DES CITOYENS DE FLAGSTAFF ENTAMENT UNE GREVE DE LA FAIM POUR LA PROTECTION DES PICS SAN FRANCISCO
Par Joseph Sanders et Jessica Beasley
Contact :
Joseph Sanders
jsanders4477@yahoo.com
Jessica Beasley
jrbeasley23@yahoo.com
Publié par Indigenous Action Media et Censored News
Traduction Christine Prat
Mercredi 6 juin 2012
FLAGSTAFF, Arizona – deux jeunes de Flagstaff ont annoncé, mardi 5 juin 2012, à une réunion du Conseil Municipal de Flagstaff, le début d’une grève de la faim pour attirer l’attention sur les violations des droits de l’homme autorisées par le Service des Forêts US et perpétrées par la firme Arizona Snowbowl et la Ville de Flagstaff. L’annonce a été faite aux membres du conseil et au maire actuels ainsi qu’aux futurs conseillers.
« Nous commençons notre grève de la faim aujourd’hui et nous continuerons jusqu’à ce que nous obtenions justice » a déclaré Jessica Beasley. « Nous appelons les membres de la communauté à nous rejoindre dans notre lutte pour la liberté et l’égalité. Nous assisterons aux réunions du Conseil Municipal de Flagstaff et encourageons les autres à y assister aussi, jusqu’à ce que nos voix aient été effectivement entendues. Nous espérons que d’autres individus concernés nous rejoignent sur la pelouse devant la Mairie pour protester publiquement contre les violations des droits de l’homme mentionnées plus haut. »
Les grévistes de la faim demandent aussi à tous ceux qui se sentent concernés par la profanation et la destruction des Pics San Francisco de téléphoner ou d’écrire aux officiels de la municipalité de Flagstaff et au Service des Forêts des Etats-Unis pour faire entendre leurs plaintes. (Voir adresses ci-dessous – NdT)
La déclaration lue à la réunion du Conseil Municipal est reproduite ci-dessous dans son intégralité :
Jusqu’à ce que la firme Snowbowl et la Ville de Flagstaff nous portent un coup insupportable nous étions des gens normaux menant des vies normales. Les instances citées, soit ne se rendent pas compte, soit se moquent totalement de la souffrance, des conflits et de la terreur qu’elles causent à une bonne partie de la communauté.
Etant donné qu’il y a depuis des décennies une opposition massive, de la part de couches remarquablement diverses de la population de la commune, à l’expansion de Snowbowl et aux projets de faire de la neige artificielle, il parait absurde que les membres des instances citées puissent ne pas se rendre compte des effets dévastateurs que leurs décisions ont eu sur la possibilité pour certains citoyens de la commune de continuer à mener leur vie dans la liberté et le bonheur. Ceci nous amène à croire qu’ils s’en moquent.
Il y a des panneaux le long des routes à l’entrée de Flagstaff disant « Nous construisons une communauté intégrée ».
Il y a des panneaux en ville nous incitant à utiliser l’eau « raisonnablement ». Il n’y a rien de « raisonnable » dans le fait d’utiliser notre réserve d’eau – déjà dangereusement limitée, et polluer un écosystème vierge pour avoir l’honneur de bourrer les poches d’Eric Borowsky.
Il n’y a rien pour faciliter l’intégration dans le fait de souiller un site sacré par les peuples autochtones de la région pour faire plus de place à une activité de loisir purement Européenne. L’insensibilité culturelle des projets de Snowbowl et notre acceptation de leur continuation sont consternantes. Nous pensons que cela constitue un abandon de notre responsabilité de servir la totalité de la communauté.
Nous sommes écœurés de voir des représentants élus agir partout dans le monde comme si des psychopathes profiteurs comme Eric Borowsky avaient le droit souverain de détruire ce que les autres chérissent, de terroriser les autres simplement parce qu’ils possèdent d’énormes sommes d’argent et en veulent plus. Il est hors de question pour nous d’envisager que ceux qui accumulent de l’argent soient autorisés à dominer la culture d’un endroit ou d’un peuple. Nous combattons pour l’égalité et la liberté. Eric Borowsky se bat contre nous. Qu’est-ce que cela vous dit à propos d’Eric Borowsky ?
