1) You FREE LEONARD PELTIER who spent most of his life in jail for crimes he never committed.
2) Give #LAND BACK to Indigenous Peoples. This is not only Justice for them, it is also the only way to save the world and all living beings. THEY KNOW how to live without destroying everything around.
***
1) LIBEREZ LEONARD PELTIER, qui a passé sa vie en prison pour des crimes qu’il n’a pas commis.
2) Rendez les TERRITOIRES AUX AUTOCHTONES. Ce n’est pas seulement la Justice la plus élémentaire pour eux, c’est aussi la seule façon de sauver le monde et tous les êtres vivants. ILS SAVENT vivre sans détruire tout ce qu’il y a autour.
Le 25 août 2021, le CSIA-Nitassinan avait organisé un évènement spécial autour des Peuples Autochtones, dans le cadre de l’Université d’Eté des Mouvements Sociaux. Ofelia Rivas, Tohono O’odham qui lutte depuis des années contre le mur à la frontière U.S./Mexique, était invitée, mais a dû renoncer au voyage, à cause du taux encore élevé de Covid en France. Elle a participé par vidéo-conférence.
Ofelia Rivas
25 août 2021
Transcription et traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Je viens de la terre des O’odham. Je suis une défenseuse, une survivante, après 500 ans d’occupation de ma terre d’origine, qui était alors L’Île de la Tortue. Je vais dire quelques mots dans ma langue [elle parle dans sa langue]. Merci aux ancêtres qui nous ont accordé le temps et permis d’apprécier votre invitation. Un jour nous visiterons votre pays.
Pour commencer, O’odham signifie ‘les gens’, Tohono signifie ‘désert’. Ainsi, étant du désert, nous sommes appelés ‘gens du désert’. Nos territoires étaient vastes, dans cette région, mais ils ont été occupés par la République du Mexique, puis par les Etats-Unis d’Amérique. C’était des territoires O’odham depuis l’origine de notre peuple. Et cette occupation a beaucoup d’impacts, sur ce que notre peuple endure. Nous avons été déplacés sur nos terres, des étrangers sont venus et ont chassé nos familles. Cela tend à déconnecter nos familles et nos cultures.
Mais aussi, maintenant, des politiques d’immigration ont déplacé et fait obstacle à notre culture même, et à nos vies le long de cette frontière internationale. 120 km de frontière U.S./Mexique sont adjacents, des deux côtés de la frontière, aux terres O’odham. Nous avons des terrains traditionnels pour des cérémonies et pour des visites de communautés. Tout cela a été frappé, non seulement par la formation militaire U.S. appelée Patrouille des Frontières, mais maintenant il y a diverses parties qui ont créé toutes sortes de types de mur, pour essayer de stopper l’immigration, des lois sur l’immigration particulières à cette partie des terres. Ainsi, la question de l’immigration est devenue un obstacle pour les gens. Nous sommes le peuple d’origine du territoire, mais nous sommes violemment attaqués, nous sommes arrêtés, nous sommes détenus, nous sommes déportés, et ce sont justement ces questions d’immigration qui nous frappent.
Maintenant, avec la construction de murs spécifiques, ces tours appelées tours fixes intégrées, construites par une compagnie Israélienne appelée Elbit Systems, violent nos propriétés culturelles. Nous sommes sous surveillance 24 heures par jour, 7 jours sur 7, dans notre communauté. Une de ces tours est juste au-dessus de notre communauté, nous n’avons pas de vie privée pour continuer à mener, en particulier nos cérémonies qui sont restreintes, ou juste d’autres activités de notre communauté. Nous continuons à rester liés avec les autres et à informer le grand public de ce que ces migrations, ces migrations pour les droits humains, se produisent depuis des centaines d’années, et nous résistons toujours, et nous défendons nos modes de vie dans cette région.
La « Voix O’odham Contre le Mur » a débuté quand la Patrouille des Frontières a arrêté des Anciens et leur a demandé de produire des documents pour prouver qui ils étaient. Alors, ces Anciens ont ri, parce qu’ils ne comprenaient pas l’anglais, ils ne comprenaient pas quels documents on leur demandait. Ça a ouvert beaucoup de discussions sur qui nous sommes en tant que peuple Autochtone, et en tant que peuple O’odham, et comment nos droits sont continuellement démantelés, de toutes sortes de manières. Quand le mur à la frontière internationale a été planifié, ils n’ont pas inclus les O’odham. Mais les lois de protection, les lois de protection des Etats-Unis, telles que les lois sur les restes humains, les sites culturels, les lois de protection de l’eau et de l’air, toutes ont été violées pour construire ce mur, pour empêcher nos gens de traverser la frontière. Nous continuons à résister et à nous battre.
Je voulais aussi mentionner que nous avons un rapport publié aujourd’hui, sur Elbit Systems, un rapport sur les violations de nos droits humains et culturels. Vous pouvez le trouver sur notre site, et envoyer des lettres sur les droits des O’odham.
J’aimerais vraiment parler plus longtemps, mais j’aimerais aussi entendre ce que disent les autres peuples. Donc, je suis ici par solidarité avec les Yoeme [Yaqui], qui ont perdu beaucoup de guerriers cette année, je suis ici comme alliée des Zapatistes, mes camarades, je suis ici avec tous les défenseurs du territoire, de l’eau et de Notre Mère la Terre. Merci.
Par Indigenous Action
13 septembre 2021
Traduction Christine Prat
Ceci est un appel à un Jour de Colère des Peuples Autochtones Contre le Colonialisme, le dimanche 10 octobre 2021, partout.
L’an dernier a été féroce.
Avec des milliers de restes d’enfants Autochtones découverts cette année dans des fosses communes près des écoles « résidentielles » au KKKanada, nous avons rajouté du carburant aux feux de notre colère collective et de notre besoin de vengeance contre le violent héritage des écoles coloniales. Nous appelons à des actions autonomes, anticoloniales, anticapitalistes et antifascistes. Nous descendrons dans les rues et nous occuperons les eaux et les forêts. Nous interviendrons contre la violence des colons et du colonialisme de ressources. Nous défendrons nos communautés. Nous voyons ce Jour de Colère comme décentralisé, rempli d’action directe créative (à l’air libre et en sous-sol) et audacieuse, avec une diversité de tactiques extraordinaire. Ce pourrait être des défilés, des occupations, des barrages, du théâtre de rue, ce pourrait être des messages anticoloniaux peints sur les murs, ce pourrait être la chute de monuments ou poursuivre les pensionnats/écoles résidentielles, les locaux de l’I.C.E. ou de compagnies extractivistes coloniales et leurs machines. Ce pourrait être des centaines de gens ou juste quelques-uns, dans un groupe d’affinité pour une action ciblée.
Ce à quoi ça ressemble dépend en fait de vous.
Visitez notre site pour plus d’infos.
