Par Leonard Peltier
Publié sur Censored News,
Le 29 janvier 2015
Traduction Christine Prat
A l’automne 1953, je vivais avec ma grand-mère, Mary Dubois Peltier (originaire du Canada), veuve, ma sœur Betty Ann et ma cousine Pauline Peltier. J’avais 9 ans, Betty et Pauline 6 ans. Nous habitions dans une hutte en bois de deux pièces, sur la colline réputée la plus haute de la réserve. Grand-père (Alex O. Peltier) l’avait construite à la fin des années 1940. Grand-père venait de mourir de pneumonie vers novembre ou décembre 1952. Nous vivions dans la bande d’Autochtones du Petit Coquillage de la Montagne de la Tortue, à Belcourt, dans le Dakota du Nord.
En ce jour de septembre, je jouais dehors, en attendant le petit-déjeuner. Je pouvais voir venir d’en bas de la route, à quelques kilomètres, cet énorme nuage de poussière qui semblait provenir d’une voiture très rapide. Je savais que les gens avec des voitures si rapides étaient du Bureau des Affaires Indiennes. Je savais que j’étais supposé courir dans les bois et me cacher, c’était normal et on l’apprenait aux enfants dès leur plus jeune âge. Si nous ne nous cachions pas, le gouvernement nous volerait et nous pourrions ne jamais revenir. J’étais intrigué et voulais voir où cette voiture allait si vite. Je regardais, comme en transe et hypnotisé, je regardais cette voiture rouler tout droit vers notre entrée. Ce type Blanc en descendit et commença à marcher avec notre grand-mère.
Grand-mère ne le connaissait pas, elle parlait très peu d’anglais et avait des difficultés à le comprendre. Je ne parlais pas beaucoup d’anglais non plus et avais aussi des difficultés à le comprendre, mais j’ai entendu le mot pensionnat. Ce mot, tous les enfants Autochtones le connaissaient et étaient terrifiés en l’entendant prononcer. J’ai eu peur. Je voulais m’enfuir dans les bois pour me cacher mais je ne voulais pas laisser ma grand-mère, ma sœur et ma cousine. Tout ce que je voulais, c’était me mettre à pleurer et crier de nous laisser tranquilles. Je voyais l’homme commençant à paraître frustré et terriblement furieux de ce que ma grand-mère ne comprenait pas tout ce qu’il disait. Là, j’avais peur qu’il leur fasse du mal.
Grand-mère me disait « Leonard cours te cacher » (en Midcef, un langage franco-Chippewa créé par les Autochtones). Mais j’étais comme hypnotisé. Je ne pouvais pas bouger, j’étais gelé sur place. Finalement, ma grand-mère comprit qu’elle pouvait être emmenée en prison. En pleurant, elle nous dit que nous devions suivre cet homme, sinon il la mettrait en prison et nous prendrait quand même. Betty et Pauline se mirent à pleurer et à crier, ce qui me fit frissonner du haut en bas. Grand-mère continuait à me dire que je devais être fort, être un homme et prendre soin de ma sœur et ma cousine. Elle dit : « Ne leur fais pas voir que tu pleures, ou ils te puniront ». MAIS je ne voulais pas être un homme. Je voulais appeler au secours. Je ne les ai plus jamais laissé me voir pleurer depuis, même quand mes partisans leur ont demandé de me passer le téléphone, dans mon lit, en prison, quand mon père mourut.
La voiture nous emmenait à toute allure et tout ce que je pouvais voir était un gros nuage de poussière par la vitre arrière, sur le chemin de Belcourt, notre plus grande communauté sur la Réserve. Dans la cour d’école de Belcourt, nous voyions des bus jaunes, de la fin des années 1940, début des années1950, alignés. Les pauvres Betty et Pauline pleuraient toujours, comme de pauvres petits bébés. Aujourd’hui encore, je ne peux pas oublier ces pleurs. J’ai tout essayé pour qu’elles cessent de pleurer. Elles étaient si jeunes, je crois maintenant qu’elles n’auraient pas pu s’arrêter même si elles avaient voulu. La peur sur leurs visages est une image que j’ai essayé d’oublier mais qui me hante toujours après toutes ces années. J’ai essayé de leur expliquer qu’elles devaient faire attention au cas où nous pourrions nous échapper. NOUS DEVIONS SAVOIR QUEL ETAIT LE CHEMIN DE LA MAISON. C’est tout ce à quoi je pouvais penser pour échapper à ces gens qui nous avaient capturés, nous ne savions pas si nous allions en prison ou quoi, vu que personne ne nous expliquait rien, si ce n’est que nous allions dans un pensionnat. Nous avions appris à les fuir et nous cacher dans les bois, sauf quand les anciens voulaient nous faire peur pour nous faire obéir et nous menaçaient de ce qui devait être un monstre pour nous, un pensionnat Indien, et c’est tout ce à quoi je pouvais penser pendant les 400-480 km suivant. Je ne savais absolument pas comment j’allais protéger ma sœur et ma cousine.
Il me semblait que nous avions voyagé toute la journée. Je me souviens que nous nous sommes arrêtés une fois pour aller aux toilettes sur une aire de repos. A cette époque, elles étaient toutes à l’extérieur. Betty et Pauline ne voulaient pas bouger de leurs sièges et j’ai dû les supplier d’aller aux toilettes. Ils nous ont donné un sandwich mais les filles ne mangeaient pas, alors j’ai mis les sandwichs dans mes poches, au cas où nous nous évaderions. Je me suis rendu compte plus tard qu’elles refusaient de manger JUSQU’AU JOUR SUIVANT ET SEULEMENT APRES M’AVOIR VU DANS LA CANTINE.
Betty me dit qu’elle ne souvient pas de tout çà. Je suppose que c’est un souvenir dont elle ne veut pas se rappeler. Qui le voudrait ? Je sais que j’ai essayé d’oublier ces souvenirs-là toute ma vie. Pauline ne s’est jamais vraiment remise. Elle a été placée dans une institution psychiatrique à Grafton, dans le Dakota du Nord, pendant plusieurs années, jusqu’à ce que les lois de la fin des années 1960 et des années 1970 deviennent plus souples et qu’elle soit libérée. Ils ont prétendu qu’elle était tombée des marches en ciment au pensionnat et avait un léger traumatisme au cerveau. Je lui ai rendu visite une fois et n’ai pas pu supporter ce que je voyais. Je n’ai jamais pu y retourner. Je le regrette maintenant et le regretterai jusqu’à ma mort. J’ai grandi en me demandant quel crime nous avions commis, à part nous entendre dire que nous n’étions que des Indiens. Nous sommes arrivés quelques heures plus tard au pensionnat Indien de Wahpeton, dans le Dakota du Nord. Je dirais qu’il était environs 14-15 heures. On nous a dit de tous nous mettre en rang et ils ont commencé à nous classer par âge et par niveaux scolaires. Je ne savais pas dans quelle classe j’étais, donc quand l’enfant à côté m’a dit 3ème [de l’école primaire, CE2 – NdT], j’ai dit oui, 3ème.
Nous étions tous en rang, par âge et par taille et en formation comme dans une maison de redressement. On nous a fait défiler jusqu’à ce que nous ayons appris à connaître le Hall Central. Il y avait des pièces à l’est et à l’ouest, toutes dans le sous-sol. A l’est il y avait la laverie, le coiffeur, la distribution de vêtements et les douches. A l’ouest il y avait les salles de récréation pour l’hiver ou quand il faisait trop froid ou pleuvait trop pour aller dehors.
On nous a dit de nous mettre en rang devant les chaises de coiffeur et nous avons tous eu les cheveux coupés ras, façon militaire. Tout à coup, nous étions différents et ne reconnaissions plus les enfants avec qui nous étions devenus copains. Les plus jeunes se mirent à pleurer, nous les grands, enfin, nous croyons maintenant que nous étions les grands, essayions de les faire cesser et les prenions dans les bras pour les assurer qu’ils étaient toujours avec leurs amis. Un petit appelé Macloud s’est accroché à moi de toutes ses forces et on m’en a rendu responsable pour le faire se laver, m’assurer qu’il se levait le matin et était au lit à 21h tous les soirs, avait à manger, faire nos lits, ce que je ne savais pas faire moi-même, mais des plus grands m’ont appris à plier le bout du lit au carré, façon militaire. Les garçons et les filles mangeaient dans la même cantine.
Quand nous sommes allés aux douches, avant que nous ne nous mettions en rang, ils nous ont arrosés de DDT pour tuer les poux. Çà brûlait terriblement. Là encore, les plus jeunes pleuraient. Quand çà a été notre tour d’entrer dans la douche, comme le petit s’accrochait à moi, on m’a dit qu’il faudrait que je le lave et on m’a appris comment utiliser le savon et la brosse (j’ai appris plus tard que c’était le même genre de savon et de brosse utilisés pour les sols en ciment) pour le frotter derrière les talons, les avant-bras et les coudes et un chiffon pour les parties intimes. On nous mettait de la vaseline sur les avant-bras, les coudes et les talons puis ils nous frottaient ces endroits avec une serviette blanche, et si des peaux mortes se détachaient, ceux d’entre nous qui étaient responsables de quelqu’un étaient frappés avec une lourde règle. C’était le surveillant plus grand qui frappait. Certains grands refusaient de frapper des petits. Ceux-là étaient qualifiés de causeurs de troubles, nous les appelions les résistants, LES GUERRIERS !! Les autres, qui acceptaient de frapper les petits, nous les appelions Indiens du BIA [Bureau des Affaires Indiennes – NdT], les vendus, les Indiens de l’homme blanc. Nous avions beaucoup de noms pour les qualifier.
