Cactus Seguaro détruit au bulldozer par Southwest Valley Constructors près d’Ajo, Arizona

LA MAISON MÈRE DE LA COMPAGNIE QUI CONSTRUIT LE MUR EN ARIZONA EST L’UNE DES ENTREPRISES LES PLUS POLLUANTES AU MONDE

LA COMPAGNIE QUI CONSTRUIT LE MUR DE FRONTIÈRE EST LIÉE À L’OLÉODUC KEYSTONE ET AUX SABLES BITUMINEUX D’ALBERTA

Par Brenda Norrell, Censored News
10 janvier 2020
Traduction Christine Prat

AJO, Arizona – La maison mère de Southwest Valley Constructors – qui, actuellement, construit le Mur-frontière, en violation de toutes les lois fédérales sur la protection, détruisant des espèces menacées et passant au bulldozer le Désert, encore vierge, de Sonora – est une multinationale d’industrie minière et de construction, classée parmi les compagnies les plus polluantes du monde.

La maison mère de Southwest, Kiewit, dont le siège est à Omaha, dans le Nebraska, figure dans les premières places des 32 compagnies nord-américaines les plus polluantes, qui sont en train de tuer la planète.

L’entreprise qui construit le Mur, Southwest Valley Constructors, d’Albuquerque, transgresse toutes les lois fédérales adoptées pour protéger les espèces menacées, l’eau et les sites sacrés, pour construire une barrière-frontière fondée sur l’échec politique, la xénophobie et l’effondrement du gouvernement américain.

La variété de cyprinodon menacée ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde que dans une source près d’Ajo, en territoire sacré Tohono O’odham.

Tout près, les voies de migrations des jaguars et des antilopes locales [nom scientifique antilocapra americana] menacés sont en train d’être détruites.

Les cactus Saguaros sont arrachés, en dépit des lois de l’état et des lois fédérales.

Le gouvernement a ignoré 41 lois fédérales protégeant la vie, pour construire le Mur-frontière.

Dans sa plainte officielle, le Centre pour la Diversité Biologique souligne les atteintes aux droits humains, engendrées par le fait de changer une zone frontière de désert vierge en zone militarisée.

« Au-delà de compromettre la vie sauvage, les espèces menacées et les terres publiques, le mur à la frontière Etats-Unis-Mexique s’inscrit dans une stratégie plus large de militarisation de la frontière, qui met en cause les droits humains, les libertés civiles, les entreprises locales et les relations internationales. La frontière fait obstacle aux migrations naturelles des gens et des espèces sauvages, qui sont essentielles pour une diversité saine, » dit le Centre.

L’entreprise Southwest Valley a perçu 646 millions de dollars du budget de l’Armée des Etats-Unis, pour construire le Mur, selon le contrat passé par le Ministère de la Défense, et le Corps de Ingénieurs de l’Armée d’Albuquerque qui applique le contrat. L’utilisation de fonds militaires pour construire le Mur fait l’objet de nombreuses plaintes en justice toujours en cours.

Kiewit a également obtenu un contrat pour construire un mur au Texas, le long du Rio Grande. « Le contrat à 42,8 millions de dollars a été attribué à Kiewit Infrastructure West Co. Selon le service de Protection des Douanes et des Frontières, le projet comprend la construction de bornes d’acier de 5,5m à 9m de haut, en plus de la construction de routes, de technologie de détection et d’équipement d’éclairage », d’après CNN.

Parmi les projets de Kiewit, en divers endroits du monde, qui polluent la planète, il y a des travaux de construction pour Suncor, qui exploite les sables bitumineux d’Alberta, au Canada ; des mines de nickel au Québec ; des mines de diamants à Yellowknife, dans les territoires du Nord-Ouest du Canada ; l’extraction de minerai de fer dans l’ouest de l’Australie ; des mines de charbon dans le Wyoming ; des phosphates dans l’Idaho ; l’extraction de lignite au Texas ; et des mines de nickel dans la Baie de Voisey, Province de Terre Neuve et du Labrador, selon le site de l’entreprise.

L’oléoduc Keystone fait partie des projets de construction de Kiewit, ainsi que des projets de construction pour du pétrole, du gaz et des sables bitumineux ailleurs au Canada, dans le Dakota du Nord, au Texas et dans l’ouest de l’Australie.

En Amérique du Nord, Houston et Calgary sont les principales villes où des multinationales tuent la planète, surtout avec les industries du pétrole, du gaz et des sables bitumineux. En 2017, Kiewit a obtenu un contrat avec Wood Group Mustang, de Houston, pour construire la plateforme de gaz offshore Léviathan d’Israël.

La construction du mur de frontière en violation de lois de protection fédérales fait partie d’une politique plus vaste du gouvernement des Etats-Unis, qui viole maintenant les lois internationales protégeant les enfants migrants, entre autres l’acte génocidaire de séparation des enfants de leurs parents et la disparition d’enfants.

Les enfants de migrants sont emprisonnés dans des camps de la mort des Etats-Unis, où ils sont agressés sexuellement et meurent de manque de soins et de maladies qu’on peut prévenir, selon des cas recensés de décès d’enfants de migrants.

Les Etats-Unis sont maintenant en tête au niveau mondial pour le mépris trop répandu de la vie humaine et de la Terre.

 

SOLIDARITE : UN ARTISTE AUTOCHTONE DES ETATS-UNIS EXPRIME SON SOUTIEN AUX ENFANTS PALESTINIENS

Par un artiste de rue
Publié par First Seven Design Labs
Le 5 janvier 2020
Également publié par Indigenous Action Media

DANS L’ESPRIT DE FARIS…

Il y a 20 ans, je vivais avec une famille Palestinienne, quand le ‘11 septembre’ s’est produit, et c’était à leur table de plats traditionnels que nos rires et parfois nos larmes consolidaient notre lien avec les luttes Autochtones. C’est à cette même table qu’on m’a communiqué l’histoire de Faris Odeh, un adolescent immortalisé au panthéon des Palestiniens tombés, comme des centaines de milliers d’autres, tels que Mohammed Al-Durrah.

Transposition accélérée jusqu’à aujourd’hui et bien des émotions plus tard. J’ai entendu parler d’une organisation qui essaie d’attirer l’attention sur le génocide à Gaza par un petit panneau sur un mur longeant l’une des routes les plus fréquentées de Santa Fe [Nouveau-Mexique]. Cette route conduit à certains des musées et galeries d’art les plus célèbres, pour lesquelles Santa Fe est si connue. L’art de rue n’a jamais demandé et ne demandera jamais d’autorisation, et ces installations de colle à papier sont en opposition directe avec les institutions homogénéisées de la classe supérieure, et, lorsque ça va de pair avec le racisme local, les oppositions à cet art conscient abondent. C’est dans les espaces publics et dans les rues où les gaz lacrymogènes et les balles remplissent l’air qu’on trouve les images artistiques qui frappent le plus durement. J’ai compris depuis longtemps que le rôle d’un artiste est de créer les images que les gens soutiennent, et qui unissent les mouvements pour la perpétuation de notre culture et de nos modes de vies. Tout ‘art’ Autochtone qui n’est rien qu’un gadget devrait être considéré comme un acte de traitrise envers l’époque et les luttes de notre propre peuple, spécialement ceux qui sont sur les lignes de front. Ce genre d’ ‘artistes’ égocentriques n’ont pas leur place dans notre lutte, si ce n’est d’être un obstacle capitaliste prétentieux contre notre libération collective.

Depuis près de 5 ans, ce groupe de soutien aux droits humains des Palestiniens ont vu leur panneau effacé, détruit et même coupé par le couteau du racisme qui s’affiche ouvertement à Santa Fe. Ces ignares préfèreraient ne pas voir d’images d’enfants du Moyen-Orient, ou pire, la défense de leurs droits humains de base d’exister chez eux à Gaza – considérée comme l’une des plus grandes prisons à ciel ouvert actuellement.

La décision d’intervenir avec des installations d’art de rue quasiment indestructibles, sur le mur d’adobe, similaire aux murs de maisons palestiniennes, a été facile à prendre. Si vous comparez, sur des cartes, la réduction des territoires des peuples Autochtones de ce continent et ceux des Palestiniens, à ce qu’ils sont devenus aujourd’hui, c’est exactement la même chose. Ce à quoi ça revient, c’est que nous avons des racistes qui essaient d’éradiquer la lutte des peuples Autochtones, non seulement dans d’autres pays, mais aussi ici, sur ce continent, sur des terres volées. Pour ces gens qui ont pris des couteaux pour détruire les images d’enfants Autochtones sur ces panneaux, il est clair que ce n’est pas passé loin, en termes historiques, de l’expansion vers l’ouest. Donc, logiquement, on peut tirer la conclusion que leurs actions sont une extension de leur héritage familiale sur ce continent.

Cette installation à la colle à papier était une réponse directe à la destruction répétée du panneau, et c’est ce qui arrive quand vous emmerdez un artiste de rue. La création de cette scène particulière raconte l’histoire de ce qu’ont subi les enfants Palestiniens, en utilisant tout le mur, au lieu d’être reléguée sur un panneau de petit format attribué par la ville. Il y a tellement d’analogies, en ce qui concerne le mur lui-même, le lieu et l’histoire autochtone partagée, que j’ai voulu m’assurer que ces histoires soient dites dans un format grandeur nature. Cet exploit exigeait d’aller dans un lieu très sombre pour vivre avec ces images et leurs histoires pendant des semaines, afin de mettre en lumière ce génocide continu. Dans certains cas, il a fallu utiliser des vidéos d’il y a 20 ans, à fort grain, et les améliorer avec différents programmes, afin que la terreur de leurs derniers instants puisse être montrée avec exactitude pendant les fêtes Chrétiennes, et que le public puisse apprendre ce qui se passe vraiment à Bethlehem en 2020.

C’est pendant ces semaines que j’en ai appris plus sur Faris Odeh, l’adolescent contre le char d’assaut, et les images de lui, David contre Goliath, que je n’avais jamais pu oublier depuis 20 ans. J’avais toujours su que je ferai quelque chose pour lui, mais je n’avais jamais su ce que ce serait, jusqu’à ce que cette occasion se présente. J’ai lu que Faris manquait l’école pour s’opposer aux super-chars faits aux U.S.A. achetés par l’armée Israélienne, qui tuaient son peuple et détruisaient des maisons à Gaza. J’ai lu que sa mère essayait de le convaincre de ne pas manquer l’école, et que, bien que sévèrement puni et enfermé dans sa chambre, il s’échappait par la fenêtre et descendait par la gouttière, pour rejoindre la rue et résister de la seule façon qu’il pouvait, avec des pierres. Ce qui me touchait le plus, c’était quand sa mère se souvenait de lui : « Ce n’était pas la gloire qu’il aimait » disait-elle. « En fait, il fuyait les caméras. » Elle le suppliait : « D’accord, tu veux jeter des pierres ? Mais au moins, cache toi derrière quelque chose ! Pourquoi faut-il que tu sois toujours devant, même plus près que les jeunes plus vieux que toi ? » Et il lui disait : « Je n’ai pas peur. » 10 jours après que cette photo ait été prise, ce serait ce char-là qui finirait par lui prendre la vie, quand on lui a tiré dans le cou, du char. Il a saigné pendant plus d’une heure, les secours ne pouvant pas approcher, vu qu’il était trop près du char. A de nombreuses reprises, je n’ai pas pu contenir mon émotion en pensant à son histoire et à beaucoup d’autres, au cours de ce projet, surtout en déroulant les tirages grandeur nature pour la première fois, et en voyant Mohammed Al-Durrah, ce petit garçon accroupi derrière son père dans ce qui s’est révélé être ses derniers instants.

