Diffusé en Anglais par Indigenous Action, le 5 octobre 2011

« Le Créateur a donné au Peuple des Nations Autochtones et Aborigènes des Lois à suivre et des responsabilités concernant le devoir de prendre soin de toute la Création. Ces instructions ont été transmises de génération en génération depuis l’origine de la Création. La Loi est que personne n’est au-dessus de la Loi du Créateur, vous faites partie de la Création, donc si vous brisez la Loi, vous vous détruisez vous-même.
Nous parlons au nom de toute la Création : ceux à quatre pattes/ceux qui nagent/ceux qui rampent/ceux qui volent/ceux qui font leur terrier dans la terre/les Nations des plantes et des arbres. Ce système de vie unique inclut les quatre éléments, le feu, l’eau, la terre et l’air, l’environnement vivant de ‘Notre Mère la Terre’.
Le Sacré de la Loi du Créateur a été brisé. L’équilibre de la vie a été rompu. Vous venez à la vie en tant qu’être sacré. Si vous malmenez le caractère sacré de votre vie, cela a des conséquences pour toute la Création. L’avenir de la vie est actuellement menacé. Nous avons atteint le croisement des voies possibles. En tant que Peuple Autochtone et Aborigène, nous vous demandons de collaborer avec nous pour sauver le futur de toute la Création. »

Message des Nations Aborigènes et Autochtones du Peuple du 3 octobre 2011

Le message ci-dessus a été prononcé par les Anciens et les Hommes et Femmes Médecine Indigènes, sur la montagne sacrée des ancêtres des Huhugam. Ce message offre aux Etats-Unis d’Amérique l’occasion d’avoir un dialogue direct, face à face, avec les Anciens et les Hommes et Femmes Médecine Indigènes, ce qui est nécessaire pour assister et instruire le Service des Forêts sur la manière d’organiser leurs activités afin d’éviter les dégâts, la destruction et la profanation de lieus considérés comme sacrés par les Peuples Autochtones.

En tant que Premiers Intendants de ce Territoire, nous sommes offensés par le manque de sensibilité exprimé à l’égard de nos principes et nous sommes discriminés dans la mesure où nous devons répondre noir sur blanc, dans une langue étrangère qui n’est pas la nôtre et ne peut exprimer toute la profondeur de nos inquiétudes. Nous conservons la responsabilité intrinsèque qui nous a été donnée par le Créateur de prendre soin de toute la Création et de parler pour les créatures qui nous sont apparentées et ne peuvent être comprises facilement par les nouveaux venus. Nous sommes unis sous la Loi du Créateur pour protéger et continuer la Vie des générations futures. Aujourd’hui, votre interprétation de la notion de site sacré ne reflète pas ce que les Peuples Autochtones savent être vrai concernant les lieus que nous tenons pour Sacrés et Saints.

Le « Rapport au Secrétaire d’Etat – Compte-rendu de la Politique et des Procédures du Ministère de l’Agriculture et du Service des Forêts : Sites Sacrés Indiens » manque de contenu spirituel et n’arrive pas à donner des directives significatives et efficaces pour la mise en place de politiques de protection des sites sacrés pour les Indigènes. Rien dans le rapport n’offre de mécanismes nouveaux ou realistes pour protéger les lieux sacrés qui créent les fondements de notre mode de vie en tant que Peuples Autochtones. Les activités des agences fédérales continuent à endommager, détruire et profaner ces lieus sacrés. Par exemple, il n’est pas fait mention dans le rapport de la manière dont l’Administration compte protéger les sites sacrés des permis d’utilisation spéciale, des sous-traitants ou de l’exploitation des ressources minières. Et le rapport ne reconnaît pas le fait que les Etats-Unis ont des obligations statutaires, ou relevant de traités ou d’accords, avec les Peuples Indigènes ; ces obligations ont une prééminence absolue sur la mission de l’Administration d’offrir des activités multiples. Les activités de loisirs sur nos terres sacrées ne sont pas du même niveau et ne devraient pas peser de manière égale à notre Mode de Vie en tant que Peuples Autochtones, particulièrement lorsque des activités peuvent conduire à des conséquences négatives sur la vie naturelle.