Organisez-vous et inscrivez-vous, ou trouvez une action ici.
Les tombes de masse sont loin d’avoir toutes été découvertes. Le 7 septembre 2021 quelqu’un a mis l’annonce suivante sur Instagram:
Par Brenda Norrell
Censored News
7 septembre 2021
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Dans la course au lithium pour les batteries de voitures électriques, un juge fédéral a donné son autorisation à une compagnie de lithium, dans le nord du Nevada, pour commencer à creuser le site d’un massacre d’Autochtones à Thacker Pass.
La décision du juge, qui prend le parti de Lithium American Corp., est importante, parce qu’elle implique des violations de plusieurs lois fédérales qui protègent les sites sacrés Autochtones, et parce que le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) n’a pas consulté les Autochtones.
La Juge de District Miranda Du, a rejeté la proposition des dirigeants tribaux de bloquer le forage pour permettre une étude archéologique exigée avant que la construction puisse commencer à la mine de lithium du Nevada.
La juge Du a opposé un refus à la requête des tribus d’une injonction préliminaire empêchant le creusement d’une tranchée destinée à recueillir des échantillons près de la frontière avec l’Oregon, sur le site du plus grand gisement de lithium connu aux Etats-Unis, selon la Gazette de Reno.
La juge Du a décidé, « principalement parce que les tribus n’ont pas montré qu’elles allaient probablement recourir à leur plainte selon laquelle la décision du BLM de ne pas les consulter n’était pas raisonnable ou avait été prise de mauvaise foi, n’ont pas présenté suffisamment de preuves spécifiques des dommages irréparables qui se produiront probablement si le creusement a lieu, et comme expliqué plus bas, la Cour rejettera la Motion. Cependant, cette décision ne résout pas les mérites des plaintes des Tribus. De plus, en prenant en considération la requête équitable des Tribus, la Cour ne manque pas d’accorder du crédit aux arguments d’équité et historiques plus généraux des Tribus, mais la Cour doit opérer dans le cadre des lois et règlements applicables. »
Le texte original du jugement est sur : https://www.keepandshare.com/doc18/24788/judge-du-denial-2-9-3-21-pdf-616k?da=y
Brian Oaster, membre de la Nation Choctaw d’Oklahoma, écrit, dans High Court News : « Un juge fédéral autorise des travaux d’excavation sur le site d’un massacre d’Autochtones ».
« La Colonie Indienne de Reno Sparks et les Atsa koodakuh wyh Nuwu (les Gens de Red Mountain), membres et descendants des Tribus Paiute et Shoshone de Fort McDermitt, veulent mettre un terme à l’extraction minière à Peehee mu’huh, ou Thacker Pass, site d’un massacre dans le nord du Nevada. »
« La Juge en chef de la Cour de District U.S. Mirande Du, a décidé vendredi d’autoriser le travail d’excavation à continuer pour extraire du minerai dans le Nord du Nevada, prenant parti pour la Lithium American Corp. »
« Tandis que d’autres communautés Autochtones comme la Tribu Hualapai, continuent leurs batailles contre les géants de l’énergie à propos de l’extraction de ressources, la décision de Du constitue un dangereux précédent. »
Le 12 septembre, aura lieu une commémoration en l’honneur des victimes de ce massacre.
Des Autochtones et des soutiens se rassembleront le 12 septembre pour commémorer un Massacre de 1865
Par Protect Thacker Pass
Des opposants au projet de mine de lithium de Thacker Pas, dans le nord du Nevada, se rassembleront dimanche 12 septembre, pour commémorer le massacre d’au moins 31 Paiute du Nord, le 12 septembre 1865, avec des prières et des chants.
Le rassemblement de dimanche débutera à 10h30, à « Sentinel Rock », un rocher d’une grande importance culturelle, sur la pente est de Thacker Pass, et se terminera dans les camps de protestation plus à l’ouest du col. Les opposants sont sur le site depuis janvier dernier.
« Notre commémoration est un évènement spécial, en l’honneur de nos ancêtres et de ce site sacré que nous appelons Peehee Mu’huh [le nom Paiute de Thacker Pass] », dit Daranda Hinkey, membre de la tribu des Gens de Red Mountain, l’un des groupes qui s’opposent à la mine de Thacker Pass.
« Cent cinquante-six ans après ce massacre, nous nous rassemblons pour honorer nos ancêtres comme il convient. Nous avons le sentiment qu’il est de notre responsabilité de protéger ces sites funéraires et lieux sacrés. »
Le massacre de 1865, qui fait partie de ce que l’historien Gregory Michno décrit comme « un long été de chasse aux Indiens renégats », commença quand des soldats quittèrent leur camp près de Willow Creek, moins d’1,5 km de Sentinel Rock. Le 12 septembre 1865, à une heure du matin, le 1er régiment de Cavalerie du Nevada partit pour encercler un camp voisin de Paiute du Nord, à l’ouest de Willow Creek, à Thacker Pass, mais furent découverts.
La Cavalerie est arrivée en tirant et le camp a été totalement éradiqué. Dans son livre « La Guerre Indienne la plus Meurtrière de l’Ouest », Michno écrit que le massacre a duré trois heures et s’est étendu sur plusieurs kilomètres. »
On pense que de nombreux Paiutes ont également été blessés. Un soldat de la cavalerie a été blessé, mais aucun tué. Il y eut trois survivants : deux bébés qui ont été emportés par un soldat, et un jeune homme qui s’est enfui à cheval.
Les opposants à la mine de Thacker Pass croient que le massacre a eu lieu dans les limites du projet de mine Lithium Nevada, et des documents historiques corroborent cette idée. Le Bureau d’Aménagement du Territoire et Lithium Nevada ont toujours nié qu’un massacre ait eu lieu à Thacker Pass, ce qui prouve que leur consultation des tribus a été inadéquate, que leur recherche historique sur le site a été inadéquate, et leur intention de continuer à le passer au bulldozer malgré tout.
Le massacre a eu lieu dans le contexte de la « Guerre du Serpent », un mouvement de guérilla qui officiellement a duré de 1864 à 1868, mais est arrivé après une décennie de tensions et de montée de la violence. Tout au long des années 1850s et 1860s, des colons de l’est des Etats-Unis ont débarqué en masse dans l’ouest, traversant les terres des tribus Paiutes du nord, Shoshone et Bannock, s’appropriant les sources d’eau, chassant en excès le gibier. Les colons croyaient avoir droit à la terre, alors que les Autochtones voyaient leurs actions comme un manque de respect, des effractions et des atteintes directes à leur survie. La violence était inévitable, et en 1864, la Guerre du Serpent, qui aurait fait officiellement 1762 victimes, était sur le point d’éclater.