Lui et son père ont été pris dans un feu croisé de snipers Israéliens qui les visaient tous les deux, alors qu’ils étaient cachés derrière une barrière de béton (on peut retrouver la vidéo non-corrigée en ligne – C’était des images de France 2, NdT). Si dur qu’ait pu être ce projet, physiquement, mentalement et spirituellement, ce n’est rien comparé à ce que nos frères et sœurs Autochtones subissent quotidiennement, à Gaza et dans d’autres prisons de colonies. J’ai le privilège et le luxe de me détourner de l’écran d’ordinateur, de l’art et de cette vie. Ils ne peuvent rien quitter, alors leurs histoires et ce qu’ils vivent ne doivent jamais être oubliés.
Quand les enfants de Palestine sont repérés sur une vidéo en train de résister avec des pierres ou autrement, l’armée Israélienne va chez eux en pleine nuit, ou dans leurs écoles, enfonce les portes, et les arrache littéralement à leurs proches à la pointe du fusil. Ces enfants disparaissent dans des cages pour être interrogés et torturés, exactement comme ce qui arrive le long de la soi-disant frontière Mexique/Etats-Unis. En fait, la haute technologie pour les murs qui a été perfectionnée contre les Palestiniens, est maintenant importée d’Israël pour le mur de notre frontière coloniale du sud.

Ce que l’Américain moyen ne comprend pas, c’est que mettre des enfants Autochtones dans des cages a été normalisé sur notre continent depuis que des bateaux ont atteint nos côtes. Pour s’emparer d’or et d’autres ressources naturelles, Christophe Colomb a séparé des familles, mettant les hommes et les garçons en cage pour leur faire extraire son quota d’or, et nos filles et nos femmes ont été vendues comme esclaves sexuelles pour son équipage. Ça n’a pas changé beaucoup pour nous, en plus de 520 ans de génocide ininterrompu… mais nous sommes existons toujours, ici, et dans l’esprit de nombreux guerriers Autochtones comme Faris, nous résistons toujours. Il a fait ce qu’il a fait pour l’amour de son peuple et il n’avait pas peur, et nous ne devrions pas avoir peur non plus.

C’est pour toi, Faris – et tant que je vivrai, tu vivras aussi, parce que tu es moi et je suis toi.

Notes de l’auteur : [Ce n’est pas antisémite de défendre les droits humains fondamentaux] [Vous êtes sur des terres volées] #Indigenous #Autochtone #Palestine #Palestinian #Palestinien #Solidarity #Solidarité #FarisOdeh #MuhammadAlDurrah #MohammedAlDurrah #FawziAlJunaidi
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Photos ©Michelle Cook

DES AUTOCHTONES DES ETATS-UNIS APPELLENT A LA PAIX AVEC L’IRAN

Par Brenda Norrell
Censored News
5 décembre 2020
Traduction Christine Prat

Ce jour, des Autochtones se sont rassemblés pour la paix et ont envoyé un message d’amitié au peuple d’Iran. Ils ont aussi demandé que les Etats-Unis se retirent d’Iraq et dénoncé Trump pour des assassinats et des provocations à la guerre. Des Diné [Navajo], des Lakota, des Pueblo et des Tohono O’odham ont lancé un appel urgent à la paix et la diplomatie pour mettre fin aux tragédies de la guerre.

Michelle Cook, une avocate Diné, a exhorté tous les peuples à se lever pour la paix, à s’engager diplomatiquement et à protéger l’Iran.

« Il y a plus de dix ans, dans ce qui semble maintenant avoir été un autre monde, j’ai été accueillie en Iran, où se trouvent encore les ossements du grand Roi Darius et d’Esther. Ce sont aussi des sites sacrés » dit Michelle Cook à Censored News.

« J’ai le cœur brisé pour les Iraniens, pour les tribus nomades d’Iran, nos parents, qui ne devraient jamais être attaqués ou diabolisés.

« Nos mains Diné, comme les mains Persanes, tissent des tapis, avec des fibres de laine qui portent le savoir et l’empreinte de nos ancêtres.

Michelle Cook dit qu’elle est opposée à tout financement des guerres des Etats-Unis.

« Nous avons tellement d’Autochtones dans l’armée, qui seront impactés par ces manœuvres tragiques et mal informées. Je prie pour la protection de nos hommes et femmes qui servent dans l’armée et sont mobilisés pour un ‘devoir’ dangereux, faux et immoral, pour l’intérêt personnel d’hommes nuisibles.

« J’exhorte tous les gens à résister activement à tout appel à employer la force en Iran et à tout message qui utilise des stéréotypes culturels et raciaux négatifs contre le peuple Iranien, ou cherche la violence. J’exhorte tous les peuples à protéger l’Iran, à empêcher la violence et à agir immédiatement pour la paix et la diplomatie. »

Ofelia Rivas, Tohono O’odham, dit, de la frontière sud, « chaque atrocité est camouflée, effacée par les politiciens et les grands médias, puis justifiée par encore plus de morts à la guerre.

« Paix à tous ceux qui dénoncent cela et le combattent chaque jour. »

La Nation Rouge, composée d’universitaires et de défenseurs de la justice sociale Autochtones, se sont exprimés contre l’assassinat et la provocation à la guerre avec l’Iran.

« Pas de Guerre à l’Iran ! Les Etats-Unis hors d’Iraq ! » dit la Nation Rouge à Albuquerque ce jour. « Trois décennies de sanctions américaines, de militarisme et d’occupation ont déchiré l’Iraq et semé le chaos dans la population.

« L’assassinat de Qassem Soleimani, officiel de haut rang de l’armée Iranienne, cette semaine, par un drone, sur le sol Iraquien, est une indication claire de la volonté des Etats-Unis de déclencher une guerre contre l’Iran en utilisant l’Iraq comme scène de base.

« Cet acte criminel, de la part du gouvernement Trump et du Pentagone, n’est pas seulement destiné à provoquer la guerre avec l’Iran, mais une vengeance brutale contre les insurrections populaires en Iraq, contre la violente occupation militaire américaine du pays, qui entre dans sa dix-septième année. »

Joye Braun, Lakota, de la Nation Sioux de Cheyenne River dans le Dakota du Sud, dit que les Lakota sont pour la paix et ne sont pas les ennemis du peuple Iranien.

« Nous avons un lien étroit avec le peuple d’Iran. Il y a des peuples tribaux là-bas, et nous avons une relation commune avec nos oppresseurs, faite de colonisation et d’exploitation.

« Au peuple d’Iran : nous, peuple d’origine de ce pays, nous ne sommes pas votre ennemi. Nous ne soutenons ni ce gouvernement ni ceux du passé qui oppressent nos peuples.

« Nous vous envoyons nos prières, et sachez que nous sommes pour la paix » dit Joye Braun à Censored News.

Waste Win Young, Lakota de Standing Rock, dans le Dakota du Nord, dit que l’American Indian Movement avait été impliqué dans les discussions de paix avec l’Iran, à la fin des années 1970 et dans les années 1980. Waste dit que les Lakota, aujourd’hui, sont suffisamment respectés et ont les capacités pour négocier la paix.

« Notre tante Marilyn Phillips-Harden-Takes the Knife, de Cheyenne River, et Juan Reyna, étaient parmi les négociateurs pour l’affaire des 40 otages Américains à l’Ambassade à Téhéran, » dit Waste Win Young à Censored news.

« Il y avait une Oglala mariée et habitant en Iran, Janeene Lonehill-Geyeagle (mère de Dana Lonehill). Son premier mari était Iranien. L’Iran ne pouvait pas croire qu’elle était Amérindienne et non Iranienne. Nos oncles Bill et Russell Means et notre tante Marilyn l’ont aidée à rentrer chez elle.

« Les Autochtones de Turtle Island ont du respect pour le peuple Iranien. Nous pouvons leur tendre la main et négocier la paix comme nous l’avons fait dans le passé » dit Waste Win Young.

« Une guerre de l’homme riche, » dit Louise Benally, Diné de Big Mountain, qui a combattu pendant les 40 années passées contre le déplacement forcé de sa terre natale, dû au fait que la firme Peabody s’emparait de l’eau et du sol pour extraire du charbon.

« La guerre ne serait pas une option, » dit Louise. « Le problème est qu’un président inapte a provoqué tout cela pour échapper à la révocation [Impeachment]. Il ferait n’importe quoi, mais la plupart des gens ne soutiennent pas cette idée idiote. »

Louise a été parmi les premiers à s’exprimer contre la guerre en Iraq, quand les bombes tombaient sur Bagdad, et à la comparer à la Longue Marche génocidaire jusqu’à Fort Sumner, à laquelle les Navajos ont été forcés par les Etats-Unis. Les déclarations de Louise ont été censurées par Indian Country Today, alors que la guerre faisait rage en Iraq.

Parlant pour la paix, Michelle Cook dit après son voyage en Iran « en tant que Peuple Navajo, nous avons appris à prendre soin de la terre, qui, en retour, prendra soin de nous ; c’est une pratique ancienne durable et écologique.

« Si nous violons les lois de la nature, ou les enseignements des Gens Sacrés, ils peuvent nous discipliner, ce qui fait qu’on nous enseigne à faire tout ce que nous pouvons pour maintenir le hozho [terme qu’on traduit par ‘beauté’, au sens pratique et spirituel, ‘équilibre’, ‘équité’, mais implique beaucoup plus que ce que nos langues peuvent dire ; c’est LA notion de base pour les Navajos – NdT]. C’est ce que les Anciens ont dit.

« Les gens sacrés nous ont aussi appris comment vivre et ne pas consommer trop de quelque ressource que ce soit, et cet enseignement s’applique aussi à la consommation de pétrole. Il ne faudrait pas qu’il y ait de guerres pour le pétrole. Le pétrole est comme le sang de la terre, notre Mère » dit Michelle. (Lire la suite plus bas).

Tandis que les Etats-Unis continuent leur schéma de guerres fondé sur leur gain politique et le contrôle des réserves de pétrole avec la complicité des médias, le regretté Thomas Banyacya, Hopi, avait plaidé avec force pour la paix.