Pour finir, nous sommes ici pour annoncer le commencement d’une grève de la faim pour les Pics San Francisco, une grève dont l’interruption dépend de la satisfaction de trois revendications :
1. L’annulation du contrat de fourniture d’eaux usées à la firme Snowbowl.
2. L’enlèvement par Snowbowl des tuyaux posés et la réparation des zones endommagées par leur expansion.
3. Un accord avec la ville de Flagstaff assurant qu’il n’y aura plus d’autres destructions sur les Pics San Francisco, ni par Arizona Snowbowl ni par d’autres.
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Mairie de Flagstaff:
Flagstaff City Hall, 211 West Aspen Avenue, Flagstaff AZ86002
council@flagstaffaz.gov
Service des Forêts US, région Sud-ouest:
Forest Service
Southwestern Region
333 Broadway SE
Albuquerque, NM 87102
estewart@fs.fed.us
Ministre:
Secretary Vilsak: agsec@usda.gov
DES MANIFESTANTS DECLARENT L’ETAT D’URGENCE POUR LES DROITS DE L’HOMME EN ARIZONA
Par Klee Benally
Censored News
http://bsnorrell.blogspot.fr/2012/04/marchers-declare-state-of-human-rights.html
Traduction Christine Prat
Photos Ethan Sing et Shelby Ray
Lundi 39 avril 2012
FLAGSTAFF, Arizona – Plus de 300 personnes, certaines appartenant à des dizaines d’organisations, se sont regroupées dans Wheeler Park puis ont défilé dans les rues du centre de Flagstaff, Arizona, pour réagir à l’escalade des violations des droits de l’homme.
« l’Arizona est en état d’urgence pour les Droits de l’Homme, » dit Eli Isaacs, un volontaire de la Coalition Abrogation et un des organisateurs de la manifestation. « Nous venons de différentes composantes de cette communauté et sommes confrontés à des problèmes différents, mais cet état raciste et les entreprises rapaces ne peuvent pas nous pousser plus loin. Nous avons le dos au mur, et c’est facile de voir que ce sont les mêmes qui nous oppriment tous, et c’est naturel d’arriver à l’unité contre des oppresseurs communs. »
Des membres de la communauté et des étudiants ont évoqué les problèmes de droits liés à la « reproduction » (contraception, avortement… NdT), le sexisme hétéro, la survie culturelle, le racisme, le sexisme, le « jeunisme », la brutalité policière et le fichage racial. Au rassemblement, on s’est prononcé contre les lois racistes telles que SB1070 et HB2281, et contre l’accord sur l’eau de John McCain et John Kyl. On a appelé à la protection des Pics San Francisco et de tous les autres sites sacrés. On s’est mis d’accord pour être solidaires dans la lutte pour les droits de l’homme.
Luis Fernandez, de l’ALCU d’Arizona, a demandé à la foule ce qu’étaient les droits de l’homme. Des voix ont crié « Accès au logement, suffisamment de nourriture, contrôle des naissances sans danger, liberté de culte » et bien d’autres choses.
En août 2011, la Tribu Havasupai, Klee Benally, un activiste Diné (Navajo), et le Conseil International des Traités Indiens, ont déposé une plainte en Action Urgente/Alerte Précoce auprès de CERD (Committee on the Elimination of Racial Discrimination – Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale) des Nations Unies, concernant la profanation des Pics San Francisco, en Arizona. La plainte concernait la destruction de plus de 16 hectares de forêt ancienne et de l’installation de plus de 8 km de tuyaux par la firme Snowbowl, pour la réalisation d’un projet soutenu par le Service des Forêts US et la commune de Flagstaff, visant à répandre de la neige artificielle faite d’eau d’égouts sur les Pics sacrés San Francisco.
Le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale, connu internationalement sous l’acronyme CERD, est chargé de contrôler le respect de la Convention Internationale pour l’Elimination de toutes les formes de Discrimination Raciale (ICERD).
« Le Service des Forêts, la Ville de Flagstaff et les tribunaux ont prouvé qu’ils ne comprenaient ni ne respectaient nos cérémonies et pratiques spirituelles et notre relation spirituelle à la Terre » dit Klee Benally, arrêté à de multiples reprises au cours de manifestations pour protéger les Pics Sacrés. « Nous n’avons aucune garantie quant à la protection de notre liberté religieuse, en tant que Peuples Autochtones des Etats-Unis. La profanation de ce site Sacré constitue une attaque de notre survie culturelle. »
Steve Kugler, qui défend les SDF, a déclaré que « Pendant le solstice d’hiver 2007, un Service à la Mémoire des Sans Domicile Fixe s’est déroulé sur la pelouse de la mairie. Les noms de douze personnes sans abri de la ville, décédés à cause du froid pendant cet hiver, ont été lus.
