LA COUR MAINTIENT L’INTERDICTION D’EXTRACTION D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON, LA TRIBU HAVASUPAI ET LA COALITION POUR LA PRESERVATION FETENT UNE VICTOIRE-CLEF POUR LA PROTECTION DE L’EAU, DE LA VIE SAUVAGE ET DES TERRES SACREES
Par Protect Grand Canyon (Protégez le Grand Canyon)
30 septembre 2014
Contacts :
Ted Zukoski, Earthjustice (303) 996-9622 (w), (303) 641-3149 (c), tzukoski@earthjustice.org
Rex Tilousi, Président Havasupai, (928) 448-2731, htchair@havasupai-nsn.gov
Sandy Bahr, Sierra Club – Grand Canyon (602) 999-5790, sandy.bahr@sierraclub.org
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515, rclark@grandcanyontrust.org
Katherine Davis, Centre pour la Diversité Biologique, (520) 345-5708, kdavis@biologicaldiversity.org
Kevin Dahl, Association pour la Préservation des Parcs Nationaux, (520) 603-6430, kdahl@npca.org
Traduction Christine Prat
Note : Cet article peut sembler présenter des contradictions avec l’article précédent, concernant la Confluence – en particulier la référence aux touristes, que les défenseurs de la Confluence veulent écarter. Je ne suis pas entièrement d’accord avec cette coalition, ni avec la défense du tourisme, ni avec la défense des 25 millions d’habitants des états desservis par l’eau du bassin du Colorado, qui en consomment trop pour leurs piscines et l’électricité de leur climatisation, alors que les Autochtones n’ont ni eau courante ni électricité. Mais les Havasupai, totalement isolés au fond du Grand Canyon, sans autres moyens de transport que l’hélicoptère, à moins de grimper 25 km de falaise pour atteindre le Plateau, où il n’y a ni route ni transports en commun, sont bien obligés de s’allier à des organisations écolos plus ou moins conformistes mais puissantes, pour combattre l’industrie de l’uranium en justice. J’ai donc des réserves sur les arguments employés et les organisations impliquées, mais, de toute façon, face à la radioactivité, il faut se défendre à tout prix…
PHOENIX, Arizona – La Tribu Havasupai d’Arizona et une coalition de groupes pour la préservation [de l’environnement] félicitent le Juge David Campbell pour sa décision de ce jour de maintenir le moratoire du Ministère de l’Intérieur US interdisant pour 20 ans de nouvelles concessions pour l’extraction d’uranium sur les 4000 km² de terres publiques à proximité du Grand Canyon. La Cour a jugé que la décision était conforme aux lois fédérales sur l’environnement et que la zone n’était pas trop grande, contrairement à ce qu’affirmaient les plaignants. Ce qui est en cause, c’est la protection des nappes aquifères et des cours d’eau qui alimentent le Fleuve Colorado et le Grand Canyon des déchets d’uranium et de l’épuisement.
La Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club, le Centre pour la Diversité Biologique et l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux étaient intervenus dans une procédure engagée par des associations commerciales pour l’industrie des mines et de l’uranium et par le prospecteur d’uranium Gregory Young, devant une Cour de District, en Arizona. La tribu et les groupes ont défendu la décision de l’Intérieur de protéger les sources et les ruisseaux du Grand Canyon, la vie sauvage et les points de vue, contre une nouvelle pollution toxique par l’extraction d’uranium. Les groupements et la tribu étaient représentés par la firme juridique d’intérêt public Earthjustice et par le Projet d’Action Minière de l’Ouest.
« Les Havasupai soutiennent la soustraction des terres aux activités minières pour la protection de nos foyers et de notre eau. La décision du Juge Campbell d’aujourd’hui reconnaît le caractère unique et l’importance des terres au sud du Grand Canyon qui sont notre patrie aborigène et se trouvent à l’intérieur du bassin hydrographique qui alimente nos sources et coule dans notre territoire dans le Canyon » dit le Président Havasupai Rex Tilousi.
« Les terres environnant le Grand Canyon sont pleines de beauté naturelle » dit Ted Zukoski, un avocat de Earthjustice qui a aidé à représenter les groupes au cours de la procédure. « Les eaux vitales et les daims, les élans, les condors et autres formes de vie sauvage qu’on y trouve méritent d’être protégés de la pollution et de l’industrialisation toxiques et sont menacés par l’extraction d’uranium à grande échelle. C’est pourquoi il était crucial de défendre ces terres contre cette attaque intéressée de l’industrie de l’uranium. »
En janvier 2012, le Ministre de l’Intérieur de l’époque Ken Salazar, a décrété un moratoire de 20 ans interdisant toute nouvelle concession minière et tout développement de mines sur des concessions existantes sans permis valable. La procédure engagée par l’industrie minière prétendait que l’évaluation d’impacts environnementaux de 700 pages du Ministère de l’Intérieur était inadéquate.
« La décision de la cour valide les conclusions de cinq agences fédérales, entre autres celles de scientifiques du Bureau des Etudes Géologiques des Etats-Unis » dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. « L’extraction d’uranium présente des risques inacceptables pour l’eau du Grand Canyon, la vie sauvage et les gens. Elle devrait être interdite définitivement dans notre région. »
La pollution par l’uranium infecte déjà le Grand Canyon et les alentours. Des propositions de nouvelles mines ont suscité des protestations, des conflits juridiques et des propositions de lois. Etant donné que des dizaines de nouvelles mines menacent d’industrialiser des zones naturelles iconographiques et sacrées, de détruire l’habitat d’une vie sauvage et de polluer et épuiser des nappes aquifères, des scientifiques, des gouvernements tribaux et locaux et des commerces ont tous exprimé leur soutien aux protections adoptées par l’Intérieur.
Le Juge David G. Campbell, de la Cour de District fédérale pour l’Arizona, a résumé sa décision rejetant toutes les exigences de l’industrie de l’uranium en déclarant que le Ministre de l’Intérieur avait autorité pour « s’aventurer sur le chemin de la prudence pour protéger un trésor naturel – le Parc National du Grand Canyon. »
« Cette décision de s’en tenir aux limites imposées aux activités minières est une très bonne nouvelle pour le Parc National du Grand Canyon et la région du Grand Canyon, ainsi que pour les nombreux visiteurs, les commerces et les organisations, les gouvernements locaux et les Tribus Autochtones qui se préoccupent du Parc et des terres publiques aux alentours » dit Sandy Bahr, directrice de la section du Grand Canyon du Sierra Club. « Nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour assurer que les mines d’uranium ne soient pas autorisées à contaminer les eaux souterraines et à menacer les cours d’eau et l’eau potable. Cette décision aide énormément. »
Un des grands symboles de l’Ouest Américain, le Grand Canyon a d’abord été protégé comme monument national par Theodore Roosevelt en 1908, et il est entouré par des milliers de kilomètres carrés de terres publiques qui contiennent des zones sauvages, deux monuments nationaux, des zones réservées pour la protections d’espèces menacées et des ressources culturelles, et deux forêts anciennes de pins ponderosa. Le Canyon est aussi le pays des Havasupai, de la Bande de Paiutes Kaibab, des Hualapai et de tribus Navajo et a été désigné comme site appartenant à l’ « Héritage Mondial ». La région du Grand Canyon attire environs cinq millions de touristes et d’excursionnistes par an.