Banyacya a passé sept ans en prison pour avoir refusé le service militaire et était devenu une voix globale pour la paix, s’exprimant contre la guerre et les armes atomiques.

Soulignant que l’uranium pour les premières bombes atomiques avait été arraché du sol de la région des Quatre Coins sans que les messagers spirituels Hopi aient été consultés, Banyacya avait prévenu le monde des conséquences de guerres ininterrompues.

Michelle Cook, membre de la Commission des Droits Humains de la Nation Navajo, écrivit l’article reproduit plus bas après son voyage en Iran, en 2008.

En faisant une introduction de l’article de Michelle, Ofelia Rivas, Tohono O’odham, dit aujourd’hui :

« Mon hommage à une guerrière au cœur fort qui lutte pour apporter la justice dans un monde de nations industrielles assoiffées de minéraux et de carburants fossiles – ce qui crée des millions de réfugiés et de morts, qui souffrent de systèmes tels que l’immigration aux Etats-Unis.

« Chaque atrocité est camouflée, effacée par les politiciens et les médias dominants, puis justifiée par plus de morts à la guerre.

« Chaque atrocité et chaque souffrance est ce que nous ressentons quand nous sommes déprimés, quand nous sommes tristes et savons que quelque chose n’est vraiment pas juste.

« Paix à ceux qui dénoncent cela et le combattent tous les jours » dit Ofelia Rivas à Censored News.

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HOZHO, VIVRE DANS L’HARMONIE, [Walking in Beauty] COMME CADRE POUR UNE PAIX INTERNATIONALE EN IRAN

La Pacifiste Navajo Michelle Cook réfléchit sur son voyage en Iran

Par Michelle Cook, Diné
Avril 2008
Traduction Christine Prat

La politique et les décisions internationales impactent le peuple Navajo et le Pays Indien de manières très réelles. Si les Etats-Unis attaquent l’Iran, ça aura des conséquences sur les nombreux Navajos et autres Autochtones qui sont actuellement dans l’armée américaine.

Les dirigeants, les défenseurs et les jeunes des Nations Indiennes ont la responsabilité de poser des questions pour protéger les militaires Autochtones hommes et femmes contre des guerres ou des conflits armés qui peuvent être évités ou ne sont pas nécessaires.

Peu d’Américains savent qu’en 1953, les Etats-Unis, par l’intermédiaire de la C.I.A., ont orchestré le renversement d’un gouvernement iranien élu par le peuple et ont installé à la place un gouvernement à leur solde.

C’était au départ une réaction aux efforts de décolonisation des Iraniens, afin de continuer à contrôler et bénéficier de leur pétrole, qui jusque là avait été sous le contrôle direct de compagnies américaines et britanniques.

Ces efforts de décolonisation allaient priver les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de leurs profits. Les Etats-Unis ont organisé un coup d’état qui a renversé le Premier Ministre Mossadegh, qui dirigeait la décolonisation, et ont mis à sa place le Shah Mohammed Reza.

Le Shah Mohammed Reza, soutenu par les Etats-Unis, et son régime ont régné sur l’Iran d’une main de fer, au prix de la dignité et des droits humains de quiconque les mettait en question.

Dans les années 1970, la jeunesse et les peuples iraniens se sont engagés dans la Révolution Culturelle Islamique conduite par l’Imam Khomeini et ont renversé le régime soutenu par les Etats-Unis, ce qui a créé la nouvelle nation théocratique appelée la République Islamique.

Depuis la révolution, les Iraniens ont géré leur pétrole. Quelques-uns se rendent compte aussi que les Etats-Unis ont soutenu l’Iraq pendant la guerre Iraq-Iran des années 1980.

Actuellement, des responsables au sein du gouvernement des Etats-Unis prétendent que l’Iran est une menace pour la sécurité nationale, et en conséquence de cette menace supposée, croient que le gouvernement des Etats-Unis a le droit d’entreprendre une attaque militaire contre l’Iran.

Les Etats-Unis prétendent que l’Iran construit des armes de destruction massive, bien qu’ils aient encore à produire des preuves convaincantes pour soutenir cette affirmation. De plus, l’Iran, comme les autres « états non-nucléaires » selon le Traité de 1968 de Non-Prolifération des Armes Nucléaires, a parfaitement le droit de développer de la technologie nucléaire pour des buts pacifiques [sic – NdT], et donc, ne devrait pas être considéré comme agissant en dehors des limitations légales s’il enrichit de l’uranium ou développe de la technologie nucléaire [re-sic tout de même – NdT].

Si les Etats-Unis devaient attaquer l’Iran, ce serait sans autorité morale ou légale. En fait, une attaque contre l’Iran sera illégale selon la loi internationale et pourrait être considérée comme une agression. Considérant l’occupation actuelle de l’Iraq et les situations extrêmement sensibles en Palestine occupée, au Liban, au Pakistan et en Afghanistan, une frappe militaire américaine précipiterait un Moyen-Orient déjà instable dans le chaos, et l’éloignerait irrémédiablement d’une quelconque solution effective d’autodétermination, de paix et de sécurité. Ceci ne veut pas dire que l’Iran est une utopie, l’Iran, comme tous les états, à ses propres dilemmes sociaux, économiques et politiques, et ces problèmes ne peuvent être résolus que par les peuples iraniens eux-mêmes, pas par des Américains à des milliers de kilomètres de distance. Les Iraniens et les peuples du Moyen-Orient ne sont pas « terroristes » quand ils défendent les terres et les ressources qui leur appartiennent de droit.

Malheureusement, les Américains ont été manipulés pour croire aux stéréotypes et voient souvent l’Islam et les peuples originaires du Moyen-Orient comme de vulgaires « terroristes » et des gens violents.

Rejetant le dialogue, les Etats-Unis ont menacé de violence et ont imposé des sanctions qui ont isolé l’Iran de la communauté internationale, opposant les sentiments anti-américains à la résolution de problèmes cruciaux. Beaucoup d’Iraniens et d’Américains pensent que la base du conflit entre les Etats-Unis et l’Iran n’est pas la question du ‘terrorisme’, mais le contrôle de l’Iran sur son pétrole.

Une guerre potentielle contre l’Iran ne bénéficierait qu’aux compagnies pétrolières qui veulent monopoliser le marché et dicter le prix du pétrole. Les vies de Navajos et le bien-être des Américains valent beaucoup plus que le billet vert ou des barils sans vie de pétrole iranien pour le profit de compagnies occidentales multinationales.

Je suis allée en Iran, parce que les gens ont le droit d’entendre les deux parties. De plus, les Américains et les Navajos ont le droit de savoir où on nous conduit et méritent une transparence totale quand de telles situations se produisent. J’y suis allée avec une tradition de paix, armée de prières Navajo et de la sagesse des ancêtres.

L’Iran est un pays ancien, sa population est aujourd’hui d’environ 62 millions d’habitants, dont à peu près la moitié ont moins de vingt ans. L’Iran est aussi le pays de plusieurs tribus distinctes, comme les Ashayer, les Gonbad, les Qashqai et les Bakhtiari. Ces tribus sont nomades, elles se déplacent avec les saisons, élèvent des moutons sur de vastes chaînes de montagnes. Les tribus iraniennes, comme la tribu Navajo, sont également expertes dans le tissage. Ce sont les peuples tribaux d’Iran qui sont les tisserands renommés de beaucoup de Tapis Persans. Ces tribus sont confrontées aux mêmes défis que les peuples autochtones des Amériques, la pauvreté, le manque de services de santé, la mobilité traditionnelle, et la revitalisation de leurs langues, entre autres. Aux Etats-Unis, on entend rarement parler de ces tribus ou de la beauté et de la diversité des peuples et cultures iraniens.

J’ai rencontré des jeunes Iraniens qui sont en train de se définir et de se redéfinir dans leur relation avec la République Islamique. J’ai découvert un peuple en train de construire un équilibre entre l’Islam ancien et la modernité. J’ai trouvé des femmes fortes en train de définir les droits des femmes en Iran selon leurs propres termes.

En me promenant dans ces terres sacrées très anciennes, je n’ai pas vu de terroristes. J’ai vu des visages d’êtres humains réels ; j’ai vu des familles, des mères, des pères et des enfants, aucun des stéréotypes racistes qu’on trouve dans les médias. L’Iran héberge de nombreuses cultures et des fois différentes.

J’ai rencontré des gens parmi les plus gentils et les plus hospitaliers que j’aie jamais rencontré. J’ai découvert que les gens qui pratiquent l’Islam sont bons et prient beaucoup, tout comme les Navajos. En Islam, les invités et les étrangers sont traités comme des messagers de Dieu et traités avec un grand respect. J’ai reçu ce degré de respect et j’ai été invitée dans leurs foyers, où nous avons mangé et prié pour la paix entre nous. Nous avons récité des prières Navajo et Musulmanes.

Je voulais que les Iraniens comprennent la diversité de l’Amérique, l’idée de Nations Autochtones souveraines, de peuples distincts, comme nation dans une nation. Je voulais qu’ils comprennent certaines réalités, puissance et défis des peuples autochtones aux Etats-Unis, et, ce qui est le plus important, qu’ils ne voient pas les Navajos comme un peuple en voie de disparition, mais comme des protagonistes actifs dans une longue bataille épique pour l’harmonie complète et l’autodétermination. Je voulais qu’ils connaissent les Navajos, non seulement comme un peuple qui vit en harmonie, mais aussi comme un peuple de guerriers féroces qui se sont battus et se battent encore pour la libération, la restauration et la guérison de nos peuples, de la terre, de ses ressources, de notre culture et de notre langue.

Quand j’ai partagé mon histoire avec des Iraniens, j’ai senti un véritable sens de solidarité, une relation presque familiale. J’ai trouvé des gens pleins de compassion pour les luttes des peuples autochtones d’Amérique du Nord. Bien que nous soyons différents, nous avons une chose en commun. Les peuples iraniens, tout comme les peuples autochtones, veulent déterminer leur propre avenir, mettre en pratique leur culture et leurs religions, sans interférences de l’extérieur, de dirigeants étrangers, ou de leurs influences. J’ai parlé avec des vétérans de la guerre entre l’Iran et l’Iraq des années 1980, qui défendent leur pays et défendent la paix parce qu’ils ne veulent plus jamais connaitre la guerre et les destructions qu’elle a produites dans leurs territoires. En fait, les Iraniens sont encore en train de guérir du traumatisme causé par cette guerre.

Les Navajos ont beaucoup à apprendre aux Américains et au monde en termes de non-violence et de résolution des conflits, comme la Cour des Pacificateurs de la Nation Navajo et les Pacificateurs Navajo.

