message et certaines de ses photos ont été publiés sur Censored News. Il demande de partager au maximum…
Christine Prat
Vidéo de l’arrivée d’une caravane de réfugiés à Tijuana, par Unicorn Riot, 27 novembre 2018
Vidéo de la frontière, avant l’arrivée des réfugiés, au sud de San Diego, Californie, par Unicorn Riot, 20 novembre 2018
DECLARATIONS DE LEONARD PELTIER ET DU ILPDC, NOVEMBRE 2018
Publiées sur Censored News
20 novembre 2018
Traduction Christine Prat
Chers Amis et Parents,
Ça a été mouvementé, ici au Bureau National, et je vous envoie les dernières informations sur nos besoins d’aide financière. Nous avons besoin d’aide pour payer les coûts légaux de Leonard, pour son transfert et pour son affaire relevant du Premier Amendement, dans l’état de Washington. Nous estimons que nous aurons besoin de collecter 5000 dollars avant la fin de 2018. Pour ceux de ses soutiens qui ont besoin d’une déduction fiscale, nous sommes une organisation selon l’article 501c3 et nous serons heureux de vous envoyer une déclaration pour l’année fiscale 2018.
Leonard a demandé à être transféré de USP Coleman, en Floride, à FCI Oxford, Wisconsin. Ce transfert permettrait à Leonard d’être dans l’établissement fédéral le plus proche de sa famille. Ce serait à 7-8 heures de voiture au lieu des 24 heures pour aller voir Leonard à Coleman, Floride. Il a reçu un bulletin de bonne santé du docteur qui l’a opéré du cœur en septembre dernier, et il a terminé son programme à Coleman, ce qui le rend éligible pour ce transfert. Cependant, les autorités de la prison disent qu’il a un empêchement médical et ne peut être transféré pour le moment. Leonard veut faire appel auprès du système juridique de la prison. S’ils rejettent sa demande de transfert, nous irons au tribunal fédéral pour demander le transfert et nous demanderons votre soutien pour adresser des lettres dans un futur proche!
L’affaire selon le Premier Amendement, avec l’avocat Lawrence Hildes, de Bellingham, Washington {PELTIER V. SACKS, 17-5209 RBL, USDC FOR THE WESTERN DISTRICT OF WASHINGTON}, suit son cours. Un petit résumé de l’avocat Hildes: “Après avoir passé les preuves et les arguments en revue, un Juge Fédéral conservateur de Tacoma, a nullifié la Motion de rejet de l’Etat, soutenant que, à moins que l’art soit propriété du gouvernement, le droit de contrôler son message appartient à l’artiste, qu’il est anticonstitutionnel de censurer des œuvres d’art ou toute autre forme d’expression au prétexte que l’artiste/auteur est controversé, – en fait, c’est là que la protection du Premier Amendement s’exerce le plus -, et que la publicité pour l’exposition ayant été publique, tout comme la participation de Leonard, et que le public ait été encouragé à assister à l’exposition et ses programmes de conférences ou culturels, et que, de ce fait, il s’agissait d’un forum publique avec la protection complète pour Leonard.” Nous attendons une date pour le jugement au début de l’année prochaine, et l’avocat Hildes a l’intention d’emmener Leonard à Tacoma pour le jugement. Nous vous verrons tous là-bas!
Un autre point positif est que le frère de l’AIM de Leonard, Edgar Bear Runner de Pine Ridge, lui rendra visite le premier weekend de décembre et sera de retour à Pine Ridge pour le serment de son petit-fils Julian Bear Runner, comme Président Tribal de la Nation Sioux Lakota Oglala.
Pour finir, ci-joint la déclaration de Leonard à tous ses amis, sa famille et ses soutiens pour la Journée Nationale de Deuil du 22 novembre 2018 [le même jour que ‘Thanksgiving’, et contre ‘Thanksgiving’ – Ch. P].
Merci de votre soutien à nos efforts pour LIBERER Leonard Peltier.
Paulette, Bureau National
Déclaration d’Amour et de Respect de votre frère, Leonard Peltier
Mes salutations à mes Sœurs, Frères, Anciens, Amis et Soutiens.