Lors de cette première douche, j’ai goûté à la règle pour la première fois, parce que le petit se mettait à pleurer quand je le frottais trop fort et ils ont trouvé des peaux mortes derrière ses talons. Alors j’ai vite rejoint les résistants et haï les surveillants et les mouchards.
Puis nous sommes allés à la laverie et avons reçu des tabliers comme ceux qu’utilisaient les fermiers, et des chaussures de travail marron. On nous a attribué des lits et entretemps c’était l’heure du dîner/souper. Nous étions tous affamés. J’étais très impatient quand on m’a dit que je pourrais revoir Betty et Pauline.
Plus tôt, j’avais été appelé dans le dortoir des filles et on m’avait dit que je devais faire cesser Betty et Pauline de pleurer. Je leur ai expliqué que je ne pouvais pas rester mais que j’étais juste à côté et que si elles n’arrêtaient pas de pleurer je serais encore puni. Je leur ai montré ce qu’ils avaient fait à mes cheveux et les marques encore rouges sur mon dos. J’ai dit : « S’il vous plait, ne pleurez plus. Je ne vais pas vous quitter. S’il vous plait. Nous allons bientôt manger et je vous verrai au dîner. »
Quand nous sommes allés bouffer, j’ai vu Betty et Pauline assises à la table qui leur avait été assignée, penchant leurs têtes. De temps en temps, Betty relevait la sienne, me cherchant. Elle finit par me voir et hurla à Pauline : « Leonard est là-bas » en faisant des signes de la main, très excitée ! Je souris et leur fit signe de manger, alors elles ont commencé à manger. Je ne me souviens pas qu’elles aient jamais pleuré pour moi depuis.
La première fois que j’ai pu les rencontrer seules dans la cour, je leur ai dit que nous devions grandir et être forts pour pouvoir nous échapper. IL A FALLU AU MOINS 2 ANS AVANT QUE JE FASSE MA PREMIERE TENTATIVE D’EVASION ET MANQUE DE ME NOYER dans la Red River. C’était le printemps et mon cousin Daniel Peltier me dit qu’il voulait rentrer à la maison et me demanda si je voulais m’enfuir avec lui. Le temps se réchauffait, MAIS, si la maison me manquait et aussi grand-mère, vu qu’elle était la seule mère que j’avais connu ou pouvais me rappeler, je lui dis que je ne pouvais pas partir sans ma sœur et la cousine Pauline. Je leur manquerais et elles recommenceraient à pleurer, mais Danny a insisté et j’ai accepté. Sans argent et sans vêtements de rechange, et surtout sans nourriture, nous sommes partis sans savoir quelle était la bonne direction à prendre. Nous sommes partis, comme cela, pour ce que nous pensions être une longue route, et nous avons ri, poussé des cris de joie et dansé à notre nouvelle liberté. Puis nous sommes arrivés à la Red River et nous avons vu que la glace était mince et que ce serait très dangereux de traverser. Ne pouvant trouver d’endroit pour traverser et sachant que nous allions devoir traverser, nous avons choisi l’endroit le plus étroit et nous sommes séparés de quelques mètres.
Je me rappelle que d’autres gosses de la Nation m’avaient dit comment traverser la glace mince si je devais vraiment le faire, ce à quoi faire attention et écouter la glace. Je dis à Danny, « Surveille la glace et si çà craque cherche l’endroit le plus court vers la berge. Si nécessaire, allonge-toi sur la glace. » Et nous avons commencé à traverser. Quand nous avons approché de la berge, Danny y est arrivé et s’est mis à rire de bonheur. J’étais probablement à 1,5 mètre de la rive et la glace a commencé à craquer, si fort que j’ai su qu’elle allait casser. J’ai essayé de glisser et de me faire léger. J’ai vu la branche d’un très jeune arbre au-dessus de la rive et ai essayé de l’atteindre. Juste au moment où j’y arrivais, la glace a cédé et j’ai coulé complètement dans l’eau glacée. Ma main a saisi la branche et je me suis hissé vers le haut. Quand ma tête fut hors de l’eau, j’ai saisi une autre branche et me suis tiré, Danny a saisi ma main et m’a tiré, et j’ai rejoint la terre, terriblement trempé mais vivant. Après quelques minutes j’ai commencé à trembler comme un fou, comme si le soleil s’était couché et que le froid s’intensifie rapidement. J’ai retiré tous mes vêtements et nous les avons essorés, nous demandant comment faire du feu, vu que le froid s’intensifiait rapidement. Il se mettait aussi à faire nuit très vite et j’avais de plus en plus froid, alors nous nous sommes demandé que faire. Danny dit « Retournons-y », alors nous avons réfléchi une seconde et décidé que c’était peut-être mieux et avons marché dans une certaine direction jusqu’à ce que nous arrivions sur une route. Nous avons marché un peu et une voiture est arrivée qui nous a pris en stop jusqu’à l’école. Nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas allés loin et étions un peu honteux de notre tentative de fuite.
Maintenant il fallait faire face. Nous décidions de dire que nous avions eu l’idée tous les deux, nous sentant seuls vu que nous n’avions pas vu nos familles depuis plus de 2 ans. Mais vu que nous avions enfreint les règles, nous devions tout de même être punis. Dix coups de règles sur les fesses et une autre coupe de cheveux à ras et nous devions porter des chaussures et vêtements trop grands pour que les gens puissent voir que nous étions des fuyards. Nous étions aussi privés de cinéma en ville pour un an. Mais çà, çà n’avait pas d’importance vu que nous n’avions pas l’argent pour payer des billets à 10 cents.
J’ai finalement pu sortir de Wahpeton après que des changements soient survenus à Washington D.C. en 1956, un des changements de règlement étant qu’ils ne pouvaient plus nous garder si nous avions quelque part où aller. Dès lors, ils ne pouvaient plus nous retenir pendant les mois d’été à cause de manquements mineurs au règlement, afin que les employés aient une raison d’y être et de toucher leur salaire. Si nos parents voulaient venir nous chercher, nous pouvions rentrer à la maison. J’ai écrit à ma mère, pensant toujours que j’étais à des centaines de kilomètres, pour voir si elle pourrait venir nous chercher. Elle est venue dès qu’elle a reçu la lettre, quelques jours après que je l’aie envoyée, mais elle ne pouvait pas emmener Pauline qui n’était pas son enfant, ce qui nous amène à un autre passage dur de cette histoire. Nous avons dû laisser la pauvre Pauline, qui, d’après ce qu’on en a entendu, a pleuré pendant des jours. Peu de temps après, elle a été placée dans une institution.
Ainsi, au bout de 3 ans, j’ai quitté la prison du pensionnat. Je ne sais pas ce qui a changé depuis mon époque. Certains disent que ce n’est plus comme avant, d’autres disent que si. Je sais que personne dans ma famille, aucun de mes enfants n’ont jamais été mis dans une de ces écoles. Cependant, je sais que certaines familles ne s’occupent pas de leurs enfants et que certains internats sont nécessaires. MAIS je sais que mes expériences à Wahpeton resterons le souvenir d’un enfer, qui me poursuivra jusqu’à ma mort.
J’ai été un résistant à la tentative de génocide de mon peuple depuis ce temps, et pour cela je vais plus que probablement mourir en prison. Le 6 février 2015, j’aurai passé 40 ans dans des prisons fédérales, même après que le procureur d’une haute Cour ait dit en 1984 que le gouvernement ne savait pas qui avait tué ses agents et n’avait pas de preuve contre moi, vu qu’il n’y en a pas. J’ai été condamné 2 fois à la perpétuité, peines qui ne peuvent être confondues. Lorsque j’ai été condamné, la perpétuité se ramenait en fait à 7 ans, ce qui veut dire que j’ai fait 5 fois la perpétuité plus 4 ans, pour avoir résisté au génocide des Autochtones. Je suis seulement coupable d’être Indien.
DES NATIONS TRIBALES DEMANDENT AU PRESIDENT OBAMA DE REJETER LE KXL ET DEMANDENT UNE RENCONTRE D’URGENCE AVEC LE MINISTERE DE L’INTERIEUR
L’Association des Présidents Tribaux des Grandes Plaines exprime des inquiétudes dues à l’exclusion des intérêts tribaux du débat sur l’oléoduc pour sables bitumineux et de l’impact sur les Droits du Traité
Par Indigenous Rising
Publié sur Censored News
Jeudi 15 janvier 2015
Traduction Christine Prat
See original article in English and German translation on Censored News
Rapid City, Dakota du Sud – John Steel, Président de l’Association des Présidents Tribaux des Grandes Plaines (GPTCA) et Président de la Tribu Sioux Oglala, a envoyé hier une lettre officielle au Président Barak Obama pour lui faire part d’inquiétudes tribales urgentes concernant l’impact du projet de pipeline Keystone XL sur les terres tribales. La lettre pressait le Président de rejeter le permis présidentiel pour le Keystone XL et l’informait des activités en cours d’une Commission d’Utilité Publique du Dakota du Sud pour requalifier le permis de construire pour cet état et demandait une rencontre avec le Ministre de l’Intérieur Sally Jewell pour discuter des inquiétudes tribales au sujet du pipeline. La GPTCA est constituée de 16 Tribus Indiennes Souveraines des états du Dakota du Nord, du Dakota du Sud et du Nebraska.