Le but de la pacification Navajo est de résoudre les conflits et de restaurer l’harmonie aux individus en conflit sur la base non-violente de la tradition et de la croyance Navajo. La structure de pacification Navajo est construite sur la philosophie Navajo de Hozho, et utilise un procédé qui s’appuie sur le dialogue, ce que Robert Yazzie explique par l’expression « parler des choses jusqu’au fond ».

Les Etats-Unis peuvent apprendre beaucoup des Navajos dans ce domaine, étant donné que les Etats-Unis ont toujours échoué dans le dialogue ou la discussion complète des choses avec le peuple ou le gouvernement Iranien. Cet échec ne menace pas seulement la sécurité des Américains, mais aussi la vie des peuples Iraniens et des jeunes soldats autochtones et Navajos. Si le gouvernement des Etats-Unis est incapable ou n’a pas la volonté de mener ce dialogue, la société civile et les Nations Indiennes doivent défendre et créer ces discussions.

En tant que Navajos, on nous a appris à prendre soin de la terre, qui, en retour, prendra soin de nous. C’est une pratique ancienne d’écologie durable. Si nous brisons les lois de la nature, et les enseignements de Gens Sacrés, ils peuvent nous discipliner. Donc, on nous a appris à faire tout ce que nous pouvons pour maintenir l’harmonie [hozho]. C’est ce qu’ont dit les Anciens. Les Gens Sacrés nous ont aussi appris à vivre et à ne pas consommer trop de quelque ressource que ce soit, et ça s’applique à la consommation de pétrole. Il ne devrait pas y avoir de guerres pour le pétrole. Le pétrole est comme le sang de la terre, notre mère. Le peuple Navajo et les Américains doivent se tourner vers la sagesse ancienne et réévaluer les conséquences de la surconsommation des ressources de la terre. Aussi bien les carburants ‘naturels’ comme l’huile de palme et l’éthanol que les carburants fossiles comme le pétrole ou le charbon.

Il n’y a qu’à observer les changements climatiques, les ouragans, les inondations, les déséquilibres atmosphériques pour voir les conséquences de la rupture avec nos pratiques durables et écologiques. Certains appellent ça un changement climatique, peut-être que les Navajos le voient comme un acte des Gens Sacrés pour nous ramener à la discipline, parce que nous avons rompu l’équilibre de notre vie avec la terre et ne l’avons pas respectée. Nous sommes les Diyin Nohookáá Diné, les Gens de la Surface Sacrée de la Terre. Les Navajos sont investis de la responsabilité sacrée de maintenir le Hozho. Les Gens Sacrés nous ont enseigné à valoriser et respecter toute vie comme sacrée. Ça comprend la Terre et la vie humaine.

Ça comprend aussi les vies des peuples du Moyen-Orient et des Iraniens, quelque soient les différences entre nos cultures. Je crois que le Hozho, vivre en harmonie, peut être appliqué pour créer l’harmonie à des échelles locales ou globales. Pour créer et défendre un monde et une société où la paix et l’harmonie règnent sur les plans personnel, local, national et international.

Vivre en harmonie ou sur la voie du pollen, est un chemin difficile, mais c’est une voie que les ancêtres ont transmise personnellement et collectivement pour trouver la paix. Aller en hozho ou en paix c’est aller comme un guerrier, mais pas tous les guerriers portent des armes, certains portent des chants, certains portent du cèdre, et certains portent des prières pour la paix.

©Brenda Norrell et Michelle Cook, Censored News.

APPEL A SOUTIEN ! LA DATE DE COMPARUTION DES AUTOCHTONES DE FLAGSTAFF AYANT MANIFESTÉ LE ‘JOUR DES PEUPLES AUTOCHTONES’ EST FIXÉE AU 16 JANVIER !

Une fois de plus, des activistes Autochtones ou immigrés ont été arrêtés à Flagstaff pour avoir participé à une manif qui s’était déroulée… le 8 octobre 2018. Ils doivent passer au tribunal le 16 janvier 2020. Ce n’est pas nouveau, ils ont été arrêtés à de nombreuses reprises, avec des accusations qui ne tiennent pas debout. Là, il s’agit d’ « Obstruction d’une voie de circulation importante ». Ce qui implique que toute manif est illégale, vu que généralement ça bloque momentanément la circulation. Mais le plus choquant est qu’ils ont été poursuivis longtemps après la manif, sur la base de caméras de surveillance et d’espionnage de leurs comptes sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas nouveau non plus. En 2012, ils ont été arrêtés pour une action dans laquelle j’avais été le principal témoin. Mais ils ont attendu deux mois et demi pour les poursuivre, afin de s’assurer que les témoins n’étaient plus là ou avaient oublié. Il est arrivé aussi, qu’après une manif, les flics les fassent descendre de force du trottoir, pour pouvoir prétendre qu’ils avaient causé des troubles et bloqué la circulation. Surtout, dans toutes ces affaires, le racisme et la haine des Autochtones sont évidents. Ils ont besoin de soutien, moral et financier.

Christine Prat

La date de comparution des manifestants de la ‘Journée des Peuples Autochtones’ de Flagstaff est fixée

Les organisateurs dénoncent une attaque politique et la surveillance d’Etat

Publié le 16 décembre 2019
Par Indigenous Action Media
Traduction Christine Prat

Appel :

  • Rassemblez-vous et soyez nombreux dans la salle du tribunal pour le procès, le 16 janvier 2020 de 8h30 à 16h30, et le vendredi 17 janvier de 13h30 à 16h30.
  • Envoyez des dons pour couvrir les frais de justice à gofundme.com/f/support-the-ipd3
  • Partagez, faites savoir : #indigenouspeoplesdayFlagstaff #supportIPD3

Flagstaff, Arizona – Trois défenseurs de la justice sociale et environnementale, qui se nomment « les Trois de la Journée des ‘Peuples Autochtones’ », comparaitrons le 16 janvier 2020, de 8h30 à 16h30 et le vendredi 17 janvier de 13h30 à 16h30, devant la Cour Municipale de Flagstaff (15N Beaver St, Flagstaff, AZ 86001) pour des accusations résultant d’une manifestation qui s’est déroulée à Flagstaff, lors de la ‘Journée des Peuples Autochtones’ en 2018.

Le 8 octobre 2018, le jour même où la Ville de Flagstaff annonçait officiellement la célébration de la ‘Journée des Peuples Autochtones’, plus de 40 personnes se sont rassemblées et ont défilé dans le centre de Flagstaff pour dénoncer l’hypocrisie de la Ville et sa déclaration vide. La manifestation avait été tenue comme appel à la justice pour les Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées, pour dénoncer la criminalisation des migrants conduisant à des déportations et des détentions massives, pour dénoncer la responsabilité de la Ville de Flagstaff dans la profanation des Pics San Francisco, la criminalisation des Autochtones sans abri, et le profilage racial hors de proportions et les arrestations auxquels les Autochtones sont confrontés.

Une douzaine d’agents de police de Flagstaff ont utilisé des caméras pour contrôler la manifestation. La Police de Flagstaff et la Force de Renseignement sur les Gangs et l’Immigration ont alors ouvert une enquête qui a duré des semaines et a utilisé les médias sociaux, ainsi qu’un informateur non identifié, pour fonder une accusation d’« Obstruction d’une Voie Principale de Circulation ». Au total, onze personnes ont été accusées. Sept d’entre elles ont accepté un ‘accord’ impliquant 40 heures de travaux d’intérêt publique ou une amende de $150.

Klee Benally, depuis longtemps défenseur des droits à Flagstaff, et l’un des trois qui devront comparaitre dit : « Nous faisons face à une attaque politique évidente de la part des forces de l’ordre de Flagstaff, et entre autres, d’un niveau inquiétant de surveillance. Le fait que nous soyons visés et criminalisés pour combattre pour la justice pour notre communauté souligne l’hypocrisie de la célébration d’une ‘Journée des Peuples Autochtones’ ici, à Flagstaff. Les politiciens veulent célébrer, alors qu’ils camouflent leur rôle dans l’assassinat des cultures Autochtones avec leur contrat de vente de près de 700 millions de litres d’eaux usées pour faire de la neige sur les Pics San Francisco. Ils détournent leur regard tandis que le profilage racial, les raids de ICE [Forces de l’Immigration et des Douanes], les déportations et la violence policière se déploient. Ils ferment les yeux sur les appels des SDF à mettre un terme à leur politique anti-sans abri. La répression de l’état ne nous réduira pas au silence, nous continuerons à résister et à combattre l’injustice pour la terre et les gens. C’est l’enjeu véritable de ce procès. »

Sumayyah Dawud, une défenseuse des droits humains qui vit à Phoenix, Arizona (territoire Akimel O’odham), qui doit également être jugée, dit : « C’est extrêmement hypocrite, de la part de la Ville de Flagstaff, de prétendre honorer les Autochtones en leur attribuant un Jour officiel, tout en continuant à les surveiller exagérément et à les mettre en état d’accusation pour avoir défilé sur leur propre terre. C’est la continuation de plus de 500 ans de colonialisme. C’est lamentable de voir comment le Service de Police de Flagstaff, coopérant avec d’autres services de police, ont fouillé les médias sociaux et utilisé toutes sortes de techniques de surveillance pour identifier et poursuivre des activistes qui ne faisaient qu’utiliser le droit à la parole et au rassemblement. Dans cette affaire, la surveillance est empreinte de profilage racial, d’homo/transphobie et d’autres formes de préjugés. Ayant été moi-même confrontée à la surveillance et les poursuites pour avoir participé à des manifestations à Phoenix et ailleurs, je suis profondément inquiète sur les implications de cette attaque politique de la Ville de Flagstaff. Ces accusations infondées et injustes doivent être abandonnées. La Ville doit entreprendre une action significative pour honorer les Peuples Autochtones et en finir avec les injustices, au lieu de fournir une reconnaissance de pure forme par une ‘Journée’ officielle. Quelle que soit l’issue de ce procès, je continuerai à me battre pour la justice, la libération et l’égalité. »

Alejandra Becerra, ex-militante de la ‘Repeal Coalition’, qui doit également comparaitre, voit l’affaire comme une tactique du Service de Police de Flagstaff et du Service de Sécurité Publique d’Arizona, pour réduire au silence les objections de plus en plus fréquentes de la communauté locale au racisme camouflé et à l’injustice de leurs politiques. Trois jours avant la Manifestation de la ‘Journée des Autochtones’, trois femmes ont été arrêtées après s’être enchaînées sur le parking du Service de Police de Flagstaff, pour protester contre la collaboration de la ville et du comté avec l’ICE [Forces de l’Immigration et des Douanes]. Cela avait attiré l’attention sur le fait que les forces de l’ordre locales jouent un rôle crucial dans la criminalisation et la déportation de proches dans un système de détention violent, qui sépare des familles dans la communauté de Flagstaff. « J’ai parlé devant les mêmes agents qui ont fait des efforts incroyables pour mettre des contraventions et j’ai souligné une fois de plus le fait qu’ils sont le dénominateur commun de la mise en cage hors de proportions d’Autochtones et du système de déportation de masse qui fait disparaitre les sans-papiers. Qui et quoi prétendent-ils protéger ? Parce qu’en tant qu’immigrante, mère et individu qui se préoccupe de la justice sociale, je ne me sens pas en sécurité. »

Selon ses propres rapports, la police de Flagstaff arrête en moyenne 6000 personnes par an. Environ la moitié de ceux qui sont arrêtés sont Autochtones, bien qu’ils ne constituent que 11% de la population.