L’idéologie derrière la Guerre du Serpent était celle de la « Destinée Manifeste », la doctrine de l’Église Catholique selon laquelle les Etats-Unis s’emparaient de la terre des Autochtones. Ça a entraîné un racisme généralisé, comme le prouve le journal Owyhee Avalanche, qui écrivait après le massacre de 1865, que le nombre de morts concernait « 31 Indiens toujours amis. »
[…]
Honneur à nos Ancêtres – Commémoration de Peehee Mu’huh
Les ancêtres des Gens de Red Mountain ont combattu dans d’innombrables batailles, l’une datée du 12 septembre 1865, au cours de laquelle beaucoup d’Autochtones ont été brutalement massacrés par la Cavalerie des Etats-Unis près de Peehee Mu’huh.
156 ans plus tard, les Paiutes et les Shoshone honoreront leurs ancêtres comme il le faut. Ils pensent que c’est leur responsabilité de protéger ces sites funéraires et lieux sacrés.
[Suit le programme de la commémoration du 12 septembre 2021, les recommandations vestimentaires et contre le Covid].
Voir historique de la lutte contre la ligne 3.
et article sur l’attaque de la police.
Par le Giniw Collective
Publié sur Censored News
Le 7 septembre 2021
Contact : giniw@protonmail.com
CLEARBROOK, Minnesota – Ce matin, des Protecteurs de l’Eau ont érigé de multiples barricades d’un terminal important, U.S. et Canadien, de transport de sables bitumineux, à Clearbrook, dans le Minnesota, dans un acte d’opposition directe à la Ligne 3 d’Enbridge. De grand-mères à des jeunes gens, des Protecteurs de l’Eau de tous horizons ont continué à résister pour ce qui est sacré. À une extrémité du blocage d’un kilomètre et demi, des grand-mères ont conduit une belle expression de solidarité avec le territoire Anishinaabe selon traité et Notre Mère la Terre, devant un bateau peint avec des messages de MMIWG2S [Femmes et 2 Esprits Autochtones Assassiné(e)s ou Disparu(e)s].
« Nous, Anciennes, résistons dans une solidarité pleine d’amour avec nos parents Autochtones et tous les Protecteurs de l’Eau. Nous disons à la compagnie Enbridge, à ses actionnaires, à tous ses employés et au Président Biden : ARRÊTEZ L’OLÉODUC LIGNE 3 MAINTENANT ! »
« Nous sommes ici par amour pour les générations futures et toute vie sur notre si belle MÈRE LA TERRE ! » – Ridgley Fuller, Trish Gallagher, Ellen Graves, Rema Loeb, Priscilla Lynch, Paki Wieland.
Les deuxième et troisième barricades, faites d’un véhicule renversé, de tonneaux de béton, et d’un trépied fermaient les autres accès au terminal. L’action fait suite à un blocage d’un camp masculin de la Ligne 3, la semaine dernière, dans lequel étaient impliqués des représentants de tous les BIPOCs [Black, Indigenous, People of Color], essentiellement une équipe de défenseurs de la terre composée de femmes et de 2-esprits.
Tandis que les gouvernements Biden et Walz [Tim Walz, gouverneur du Minnesota] gardent le silence sur les brutalités policières contre les Protecteurs de l’Eau, les cercles de trafics sexuels des travailleurs d’Enbridge, l’énorme impact de la Ligne 3 sur la crise climatique, la résistance populaire continue.
La récolte de riz sauvage approche, dans des lacs presque secs à beaucoup d’endroits, des Autochtones chaussent des raquettes pour entrer dans les lits de riz sauvage et récolter la nourriture traditionnelle qui a alimenté les Anishinaabe pendant des générations.
Enbridge a reçu la permission de pomper 23 milliards de litres d’eau pour construire la Ligne 3, après avoir payé 150 dollars de frais de demande.
Tara Houska, pour le Collectif Giniw, dit : « Nous combattons pour la terre et pour ceux encore à venir, comme l’ont fait nos ancêtres. »
Giniw Collective est un mouvement de résistance de première ligne dirigé par des femmes et des 2-esprits Autochtones, pour protéger notre Mère, défendre ce qui est sacré et vivre en harmonie. Nous n’avons pas peur. Des prières dans l’action. Suivez-nous sur Facebook, Twitter ou Instagram @GiniwCollective
Voir historique de la lutte contre la ligne 3.
et article sur l’attaque de la police.
Des Protecteurs de l’Eau de ‘Stop Line 3’ ont été brutalement arrêtés par des shérifs adjoints, usant de force excessive, de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de balles au poivre. Les Protecteurs de l’Eau, détenus à la prison du Comté de Pennington, se sont vu refuser des médicaments et ont reçu de la nourriture moisie, selon GINIW Collective.
Le 4 août 2021, l’avocate Anishinaabe Tara Houska, qui faisait partie des personnes blessées et arrêtées, a été interviewée par Amy Goodman de Democracy Now!
Tara Houska, de GINIW Collective
giniw@protonmail.com
4 août 2021
Democracy Now!
Traduction et sous-titrage Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Résumé de Censored News:
« Les gens ont été visés au visage. J’ai vu une jeune femme se faire fendre la tête juste devant moi ». L’avocate Autochtone Tara Houska s’est exprimée sur Democracy Now! après s’être fait tirer dessus et avoir été arrêtée. Au cours d’arrestations violentes, les shérifs adjoints ont poussé les Protecteurs de l’Eau le visage dans la boue.
Au moins 20 protecteurs de l’eau ont été arrêtés dans le Minnesota durant le weekend, au cours de protestations contre l’oléoduc Ligne 3 d’Enbridge. « Le niveau de violence lâchée sur nous était extrême, » dit l’avocate Tara Houska @zhaabowekwe sur Twitter.
Voir historique de la lutte contre la ligne 3.
Appel urgent, les Protecteurs de l’Eau combattant la Ligne 3 ont besoin d’aide !
Des Protecteurs de l’Eau de ‘Stop Line 3’ ont été brutalement arrêtés par des shérifs adjoints, usant de force excessive, de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de balles au poivre. Les Protecteurs de l’Eau, détenus à la prison du Comté de Pennington, se sont vu refuser des médicaments et ont reçu de la nourriture moisie, selon GINIW Collective.
Par GINIW Collective
giniw@protonmail.com
Publié sur Censored News
1er août 2021
Traduction Christine Prat
THIEF RIVER FALLS, Minnesota – Des Protecteurs de l’Eau combattant la Ligne 3 subissent une répression de plus en plus violente de la part de l’état et de la police locale. Pour la première fois au cours de cette campagne, la police a utilisé du poivre, des grenades lacrymogènes et des balles ‘non léthales’ contre des Protecteurs de l’Eau sans armes, juste au sud de Thief River Falls, le 29 juillet, près de la Rivière Red Lake, au Camp du Traité Red Lake.
Vingt personnes ont été arrêtés et détenues dans la prison du Comté de Pennington pour le weekend, parmi elles, Tara Houska, d’autres membres du GINIW et des Complices non-Autochtones.
