Publié par Brenda Norrell le 18 septembre 2012
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EN SECRET, LA PATROUILLE DES FRONTIERE DES ETATS-UNIS DEVELOPPE UN PROJET DE COMPLEXE GIGANTESQUE POUR INTENSIFIER LA MILITARISATION DU TERRITOIRE TOHONO O’ODHAM
Article et photo : copyright Brenda Norrell
Traduction Christine Prat
SELLS, Arizona, 18 septembre 2012 – Ignorant les appels pour les droits de l’homme et l’indignation causée par les exactions subies par les Tohono O’odham de la part des agents de la Patrouille des Frontières US, la Sécurité Intérieure a le projet de construire un énorme complexe sur le territoire souverain des Tohono O’odham dans le district de Pisinemo.
Le complexe hébergerait 32 agents de la Patrouille des Frontières, une aire de décollage pour hélicoptères, des chevaux, des chiens, une tour d’espionnage, selon des documents fédéraux découverts en fin de journée [18 septembre 2012].
Comme d’habitude, un rapport déclarant que l’impact serait sans conséquence a été établi en août, bien que les cactus saguaro de la région hébergent une espèce protégée au niveau fédéral de chauve-souris rare. Bien que le projet ait été délibérément caché, la période ouverte aux commentaires publiques s’achève aujourd’hui, mardi 18 septembre 2012.
Le complexe projeté sur plus de 12000 mètres carrés comprendrait une aire de décollage pour hélicoptères, des logements, des écuries, des niches pour les chiens, des véhicules tout terrain et une tour de surveillance.
D’après le document fédéral, le site du district de Pisinemo est une alternative, les O’odham ayant rejeté le complexe dans les communautés de Dirtburn et Kupk sur le territoire Tohono O’odham.
Dans cette région, il y a des plantes importantes culturellement pour les Tohono O’odham, comme le saguaro, la cholla, le Palo Verde, le figuier de barbarie, le mesquite et la baie du lyciet.
Le gigantesque complexe augmenterait le bruit et les risques pour la population locale O’odham à cause des hélicoptères, de la pollution accrue, de l’augmentation de la consommation d’eau par la Patrouille des Frontières, et troublerait la terre fragile du Désert du Sonora. De plus, une portion de territoire O’odham serait à nouveau confisquée pour aménager un corridor pour une ligne de transmission électrique séparée qui devrait être construite au nord, d’après les documents.
Les O’odham protestent contre la militarisation, le harcèlement constant et les exactions des agents de la Patrouille des Frontières US ici. Un O’odham a été battu devant des écoliers près d’un bus scolaire, et d’autres agents ont menacé des femmes et des Anciens O’odham de leurs fusils. D’autres agents ont éclairé au flash l’intérieur de maisons de femmes O’odham la nuit, harcelé des femmes O’odham, mis en danger les vies de O’odham en circulant à grande vitesse et détruit le sol fragile du désert avec leurs 4×4. De plus, l’espionnage constant et les fouilles des agents fédéraux font vivre de nombreux O’odham dans un état constant de peur.
Le Tohono O’odham Bennett Patricio, 18 ans, a été renversé et tué par un véhicule de la Patrouille des Frontières dans cette région. Bennett a été écrasé alors qu’il rentrait chez lui à l’aube. La famille de Bennett a demandé justice dans une cour fédérale, jusqu’au 9ème Circuit et a accusé les agents de la Patrouille des Frontières US de l’avoir assassiné intentionnellement. Ils croient que Bennett est tombé sur des agents impliqués dans un trafique de drogue dans le désert. Les agents de la Patrouille des Frontières n’ont jamais été poursuivis.
Les O’odham qui protestent contre la Patrouille des Frontières disent ne pas pouvoir compter sur leur gouvernement tribal pour les protéger car il aurait été coopté par le gouvernement des Etats-Unis.