Un article publié récemment dans The Progressive décrivait l’affaire et avait fait appel à Chip Gibbons, conseiller politique et juridique du groupe de défense des libertés civiles ‘Defending Rights & Dissent’, dont les inquiétudes sur la nature politique des accusations ont pesé de tout leur poids.

« C’est clairement un acte destiné à intimider les manifestants et la liberté de parole », dit Gibbons. « La police était sur place et n’a apparemment rien vu qui aurait justifié d’empêcher les manifestants de bloquer la circulation, ce qui rend ces arrestations après coup complètement absurdes. »

Gibbons dit aussi qu’il était très préoccupé du fait que de la technologie de surveillance ait été utilisée pour permettre ces arrestations. « Les caméras portables, qui devaient être un moyen de responsabiliser la police, ont été transformées en un outil de surveillance » dit-il. « Associées au contrôle des médias sociaux, la police a pu identifier les manifestants et les faire comparaitre devant le tribunal. Le message est clair : Si vous vous exprimez politiquement, la police sait qui vous êtes et comment vous trouver. »

Gibbons voit cela comme faisant partie d’« une tendance nationale inquiétante, » qu’on retrouve aussi dans le contrôle des médias sociaux des groupes protestataires par la police de Boston, Memphis et Baltimore.

« Nous savons par les fichiers publics que le FBI a surveillé ou contrôlé continuellement les mouvements sociaux ou questionné les militants de ces mouvements, » dit Gibbons, « entre autres les mouvements pour la justice raciale, les protecteurs de l’eau de Standing Rock, et les activistes de Occupy ICE. »

Les 3 de l’IPD [Indigenous Peoples Day – Journée des Peuples Autochtones] demandent du soutien au tribunal et un rassemblement avant l’audience, le 16 janvier 2020, de 8h30 à 16h30, et le vendredi 17 janvier de 13h30 à 16h30.

Ils ont aussi organisé une collecte de fonds en ligne pour les frais de justice : www.gofundme.com/f/support-the-ipd3

Vous pouvez aussi faire connaître l’affaire en utilisant les mots dièze #indigenouspeoplesdayFlagstaff et #supportIPD3

Les organisateurs du rassemblement de la Journée des Peuples Autochtones appellent à ces actions immédiates :

  • Continuer à boycotter Arizona Snowbowl et exiger de la Ville de Flagstaff qu’elle annule son contrat avec la station de ski.
  • Mettre fin au profilage racial et à la collaboration avec l’ICE et de plus, travailler à l’abolition de la police dans nos communautés en établissant des réseaux de soutien communautaires et des options de justice transformatrices/réparatrices.
  • Annuler l’ordonnance anti-camping et toutes les politiques anti-SDF.
  • Faire des dons de sacs de couchage et de vêtements d’hiver pour nos parents sans abri à la Táala Hooghan infoshop (1704 N 2nd Street, Flagstaff).

En lire plus sur l’action du 8 octobre 2018 :   https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=4706

 

Au lieu de faire de dons à des organisations à énormes budgets et d’acheter aveuglément à des capitalistes Autochtones, pourquoi ne pas fournir de soutien à ces projets et personnes Autochtones pleins de ressources et qui font un travail énorme avec très peu de soutien financier ? Voilà une occasion de participer et d’étendre ces efforts nécessaires au-delà du #givingtuesday.

Certains de ces projets ou de ces personnes ne sont pas explicitement anticapitaliste, mais nous savons que souvent, ce qu’ils font vient de leur poche et qu’ils donnent toujours beaucoup plus que ce qu’ils ne reçoivent ou que la reconnaissance qu’ils obtiennent.

R.I.S.E. SURVIE ET EMANCIPATION AUTOCHTONES RADICALES

R.I.S.E. est une initiative Autochtone destinée à porter les voix d’Autochtones Queer, Trans, à Deux Esprits [Homosexuels] et de communautés matriarcales. R.I.S.E. est une présence collective d’ancêtres Autochtones. R.I.S.E. est une résistance collective créée et dirigée par des Autochtones.

Dons/paypal : burymyart@gmail.com

KÉ’ INFOSHOP

Infoshop anticoloniale, anti hétéropatriarcale et anticapitaliste, située à Window Rock, Arizona, capitale de la Nation Diné/Navajo. Elle fonctionne avec le féminisme Autochtone comme principe et guide. Ké’ infoshop est un collectif Diné uni pour libérer nihi k’ei/nos proches.

Dons : www.Keinfoshop.org/donate

MAMMA JULZ

MAMA Julz (Julie Richards, Oglala Lakota) est une protectrice de l’eau de Alliance des Mères Contre la Meth[adone]. MAMA Julz travaille avec passion en première ligne pour protéger les terres sacrées, l’eau et sa communauté.

Paypal: julzzzzrich@gmail.com

DINÉ NO NUKES LEONA MORGAN

Résistance Autochtone au colonialisme nucléaire dans la Nation Diné/Navajo et au-delà.

Avec des projets comme Radiation Monitoring Project [projet de contrôle de la radioactivité]. Haul NO! [Contre le transport de matériaux radioactifs] et Nuclear Issues Study Group [Groupe d’Etude des Problèmes Nucléaires], Leona travaille sans relâche pour essayer de garantir un avenir sans nucléaire.

www.dinenonukes.org

Dons : www.paypal.me/l30n4

COLLECTIF O’ODHAM CONTRE LA FRONTIERE

Des O’odham qui agissent et résistent contre la militarisation de la frontière et la construction du Mur frontière sur leurs terres sacrées.

Dons :  www.paypal.me/antibordercollective

REPRENDRE L’ILE DE LA TORTUE [reclaim Turtle Island] LAKOTSIRAREH AMANDA

Utilisant les médias et l’action directe, Amanda est une force de la Résistance Autochtone au capitalisme de pillage des ressources.

Dons/Paypal : reclaimturtleisland@gmail.com

WARRIOR PUBLICATIONS

Warrior Publications est publié dans le territoire occupé de la Côte Salish (Vancouver, KKKanada). Son but est de promouvoir la culture guerrière, l’esprit combattant et les mouvements de résistance.

Dons/Paypal : zig_zag48@hotmail.com

TÁALA HOOGHAN INFOSHOP

Une infoshop Autochtone radicale et un centre de ressources pour l’action directe, situé à Kinłani/Flagstaff, Arizona. Durant tout l’hiver, ils s’organisent pour empêcher les SDF Autochtones de geler. Ils ont désespérément besoin de fonds.

Révélation : c’est un projet avec lequel nous travaillons beaucoup et soutenons par les ventes de notre boutique à www.indigenousaction.org.

Dons : www.paypal.me/indigenousaction

SAKEJ WARD

Sakej est un guerrier Mi’kmaq de la communauté d’Esgenoopetitj (Première Nation Burnt Church, Nouveau Brunswick). Il organise des ateliers de survie et des entrainements de guerrier dans toute l’Île de la Tortue.

Dons : Prendre contact sur Facebook www.facebook.com/sakej.ward

LOUISE BENALLY

Louise est Diné de Big Mountain, une région de Black Mesa où elle a résisté au déplacement forcé et au colonialisme de pillage des ressources pratiquement toute sa vie.

Dons : Prendre contact sur Facebook www.facebook.com/louise.benally.94

 

Nous serions heureux d’allonger cette liste, alors n’hésitez pas à nous contacter par mail à indigenousaction@gmail.com pour nous signaler des associations Autochtones.

www.indigenousaction.org

Communiqué de Presse
Par Shawn Mulford
Publié par Protect The Peaks
5 décembre 2019
Egalement publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

La Superviseure de la Forêt Nationale de Coconino, Laura Jo West, a approuvé une nouvelle ligne de télésièges, style téléphérique, dans la station de ski Arizona Snowbowl, en précisant que ça n’aurait pas d’impact significatif. L’Association des Hommes Médecine Diné [‘Navajo’] a objecté à cette affirmation en déclarant que « sur la base de notre étude de ce projet et des conclusions de l’actuelle Superviseure de la Forêt Nationale de Coconino Laura Jo West, selon lesquelles il n’y aurait pas d’impact significatif, nous constatons que rien n’a changé, que nos droits continuent d’être violés et que la Création du Créateur continue d’être détruite. »

Le Forestier Régional du Service des Forêts des Etats-Unis, Cal Joyner, étudiera toutes les objections au projet, y compris celle de l’Association des Hommes Médecine Diné. L’Association déclare qu’une « Déclaration d’Impact Environnemental » (EIS) doit être effectuée afin de démontrer clairement quel seront les impacts du projet. Sans Déclaration d’Impact Environnemental, le Service des Forêts ne remplit pas sa Responsabilité vis-à-vis des Tribus et Nations (Autochtones). »

Le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis (USFWS) est l’administration responsable de la protection des espèces menacées. Les Anciens Autochtones font remarquer que « Le Service des Poissons et de la Vie Sauvage a délibérément négligé d’entreprendre une étude sérieuse ou de visiter le site où pousse le séneçon des Pics San Francisco [packera franciscana]*, il s’est tout simplement rangé à l’avis de la Forêt Nationale de Coconino ». Après avoir appris que le Service des Forêts et le Service des Poissons et de la Vie Sauvage avaient fondé leur décision sur un plan de redressement d’il y a 32 ans, les hommes-médecine ont déclaré qu’« avec cette absence d’étude adéquate et en utilisant des données périmées, le Service des Forêts et celui des Poissons et de la Vie Sauvage n’avaient pas rendu compte du problème du séneçon [packera franciscana]*. » « Le séneçon est une plante que nous utilisons. Nous seuls, les gens sacrés qui avons des liens avec cette terre, comprenons cette plante médicinale. »

Les Anciens Autochtones disent : « Nous nous opposons à ce que le point zéro de cette zone d’impact ait été choisi pour ce projet. Le projet étant prévu sur une pente très raide au cœur de l’habitat du Séneçon des Pics San Francisco menacé, c’est de la négligence de la part du Service des Forêts et du Service des Poissons et de la Vie Sauvage que d’accepter ce projet sans tenir compte de la zone touchée. »

Dans le but de protéger le séneçon menacé, les Anciens déclarèrent : « Ce projet doit être retiré et la décision de la Forêt Nationale de Coconino annulée. Arizona Snowbowl ne voulant pas protéger la Plante Sacrée (Séneçon San Francisco), leur permis spécial d’utilisation doit être révoqué et expirer, pour le bien du grand public. »

* Le séneçon est une plante courante dans les pays tempérés. Des scientifiques trouvent le mot, qui appartient à la langue populaire, ambigu, il désigne plusieurs variétés qui ne peuvent pas être confondues. Le séneçon des Pics San Francisco est une variété rare et menacée que les scientifiques préfèrent appeler ‘packera franciscana’. Elle ne pousse que sur les pentes des deux plus hauts pics, la station de ski Snowbowl s’étant établie sur les pentes de l’un des deux.

