Par Black Mesa Indigenous Support

Publié par Brenda Norrell

Lundi 12 septembre 2011

Traduction Christine Prat

Joignez-vous à la Caravane de Soutien aux Communautés Indigènes Qui entrent dans leur 4ème

Décennie de Résistance aux Opérations Massives d’Exploitation Minière sur Leurs Terres Ancestrales de Big Mountain ; Black Mesa, Arizona, du 19 au 26 novembre 2011

Les Communautés de Black Mesa ont toujours affirmé que Leur Combat pour la Vie, la Terre, les Générations Futures, est Pour Notre Survie Collective.

 

Salutations de l’association Black Mesa Indigenous Support,

C’est avec enthousiasme que nous transmettons une fois de plus l’invitation des résistants Diné (Navajo – NdT) de la région de Black Mesa connue sous le nom de Big Mountain, à se joindre à une caravane d’équipes de travail pour soutenir leur lutte incessante pour protéger leurs communautés, leurs terres ancestrales, les générations futures et la planète que nous partageons tous. Ces communautés en sont à leur 4ème décennie de résistance aux politiques de déportation du Gouvernement des Etats-Unis, aux intérêts financiers de la compagnie Peabody Coal et à une économie fondée sur du carburant fossile non renouvelable.

La participation à cette caravane constitue un soutien modeste à ces communautés courageuses qui servent véritablement de rempart à l’exploitation massive de mines de charbon sur Black Mesa. Le but de cette caravane est d’honorer les demandes et les paroles des Anciens et de leurs familles. Avec leurs conseils, nous porterons leurs souhaits et leurs revendications beaucoup plus loin que les caravanes annuelles et établirons un lien entre cette lutte et les mouvements pour la justice sociale, environnementale et climatique auxquels les participants éventuels pourraient appartenir.

En aidant à réaliser des projets directement sur place, vous soutenez sur leurs terres ancestrales des familles en résistance à une occupation illégale et à la destruction de sites sacrés par la Compagnie Peabody Energy. Nous couperons et transporterons du bois pour le feu, ferons de petits travaux de réparation, nous offrirons des soins de santé holistiques, et garderons les moutons avant l’approche des mois de gel.

Les Nations Indigènes sont visées hors de toutes proportions par l’extraction de carburants fossiles et la dévastation de l’environnement ; Black Mesa n’y  fait pas exception. Peabody Energy, ex Peabody Coal Compagny (la plus grande compagnie charbonnière privée au monde) , continue à manigancer pour trouver des moyens de continuer son occupation de terres tribales sous le prétexte fallacieux d’extraire du « charbon propre ».

La mine de Peabody Black Mesa est estimée avoir été la source de quelque 325 millions de tonnes de gaz à effet de serre lâchés dans l’atmophère. En plus de 30 ans d’opérations désastreuses, les communautés Diné (Navajo) et Hopi d’Arizona ont été ravagées par l’exploitation de charbon de Peabody. En conséquence des opérations minières massives, des milliers de familles ont vu leurs terres leur être ravies et ont été déportées par la force.

Peabody a drainé 2,5 millions de gallons d’eau par jour, tirée de la seule source d’eau de la communauté, a laissé un héritage monstrueux de produits toxiques et abandonné 273 miles d’un tuyau ayant servi à transporter le charbon qui continue à faire tache dans le paysage.  De plus, Peabody a profané et complètement déterré des cimetières, des sites sacrés, et des lieus saint dédiés aux sacrifices, empêchant ainsi des pratiques religieuses. La continuation de l’exploitation minière par Peabody a un impact dévastateur sur l’environnement et sur la culture des communautés locales et exacerbe de manière significative le chaos climatique général.

Les lois sur la déportation ont rendu presque impossible pour les jeunes générations de continuer à vivre sur leurs terres natales. Le racisme institutionnel a encouragé la négligence et l’abandon de services publiques tels que la distribution d’eau, l’entretien des routes, le service de santé et les écoles. Beaucoup des résidents des diverses régions de Black Mesa auxquels nous rendrons visite sont âgés et les hivers peuvent être extrêmement rudes pour eux, sur ces hautes terres désertiques éloignées de tout. A cause du manque d’emplois et de l’étranglement de l’autosuffisance Indienne par les autorités fédérales, des familles étendues sont forcées de vivre très loin pour avoir un revenu et bénéficier des avantages sociaux (qui incluent des choix dans l’enseignement Américain obligatoire).

Il y est de plus en plus difficile pour les familles de rendre visite à leurs parents dans ces régions isolées, à cause du manque d’entretien des routes et du coût toujours plus élevé des transports. L’une de leurs stratégies est de faire appel au soutien de l’extérieur pour maintenir leur mode de vie traditionnel face à la plus grande déportation d’autochtones aux Etats-Unis depuis la Piste des Larmes (Déportation d’Indiens du sud-est des Etats-Unis entre 1831 et 1838, afin de donner leurs terres à des colons blancs ; voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Piste_des_Larmes – NdT).

Soyons fermement aux côtés des Anciens et des familles de Black Mesa quand ils déclarent que « le charbon est le foie de Notre Mère la Terre » et rejoignons les dans leur action pour assurer que le charbon reste dans le sol ! Les familles de Black Mesa sont déterminées à réparer et à mettre un terme aux impacts dévastateurs du colonialismes, de l’exploitation du charbon et de la déportation forcée de leurs communautés, à restaurer les terres sacrées et notre planète. Les fausses solutions au changement climatique et à l’extraction de charbon à grande échelle doivent être stoppées !

L’inspiration des Anciens et des familles de Black Mesa nous offre un modèle de transformation pour un changement stratégique visionnaire, nécessaire pour ré-harmoniser nos relations les uns avec les autres et avec la planète. Mais trop souvent, Black Mesa est rendu invisible quand d’autres luttes pour les droits de l’homme, la justice environnementale et climatiques servent de cas types mis en avant par les média aussi bien dominants que progressistes. La vérité est que toutes ces luttes sont interconnectées et il est crucial pour notre survie collective d’accroître la visibilité de luttes telles que celle de Black Mesa, mouvement de résistance conduit par des Indigènes contre l’industrie des combustibles fossibles depuis des décennies, au sein de mouvements indissociables pour les droits de l’homme, la justice environnementale, climatique et sociale. Il est essentiel de forger des liens entre les gens impliqués dans des mouvements fondés sur la justice sociale et écologique et les résistants de Black Mesa (qui sont également impliqués dans ces mouvements), pour affronter les énormes problèmes de pauvreté et d’incapacité citoyenne, pour arriver à la justice sociale, environnementale et climatique.