La protection de ce que nous considérons comme Sacré en tant que Peuples Autochtones a la prééminence sur les lois intérieures et internationales ; cela demande aussi l’adhésion à la Loi du Créateur, une Loi qui est indivisible et crée les fondements spirituels des Nations Autochtones et de notre Mode de Vie. Pour cette raison, nous avons demandé spécifiquement que la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones soit incluse dans le document et mentionnée comme « critère minimum ». Cette demande spécifique n’a pas été reprise dans le rapport. Et le rapport ne fait pas état de la Loi du Créateur. En tant que Peuples Autochtones, nous ne nous distinguons pas de la Loi du Créateur. La Loi du Créateur est que Toute Vie est Sacrée, Toute Création est Sacrée. C’est la Loi Naturelle que nous ne pouvons ni changer ni défier.

Le Service des Forêts déclare qu’il n’est pas habilité à déléguer son pouvoir décisionnel sur les activités ayant lieu sur le territoire dépendant du Système des Forêts Nationales à des organismes extérieurs au gouvernement fédéral. Cependant, le Créateur n’a jamais délégué le droit de Création et de Destruction au Service des Forêts. Pourtant, le Service des Forêts continue à détruire et profaner la fonction naturelle de ces terres, tout en essayant de créer de nouveaux usages pour ces terres qui ont conservé leur but sacré depuis les débuts de la Création. Nous, les Peuples Autochtones, avons des obligations et des responsabilités quiu vont au-delà des lois internes et internationales faites par des humains. Nous devons nous en tenir à la Loi du Créateur et protéger et entretenir ces lieus sacrés et honorer leurs objectifs sacrés. La Loi du Créateur ne change pas, donc nos obligations et nos responsabilités n’ont pas, et ne vont pas changer.

Le rapport parle de garder les sites sacrés hors de la publicité pour leur protection, pourtant le Service des Forêts continue à développer ses projets qui abiment, détruisent, polluent et profanent des sites Sacrés bien connus et identifiés, avec des télescopes (Mount Graham, sacré pour les Apaches – NdT ), des eaux usées recyclées (sur les San Francisco Peaks – NdT), l’exploitation de ressources minières, des activités de développement, des activités de loisirs et autres qui causent des dégâts. En conséquence, il n’est pas prudent de la part des Peuples Autochtones de fournir des informations ou des connaissances sur les sites sacrés tant qu’un système acceptable pour les diverses parties et totalement responsable n’a pas été établi pour la protection des lieus sacrés déjà identifiés. Notre connaissance est faite pour que nous protégions, pas pour que les administrations fédérales ne causent des dommages. Ce n’est que lorsqu’un site sacré sera menacé ou révélé qu’il pourra être interprété par les Anciens et Hommes et Femmes Médecine Indigènes. Des directives seront alors données au Service des Forêts sur la manière d’organiser leurs activités afin de prévenir des dégâts, destructions et profanations. Ceux qui sont nés dans ce mode de vie comprennent qu’il est de notre responsabilité de ne pas dilapider les droits hérités de nos générations futures en les abandonnant à ceux qui ne comprennent pas et n’accordent aucune valeur à notre Mode de Vie. La seule manière légitime d’introduire un savoir indigène authentique est d’impliquer les Peuples Autochtones, qui sont les véritables dépositaires du savoir spirituel, dans la totalité du processus, spécialement quand des décisions sont prises. Donc vous devez venir rencontrer les Peuples Autochtones, face à face, afin d’obtenir notre consentement libre, préalable et informé avant que des projets pouvant affecter les Peuples Autochtones et la Création soient mis en œuvre.