Des centaines d’agents de la Patrouille des Frontières US ont été arrêtés pour trafique de drogue, conspiration et pour avoir touché des pots de vin au cours des deux années passées et les faits ont été révélés par des témoignages devant le Congrès. Le Service de l’Alcool, des Tabacs et Armes à feu (ATF) des Etats-Unis a déjà été dénoncé pour le Projet Gunrunner, qui a fourni des armes d’assaut aux cartels de la drogue depuis qu’il a été initié à Laredo, au Texas, en 2005, puis étendu à la frontière de l’Arizona.
Pour autorisation de reproduire cet article, contacter brendanorrell@gmail.com
SYMPOSIUM SUR LES DROITS SUR L’EAU DES NATIONS AUTOCHTONES
OFELIA RIVAS, O’ODHAM: DES VIOLATEURS DES DROITS DE L’HOMME DANS LA PATROUILLE DES FRONTIERES ET A L’UNIVERSITE D’ARIZONA
Par Brenda Norrell
Censored News
Mercredi 28 mars 2012
Traduction Christine Prat
TUCSON, Arizona – Au Symposium des Nations Autochtones, Ofelia Rivas, O’odham, a partagé une cérémonie de bénédiction et de bienvenue, puis a décrit comment la Patrouille des Frontière US et l’Université d’Arizona violent les droits du peuple O’odham de vivre selon leur mode de vie.
Au cours de son discours de bienvenue, O. Rivas a offert un chant pour l’eau au forum qui concernait les problèmes de santé liés à l’eau et la protection de l’eau.
O. Rivas, fondatrice de O’odham VOICE against the Wall (VOIX O’odham contre le Mur), Droits Humains des O’odham, a décrit comment les O’odham ont vécu depuis le commencement du monde.
« Prenez garde à la façon dont vous marchez, car nous considérons nos terres comme sacrées » a-t-elle déclaré pendant le symposium patronné par Red Ink. Elle a rejoint Debra White Plume, Lakota, Simon Ortiz, Acoma Pueblo, Dr. Karletta Chief, Diné (Navajo) et d’autres orateurs Amérindiens au rassemblement organisé à l’Université d’Arizona.
O. Rivas déclara « je boycotte cette université depuis 10 ans, parce qu’elle développe des technologies utilisées contre notre peuple. »
Elle expliqua comment l’Université d’Arizona prépare des technologies d’espionnage utilisées contre le peuple O’odham, tout en occupant illégalement les terres O’odham dans des territoires connus par d’autres sous les noms d’Etats-Unis et de Mexique.
« Nos territoires sont absolument en état de crise » dit-elle à propos des dévastations causées par la Patrouille des Frontières et les forces de sécurité des Etats-Unis.
O. Rivas dit que toute la technologie développée ici, dans cette université par la Sécurité Intérieure est dirigée contre l’humanité des O’odham.
« Voilà ce que fait cette université. »
O. Rivas réagit aussi à la prochaine session qui doit se tenir à l’Université de Tucson avec le Rapporteur des Nations Unies pour les Peuples Autochtones.
« Je n’ai pas droit à la parole, en tant qu’individu de base, non-universitaire. »
Parlant des violences commises par les agents de la Patrouille des Frontièrs US, elle raconta comment des agents avaient heurté avec leur véhicule et tué Bennett Patricio Jr., un jeune O’odham de 18 ans qui marchait en territoire O’odham.
« Ces étrangers ont envahi mon pays et son restés impunis pour la mort de Bennett. »
Elle raconta comment la mère de Patricio était allée en justice contre la Patrouille des Frontières, jusqu’à la Cour d’Appel du 9ième Circuit et que justice n’avait jamais été faite contre les agents de la Patrouille des Frontières. Quant elle ne put plus trouver de moyens financiers pour continuer les poursuites en justice, elle dut déménager d’Arizona pour reconstruire une vie pour ses enfants survivants.