[…]

 

Liens :

Email : blackmesais@gmail.com
Web   : www.blackmesais.org
Dons  : http://blackmesais.org/donate/

 

Par Christine Prat

L’école STAR, située sur le territoire de la commune de Flagstaff, à la lisière de la Réserve Navajo, en Arizona, est connue comme la première école sous contrat fonctionnant entièrement à l’énergie solaire et éolienne. Mais elle est bien plus que cela.

La direction et le personnel partent du principe que de petites écoles desservant une communauté peuvent fournir un enseignement excellent. Ils ont décidé de devenir un modèle de ce qui peut être fait dans une communauté où il y a peu d’emplois, aucun service publique, un fort taux d’échec scolaire et une longue histoire de conflits entre les institutions gouvernementales et les gens qu’elles sont supposées servir.

L’Ecole STAR a été fondé par Mark et Kate Sorensen, qui vivent depuis 1990 dans un ranch de la région, non relié au réseau électrique, où ils ont dû avoir recours à l’énergie solaire. Leur propre expérience les a amenés à penser qu’une petite école pourrait également fonctionner de cette manière.

L’Ecole STAR a ouvert en Août 2001, avec 23 élèves. Elle a atteint sa capacité maximum en 2010 avec 130 élèves, de la « grande maternelle » à l’équivalent de la 3e des collèges français. La capacité des classes est limitée afin que les élèves puissent recevoir une assistance individuelle.

L’acronyme STAR – Service To All Relations – signifie « au service de toutes formes de relations ». Donc, pas exclusivement au service d’un futur employeur, comme c’est hélas de plus en plus le cas dans les écoles occidentales. L’école a pour ambition de préparer les élèves à vivre en harmonie avec le monde et les gens qu’ils côtoient. L’enseignement doit les amener non seulement à acquérir des connaissances mais aussi à aimer apprendre afin qu’ils continuent à le faire tout au long de leur vie, à développer leur caractère et leur personnalité, à leur donner le sens des responsabilités et de l’initiative. Leurs connaissances sont mises en pratique, par exemple dans des projets d’études sur le terrain choisis par les élèves. Sur le plan moral, l’enseignement est fondé sur quatre valeurs de base, les « 4R » : Respect, Relation, Responsabilité, Raisonnement.

En plus des matières de base et du sport enseignés dans toutes les écoles, STAR propose des cours de théâtre, de vidéo et production de films, mais aussi des cours d’agriculture bio et de techniques du bâtiment compatibles avec le respect de l’environnement. Il est bien entendu plus simple d’inculquer un mode de vie durable à des élèves Navajos, étant donné que cela fait partie depuis toujours de leur vision du monde. Mais l’école reconnaît aussi l’importance de la communication entre les hommes et de la possibilité qu’elle offre d’acquérir des informations par d’autres communautés et enseigne aussi aux élèves la maîtrise de modes de communication étrangers à leur culture traditionnelle, comme l’écriture, la vidéo, le cinéma ou Internet.

L’origine et la culture des élèves sont entièrement respectées. Ils sont encouragés à parler leur langue, ils apprennent à tisser selon la tradition Navajo, à faire de la céramique. L’enseignement se réfère autant que possible à la tradition Navajo pour inculquer les valeurs et la vision du monde de l’école, les parents sont impliqués le plus possible, les Anciens de la communauté sont régulièrement invités, pour parler de la tradition et donner des conseils aux jeunes.

L’école STAR s’inscrit complètement dans l’environnement naturel, culturel et social des élèves. D’abord, c’est l’école qui est allée chez eux, alors que la plupart des enfants de la réserve ont le choix entre l’internat ou des trajets interminables en bus scolaire. Ensuite, la situation géographique, le climat, le manque d’eau et de sources d’énergie, la faune et la flore locales tiennent une place centrale dans l’enseignement et l’organisation de l’établissement.

En fait, l’école STAR est à peu près le contraire des écoles occidentales qui cherchent à intégrer totalement les enfants issus d’autres communautés en les coupant de leurs origines qu’elles dévalorisent.

En 2012, l’école STAR a été citée par le Secrétaire d’Etat à l’Education comme une des plus “vertes” des Etats-Unis:
“U.S. Secretary of Education, Arne Duncan, Announcing the U.S. Department of Education Green Ribbon Schools 2012 Winners.  We are very proud that Secretary Duncan highlights STAR School in this national announcement ”

Voir http://www.starschool.org/home

Photo du bas: des élèves font visiter l’école à des représentants d’autres communautés.
Photos Christine Prat, avril 2011

Site de l’école:

http://www.starschool.org

 

Éditions Sulliver
416 pages
28 euros
http://www.sulliver.com/livre/livre.php?ref_article=9782351220108

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(Le texte ci-dessous est publié par les Editions Sulliver, il n’est pas de Christine Prat)


Traducteur américain des films de Guy Debord et d’une anthologie de
l’Internationale Situationniste, Ken Knabb est également l’auteur de
nombreux tracts, brochures et autres écrits, dont certains ont été traduits
en une quinzaine de langues. On les trouve ici réunis, à l’exception des
deux ouvrages déjà disponibles en France : “Éloge de Kenneth Rexroth”
(Atelier de Création Libertaire) et “La Joie de la Révolution” (Sabotart
Édition).

Commençant par les premières interventions de l’auteur en 1970, ce recueil
comprend des critiques de la Nouvelle Gauche américaine et de la
contre-culture hippie, et des fragments de l’histoire des premiers groupes
situationnistes aux États-Unis. On y trouvera également nombre d’affiches,
de comics ou d’articles concernant des anarchistes japonais, des dissidents
chinois et des bouddhistes radicaux, la révolte polonaise de 1970, la
révolution iranienne de 1979, la guerre du Golfe et le soulèvement anti-CPE
de 2006 en France, ainsi que des textes moins directement politiques —
articles sur l’écrivain Kenneth Rexroth, considéré comme le parrain de la
beat generation, sur Georges Brassens et la chanson française, et sur les
classiques de la littérature universelle. Enfin, les “Confessions d’un
ennemi débonnaire de l’État”, une autobiographie qui traite principalement
des activités situationnistes de Knabb, comprend également ses souvenirs des
années 60 et des récits d’autres aventures ultérieures, telles que la
pratique de l’escalade, de la musique populaire et du zen.

Les écrits de Ken Knabb offrent un regard précieux, à la fois sympathique et
critique, sur “l’autre Amérique”, surtout sur les aspects les plus radicaux
et les plus méconnus des années 60. En même temps, ils résument l’expérience
de plusieurs décennies d’activités visant une transformation fondamentale de
la société actuelle. Knabb est un des rares Américains ayant poursuivi le
projet situationniste pendant quatre décennies, mais il a néanmoins maintenu
son indépendance, n’hésitant pas à remettre en cause certains aspects de
l’orthodoxie situ. Si ses démarches ont été mal reçues par certains tenants
de cette orthodoxie, d’autres les ont ressentis comme une “bouffée d’air
frais”.