Lorsque vous déciderez d’agir de manière correcte (c’est-à-dire dans le respect et la dignité en tant qu’êtres humains), vous viendrez consulter les Peuples Autochtones face à face, étant entendu qu’on a besoin d’arriver à un consensus avant d’agir. Tout ce qui serait en deçà, manquerait à développer avec les Peuples Autochtones une relation de travail nécessaire pour faire face à des problèmes cruciaux et agir au bénéfice de toute la Création. Le Service des Forêts a fait savoir qu’il souhaitait une cogestion de ces terres avec les Peuples Autochtones. Cependant, le Service des Forêts n’a pas réussi à reconnaître que nos obligations et responsabilités allaient au-delà des limites des lois humaines. Nos responsabilités comprennent l’obligation de parler au nom de toute la Création, et de protéger le caractère sacré de tout ce qui nous a été donné par le Créateur. Le mot « cogestion » lui-même est inapproprié, car nous ne voyons pas notre rôle comme étant celui de gestionnaires, mais plutôt comme celui de protéger et de vivre en harmonie avec toute la Création. Lorsque ces principes fondamentaux seront compris et respectés, nous pourrons commencer à discuter de la manière dont cet équilibre peut être réalisé.
Le Service des Forêts doit comprendre qu’il est pleinement responsable des activités et des actions qu’il autorise et entreprend sur nos terres sacrées et qui ont un impact négatif sur les Peuples Autochtones et notre Mode de Vie. Le rapport distingue les Superviseurs des Forêts comme ayant une autorité suprême sur ces décisions, mais nous tenons à vous rappeler que tous les administrateurs et employés d’une branche d’autorité seront tenus pour responsables de l’application de toutes les lois, internes, internationales et de la Loi du Créateur, qui protègent la Création et notre Mode de Vie Indigène. Les fonctionnaires de base ne sont pas les seuls qui ont besoin de mesures d’efficacité pour faire ce travail ; ces mesures doivent s’appliquer à tous les fonctionnaires, du Président, des Membres du Congrès, des Juges de la Cour Suprême au Ministre de l’Agriculture et à tous les fonctionnaires de base du Service des Forêts, d’autant plus qu’il y a une lourde tradition de violations et d’application inconséquente des politiques mentionnées dans le rapport. Il est urgent d’appliquer et de synthétiser immédiatement toutes les lois actuelles, toutes les politiques et procédures proclamées et de créer des conséquences légitimes pour ceux qui ne suivent pas ces protocoles.

Nous avons tous besoin de guérison. Ce rapport ne dit pas comment votre Administration va redresser les torts passés et réparer les dégâts qu’elle a causé. En tant que Peuples Autochtones nous essayons de maintenir l’équilibre et l’harmonie dans toute la Création. Il y a de nombreuses années, nous avons reçu le message nous informant que cet harmonieux équilibre avait été rompu. Nous avons envoyé toutes sortes de messages à tous les corps gouvernementaux du Monde, y compris votre Administration, pour dire que nous devions commencer à entreprendre des activités de guérison pour toutes les activités passées qui ont conduit à des dégâts, des destructions et des profanations. Pour commencer ce processus de guérison, nous devons d’abord mettre un terme à ces activités nuisibles, afin de permettre au processus de régénération de Notre Mère la Terre de commencer. La guérison ne pourra pas commencer tant que votre Administration ne fera pas face officiellement à l’héritage d’injustice envers l’eau, l’air, la terre, les plantes, les animaux, les arbres, et tout ce que, dans la Création du Créateur, vous avez endommagé, détruit et profané, ceci incluant les Peuples Autochtones.

Une relation saine entre nos Nations doit être créée. Nous avons pris note de votre déclaration de non-discrimination mais nous avons aussi pris note de votre omission de notre vie spirituelle et de nos principes sacrés dans la même déclaration. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas honoré leurs accords avec les premiers habitants de ce territoire depuis le début de notre relation. Le même manquement aux accords conclus avec les Peuples Autochtones continue jusqu’à ce jour. Pour cette raison, nous Peuples Autochtones recommandons que le Secrétaire d’Etat entreprenne, comme premier pas vers une réconciliation, une enquête indépendante sur les violations passées et présentes des droits de l’homme et de l’environnement, y compris les pratiques discriminatoires, selon les lois nationale et internationale. Les conclusions de cette enquête indépendante devront être rendues publiques et inclure des recommandations et des projets pour réparer les dommages causés dans le passé et prévenir d’éventuels dégâts futurs à la Création et à notre Mode de Vie. Vos lois sont dépassées et ne correspondent pas réellement aux menaces montantes telles que les eaux d’égout, les espèces envahissantes, les germes résistants aux antibiotiques et tous les autres types de menaces nouvelles ou existantes pour la vie naturelle. La loi des Etats-Unis sur l’exploitation minière de 1872, par exemple, ne correspond pas aux meilleures connaissances de la science et ne correspond pas à la Loi du Créateur. Elle doit être changée, si vos lois en tant que Nation doivent être prises au sérieux. Votre science est défectueuse si elle ne peut prédire avec une certitude absolue comment Notre Mère la Terre réagira à vos activités. Parce que vous êtes aveuglés par des lois et une science qui sont dirigées par l’Economie, les Peuples Autochtones, en tant que Premiers Intendants de ce territoire, doivent être impliqués dans chaque aspect de vos actions – projet, développement et réalisation – pour assurer la protection de notre Mode de Vie et pour remplir nos obligations envers le Créateur et toute Vie.
Un autre problème mentionné dans le rapport est que l’Administration manque de personnel, de connaissances et de fonds. Cela signifie que vous manquez des ressources nécessaires pour honorer vos obligations envers vos lois, les lois internationales et la Loi du Créateur et que vous ne devriez pas être autorisés à continuer à mettre en œuvre des projets tant que vous ne serez pas prêts à assumer la responsabilité de vos actions et à remplir toutes vos obligations.