Ceci est un appel à l’action ! Venez nous rejoindre sur les lignes de Front. Nous avons besoin de guerriers au front ! Enbridge fore sous les rivières et utilise la police locale pour viser les gens qui veulent empêcher ce projet immoral et non éthique. Appelez la Prison du Comté de Pennington (00 1 218) 681-6161.
Après avoir été confrontés à une violence excessive, sous forme de jets de poivre, de balles en caoutchouc et d’arrestations agressives, des soutiens ont appris que les protecteurs de l’eau s’étaient vu refuser des médicaments et de la nourriture appropriée à des régimes et des allergies. Ces tactiques sont utilisées pour humilier et punir les Protecteurs de l’Eau pour s’être engagés dans des actions.
Déclaration du Collectif GINIW, le 30 juillet :
THIEF RIVER FALLS, Minnesota – Des dizaines de Protecteurs de l’Eau et des Membres de Tribus arrivés sur le site de forage de la Ligne 3 sous la Rivière Red Lake, ont été confrontés à une attaque militaire ‘non-léthale’ et chimique hier [29 juillet 2021]. Une demi-douzaine de protecteurs de l’eau Autochtones et BIPOC ont escaladé des clôtures et d’autres ont bloqué une porte du site tandis que des alliés les aidaient à tenir le lieu.
Les Protecteurs de l’Eau ont été gazés, visés avec des balles en caoutchouc et des balles de poivre.
Cette action de masse arrive au moment où une nouvelle fuite avait été annoncée aux sources du Fleuve Mississippi, où Enbridge continue de forer en dépit d’une zone tampon temporaire proclamée par la Nation White Earth.
La semaine dernière, le Sous-Secrétaire de l’Armée pour les Travaux Civils, et de nombreux représentants du Corps des Ingénieurs de l’Armée [‘Génie Militaire’], ont rencontré deux nations Anishinaabe, des représentants tribaux et des défenseurs de la terre, pour faire une tournée des portions de la Ligne 3 en construction, des champs de riz sauvage et des sites de fuites. Le Corps de l’Armée et la Maison Blanche ont gardé le silence.
« Si ceux qui peuvent arrêter la Ligne 3 n’agissent pas, nous le ferons » dit Tara Houska, de la Première Nation Anishinaabe Couchiching, qui défend le territoire. « C’est notre terre, notre riz sauvage, notre culture, notre avenir, que nous défendons. Des humains sont littéralement en train de détruire la vie, à cause de notre addiction au statu quo de surconsommation. Nous devons être braves. Nous devons rester forts. Nous devons Essayer. Des actions, pas des mots. »
« Je m’oppose au développement industriel de mon territoire selon Traité par une compagnie étrangère, » dit John Shimek, de la Nation Red Lake. « On estime que 20% de l’eau potable qui reste sur la planète se trouve dans mon territoire, c’est mon obligation de la protéger pour mes enfants et toutes les générations futures. »
Vingt personnes ont été arrêtée et détenues à la prison du Comté de Pennington jusqu’à lundi.
Parmi les détenus se trouvait l’avocate Autochtone Tara Houska :
Article Brenda Norrell
Censored News
2 août 2021
L’avocate Autochtone Tara Houska a reçu des balles en caoutchouc et a été arrêtée par des shérifs adjoints, achetés et payés par Enbridge et son pétrole brut très sale.
Tara a été libérée de prison après les violentes attaques contre des Protecteurs de l’Eau près de Red Lake, dans le nord du Minnesota.
Les Protecteurs de l’Eau défendent les rivières et fleuves contre la construction de l’oléoduc ligne 3 par la compagnie Canadienne Enbridge, pour transporter son pétrole particulièrement polluant de sables bitumineux.
Des shérifs adjoints du Comté de Pennington et de tout l’état du Minnesota ont visé, brutalisé et emprisonné des Autochtones, y compris des grand-mères, des femmes et des jeunes, au cours du weekend dernier [30 juillet-1er août 2021]
DES PROTECTEURS FERMENT UN SITE DE TRAVAUX
Jeudi 29 juillet, quatre protecteurs de l’Eau se sont attachés à des machines sur un site de travaux d’Enbridge, près de la Rivière Clearwater pour empêcher le forage et la destruction de Notre Mère la Terre en territoire Anishinaabe selon traité.
Enbridge a pompé des milliers de litres d’eau pour rincer l’oléoduc et vidé l’eau de lacs et de cours d’eau entiers.
Un activiste et sa mère se sont attachés en solidarité avec leurs parents Autochtones dans un acte d’amour et de bravoure. Deux autres jeunes se sont attachés à des machines pour fermer le site de travaux. Un protecteur de l’eau s’est enchaîné près d’une pompe à eau en activité, qui pompait des centaines de litres d’eau et l’engloutissait, ce qui faisait rire les ouvriers qui se fichaient de sa sécurité. Un shérif adjoint est venu de Red Lake et n’a rien fait pour arrêter la pompe.
Des shérifs de tout le Minnesota sont arrivés sur les lieux, montrant une fois de plus que la police répond par la force excessive aux protecteurs qui luttent pour interrompre la Ligne 3.
« Je suis ici par solidarité avec mes parents Autochtones, Noirs et Basanés, je suis complice, et si vous voulez être complice, il faut être ici et faire ce travail. Vous devez vous enchaîner, vous devez entrer en action.
« Je ne suis pas seulement ici comme allié, mais comme complice, parce que je mets mon corps en jeu. Je m’enchaîne à la machine.
« Et là, de l’autre côté, il y a ma mère, elle a 68 ans et elle est ici. Elle fait ceci parce qu’elle se sent concernée et elle est complice aussi, alors je vous en conjure, si vous écoutez ceci, venez ici, nous avons besoin de vous. Nous avons besoin de complices. »
« Salut ! Je suis la mère d’un complice qui est de l’autre côté de cet engin, et je veux juste dire à toutes les mères, si votre enfant est engagé dans de l’activisme concernant la ligne 3, ce serait vraiment bien si vous pouviez être ici aussi, et montrer votre soutien pour votre descendance et devenir complice et protectrice de l’eau, c’est très important, et je vous invite à nous rejoindre. »
Sept protecteurs de l’eau étaient toujours détenus le 1er août à la prison du Comté de Polk, risquant des poursuites pour délits, détenus pendant un long weekend, pour une nouvelle démonstration de mesures punitives édifiantes contre des protecteurs de l’eau.
Par Indigenous Action
1er juin 2021
Traduction Christine Prat
La stratégie des pensionnats, ou écoles résidentielles, comme elles s’appelaient au soi-disant ‘Canada’, faisait partie d’une guerre politique et idéologique contre les enfants Autochtones.