« Nous demandons une réunion urgente avec Sally Jewell, du Ministère de l’Intérieur, qui, en tant qu’administration dont nous dépendons, a la responsabilité d’entendre les chefs tribaux au cours d’une rencontre de gouvernement à gouvernement » déclare le Président Steele dans sa lettre au Président Obama. « Nous sommes prêts à présenter nos inquiétudes afin de les inclure dans la Déclaration Finale d’Impact Environnemental (FEIS) concernant les effets que le pipeline Keystone XL pourrait avoir sur les terres tribales, ainsi que sur nos sites sacrés, nos ressources culturelles et naturelles, et les droits sur l’eau protégés par traité et autres accords. »
Le Réseau Environnemental Autochtone, une organisation internationale à but non-lucratif pour la justice environnementale, travaille avec la GPTCA et les chefs Oceti Sakowin du Dakota du Sud, à une campagne contre le Keystone XL et le développement d’une infrastructure pour les sables bitumineux. Le Réseau Environnemental Autochtone et d’autres chefs Oceti Sakowin ont déclaré leur soutien à la lettre du Président Steel au Président Obama.
Robert Flying Hawk, Président Tribal Sioux Ihanktonwan/Yankton déclare: « Les Yankton sont catégoriques quant à la rencontre avec le Ministre Jewell au sujet de l’intrusion de Transcanada dans notre territoire, étant donné que ce n’est pas une affaire mineure. Nos droits sur l’eau, la protection de nos ressources culturelles et la sécurité des enfants et familles Oceti Sakowin surpassent n’importe quelles influences des Grandes Compagnies Pétrolières sur le Congrès. Nous sommes fermement solidaires de tous les autres chefs des Oceti Sakowin et Peuples Autochtones affectés par les sables bitumineux. »
Tom Goldtooth, Directeur Exécutif du Réseau Environnemental Autochtone déclare : « Nous sommes solidaires de nos parents Oceti Sakowin et encourageons le Ministère de l’Intérieur à désapprouver un permis pour le KXL et à donner au Président Obama une raison de plus pour rejeter ce pipeline pour sables bitumineux polluants. Nous le demandons pour le bien de la terre, de l’eau, de nos communautés, de nos sites sacrés et pour l’intégrité territoriale du caractère sacré de Notre Mère la Terre. »
Par Frontera NorteSur (Nouveau-Mexique)
12 janvier 2015
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
Des dizaines de milliers d’immigrants Mexicains ont été déportés des Etats-Unis, depuis 2010, vers l’état de Guerrero, déchiré par les conflits et réduit à la pauvreté.
Netzahualcoyotl Bustamante Satin, secrétaire du Guerrero pour l’émigration et les affaires internationales, dit que l’état est le troisième état Mexicain pour la déportation d’émigrés d’origine Mexicaine de 2010 à 2014. D’après Bustamante, 137000 migrants originaires du Guerrero ont été déportés des Etats-Unis pendant ces quatre dernières années.
Un officiel de l’état du Guerrero a indiqué que l’Institut National de l’Emigration avait établi que la majorité des déportés venaient de cinq municipalités : Acapulco, Teloloapan, Chilpancingo, Tlapa et Chilapa. Les municipalités en question, à part Tlapa, ont été le théâtre de violences extrêmes durant cette période de quatre ans. La violence a été diversement attribuée à des conflits entre groupes criminels pour le contrôle de la production de la drogue et les corridors servant au transport ; la domination du marché de la drogue dans la rue, spécialement à Acapulco ; et le contrôle politique et économique des municipalités. Dans plusieurs de ces zones la violence continue en 2015. Récemment, les autorités ont exhumé six tombes secrètes de plus, appelées « narco-fosas », et au moins 11 victimes assassinées à Chilapa, où cinq écoles dans des communautés rurales sont restées fermées au début du semestre à cause de problèmes de sécurité.
A Acapulco, pendant ce temps, des enseignants refusent de retourner au travail dans près de 100 écoles à cause de soucis de sécurité, dus aux extorsions incessantes et autres actes de violence contre des membres de leur profession. Ce boycott affecte jusqu`à 10000 élèves.
On ne sait pas combien de déportés sont restés dans le Guerrero ou ont déménagé ailleurs. Bustamante dit cependant que les responsabilités s’accumulent pour remplir les besoins nouveaux en matière d’éducation, de santé, d’emplois et de logements.
« Le défi maintenant est de mettre en place des politiques publiques pour s’occuper des 137000 habitants du Guerrero expulsés des Etats-Unis entre 2010 et 2014 » dit-il.
Sources : El Sur, 8 janvier 2015. Articles de Jacob Antonio Morales, Luis Daniel Nava et Luis Blancas. La Jornada (édition du Guerrero), 4 janvier 2015. Article de Francisca Meza Carranza.
Frontera NorteSur : Nouvelles de la frontière US-Mexique on-line
Centre d’Etudes Sud Américaines et Frontalières
Université d’Etat du Nouveau-Mexique
Las Cruces, Nouveau-Mexique
LA MASCARADE DU 11 JANVIER
Par Christine Prat
English below, Italiano di seguito
Also published on Censored News
Les plus menteurs des medias à gages ont prétendu qu’il y avait eu des « manifestations » dans toute la France ce dimanche 11 janvier 2015. C’est ridicule : on manifeste quand on n’a pas d’autres moyens de se faire entendre. Là, il s’agissait de rassemblements ordonnés, organisés par l’Etat et très strictement encadrés par sa police. Les slogans étaient soit récupérés (« Je suis Charlie »), soit décrétés par le pouvoir, organisant une Unité Nationale de style pétainiste.
La liste des chefs d’états et politiciens étrangers – qui conduisaient la marche – parle d’elle-même : le Premier Ministre Turc (combien de journalistes et caricaturistes dans les prisons turques ?), Benyamin Nethanyahou (combien de journalistes et caricaturistes parmi les prisonniers politiques Palestiniens dans les prisons Israéliennes ?), flanqué d’Avigdor Libermann (qui aurait dû être mis en prison, à la fin des années 1990, selon les journaux Israéliens de l’époque – Arieh Der’i, Shas), le Roi de Jordanie (les Jordaniens tremblent de peur à l’idée de parler de politique, je ne sais pas s’il existe des journalistes Jordaniens, à part les employés des médias officiels et royaux), Mahmoud Abbas (combien de journalistes arrêtés par son ‘Autorité’ Palestinienne ? Je sais qu’il y en a, j’en ai connu personnellement), Ali-Omar Bongo, héritier du vieux dictateur à vie Omar Bongo, Sergei Labrov, représentant explicitement son patron Vladimir Poutine (là, on hallucine, non seulement des journalistes sont arrêtés au pays de Poutine, mais se font assassiner)…
Dès mercredi midi, une journaleuse suggérait d’adopter un ‘Patriot Act’ en France, cette législation des Etats-Unis quasi-universellement considérée comme liberticide. Et quand une législation est adoptée au prétexte de lutter contre certains groupes, elle peut très facilement être appliquée à d’autres : plusieurs politiciens Américains ont proposé, à plusieurs reprises, de considérer des actions écolo telles que s’installer dans un arbre pour empêcher qu’il soit abattu, ou bloquer les bulldozers qui vont défoncer le paysage, comme des actions terroristes, et il s’en est même trouvé un pour affirmer que les écolos étaient les plus dangereux des terroristes (ce qui est vrai du point de vue des grandes entreprises, étant donné que bloquer ou retarder leurs projets leur fait perdre beaucoup plus d’argent que d’assassiner des individus, toujours remplaçables de leur point de vue). La suggestion d’un ‘Patriot Act’ a été reprise plusieurs fois depuis, et la sympathie pour les victimes ne doit pas éliminer la vigilance.
Ce rassemblement Républicain sous haute surveillance est une insulte aux fondateurs de Charlie-Hebdo.
J’ai connu Hara Kiri mensuel quand j’étais petite, puis Hara Kiri Hebo quand j’étais ado, j’ai connu l’interdiction d’Hara Kiri Hebdo par un gouvernement de cette 5ème République qu’on nous ordonne de défendre inconditionnellement, et la création de Charlie Hebdo pour le remplacer. A l’époque, presque personne à part leurs fans ne les défendaient et je suis persuadée que si certains avaient été assassinés alors, une majorité de gens auraient clamé que c’était de leur faute, qu’ils étaient vraiment trop provocants.
“Nous vomissons sur tous ces gens qui, subitement, disent être nos amis”, s’emporte un des dessinateurs de Charlie Hebdo, Willem, après l’attentat contre l’hebdomadaire satirique. (Reproduit sur le site FranceTV info dans un article intitulé « Des dessinateurs de ‘Charlie Hebdo’ dénoncent les récupérations).
FRANCE: THE 11TH JANUARY FARCE
The worst of the corporate media claim that “demonstrations” took place all over France this Sunday, January 11th 2015. To call that “demonstrations” is an oxymoron: people demonstrate when they have no other means to be heard. In this case, there were rallies, ordered and organized by the State and strictly monitored en encircled by their police. Most of the slogans had also been decided by the power, aiming to achieve a fascist-like National Unity.