« Cette décision confirme ce que les Américains savaient déjà – que la protection de ce bassin hydrographique crucial de l’extraction d’uranium ne fait aucun doute. Ce n’est que de la science crédible et de la gestion responsable » dit Katherine Davis, qui fait campagne pour les terres publiques au Centre pour la Diversité Biologique. « Le Grand Canyon nous donne une occasion unique d’explorer et de comprendre notre pays culturel et nous devons protéger çà. »
Une étude de l’Intérieur sur la temporisation de l’extraction minière a montré que sans restrictions, 26 nouvelles mines d’uranium et 700 projets de prospection se développeraient, occasionnant des problèmes à la surface sur plus de 5 km² et la consommation d’1,2 millions de litres d’eau. Avec le moratoire, les opérations minières existantes devraient occasionner un dixième des problèmes de surface et un tiers de l’utilisation d’eau sur une période de 20 ans. Si de nouvelles mines étaient autorisées, le taux d’uranium dans certaines sources pourraient augmenter jusqu’à atteindre le double du taux autorisé par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) pour l’eau potable et les nappes aquifères pourraient être gravement épuisées, mettant en danger la santé publique et la vie sauvage, et compromettre les valeurs des tribus qui considèrent les sources comme sacrées.
Les services publics de distribution d’eau en Arizona, en Californie et dans le Nevada ont exprimé leurs inquiétudes quant à la contamination possible du Fleuve Colorado si l’extraction d’uranium était autorisée autour du Grand Canyon, et aux effets potentiellement dévastateurs sur les 25 millions d’habitants de leurs états qui dépendent de l’eau du Fleuve Colorado pour l’eau potable et l’agriculture.
« Après une étude et une participation publique significatifs, le Ministre Salazar a pris une décision solide et volontaire pour protéger un des paysages à la signification des plus durables au monde et préserver la santé de communautés Autochtones vivant dans le bassin hydrographique du Grand Canyon » dit Kevin Dahl, de l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux. « Si cette tentative de compromettre une décision appropriée avait réussi, nous aurions tous été en danger. »
Les entreprises d’extraction d’uranium ont 60 jours pour faire appel de la décision du Juge Campbell auprès de la Cour d’Appel du 9ème Circuit et vont probablement le faire, si on considère leurs déclarations passées.
« Si les compagnies minières vont en appel, nous serons là pour défendre les décisions prudentes du Ministre – et du Juge Campbell » dit Zukoski.
LE DOCUMENT OFFICIEL (en anglais) :
http://earthjustice.org/sites/default/files/files/FINAL%20ORder%20%20Grand%20Canyon%20withdrawal.pdf
LE CONSEIL DES GOUVERNEURS PUEBLO S’OPPOSE AU PROJET ‘ESCALADE’ DANS LE GRAND CANYON DU COLORADO
Les Hopi et les Pueblo qualifient le Projet Escalade de menace pour la liberté religieuse
[Voir article détaillé sur le Projet Escalade]
Par Brenda Norrell, Censored News
See original article in English
30 septembre 2014
Traduction Christine Prat
Voir plus bas:Lettre ouverte de Gertrude Multine, Diné, au Conseil Tribal Navajo
ALBUQUERQUE, Nouveau-Mexique – Le Conseil Plénier des Gouverneurs Pueblo a voté pour s’opposer au Projet Escalade du Grand Canyon, sur des terres sacrées près de l’endroit où le Petit Colorado se jette dans le fleuve Colorado.
Le Conseil Pueblo a rejoint les Hopi en faisant passer une résolution s’opposant au projet, dans laquelle ils déclarent que le tram et le développement du tourisme profaneraient des sources sacrées et de lieux de prière et violeraient le lieu de dernier repos d’ancêtres. Déjà, les Hopi avaient qualifié le développement de menace pour la liberté religieuse. Des Navajos vivant à Bodaway Gap, à la limite ouest de la Nation Navajo, avaient combattu le projet. Le site Save the Confluence [en anglais] décrit l’écosystème fragile et la menace pour le mode de vie traditionnel des Diné.
Parmi les partenaires de la Confluence poussant au développement, on trouve l’ancien Président Navajo Albert Hale. Hale avait démissionné de sa fonction de président au cours d’une investigation sur la corruption financière de son administration et la révélation dans le Navajo Times d’une liaison avec son attachée de presse et avait été rapidement nommé à un poste vacant dans la représentation de l’Arizona par le Gouverneur.
En septembre, la Chef de Cabinet Hopi Marilyn Fredericks, au nom du bureau de Président Hopi Herman Honanie, avait publié la déclaration suivante, après que les Pueblos Zuni, Acoma et Laguna se soient joints à la Tribu Hopi pour s’opposer au projet Escalade du Grand Canyon.
« Les Pueblos se sont historiquement rassemblés pour joindre leurs forces contre des menaces pour leur terre, leur culture et leurs modes de vie.
« Le 18 août, un autre rassemblement historique pour protéger la Confluence du Fleuve Colorado et du Petit Colorado a eu lieu dans le Pueblo Zuni et a résulté en une opposition unanime au Projet Escalade dans le Grand Canyon de la part des Gouverneurs des Pueblos Zuni, Acoma et Laguna et de la Tribu Hopi. Ongtupqa, le Grand Canyon [en Hopi], a une signification spirituelle pour les peuples Hopi, Zuni, Acoma et Laguna.
« Le Président Tribal Hopi Herman G. Honanie, le Vice-président Alfred Lomahquahu, les Membres du Conseil Tribal Hopi George Mase et Lamar Keevama, le Gouverneur Zuni Arlen P. Quetawki Senior, le Gouverneur Acoma Fred S. Vallo Senior, et le Gouverneur Laguna Richard B. Laurkie, ont tous exprimé leur opposition unanime au nom de leurs gouvernements respectifs.
« En 2012, lorsque les guides religieux Hopi ont exprimé leurs inquiétudes au sujet des sites sacrés, la Tribu Hopi a adopté la Résolution H-113-2012 s’opposant au Projet Escalade. La Tribu Hopi a appelé d’autres tribus, le Conseil Intertribal d’Arizona, le Congrès des Indiens Américains et le Service des Parcs Nationaux à se joindre à la Tribu Hopi pour s’opposer au développement commercial. Depuis, la Tribu Hopi a fait part de ses inquiétudes au Conseil Navajo, au Président Navajo Shelly et continue activement à chercher toutes les voies pour s’opposer au Projet Escalade pour le Grand Canyon.
« Le 16 juin, les Zuni ont adopté la Résolution M70-2014-Q066, affirmant les liens aborigènes et ancestraux au Grand Canyon, leur relation au Grand Canyon par des sites sacrés, des sanctuaires, des sources et des pèlerinages au Grand Canyon et leur forte opposition au projet Escalade.
