A la veille de son entrée en fonction, le Président Joe Biden a déclaré, entre autres, que « plus un pouce de Mur à la frontière ne serait construit. »
Censored News annonçait, dans un article du 20 janvier : « Le Président Biden a signé des décrets révoquant le permis pour l’oléoduc Keystone XL, stoppant le financement pour le Mur-frontière, révisant les limites de Bears Ears et mettant un moratoire sur le forage de pétrole et de gaz dans le Refuge National de la Vie Sauvage de l’Arctique. »
Mais dès le lendemain, un nouvel article signalait que la construction du mur continuait, au mépris du décret pris la veille par le Président.
LA CONSTRUCTION DU MUR À LA FRONTIÈRE US/MEXIQUE CONTINUE AU MÉPRIS DU DÉCRET DE BIDEN
Par Brenda Norrell
Censored News
23 janvier 2021
Traduction Christine Prat
La construction du Mur continue à la frontière de l’Arizona, bien que le Président Biden ait signé un décret pour l’interrompre, le premier jour de son entrée en fonction.
Les compagnies construisant le Mur ont continué leurs destructions, faisant sauter des montagnes et détruisant un habitat vital pour les espèces menacées, après que le Président ait signé l’ordre d’y mettre fin.
Il y a des documents montrant les destructions dans trois zones de la frontière en Arizona, parmi lesquelles il y a le Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue, où une bataille est toujours en cours pour protéger des sources sacrées.
Déjà, des sites funéraires Tohono O’odham été dynamités, à Monument Hill, pour la construction du mur-frontière.
Maintenant, un employé, près de Lukeville, dit que rien n’indique qu’ils vont arrêter le travail.
Ici, près d’Ajo, la compagnie est Southwest Valley Constructors.
Laiken Jordahl dit vendredi [22 janvier] que la construction du mur-frontière continuait au sud-est de Tucson au Mémorial de Coronado, à l’est de Nogales, et au sud de la Sierra Vista, mettant plus que jamais en danger l’habitat du jaguar.
La construction du Mur continuait samedi, sur ce site sacré.
Dans un autre site sauvage, la construction du Mur continuait cette semaine au Refuge National Buenos Aires de la Vie Sauvage, au sud-ouest de Tucson, près de la frontière est de la Nation Tohono O’odham, et près d’un poste-frontière plus éloigné, à Sasabe, et de la ville d’Arivaca.
La construction de ces portions de Mur a détruit des sites funéraires O’odham, des espèces protégées en danger, et drainé l’eau précieuse du désert de Sonora.
Le mur-frontière est un symbole de racisme et de haine, et de l’infâme politique vouée à l’échec des Etats-Unis.
À la frontière du Texas, les compagnies de construction continuaient encore, vendredi, leurs destructions près du Centre National du Papillon.
Et, à la frontière du Texas, des bornes continuaient à arriver pour la construction du Mur à Laredo, après que Biden ait publié le décret exigeant l’arrêt de la construction.
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Note de Brenda Norrell :
La vérité sur les agents de la Patrouille des Frontières US est parmi les questions les plus censurées dans les médias. Mais il suffit d’une simple recherche sur le web pour voir combien d’agents de la Patrouille des Frontières US ont été arrêtés pour trafic de drogue. Des agents ont été arrêtés pour viol et pour meurtre, avec peu de conséquences. Dans la Nation Tohono O’odham, les agents de la Patrouille des Frontières harcèlent les plus vulnérables. Actuellement, alors que le coronavirus se répand dans la Patrouille des Frontières, les agents continuent le profilage racial et le harcèlement sans porter de masques et ils ne notifient pas qui ils ont exposé. Au cours de leurs crimes contre l’humanité, les agents de la Patrouille des Frontières ont été filmés en train de répandre de l’eau qui pouvait sauver des vies, de l’aide humanitaire, dans le Désert de Sonora. – Censored News.
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Texte du décret de Biden (en anglais)
Par Brenda Norrel
Censored News
Traduction Christine Prat
28 février 2020
WASHINGTON – Le Président de la Nation Tohono O’odham, Ned Norris Jr., a témoigné devant un comité du Congrès et a exprimé le supplice qu’il endurait, sachant que, pendant qu’il témoignait, le gouvernement Trump faisait sauter un site funéraire où reposaient ses ancêtres, pour construire le mur de frontière.
« C’est dur de voir cela sauter dans une vidéo d’aujourd’hui, parce que je sais dans mon cœur et de par ce que nos anciens nous ont dit et ce que nous avons appris, que cette zone était la demeure de nos ancêtres, » dit Norris d’une voix étranglée. « Ce que nous avons vu aujourd’hui, cette explosion et ces destructions, a totalement perturbé et blessé notre peuple pour toujours. »
« Ce manque total de respect pour nos sites sacrés et leur profanation par notre gouvernement fédéral est profondément douloureux. Ces sites ne sont pas seulement sacrés pour notre Nation ; ils font partie de notre héritage culturel commun, en tant que citoyens des Etats-Unis » dit Norris.
Le Président Norris dit au cours de son témoignage qu’il y avait 34000 membres de la Nation O’odham aux Etats-Unis, et 2000 au sud de la frontière, vivant dans 17 communautés, qui partagent la même religion, la même langue, la même histoire et la même culture. Les Tohono O’odham ont près de 100 km de frontière commune avec le Mexique, et les O’odham traversent régulièrement pour des raisons familiales ou des cérémonies.