Maintenant que les restes de 215 enfants Autochtones ont été récemment découverts dans une fosse commune, près d’une école résidentielle, au ‘Canada’, une rage collective Autochtone s’est déclenchée, en réaction au violent héritage des écoles coloniales.
A la fin du 19ème siècle, la politique des Etats-Unis contre les Peuples Autochtones est passée de l’annihilation brutale à l’assimilation forcée. En 1885, le Commissaire aux Affaires Indiennes Hiram Price a déclaré « …ça coûte moins cher de les éduquer que de les combattre. » Un autre politicien colonial, nommé Carl Schurz, a clarifié le point de vue économique derrière cette stratégie, en disant que « …ça couterait un million de dollars de tuer un Indien à la guerre, alors que ça ne coûte que 1200 dollars de scolariser un enfant Indien pendant huit ans. »
Dans le cadre du changement de stratégie, le Général Richard Pratt créa le premier pensionnat hors réserves financé par le gouvernement, avec la mission de « Tuer l’Indien, sauver l’homme. » Pratt et d’autres colonisateurs de l’époque ont dit clairement qu’il s’agissait d’un projet de civilisation : « Transférez un enfant né sauvage dans un milieu de civilisation, et il grandira pour s’approprier une langue et des habitudes civilisées. » Le système scolaire colonial suprémaciste blanc était fait explicitement pour imposer par la violence les valeurs chrétiennes et capitalistes, pour former des membres « productifs » de l’ordre social colonial.
Ces violentes institutions militaires et chrétiennes de séparation, d’assimilation forcée, et de violences physiques et sexuelles extrêmes, étaient si efficaces que la stratégie a été reproduite par d’autres forces coloniales, y compris au soi-disant Canada.
Se confronter à la réalité toujours présente de l’assimilation forcée par l’éducation dans les communautés Autochtones n’est pas nouveau. Nos communautés cherchent depuis longtemps des voies de guérison, tout en appelant à la justice pour tous ceux qui ont survécu, et ceux qui n’ont pas pu.
En 2007, après des décennies de demandes de réparations, au soi-disant Canada, un règlement a été accepté, au cours du plus grand recours collectif [class action] auquel le gouvernement colonial ait jamais été confronté. Le règlement comprenait un paiement de 10 000 dollars « d’expérience commune », aux quelques 90 000 personnes ayant survécu aux écoles résidentielles et 3000 dollars de plus pour chaque année où ils avaient été détenus dans les écoles. Environ 200 millions de dollars ont été alloués pour financer les programmes de guérison et d’éducation.
Un groupe appelé Commission de Vérité sur le Génocide au Canada, qui a accusé les écoles résidentielles d’être responsables de la mort et la disparition de milliers d’enfants Autochtones, a rejeté le règlement, déclarant : « Cette corruption et bâillonage légal sont présentés comme la ‘résolution’ finale des plaintes des survivants des écoles résidentielles, comme si les innommables crimes de stérilisations de masse, de viols en réunion, de torture et de meurtres rituels pouvaient être résolus par, et réduits à, une question d’argent… »
Nous ne pouvons pas considérer les horreurs de l’assimilation forcée par l’éducation forcée, sans regarder en face comment leur héritage colonial continue de remplir ses objectifs malfaisants.
Les graves effets des pensionnats et écoles résidentielles sur nos communautés continuent à se faire sentir aujourd’hui. Des survivants de la génération de nos parents font toujours face à des traumatismes largement inexprimés. Nous en sommes encore à prendre conscience du grave dommage que cette stratégie a causé à nos communautés, en particulier les façons dont les rôles sacrés des êtres à deux esprits et des matriarches ont été systématiquement attaqués.
Bien qu’en 1978 les parents Autochtones aux Etats-Unis aient obtenu le droit légal d’empêcher la séparation des familles, le système d’éducation colonial continue sa stratégie de génocide culturel.
Le système que les colons envahisseurs ont conçu pour annihiler le savoir Autochtone et le remplacer par le leur, fonctionne toujours. Nous étions forcés d’aller dans les écoles des colonisateurs pour apprendre leurs manières et participer à leur projet de « civilisation. » Aujourd’hui, nous allons de notre plein gré dans ses amphis, dans ses salles de classe et faisons avancer notre statut social dans l’ordre colonial capitaliste.
Nous avons des universitaires Autochtones qui ont réalisé les rêves de colonisateurs comme Pratt. Ils continuent à développer une classe de dirigeants d’élite dans les communautés Autochtones, qui forme et soumet nos systèmes de savoir traditionnels, tout en servant l’expansion coloniale économique et politique. C’est la malédiction du fameux chant « Va Mon Fils », écrit par des Mormons pour encourager l’auto assimilation par des systèmes d’éducation néocoloniaux.
Nous avons aussi des soldats Autochtones, qui représentent le plus fort taux d’engagement par groupe ethnique dans l’appareil militaire même qui cherchait notre destruction totale il y a tout juste un siècle. Les motivations économiques et d’éducation étant la principale motivation de leur service volontaire. Ils représentent l’accomplissement de la politique de « tuer l’Indien ». Quoique, les « Indiens » qu’ils tuent effectivement sont nos ancêtres qui ont donné leurs vies pour empêcher ce futur de se produire.
Afin de réaliser et de maintenir la domination et l’exploitation coloniales, les colonisateurs forment et contrôlent l’identité politique des Peuples Autochtones. Ceci se produit sous toutes les formes d’engagement social, économique et politique ; des écoles et des casinos aux services de santé des conseils Tribaux.
La formidable activiste Noire Assata Shakur, écrivait dans son autobiographie « Les écoles où nous allons sont des reflets de la société qui les a créées. Personne ne va vous donner l’éducation qu’il vous faut pour le renverser. Personne ne va vous enseigner votre vraie histoire, vos vrais héros, sachant que ce savoir va aider à vous libérer. »
Cependant, tandis que nous sommes confrontés à cet héritage colonial génocidaire, nous entendons des appels répétés à la reconnaissance et aux excuses, à « honorer les traités » et à « améliorer » les leçons d’histoire, ou à la réconciliation.
Ces mesures ne défient pas directement les relations de pouvoir sous-jacentes qui maintiennent le colonialisme de population. Par exemple, si nous examinons beaucoup des traités que certains appellent à être « honorés », nous nous rendons vite compte que beaucoup contiennent des dispositions d’éducation pour « civiliser » les Peuples Autochtones.
Le Traité Diné (Navajo) de 1868 ne codifie pas seulement l’hétéro-patriarcat, l’éducation obligatoire par des colonisateurs blancs en était une condition spécifique. L’article 6 dit « Afin d’assurer la civilisation des Indiens engagés dans ce traité, la nécessité d’une éducation est admise … ils s’engagent donc à obliger leurs enfants, garçons et filles, entre les âges de six à seize ans, à fréquenter l’école ; … » Les Diné s’engagèrent à envoyer leurs enfants dans des écoles coloniales pour une période de dix ans, tandis que le gouvernement s’engageait à fournir un enseignant pour trente enfants.