« Le 20 août, les Zuni et la Tribu Hopi ont formalisé leur opposition en envoyant une pétition au Conseil des Gouverneurs Pueblo demandant de soutenir la coalition de la Tribu Hopi, et des Pueblos Zuni, Acoma et Laguna dans leurs efforts sincères pour protéger la Confluence contre le développement commercial et une mauvaise exploitation qui menace les propriétés culturelles partagées par plusieurs tribus qui ont des connections religieuses directes avec le Grand Canyon.
« Si le projet Escalade devait devenir une réalité, plusieurs sanctuaires sacrés identifiés seraient dérangés ou rasés. Des sites sacrés ne peuvent pas être simplement déménagés ou répertoriés selon le règlement fédéral appelé « mitigation » [« compromis »]. Des effets adverses sur les animaux, les plantes, l’eau et le paysage sont inévitables, vu qu’ils font partie de la vie présente et méritent la vénération et le respect.
« Le Grand Canyon, la Confluence et le Petit Colorado ont tous des noms de lieux chargés de sens pour les Autochtones et le public, et ont été décrits comme « une église sans toit » dans le New York Times du 10 août 2014. Cependant, c’est beaucoup, beaucoup plus que cela pour la Tribu Hopi. Le paysage géologique du Grand Canyon fait partie des terres aborigènes des premiers habitants du Plateau du Colorado. Les Zuni, Laguna, Acoma et Hopi continueront à pratiquer leurs obligations religieuses et leurs pèlerinages vers les sites ancestraux dans le Grand Canyon. Ongtupqa, dans son état naturel, est sans aucun doute éligible au Patrimoine Mondial et la Tribu Hopi appelle Ann Kirkpatrick et la Délégation d’Arizona à se joindre aux Hopi, Zuni, Acoma et Laguna pour protéger cet Héritage National.
« Toute la région du Grand Canyon et des deux Colorado fait toujours face à des menaces qui changeront le paysage pour toujours. Il est d’une importance capitale que le Projet Escalade pour le Grand Canyon soit vu comme une menace très réelle pour la liberté religieuse des Autochtones qui voient le Grand Canyon comme leur lieu de culte » a déclaré le bureau du Président Hopi.
—————————————————————————————————————-
Lettre ouverte d’une habitante de la Réserve Navajo au Conseil Tribal, transmise à Censored News pour publication
Les tribus du Fleuve Colorado devraient s’opposer au projet Escalade à la Confluence
Par Gertrude Multine
Tuba City, Nation Navajo, Arizona
Lettre ouverte au Conseil Tribal de la Nation Navajo :
Je vous prie instamment de vous opposer au projet Escalade dans le Grand Canyon, qui vous a été présenté pour approbation. Je vous prie de prendre en considération les raisons suivantes de mon opposition au cours de vos délibérations.
Que s’est-il passé avant ? L’eau du Lac Powell devait être un projet de développement majeur pour les Navajos. La Centrale Navajo [Navajo Generating Station] a été applaudie pour les emplois qu’elle fournirait. Même chose pour la mine de Peabody Coal. Au lieu de cela, ils polluent notre air, troublent notre eau et l’extirpent de nos terres. Au-delà d’emplois de bas niveau, ces projets ont fait peu, voire rien, pour notre économie.
Nous n’avons certainement pas d’infrastructures de développement qui leur soient associées dans les communautés Navajo. Pas de projets de communautés pour les travailleurs, pas de services, pas d’écoles, pas de centres médicaux, ni de parcs. Est-ce que ces entreprises encouragent nos jeunes à poursuivre des études en les soutenant par des bourses ? Est-ce que cela n’a pas été négocié ? Peut-être ne souhaitent-ils pas que nous soyons impliqués au plus haut niveau dans leurs entreprises ? Pourquoi ?
Je pense au futur, lorsque les ‘Escalords’ [Seigneurs du projet Escalade] auront épuisé leurs déductions fiscales pour amélioration du territoire et seront devenus milliardaires grâce à leurs investissements, et que nous serons toujours propriétaires des ruines de leur profanation. Promettent t-ils de tout raser et de remettre le site dans son état de beauté d’origine ? Loin de là.
Pire encore, si le Conseil ne négocie pas de garanties pour nos objectifs, tels que des programmes d’éducation pour nos jeunes, afin de les préparer à reprendre les entreprises et des infrastructures de développement pour les communautés Navajos, nous nous ferons encore rouler. [Par exemple, beaucoup de Navajos de la région souffrent de la pollution mais n’ont toujours pas l’électricité – NdT]
Notez que l’utilisation de l’eau et le contrôle sur le développement proposé appartiennent aux ‘Escalords’ qui projettent de construire leur entreprise à la jonction connue sous le nom de Confluence, un site sacré pour plusieurs tribus. C’est une source d’eau douce venant d’un affluent de nos territoires et de sources qui surgissent à l’est du Fleuve Colorado.
Les anciens ont transmis la tradition de sa valeur et fait de la Confluence une partie de notre histoire et de notre philosophie afin de préserver cette importante source d’eau. Leur sagesse est une information qu’il est important de prendre en compte vu qu’elle est compatible avec la science et la logique. Sa valeur est incomparable.
Ce qui m’effraie le plus, c’est la question fondamentale de l’eau. Avec le changement climatique provoqué par des humains, l’eau est le plus grand défi du futur, pas seulement pour la Nation Navajo et les Etats-Unis, mais pour le monde. J’affirme qu’avec ce projet, les ‘Escalords’ et leurs patrons entendent rogner notre souveraineté et nos droits sur le Fleuve Colorado pour le futur. Avec votre approbation, ils y arriveront à la Confluence.
Ici, lors d’une réunion du Chapitre de Tohaneesdisi [Tuba City est le nom donné par des Mormons – NdT], nous avons voté contre le projet. Ils n’avaient pas de précisions à fournir et nous respectons le désir de nos anciens de préserver ce site sacré et notre avenir. Toutes les tribus du Fleuve Colorado devraient être sur leur garde. Le combat pour l’eau est en train d’escalader.
Voir plusieurs articles en français sur le Projet Escalade
LES DEVASTATIONS DUES AUX MINES ET AUX GUERRES CENSUREES, LES REPRESENTANTS DES ILES DU PACIFIQUE RETIRENT LEUR SOUTIEN A LA CONFERENCE MONDIALE AUTOCHTONE
Par Brenda Norrell
30 septembre 2014
Censored News See original article in English
Traduction Christine Prat
L’exploitation minière est une des principales causes de meurtres, viols, assassinats et disparitions d’Autochtones globalement.