OFELIA RIVAS, TOHONO O’ODHAM, A NEW-YORK AVEC ‘EXTINCTION REBELLION’

« Le consumérisme poussé par le système menace Notre Mère la Terre » – Ofelia Rivas

Par Brenda Norrell »
Censored News
2 décembre 2019
Traduction Christine Prat
See original in English

NEW-YORK – Ofelia Rivas, Tohono O’odham, s’est exprimée au cours d’un rassemblement d’Extinction Rebellion, à New-York, le ‘Vendredi Noir’, sur la nécessité de protéger Notre Mère la Terre.

Ofelia Rivas dit qu’elle était venue « porter ce message pour que les gens envisagent de faire un choix personnel et conscient pour mettre un terme au consumérisme poussé par ce système de profits ».

« Le message des Peuples Autochtones est de protéger Notre Mère la Terre. S’ils entreprennent cette action ici, c’est un signe indiquant qu’ils ont entendu notre message » dit Ofelia à Censored News.

A New-York, Ofelia Rivas a ouvert l’évènement, organisé par une organisation qui compte 20 millions de femmes, à East Village.

Ofelia a aussi offert un chant de prière aux Boliviens, au rassemblement pour « la Communauté Aymara victime de l’impunité », qui avait lieu au Centre pour les Droits Constitutionnels et la Loi de Harvard.

Au meeting des Citoyens Impliqués pour le Changement, à Manhattan College, Ofelia a également fait une présentation.

L’action d’Extinction Rebellion à New-York faisait partie des manifestations organisées partout dans le monde contre le Vendredi Noir – comme, entre autres, le blocage des rues commerçantes à Paris, Montréal et Madrid – appelant à la fin du consumérisme.

Ofelia Rivas est la fondatrice de ‘Voix O’odham contre le Mur’ [O’odham Voice against the Wall] et a passé sa vie dans son territoire d’origine, devant se battre continuellement avec la Patrouille des Frontières des Etats-Unis, qui campe devant sa porte. Un agent des Opérations Spéciales de la Patrouille des Frontières d’El Paso, l’a menacée avec une arme à feu alors qu’il la harcelait devant sa porte.

Après avoir témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme en Jamaïque, en mai dernier, où elle a parlé de la militarisation de son pays et des violations commises par la Sécurité Intérieure des Etats-Unis et de sa Patrouille des Frontières dans la Nation Tohono O’odham, Ofelia a été retenue pendant deux jours avant de pouvoir rentrer chez elle, par la Sécurité Intérieure pour des fouilles répétées, à cause de son témoignage.

Actuellement, le Cactus Saguaro, qui est protégé, et des espèces menacées sont détruits près de la maison d’Ofelia Rivas, dans la Nation Tohono O’odham. Sur le territoire tout proche du Monument National d’Organ Pipe [cactus ‘tuyau d’orgue’], une portion du Mur menace maintenant une source sacrée. La construction du Mur le long de la frontière de l’Arizona bloque des voies de migration des jaguars, des antilopes d’Amérique [ou Antilocapre] et d’autres espèces rares et menacées.

Il est déjà prouvé que le mur de frontière est inutile, un enfant de huit ans pouvant l’escalader en quelques secondes. Récemment, à la frontière de Californie, une brèche a été ouverte dans le mur et un camion y est passé.

Précédemment, Ofelia Rivas et des Anciens O’odham avaient remis les restes de leurs ancêtres à leur place, après qu’ils aient été déterrés au cours de la construction d’une barrière anti-véhicules dans la Nation Tohono O’odham.

Maintenant, le violateur des droits humains Elbit Systems, une entreprise Israélienne sous contrat avec la Défense, responsable de la sécurité du système d’Apartheid en Palestine, construit des tours d’espionnage dans la Nation Tohono O’odham. Ces tours intégrées, commandées par la Sécurité Intérieure des Etats-Unis et placées dans des communautés O’odham isolées, continuerons d’espionner et de harceler les O’odham, comme le fait déjà la Patrouille des Frontières U.S.

Vendredi [29 novembre 2019], au moins 27 membres d’Extinction Rebellion ont été arrêtés à New-York.

« C’est une véritable crise. C’est une crise morale. Nous sommes dans un lieu vraiment triste » dit Sarah Kollodny, 80 ans, résidente de Manhattan, au New York Post.

« Nous voulons vraiment attirer l’attention sur ce qui se passe dans le monde. Le Vendredi Noir est un jour de consumérisme effréné » ajouta-t-elle, appelant les gens à « réfléchir sur nos ressources et le consumérisme. »

Les membres d’Extinction Rebellion portaient des banderoles appelant à « l’empathie, l’humilité, la frugalité » et déclaraient une « urgence climatique », causée par les émissions de carbone dues à une consommation excessive.

Photos ©Ofelia Rivas
Article ©Ofelia Rivas, Brenda Norrell, Censored News

Barrière anti-véhicules dans la Nation Tohono O’odham, photo ©Christine Prat

Daiara Tukano, from the Tukano People of Brazilian Amazonia, was invited by the CSIA-Nitassinan, in October 2019. Her speech is a masterpiece in denouncing colonialism and capitalism. She delivered it in French, and I hope that my English translation is good enough to reflect her ideas.

Daiara is an artist, painter and musician. And a Warrior.

Christine Prat

Daiara Tukano   Français
October 12th, 2019
Translation and photos Christine Prat

Anne Pastor, journalist: Let’s say that he [Bolsonaro] has taken a very clear position. I think that during his campaign, he even said that the laws protecting the forest were a hindrance for the economical development of the country, and he promised to break them. We feel that he is true to his words.

Daiara: That person seems, at least, to be very determined to do what he says, it was not necessarily the case with the previous government. But Amazonia has always been a target for all kinds of attacks, and the struggle of Indigenous Peoples in Brazil has been going on continuously for at least 519 years. The issue is not so much a government being more violent than another, violence is permanent. However, it has to be said that, at the moment, violence becomes institutionalized, through the discourse of the Head of State, which confers a kind of impunity to all the crimes committed on our territories and against our populations.

Journalist: He is even particularly lenient when it concerns the clear cutting of the forest!

Daiara; Yes! I am not sure that it is interesting to talk about that person, right at the beginning of this discussion. The Indigenous Movement has much more to say. Moreover, the title of the present discussion is ‘Our body, Our territory, Our mind’. ‘Our Territory’ was the name of the first Indigenous Women March, in August, in Brasilia, a march that was a very important moment, as women came from about everywhere in the country. We gathered 1500 women from everywhere, to walk and confront the situation created by the present government. Of course, Amazonia has always been endangered, at least for 500 years. In our territories, there is the exploitation of what is called natural resources, and also a continued colonial, racist relationship, with colonizers still trying to invade all our living spaces, not only the physical territories, the earth itself, but also to deny the existence of Indigenous Peoples. Thus, it is much more complicated than just the Bolsonaro government. It is clear that we have now reached a situation of deforestation that puts the whole forest in immediate danger. Some thirty years ago, when the Eco 92 took place in Rio de Janeiro, there were already 1000 warnings, showing that deforestation in Amazonia had a limit, that the forest was getting weaker, that it had reached an irreversible point, while at the time the limit was considered to be the clear cutting of 20% of the forest. In only one year of Bolsonaro government, with that impunity it guarantees to big farmers, big landowners, and the promise of mining, as well as attempts to soften all environmental rights to allow that exploitation, we are already far over those 20% that were supposed to maintain the forest standing. And it is not by chance that it is burning everywhere, through criminal actions, and it is not by chance either that the Big Industry, the Big Agribusiness and the Mining industry exert more and more pressure on the government – it was already happening under previous governments – to develop a discourse, in which, again, ‘economic progress’ does not give a damn about Indigenous Peoples lives, the life of the forest and everything in it.

Journalist: I thought it was important to talk about the present context and to state that indeed, since 2018, the process accelerated and that we are now confronted with a situation of real danger […]

So, there is indeed a climate of insecurity and violence that unfortunately exists in Brazil, in Amazonia…

Daiara: As I said before, this story has long existed, it is the history of colonization, the history of genocide, and, in the region where my People live, at the border between Brazil, Colombia and Venezuela, of all kinds of trafficking. This territory is also a target for this government to exploit mining, mainly near the Pico Da Nablina, where they mine for niobium, a metal that appears to be very expensive. But that exploitation process has always been pushed through a vision of development. And it must be said that colonization almost necessarily implies racism, which has become structural in our society and has created several mechanisms to weaken our Indigenous societies. It implies the denial of our identity, our culture, our languages, and the lack of all possible public policies by the State. Thus, our populations still have very little access to education, health, transportation, communication, etc., and are still deliberately made invisible by the media and those who own them, in government and in the big industry. Through my work, I see that it is the same everywhere in the world, be it in Siberia, where the forest is burning too and where territories are also attacked by illegal gold mining, in Canada or in the United States, where they have the same situation with oil exploitation. It is the same situation everywhere, it is the ongoing genocide, colonialism and racism, which is taboo in a society that believes it is globalized and post-colonial. For us, reality is quite different from what people learn at school and even in universities. Nobody talks about it, thus we must talk about it.

Journalist: This is why I said, at the beginning of our discussion, that it is time to listen to you, all the more so that you are a kind of ideas laboratory for tomorrow, at least as far as Amazonia is concerned. Anyway, it is saving the future of our planet as well and you, American Indians, but also the Peoples of Siberia, take a stand as the keepers of this nature. We must rethink the world and rethink its relationship with nature.