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SOMMAIRE

I. PREMIÈRES INTERVENTIONS
Avons-nous besoin de Snyder comme poète-prêtre ? (1970)
Dans ce théâtre… (1970)
Bonjour, les hommes! (1970)
Ode sur l’absence de la véritable poésie ici cet après-midi (1970)
Comics bureaucratiques (1971)
Critique de la Nouvelle Gauche américaine (extraits) (1972)
De la misère en milieu hippie (extraits) (1972)
Remarques sur le groupe Contradiction et son échec (1973)
Reich, mode d’emploi (comic) (1973)

II. EXAMINANT LE PROCESSUS DE L’ACTIVITÉ SUBVERSIVE
Double-Réflexion (1974)
Avis à propos de la société dominante et de ceux qui la contestent (1974)
La société du situationnisme (1976)
Un bref guide de l’image situationniste anglo-américaine (1976)
Les pépins, c’est mes oignons (1976)
Le détournement affectif : une étude de cas (1976)
La réalisation et la suppression de la religion (1977)

III. DE PAR LE MONDE
Lettre ouverte au groupe “Libertaire” de Tokyo (1977)
Un groupe radical à Hong-Kong (1978)
La brèche en Iran (1979)
Banalités (1979)
Preface à la Situationist International Anthology (1981)
Terry et les situationnistes (1981)
Dagobert et le détournement (1981)
Éloge de Kenneth Rexroth (extrait) (1990)
La guerre et le spectacle (1991)
Deux critiques du bouddhisme engagé (1993 & 1999)

IV. UN COUP D’OEIL SUR LES CHEMINS PARCOURUS
Confessions d’un ennemi débonnaire de l’État (1997)
Enfance
Comment je suis devenu athée
Shimer College et mes premières aventures indépendantes
Le Berkeley des années 60
Kenneth Rexroth
Comment je me suis fait réformer
Comment je suis devenu anarchiste
Comment je suis devenu situationniste
Le groupe “1044”
Le groupe “Contradiction”
Un nouveau commencement
Le groupe “Notice”
La dissolution d’une communauté
Voyage au Japon et à Hong-Kong
L’Anthologie de l’I.S.
L’escalade
Rexroth encore
La pratique zen
Lectures, écrits, traductions, musique
Comment ce livre a vu le jour

V. DERNIÈRES ESCARMOUCHES
Secrets publics (comic) (1998)
“Nous ne voulons pas le plein emploi, mais une vie pleine !” (1998)
Notes et comptes-rendus (1999)
Examen de quelques-unes des réactions à “Public Secrets” (2000)
La misère du primitivisme (2001)
Introduction aux films de Guy Debord (2003)
Georges Brassens et la renaissance de la chanson française (2003)
Portes des vastes domaines (Introduction) (2004)
Réflexions sur le soulèvement en France (2006)

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

INDEX

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Diffusé en Anglais par Indigenous Action, le 5 octobre 2011

« Le Créateur a donné au Peuple des Nations Autochtones et Aborigènes des Lois à suivre et des responsabilités concernant le devoir de prendre soin de toute la Création. Ces instructions ont été transmises de génération en génération depuis l’origine de la Création. La Loi est que personne n’est au-dessus de la Loi du Créateur, vous faites partie de la Création, donc si vous brisez la Loi, vous vous détruisez vous-même.
Nous parlons au nom de toute la Création : ceux à quatre pattes/ceux qui nagent/ceux qui rampent/ceux qui volent/ceux qui font leur terrier dans la terre/les Nations des plantes et des arbres. Ce système de vie unique inclut les quatre éléments, le feu, l’eau, la terre et l’air, l’environnement vivant de ‘Notre Mère la Terre’.
Le Sacré de la Loi du Créateur a été brisé. L’équilibre de la vie a été rompu. Vous venez à la vie en tant qu’être sacré. Si vous malmenez le caractère sacré de votre vie, cela a des conséquences pour toute la Création. L’avenir de la vie est actuellement menacé. Nous avons atteint le croisement des voies possibles. En tant que Peuple Autochtone et Aborigène, nous vous demandons de collaborer avec nous pour sauver le futur de toute la Création. »

Message des Nations Aborigènes et Autochtones du Peuple du 3 octobre 2011

Le message ci-dessus a été prononcé par les Anciens et les Hommes et Femmes Médecine Indigènes, sur la montagne sacrée des ancêtres des Huhugam. Ce message offre aux Etats-Unis d’Amérique l’occasion d’avoir un dialogue direct, face à face, avec les Anciens et les Hommes et Femmes Médecine Indigènes, ce qui est nécessaire pour assister et instruire le Service des Forêts sur la manière d’organiser leurs activités afin d’éviter les dégâts, la destruction et la profanation de lieus considérés comme sacrés par les Peuples Autochtones.

En tant que Premiers Intendants de ce Territoire, nous sommes offensés par le manque de sensibilité exprimé à l’égard de nos principes et nous sommes discriminés dans la mesure où nous devons répondre noir sur blanc, dans une langue étrangère qui n’est pas la nôtre et ne peut exprimer toute la profondeur de nos inquiétudes. Nous conservons la responsabilité intrinsèque qui nous a été donnée par le Créateur de prendre soin de toute la Création et de parler pour les créatures qui nous sont apparentées et ne peuvent être comprises facilement par les nouveaux venus. Nous sommes unis sous la Loi du Créateur pour protéger et continuer la Vie des générations futures. Aujourd’hui, votre interprétation de la notion de site sacré ne reflète pas ce que les Peuples Autochtones savent être vrai concernant les lieus que nous tenons pour Sacrés et Saints.

Le « Rapport au Secrétaire d’Etat – Compte-rendu de la Politique et des Procédures du Ministère de l’Agriculture et du Service des Forêts : Sites Sacrés Indiens » manque de contenu spirituel et n’arrive pas à donner des directives significatives et efficaces pour la mise en place de politiques de protection des sites sacrés pour les Indigènes. Rien dans le rapport n’offre de mécanismes nouveaux ou realistes pour protéger les lieux sacrés qui créent les fondements de notre mode de vie en tant que Peuples Autochtones. Les activités des agences fédérales continuent à endommager, détruire et profaner ces lieus sacrés. Par exemple, il n’est pas fait mention dans le rapport de la manière dont l’Administration compte protéger les sites sacrés des permis d’utilisation spéciale, des sous-traitants ou de l’exploitation des ressources minières. Et le rapport ne reconnaît pas le fait que les Etats-Unis ont des obligations statutaires, ou relevant de traités ou d’accords, avec les Peuples Indigènes ; ces obligations ont une prééminence absolue sur la mission de l’Administration d’offrir des activités multiples. Les activités de loisirs sur nos terres sacrées ne sont pas du même niveau et ne devraient pas peser de manière égale à notre Mode de Vie en tant que Peuples Autochtones, particulièrement lorsque des activités peuvent conduire à des conséquences négatives sur la vie naturelle.

