SYMPOSIUM SUR LES DROITS SUR L’EAU DES NATIONS AUTOCHTONES
OFELIA RIVAS, O’ODHAM: DES VIOLATEURS DES DROITS DE L’HOMME DANS LA PATROUILLE DES FRONTIERES ET A L’UNIVERSITE D’ARIZONA
Par Brenda Norrell
Censored News
Mercredi 28 mars 2012
Traduction Christine Prat
TUCSON, Arizona – Au Symposium des Nations Autochtones, Ofelia Rivas, O’odham, a partagé une cérémonie de bénédiction et de bienvenue, puis a décrit comment la Patrouille des Frontière US et l’Université d’Arizona violent les droits du peuple O’odham de vivre selon leur mode de vie.
Au cours de son discours de bienvenue, O. Rivas a offert un chant pour l’eau au forum qui concernait les problèmes de santé liés à l’eau et la protection de l’eau.
O. Rivas, fondatrice de O’odham VOICE against the Wall (VOIX O’odham contre le Mur), Droits Humains des O’odham, a décrit comment les O’odham ont vécu depuis le commencement du monde.
« Prenez garde à la façon dont vous marchez, car nous considérons nos terres comme sacrées » a-t-elle déclaré pendant le symposium patronné par Red Ink. Elle a rejoint Debra White Plume, Lakota, Simon Ortiz, Acoma Pueblo, Dr. Karletta Chief, Diné (Navajo) et d’autres orateurs Amérindiens au rassemblement organisé à l’Université d’Arizona.
O. Rivas déclara « je boycotte cette université depuis 10 ans, parce qu’elle développe des technologies utilisées contre notre peuple. »
Elle expliqua comment l’Université d’Arizona prépare des technologies d’espionnage utilisées contre le peuple O’odham, tout en occupant illégalement les terres O’odham dans des territoires connus par d’autres sous les noms d’Etats-Unis et de Mexique.
« Nos territoires sont absolument en état de crise » dit-elle à propos des dévastations causées par la Patrouille des Frontières et les forces de sécurité des Etats-Unis.
O. Rivas dit que toute la technologie développée ici, dans cette université par la Sécurité Intérieure est dirigée contre l’humanité des O’odham.
« Voilà ce que fait cette université. »
O. Rivas réagit aussi à la prochaine session qui doit se tenir à l’Université de Tucson avec le Rapporteur des Nations Unies pour les Peuples Autochtones.
« Je n’ai pas droit à la parole, en tant qu’individu de base, non-universitaire. »
Parlant des violences commises par les agents de la Patrouille des Frontièrs US, elle raconta comment des agents avaient heurté avec leur véhicule et tué Bennett Patricio Jr., un jeune O’odham de 18 ans qui marchait en territoire O’odham.
« Ces étrangers ont envahi mon pays et son restés impunis pour la mort de Bennett. »
Elle raconta comment la mère de Patricio était allée en justice contre la Patrouille des Frontières, jusqu’à la Cour d’Appel du 9ième Circuit et que justice n’avait jamais été faite contre les agents de la Patrouille des Frontières. Quant elle ne put plus trouver de moyens financiers pour continuer les poursuites en justice, elle dut déménager d’Arizona pour reconstruire une vie pour ses enfants survivants.
Quand les O’odham traversent la soi-disant frontière dans leurs propres territoires, ils doivent passer quatre points de contrôle.
« Cela déshumanise. »
« Beaucoup de gens ont subi des dommages physiques. »
L’Université d’Arizona prend par à la militarisation et aux constantes violations des droits de l’homme sur les terres O’odham.
« Je boycotte cette université. Je ne mets pas un pied dans cette université. »
« Je suis présente aujourd’hui pour honorer Debra White Plume et son courageux travail. »
Elle ajouta qu’à côté des dommages causés par le matériel d’espionnage et autres technologies développées à l’université, l’endroit n’était pas bon pour la santé.