Cependant, les organisations à but non-lucratif, spécialement celles des Nations Unies, sont étrangement silencieuses à ce sujet. L’accaparement de terres, d’eau et de ressources pour l’activité minière et la violence contre les Peuples Autochtones qui les défendent devraient être une priorité pour l’ONU, avec l’exploitation du charbon, de l’uranium et des métaux en tête de liste. Une autre menace importante pour les Peuples Autochtones est le dépôt de déchets nucléaires et les effets des guerres, principalement sur les femmes et les enfants. Comme le montre cette déclaration de représentants des îles du Pacifique, la question de la démilitarisation a été censurée à la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Peuples Autochtones :
(voir, en anglais, la déclaration complète de Kalamaoka’aina Niheu)
Kalamaoka’aina Niheu, du Groupe Régional du Pacifique, a déclaré : «C’est une grande tristesse et beaucoup d’indignation de trouver découvrir à la 11ème heure que le paragraphe 21 relatif à la Démilitarisation a été retiré du Document Final. » « Pour cette raison, Ohana Koa – Pacifique Indépendant et sans Nucléaire – ne peut plus consentir à participer à la Réunion Plénière de Haut Niveau, connue également comme Conférence Mondiale sur les Peuples Autochtones. »
Il n’est pas fait mention des activités minières ni de la militarisation dans le document final de la Conférence Mondiale sur les Peuples Autochtones, tenue à New York en septembre :
(voir le pdf du document final )
La censure des voix pour la paix, et contre les mines et la guerre, n’est pas nouvelle en Pays Indien. Louise Benally, Diné (Navajo) qui résiste toujours aux mines de charbon de Peabody Coal, à la déportation forcée et à la militarisation par les Etats-Unis, a été censurée par Indian Country Today lorsqu’elle s’est opposée à la guerre en Iraq, qu’elle comparait à la Marche Forcée génocidaire des Navajos [en 1864].
Se souvenant de son arrière-grand-père forcé de faire la Longue Marche vers le camp de prisonniers de Fort Sumner, au Nouveau-Mexique, L. Benally dit : « Les militaires des Etats-Unis commencent par vous assassiner et détruire votre mode de vie tout en volant votre culture, puis ils vous forcent à apprendre leur façon diabolique de mentir et tricher. »
(voir, en anglais, article de Brenda Norrell)
En octobre, des Autochtones des îles du Pacifique bloqueront avec des canoës le plus grand port charbonnier du monde.
Trente Guerriers du Climat du Pacifique de 12 îles différentes arriveront sur des plages Australiennes pour s’opposer à l’industrie du charbon et du gaz. « Nous sommes heureux de vous annoncer que le 17 octobre 2014, les Guerriers du Climat du Pacifique utiliseront des canoës qu’ils ont construits pour pagayer dans le plus grand port charbonnier du monde – Newcastle, Australie – pour empêcher les exportations de charbon pendant une journée. »
Femmes Navajo protestant à New York pendant le Sommet sur le Climat. Des dizaines de milliers de manifestants ont protesté à New York. De nombreuses autres manifestations ont eu lieu un peu partout dans le monde. Voir d’autres photos de la manifestation sur Indigenous Resistance
Ci-dessous un article de Brenda Norrell, publié quelques jours avant le début du Sommet. De nombreux Autochtones avaient déjà exprimé leur désaccord.
LES AUTOCHTONES DENONCENT LE SOMMET SUR LE CLIMAT ET LA CONFERENCE MONDIALE AUTOCHTONE
Par Brenda Norrell
18 septembre 2014
See original article in English
Traduction Christine Prat
Tandis que les intérêts des grandes corporations détournent le Sommet sur le Climat des Nations Unies et que des imposteurs essaient de prendre le contrôle de la Conférence Mondiale Autochtone des Nations Unis, les deux ayant lieu à New York, des Autochtones partout dans le monde se font entendre pour dénoncer ceux qui récupèrent leurs luttes pour des gains personnels ou au profit des grandes entreprises.
Alors que seul des participants strictement sélectionnés sont invités à participer à la Conférence Mondiale Autochtone, des Peuples Autochtones partout dans le monde dénoncent les auto-désignés, et les non-lucratifs largement subventionnés, souvent avec des salaires non déclarés, des budgets de voyage, et des agendas secrets, qui sont devenus les porte-parole auto-désignés des Autochtones de la base.
Cependant, beaucoup de non-invités – les gens de la base authentique, vivant dans les communautés et qui combattent les mines, la fracturation hydraulique et la destruction – participeront à la Marche des Peuples pour le Climat et conduiront la Marche à New York le 21 septembre 2014.
Entretemps, de nombreux Autochtones dénoncent à la fois le Sommet sur le Climat de Ban-Ki Moon et l’agenda sélectif de la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Peuples Autochtones.
Le Réseau Environnemental Autochtone [Indigenous Environmental Network] et La Via Campesina se joignent à d’autres mouvements sociaux, pour la justice et écologistes pour dénoncer le Sommet sur le Climat de Ban-Ki Moon, le 23 septembre.
Dans une déclaration commune, les mouvements appellent à « un changement de système plutôt que des promesses volontaristes, des initiatives fondées sur le marché et les partenariats privé-public destructeurs qui figurent actuellement à l’agenda du Sommet, telles que REDD, l’Agriculture Intelligente pour le Climat et l’initiative Energie Durable pour Tous. »
La déclaration appelle à « 10 actions concrètes à prendre pour prévenir le chaos climatique, parmi elles des engagements contraignants pour maintenir l’élévation de la température à un maximum de 1,5 degrés. Les mouvements sociaux continuent de prévenir contre ce qu’ils appellent de ‘fausses solutions’ et les actions dommageables que les grandes compagnies invitées par le Secrétaire Général de ONU Ban-Ki Moon à jouer un rôle de premier plan au Sommet sur le Climat pressent d’adopter. »
——————
Guatemala
Dans les Territoires Maya de Ixim Uleu, au Guatemala, le Conseil Abya Yala a dénoncé l’agenda sélectif de la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Peuples Autochtones, des 22 et 23 septembre à New York.
« Nous dénonçons le manque de légitimité de la représentation d’Autochtones auto-désignés ou de ceux nommés par des gouvernements, qui ne représentent pas les exigences légitimes de nos peuples, comme dans le cas de la « Conférence Mondiale sur les Peuples Autochtones » qui n’est rien d’autre qu’une assemblée plénière des états membres des Nations Unies. Nous demandons que ces gouvernements se soumettent avec les accords internationaux adéquats et les traités, dans la reconnaissance totale, le respect et la protection des droits des Peuples Autochtones.
« De même, nous rejetons la représentation du Conseil Autochtone d’Amérique Centrale (CICA) parce qu’il ne nous représente pas en tant que Peuples Autochtones, mais représentent les intérêts des gouvernements nationaux et des oligarchies successifs. »
Extrait de http://indigenousresistancejuly2014.blogspot.com/2014/09/guatemala-indigenous-council-denounces.html
Avec l’effondrement des médias, particulièrement les médias nationaux des Etats-Unis traitant du Pays Indien, les imposteurs parmi les organisations à but non-lucratif ont été popularisés par les imposteurs dans les médias : des journalistes de bureau, qui plagient ce qu’ils trouvent sur Internet et sortent rarement de chez eux. La presse papier a été stérilisée par les reporters en chambre qui plagient systématiquement et récrivent ce que d’autres ont obtenu en travaillant dur, le déguisent par une brève interview téléphonique, et ajoutent une photo volée sur Internet.