La protection de ce que nous considérons comme Sacré en tant que Peuples Autochtones a la prééminence sur les lois intérieures et internationales ; cela demande aussi l’adhésion à la Loi du Créateur, une Loi qui est indivisible et crée les fondements spirituels des Nations Autochtones et de notre Mode de Vie. Pour cette raison, nous avons demandé spécifiquement que la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones soit incluse dans le document et mentionnée comme « critère minimum ». Cette demande spécifique n’a pas été reprise dans le rapport. Et le rapport ne fait pas état de la Loi du Créateur. En tant que Peuples Autochtones, nous ne nous distinguons pas de la Loi du Créateur. La Loi du Créateur est que Toute Vie est Sacrée, Toute Création est Sacrée. C’est la Loi Naturelle que nous ne pouvons ni changer ni défier.

Le Service des Forêts déclare qu’il n’est pas habilité à déléguer son pouvoir décisionnel sur les activités ayant lieu sur le territoire dépendant du Système des Forêts Nationales à des organismes extérieurs au gouvernement fédéral. Cependant, le Créateur n’a jamais délégué le droit de Création et de Destruction au Service des Forêts. Pourtant, le Service des Forêts continue à détruire et profaner la fonction naturelle de ces terres, tout en essayant de créer de nouveaux usages pour ces terres qui ont conservé leur but sacré depuis les débuts de la Création. Nous, les Peuples Autochtones, avons des obligations et des responsabilités quiu vont au-delà des lois internes et internationales faites par des humains. Nous devons nous en tenir à la Loi du Créateur et protéger et entretenir ces lieus sacrés et honorer leurs objectifs sacrés. La Loi du Créateur ne change pas, donc nos obligations et nos responsabilités n’ont pas, et ne vont pas changer.

Le rapport parle de garder les sites sacrés hors de la publicité pour leur protection, pourtant le Service des Forêts continue à développer ses projets qui abiment, détruisent, polluent et profanent des sites Sacrés bien connus et identifiés, avec des télescopes (Mount Graham, sacré pour les Apaches – NdT ), des eaux usées recyclées (sur les San Francisco Peaks – NdT), l’exploitation de ressources minières, des activités de développement, des activités de loisirs et autres qui causent des dégâts. En conséquence, il n’est pas prudent de la part des Peuples Autochtones de fournir des informations ou des connaissances sur les sites sacrés tant qu’un système acceptable pour les diverses parties et totalement responsable n’a pas été établi pour la protection des lieus sacrés déjà identifiés. Notre connaissance est faite pour que nous protégions, pas pour que les administrations fédérales ne causent des dommages. Ce n’est que lorsqu’un site sacré sera menacé ou révélé qu’il pourra être interprété par les Anciens et Hommes et Femmes Médecine Indigènes. Des directives seront alors données au Service des Forêts sur la manière d’organiser leurs activités afin de prévenir des dégâts, destructions et profanations. Ceux qui sont nés dans ce mode de vie comprennent qu’il est de notre responsabilité de ne pas dilapider les droits hérités de nos générations futures en les abandonnant à ceux qui ne comprennent pas et n’accordent aucune valeur à notre Mode de Vie. La seule manière légitime d’introduire un savoir indigène authentique est d’impliquer les Peuples Autochtones, qui sont les véritables dépositaires du savoir spirituel, dans la totalité du processus, spécialement quand des décisions sont prises. Donc vous devez venir rencontrer les Peuples Autochtones, face à face, afin d’obtenir notre consentement libre, préalable et informé avant que des projets pouvant affecter les Peuples Autochtones et la Création soient mis en œuvre.

Lorsque vous déciderez d’agir de manière correcte (c’est-à-dire dans le respect et la dignité en tant qu’êtres humains), vous viendrez consulter les Peuples Autochtones face à face, étant entendu qu’on a besoin d’arriver à un consensus avant d’agir. Tout ce qui serait en deçà, manquerait à développer avec les Peuples Autochtones une relation de travail nécessaire pour faire face à des problèmes cruciaux et agir au bénéfice de toute la Création. Le Service des Forêts a fait savoir qu’il souhaitait une cogestion de ces terres avec les Peuples Autochtones. Cependant, le Service des Forêts n’a pas réussi à reconnaître que nos obligations et responsabilités allaient au-delà des limites des lois humaines. Nos responsabilités comprennent l’obligation de parler au nom de toute la Création, et de protéger le caractère sacré de tout ce qui nous a été donné par le Créateur. Le mot « cogestion » lui-même est inapproprié, car nous ne voyons pas notre rôle comme étant celui de gestionnaires, mais plutôt comme celui de protéger et de vivre en harmonie avec toute la Création. Lorsque ces principes fondamentaux seront compris et respectés, nous pourrons commencer à discuter de la manière dont cet équilibre peut être réalisé.
Le Service des Forêts doit comprendre qu’il est pleinement responsable des activités et des actions qu’il autorise et entreprend sur nos terres sacrées et qui ont un impact négatif sur les Peuples Autochtones et notre Mode de Vie. Le rapport distingue les Superviseurs des Forêts comme ayant une autorité suprême sur ces décisions, mais nous tenons à vous rappeler que tous les administrateurs et employés d’une branche d’autorité seront tenus pour responsables de l’application de toutes les lois, internes, internationales et de la Loi du Créateur, qui protègent la Création et notre Mode de Vie Indigène. Les fonctionnaires de base ne sont pas les seuls qui ont besoin de mesures d’efficacité pour faire ce travail ; ces mesures doivent s’appliquer à tous les fonctionnaires, du Président, des Membres du Congrès, des Juges de la Cour Suprême au Ministre de l’Agriculture et à tous les fonctionnaires de base du Service des Forêts, d’autant plus qu’il y a une lourde tradition de violations et d’application inconséquente des politiques mentionnées dans le rapport. Il est urgent d’appliquer et de synthétiser immédiatement toutes les lois actuelles, toutes les politiques et procédures proclamées et de créer des conséquences légitimes pour ceux qui ne suivent pas ces protocoles.