Sans que le public le sache, douze personnes étaient mortes. Ces douze personnes n’étaient pas reconnues par les officiels de la ville et n’étaient pas mentionnées par les médias de Flagstaff. J’ai le sentiment que si les officiels se sont comportés ainsi, c’est parce que les douze personnes inconnues n’étaient ni alcooliques ni toxicomanes, et étaient un fléau pour l’industrie des services de Flagstaff.
Mon appréciation est que Flagstaff a en toute saison 2500 Sans Abri, qui n’ont aucun moyen de s’exprimer. Trente pour cent des sans-abri sont étudiants. Je veux parler en leur nom. Les officiels de la ville de Flagstaff ont été élus par les gens pour être les représentants de la voix du peuple. Est-ce que les citoyens de Flagstaff obtiennent justice quand les officiels élus se sentent au-dessus de la loi, poursuivent leurs propres projets et ne rendent aucun compte aux gens qui les ont élus ? »
Ofelia Rivas, de La Voix O’odham Contre le Mur, a parlé de la résistance à la militarisation de la frontière et a raconté comment elle avait témoigné devant un Rapporteur spécial des Nations Unies à Tucson, Arizona : « Les droits de notre mère la terre est ce que nous devons protéger aujourd’hui pour survivre en tant qu’êtres humains. »
Paloma Allen, O’odham, qui s’est investie pour empêcher la ‘bretelle 202’ de profaner la Montagne du Sud sacrée à Phoenix, a déclaré « Les droits autochtones et l’identité autochtone ne signifient rien pour cet état, c’est pourquoi nous devons nous faire entendre. »
Lola, une jeune militante du nouveau groupe de Flagstaff appelé B.L.A.S.T., a parlé avec passion de la manière dont elle avait été touchée par les lois sur l’immigration de l’Arizona, « Cela m’a durement frappée, vu que ma famille a été déportée, que je ne peux plus les voir, parce qu’ils sont de l’autre côté de la frontière. Çà m’a fait beaucoup de mal de les voir partir et de me réveiller un jour et qu’ils n’étaient plus là. Que diriez-vous si c’était votre famille qui était expulsée, si c’était votre mère qui était mise en prison ? Ce n’est pas bien, ce n’est pas une façon de traiter des êtres humains. Nous avons tous des droits, nous devrions tous être traités également, et je ne comprend pas pourquoi ils nous enlèvent nos familles. »
Raquel, ex-membre de l’U.N.I.D.O.S. de Tucson, l’organisation de jeunesse qui a occupé la réunion de la direction du District Scolaire Unifié de Tucson (TUSD) l’an dernier, dit : « Cet état est en train d’instaurer clairement une voie pour les jeunes de couleur.
C’est parfaitement clair du point de vue de la militarisation des écoles, de la militarisation des quartiers, de la militarisation de la frontière elle-même sur les terres O’odham. La raison pour laquelle les études ethniques sont attaquées est que ces cours représentent une rupture avec le plan de l’Arizona pour les jeunes de couleur. La TUSD craint tellement la résistance que chaque parent d’élève et chaque enseignant doit passer par le détecteur de métal. »
Claire Bergstresser, une étudiante de la NAU (Université du Nord de l’Arizona, à Flagstaff – NdT) et membre de l’Equipe de Recherche sur l’Action sur l’Immigration, a directement mis en cause les lois SB1070 et HB2281. C. Bergstresser a cité la loi HB2281 comme « interdisant la solidarité ethnique » et a réagi comme suit : « Je ne peux pas comprendre pourquoi notre gouvernement a des politiques mitigées sur l’éducation, pourquoi les étudiants ont été limités dans les études ethniques, justement les choses avec lesquelles ils peuvent se sentir liés, comprendre et aimer. » C. Bergstresser s’est adressée à la foule pour dire « Votre voix et vos passions n’incluent pas de frontières et seront entendues. A la fin de cette journée, ce ne seront pas les voix les plus bruyantes dont on se souviendra, mais celles qui auront eu la passion et le courage d’écouter, d’exprimer et d’agir au nom de quelque chose de plus grand que soi. Nous allons défiler aujourd’hui pour nos passions, nous allons défiler au nom des droits de l’homme, mais nous allons aussi défiler pour que nos voix soient entendues. »
Publié par brendanorrell@gmail.com