Le résultat est une imposture généralisée dans le journalisme en Pays Indien, et la popularisation des imposteurs au sein des organisations à but non-lucratif. Dans les deux cas, ils comptent sur le maquillage et la tromperie pour rester au pouvoir.
Brenda Norrell
OWE AKU
Bring back the Way
AUDITIONS DE POWERTECH, EXTRACTION D’URANIUM ET PROTECTION DE L’EAU SACREE, MISE A JOUR
Par Owe Aku Projet de Justice International
25 août 2014
Traduction Christine Prat
« Mni est notre première demeure, quand nous arrivons sur Notre Mère la Terre, l’eau du ventre de notre mère est notre première habitation. L’eau est notre premier médicament. Sans eau, il n’y a pas de vie. » Debra White Plume
Kiza Park, Pays Oglala, 24 août 2014 – La Protection de l’Eau Sacrée « est une priorité à long terme du travail d’Owe Aku pour s’engager à protéger l’eau sacrée à l’intérieur des frontières du Traité*. Cet aspect de notre travail est mis en œuvre par les droits des traités et l’éducation en matière de droits de l’homme et par des actions concernant l’eau potable et la protection de l’environnement. Nous avons commencé ce travail en 2005, par une enquête sur a qualité de l’eau potable et l’état de santé de nos gens de Pine Ridge » (Justice Environnementale & La Survie d’Un Peuple : l’Extraction d’Uranium et le Peuple Oglala, par Debra White Plume, Owe Aku, www.oweakuinternational.org ). Depuis, Owe Aku s’est fait beaucoup d’alliés et a mis sur pied plusieurs projets concernant la protection de l’Eau Sacrée.
Bien que notre travail ce soit concentré dans les années passées sur l’oléoduc Keystone XL, nos efforts ont aussi porté sur le défis posé par l’extraction d’uranium dans les Black Hills, entre autres une demande de permis de PowerTech dans une zone près d’Edgemont, dans le Dakota du Sud. Le procédé projeté par PowerTech est extrêmement toxique, çà s’appelle lixiviation in situ et utilise 35000 litres d’eau par minute. PowerTech, qui était une entreprise canadienne et a été vendue à une entreprise chinoise (Azarga Resources Ltd.) étant donné que l’opposition à leur projet d’extraction d’uranium a commencé en 2010, en est maintenant à sa deuxième demande de permis devant la Commission de Régulation Nucléaire. La semaine passée l’affaire a continué à Hot Springs et Rapid City.
Lundi (18 août) était consacré aux commentaires publics à Hot Springs. On pouvait voir partout en ville devant des maisons, des panneaux jaunes et rouges proclamant « Pas d’extraction d’uranium ». Il était clair que l’Alliance pour l’Eau Propre et l’Alliance Rurale du Dakota avaient bien fait leur travail et nous disons Wopila (merci). Au forum des commentaires publics, 68 personnes des communautés dont l’eau serait le plus affectée se sont adressées aux juges administratifs. 59 d’entre elles étaient opposées à l’assaut contre l’Eau Sacrée. Ces objections étaient présentées par la Tribu Sioux Oglala et les ‘Consolidated Interveners’ (Susan Henderson, Dayton Hyde, l’Alignement pour une Activité Minière Responsable, et beaucoup d’individus). Compte tenu des règles très compliquées et de la bureaucratie, les Juges du Conseil des Licences Atomiques ont pu choisir dans la longue liste d’objections apportée par les opposants (la liste des objections au permis qui ont été traitées se trouve à la fin de ce rapport). Les 59 personnes en faveur de l’Eau Sacrée ont traité différents problèmes mais avec le même but : garder l’eau sans danger et propre pour les générations futures.
L’avocat de la Municipalité, qui parlait au nom du maire de Rapid City, dit au jury que le projet de PowerTech menaçait de contaminer la principale source d’eau potable de cette ville et soulevait de graves inquiétudes au Conseil Municipal et parmi les gens de la ville. D’autres ont parlé des 100% de risques pris par tous les habitants de cette région pour donner de l’eau gratuite pour les profits d’une compagnie étrangère. « Un de nos plus grands soucis est la quantité d’eau [que PowerTech va prendre]. Plus de 17 millions de mètres cube d’eau auront disparu pour toujours. » Selon un système de contrôle par PowerTech que le Dakota du Sud lui accorde, « une fois que les droits sur l’eau auront été accordés, l’état du Dakota du Sud n’aura plus AUCUN contrôle sur ce qui arrive à l’eau, comment elle est utilisée, ou ce qu’il en sera des effets négatifs », dit un membre d’Action Rurale du Dakota. Un membre de l’Alliance pour l’Eau Propre dit aux juges comment les traités passés avec les Lakota Oyate étaient violés et qu’eux-mêmes, de la Commission de Régulation Nucléaire, n’appliquaient pas leurs propres lois et règlements fédéraux ; à noter que ce sont les mêmes arguments que le Projet de Justice International d’Owe Aku a présenté devant des instances telles que les Nations Unis.
Les trois jours suivants (du 19 au 21) de la procédure formelle se sont déroulés à l’Hôtel Alex Johnson et le premier jour, les Protecteurs de l’Eau ont remporté une victoire. Depuis le début de l’affaire, il y a plusieurs années, PowerTech avait obtenu de nouvelles informations sur le site de la future mine par des forages d’échantillons pris dans la Terre, et n’avait révélé ces informations à personne, pas même à la Commission de Régulation Nucléaire ni aux juges. Cependant PowerTech a reçu l’ordre de donner ces informations.
Bien que très technique, l’essentiel de l’audience a été consacré aux mêmes objections à la demande de permis que celles qui avaient été exprimées lors de la séance publique de la veille. Chaque partie avait plusieurs experts répondant aux questions des juges sur les connexions entre les nappes aquifères, les relations entre elles et avec les eaux de surface, les effets d’inondations, de tremblements de terre et du vent sur les bassins de déchets, aussi bien que sur les conséquences de la sécheresse et l’impact énorme de l’utilisation de l’eau sur le taux de régénération des nappes aquifères. Bien que ce ne soit pas une affaire judiciaire, les avocats ont été autorisés à interroger les ‘témoins’ et un témoignage a été donné sur les résultats dramatiques de la lixiviation in situ sur l’héritage culturel, historique et contemporain des Lakota Oyate.
Wilmer Mesteth et Dennis Yellow Thunder, du Service des Ressources Naturelles de la Tribu Sioux Oglala, ont inscrit les commentaires publics dans le compte rendu officiel. Mesteth, un enseignant respecté du Oglala Lakota College et guide Spirituel Traditionnel de la Nation Lakota, a parlé seulement en Lakota, sans traduction. Il est intéressant de noter que les organisateurs ne se sont pas demandé combien de Lakota auraient pu faire des commentaires s’il y avait eu un interprète.