Nous avons tous besoin de guérison. Ce rapport ne dit pas comment votre Administration va redresser les torts passés et réparer les dégâts qu’elle a causé. En tant que Peuples Autochtones nous essayons de maintenir l’équilibre et l’harmonie dans toute la Création. Il y a de nombreuses années, nous avons reçu le message nous informant que cet harmonieux équilibre avait été rompu. Nous avons envoyé toutes sortes de messages à tous les corps gouvernementaux du Monde, y compris votre Administration, pour dire que nous devions commencer à entreprendre des activités de guérison pour toutes les activités passées qui ont conduit à des dégâts, des destructions et des profanations. Pour commencer ce processus de guérison, nous devons d’abord mettre un terme à ces activités nuisibles, afin de permettre au processus de régénération de Notre Mère la Terre de commencer. La guérison ne pourra pas commencer tant que votre Administration ne fera pas face officiellement à l’héritage d’injustice envers l’eau, l’air, la terre, les plantes, les animaux, les arbres, et tout ce que, dans la Création du Créateur, vous avez endommagé, détruit et profané, ceci incluant les Peuples Autochtones.

Une relation saine entre nos Nations doit être créée. Nous avons pris note de votre déclaration de non-discrimination mais nous avons aussi pris note de votre omission de notre vie spirituelle et de nos principes sacrés dans la même déclaration. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas honoré leurs accords avec les premiers habitants de ce territoire depuis le début de notre relation. Le même manquement aux accords conclus avec les Peuples Autochtones continue jusqu’à ce jour. Pour cette raison, nous Peuples Autochtones recommandons que le Secrétaire d’Etat entreprenne, comme premier pas vers une réconciliation, une enquête indépendante sur les violations passées et présentes des droits de l’homme et de l’environnement, y compris les pratiques discriminatoires, selon les lois nationale et internationale. Les conclusions de cette enquête indépendante devront être rendues publiques et inclure des recommandations et des projets pour réparer les dommages causés dans le passé et prévenir d’éventuels dégâts futurs à la Création et à notre Mode de Vie. Vos lois sont dépassées et ne correspondent pas réellement aux menaces montantes telles que les eaux d’égout, les espèces envahissantes, les germes résistants aux antibiotiques et tous les autres types de menaces nouvelles ou existantes pour la vie naturelle. La loi des Etats-Unis sur l’exploitation minière de 1872, par exemple, ne correspond pas aux meilleures connaissances de la science et ne correspond pas à la Loi du Créateur. Elle doit être changée, si vos lois en tant que Nation doivent être prises au sérieux. Votre science est défectueuse si elle ne peut prédire avec une certitude absolue comment Notre Mère la Terre réagira à vos activités. Parce que vous êtes aveuglés par des lois et une science qui sont dirigées par l’Economie, les Peuples Autochtones, en tant que Premiers Intendants de ce territoire, doivent être impliqués dans chaque aspect de vos actions – projet, développement et réalisation – pour assurer la protection de notre Mode de Vie et pour remplir nos obligations envers le Créateur et toute Vie.
Un autre problème mentionné dans le rapport est que l’Administration manque de personnel, de connaissances et de fonds. Cela signifie que vous manquez des ressources nécessaires pour honorer vos obligations envers vos lois, les lois internationales et la Loi du Créateur et que vous ne devriez pas être autorisés à continuer à mettre en œuvre des projets tant que vous ne serez pas prêts à assumer la responsabilité de vos actions et à remplir toutes vos obligations.

Nous, Peuples Autochtones, avons une grande responsabilité envers nos enfants et toute Vie qui doit être honorée et maintenue. L’engagement que nous avons avec le Créateur exige que nous considérions les effets de nos décisions sur la Création du Créateur et l’impact que ces décisions auront sur la vie future. Les Anciens Indigènes, les Hommes et Femmes Médecine, les Guides Spirituels, les Gardiens de la Sagesse, les Hommes et Femmes Spirituels et Ceux qui Portent de Grandes Responsabilités envers Leur Peuple continueront à honorer leurs responsabilités pour assurer un futur aux générations à venir de la Vie et doivent être impliqués dans tous les projets et décisions concernant la vie naturelle.
Afin d’avancer significativement, nous devons d’abord créer une entente de base entre nous, pour nous assurer que nous sommes d’accord pour parler du sacré de manière appropriée, respectueuse et avec toute la dignité que cela exige. Autrement, ces discussions n’arriverons pas à traiter les problèmes des Peuples Autochtones et à honorer la demande du Secrétaire d’Etat de créer des pratiques politiques plus efficaces pour protéger les sites sacrés Indigènes.
Nous avons beaucoup plus à partager avec vous en dehors de cette affaire limitée et discriminatoire, une affaire qui ne reflète absolument pas ce que nous sommes en tant qu’Anciens et Hommes et Femmes Médecine Indigènes. Il faut qu’il soit absolument clair que ceci n’est pas une consultation. Une véritable consultation exige de ceux qui ont l’autorité pour prendre les décisions qu’ils veuillent bien venir nous voir formellement et s’asseoir avec nous face à face. Alors nous pouvons entreprendre un vrai dialogue sur comment agir honorablement pour assurer un futur pour Toute Vie.

Nous sommes unis sous la Loi du Créateur. Nous sommes issus de diverses Nations Autochtones et apparentés spirituellement. Nous avons été placés sur nos terres en tant que Nations Aborigènes et Autochtones du Peuple avec des instructions sacrées et des responsabilités mises en nous par le Créateur, pour suivre les Lois du Créateur. Votre Administration utilise des termes tels que ‘fédéralement reconnu’ et ‘fédéralement non reconnu’. Nous voyons cela comme votre manière de diviser les Peuples Autochtones. Nous sommes unis sous la Loi du Créateur, en tant que Nations Autochtones Unies, pour protéger et prolonger la Vie pour les générations futures.

Nous nous sommes efforcés d’organiser un meeting de deux heures et demie par l’intermédiaire du Premier Conseiller du Secrétaire d’Etat (à l’Agriculture – NdT) Tom Vilsack, le 12 octobre 2011. Les Anciens et les Hommes et Femmes Médecine ont l’intention d’entamer un dialogue avec le Secrétaire d’Etat Vilsack pendant cet entretien téléphonique, plutôt que de continuer les discussions filtrées par ses représentants. Le Secrétaire d’Etat est le représentant des Etats-Unis en ce qui concerne leur position sur la protection de nos Territoires Sacrés Indigènes. La participation – ou la non participation – du Secrétaire d’Etat à cet entretien téléphonique reflétera la volonté des Etats-Unis de créer une relation de travail avec les Anciens et Hommes et Femmes Médecine, afin de repositionner leur mode de vie selon le système naturel de vie du Créateur.