The names of foreign Heads of States and politicians – who lead the march – speak of themselves: the Turkish Prime Minister (how many journalists and cartoonists in Turkish jails?), Benyamin Nethanyahu (how many journalists and cartoonists among the Palestinian political prisoners in Israeli jails?), the King of Jordan (Jordanians shake with fear at the very idea of talking about politics), Mahmud Abbas (how many journalists arrested by his Palestinian ‘Authority’? I know there are, I have known some personally), Ali-Omar Bongo, heir of the old lifetime dictator Omar Bongo, Sergei Labrov, explicitly representing his boss Vladimir Putin (that’s a stunt: not only journalists are arrested in Putin’s country, but some are murdered, although not by islamists)… Not to mention David Cameron, heir of Margaret Thatcher, who did all she could to destroy the independence of the BBC and of the once free British press.
On Wednesday, hardly one hour after the first attack, an official woman journalist suggested that France should pass a ‘Patriot Act’, that legislation almost universally considered as mainly destroying civil liberties. Moreover, when a legislation is passed, so-called to fight a specific group, it is very easy to apply it to others: several American politicians have repeatedly suggested to consider environmentalist actions such as tree-sittings or blocking bulldozers as terrorist actions, one even claimed that environmentalists are the most dangerous terrorists (which is true from the point of view of the Big Corporations, as stopping or delaying their projects cost them much more money that murdering individuals who can be easily replaced, from their point of view). The idea of a French ‘Patriot Act’ has been repeated several times in between: compassion with the victims should not prevent us from remaining awake!
That highly controlled rally is also an abuse to the founders of the magazine Charlie-Hebdo, the target of the attack. I have known Hara-Kiri-Hebdo when I was a teenager, I remember how it was forbidden by a government of that Republic which we must now unconditionally support, and the founding of Charlie-Hebdo to replace it. At the time, almost nobody apart from the fans would support them and I am convinced that if some of the cartoonists had been murdered at the time, most people would have claimed it was their own fault, they were too shocking and provoking.
“We vomit on all those people who, suddenly, claim to be our friends” said on Thursday cartoonist Willem, one of the founders of the mag.
FRANCIA: FARSA DELL’11 GENNAIO
La parte peggiore dei media corporate sostiene che delle “manifestazioni” hanno avuto luogo in tutta la Franca questa domenica, 11 gennaio 2015. Chiamarle manifestazioni è un ossimoro: la gente manifesta quando non ha altri mezzi per essere ascoltata. In questo caso, ci sono stati raduni, ordinati ed organizzati dallo Stato e strettamente monitorati e scortati dalla polizia.
Anche la maggior parte degli slogan è stata decisa dal potere, con l’obiettivo di ottenere una sorta di Unita Nazionale stile fascista.
I nomi dei Capi di Stato e politici – che hanno guidato il corteo – parlano da soli: Il primo ministro turco (quanti giornalisti e disegnatori ci sono nelle carceri turche?), Benyamin Nethanyahu (quanti giornalisti e disegnatori tra i prigionieri politici palestinesi nelle carceri israeliane?), il re della Jordania (I giordani tremano di paura solo all’idea di parlare di politica), Mahmud Abbas (quanti giornalisti arrestati dall’ Authority palestinese? So che ce ne sono, ne ho conosciuti personalmente), Ali-Omar Bongo, erede del vecchio dittatore Omar Bongo, Sergei Labrov, a rappresentare esplicitamente il suo capo Vladimir Putin (attenzione: non solo i giornalisti vengono arrestati nel Paese di Putin, ma alcuni vengono uccisi, sebbene non dagli islamisti)… Come non citare David Cameron, erede di Margaret Thatcher, che ha fatto tutto quello che poteva per distruggere l’indipendenza della BBC e della stampa libera britannica.
Mercoledì neanche un’ora dopo il primo attacco, una giornalista ha suggerito che la Francia dovesse far passare un “Patriot Act” quella legislazione considerata quasi universalmente come la maggiore responsabile della distruzione delle libertà civili. Inoltre, quando una legge passa, con la scusa di combattere un gruppo specifico, è veramente facile applicarla poi agli altri, diversi politici americani hanno suggerito ripetutamente di considerare azioni ambientaliste, come resistere sugli alberi o bloccare i buldozzer come atti terroristici, un’altra ancora più di moda che gli ambientalisti sono i terroristi più pericolosi (che sarà anche vero dal punto di vista delle grandi corporations, visto che fermare o ritardare i loro progetti costa molti più soldi che uccidere individui, che possono essere facilmente rimpiazzati, dal loro punto di vista). L’idea di un Patriot Act francese è stata ripetuta molte volte: la compassione per le vittime non deve impedirci di rimanere in allerta.
Quel raduno altamente controllato è anche un abuso ai fondatori del giornale Charlie-Hebdo, l’obiettivo dell’attacco. Ho conosciuto Hara-Kiri-Hebdo quando ero un’adolescente, ricordo quanto fosse proibito dal governo di quella Repubblica che dovremmo adesso sostenere incondizionatamente e la fondazione di Charlie-Hebdo per rimpiazzarla. A quell’epoca, quasi nessuno a parte i fan li avrebbe sostenuti e sono convinta che se fosse stato ammazzato uno dei disegnatori all’epoca la maggior parte della gente avrebbe detto che se l’erano cercata, erano troppo shoccanti e provocatori.
“Vomitiamo su tutte quelle persone, che, improvvisamente sostengono di essere nostri amici”, dichiarato giovedì da Willem, uno dei fondatori del giornale.
Par Lyla Johnston
2 janvier 2015
Traduction Christine Prat
HUERFANO, Nouveau-Mexique – A l’aube du 6 janvier 2015, un groupe de jeunes femmes Diné (Navajo) et leurs supporters se rassembleront près d’une caserne de pompiers au pied de Dził Na’oodiłii (Mont Huerfano). De là, le groupe entreprendra une marche de 350 km à travers l’est du Nouveau-Mexique – en hommage au 150ème anniversaire de la tragique « Longue Marche ». Au cours de ce voyage, ils ont l’intention de faire prendre conscience des défis historiques et présents auxquels les Diné sont confrontés, et d’inspirer des solutions pour résoudre ces problèmes.
Les organisateurs lancent un appel à la communauté pour les soutenir en marchant avec eux, en les hébergeant ou en les aidant à se procurer le matériel de base. Le premier voyage se terminera à Tsoodził (Mont Taylor), leur montagne sacrée du sud. Trois autres marches seront organisées, au printemps, durant l’été et en automne, afin que chacune des quatre montagnes sacrées* soit visitée. Les marcheurs comptent parcourir 1600 km en 2015.
L’évènement commémoré a eu lieu en 1864, quand le Colonel Christopher ‘Kit’ Carson – sous le commandement du Général James Carleton – a appliqué une politique impitoyable de terre brûlée pour soumettre les Diné. A l’époque, près de 9000 Diné et 500 Apaches Mescalero, hommes, femmes, enfants et vieillards, ont été forcés de marcher à la pointe du fusil sur 480 km jusqu’à un petit morceau de terre aride connu sous le nom de Bosque Redondo, au Nouveau-Mexique. Beaucoup d’entre eux ont péri en route.
Pendant leurs quatre années d’internement dans cette ‘réserve expérimentale’** – appelée en Diné Hwééldii ou ‘lieu de la souffrance’ – des centaines sont morts de faim, de maladie et de violence physique. En 1868, le coût élevé des rations et des soldes des soldats ont conduit le gouvernement fédéral à annuler l’expérience et les libérer, les laissant retourner à Diné Tah, la patrie des Navajo.
« Nous marchons pour rendre honneur à la résilience de nos ancêtres qui, il y a 150 ans, ont été forcés de marcher sur des centaines de kilomètres au cours d’un hiver mortel, pour une marche génocidaire » dit Dana Eldridge, l’une des femmes organisatrices de la marche. « Ils ont tant sacrifié et tans souffert pour que nous puissions vivre au milieu de ces quatre montagnes sacrées. Alors nous marchons pour les honorer. »
D’après les organisateurs, la marche n’est pas une simple répétition de la Longue Marche, mais un retour au style de vie traditionnel.
« C’est quelque chose que les gens ne connaissent plus. Nous avons le confort d’avoir des véhicules. Mais marcher tout un voyage est quelque chose de révolutionnaire en un sens » dit le jeune organisateur Nick Ashley, de Gallup, au Nouveau-Mexique.
« Nos ancêtres ont marché afin que nous puissions être ici, dans notre pays, pour chanter, danser et prier leurs chants d’alors. Mais maintenant tout le monde poursuit le Rêve Américain et néglige notre pays, notre langue et notre mode de vie » dit Kimberly Smith de St. Michaels, en Arizona.
Plusieurs Anciens Diné, parmi lesquels Larry W. Emerson, pensent que les problèmes actuels pourraient être causés par « un abandon de soi-même. »
« L’un des buts de la marche pourrait être de nous ramener à nous-mêmes par le savoir traditionnel – dans nos foyers, nos familles, nos parents, nos communautés et le savoir de la terre et du ciel. Ké et k’é hwiindzin – être conscient de nos relations interdépendantes fondées sur la compassion, l’amour et l’éducation mutuelle – sont vitaux pour notre survie et nous ne pouvons pas revenir à nous-mêmes sans ces enseignements essentiels. [Nous] offrons plusieurs enseignements [aux marcheurs] pouvant concerner la pratique du retour à nous-mêmes chez nous, entre autres des chants de prière. »
D’après les organisateurs, la prière fondée sur la terre est une partie importante de leur voyage. « Tout ce que nous faisons est une prière pour retourner à notre être d’origine » dit Laura Red Elk de Pueblo Pintado, au Nouveau-Mexique. « Les montagnes étaient nos naat’áanii [leaders] d’origine, avant les gouvernements selon l’Indian Reorganization Act [de 1934] ou les conseils tribaux. Etant donné que notre gouvernement échoue à nous protéger, nous retournons à notre direction d’origine en laissant les montagnes déterminer comment nous marchons à travers notre terre. »
Les organisateurs et leurs Anciens ont choisi d’appeler leur mouvement « Nihígaal Bee Iiná » ou « Notre Voyage pour l’Existence. » A cause de la présence de l’uranium, du charbon et de l’extraction de gaz, largement répandus sur tout le territoire de Diné Tah, les organisateurs ont le sentiment que leur situation environnementale a atteint un point d’explosion.