Quand les O’odham traversent la soi-disant frontière dans leurs propres territoires, ils doivent passer quatre points de contrôle.
« Cela déshumanise. »
« Beaucoup de gens ont subi des dommages physiques. »
L’Université d’Arizona prend par à la militarisation et aux constantes violations des droits de l’homme sur les terres O’odham.
« Je boycotte cette université. Je ne mets pas un pied dans cette université. »
« Je suis présente aujourd’hui pour honorer Debra White Plume et son courageux travail. »
Elle ajouta qu’à côté des dommages causés par le matériel d’espionnage et autres technologies développées à l’université, l’endroit n’était pas bon pour la santé.
« il n’y a que du béton. Ce n’est sain pour personne. »
Ofelia Rivas lut la déclaration suivante au symposium sur l’eau :
Déclaration O’odham d’Allégeance a Notre Mère La Terre
C’est en protestant que nous écrivons ces mots étrangers, car ceci n’est pas notre langue naturelle, notre langue O’odham n’est pas une langue écrite et a existé dans sa forme orale depuis le commencement du monde ;
Nous déclarons notre allégeance à Notre Mère la Terre et au Monde Naturel. Nous sommes un peuple naturel de ce monde et un peuple d’origine sur ces terres connues maintenant comme le sud de l’Arizona, Etats-Unis, et nord du Sonora, Mexique.
Nous dénonçons les manipulations, destructions et altérations des terres naturelles et des gens.
Nous dénonçons la contamination des terres, de l’eau et de l’air,
Nous dénonçons la destruction des montagnes, des cours d’eau et de l’habitat naturel des hommes, des animaux et des plantes,
Nous dénonçons l’altération de la vie humaine, de la vie animale et végétale, ainsi que des montagnes, des cours d’eau et des habitats naturels,
Nous dénonçons la division illégale de nos terres et leur occupation illégale par deux pays étrangers, les Etats-Unis et le Mexique,
Nous dénonçons la militarisation de nos terres : chaque jour de l’année, chaque heure du jour il y a la présence d’hélicoptères militaires, d’avions, de drones, de jeeps, de gros camions, de pick-ups, de véhicules tout terrain, de motos, de militaires à cheval,
Nous dénonçons le fait que le gouvernement des Etats-Unis a aidé à organiser des guerres de la drogue sur nos terres,
Nous dénonçons les Etats-Unis pour avoir imposé sa politique de l’Immigration aux O’odham, le peuple d’origine de ce territoire,
Nous dénonçons la criminalisation et la déshumanisation des O’odham, le peuple d’origine de ce territoire :
. par l’installation de trois postes de contrôle militaires sur l’actuelle Réserve de la Nation Indienne Tohono O’odham,
. par la surveillance des communautées O’odham,
. par l’exigence de preuve de citoyenneté dans nos communautés O’odham,
. par l’invasion illégale et sans mandat des domiciles de nos communautés O’odham,
. par les fouilles, arrestations et expulsions illégales de O’odham,
. par des agressions physiques et psychologiques et la déshumanisation de nos communautés O’odham,
. par la restriction de l’accès aux terres O’odham d’origine.
Nous dénonçons l’altération continuelle de la culture de notre peuple par un endoctrinement forcé par les religions, l’assimilation forcée et l’acculturation.
Nous sommes le peuple d’origine des ces terres et nous vous demandons par la présente de mettre un terme à la contamination et à l’altération patrie, le Monde Naturel.
Nous sommes les O’odham, le peuple d’origine de ces terres, nous demandons le rétablissement de nos Droits de l’Homme, et de notre Droit d’Exister et de Vivre avec notre propre gouvernement souverain sur nos terres d’Origine et Ancestrales.
10 octobre 2011
O’odham VOICE Against the WALL
O’odham Rights Human Rights
Ofelia Rivas
P.O.Box 1835
Sells, Arizona 85634
Soutenez les Droits de l’Homme O’odham : http://solidarity-project.org/