 

REPRESENTANTS DU CONSEIL

Chef Arvol Looking Horse
Gardien de la Pipe Sacrée du Bison Blanc, 19ème Génération
Guide Spirituel
Nations Lakota, Dakota et Nakota (les trois peuples que les Français appellent indistinctement « Sioux »)

Bobby C. Billie
Chef de clan et Guide Spirituel
Conseil des Miccosukee
Peuple Aborigène de la Nation Seminole

D’AUTRES SIGNATURES DOIVENT SUIVRE

DECLARATION ORALE FAITE A FRED CLARK, DIRECTEUR DU BUREAU DES RELATIONS TRIBALES LE 4 OCTOBRE 2011

 

Au cours des deux semaines de protestation devant la Maison Blanche 1 252 personnes ont été arrêtées

Les lauréats du Prix Nobel de la Paix Rigoberta Menchu, le Dalai Lama, Desmond Tutu et six autres ont exhorté à mettre fin à l’exploitation des sables bitumineux

Censored News
7 septembre 2011

Traduction Christine Prat

 

Sa Sainteté le 14e Dalai Lama et les lauréats du Prix Nobel de la Paix Rigoberta Menchu, du Guatemala, et l’Archevêque Desmond Tutu, d’Afrique de Sud, ont rejoint six autres Lauréats du Prix Noble de la Paix pour exhorter le Président Obama à rejeter le projet d’oléoduc Keystone XL, un désastre écologique en devenir.
Les lauréats du Prix Nobel ont cautionné les personnes arrêtées pendant les deux semaines de sit-ins devant la Maison Blanche. Parmi les 1 252 personnes arrêtées se trouvent des membres du Réseau Environnemental Indigène et l’auteur et activiste Naomi Klein. Parmi les représentants des Premières Nations du Canada arrêtées, il y avait l’actrice Tantoo Cardinal, une Cree d’Alberta au Canada, où les sables bitumineux sont extraits et détruisent déjà les terres natales des Premières Nations. Debra White Plume, d’Owe Aku, Bring Back the Way (Rendez nous notre mode de vie), une grand-mère et activiste Lakota de Pine Ridge, au pays Oglala, Sud Dakota, a été arrêtée avec la délégation Autochtone. Après sa libération, White Plume, accompagnée de Kandi Mossett du Réseau Environnemental Indigène, a rencontré un officiel du Département d’Etat, Daniel A. Clune, Premier Vice Secrétaire Assistant à l’Environnement et aux Affaires Scientifiques. Elles exhortèrent le Département D’Etat d’engager des consultations de haut niveau avec les leaders Indigènes et à prendre en considération la Section 106 (consultations tribales) selon le principe de consentement préalable libre et informé tel qu’il est décrit dans la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones.
Mossett a perdu deux jeunes amis morts à cause de l’intense circulation de pétrole et de gaz que l’explosion du développement industriel a amené dans son pays natal, le pays Mandan, Hidatse et Arikara, au Dakota du Nord. Mossett a envoyé un message au Président Obama, lui demandant de la regarder dans les yeux et d’écouter son histoire avant d’approuver la constructions de l’oléoduc pour les sables bitumineux. Pendant que se déroulaient les arrestations devant la Maison Blanche, Obama n’a accordé ni attention ni déclaration aux protestataires, parmi lesquels se trouvait le Chef Dene Bill Erasmus, de Yellowknife au Canada.
Les Prix Nobel ont rappelé à Obama sa propre promesse de créer une économie fonctionnant à l’énergie propre. La déclaration des Prix Nobel est arrivée au moment où une autre sale guerre avait éclaté à propos des sales sables bitumineux. Dans la sale guerre des média trompeurs, une campagne pour les sables bitumineux a été menée sur le réseau d’Oprah Winfrey par la prétendue campagne pour du « Pétrole Ethique » qui tente de brouiller la vérité sur les sables bitumineux. Une contre-campagne a appelé mercredi à boycotter le réseau Oprah Winfrey jusqu’à ce que les pubs pour le « Pétrole Ethique » cessent.
Les Prix Nobel ont souligné que l’immense nappe aquifère d’Ogallala dans les Grandes Plaines, au cœur des Etats-Unis, serait traversée par l’oléoduc de sables bitumineux s’il était approuvé. Ces territoires, entre l’Alberta, au Canada, et le Texas incluent le Pays Indien. Le pétrole des sables bitumineux qui est très corrosif pourrait très vraisemblablement conduire à des fuites et contaminer l’eau potable de la région dans l’aquifère d’Ogallala. Le danger présenté pour cette source d’eau a amené des fermiers du Nebraska à manifester devant la Maison Blanche, où ils ont été arrêtés au cours des deux dernières semaines.

 

Appel des Lauréats du Prix Nobel de la Paix au Président Obama

Cher Président Obama,

Nous – un groupe de lauréats du Prix Nobel de la Paix – vous écrivons aujourd’hui pour vous demander de faire le bon choix pour notre environnement et de rejeter la proposition de construction du Keystone XL, un oléoduc de 1700 miles qui s’étendrait des sables bitumineux de l’Alberta au Canada à la Côte du Golfe du Mexique au Texas.
C’est à vous de prendre la décision.
La nuit où vous avez été nominé pour les élections présidentielles, vous avez dit au monde entier que sous votre direction – et en travaillant tous ensemble – la montée des océans serait ralentie et la planète commencerait à guérir. Vous avez parlé de créer une économie fonctionnant à l’énergie propre. Ceci est un moment clef pour tenir cet engagement et apporter une contribution durable à la santé et au bien-être de chacun sur cette planète.
En vous demandant de prendre cette décision, nous avons à l’esprit les 1 200 Américains qui ont risqué l’arrestation pour venir protester devant la Maison Blanche entre le 20 août et le 3 septembre. Ces individus courageux ont parlé d’une manière émouvante du pouvoir de la non-violence face à l’autorité. Ils représentent des millions de gens dont la survie et le mode de vie seront affectés par la construction et l’utilisation de l’oléoduc, en Alberta, dans le Montana, le Dakota du Sud, le Nebraska, le Kansas, l’Oklahoma et le Texas.
Tout au long du tracé proposé, l’oléoduc mettra en danger des fermes, les plantes et animaux sauvages et les précieuses nappes aquifères – y compris la nappe aquifère d’Ogallala, la principale source d’eau fraîche du cœur des Etats-Unis. Nous savons que le Gouverneur du Nebraska Dave Heineman – ainsi que deux sénateurs du Nebraska – vous ont exhorté à reconsidérer le tracé de l’oléoduc. Dans la lettre qu’il vous a adressée il exprimait son inquiétude à propos de la menace planant sur cette source d’eau cruciale pour les fermiers et éleveurs du Nebraska. Cette nappe aquifère fournit de l’eau potable à deux millions de gens dans le Nebraska et sept autres états. Nous savons qu’un autre oléoduc, qui suit une partie du trajet proposé et a été construit par la compagnie même qui a fait l’offre de construire Keystone XL, a déjà fuit 14 fois au cours de sa première année de mise en service. Comme vous, nous nous rendons compte que l’exploitation minière à ciel ouvert et le forage des sables bitumineux sous les forêts boréales de l’Alberta, puis le transport de milliers de barils de pétrole par jour du Canada jusqu’au Texas ne causera pas seulement des dommages aux gens des Etats-Unis – mais mettra en danger la planète entière. Après les champs de pétrole d’Arabie Saoudite, le développement maximum des sables bitumineux d’Alberta sera la deuxième source potentielle au monde d’émission de gaz à effet de serre. Comme l’a dit le climatologue de la NASA James Hansen, « c’est essentiellement un jeu sur le climat. »
Il existe une meilleure voie.
Votre éventuel rejet de l’oléoduc offre une formidable occasion d’entamer la transition vers la fin de la dépendance du pétrole, du charbon et du gaz et accroît les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité de l’énergie.
Nous vous exhortons à dire ‘non’ au plan proposé par la compagnie TransCanada, basée au Canada, de construire Keystone XL et à porter votre attention vers les sources d’énergie renouvelables et les solutions de transport propres. Ce sera l’héritage que vous laisserez aux Américains et à la communauté mondiale : une énergie qui nourrit les vies et existences des générations futures.