Daiara: For my part, I find perfectly cynical that XXIst century idea of asking Indigenous people how to save the planet. And I don’t like that word “American Indians”, because India is on another continent, and it is possible to use other words. So, if today 80% of the biodiversity on earth is on Indigenous Territories, it is not by chance, it is because of our culture, our relationship to the world, and the fact that we consider that we are ourselves part of Nature, not the owners of Nature. What is at stake is a series of values – we can use a dirty word – an epistemology, which is different in its relationship with the universe, and if we still exist as Indigenous Peoples, it is precisely because we have a way of thinking, an identity, a relationship with the world that have maintained themselves, that continue to exist. We have not yet been totally colonized, thus colonialism – too bad for you – is not totally realized, and we still resist, our existence is our resistance, and what we have to share is the possibility to have other values. I find very interesting that people started to talk, to think at last about colonization, as we are all children of colonization. We are not going to question history here, we are not going back in time, it is impossible. But when we talk about “de-colonial” thinking, we denounce a lot of violence but we are not proposing much. Thus, for my part, I prefer “counter-colonialism”, and what I mean by that is to share other values, those which exist in our societies. Sharing does not mean forcing other ideas upon people, but rather to share life relationships. Otherwise, some will say “What? Now Indigenous people want to colonize Europe!”, but we have little interest in that, it is a quite infertile territory. In opposition, what is fertile is the people’s interest and their desire to do something else. And what I can say about the forest, for instance – I talked about it in England, with our allies of Extinction Rebellion, who are making some noise everywhere – is that, although it is necessary and very important to stick posters and denounce violence, a forest cannot be planted with posters, and there is no B planet. It is important to love oneself and each other, it is important to plant a forest, and in order to plant a forest, you have to accept changes in your way of life. A forest has to be planted at least twenty years before it begins to be born. Thus, it is not a movement for a weekend, it is not something to just make a nice movie about, a documentary or a beautiful photo and then claim to support the Indigenous Peoples’ struggle. You really need to put your hands and feet in the soil and plant and dedicate yourself to keep life on this planet, as we all depend on each other.

Journalist: Thus, you do agree with me, you don’t use the same words, but you totally agree with what I said before. So, let’s talk about those rights of nature. And I would like to speak about Ecuador, a country where there is a lot of mining, but has been the first to include the Rights of Nature in its Constitution. The Sarayaku, a Native People, Kichua, want to do more: in July 2018, they proposed the Declaration of the Living Forest and they wish that the United Nations recognize that new category in their environment program. For over twenty years, that small community of 1200 people, also struggle to defend their territory, the biodiversity, their immaterial patrimony, against intruding by all kinds of exploitation projects and today, they are a model and mainly devote themselves to promoting that vision of cosmos in which, as you said so well, the forest is a living being, is sacred, and must be protected equally with the human beings, as we can see in the person of Patricia Gualinga, feminist environmentalist, a leader of the Kichua People of Sarayaku, that we might discover soon. In between, I imagine that you know the Kichua People of Sarayaku and that you also know Patricia Gualinga’s position, who present this concept everywhere, and that you share her ideas. At the moment, we get the impression that at last, a solidarity emerges, through a group of women, as often happens, demanding those Rights of Nature.

Daiara: I think that, among the people, the relationship we have with nature is a relationship with our Mother. Thus, Nature is necessarily a woman, as she bears all life in her womb, and, when women march, it is always with that large family, the whole forest and that womb that gave us all life. In some South American countries, they have the largest Indigenous population, it is so in Ecuador, in Bolivia and in Mexico. But in Brazil, the Indigenous population is supposed to be less than 1% of the national population, while in the above-mentioned countries, it is over 40%, thus quite a lot of people. Territorial and identity relationships are different, it is not by chance that in Ecuador and Bolivia, they managed to build a movement that created plurinational States, national States that recognize several nationalities and, among them, the Indigenous Nations. In Brazil, however, the idea that an Indigenous People could be a Nation is seen as a threat for the national State. Thus, it implies all the violence that we see, we are considered as terrorists. It is quite simple: if you are Indigenous, you were born as a criminal, in that vision that denies our territories. A territory has an identity, a territory has thoughts. Finally, I wish to pay a tribute to that warrior from Ecuador, and also affirm our solidarity with all that is happening in Ecuador right now. We have to support them on social networks, support everything happening there, because they are a crowd confronted with extreme violence, just because of Big Industry and everything that goes with it: slave work, sexual violence, denial of culture and territory. And it is again those people – it is not the first time – who are shaking their government, which, again, reacts with extreme violence, with murders, including murders of young children, in the streets.

[… Screening of a video about Patricia Gualinga, then question answered by Clarisse Da Silva, from Indigenous Youth of Guiana]

Journalist: […] When you hear Clarisse talk about the new generation, about that artistic work based on identity, I think that, in Brazil, you are also working that way, in your web radio…

Daiara: Yes, I am a coordinator of an Indigenous web radio, called Ràdio Yandê, on the Internet. We have a news portal broadcasting 24 hours a day, and also articles. We try to share what is happening in the Indigenous Movement, not only in Brazil but all around the world. We think that information and communication is the main conflict territory for us against all power relationships in this society. Talking about it in a different way is very interesting.

After all panelists had answered the questions, Daiara explained that she had come to deliver a message, but that the questions asked did not really allow her to do it. It was thus decided to skip the break and allow her more time to deliver her message.

Daiara: I think it is very interesting to build things together, specially with the other girls, because, if we travel to here, it is to find places where we can represent ourselves and be autonomous. We don’t really need any intermediary, we can talk directly, we can ask our own questions and deliver the messages we came here to bring. Thus, I thank you very much for this opportunity.

I shall introduce myself once more: I am Daiara Tukano, my people live at the border between Brazil, Colombia and Venezuela. Our territory is at the very center of Amazonia and is confronted with a situation of violence that never stopped since 1630, when the first Portuguese very quickly sailed upstream on the Amazon River. The colonization was very hard, very strong. They have always been seeking to exploit that Eldorado vision, that never stops, even on the Gold Mountains [‘Montagne d’Or’ is a disastrous mining project in the rainforest, in ‘French’ Guiana], and to force upon us a culture that, until today, has been denying our identity, our knowledge, and depicting our cultural practices as being from the Devil. Thus, we consider that the Indigenous Movement in Brazil always existed. For instance, my parents belong to that generation which, during the 1960’s, 1970’s and 1980’s, managed to build, on a constitutional level, recognized original rights that supersede all other rights, which are inviolable, which should be inviolable. However, the Brazilian State – not only the Federal Republic of Brazil, but the Empire and the Portuguese Crown before it, which also had policies toward Indigenous Peoples – never respected any agreement, any treaty, not even their own Constitution. Thus, today, more than ever, we are confronted with a violence that increases every day. Our country is huge, and it does not only include Amazonia. Of course, I come from a People that lives in Amazonia, but the Indigenous issue is not limited to Amazonia. Brazil is an almost continental country and the Indigenous population is everywhere. 40% of the Indigenous population lives outside Amazonia today, because that population lost its forest, lost its territory, which has been stolen, invaded. And this population is still submitted to violence by the same people, from the agribusiness, mining, and, even more now, under this government, self-declared extreme-rightist, which promotes ‘positive integration’, thus assimilation of Original Peoples’ culture. For instance, we have right now a Minister of Human Rights in Brazil, who is absolutely against Human Rights, on basis of a religious discourse – being herself from a neo-Pentecostal church, an evangelist – that still goes on, in the XXIst century, demonizing traditional practices, ‘denouncing’ violent practices that never existed, as infanticide for instance, and saying that for the sake of the traditional Christian family, we must be integrated into that society.

Thus, the discourse never changed for 519 years and violence only increases, as well as our invisibility and the denial of our identities, of our territories, that seems to be perpetual. This is why the movement always existed, and why Democracy, for us, has never been there. In Brazil, I don’t know where that so-called democracy is supposed to exist. Democracy exists only for those who have the economical power, it never existed for Indigenous Peoples. Thus, we don’t have any reason to trust the State or any institution, be it national or international, to obtain the respect and guarantee of the rights we demand as human beings. Because we ARE human beings. And our humanity is constantly violated in all kinds of ways. This is why our movement, today, is a movement demanding that rights that have been defended by the Constitution be respected. But should those rights not be respected, we shall implement them ourselves. This is the reason why I, personally, usually say that the ‘de-colonial’ idea is great, but de-colonizing has to be done by the colonizer. While we counter-colonize, by affirming our identity, recognizing our territory, stay on our territory, on all our territories, despite of all violence. The best example is that of the Peoples living outside of Amazonia. They are Peoples who, at a point in their history, saw their territory stolen, stolen by the State, sold by the Brazilian State to landowners. It is what happened to the Guarani Peoples, who are now in a situation of taking their territories back. Thus, on the Internet, you will find media claiming that ‘Indians are invading poor farmers’ properties’. Of course, those are private properties bought by families or given away by the State, or sold for almost nothing, for a banana price, ignoring that those territories were inhabited by Indigenous populations, and that those populations have been submitted to slaves’ conditions, to sexual violence, psychological violence and alienation of our identities. Thus, we are taking back. We are taking back our territories, we affirm our identity, and if the institutions, the non-native laws – the White never have reliable laws – what does legitimate what is happening? Those laws have never been respected, they are laws for nothing, they only exist on paper. But nobody respects their papers. Thus, what we do is work to remain alive. If it is sometimes necessary to defend our territory with our body, we do it. So, very soon, in November, a delegation of Indigenous Peoples of Brazil, including the main representatives of regional Indigenous organization – there are five regions in Brazil – a delegation of 15 people, will come to Europe, to several cities including Paris, to talk about a divestment campaign from big companies and international lobbies – like the soya lobby, the sugar cane lobby, beef and mining lobbies – and to expose, unmask the banks which are investing in genocide, the death industry, and wake up the European population about YOUR responsibility in all those Human Rights violations that are still going on in our territories. If Europe remains the main investor for those who promote all kinds of violence, while you still claim to be that space from where the so-called democracy originates, we should work together to fight them. To defend democracy in our lands means to defend democracy worldwide. To believe in the existence of Human Rights means to ensure that those Rights are respected everywhere in the world, not only at home. Thus, everywhere. Thus, if today, agribusiness, mining industry are killing entire populations, terminating civilizations, polluting all the waters of this planet, everybody suffers from the consequences of that violence, we are on the same ship and we have to work together. This is the message I wish to transmit. I hope that we shall be able to build, from now on, a true exchange. Thanks to you all.

As an answer to a question from the audience, Daiara made of few more points. About the ‘civil disobedience’ strategy, pushed forward by some European groups, she said that to be born as a Native was already considered as a kind of ‘terrorism’ and that, for them, ‘to disobey simply means existing’. She further explained that some population groups in the world are privileged, and that having privileges implies responsibilities. She insisted on the fact that the forest depends on the existence of Indigenous Peoples, who feel responsible for it and do their part of the job. She reminded the audience that the country that kills the most Human Rights and Nature Rights defenders in the world is Brazil. Indigenous peoples are in the frontline to defend Nature with their lives. She also pointed out that 80% of the biodiversity on the planet is in Indigenous territories. She thus remarked that cultural diversity was as important as biodiversity, as they depend on each other.