Le « droit » à l’éducation du traité était fait pour attaquer les systèmes de savoir Autochtones.
Bien que le programme d’assimilation forcée brutale soit terminé, le Bureau de l’Education Indienne « éduque » toujours plus de 40 000 élèves, dans 183 écoles, dans 64 réserves, dans 23 états, avec les mêmes objectifs essentiels. Selon la Coalition pour la Guérison des Pensionnats, des 367 pensionnats des soi-disant Etats-Unis, 73 sont toujours ouverts, et 15 d’entre eux sont toujours des pensionnats. En décembre 2004, une élève Autochtone a été trouvée morte dans une cellule de rétention, dans un de ces pensionnats contemporains : le Pensionnat Chemawa, dans le soi-disant Oregon. L’élève avait été placée dans la cellule parce qu’elle était ivre, et aurait dû être contrôlée toutes les quinze minutes, mais elle a été trouvée inanimée trois heures plus tard. Le Procureur général a refusé d’accuser le personnel d’homicide involontaire.
Une guerre contre les enfants Autochtones est une guerre continuelle contre un avenir Autochtone.
Dès que nous comprenons le contexte de violence coloniale et comment c’est transmis à travers les générations en cascades de violence, nous commençons à comprendre que cette attaque historique toujours en cours contre les enfants Autochtones peut aussi faire partie des raisons pour lesquelles les jeunes Autochtones ont des taux de suicides si élevés. Les jeunes Autochtones sont les dommages collatéraux de l’histoire coloniale.
Mais ils ont aussi une puissante histoire de refus et de résistance.
Beaucoup d’enfants Autochtones ont résisté et rejeté la « civilisation » coloniale imposée par les pensionnats et les écoles résidentielles. Ils s’enfuyaient et résistaient à l’autoritarisme et à la stabilité économique et sociale à laquelle nous participons de si bonne volonté aujourd’hui. Nos communautés ont des histoires incroyables d’enfants farouches qui conspiraient et arrivaient à se libérer eux-mêmes et à en libérer d’autres, certains parcourant des centaines de kilomètres pour rentrer chez eux. Il y avait aussi ceux qui restaient, souvent les plus âgés, qui protégeaient et consolaient les plus jeunes.
Le gouvernement des Etats-Unis utilisait la nourriture comme arme, en ne donnant pas de rations aux familles qui refusaient d’envoyer leurs enfants volontairement, et des parents étaient aussi menacés d’emprisonnement.
En un acte de défi à l’obligation d’envoyer leurs enfants aux pensionnats, et de résistance à devenir fermiers comme les envahisseurs leur disaient de faire, 19 Hopi, considérés comme « Hostiles », se sont rendus aux militaires U.S. et ont été emprisonnés à l’infâme prison d’Alcatraz. Ils devaient être « détenus, aux travaux forcés, jusqu’à … ce qu’ils montrent … avoir complètement compris l’erreur de leurs façons maléfiques… [et] jusqu’à ce qu’ils montrent, d’une manière évidente, un désir de cesser d’interférer avec les projets du gouvernement pour la civilisation et l’éducation de ses pupilles Indiens. »
Les pensionnats nous ont forcés à abandonner nos cultures, notre langue, nos noms, nos cérémonies, nos cheveux. La stratégie de l’éducation coloniale obligatoire était de détruire ce qui nous fait ce que nous sommes. Pour briser le lien que nous avons avec la terre, l’esprit, et nos ancêtres. Alors, il est de notre responsabilité de nous reconnecter radicalement. Par définition, nous ne pouvons pas nous reconnecter par les élections du colonisateur, les postes politiques, les emplois dans le privé, les diplômes universitaires, ou l’activisme à but non-lucratif.
La colonisation c’est la guerre, ceci signifie qu’il n’y a rien à négocier dans le combat pour un avenir Autochtone. La lutte anticoloniale signifie qu’en nous défendant, nous guérissons aussi. C’est une célébration et un honneur rendu au savoir et à la colère Autochtones.
C’est quand nous rejetons les idées et les valeurs enfoncées en nous par la violence et restaurons ce qui en a été extirpé par la violence. C’est quand nous rejetons et détruisons les idées et les institutions qui maintiennent la domination et le contrôle du colon, et reconstruisons la mutualité fondée sur le savoir culturel et les modes de vies. Nous nous reconnectons.
Nous le faisons par la cérémonie, en restaurant les noms, par l’immersion dans la langue, par nos cheveux, par nos nourritures et nos médecines, par nos chants et nos jeux, en fermant les oléoducs et les bureaux des compagnies, en protégeant les sites sacrés, en perturbant, en intervenant et en attaquant ce qui nous détruit.
Nous entendons nos parents militants anticoloniaux au soi-disant Canada, quand ils expriment leur puissante colère, « La Réconciliation est morte. La conscience de la question n’est pas le problème. Nous voulons la vengeance. »
Venger les 215. Venger ceux qui sont enterrés à Haskell et à l’Ecole Indienne de Phoenix et tous les pensionnats et écoles résidentielles.
Nous rêvons d’avenirs Autochtones s’élevant des cendres de toutes les institutions coloniales. Nous rêvons de nos ancêtres, vengés.
Poster, images ©Indigenous Action Media
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Ressources :
www.boardingschoolhealing.org
https://warriorpublications.wordpress.com/?s=residential+schools
“Education for Extinction: American Indians and the Boarding School Experience, 1875-1928” Adams, David Wallace.
“Kill the Indian, Save the Child: Cultural Genocide and the Boarding School,” Barker, Debra. www.boardingschoolhealing.org/education/us-indian-boarding-school-history/
Cheaper Than Bullets: American Indian Boarding Schools and Assimilation Policy, 1890-1930
From Arizona to Alcatraz: Hopi prisoners on Alcatraz
Indigenous Peoples and Boarding Schools: A Comparative Study
Documentary: A Century of Genocide in the Americas: A Residential School Experience
Par le Bastion Apache (Apache Stronghold)
Publié par Censored News
18 mai 2021
Traduction Christine Prat
OAK FLAT, Arizona – Le Département (ministère) de la Justice du gouvernement Biden a déposé ce soir des documents, auprès de la Cour d’Appel du 9ème Circuit, pour tenter d’empêcher les Apaches traditionnels de protéger leurs droits religieux et selon les traités, à Oak Flat, dans l’est de l’Arizona.
Le 18 mars 2021, le Bastion Apache a fait appel auprès de la Cour du 9ème Circuit, pour bloquer la destruction d’Oak Flat, ou Chi’chil Bildagoteel, par des entreprises minières étrangères, ce qui viole la Loi sur la Restauration de la Liberté religieuse, et le Traité de 1852 entre les Apaches et le gouvernement des Etats-Unis.