Signé par :

Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976 – Irlande
Betty Williams, Prix Nobel de la Paix 1976 – Irlande
Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix 1980 – Argentine
Archevêque Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix 1984 – Afrique du Sud
Sa Sainteté le 14e Dalai Lama, Prix Nobel de la Paix 1989 – Tibet
Rigoberta Menchú Tum, Prix Nobel de la Paix 1992 – Guatemala
José Ramos-Horta, Prix Nobel de la Paix 1996 – East Timor
Jody Williams, Prix Nobel de la Paix 1997 – Etats-Unis
Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix 2003 – Iran

 

Par Brenda Norrell
Censored News

Traduction Christine Prat

Mercredi 21 septembre 2011

Le Président Navajo Ben Shelly s’est adressé aujourd’hui 21 septembre à Genève au Conseil des Droits de l’Hommes des Nations Unies, exhortant à mettre un terme à l’utilisation d’eaux usées sur les Pics sacrés San Francisco par la station de ski Arizona Snowbowl, à Flagstaff, Arizona.
Le Président Shelly dit que la Nation Navajo fait part de son opposition au Rapporteur Spécial James Anaya, qui a fourni aux Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies un rapport détaillé sur les attaques ayant lieu sur les Pics San Francisco. Parmi ces attaques figure le permis d’utiliser de eaux usées pour fabriquer de la neige artificielle pour des activités de loisirs.
« Les Pics San Francisco sont sacrés pour le peuple Navajo, notre culture, notre religion, nos histoires sont enracinées dans les Pics sacrés » a déclaré Shelly au cours du dialogue interactif officiel à Genève.
« Le système légal Américain a manqué à ses obligations envers la Nation Navajo et nos tentatives de préserver les Pics » a dit Shelly.

La Nation Navajo s’oppose à la contamination des sols et de la végétation, qui constituerait une interférence avec les cérémonies et les prières. Cette contamination empêchera les hommes et femmes Médecine traditionnels de traiter efficacement les patients, dit-il.
Shelly déclara que les leaders spirituels Navajo exhortaient à mettre un terme à cette injustice et violation des droits de l’homme. Cela a conduit Anaya à déduire que les Etats-Unis ne se conformaient pas à la loi internationale.
Shelly a instamment demandé aux Etats-Unis d’engager une enquête exhaustive pour s’assurer que les USA et Arizona Snowbowl se conforment à la loi.
Shelly a exhorté les Etats-Unis a suspendre ou révoquer le permis accordé par le Service des Forêts jusqu’à ce qu’un accord puisse être trouvé entre les Etats-Unis et la Nation Navajo.
Shelly a expliqué que le peuple Navajo vit en harmonie avec la Terre et toutes les créatures vivantes et que les Peuples Premiers du pays doivent être respectés.

Vous pouvez voir la vidéo du discours du Président Ben Shelly sur Censored News.

 

UN OFFICIEL DES NATIONS UNIES MET LES DROITS HUMAINS DES NAVAJOS A L’ORDRE DU JOUR, AU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME A GENEVE

 

 

 

Par la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo
Censored News

Lundi 19 septembre 2011-09-21

Traduction Christine Prat

ST. MICHAELS, Arizona – La requête de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo à un représentant officiel des Nations Unies sera finallement présentée aux Nations Unies à Genève le mardi 20 septembre au matin.

Il y a environs 15 mois, l’entité législative pour la protection des Droits de l’Homme de la Nation Navajo (NNHRC) avec l’Association Diné Hataalii, l’Association des Hommes Médecine Diné, et l’Azee’ Bee’ Nahagha de la Nation Diné, ont envoyé une communication au Professeur S. James Anaya, le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, concernant la profanation des Pics San Francisco [Dook’o’osliid] et la violation des droits humains des Navajos. La requête faisait suite aux protocols formels de la Nation Navajo et le 17 mai 2010 le 21ème Conseil de la Nation Navajo autorisait la communication à Anaya.

Le Rapporteur Spécial des Nations Unies Anaya présentera au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies son rapport qui recommende au Président des Etats-Unis de suspendre le permis autorisant l’utilisation d’eau recyclée sur Dook’o’osliid [Pics San Francisco], la montagne sacrée qui marque la limite ouest traditionnelle du peuple Navajo – les Diné.

Le rapport d’Anaya au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève, Suisse, a été rendu publique le 22 août 2011. On peut le télécharger sur le site de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo (NNHRC) www.nnhrc.navajo-nsn.gov .
[…]
« Le rapport Anaya soutient qu’il est non seulement nécessaire de porter les droits religieux fondamentaux au niveau international mais plus encore d’assurer que les Etats-Unis mettent en pratique leurs obligations fondées sur des traités internationaux en matière de droits de l’homme » avait déclaré Gorman pour la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo dans un communiqué de presse antérieur et ajouté « c’est une approche d’ensemble pour protéger Dook’o’osliid. »

Le 2 septembre 2011 la NNHRC a adopté une résolution, avec 4 voix pour, 0 contre, intitulée « Reconnaissant le Rapport du Rapporteur Spécial des Nations Unies pour les Droits des Peuples Autochtones, S. James Anaya, et Recommandant que le Conseil de la Nation Navajo Requiert Officiellement du Président des Etats-Unis d’Amérique qu’il Ordonne au Service des Forêts des Etats-Unis de Suspendre le Permis autorisant l’utilisation d’Eaux Usées Recyclées pour faire de la Neige Artificielle et suive les Recommandations du Rapporteur Spécial, et autres recommandations » et indiqué le calendrier des correspondances officielles entre la NNHRC et Anaya. Le Délégué au 22ième Conseil de la Nation Navajo Jonathan Nez (Shonto/Navajo Mountain/Oljato/Tsah Bii Kin) soutiendra la loi au nom de la Commission Des Droits de l’Homme de la Nation Navajo (NNHRC) à une date à déterminer.