David Frankel, avocat de l’Alignement pour une Activité Minière Responsable, a utilisé une analogie avec le basketball (appropriée en Pays Lakota) en expliquant au jury : « PowerTech a un banc plein de joueurs, d’entraîneurs et de physiothérapeutes, alors que nous avons cinq gars qui courent sur le terrain qui ont toujours été là. Ils pensent qu’ils peuvent nous battre mais ils ne se rendent pas compte que nous ne sommes pas procéduriers. PowerTech doit encore se débarrasser de plusieurs obstacles. » En attendant, leurs fonds pour les affaires de justice se vident, le prix de l’uranium s’effondre et qui sait ce que leurs nouveaux propriétaires en Chine pourraient faire. Nous, nous savons ce que nous ferons : protéger l’Eau Sacrée.
Liste des points litigieux dans l’affaire PowerTech (site d’obtention d’uranium in situ de Dewey-Burdock), devant le Conseil de la Sécurité Atomique et de l’Attribution de Licences
– N’ont pas satisfait aux exigences légales qui s’appliquent en matière de protection des ressources historiques et culturelles
– N’ont pas impliqué ni consulté toutes les tribus concernées comme l’exige la loi fédérale
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne fournit pas les informations nécessaires pour une détermination adéquate de la qualité de l’eau souterraine
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne fournit pas d’informations hydrogéologiques prouvant la capacité à contenir la migration de fluides et permettant d’évaluer les effets potentiels sur les eaux souterraines
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental n’analyse pas de manière adéquate les impacts quantitatifs sur l’eau souterraine
– La Déclaration Finale d’Impact Environnemental ne décrit ni n’analyse de manière adéquate les mesures visant à atténuer les risques.
*En jaune, le territoire selon le traité de 1868
Pas de profanation au bénéfice des transports : des soutiens rejoignent la Jeunesse Akimel O’odham pour manifester contre le Service des Transports d’Arizona
Par le Collectif de la Jeunesse Akimel O’odham
Publié par Indigenous Resistance
28 août 2014
See original article in English
Traduction Christine Prat
Mercredi 27 août 2014, un groupe de 20 personnes de la Communauté Indienne de la Rivière Gila et de la région de Phoenix, s’est rassemblé pour protester contre la portion du périphérique 202 de la Montagne du Sud, planifié par le Service des Transports de l’Arizona (ADOT), et la décision d’ouvrir l’autoroute de la Montagne du Sud à des propositions de Partenariat Privé-Public (P3). Un P3 est un marché conclu entre le secteur publique et une ou plusieurs compagnies qui se chargent d’une combinaison de design, construction, entretient et financement, ce qui rend le projet plus abordable et permet de construire une autoroute d’1,8 milliards de dollars sans que l’ADOT doive fournir les fonds. Les entreprises bénéficient de réductions d’impôts, de prêts à un taux d’intérêts très bas, et d’argent des impôts pendant des années.
Les opposants à l’autoroute ont défilé et se sont rassemblés à l’extérieur et à l’intérieur du MAG, le Conseil Régional des Associations de Gouvernements du comté de Maricopa [un comté est l’équivalent d’un département français, celui de Maricopa est le plus peuplé vu qu’il a Phoenix pour capitale] et du lieu de réunions du Comité de Planning Prioritaire de l’ADOT [Service des Transports], qui ont une influence directe sur le planning et l’approbation du projet d’autoroute. Les Résistants portaient des banderoles disant « Défendez le Sacré : Sauvez la Montagne du Sud » et « Attention aux risques biologiques : Périphérique 202 ». Des membres du Collectif de la Jeunesse Akimel O’odham étaient présents et ont fait part des effets négatifs sur la santé et l’environnement et des implications culturelles qu’aurait l’autoroute si elle était construite.
Les manifestants qui se sont exprimés au meeting ont particulièrement souligné le racisme inhérent à la décision de l’ADOT de mettre les bouchées doubles sur la construction du projet d’autoroute après que les membres de la Communauté Indienne de la Rivière Gila aient voté ‘non à la construction’ dans un vote officiel. Le fait que l’ADOT ignore les objections du peuple Akimel O’odham de la Communauté Indienne de la Rivière Gila, et ses processus démocratiques, montre que l’ADOT s’est voué à remplir les poches des entrepreneurs et des entreprises de construction, et non à respecter les prises de décisions des habitants d’origine de cette région.
« Gila River a dit non trois fois. Le plus récemment en 2012, la Communauté Indienne de la Rivière Gila a voté pour l’option de Non Construction parce que Muhaḍagĭ Doʼag (la Montagne du Sud) est un site sacré. Mais le MAG et l’ADOT font toujours pression pour cette autoroute avec le partenariat P3, qui sape complètement la souveraineté tribale » dit Andrew Pedro de Sacaton. « Non veut dire Non. »
Citant le manque d’eau comme une des raisons, un orateur a déclaré : « Nous n’avons pas besoin d’expansion, certainement pas sous forme de nouvelles routes, et certainement pas dans le but de faciliter le transport de marchandises du commerce international. »
L’annonce de l’ADOT d’ouvrir les projets d’autoroute de la Montagne du Sud aux propositions de partenariat P3 vient avant la publication attendue pour cet automne de la déclaration finale d’impact environnemental (FEIS). La manifestation d’aujourd’hui n’est qu’une parmi toutes celles que les membres de la Communauté Indienne de la Rivière Gila et des résidents de la région de Phoenix ont organisées pour s’opposer au projet de périphérique 202 au cours des six dernières années.
De nombreux orateurs ont déclaré que si l’ADOT insistait pour construire cette route, les résistants à l’autoroute ne leur faciliteraient pas la tâche.
« Nous sommes ici pour vous (l’ADOT) montrer que nous ne vous faciliterons pas les choses. Si ce doit être se mettre physiquement en travers d’un tracteur, qu’il en soit ainsi ».
Wikipédia : The South Mountain Preserve is part of the Phoenix Parks System and is the second largest municipal park in the world / La Réserve Naturelle de la Montagne du Sud fait partie des Parcs de Phoenix et est le deuxième parc municipal au monde.
Communiqué de presse
19 août 2014
Les Tribus de la Rivière Klamath affrontent les agents fédéraux pour obtenir plus d’eau afin d’éviter que les poissons soient décimés
Par Klamath Justice Coalition
Publié par Indigenous Action Media
Et Indigenous Resistance (ex-Censored News)
Traduction Christine Prat
See original article in English:
on Klamath Justice Coalition, on Indigenous Action Media, on Indigenous Resistance
SACRAMENTO, Californie – Des centaines de membres de Tribus et des défenseurs des rivières Trinity et Klamath ont convergé vers le Bureau de Reclamation de Sacramento ce jour [le Bureau of Reclamation des USA, dépendant de l’Intérieur, est chargé de superviser l’utilisation d’eau – NdT]. Ils ont demandé une augmentation du débit d’eau, connu comme ‘débit préventif’, du barrage de Lewiston dans la rivière Trinity, l’affluent le plus important de la rivière Klamath. Ils ont également demandé que plus d’eau soit libérée du barrage Iron Gate sur la Klamath.