WENDSLER NOSIE SR. AU SERVICE DES FORETS U.S. : « JE RENTRE POUR PROTEGER CHICH’IL BILDAGOTEEL (OAK FLAT) »

Par Apache Stronghold [Le Bastion Apache]
21 novembre 2019
Publié par Indigenous Action Media
Egalement publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

Wendsler Nosie Sr. a remis une lettre en mains propres au Service des Forêts des Etats-Unis à Washington D.C., pour notifier qu’il rentre auprès de son peuple, à Chich’il Bildagoteel (Oak Flat) et s’y établira de façon permanente afin de protéger le Site Sacré Apache et la liberté religieuse.

Dans sa lettre, Wendsler déclare, « Moi, Wendsler Nosie Sr., j’écris cette lettre pour notifier au Service des Forêts des Etats-Unis et au Congrès des Etats-Unis, que je vais rentrer chez moi, à Chich’il Bildagoteel, Oak Flat. Selon la politique du Service des Forêts des Etats-Unis, le Service des Forêts autorise ma présence sur le site pour des raisons religieuses et permettre l’accès aux zones importantes religieusement. C’est mon droit religieux, mon droit autochtone, et mon droit inhérent de retourner chez moi pour empêcher ce lieu d’être assassiné et pour protéger nos générations futures, ceux qui ne sont pas encore nés, afin qu’ils aient droit à leur identité et à leurs croyances religieuses. Il va falloir une éducation religieuse à ce pays pour qu’il comprenne ce qui arrive à la Terre. C’est un meurtre qui est en train d’être perpétré contre un être vivant et une religion, si rien n’est fait par nos dirigeants au Congrès pour protéger nos Lieux Sacrés et empêcher ce meurtre par Resolution Copper. Le pays comprendra alors ce que c’est qu’un meurtre et qui sont les responsables qui tuent la Terre, l’Eau et une Religion. Le Gouvernement des Etats-Unis continue d’ignorer la religion des Autochtones et la tromperie sur la façon dont l’Amérique a été fondée. »

Wendsler devait partir de la Réserve Apache de San Carlos le matin de Thankstaking, jeudi 28 novembre 2019, et comptait arriver au Camp de Oak Flat samedi 30 novembre à 13h. Tout le monde est bienvenu pour l’accompagner sur les 45 miles [72,5 km] de ce voyage spirituel pour protéger le Site Sacré Apache Chich’il Bildagoteel. Il a l’intention d’y rester pour garder le site sacré contre ceux qui cherchent à violer son droit religieux d’y être. Les Autochtones ont conduit la lutte pour bloquer le transfert de terrain à une entreprise étrangère pour le projet de mine de cuivre, Resolution Copper.

Des guides spirituels de tout le pays doivent rejoindre Wendsler sur son chemin, par solidarité. Le Révérend Dr. William Barber II et une délégation de la Campagne pour les Pauvres seront là demain. Il espère arriver à Oak Flat samedi [29 novembre 2019] et tout le monde est le bienvenu pour se joindre à ceux qui apportent leur soutien spirituel tandis qu’il effectue son retour. Envoyez des prières à Wendsler et toute sa famille.

Si vous êtes journaliste ou avez accès à un média, vous pouvez prendre contact avec Vanessa Nosie (vnosie11@gmail.com ) pour arranger une interview.

Hartman Deetz, Mashpee Wampanoag, était l’un des invités Autochtones du CSIA-nitassinan, le 12 octobre 2019. Il est actif dans des mouvements écologistes et Autochtones depuis plus de 20 ans. Il s’inspire principalement de sa spiritualité et des ses traditions Autochtones, fondées sur l’idée que la Terre est un être vivant et qu’il ne faut jamais l’oublier. Il a participé à des cérémonies depuis l’âge de 12 ans. Il a travaillé avec la Coalition Mashpee pour l’Action Autochtone. Il a participé à la Longue Marche de 2008 et à Idle No More à San Francisco. Il était présent à Standing Rock, Dakota du Nord, et dans le Bayou Indien, en Louisiane, pour participer à la lutte contre des projets d’oléoducs qui menacent le Fleuve Mississippi. Il participe toujours à la lutte pour que l’Epée soit retirée du drapeau du Massachusetts et à une campagne demandant que la Loi sur la Réserve Mashpee soit réellement appliquée. Hartman est aussi artiste et créateur de bijoux. A Paris, il a raconté l’histoire dramatique de ce que les Blancs des Etats-Unis célèbrent en Novembre chaque année, sous le nom de ‘Thanksgiving’.

Hartman Deetz, Wampanoag,
Paris, 12 octobre 2019  English
Also in English on Censored News
Journée Annuelle de Solidarité du CSIA-nitassinan
Traduction et photos Christine Prat

Hartman Deetz : Bonjour. [Il se présente d’abord dans sa langue d’origine]. Je m’appelle Hartman Deetz, je suis de Mashpee et Wampanoag. Je pense que le plus simple est de parler des campagnes pour lesquelles je travaille actuellement : le drapeau de l’état du Massachusetts, et la Loi sur la Réaffirmation de la Réserve Mashpee. Ces problèmes sont interconnectés, comme beaucoup de choses dans ce monde.

Nous allons faire un peu d’histoire, étant donné que la plupart des problèmes des Autochtones ont leurs racines dans l’histoire. Beaucoup des maux infligés aux peuples des Amériques ont des origines qui remontent à des centaines d’années. Ce n’est que dans les toutes dernières décennies qu’on a commencé à en parler et les voir comme des torts.

Je vais m’adresser au public. Levez la main si vous avez jamais entendu parler de Wampanoag ? Quelques-uns. Alors je vais vous demander de lever la main si vous avec jamais entendu parler du ‘Thanksgiving’ américain.

On nous appelle généralement les Indiens. Les Pèlerins et les Indiens. Nous sommes les ‘Indiens’. Mais on ne nous a jamais donné notre vrai nom. Alors, pour comprendre notre situation en tant que Wampanoag, il faut savoir que nous sommes sur notre territoire d’origine, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de Peuples Autochtones des Amériques. Mon père possède 0,8 hectare de terre, qui n’a jamais appartenu à un Blanc. C’est important. Malgré cela, il a fallu attendre l’année 2007 pour que le Gouvernement des Etats-Unis reconnaisse mon Peuple comme Tribu Autochtone. Et maintenant, ils cherchent à s’emparer des derniers moins de 1% de notre territoire qui nous restent, au moyen du renversement d’une décision par le gouvernement Trump. Pour comprendre la situation un petit peu, il faut retourner aux années 1600. Nous avons signé l’Accord de 1621 avec les colons anglais. Il stipulait qu’ils respecteraient leurs lois et que nous respecterions nos propres lois, et que, si des gens de chez nous violaient nos lois, ils seraient punis par nous, et si leurs gens violaient leurs lois, ils seraient punis par les leurs, dans leur juridiction. Ce traité a duré trois ans.

C’est pourquoi la célébration du jour de Thanksgiving se réfère aux origines des Américains. Les Indiens et les Pèlerins.

Les Anglais n’acceptaient pas de négocier avec nos dirigeantes. Ils voulaient que nos femmes leur envoient leurs fils, leurs frères, leurs maris pour leur parler. Nous avions une puissante Reine, Weetamoo, qui contrôlait de vastes territoires. Les Anglais firent de nombreuses tentatives pour conquérir ses terres. Ils essayèrent de les acheter à ses fils, à ses frères. Ils réussirent à obtenir que certains membres masculins de sa famille acceptent de vendre. Ces affaires sont allées devant les tribunaux, qui ont admis qu’elle seule et personne d’autre pouvait revendiquer ces terres, et avait le droit de les vendre. Malgré cela, les actes furent reconnus par les tribunaux britanniques et confirmés. Ça a déclenché une guerre connue comme la ‘Guerre du Roi Philippe’. Ils l’ont appelée ainsi parce qu’ils avaient choisi d’appeler l’homme à qui ils attribuaient la responsabilité de la guerre, Philippe. Ils refusaient d’apprendre à prononcer son vrai nom, Metacom. Cette guerre fut extrêmement violente, ce fut la guerre la plus violente sur le sol de la Nouvelle-Angleterre. Des villes et des villages entiers furent détruits des deux côtés. Et ce qui a mis fin à la guerre – nous, les Autochtones, avions des alliés, entre autres des Abénaki – c’est que les gens ont cherché la paix et signé des traités selon les termes des vainqueurs, afin de retourner aux champs, pour recommencer à planter au printemps. Lorsque les gens sont sortis de leurs forteresses et sont retournés sur leurs terres à découvert, ils furent attaqués. Weetamoo fut tuée et son corps jeté dans la rivière. Philippe, Metacom, fut tué dans les marécages. Sa tête fut coupée, mise sur un pic et exhibée au centre de la colonie de Plymouth pendant plus de cinquante ans. Et maintenant, le drapeau du Massachusetts représente une épée au-dessus de la tête d’un Autochtone, avec la phrase ‘Par l’Epée nous cherchons la Paix’.

En 2018, plus de 150 hectares, là même où se trouvaient les terres de Weetamoo, le centre des terres qui ont déclenché la ‘Guerre du Roi Philippe’, est devenu un point de conflit, étant donné qu’ils ont choisi ce terrain pour renverser la décision qui nous reconnaissait comme Peuple Autochtone, comme tribu, comme étant souverains. Ils ont prétendu que nous n’avions pas de liens historiques avec cette terre. C’est l’excuse qu’ils utilisent maintenant pour nous dépouiller de notre droit inhérent sur le dernier moins de 1% de notre territoire.

Ma tribu, ma communauté, compte environs 3000 personnes, et environs 120 hectares. Une acre fait environs 400 m², et nous avons 10 habitants par acre. Comment pouvons-nous continuer à exister en tant que Wampanoag sur notre territoire ? Si nous n’avons nulle part où habiter ? Comment pouvons-nous être Mashpee si nous ne sommes pas au bord du lac Mashpee ? Comment pouvons-nous être Mashpee si nous n’avons pas accès à la rivière Mashpee ? Ces eaux nous définissent. C’est ce qui nous donne notre identité de Mashpee. Nous avons un besoin urgent de justice. Nous avons lutté pendant des siècles, à travers les changements de lois, sous la domination anglaise, sous la Révolution Américaine. Sous la domination de l’Angleterre, nous étions des ‘villes de prière’ [communautés d’Indiens convertis au Christianisme, dans la colonie de la Baie de Massachusetts – NdT]. Puis la Révolution Américaine est arrivée et nous sommes devenus des ‘Districts Indiens’, puis nous avons été incorporés à une ville officielle, puis reconnus comme tribu de l’état, et finalement comme Tribu Fédérale. Et maintenant, ils ont à nouveau changé les règles. Pour les Etats-Unis, nous sommes Indiens quand ça les arrange. Et nous ne le sommes pas quand ça ne les arrange pas.

Alors, nous espérons que le monde va exercer quelque pression, afin que les Etats-Unis reconnaissent les Droits des Peuples Autochtones – qu’ils célèbrent tous les mois de novembre, selon leur mythe créateur – d’avoir une place où résider et exister.