Et bien, ici, malheureusement, c’est encore une année de plus, et je vous écris toujours d’une cellule de prisonnier. Je souffre encore de mes maladies sans savoir si j’aurai jamais les traitements nécessaires. MAIS je suis en vie et respire encore, toujours espérant, souhaitant, priant, non seulement pour mes souffrances, mais pour toutes les Nations Autochtones et les Gens du monde entier qui se préoccupent avec des sentiments positifs de ce qui arrive à Notre Mère la Terre et contre les crimes commis par Wasi’chu à cause de sa rapacité pour SES ressources naturelles.
Il ne semble pas que des changements pour le bien et la sécurité de Notre Mère la Terre se produiront bientôt. Mais les Gens qui ont bon cœur se battent, et quelquefois, des Gens de bien gagnent des batailles contre ce mal, et pour réaliser LES Changements, les réseaux de sécurité, dont nous avons besoin pour nos petits-enfants et arrière-petits-enfants, afin qu’ils puissent vivre des vies heureuses et réussies, ou au moins des vies décentes, que la plupart des pauvres et non-privilégiés de ma génération n’auront jamais connu dans leurs courtes vies.
Alors, je me rassied et regarde le monde, et je me demande si je reverrai jamais le monde extérieur, libéré de cette cellule? A 74 ans, ça ne se présente pas très bien. MAIS je garde mes espoirs et prie aussi fort que je peux pour que ça arrive. Sinon, quand ils m’enterreront, je veux être étendu face contre terre, avec une note épinglée sur mon cul, avec en majuscules et en gras, “EMBRASSE MON CUL!!”… juste au cas où quelqu’un voudrait étudier mes os dans de nombreuses années 🙂 !!
Pour parler d’un sujet plus agréable, une de mes petites-filles, Ashley, est à l’Université d’Arizona, à Flagstaff, et veut devenir Femme Médecine! C’est merveilleux n’est-ce pas? Ma chère petite, Docteur! Wow! Qu’est-ce que je suis fier! Vous ne pouvez pas vous imaginer! J’aurais besoin d’un peu d’aide maintenant et aussi pour elle; ne m’envoyez rien, envoyez-le au ILPDC en marquant ‘pour elle SEULEMENT’! Elle a entrepris un long voyage, donc elle aura besoin d’aide de temps en temps. Un jour, si elle continue ses études de médecine, je sais que les choses peuvent changer au cours du temps, mais si elle réussit, elle apportera une aide énorme aux hôpitaux des Nations Autochtones.
Mon ami Harvey Arden s’est éteint hier samedi 17 novembre 2018, à 17h20. C’était un homme très bon et très gentil, qui aimait les Autochtones, les pauvres, et les malades. Il nous manquera à tous. J’espère qu’il fait un bon voyage vers le Monde de l’Esprit, et j’espère que nos Parents seront là-bas pour l’accueillir à bras ouverts; ça lui ferait beaucoup plaisir. A bientôt, mon Kola.
Politiquement, nous gagnons enfin des points au Congrès: deux remarquables dames Autochtones ont réussi à entrer à la Chambre des Représentants! Il s’agit de Sharice Davids, de Ho Chunk dans le Wisconsin, pour le Kansas et de Deb Haaland, Pueblo Laguna, pour le Nouveau-Mexique. A Pine Ridge, MON neveu Julian Bear Runner a réussi à devenir Président de la grande Nation Lakota! J’entend dire que de plus en plus d’états suppriment la Journée de Christophe Colomb! Bon dieu, nous pourrions même gagner la Guerre pour la Survie. 🙂
Mes dernières pensées pour ce jour, que nous les Autochtones appelons Journée de Deuil, vont aux familles de mes Sœurs et Frères de sang et de l’AIM qui sont maintenant dans le Monde de l’Esprit, et je leur dis Lila Pilamaya, merci pour votre amour et votre travail pour LE Peuple.
Mes pensées sont aussi avec les jeunes, comme les Protecteurs de l’Eau, et tous les gens, jeunes ou vieux, qui s’efforcent de protéger Notre Mère la Terre. J’espère qu’un jour dans un futur proche, je serai avec vous, participerai à cette marche, et me joindrai à vous pour cette fête préparée par les Autochtones et de merveilleux soutiens qui se sont rejoints aujourd’hui pour honorer nos Ancêtres.
Dans l’Esprit de Crazy Horse
Doksha
Leonard Peltier