Pour voir le texte de la loi (0387-11) : www.navajonationcouncil.org/legislation.html

 

Grand-mère et activiste Lakota arrêtée devant la Maison Blanche

Photo by Josh Lopez

Par Brenda Norrell
Censored News

Lundi 5 septembre 2011

Traduction Christine Prat

WASHINGTON – Debra White Plume, activiste et grand-mère, de l’organisation Owe Aku, Bring Back the Way (Rendez-nous notre mode de vie traditionnel), a été arrêtée à la Maison Blanche alors qu’elle protestait contre les sables bitumineux et l’oléoduc Keystone XL, qui doit traverser le Pays Indien du Canada au Texas, en passant par la grande nappe aquifère Oglala.

White Plume, une dirigeante de base Lakota, est membre de Owe Aku, une organisation Oglala Lakota du Dakota du Sud pour la revitalisation de la culture Lakota et pour les droits accordés par les Traités de Fort Laramie de 1851 et 1858.

« C’est un problème concernant la pleine reconnaissance de notre droit de dire non, en tant que Nations Autochtones souveraines et indépendantes. Le gouvernement colonial des Etats-Unis ne se préoccupe pas de notre intérêt, ni des droits de notre Mère la Terre. Notre peuple Lakota s’opporse à ce pipeline à cause de la possible contamination des eaux de surface et de la nappe aquifère Oglala. Nous avons des milliers de ressources culturelles anciennes et historiques qui pourraient être détruites sur les terres qui nous reviennent par traité » dit White Plume.

« Le gouvernement traditionnel de la Grande Nation Sioux, tout comme la direction élue ont entamé une action officielle pour s’opposer aux sables bitumineux et à l’oléoduc et l’ont fait savoir au gouvernement des Etats-Unis. Les Autochtones du pays n’ont été consultés et nous n’avons pas donné notre consentement à cet oléoduc. Le droit de donner librement, après avoir été suffisamment informés, notre consentement préalable, tel qu’il est exprimé dans la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones des Nations Unies, ainsi que les droits affirmés dans les traités signés par le gouvernement des Etats-Unis et les Nations Autochtones sont constamment violés. C’est ma responsabilité de mère et de grand-mère d’être du côté de notre Mère la Terre contre la rapacité principalement masculine des entreprises privées. De quel côté sera le Président Obama ? »

Ce pétrole extrêmement corrosif constitue un désastre en formation pour l’environnement. Pendant deux semaines des gens qui protestaient se sont faits arrêter, 1 252 au total, pour transmettre au Président Obama un message lui demandant de mettre un terme au projet d’oléoduc pour sables bitumineux.

Chez eux, Debra et Alex White Plume luttent contre l’exploitation de mines d’uranium en pays Lakota.

 

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies reçoit un rapport sur les Pics San Francisco, Leonard Peltier, Sogorea Te et les Wixarika


Photo by Youth of the Peaks

Par Brenda Norrell
Censored News

Mercredi 7 septembre 2011

Traduction Christine Prat

 

FLAGSTAFF, Arizona – Le Rapporteur Spécial des Nations Unies James Anaya a remis un rapport au Conseil des Droits de l’Homme dans lequel il est fait état de violations des droits de peuples autochtones dans le monde. En ce qui concerne les Etats-Unis, le rapport inclut le projet de profanation des Pics San Francisco avec de la neige faite d’eaux usées. Le rapport mentionne aussi le cas de Leonard Peltier toujours emprisonné et la protection du site sacré Sogorea Te (Gen Cove, en Californie).

Pour le reste du monde, les cas de violations des droits de l’homme citées concernent les Wixarika (Huicholes) du Mexique qui luttent pour protéger leurs terres sacrées contre l’exploitation minière, des populations autochtones au Guatemala, au Chili, en Israël, en Ethiopie, au Costa Rica, en Malaysie et en Thailande, selon le rapport d’Anaya du 22 août.

Anaya demande aux Etats-Unis de réexaminer la nécessité de protéger les Pics San Francisco contre le projet de la firme privée Arizona Snowbowl d’utiliser des eaux usées recyclées pour faire de la neige. De plus, Anaya demande aux Etats-Unis de procéder à des consultations avec Nations Indiennes Américaines, comme l’exige la loi des Etats-Unis, et conformément aux obligations internationales en matière de droits de l’homme.

Anaya a souligné le caractère sacré des Pics San Francisco pour les Nations Indiennes de la région en déclarant « Pour eux, le sacré des Pics San Francisco dépend de la pureté de l’eau et de la flore du site, qui sera probablement contaminée si des eaux usées sont introduites sur les Pics par la fabrication projetée de neige artificielle. »

Anaya indique que les Pics San Francisco sont sacrés pour 13 Nations Indiennes Américaines de la région et souligne les liens spécifiques des Hopis et des Navajos avec la montagne sacrée.

Dans ses recommandations au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, Anaya dit que les Etats-Unis devraient considérer sérieusement une suspension du permis accordé à la firme Arizona Snowbowl.

« Dans cette perspective, le Gouvernement devrait ré initier ou continuer les consultations avec les tribus dont les pratiques religieuses sont affectées par les opérations concernant le ski sur les Pics San Francisco et s’efforcer d’arriver à un accord avec elles sur le développement du site affecté au ski. Le Gouvernement devrait considérer sérieusement la suspension du permis autorisant Snowbowl à effectuer des modifications jusqu’à ce qu’un tel accord ait été atteint ou, faute d’arriver à un accord, jusqu’à ce qu’une déclaration écrite d’une autorité gouvernementale compétente détermine que la décision finale sur les modifications de la station de ski est en accord avec les obligations internationales des Etats-Unis concernant les droits de l’homme. »

 

Texte du rapport aux Nations Unies – en Anglais et en Espagnol seulement:
http://www2.ohchr.org/english/issues/indigenous/rapporteur/docs/A-HRC-18-35-Add-1.pdf