« il n’y a que du béton. Ce n’est sain pour personne. »
Ofelia Rivas lut la déclaration suivante au symposium sur l’eau :
Déclaration O’odham d’Allégeance a Notre Mère La Terre
C’est en protestant que nous écrivons ces mots étrangers, car ceci n’est pas notre langue naturelle, notre langue O’odham n’est pas une langue écrite et a existé dans sa forme orale depuis le commencement du monde ;
Nous déclarons notre allégeance à Notre Mère la Terre et au Monde Naturel. Nous sommes un peuple naturel de ce monde et un peuple d’origine sur ces terres connues maintenant comme le sud de l’Arizona, Etats-Unis, et nord du Sonora, Mexique.
Nous dénonçons les manipulations, destructions et altérations des terres naturelles et des gens.
Nous dénonçons la contamination des terres, de l’eau et de l’air,
Nous dénonçons la destruction des montagnes, des cours d’eau et de l’habitat naturel des hommes, des animaux et des plantes,
Nous dénonçons l’altération de la vie humaine, de la vie animale et végétale, ainsi que des montagnes, des cours d’eau et des habitats naturels,
Nous dénonçons la division illégale de nos terres et leur occupation illégale par deux pays étrangers, les Etats-Unis et le Mexique,
Nous dénonçons la militarisation de nos terres : chaque jour de l’année, chaque heure du jour il y a la présence d’hélicoptères militaires, d’avions, de drones, de jeeps, de gros camions, de pick-ups, de véhicules tout terrain, de motos, de militaires à cheval,
Nous dénonçons le fait que le gouvernement des Etats-Unis a aidé à organiser des guerres de la drogue sur nos terres,
Nous dénonçons les Etats-Unis pour avoir imposé sa politique de l’Immigration aux O’odham, le peuple d’origine de ce territoire,
Nous dénonçons la criminalisation et la déshumanisation des O’odham, le peuple d’origine de ce territoire :
. par l’installation de trois postes de contrôle militaires sur l’actuelle Réserve de la Nation Indienne Tohono O’odham,
. par la surveillance des communautées O’odham,
. par l’exigence de preuve de citoyenneté dans nos communautés O’odham,
. par l’invasion illégale et sans mandat des domiciles de nos communautés O’odham,
. par les fouilles, arrestations et expulsions illégales de O’odham,
. par des agressions physiques et psychologiques et la déshumanisation de nos communautés O’odham,
. par la restriction de l’accès aux terres O’odham d’origine.
Nous dénonçons l’altération continuelle de la culture de notre peuple par un endoctrinement forcé par les religions, l’assimilation forcée et l’acculturation.
Nous sommes le peuple d’origine des ces terres et nous vous demandons par la présente de mettre un terme à la contamination et à l’altération patrie, le Monde Naturel.
Nous sommes les O’odham, le peuple d’origine de ces terres, nous demandons le rétablissement de nos Droits de l’Homme, et de notre Droit d’Exister et de Vivre avec notre propre gouvernement souverain sur nos terres d’Origine et Ancestrales.
10 octobre 2011
O’odham VOICE Against the WALL
O’odham Rights Human Rights
Ofelia Rivas
P.O.Box 1835
Sells, Arizona 85634
Soutenez les Droits de l’Homme O’odham : http://solidarity-project.org/
De : ResistALEC Media <azresistsmedia@gmail.com>
Date: Vendredi 2 décembre 2011 à 10h23 (heure d’Arizona)
Sujet : DERNIÈRES NOUVELLES : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC
Traduction Christine Prat
COMMUNIQUÉ
Vendredi 2 décembre 2011
Media Contact:
Stormy Staats (530) 598-1670
Louise Benally 510-390-5017
Email: AZresistsmedia@gmail.com
Websites: www.azresistsalec.wordpress.com
www.ShutDownALEC.org
Dernières nouvelles : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC
TEMPE, Arizona – Des Indigènes Diné (Navajo) et des Anciens O’odham (Pima) et des sympathisants ont entrepris une action directe en occupant le quartier général du Projet Salt River (SRP) ce vendredi à 10 heures du matin. Cette action se déroule alors que le Conseil d’Echanges Législatifs Américain (ALEC) tient son « Sommet sur la politique des Etats et de la Nation » à Scottsdale, Arizona. Le SRP est membre du Conseil Administratif d’ALEC.