En réponse à l’appel du Bastion Apache du 18 mars 2021, la Justice dit : « La loi [le paragraphe ajouté au dernier moment par le Sénateur John McCain à la Loi d’approbation du budget de la Défense] n’impose pas de ‘fardeau considérable’ aux Plaignants [le Bastion Apache] … parce que les plaignants n’ont pas été forcés par l’action du Gouvernement de violer leurs propres croyances religieuses. »
« Nous n’admettons pas que la destruction de notre terre sacrée et la fin de notre possibilité de pratiquer notre religion, ne soient pas un ‘fardeau considérable’ » dit le dirigeant du Bastion Apache et ex-Président Tribal de la réserve de San Carlos, le Dr. Wendsler Nosie Sr. « Et nous ne sommes pas d’accord pour abandonner Chi’chil Bildagoteel à une entreprise privée, ce qui nous exposerait à des arrestations pour crime d’effraction pour prier sur nos terres sacrées, et dire que ce n’est pas de la coercition. »
Le Département de la Justice prétend que « le Congrès a mis un terme à cette obligation en faisant passer la Loi, » à propos du Traité de 1852, entre les dirigeants Apaches et le Gouvernement des Etats-Unis, qui garantissait « la prospérité et le bonheur » pour les Apaches.
« Notre Traité de 1852, qui a été signé avant qu’il n’y ait de ‘Tribus’ officielles, n’a pas été rendu caduque par l’article passé en douce et à la dernière minute par le Sénateur John McCain, dans la loi de défense » ajouta le Dr. Nosie. « Le Sénateur McCain a eu recours à cet expédient, parce que, selon ses propres mots, les Apaches ‘entravaient’ le business en défendant notre religion. Un Traité est une promesse que nous nous attendons à voir honorée. »
Plus tôt, en février 2021, tout en refusant de bloquer le bradage de territoire projeté, Stephen Logan, de la Cour de District, décida que « les preuves devant cette Cour montrent que les Apaches utilisent Oak Flat comme site sacré de cérémonies religieuses depuis des siècles… l’importance spirituelle d’Oak Flat ne peut être exagérée… les Apaches croient que Usen, le Créateur, a donné la vie aux plantes, aux animaux, à la terre, à l’air, à l’eau… Les Apaches voient Oak Flat comme un ‘couloir direct’ vers l’esprit du Créateur. » Et, « la Cour ne nie pas, ni ne peut le faire, que les projets miniers du Gouvernement à Oak Flat, auront un effet dévastateur sur les pratiques religieuses des Apaches » et « détruiront complètement l’élément vital spirituel des Apaches de l’Ouest. »
Le Bastion Apache répondra au dossier déposé par le Gouvernement Biden, le 7 juin.
Notez que le Lis Pendens du Bastion Apache sur le titre de propriété d’Oak Flat présenté au Tribunal du Comté de Pinal, à Florence, est toujours en effet.
Pour plus d’information (en anglais) : http://apache-stronghold.com/about-us.html
En français : https://chrisp.lautre.net/wpblog/?cat=1172
Instagram : @protectoakflat
Twitter : @ProtectOakFlat, @BECKETlaw
La Nation Navajo est la communauté la plus dévastée par l’épidémie des Etats-Unis. L’article ci-dessous est un extrait d’un texte beaucoup plus long, que vous trouverez sur ce site. Le texte a été écrit en mai 2020 par Klee Benally et publié partiellement à l’époque. Dans ce texte, Klee Benally retrace l’historique de la Réserve Navajo, de son exploitation et du bouleversement que ça a causé dans le mode de vie des Navajos, avec pour conséquence que leur santé s’est beaucoup dégradée, ce qui les a rendus plus réceptifs aux maladies, aux virus, et au coronavirus en particulier. Le texte va beaucoup plus loin que l’analyse de la situation actuelle. Il dénonce le colonialisme, l’exploitation sauvage des ressources minières, les changements forcés du mode de vie Navajo, l’incompatibilité absolue entre la société capitaliste et les – saines – traditions Navajo.
Christine Prat
Par Klee Benally (extraits)
Publié par Indigenous Action Media
22 avril 2021
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Diné Bikéyah (la Nation Navajo) a fait face au plus haut pourcentage de cas de COVID-19 de tous les états coloniaux de peuplement des Etats-Unis.
Est-ce que cette pandémie a touché notre peuple hors de toutes proportions seulement parce que nous manquons de lignes électriques et de plomberie ? Est-ce seulement parce qu’il n’y a pas d’énormes centres commerciaux dans tous les coins de notre réserve ? Serions-nous vraiment mieux immunisés contre cette maladie si chaque membre de notre tribu avait un emploi ?
Déshumaniser les récits a toujours fait partie du décor, ici dans le Sud-ouest aride. Si vous clignez des yeux sur votre route vers le Grand Canyon, c’est facile de manquer le contexte brutal de colonisation et l’expansion du capitalisme. Nous vivons ici et nous ne le voyons même pas nous-mêmes. Nous sommes trop occupés à planter le panneau ‘Gentils Indiens Derrière Vous’.
Alors que les politiciens de la Nation Navajo imposent des couvre-feu strictes le weekend, interdisent les rassemblements cérémoniaux, et restreignent l’aide mutuelle indépendante. Alors que les soi-disant ‘villes-frontière’ de la réserve, notoirement racistes comme ‘Gallup, Nouveau-Mexique, se débarrassent de nos parents SDF contaminés et instaurent des ‘Décrets anti-Émeute’ pour restreindre le flux de Diné qui dépendent des provisions entassées dans leurs centres commerciaux, le spectre du but historique du système de réserves nous hante comme un fantôme négligé, qui retient chacune de nos respirations, qui s’accroche à nos os.
Ce qui est omis dans le spectacle fiévreux du tourisme de désastre du COVID-19, c’est que ces statistiques sont dues aux attaques permanentes contre nos modes de vie culturels, notre autonomie, et, par extension, notre autosuffisance individuelle et collective.
Alors que les privations économiques et la rareté des ressources sont les réalités auxquelles nous sommes confrontés, notre histoire est beaucoup plus complexe et plus puissante que cela, c’est une histoire d’espace entre l’harmonie et la dévastation. C’est l’histoire de nos ancêtres et des générations à venir. C’est une histoire de ce moment de mutualisme et de résistance Autochtones.
La Colonie d’exploitation des ressources Navajo et le COVID-19
La violence coloniale et la violence contre la terre ont rendu notre peuple plus réceptif aux virus tels que le COVID-19.
Tandis que le virus se répand de manière invisible à travers notre région, un nuage de méthane de 6500 km², dont on ne parle pas non plus, flotte au-dessus des terres Diné, ici, dans la région des ‘Quatre Coins’. Des chercheurs de la NASA ont déclaré que « la source est vraisemblablement l’extraction et le traitement de gaz, de charbon et de méthane de houillères ». Le méthane est le second plus important gaz à effet de serre émis aux soi-disant ‘Etats-Unis’ et peut être jusqu’à 84 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.