« Il y a cent cinquante ans, nos ancêtres ont vu leur extinction en face. Et aujourd’hui, nous les jeunes voyons notre extinction en face. Notre foyer va devenir une friche toxique invivable si rien n’est fait » dit Dana Eldridge.
D’après l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis [EPA], près de 4 millions de tonnes d’uranium ont été extraits de Diné Tah depuis 1944. Avec plus de 500 mines d’uranium abandonnées dans la région, les maisons et les sources d’eau sont contaminées avec des taux de radiation élevés.
De plus, plus de 20000 tonnes de charbon par jour sont extraites par explosion, de mines à ciel ouvert, des terres Diné et Hopi, rien que par la firme Peabody Coal. Ce charbon alimente la Centrale Navajo, estimée par l’EPA comme étant le premier émetteur d’oxyde nitrique toxique des Etats-Unis.
Les organisateurs prévoient que la prochaine menace majeure sera le boom du pétrole et du gaz naturel obtenus par fracturation hydraulique – un procédé qui vient d’être interdit dans l’état de New York.
Erin Konsmo, du Réseau pour la Santé Sexuelle des Jeunes Autochtones d’Alberta, au Canada, dit que l’extraction de ressources n’est pas seulement une menace pour l’environnement : « Certains des plus forts taux de disparitions et de meurtres de femmes se trouvent dans les zones d’extraction de sables bitumineux. C’est lié aux camps de travailleurs et au manque de protection juridique pour les femmes sur les terres tribales. » Les organisateurs indiquent que la forte présence d’industries d’extraction a un effet similaire pour les femmes Diné***.
« Nous donnons la vie et nous l’entretenons, comme fait la terre. Notre structure de direction traditionnelle est matrilinéaire parce que nous sommes la colonne vertébrale de la société, nous donnons les premiers enseignements aux enfants. Nous voyageons pour retourner à notre moi d’origine, y compris notre responsabilité en tant que femmes de protéger la terre et d’en prendre soin » dit Laura Red Elk.
« C’est une raison de plus pour que cette marche soit conduite en majorité par des femmes. Dans la mesure où elles prennent soin de la terre, leur présence physique est en soi et pour soi une résistance à l’extraction minière » dit Konsmo.
Le salaire hebdomadaire des mineurs et travailleurs des centrales Diné rappelle constamment leur dépendance économique de l’industrie du carburant fossile. Les marcheurs espèrent faire prendre conscience de l’autosuffisance comme alternative à l’économie d’extraction minière. Ils disperseront les graines de maïs ancestrales dans les communautés le long de leur trajet et parleront de la souveraineté et de l’autonomie alimentaires.
« On nous dit d’investir dans notre propre destruction au nom de l’économie » dit Dana Eldridge. « Les gens disent que nous avons besoin de ces emplois, mais ce n’est pas vrai. Çà demandera une incroyable quantité de travail de prendre soin de nous-mêmes, mais c’est un beau rêve et en plus, c’est possible. »
Les organisateurs appellent d’autres à les rejoindre, spécialement s’ils sont Diné, pour faire une partie de la marche.
Kimberly Smith résume l’esprit de la marche en ces termes : « Nous devons retourner là où la sagesse est intrinsèque. Nous devons nous faire connaître à nouveau par ces lieus. C’est notre droit et notre responsabilité inhérents. La motivation dont notre peuple a besoin est là. Nous devons le rendre à notre peuple, nous voulons honorer nos Anciens, nos enfants, et, plus important, nous voulons honorer la Terre. »
Pour plus d’informations sur « Le Voyage Pour l’Existence » contacter nihigaalbeeiina@gmail.com .
Pour soutenir la campagne de financement du groupe aller sur le site : http://igg.me/p/1055200/x.
Lyla Johnston
2 janvier 2015
(00 1) (575) 779 4443
* Les quatre montagnes sacrées qui délimitent le territoire d’origine des Navajo : au sud, le Mont Taylor (Nouveau-Mexique), à l’ouest, les San Francisco Peaks (Arizona), au nord, le Mont Hesperus (Colorado), à l’est le Pic Blanca (Colorado). [NdT]
** En fait, ce fut le premier ‘camp de concentration’ : il a servi de modèle, d’abord à Lord Kitchener en Afrique du Sud, puis aux Nazis qui s’y sont spécifiquement référés. Se ce n’est pas allé jusqu’à l’extermination totale, c’est, comme il est dit dans l’article, faute de moyens pour entretenir les soldats qui gardaient le camp: il faut se souvenir que çà s’est passé pendant la Guerre de Sécession, que l’armée yankee combattait les Sudistes et disposait de fort peu de moyens en hommes et en matériel à mettre ailleurs. [NdT]
*** Les Lakota et Dakota du Dakota du Sud se sont aussi plaints des agressions de femmes aux alentours des camps de travailleurs construisant le pipeline, voir les articles suivants:
Faith Spotted Eagle Yankton Dakota, 24 avril 2014 (F. Spotted Eagle a dit que les ‘camps masculins’ pour les équipes des compagnies pétrolières avaient accru la violence envers les Nations Indiennes. Une femme Yankton sur trois a été agressée sexuellement par des non-Indiens, dit-elle)
Lakota de Rosebud, Christine Prat, 15 avril 2014
Société de la Femme Bison Blanc, 17 août 2013
COMMUNIQUE: LES DINE DECLARENT LEUR EXISTENCE PAR UNE MARCHE DE PRIERE
Par nihigaalbeeiina@gmail.com
30 décembre 2014
Publié sur Indigenous Action Media
3 janvier 2015
Huerfano, Nouveau-Mexique – Au levé du soleil, le 6 janvier, un collectif de Diné [Navajos] se rassemblera à la caserne des pompiers de Dzil Náhodil pour entreprendre une marche de prière de 320 km jusqu’à Tsoodzil (Mont Taylor). Le voyage rendra honneur à 150 ans d’existence comme Diné après Hwééldii, La Longue Marche du Peuple Diné jusqu’à Fort Sumner, au Nouveau-Mexique. Ce sera la marche Inaugurale, précédent plusieurs autres qui auront lieu dans toute la Nation Navajo en 2015.
Le groupe a créé une page Facebook appelée « Nihígaal Béé Iiná » c’est-à-dire Notre Voyage pour l’Existence.
La page déclare,
« Nous avons l’intention de marcher à travers tout le Territoire Diné Traditionnel pour informer à la fois sur la beauté du pays et des gens et comment c’est profané par l’extraction de ressources naturelles. Nous le ferons par une campagne dans les médias sociaux et par un documentaire. En route, nous rendrons visite aux communautés pour écouter ce qu’elles ont à dire sur les problèmes auxquels nos gens sont confrontés et partager des informations sur l’état de l’eau, de l’air, de la terre et de la santé, étant donné que nos communautés ont très peu accès aux médias et à l’information sur ces questions. Notre espoir est de pouvoir aider à inspirer les gens à s’engager dans les préoccupations concernant la terre, l’air et l’eau, et aussi la culture afin d’avoir un futur en tant que Diné. »
Il est demandé aux Communautés de l’Est de recevoir et d’héberger les Marcheurs au cours de leur voyage. Tous les Diné sont appelés à participer à n’importe quelle portion de la marche de 320 km de Huerfano au Mont Taylor, en partageant leurs connaissances, leurs talents et capacités et leurs prières.
Pour toutes informations contacter le Nihígaal Béé Iiná Group, nihigaalbeeiina@gmail.com
LES SIOUX YANKTON ET IHANKTONWAN, ESSAIENT D’OBTENIR LE REJET DE LA DEMANDE DE TRANSCANADA A LA COMMISSION D’UTILITE PUBLIQUE DU DAKOTA DU SUD DE STATUER SUR UN PERMIS, LE 6 JANVIER 2015
Par La Tribu Sioux Yankton
Thomasina Realbird, Sioux Yankton
Faith Spotted Eagle, Présidente du Traité Ihanktonwan*
Publié sur Censored News
Mercredi 31 décembre 2014
Traduction Christine Prat
NATION SIOUX YANKTON – Dans une action menée avec détermination, la Tribu Sioux Yankton va croiser le fer avec Transcanada le 6 janvier, afin d’essayer d’obtenir le rejet de la demande de Transcanada de faire officialiser le passage de l’oléoduc Keystone XL à travers le Dakota du Sud. La Tribu avancera l’argument selon lequel tant de choses ont changé dans la constatation des faits et les conclusions légales ainsi que les cinquante conditions initiales devant être remplies par Transcanada, que c’en est devenu un nouvel oléoduc.
Les trois autres tribus présenteront des arguments soutenant la motion des Yankton.