Nous, Peuples Autochtones, avons une grande responsabilité envers nos enfants et toute Vie qui doit être honorée et maintenue. L’engagement que nous avons avec le Créateur exige que nous considérions les effets de nos décisions sur la Création du Créateur et l’impact que ces décisions auront sur la vie future. Les Anciens Indigènes, les Hommes et Femmes Médecine, les Guides Spirituels, les Gardiens de la Sagesse, les Hommes et Femmes Spirituels et Ceux qui Portent de Grandes Responsabilités envers Leur Peuple continueront à honorer leurs responsabilités pour assurer un futur aux générations à venir de la Vie et doivent être impliqués dans tous les projets et décisions concernant la vie naturelle.
Afin d’avancer significativement, nous devons d’abord créer une entente de base entre nous, pour nous assurer que nous sommes d’accord pour parler du sacré de manière appropriée, respectueuse et avec toute la dignité que cela exige. Autrement, ces discussions n’arriverons pas à traiter les problèmes des Peuples Autochtones et à honorer la demande du Secrétaire d’Etat de créer des pratiques politiques plus efficaces pour protéger les sites sacrés Indigènes.
Nous avons beaucoup plus à partager avec vous en dehors de cette affaire limitée et discriminatoire, une affaire qui ne reflète absolument pas ce que nous sommes en tant qu’Anciens et Hommes et Femmes Médecine Indigènes. Il faut qu’il soit absolument clair que ceci n’est pas une consultation. Une véritable consultation exige de ceux qui ont l’autorité pour prendre les décisions qu’ils veuillent bien venir nous voir formellement et s’asseoir avec nous face à face. Alors nous pouvons entreprendre un vrai dialogue sur comment agir honorablement pour assurer un futur pour Toute Vie.

Nous sommes unis sous la Loi du Créateur. Nous sommes issus de diverses Nations Autochtones et apparentés spirituellement. Nous avons été placés sur nos terres en tant que Nations Aborigènes et Autochtones du Peuple avec des instructions sacrées et des responsabilités mises en nous par le Créateur, pour suivre les Lois du Créateur. Votre Administration utilise des termes tels que ‘fédéralement reconnu’ et ‘fédéralement non reconnu’. Nous voyons cela comme votre manière de diviser les Peuples Autochtones. Nous sommes unis sous la Loi du Créateur, en tant que Nations Autochtones Unies, pour protéger et prolonger la Vie pour les générations futures.

Nous nous sommes efforcés d’organiser un meeting de deux heures et demie par l’intermédiaire du Premier Conseiller du Secrétaire d’Etat (à l’Agriculture – NdT) Tom Vilsack, le 12 octobre 2011. Les Anciens et les Hommes et Femmes Médecine ont l’intention d’entamer un dialogue avec le Secrétaire d’Etat Vilsack pendant cet entretien téléphonique, plutôt que de continuer les discussions filtrées par ses représentants. Le Secrétaire d’Etat est le représentant des Etats-Unis en ce qui concerne leur position sur la protection de nos Territoires Sacrés Indigènes. La participation – ou la non participation – du Secrétaire d’Etat à cet entretien téléphonique reflétera la volonté des Etats-Unis de créer une relation de travail avec les Anciens et Hommes et Femmes Médecine, afin de repositionner leur mode de vie selon le système naturel de vie du Créateur.

 

REPRESENTANTS DU CONSEIL

Chef Arvol Looking Horse
Gardien de la Pipe Sacrée du Bison Blanc, 19ème Génération
Guide Spirituel
Nations Lakota, Dakota et Nakota (les trois peuples que les Français appellent indistinctement « Sioux »)

Bobby C. Billie
Chef de clan et Guide Spirituel
Conseil des Miccosukee
Peuple Aborigène de la Nation Seminole

D’AUTRES SIGNATURES DOIVENT SUIVRE

DECLARATION ORALE FAITE A FRED CLARK, DIRECTEUR DU BUREAU DES RELATIONS TRIBALES LE 4 OCTOBRE 2011

 

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