Deux énormes centrales au charbon, la San Juan Generating Station et la Centrale de Four Corners fonctionnent dans la région. Prises comme une seule entité, ces deux centrales sont le deuxième consommateur de charbon des ‘Etats-Unis’. La plupart de l’énergie produite est transmise directement, en passant le long des maisons de la réserve, aux colons en ‘Arizona, Nevada et Californie’.
On sait depuis longtemps qu’au fil du temps, respirer la pollution de sources telles que des centrales au charbon endommage les poumons et affaiblit la capacité à lutter contre les infections respiratoires. Les universités coloniales des USA et des médias ont admis que l’exposition à la pollution de l’air accroissait le taux de mortalité du COVID-19. En même temps, l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA) a assoupli les règles environnementales pour les pollueurs, en réaction à la pandémie, ouvrant ainsi la porte à des projets d’extraction coloniaux imposés sur les terres Diné, afin qu’ils intensifient leurs activités.
Selon un récent rapport intitulé « Exposition à la pollution de l’air et mortalité du COVID-19 aux Etats-Unis », les malades atteints du COVID-19 dans les régions impactées par de hauts niveaux de pollution de l’air avant la pandémie, sont plus susceptibles de mourir du virus que les malades d’autres régions des ‘USA’.
Le New York Times a publié un article sur le rapport, disant qu’ « une personne exposée à de hauts niveaux de particules fines a 15% de risque de plus de mourir du coronavirus qu’une autre dans une région avec seulement une unité de pollution aux particules fines de moins. »
Le rapport dit aussi que « bien que l’épidémiologie du COVID-19 évolue, nous avons déterminé qu’il y a une large coïncidence entre les causes de décès de malades du COVID-19 et les maladies causées par une longue exposition aux particules fines. » Le rapport note également que « le 26 mars 2020, l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a annoncé un assouplissement considérable des règles environnementales en réaction à la pandémie de coronavirus, permettant aux centrales électriques, aux usines et autres sites industriels de déterminer eux-mêmes s’ils sont capables de satisfaire aux exigences légales de signaler la pollution de l’air et de l’eau. »
Selon le site web de la Compagnie du Gaz et du Pétrole de la Nation Navajo (NNOGC), « en 1923, un gouvernement tribal Navajo a été établi en premier lieu pour que le Bureau des Affaires Indiennes approuve des contrats avec des compagnies pétrolières américaines, avides [sic] de commencer des opérations de forage pétrolier sur les terres Navajo. »
Sans doute, presque toutes les décisions économiques prises par le gouvernement tribal depuis (à quelques exceptions près) ont facilité l’exploitation de Notre Mère la Terre pour le profit.
Pour chaque attaque contre Notre Mère la Terre menée par des entités coloniales, les Diné se sont farouchement organisés pour protéger Nahasdzáán dóó Yádilhil Bits’áádéé Bee Nahaz’áanii ou la Loi Naturelle Diné.
[…]
Actuellement, il y a plus de 20 000 puits de gaz naturel, et des milliers d’autres en projet, dans et près de la Nation Navajo, dans le Bassin de la rivière San Juan, une structure géologique d’environ 20 000 km², dans la région des Quatre Coins [Four Corners]. L’Agence pour la Protection de l’Environnement des ‘Etats-Unis’ a trouvé que le Bassin de la San Juan était « le bassin de méthane de houillère le plus productif d’Amérique du Nord. » Rien qu’en 2007, les entreprises ont extrait près de 4000 milliards de m³ de gaz naturel de la région, en faisant la plus grande source aux Etats-Unis. Halliburton, qui fut ‘pionnier’ de la fracturation hydraulique en 1947, a entrepris la ‘refracturation’ de puits dans la région. La fracturation gaspille et pollue une incroyable quantité d’eau. Un seul puits de méthane de houillère peut utiliser jusqu’à 1,6 millions de litres d’eau, et un seul puits de gaz de schistes jusqu’à 45 millions de litres. Comme je l’ai déjà mentionné, c’est une région dans laquelle environ 30% des familles n’ont pas accès à l’eau courante. Le Bassin de la San Juan est aussi considéré comme « le plus prolifique producteur d’uranium des Etats-Unis. » L’uranium est un métal lourd radioactif, utilisé dans les réacteurs nucléaires et la production d’armes. On estime que 25% de tout l’uranium encore exploitable du pays se trouve dans Diné Bikéyah. Pendant la soi-disant ‘Guerre Froide’, les terres Diné ont été extrêmement exploitées par l’industrie nucléaire. De 1944 à 1986, environ 30 millions de tonnes de minerai d’uranium ont été extraits des mines. Les travailleurs Diné ont été peu informés des risques pour leur santé, beaucoup n’ayant même pas été équipés de protections. Quand la demande d’uranium a décru, les mines ont fermé, laissant plus de 1000 sites contaminés. À ce jour, aucun n’a été complètement nettoyé.
[…]
Les Déserts Alimentaires : Un Projet de Violence Coloniale
Notre santé a été détruite par des maladies liées à la malnutrition, imposées par les attaques coloniales contre notre système culturel d’alimentation. Diné Bikéyah n’était pas un ‘désert alimentaire’ avant la colonisation. Selon l’Association Américaine du Diabète, « Les diabétiques ont une plus grande chance d’avoir de graves complications avec le COVID-19. En général, les diabétiques ont plus de chances d’avoir des symptômes graves et des complications quand ils sont contaminés par un virus. » Un Diné sur trois est diabétique ou prédiabétique, dans certaines régions, les soignants signalent avoir diagnostiqué du diabète chez tous les malades.
En 2014, l’organisatrice Diné Dana Eldrige, a publié un rapport accablant sur la Souveraineté Alimentaire Diné, par l’intermédiaire de l’Institut pour les Politiques Diné. Dans le rapport, le concept de Nation Navajo comme ‘désert alimentaire’ était replacé dans le contexte d’un processus de colonialisme et de capitalisme.
Le rapport définissait un Désert Alimentaire comme « une zone, urbaine ou rurale, sans accès à une nourriture fraiche et saine à un prix abordable. Alors que les déserts alimentaires sont privés de nourriture saine abordable, les aliments transformés, mauvais pour la santé, y sont plus facilement accessibles… [Les Déserts Alimentaires] impliquent un fort taux de maladies dues à la malnutrition.
[…]
Nos terres ne sont pas devenues un ‘désert alimentaire’ par accident ou par manque d’infrastructures économiques, l’histoire du manque de nourriture dans nos communautés est directement corrélée à une histoire d’invasion coloniale violente.
[…]
Voir l’histoire de cette colonisation violente dans le texte intégral.