Les participants ont protesté contre la récente décision du Bureau de Reclamation de bloquer la libération d’urgence d’eau jusqu’à ce qu’un grand nombre de saumons adultes aient péri. Une libération d’urgence d’eau du barrage de Lewiston prendrait quatre jours pour atteindre les saumons luttant pour leur survie dans la rivière Klamath. Des biologistes de pêcheries s’accordent sur le fait que d’ici à ce que les flots libérés d’urgence soient arrivés du barrage, il serait trop tard pour empêcher la disparition à grande échelle de poissons. Des membres de Tribus disent que le Bureau de Reclamation ignore délibérément les premières phases d’un désastre.
« Les poissons sont entassés dans des affluents froids parce que l’eau de la rivière est trop chaude et polluée » dit Kayla Brown, membre de la Tribu de la Vallée de Hoopa. « Ces poissons sont malades et meurent. Quand la maladie se déclare, elle se propage et ne peut être arrêtée et nous nous retrouverons avec une disparition des poissons, grâce au Bureau de Reclamation ».
Actuellement, cinq fois plus d’eau du bassin hydrographique de la Sacramento est détourné pour les irrigateurs de la Vallée Centrale qu’il n’en est rejeté dans la rivière Trinity. Les organisateurs du rassemblement et les participants disent soutenir la thèse des biologistes des pêcheries selon laquelle un minimum de 70 mètres cube à la seconde doit être maintenu près de l’embouchure de la rivière Klamath. Ceci est possible si le Bureau de Reclamation approuve des libérations préventives d’eau du réservoir du barrage de Lewiston.
D’après Nat Pennington, biologiste spécialisé pour le Conseil de Restauration de la Rivière Salmon, « le débit de la Rivière Klamath est plus bas que lors de la décimation de poissons de 2002. Les températures de la rivière sont régulièrement plus élevées que le niveau de stress aigu pour le saumon Chinook, à 22°C. Si cette tendance s’affirme, une décimation de poissons à grande échelle est probable et la Klamath pourrait perdre tout son stock. »
« La décimation des poissons de la Klamath de 2002 a été un désastre pour nos communautés tribales et pour les Pêcheries de la Côte Ouest. Autrefois, les Tribus, les scientifiques des pêcheries et l’Intérieur travaillaient ensemble pour prévenir la décimation des poissons en libérant des flots préventifs au cours des années de sécheresse » dit Frankie Myers, du Programme de Restauration du Bassin hydrographique de la Tribu Yurok, « nous avons besoin de ces libérations d’eau plus que jamais. »
Molli White, membre de la Tribu Karuk, dit que « Le Bureau de Reclamation dit avoir besoin de l’eau pour les saumons de la rivière Sacramento, mais nos rivières sont en fait exportées pour satisfaire les demandes de l’industrie agroalimentaire comme dans le district aquifère de Westland. » M. White ajouta que les producteurs d’amandes de Californie projettent un accroissement de 8% de leurs récoltes alors que le reste de la Californie connaît cette année une sécheresse catastrophique.
Lorsque les barrages et les tunnels de détournement ont été construits sur la Trinity, des lois ont été établies pour protéger la rivière et les poissons, avant d’exporter l’eau vers la Vallée Centrale. Ces lois ont établi que les poissons et les tribus qui en dépendent, avaient la priorité absolue pour le débit de la rivière Trinity.
Les membres de la Klamath Justice Coalition ont signifié clairement que les gens des tribus et les pêcheurs traditionnels n’abandonneraient pas tant que le Bureau de Reclamation n’aurait pas libéré d’eau.
Pour plus d’informations (en anglais) voir le site de Klamath Justice Coalition: http://klamathjustice.blogspot.com/
Publié par Indigenous Action Media
9 août 2014
Traduction Christine Prat
See original article in English
Contact :
Klee Benally
indigenousaction@gmail.com
www.protectthepeaks.org
Flagstaff engage des milliards de litres d’eaux usées recyclées pour faire de la neige sur la Montagne Sacrée
L’administrateur de la ville exclut le public de cette décision controversée
FLAGSTAFF, Arizona – Brad Hill, le directeur des Services Publics de la Ville de Flagstaff, a autorisé de son propre chef et sans consultations, un contrat de 20 ans controversé, visant à accroître la vente d’eaux usées recyclées pour faire de la neige sur les San Francisco Peaks, dans le nord de l’Arizona. Il a refusé d’entendre des commentaires publics avant de prendre sa décision.
« Cette extension en revient à consacrer 13,6 milliards de litres d’eaux usées recyclées à être répandus sur un écosystème montagneux sensible. C’est l’endroit où des Peuples Autochtones prient et où des enfants seront exposés à des polluants dangereux dans la neige faite de cette eau d’égouts » dit Klee Benally, un bénévole de Protect the Peaks, « C’est extrêmement provocant, contre la préservation de l’environnement et aussi irresponsable, considérant l’escalade de la crise de l’eau à laquelle nous sommes confrontés dans le sud-ouest. »
« En plus, ils nous méprisent » dit Mary Sojourner, bénévole de Protect the Peaks, « je trouve répréhensible que nous, le public qui sera affecté par cette décision, ne soyons pas autorisés à faire des commentaires ; et qu’il n’y ait pas eu de processus d’examen public. » La décision d’étendre le contrat a été prise en dépit des demandes de résidents et d’Autochtones. « Ce type d’accord est à courte vue et va à l’encontre d’un développement durable dans notre situation de sécheresse perpétuelle et fait preuve d’un total manque de considération pour les 13 Nations Autochtones pour qui les Pics sont sacrés » dit Dawn Dyer, une bénévole de Protect the Peaks.
Le 22 juillet 2014, alors que le contrat d’Arizona Snowbowl atteignait la deuxième année de sa durée de 5 ans, le manager de Snowbowl J.R. Murray a officiellement réclamé une extension de 20 ans. Le volume d’eaux usées fourni à Snowbowl et la période de fabrication de neige, de novembre à février, n’ont pas changé. La Ville est tenue de fournir de l’eau recyclée de classe A – quoique, étant donné qu’il y a des problèmes aux deux stations d’épuration, on est en droit de se demander si la Ville peut régulièrement fournir des eaux recyclées de ce niveau. En plus, l’eau recyclée de Flagstaff a une haute teneur en sélénium et autres polluants dangereux.
Les représentants officiels de la Ville admettent que l’eau recyclée peut contenir une bactérie résistante aux antibiotiques et des produits pharmaceutiques, mais ils n’ont pas de planning pour tester ou atténuer ces problèmes. Il est illégal d’ingérer de l’eau d’égout recyclée par les yeux, la bouche, les oreilles ou la peau, à cause des coliformes fécaux et des produits chimiques qu’elle contient. Et pourtant, les administrations ferment les yeux devant ces faits lorsqu’elles considèrent les affaires concernant Snowbowl – donc la Ville et les administrations de l’état font courir des risques à des milliers de skieurs et de familles.
