DES APACHES DEFENDENT L’EAU ET S’OPPOSENT A LA MINE DE RESOLUTION COPPER

LE PRESIDENT TRIBAL RAMBLER DEMANDE A LA COMMUNAUTE DE FAIRE CESSER D’URGENCE LES TENTATIVES D’ECHANGE DE TERRAINS

Par Sandra Rambler, San Carlos Apache
Publié par Censored News
26 juillet 2013
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Traduction Christine Prat

SAN CARLOS, Arizona – Le 5 avril, une lettre a été envoyée par Terry Rambler, Président Tribal de la Tribu Apache de San Carlos, aux membres de la tribu ainsi qu’aux communautés environnantes, voisines de la réserve Apache de San Carlos, et de Chil’Chil Ba’goteel, aussi connu sous le nom de Oak Flat.

Le Président Rambler dit : « Nous avons une chose en commun – de l’eau propre. L’eau est le sang vital de nos deux communautés. Sans eau, nos communautés n’ont pas de futur. J’écris pour vous informer que le Congrès envisage de transférer des terres fédérales à la Mine Resolution Copper, LLC (‘RCM’) pour un projet qui épuisera les réserves en eau de notre région. J’espère que vous vous joindrez à moi pour nous opposer à ce dangereux projet ».

« RCM [Resolution Copper Mine] est une branche des géants de l’industrie minière Rio Tinto (Royaume Uni) et BHP Billiton (Australie). Ils ont dépensé à eux deux près d’un milliard de dollars pour faire pression sur le Congrès afin d’obtenir la propriété privée de plus de 8000 m² de terres de la Forêt Nationale de Tonto pour y créer l’une des mines les plus grandes et les plus profondes du monde. Cette technique d’exploitation minière ne détruit pas seulement le paysage, à cause de sa profondeur exceptionnelle elle requiert aussi le pompage particulièrement agressif de l’eau souterraine afin d’éviter que les boyaux souterrains ne soient inondés. La proposition de loi, H.R. 687, est baptisée Loi d’Echange et de Conservation du Sud-est de l’Arizona ».

« L’eau est une question vitale car, contrairement à l’exploitation à ciel ouvert, la méthode d’exploitation par blocs foudroyés requiert 24 millions de m³ d’eau par an sur une période de trente ans. C’est suffisamment d’eau pour 180 000 personnes, de l’eau dont les communautés de notre région dépendent ».

« D’où viendra cette eau ? En 2009, Resolution Copper a prétendu acheter de l’eau et recycler des eaux polluées afin de ‘constituer l’approvisionnement en eau pour les activités minières pour la décennie à venir et plus’. Resolution Copper a cité une source d’eau comme étant le Projet du Centre de l’Arizona [Central Arizona Project – CAP]. Cependant, le ‘Bureau of Reclamation’ [service dépendant du ministère de l’intérieur US, responsable des problèmes d’eau, et principal fournisseur d’eau aux Etats-Unis] a indiqué que la demande d’eau du CAP dépasserai bientôt la quantité disponible ».

« L. Everett and Associates, une entreprise de géologie et d’hydrologie internationalement reconnue, a commencé à étudier l’impact de la technique d’exploitation minière par blocs foudroyés et conclu que la quantité d’eau souterraine nécessaire n’est pas viable, est dommageable pour les réserves en eau de la région et menace nos ressources en eau de surface et les habitats riverains ».

« La seule source d’eau pour le projet de Mine Resolution Copper est notre eau souterraine. Resolution Copper a pompé de l’eau polluée de la vieille Mine Magma inondée et le niveau d’eau du puits de Magma a baissé de près de 650m. Le pompage de Resolution Copper a eu pour résultat que les ressources en eau de l’Association des Propriétaires de Logement de Queen Valley sont tombées à un niveau historiquement bas. Au fil du temps, Resolution Copper va vider nos eaux de surface et souterraines, et faire disparaître les eaux de ruissellement, les sources, les ruisseaux et les mares qui remplissent nos nappes aquifères ».

« Etant donné ces faits, il est inadmissible que le projet de loi H.R. 687 ne demande pas à Resolution Copper de publier ou d’effectuer des études hydrologiques sur les effets du pompage sur les eaux souterraines et l’hydrologie des ressources en eau de la région. Resolution Copper a ignoré des demandes répétées de faire effectuer ces études cruciales par une organisation indépendante. Pire, H.R. 687 élimine toute étude du projet, y compris les effets sur nos ressources en eau, jusqu’à ce que le terrain ait été échangé et privatisé. Une fois que le terrain aura été transféré et privatisé, les lois fédérales ne protégeront plus notre eau ni nos intérêts ».

« Nous devons faire savoir au Congrès que, sans eau, notre économie et nos communautés vont être asséchées et cesseront d’exister. Dans le sud-ouest aride, nous ne pouvons pas survivre sans des ressources en eau propres et fiables. Ce projet de loi fait plus que brader nos terres publiques et dévaster notre paysage. En épuisant et polluant notre précieux capital en eau, il nous vole notre futur ».

« Appelez, écrivez, envoyez des email à la membre du Congrès Ann Kirkpatrick et au membre du Congrès Paul Gosar et dites-leur que vous vous opposez à H.R. 687 et à ses effets dévastateurs sur les ressources en eau du sud-est de l’Arizona. Exigez des réponses aux questions vitales concernant notre eau avant que cette loi ne soit passée »

Entretemps, des membres de la tribu sont en réunion permanente à Chil’Chil Ba’goteel (Oak Flat) pour cueillir du maïs qui est épluché et moulu puis servi comme repas Apache traditionnel lors de diverses réunions Apaches et de cérémonies sacrées.

 

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