Durant l’automne 2014, 41 intervenants et quatre tribus ont déposé des interventions contre le développement de l’oléoduc KXL durant des sessions de la Commission d’Utilité Publique du Dakota du Sud animées par trois membres de cette institution. En plus des Yankton, les quatre autres tribus sont celles de Cheyenne River, Rosebud et Standing Rock.
Les autres intervenants sont des ONG, des citoyens et des propriétaires de terres du Dakota du Sud et du Nebraska.
Beaucoup d’intervenants du Dakota du Sud sont membres de ‘NOKXL Dakota’ [Pas de KXL Dakota], qui constitue une puissante coalition de tribus, de propriétaires de terres et d’ONG, entre autres l’Action Rurale du Dakota, qui est intervenu quand la Commission d’Utilité Publique a certifié l’oléoduc KXL en 2010. Bold Nebraska [Nebraska Sans Peur] et d’autres propriétaires de terres du Nebraska ont également été acceptés comme intervenants.
La Commission d’Utilité Publique a accepté toutes les interventions, entre autres celles du Réseau Environnemental Autochtone, du Conseil Intertribal sur la Politique Publique, du Sierra Club, de 350.org, de la Fédération pour la Vie Sauvage du Dakota du Sud, et de la Commission d’Utilité Publique de Rosebud.
Au cours de la session de décembre 2014 de la Commission d’Utilité Publique, les tribus et les autres parties ont présenté leurs objections essentiellement par le biais de motions préalables mais n’ont pas été autorisées à argumenter lors de la session proprement dite.
Il s’avère que les sessions de la Commission d’Utilité Publique n’autorisent pas les arguments oraux, ce qui est inhabituel pour une institution exerçant un pouvoir de réglementation juridictionnel. Il reste à voir si cela va changer durant la session du 6 janvier.
Lors de la session du 6 janvier, des parties présenteront des faits déjà découverts pertinents pour la procédure. Après la date du 6 janvier, un calendrier accepté par tous a été fixé pour d’éventuelles découvertes de faits au cours des quatre mois qui se concluront par une dernière session dans la première semaine de mai. Le processus d’intervention a réuni une puissante coalition d’intervenants qui défendent leurs droits à une vraie procédure en tant que citoyens de ce pays. Les tribus affirment leurs droits de protéger les terres des traités, l’eau et les droits humains de vivre en sécurité sur une terre qu’ils habitent depuis des siècles. La terre n’inclut pas seulement les terres selon les traités, mais aussi des terres qui n’ont jamais été cédées et sont considérées comme ayant le statut de territoire occupé ; et des terres qui appartiennent en titres à certaines tribus comme Rosebud et Oglala. Yankton a combattu l’oléoduc KXL depuis 2008 et continuera jusqu’à ce que le KXL s’en aille.
Après la session du 6 janvier de la Commission d’Utilité Publique, la coalition NOKXL Dakota hébergera un Cercle de Prière dans la Rotonde du Capitole pour célébrer l’unité, la solidarité, l’opposition ininterrompue et la victoire de l’unification qui ne cèdera pas de terres à une entité étrangère et ne compromettra pas le climat pour les générations à venir.
Si vous avez des questions, contactez : Thomasina Realbird (00 1) (303) 673 9600 ou Faith Spotted Eagle (00 1) (605) 481 0416
*Le 25 janvier 2013 les Nations Sioux ont signé un Traité International (c.à.d. Inter nations Sioux, ouvert aux autres Nations voulant les rejoindre) pour Protéger le Sacré des Projets de Sables Bitumineux.
L’introduction :
Les représentants de Nations, tribus et gouvernements Autochtones souverains, participant au Rassemblement pour Protéger le Sacré des 23 au 25 janvier 2013, pour le 150ème anniversaire du Traité Entre les Pawnee et les Sioux Yankton, se sont rassemblés sur les terres Ihanktonwan et ont résolu par consentement libre, préalable et informé de s’engager par traité à être pour toujours respectés et protégés.
Voir le texte intégral du Traité, en anglais
SANDRA RAMBLER ‘ETRE NE ET MOURIR APACHE’
Par Sandra Rambler, San Carlos Apache
Traditionnellement, Messagère Apache
Publié sur Censored News
Jeudi 1er janvier 2015
Traduction Christine Prat
« Les paroles de nos ancêtres valent toujours aujourd’hui, ‘Tu es né Apache ! Tu mourras Apache ! N’agis jamais comme l’Homme Blanc – l’ennemi !’ »
Comment répondre à un Homme Blanc nommé Paul Gosar, membre du Congrès pour l’Arizona qui a dit récemment « Vous êtes toujours des pupilles du gouvernement. »
Puis il a ajouté que l’ « un des petits secrets honteux du gouvernement fédéral c’est que les Tribus Autochtones ne sont pas vraiment des nations souveraines dans la société d’aujourd’hui. »
Et il a continué, disant que ses « commentaires faits au cours de la table ronde (19 décembre) concernaient la réalité et les lois actuelles gouvernant la relation entre les tribus et le gouvernement fédéral. »
Il pourrait facilement être étiqueté comme le « Christophe Colomb » de ce siècle, tout comme le Sénateur d’Arizona John McCain.
Combien de temps peuvent ces Homme Blancs, qui n’en n’ont rien à cirer de notre Peuple Apache continuer à nous ridiculiser ? Combien de temps pouvons-nous supporter çà ? Ce sont les robots de la firme Resolution Copper qui fait des affaires sous l’égide du géant minier Rio Tinto, avec leur membre du Congrès pour l’Arizona achetée, Ann Kirkpatrick.
Exactement combien ont-ils payé leurs pseudo « Apaches » pour écrire des lettre au Sénat et au Congrès pour dire que c’est OK de construire une mine à Oak Flat ? Combien d’Apaches au total ? Comment nos propres Apaches ont-ils pu trahir les croyances de leur propre peuple ? Comment ont-ils pu nous vendre si facilement ?
Maintenant que le Président Obama a signé la Loi de Défense de plus de 1000 pages qui concerne plus de 585 milliards de dollars, qu’en est-il des Apaches San Carlos ? Qu’en est-il de notre site sacré Chi’Chil’Bagoteel ? Qu’en est-il de nos glands et de nos plantes médicinales là-bas ? Qu’en est-il des cérémonies traditionnelles futures ?
Notre principale préoccupation devrait être notre eau. D’où ce géant minier tirera t-il l’eau ? Ils ont besoin de plus de 200 millions de litres d’eau par an pour fonctionner. D’où est-ce que çà viendra ? Est-ce qu’ils s’adresseront aux législatures pour avoir notre eau ? Ils ne seront qu’à moins de 20 km de la frontière de notre réserve dite frontière du District de Gilson Wash. Et alors, quoi ?
Cancer ! Notre eau sera contaminée et les gens continueront à mourir du cancer. Pourquoi personne n’y pense ? En particulier ces « quelques Apaches » qui nous ont vendus !
Avez-vous pensé ne serait-ce qu’une minute que les gens ne découvriraient pas que vous avez trahi votre propre peuple Apache ? Pour quoi ? Pour pouvoir soutenir une compagnie minière étrangère d’Australie ? Et cependant, vous prétendez être Apache San Carlos ?
Il y a des canaux par lesquels ces choses fuient et ont tendance à être partagées avec d’autres. Nous avons une plus grande bataille a mené, celle pour protéger notre souveraineté. Là, le membre du Congrès Gosar se moque de nous et à une époque il a été notre Représentant, de notre District. Maintenant, nous avons une membre du Congrès pour l’Arizona Démocrate (soi-disant), Mme Kirkpatrick, qui ne vaut pas mieux et nous a vendus aussi. Et pourquoi porte t’elle des vêtements de camp aux parades Apaches ? Qui les lui a donnés, alors qu’elle ne respecte même pas les manières Apaches et n’a pas le droit de porter nos vêtements traditionnels. Elle est une honte pour nous parce qu’en vérité elle ne nous représente pas, ni nous ni nos intérêts.
Le temps est venu de nous unir en tant qu’Apaches en un seul peuple. Ce n’est pas un district contre un autre ou un candidat contre un autre, c’est la tribu Apache San Carlos dans sa totalité et son intégralité que nous devons défendre. Si nous ne le faisons pas, qui nous aidera ? Absolument aucun de ces Blancs qui continuent à se moquer de nous et nous ridiculiser, ce qui est proprement écœurant.
Je prie pour que les membres de notre Conseil Tribal Apache San Carlos soient en prière et se tiennent ensemble et ne se laissent pas détourner de la bonne voie ou soient achetés. Pour qu’ils soient fidèles à leurs électeurs et votent en un seul corps dans la prière pour maintenir les Apaches San Carlos au meilleur des leurs intérêts. J’applaudis l’ex-Président Wendsler Nosie Sr. et notre actuel Président réélu, Terry Rambler et le Vice-président nouvellement élu, Tao Etpison, pour avoir travaillé ensemble dans l’unité pour protéger les intérêts de nos Apaches San Carlos.