Le Président Norris dit que le territoire d’origine des Tohono O’odham inclut les Sources de Quitobaquito et Monument Hill, dans le Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue, où des sites funéraires ont été détruits pour la construction du mur de frontière.
Monument Hill est le dernier repos des Tohono O’odham. Au début du mois, ce site funéraire a sauté. Les Tohono O’odham n’avaient pas été prévenus jusqu’au jour même du dynamitage, dit-il au comité.
- Norris dit aussi que, tout juste deux heures avant, il y avait eu une détonation contrôlée du site funéraire de Monument Hill. Il dit que cela ne faisait aucune différence avec l’éventuelle construction d’un mur au Cimetière d’Arlington ou dans la Cathédrale Nationale [à Washington D.C.].
En conséquence des réformes des lois sur l’immigration, le Ministère de la Sécurité Intérieure « piétine » la Nation Tohono O’odham. Et pour cela, le Ministère ignore toutes les lois pour construire le mur de frontière. Cela doit cesser, dit-il.
Le Président Norris dit que la Nation Tohono O’odham mérite le respect. Il dit qu’il devrait y avoir des exigences obligatoires de consultation, mises en place entre les Nations Amérindiennes et le gouvernement des Etats-Unis, impliquant plus que les simples déclarations pour la forme actuelles.
Bizarrement, la Protection des Douanes et des Frontières avait invité les médias à voir l’explosion de Monument Hill, dans le Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue – un site funéraire pour les O’odham à la frontière de l’Arizona – au moment même où le Président Norris témoignait à Washington.
Le Président O’odham dit que « personne ne révère nos vétérans militaires que les O’odham, cependant le dynamitage de ces sites sacrés et funéraires revenait au même que de passer au bulldozer le Cimetière National d’Arlington ou tout autre cimetière. »
« Je veux être clair : quand des sites culturels sacrés sont détruits au cours d’un conflit international, c’est considéré comme un crime de guerre » dit le président du sous-comité, le Représentant Démocrate d’Arizona Ruben Gallego.
Le Représentant Deb Haaland, un Démocrate du Nouveau Mexique, membre de la tribu Pueblo Laguna, s’est aussi exprimé avec passion : « Quand des dirigeants tribaux n’ont pas de siège à la table, l’histoire Autochtone est perdue. »
Les Représentants Ruben Gallego et Raul Grijalva, tous deux Démocrates d’Arizona, se sont également exprimés contre la construction du mur au cours de la réunion du Sous-comité pour les Peuples Autochtones du Comité de la Chambre pour les Ressources Naturelles.
Sur le côté Arizona de la frontière, les Tohono O’odham et d’autres qui considèrent le Désert de Sonora comme leur patrie, furent choqués et horrifiés quand les explosions ont détruit le site funéraire.
« Dynamiter une terre sacrée est bien assez terrifiant, mais en plus, le gouvernement Trump veut faire tout un cirque pour s’en vanter » dit Laiken Jordahl, qui fait campagne pour les terres de la frontière au Centre pour la Diversité Biologique. « Ça fend le cœur de les voir massacrer ce spectaculaire monument national et profaner des terres sacrées Autochtones. Nous continuerons à nous battre contre le méprisable mur de Trump à chaque étappe. »
Il y a des espèces menacées qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. Mercredi [26 février 2020], le Corps des Ingénieurs de l’Armée a dynamité le site funéraire O’odham. Déjà, l’entreprise sous contrat Southwest Valley Constructors, d’Albuquerque, a drainé de l’eau – si précieuse dans la région – pour faire du béton, détruit des voies de migration des jaguars et des pronghorns [Antilocapra americana sonoriensis], et détruit le Cactus Saguaro protégé.
Les destructions sont un prix très lourd à payer pour un mur de frontière dont il est prouvé qu’il peut être escaladé en quelques secondes et qu’il est facile d’y percer des trous assez larges pour y passer en camion. Des camions chargés de matériaux pour la construction du mur roulant à toute allure, ont causé deux fois des accidents dans la Nation Tohono O’odham, entre Tucson et Lukeville, mettant en danger les vies des O’odham, d’habitants d’Arizona et de voyageurs.
Trump clame avoir passé outre à toutes les lois fédérales de protection, y compris celles qui protègent les sites sacrés Amérindiens, les espèces menacées et le sol, l’eau et l’air.
Le Centre pour la Diversité Biologique dit : « Le gouvernement Trump fait sauter Monument Hill, dans le Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue, habitat d’espèces menacées et lieu de sites funéraires Autochtones, pour construire le mur de frontière. Les entreprises sous contrat extraient des millions de litres d’eaux souterraines pour fabriquer du béton pour le mur, mettant en péril les Sources de Quitobaquito. Cette oasis rare dans le désert est l’habitat de deux espèces menacées, la tortue Sonoyta et le cyprin de Quitobaquito. »
Le Centre dit : « Plus de 160 km de nouveau mur sont planifiés et traversent l’Arizona, payés par des fonds que Trump détourne du budget de la Défense. Pour accélérer la construction du mur, Trump est passé outre à des dizaines de lois qui doivent protéger les terres publiques, les ressources culturelles, les sites sacrés et la vie sauvage menacée. Le Centre et des soutiens ont lancé des poursuites contre la déclaration d’état d’urgence de Trump, qui finance cette construction. »