Louise Benally, une habitante de Black Mesa, une région (de la Réserve Navajo –NdT) touchée par les opérations du SRP, transmet au SRP une lettre décrivant les graves problèmes causés à sa communauté. Elle déclare « Ma communauté est lourdement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Le SRP est intimement lié aux activités d’exploitation minière massive de la firme Peabody Energy et à la Centrale Navajo dont ils sont copropriétaires. Leurs activités causent des problèmes respiratoires à grande échelle, des maladies pulmonaires, et d’autres problèmes sanitaires concernant les hommes, l’environnement et tout ce qui vit. »
« … Nous exigeons que le SRP et Peabody impliquent effectivement les communautés qu’ils touchent et qu’ils se reconvertissent dans des sources d’énergie non-fossiles et prennent des mesures pour remédier aux conséquences de leur activité sur la santé de nos communautés. »
« … ALEC, qui agit pour les intérêts commerciaux du SRP et de Peabody Energy, perpétue des politiques et des activités qui non seulement dévastent des communautés et des écosystèmes entiers, mais de plus, déstabilisent le climat de notre planète pour le profit de quelques-uns, ceux qu’on appelle les 1% » a déclaré Louise Benally.
Ofelia Rivas, une Ancienne et militante pour les O’odham, Peuples Autochtones sur la frontière entre l’Arizona et le Mexique, déclare « En tant que Peuple Autochtone, nous comprenons que l’équilibre de la terre est en fait l’équilibre de nos peuples et que tout déséquilibre est catastrophique, non seulement pour notre santé spirituelle, mais pour notre santé physique en générale, et pour celle de tout ce qui vit. En tant que Peuple Autochtone, nous ne sommes pas séparés de notre environnement. Nous sommes profondément connectés à chaque chose dans l’univers : la terre, les montagnes, l’eau, l’air et toute vie végétale ou animale. »
« … La bretelle 202 proposée comme extension de l’autoroute, qui menace la Montagne du Sud et la construction toujours en cours du Mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et sa militarisation, des politiques commerciales telles que NAFTA et CANAMEX changent notre mode de vie et menancent notre Him’dag. Nous n’accepterons plus la violence que l’état essaie de nous imposer le long de leur frontière. Et certainement pas la loi agressive de l’ALEC. Nous vous demandons de reconnaître la Déclaration Universelle des Droits des Peuples Autochtones et les Droits de notre Mère la Terre. La coupe est pleine, maintenant c’est fini ! »
Les canaux construits à profusion avant l’invasion coloniale des terres O’odham sont maintenant utilisés par le Projet Salt River. La culture O’odham est profondément enracinée dans cette région, qui va de la vallée de Pheonix au Nord, à la côte du Mexique aujourd’hui appelée Rocky Point à l’Ouest, à la rivière San Pedro à l’est et jusqu’aux montagnes Hermosillo et à la Sierra Madres au sud.
Ray Aguilar dit que « la climatisation et l’électricité dont nous profitons et l’eau que nous buvons viennent au prix de la souffrance causée par le SRP et Peabody au pays et aux gens. Quand nous rendrons nous compte que c’est le fondement de nos privilèges ? Nous devons agir. Je viens de passer une semaine à fournir de l’aide directe, sur place, aux habitants de Black Mesa, pour leurs besoins humanitaires de base. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. Cette situation dramatique n’existerait pas sans ces compagnies rapaces. »
Peabody Energy, qui est aussi membre de l’ALEC, est la plus grande compagnie charbonnière privée du monde. Avec, en 2010, la vente de 246 millions de tonnes et presque 7 milliards de dollars de revenu, Peabody produit 10% de l’énergie des Etats-Unis et 2% de l’électricité dans le monde.
Depuis 1974, plus de 14 000 familles Diné (Navajo) ont été déplacées par la force de leurs terres ancestrales, en grande partie à cause des conseils tribaux soutenus par les Etats-Unis et de l’exploitation des mines de charbon.