FAITES QUELQUE CHOSE ! Envoyez des emails aux représentants officiels de Flagstaff et exprimez vos inquiétudes ! Les conseillers municipaux et autres officiels : kburke@flagstaffaz.gov, bhill@flagstaffaz.gov, soverton@flagstaffaz.gov, kbrewster@flagstaffaz.gov, cevans@flagstaffaz.gov, cbarotz@flagstaffaz.gov, jnabours@flagstaffaz.gov, joravits@flagstaffaz.gov
Plus de treize Nations Autochtones ont exprimé dans leur immense majorité leur opposition à l’utilisation d’eaux usées recyclées sur les San Francisco Peaks, citant les dégâts causés aux plantes médicinales, aux animaux, à leur culture et au caractère sacré du site. Le Service des Forêts, la Ville de Flagstaff et le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona sont de connivence pour imposer la fabrication de neige et ignorer toute opinion contre cette activité.
Actuellement, les contribuables de Flagstaff subventionnent l’utilisation d’eaux usées par Snowbowl pour fabriquer de la neige sale. Arizona Snowbowl obtient l’eau recyclée pour une fraction de ce que çà coûterait aux résidents, ce qui signifie que des millions de dollars des contribuables de Flagstaff subventionnent cette affaire contraire au développement durable, une entreprise qui n’est même pas située à l’intérieur des limites de la ville.
Une ordonnance du conseil municipal, adoptée en 2002 et réaffirmée par le conseil en 2013, stipule que tous les accords avec des clients existants pour les eaux usées recyclées doivent être examinés, approuvés, mis en pratique et imposés par le Directeur des Services Publics. Le manager de Snowbowl, J.R. Murray, a fait pression sur les représentants officiels de la ville pour obtenir que l’extension du contrat soit approuvée.
Arizona Snowbowl opère son affaire privée sur les Pics avec un permis du Service des Forêts des Etats-Unis. Le Service des Forêts a approuvé l’expansion du domaine skiable et la fabrication de neige à partir d’eaux usées en 2005. La Déclaration d’Impact Environnemental de la Forêt de Coconino [Coconino Forest Service Environmental Impact Statement (pages 3-121)] disait : « Il n’est pas réaliste de penser que Snowbowl pourrait avoir un rôle significatif pour attirer les activités touristiques ou pour l’économie. »
La Tribu Hopi poursuit actuellement en justice la Ville de Flagstaff, pour obtenir l’arrêt de la vente d’eaux usées pour fabriquer de la neige. La plainte stipule que le contrat n’est pas dans l’intérêt du public. En dépit de l’affaire en cours, la Ville de Flagstaff sape leurs préoccupations et le processus judiciaire, qui, s’il avait été pris en considération, aurait dû laisser le contrat de la Ville en suspens jusqu’à ce que l’affaire en justice soit terminée.
Après des années de batailles juridiques, de manifestations, de conférences et plus de 50 arrestations lors d’actions pour protéger les Pics, Snowbowl a commencé à faire de la neige en 2012. Cette décision récente prolonge le contrat jusqu’en 2034.
Concerned Diné Citizens includes members of ENDAUM, Red Water Pond Road Community Association, Diné NO NUKES, MASE Coalition, Allies and Residents of Affected Communities. Photo Credit: Tahirah Cook.
Publié par Indigenous Action Media
24 juillet 2014
See original article in English
Traduction Christine Prat
Contacts :
Leona Morgan, Diné NO NUKES
leonamorgan@icloud.com
Jonathan Perry, ENDAUM
jonjperry@yahoo.com
DES ORGANISATIONS DE BASE NAVAJO DEMANDENT LA DECONTAMINATION
Le Conseil de la Nation Navajo résilie la loi sur l’extraction
WINDOW ROCK, Arizona – Des citoyens Diné préoccupés, une coalition d’organisations Navajo de base et des résidents opposés à l’extraction d’uranium, ont applaudi le vote du Conseil de la Nation Navajo décidant de combler une lacune créée par une loi précédente sur l’extraction d’uranium (22 juillet 2014) qui avait autorisé l’accès aux Terres Tribales Navajo à une compagnie d’uranium, Uranium Resources Incorporated (URI).
« Si Uranium Resources avait reçu une autorisation d’accès illimité aux Terres Tribales de Church Rock*,
çà leur aurait potentiellement donné la possibilité d’ouvrir de nouvelles mines sur leurs autres propriétés dans le Nord-Ouest du Nouveau-Mexique » dit Jonathan Perry, Président de Diné Contre l’Extraction d’Uranium pour l’Est du territoire Navajo. Perry ajoute : « Parce que ce genre de compagnies visent des zones adjacentes à la Nation [la Réserve Navajo], pas sur le Territoire Indien Navajo, nos propres lois interdisant de nouvelles extractions d’uranium ne peuvent pas protéger les gens sur les terres de l’Echiquier. »
En juillet 2012, URI a conclu un Accord d’Accès Temporaire avec la Nation Navajo, qui autorise URI à avoir un accès limité à sa propriété de Church Rock, avec certaines stipulations, entre autres la décontamination de la pollution à l’uranium existant dans la zone*.
En décembre 2013, le Comité Navajo de Ressources et de Développement a reconnu à URI un droit de passage à travers les Terres Tribales Navajo pour utiliser sa licence d’extraire de l’uranium, ce qui équivalait à une violation de l’Accord d’Accès Temporaire, de la Loi Diné de Protection des Ressources Naturelles et de la Loi sur le Transport de Matériaux Radioactifs. La compagnie a l’intention de procéder à la lixiviation in situ, une technique qui consiste à pomper de l’eau contenant des produits chimiques [au pire de l’acide sulfurique…] pour dissoudre l’uranium contenu dans la nappe aquifère et l’extraire.
« Maintenant la Nation [le Conseil Tribal Navajo] se concentre à nouveau sur les besoins immenses de décontamination, d’études sanitaires et de tests de l’eau » dit Leona Morgan de Diné No Nukes [Pas de Nucléaire Navajo]. « Pour que ces questions controversées ne créent plus autant de divisions dans le futur, il faut impérativement que tous les gens – pas seulement les Diné – comprennent l’ampleur et la permanence des effets des mines d’uranium abandonnées. »
L’Agence Navajo pour la Protection de l’Environnement (EPA), l’EPA des Etats-Unis et d’autres agences continuent sans interruption l’estimation et la décontamination des 521** mines d’uranium abandonnées à travers la Nation Navajo qui ont débuté avec le premier plan quinquennal.
Pour plus d’informations (en Anglais) :
www.endaum.com
Sur la décontamination (en Anglais) :
http://www.epa.gov/region9/superfund/navajo-nation/5-yr-plan-2008.html
——————————————————–
Notes de la traductrice :
* En 1979, une digue de terre retenant des eaux fortement radioactives près de la mine de Church Rock (dans la Réserve Navajo, dans l’ouest du Nouveau-Mexique) s’est rompue, causant une contamination plus grave que celle résultant de l’accident de Three Miles Island la même année, les médias n’en n’ont cependant pratiquement pas parlé. La décontamination n’est toujours pas achevée, elle a été interrompue pendant un temps, pour cause de dépassement de budget.
** Il s’agit des mines abandonnées dans la Réserve Navajo. Si on y ajoute celles qui se trouvent à proximité, il y en a plus de 1000, non décontaminées. Voir l’interview de Klee Benally sur Democracy NOW ! du 14 mars 2014 et mon article du 28 décembre 2013