J’ai été élevée pour être une Apache fière, fière de mon héritage et d’où je viens. Je suis sûre que beaucoup d’entre vous ont été élevés de cette manière aussi. En aucun cas je ne m’éloignerai de mes Apaches dans leur combat pour ce qui nous appartient de droit. Çà a été le Pays Apache d’abord ! Avant que tout Homme Blanc n’ai jamais été dans ce pays ! C’est ce qu’ils évitent de se rappeler. L’Homme Blanc nous a trahis, encore et toujours, dans ses actes avides et égoïstes. C’est une autre pierre qui nous a été jetée alors que nous ne faisions rien. Le membre du Congrès Gosar peut nous appeler « pupilles du gouvernement » tant qu’il veut. Nous sommes toujours des êtres humains qui ne voulons aucune part du Parlement Britannique ou de l’Empire Romain.
Les paroles de nos ancêtres sont toujours vraies aujourd’hui, « Tu es né Apache ! Tu mourras Apache ! N’agis jamais comme l’Homme Blanc – l’ennemi ! »
Les mêmes paroles nous ont souvent été dites par nos chères et aimées grand-mères et l’esprit Apache est bien vivant aujourd’hui, quand nous sommes au défi de résister pour protéger ce qui nous appartient en droit – notre mode de vie Apache que personne, pas même l’Homme Blanc ne pourra jamais nous retirer. Et personne ne peut me retirer mes sentiments et mon opinion en tant qu’Apache !
Ahi’yihe ! Ashoong !
Voir aussi article du 5 décembre 2014, sur la loi du Congrès autorisant l’ “échange de terre
et l’article de Sandra Rambler du 26 juillet 2013, sur le projet Resolution Copper
et l‘article de Klee Benally du 20 février 2013 (avec infos sur l’ historique du projet ajoutées par moi-même
Publié par rt.com
Et par Censored News
5 décembre 2014
Traduction Christine Prat
Le Congrès des Etats-Unis est sur le point de donner à une compagnie minière étrangère une large portion d’une Forêt Nationale, en Arizona, terre ancestrale vénérée d’Apaches de la région. La controverse vient aussi du fait que cette mesure est liée à la législation annuelle qui finance le Ministère de la Défense des Etats-Unis.Cette semaine, les Comités des Services Armés de la Chambre des Représentants et du Sénat ont tranquillement ajouté une provision à la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale (NDAA), qui permettrait l’attribution d’une portion conséquente de la Forêt Nationale de Tonto à Resolution Copper, une branche de la compagnie Anglo-Australienne Rio Tinto, copropriétaire avec l’Iran d’une mine d’uranium en Afrique et dont la Chine détient 10%.
La ‘Loi Carl Levin et Howard P. McKeon d’Autorisation pour la Défense Nationale pour l’Année Fiscale 2015’ inclut la cession de terres de sépultures, médicinales et cérémonielles Apaches, situées actuellement dans les limites de [la Forêt Nationale] de Tonto. Les informations concernant la mesure sur les terres a été tenue secrète jusqu’à Mardi, tard dans la soirée, lorsque le texte de la proposition de loi a été finalement mis en ligne.
La terre, qui doit être donnée à Resolution Copper en échange d’autres terres, inclut un territoire que les Apaches utilisent depuis des siècles pour cueillir des plantes médicinales et des glands, et est proche d’un lieu connu sous le nom d’ ‘Apache Leap’ [Saut des Apaches], un point d’où des Apaches ont sauté pour échapper à des colons et soldats à la fin du 19ème siècle.
Les terres concernées par le projet s’arrêterons à environs 500 mètres d’Apache Leap et ne comprendrons pas, au début, le site connu comme Oak Flats, bien que pour ce qui est des chênes [oaks], des éléments légaux contradictoires soient un obstacle assez mineur pour qu’une compagnie comme Resolution Copper finisse par y faire des forages.
La Chambre des Représentants pourrait voter la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale (NDAA) dès cette semaine, avec des stipulations qui empêcheraient le Sénat d’amender la loi. Mercredi soir, une tentative de dernière minute pour supprimer la question des terres de la NDAA a échoué devant le Comité des Règlements Intérieurs, qui a voté pour accorder une heure de débat sur la NDAA à la Chambre.
Terry Rambler, Président de la Tribu Apache San Carlos, a dit au Huffington Post qu’il était attristé mais pas du tout surpris.
« Plus que tous autres, les Apaches et les Indiens devraient comprendre parce que nous avons connu çà tellement de fois dans notre histoire » dit Rambler.
« La première chose à laquelle j’ai pensé ne concerne pas vraiment l’immédiat, mais ce qu’il y aura dans 50 ans, probablement après moi, si cette loi d’échange de terres passe, les effets auxquels mes enfants et petits enfants seront confrontés » ajouta Rambler.
« Depuis des temps immémoriaux des gens allaient là-bas. Çà fait partie de notre patrie ancestrale » dit Rambler. « Nous avons toujours eu des danseurs dans cette région – des danseurs de l’aube – et des cérémonies de maturité pour nos jeunes filles qui deviennent des femmes. Ils fermeront tout çà. Ils nous sépareront des terres des glands et des plantes médicinales et de nos sites de prière. »
Le Sénateur d’Arizona John McCain a été instrumental pour faire ajouter à la NDAA l’échange de terres demandé par Rio Tinto depuis une décennie, selon le Huffington Post. Certains membres du Congrès était parait-il préoccupés par l’échange, mais il s’est finalement matérialisé grâce aux assurances économiques. Rio Tinto engendrera 61 milliards de dollars d’activités économiques et 3700 emplois directs et indirects en 40 ans.
Rambler dit que le fait que les assertions économiques de Rio Tinto soient vraies ou fausses pourrait ne pas avoir d’importance.
« Il semble que nous les Apaches et autres Indiens nous soucions plus de ce que ce type d’activité fait à l’environnement et aux effets que çà laisse pour nous, alors que d’autres pensent plus à l’immédiat et aux promesses d’emplois, mais pas nécessairement à ce que notre créateur Dieu nous a donné » dit-il.
Rambler s’est dit particulièrement préoccupé par les ramifications à long terme, entre autres l’intention de la compagnie d’utiliser la technique d’excavation souterraine par blocs, qui signifie creuser sous le minerai, le faisant s’effondrer.« Ce que ces montagnes représentent pour nous est que quand la pluie ou la neige viennent, elles nous les distribuent » dit Rambler « Çà remplit les nappes aquifères et nous donne la vie. »
Resolution Copper dit avoir soumis son projet pour la région au Service des Forêts des Etats-Unis et se conformera à la Loi sur la Politique Environnementale Nationale (NEPA) qui est supposée protéger les terres fédérales.
Mais Rambler dit que la NEPA ne fait pas le poids face aux intentions de Resolution Copper.
« Voici ce qui va se passer – la loi, dans un passage, dit qu’il y aura une consultation, mais la loi dit dans un autre passage que l’échange de terres se fera un an après le passage de cette loi, » dit Rambler. « Donc, peu importe ce que nous ferons durant cette année, la partie consultation ne voudra rien dire au bout d’un an. Parce qu’alors, çà leur appartiendra effectivement.»
En fait, la NEPA ne protégera que les terres restées fédérales. Pour le reste, tout est permis selon la loi fédérale.
« Nous n’aurions à appliquer la NEPA qu’à toute activité ayant lieu sur les terres restées fédérales » dit Carrie Templin, une officielle du Bureau d’Aménagement du Territoire d’Arizona.
La Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale (NDAA) de 2015 contient d’autres arrangements, entre autres un qui livrerait une partie de la Forêt Nationale de Tongass en Alaska à l’abattage et l’exploitation des arbres et un autre qui livrerait des terres de la Réserve Nucléaire de Hanford, dans l’état de Washington, au développement industriel, projet qui a soulevé des protestations tribales [Le projet comprend l’ouverture d’une route qui donnerait accès au public motorisé à la Montagne Sacrée des Yakama, Laliik, ou Rattlesnake Mountain, Mont du Serpent à Sonnettes – NdT]
LES ETATS-UNIS ET LE MEXIQUE MAIN DANS LA MAIN POUR LES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME
Par Frontera NorteSur (Nouveau-Mexique)
Publié par Censored News
Dimanche 28 décembre 2014
Traduction Christine Prat
Bien que ce soit passé inaperçu dans les médias des Etats-Unis, les évènements au nord de la frontière présentent des similarités frappantes avec les évènements au Mexique en 2014. Tout comme les manifestations de masse qui ont commencé au sud du Rio Bravo puis se sont rapidement étendues au reste du monde contre les meurtres par la police et les disparitions forcées d’étudiants du collège rural d’Ayotzinapa dans l’état du Guerrero au Mexique, le problème qui a servi de catalyseur à ‘El Norte’ [Etats-Unis] était la violence policière. Dans les deux pays membres de NAFTA, les questions de race et de classe, la militarisation de la police, la corruption politique, l’effondrement du système judiciaire, les iniquités économiques et les violations systématiques des droits de l’homme ont fourni le contexte pour des conflagrations nationales.
Dans un récent commentaire dans la presse, sur les liens entre Ayotzinapa et les tirs mortels de la police sur le jeune Afro-américain désarmé Mike Brown et d’autres aux Etats-Unis, Aida Hernandez, professeur et chercheur au Centre des Hautes Etudes et de la Recherche en Anthropologie Sociale de Mexico, affirmait que les deux cas mettent en évidence le scandale de ce que « la vie des jeunes Autochtones et Afro-américains pauvres ne valait rien dans des sociétés racistes et racialisées. »
Dans le cas d’Ayotzinapa, A. Hernandez écrivit que, le fait que la majorité des 43 étudiants disparus en septembre dernier étaient d’origine Autochtone avait été « peu mentionné », même lorsque des messages racistes sur les étudiants ont été postés sur les réseaux sociaux et reproduits dans les médias de masse.