Pour protester contre l’héritage mortel de destruction environnementale et culturelle causée par la collusion avec Peabody Energy, les participants à la manifestation ont déclaré ce qui suit :
Big Mountain, Nation Diné Souveraine
P.O. Box 23501
Flagstafff, AZ 86001
A:
Salt River Project
1521 N. Project Drive
Tempe, AZ 85281
David Rousseau, President
John R. Hoopes, Vice President
CC:
American Legislative Exchange Council
Ben Shelly, Navajo Nation President
LeRoy N. Shingoitewa, Hopi Tribe Chairman
Barack Obama, United States President
Jan Brewer, Governor of Arizona
Gregory H. Boyce, CEO, Peabody Energy
Peabody Energy Corporate Headquarters
Navajo Nation Human Rights Commission
Ben Nuvamsa, Former Chairman, Hopi Tribe
Black Mesa Water Coalition
Black Mesa Trust
Forgotten People
Gila River Indian Community
Zuni Salt Lake Coalition
Indigenous Environmental Network
Center for Biological Diversity
International Indian Treaty Council
Aux Propriétaires, aux Opérateurs, et aux Bénéficiaires du Projet Salt River,
Nous sommes une communauté qui a été gravement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Nous sommes particulièrement touchés par les opérations minières de Peabody Energy à laquelle vous êtes intimement liés, par la Centrale Navajo dont vous êtes copropriétaires et par l’exploitation de l’eau souterraine de nos terres ancestrales. Nous souhaitons vous exprimer officiellement quelques problèmes graves concernant notre communauté.
La Centrale Navajo et les mines de Peabody provoquent à grande échelle des problèmes respiratoires, des maladies pulmonaires, de l’asthme et d’autres dégâts sanitaires chez les humains, dans l’environnement et à tout ce qui vit. Nous n’avons pas droit à l’assurance maladie. Les plantes et les animaux sont touchés, mais il n’y a pas d’études sur le sujet. Il n’y a pas de remèdes en l’état actuel des choses.
Peabody est une entreprise qui n’a aucun respect pour quoique ce soit, ils détruisent tout pour extraire du charbon. Notre Mère la Terre et nos ressources culturelles comme les sites sacrés ne sont absolument pas respectés. Dans les années 90, des grand-mères défendaient les terres où les mines gagnaient de plus en plus de terrain, et où nous voyions des tombes totalement détruites par les bulldozers. Ils ont exploité et détruit des lieus sacrés, et personne n’en parle.
Sans parler des cendres de charbon dont ils essaient de se débarrasser sur nos terres à présent – et qui ne diffèrent pas vraiment de l’uranium dont nous souffrons depuis tant d’années. C’est toxique, c’est du poison, et il n’y a pas de lieu sûr pour entreposer les cendres de charbon.
L’exploitation minière doit cesser. D’ici là, nous exigeons que vous respectiez la loi sur la pureté de l’air et les normes maximales de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) en installant la meilleure technologie disponible pour réduire la pollution au mercure, l’arsenic et autres produits toxiques que la Centrale Navajo rejette dans l’air.
Notre eau a été exploitée et nos nappes aquifères vidées depuis des décennies, entraînant le tarissement des sources et un changement de la végétation. Le Projet Salt River doit cesser de manipuler les gouvernements tribaux Navajo et Hopi et de les forcer à signer des accords sans le consentement des membres des tribus. Nos ressources aquifères ne sont pas remplaçables et sans eau, nous ne pouvons pas maintenir notre mode de vie.
Les bénéficiaires de l’énergie et de l’eau que vous vendez doivent se rendre compte que nos souffrances sont le résultat direct de leur consommation. Ils doivent comprendre que continuer à puiser dans des « ressources naturelles » finies crée des déséquilibres qui menacent toutes les générations futures.
Ces questions ne sont pas entendues : Cessez d’exploiter et de détruire nos terres ancestrales. Cessez de nous empoisonner. Cessez de vous réunir derrière des portes closes. Cessez de « verdir » (Néologisme : équivalent écolo de ‘blanchiment’ d’activités inavouables – NdT) vos pratiques injustes et nocives. Reconnaissez que vous êtes les seuls à avoir la possibilité et donc la responsabilité d’y mettre fin, et qu’en ne le faisant pas vous vous nuisez aussi à vous-mêmes.
Pour l’historique voir : http://www.blackmesais.org
Pour plus d’information sur l’opposition à l’ALEC : http://azresistsalec.wordpress.com et http://www.alecexposed.org