Dans le même sens, une dépêche de Reuters d’avant Noël donnait plus de crédibilité aux accusations de profilage racial à grande échelle par la police de New York et d’autres services de police.
25 policiers Afro-américains de la police de New York, en service ou retraités, interviewés pour l’article, ont parlé de leurs propres problèmes avec les policiers blancs, allant du harcèlement, aux menaces avec des armes à feu, aux retenues et fouilles arbitraires et même à l’usage excessif de la force.
« Il n’y a pas vraiment de canaux pour signaler les abus » dit Eric Adams, ex-capitaine de la police de New York et président du district de Brooklyn, cité par Reuters.
Aux Etats-Unis, la mort de Mike Brown tué en août dernier par l’officier de police blanc Darren Wilson à Ferguson dans le Missouri, a placé la violence policière, le profilage racial et la militarisation au centre de la scène politique nationale.
Cependant, la répétition générale pour la confrontation finale avait eu lieu des mois plus tôt, quand le SDF James Boyd avait été tué dans le style d’une exécution, par deux membres de la police d’Albuquerque [Nouveau-Mexique]. L’affaire avait déclenché les manifestations les plus intenses dans la ville depuis les années 1970, des manifestant ayant successivement occupé l’Avenue Centrale, brièvement bloqué la route nationale 25, installé une ‘assemblée du peuple’ au cours d’une réunion brusquement interrompue du conseil municipal et organisé un sit-in pacifique dans le bureau du maire Richard Berry.
Mais, par le biais d’une exagération du ton et de l’impact matériel des manifestations, les actions ont parfois été décrites injustement comme des ‘protestations violentes’ par les médias commerciaux, en particulier Associated Press dont les histoires ont été reprises par d’autres médias.
Par contre, les démonstrations du pouvoir de la police militarisée qui a abasourdi les Etats-Unis l’été dernier lors de l’émeute de Ferguson, étaient au centre des manifestations précédentes au Nouveau-Mexique. Après Albuquerque, un soulèvement contre les brutalités policières a secoué Salinas, en Californie, où quatre hommes Latinos ont été tués par balles par des flics locaux au début de cette année.
Quand les policiers tueurs de Mike Brown à Ferguson et Eric Garner à New York ont été exonérés de toute charge, des manifestations ont éclaté dans près de 200 villes des Etats-Unis et ont continué durant la traditionnellement apolitique saison des fêtes de fin d’année, tout comme au Mexique, contre les attaques des étudiants d’Ayotzinapa.
Aux Etats-Unis, un blocage sans précédent, par des milliers de gens, de l’emblématique Mall of America, dans le Minnesota, s’est produit quelques jours avant Noël.
Les meurtres, en décembre, de deux officiers de police de New York, par un homme au passé criminel et sans liens connus avec les manifestants, prétendument pour venger Brown et Garner, ont déclenché des déclarations provocatrices de la direction syndicale de la police de New York, promettant une ‘politique de temps de guerre’ et affirmant que le maire Bill de Blasio avait ‘du sang sur les mains’.
Si ces promesses sont mises en application, çà ne fera que confirmer ce que les critiques ont toujours dit : Le maintien de l’ordre aux Etats-Unis est une entreprise de ‘nous contre eux’, une action unilatérale de flics militarisés contre le public, spécialement les gens de couleur.
Pendant ce temps, des scènes de maintien de l’ordre dignes de temps de guerre sont évidentes dans le paysage Mexicain, où des légions de forces de sécurité armées envahissent les rues avec des armes puissantes et des véhicules militaires. Souvent en treillis de combat, il y a des soldats, des ‘marines’, des policiers d’état, des policiers municipaux, des gardiens de banques et des personnels de sécurité privée de tout poil.
Les Etats-Unis comme le Mexique sont enlisés dans des guerres apparemment sans fin – contre le terrorisme, la drogue, les immigrés, les automobilistes ivres, etc. Côté Etats-Unis, les estimations des dépenses militaires depuis les attaques du 11 septembre, vont de 1600 milliards de dollars, pour la plus basse estimation, celle du Service de Recherche du Congrès, à 4400 milliards (ou plus), calculés par des professeurs de l’Université de Boston, selon un article paru sur le site Common Dreams.
Les énormes dépenses de Washington, de plus en plus passées dans les mains de sous-traitants privés, ont été contractées en des temps où des millions de gens étaient sans emplois, où les services sociaux ont été réduits, les aides de l’état sévèrement limitées, toute une génération d’étudiants prise au piège de dettes énormes, et la ville emblématique de Detroit laissée tomber en ruines. Et cependant, les guerres continuent encore et toujours…
Certains font le lien entre la violence policière, les dépenses militaires, la guerre de la drogue, les violations des droits de l’homme et la politique étrangère. Dès novembre, des pancartes proclamant ‘Ayotzinapa-Ferguson’ ont commencé à apparaître aux Etats-Unis dans les manifestations contre la brutalité policière. Début décembre des manifestations aux Etats-Unis contre l’aide sécuritaire au Mexique, visant les 2,1 milliards de dollars de l’Initiative Merida contre la drogue (appelée aussi Plan Mexique) qui fournit un entrainement et des équipements de maintien de l’ordre au gouvernement Mexicain, ont eu lieu dans plus de 50 villes des Etats-Unis. Des jeunes immigrés Mexicains étaient les principaux initiateurs de l’action.
« C’est un effort communautaire des résidents Mexicains des Etats-Unis qui ne veulent pas que l’argent de leurs impôts finance le gouvernement Mexicain, qui est corrompu » dit l’une des organisatrices du mouvement.
« Nous en avons assez du soutien du gouvernement des Etats-Unis aux forces de sécurité du Mexique, qui ont torturé, fait disparaître et tué des milliers de gens » dit l’activiste Roberto Lovato en Espagnol sur CNN. Après six ans d’opération Merida, Washington et Mexico peuvent se vanter de succès dans la capture et l’élimination de chefs du crime organisé, comme Chapo Guzman, mais se serait de la folie de la part des deux gouvernements de prétendre que leur programme de sécurité conjoint a fondamentalement démantelé l’ensemble du business de la drogue et du crime organisé ou a mis un terme au haut niveau de violence, les deux phénomènes continuant toujours comme ‘business as usual’.
Après 2008, l’Initiative Merida, appliquée par à-coups, comprenait précisément une suspension partielle des paiements concernant les questions de droits de l’homme au Mexique – pendant les années où la violence a atteint de nouveaux sommets et a engendré plus de 100000 assassinats, au moins 23000 disparitions et le déplacement forcé de leurs maisons et communautés de plus de 250000 personnes, selon les estimations les plus prudentes.
En 2015, l’Initiative Merida pourrait susciter plus d’attention, grâce à Ayotzinapa et d’autres atrocités, comme la tuerie de 22 personnes le 30 juin, par l’armée Mexicaine, dans l’état de Mexico. De plus en plus, Washington et Mexico sont fréquemment sur la sellette des organisations internationales des droits de l’homme.
Récemment, les deux gouvernements ont été sérieusement mis en question par les Nations Unies, la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme, la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme, le Parlement Européen, le Tribunal Permanent des Peuples, Amnesty International, Human Rights Watch, et d’autres.
Bien que l’étendue des violations des droits de l’homme supposée soit beaucoup trop longue pour être exposée ici, une brève liste comprend la torture, la violence policière, les meurtres de femmes, les disparitions forcées et le profilage racial. « Malgré les grandes différences économiques et sociales qui séparent (le Mexique et les Etats-Unis), le racisme, l’impunité, la violence d’Etat et la criminalisation des protestations sociales unissent les réalités des deux côtés de la frontière » écrivit l’universitaire Mexicaine Aida Hernandez.
L’année 2014 a signifié aux partenaires de NAFTA – et au monde – que le respect des principes de base de la vie est sacrosaint. C’est tout simplement inacceptable de torturer des gens ou de les faire disparaître dans l’oubli. Ce n’est pas bien de tirer dans le dos des civils. Et les manipulations de la vérité par les gouvernements, les camouflages, les simulations de changement de politique et l’impunité, sont de moins en moins tolérés par les sociétés civiles qui se réaffirment enfin après des années d’assoupissement.
Kent Paterson
Frontera NorteSur: on-line, U.S.-Mexico border news
Center for Latin American and Border Studies
New Mexico State University
Las Cruces, New Mexico
Il faut ajouter aussi que les médias ne parlent jamais des Amérindiens tirés par les flics. Juste quelques exemples récents :
Décembre 2014: Lakota tué par des flics de Rapid City, après avoir participé, la veille, à une manif contre la violence policière
Octobre 2014 : Amérindienne de 8 ans (Rosebud Sioux Dakota du Sud) blessée et gravement traumatisée après avoir été attaquée au taser par des flics
Août 2014 : un Amérindien sourd tiré dans le dos pas un flic de Seattle. Le flic a démissionné, son acte ayant été jugé injustifié, pour une fois. Toujours en août, un Lakota tué par la police de Rapid City…
Il y en a eu d’autres, rien que cette année. Quelques familles se sont manifestées sur les réseaux sociaux au moment des grandes manifs pour Mike Brown, pour signaler que leurs fils aussi s’étaient fait buter de la même manière, mais les Indiens étant supposés appartenir au passé, les médias ignorent ce qui leur arrive actuellement.
Ch.P.