Voie ferrée barricadée près de New Hazelton, Colombie Britannique

SOUTIEN AUX WET’SUWET’EN AU CANADA : ‘VIA RAIL’ ANNULE TOUS SES TRAINS SUITE AUX BLOCAGES DES VOIES

Par Brenda Norrell
Censored News
13 février 2020
Traduction Christine Prat

La police canadienne a utilisé un convoi d’agents lourdement armés, des snipers, des chiens et des hélicoptères pour arrêter un petit groupe de gens en train de prier et de protéger leurs maisons et le pays des Wet’suwet’en de la destruction causée par un oléoduc. Des Mohawks et d’autres protecteurs des terres ont fermé les chemins de fer du Canada en bloquant des trains, des ponts, des autoroutes et des bureaux du gouvernement ont également été fermés.

Aujourd’hui [13 février 2020], Via Rail a annoncé l’annulation de tous les trains de passagers.

« Via Rail n’a pas d’autre solution que d’annuler ses services, ce qui entre en vigueur immédiatement et jusqu’à nouvel ordre », dit la compagnie dans une déclaration sur son site web. Via Rail exploite 500 trains par semaine à travers 8 provinces du Canada. Et 97% des voies appartiennent et sont entretenues par d’autres compagnies, en majorité par Les Chemins de Fer Nationaux du Canada [Canadian National Railway – CN].

A travers le Canada, l’action Shut Down Canada [Fermez le Canada] se propage d’Ottawa, Halifax et du Manitoba jusqu’à Vancouver. Les Défenseurs des terres disent qu’ils ne cesseront pas leurs actions jusqu’à ce que la Police Montée Royale Canadienne et Coastal GasLink aient quitté le territoire des Wet’suwet’en.

Les Mohawks Tyendinaga en sont à leur 8ème jour de blocage des rails qui a paralysé les trains de passagers et de fret du Canada.

Les Mohawks Tyendinaga disent que « l’endroit du blocage ne doit pas être connu… Le but est de perturber l’économie du Canada et de libérer les Wet’suwet’en de l’oppression. »

A Kahnawake, les Mohawks ont fermé les trains locaux de Montréal. Il y a maintenant une autre barricade dans le Manitoba.Barricade à Kahnawake

Blocage des trains locaux de Montréal, à Kahnawake

Au cours de l’attaque brutale d’Autochtones sans armes défendant leur terre, un sniper de la Police Montée a été filmé en train de pointer son fusil sur un protecteur sans armes pendant le raid au cours duquel des femmes en train de prier ont été arrêtées.

Blocage de la voie ferrée dans le Manitoba

Des agents de la Police Montée et des employés de Coastal GasLink ont également retiré les robes rouges accrochées comme symbole des Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées, victimes des ‘camps masculins’ malsains des travailleurs des oléoducs.

Le Camp Unist’ot’en dit : « Le Canada nous arrache à notre terre, nos familles, nos foyers. Il prend nos tambourins, il enlève nos femmes. Ils nous emprisonnent durant une cérémonie honorant nos ancêtres. »

« Il est temps de nous battre pour notre terre, nos vies, nos enfants, notre futur. »

Tandis que l’opération Shut Down Canada se poursuit, le mouvement Jeunesse Autochtone en Solidarité avec les Wet’suwet’en a fermé le porche principal du bâtiment de l’administration de Colombie Britannique, dans les territoires Lekwungen.

A Vancouver, la police a arrêté 43 supporters des Wet’suwet’en qui bloquaient le Port de Vancouver à trois endroits lundi. Des centaines de protecteurs des terres ont bloqué des trains à Toronto.

A Halifax, hier, la vice Première Ministre Chrystia Freeland a été empêchée d’entrer dans l’Hôtel de Ville de Halifax par des protecteurs des terres qui soutenaient les chefs héréditaires Wet’suwet’en qui s’opposent à la construction d’un gazoduc à travers le nord de la Colombie Britannique.

Alors que l’opération Shut Down Canada est en cours, le Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau, est en Afrique du Sud, pour une tournée en Afrique, dans le cadre de sa campagne pour que le Canada obtienne un siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Cependant, le soutien aux Wet’suwet’en se répand jusqu’en Afrique du Sud, et des gens dans le monde entier demandent le respect et la liberté pour les Peuples Autochtones et leurs pays.

La louche surveillance du Canada sur les défenseurs de la terre, de l’eau et de la forêt est dénoncée dans un nouvel article de Apihtawikosisan qui montre des listes d’activistes faites d’après leurs déclarations sur Facebook et leur participation à des rassemblements.

Lady Chainsaw, arrêtée pendant la cérémonie pour les #MMIW, n’a toujours pas été libérée.

SOUTENEZ LES BLOQUAGES DE TRAINS

Par Red Braid Alliance
Également publié par Censored News
13 février 2020

Le blocage #CoquitlamRailBlockade fait partie d’un mouvement de défense des Wet’suwet’en qui se propage par le blocage des rails de chemin de fer par des Nations Autochtones exerçant leur contrôle souverain sur leurs territoires.

Le jeudi 13 février, nous avons commencé à mettre en place le blocage des rails à Coquitlam, dans la gare la plus importante du métro de Vancouver. Notre action de défense des terres fait partie du mouvement #ShutDownCanada, qui défend la souveraineté des Wet’suwet’en et soutient et glorifie aussi l’exercice de la souveraineté et la défense des territoires à Tyendinega, le Traité 1, et les territoires Gitxsan.

Le jeudi 6 février, le jour où la Police Montée a commencé ses raids en territoire Wet’suwet’en et contre le Camp Unist’ot’en, les Mohawks de Tyendinega ont bloqué la ligne de chemin de fer du Canada qui enfreint leur territoire. Au cours de la semaine écoulée depuis, d’autres Nations Autochtones ont entrepris de bloquer des rails, ce qui a interrompu la circulation sur l’infrastructure d’origine du projet colonial du Canada.

Dans une déclaration publiée le 12 février, le Mohawk de Tyendinega Kanenhariyo, a expliqué que leur blocage était une expression du Wampum à Deux Rangs, qui « est à la base de la relation entre les Onkwehon : nous et les nouveaux arrivants. » Le Wampum à Deux Rangs « n’a pas expiré, il ne vieillit pas, il ne peut être obsolète, à moins qu’une des parties ne disparaisse dans le fleuve » dit Kanenhariyo.

Kanenhariyo a expliqué que le Wampum à Deux Rangs est aussi un accord de coopération. « Il a dit que si jamais les eaux étaient agitées, nous pourrions nous rejoindre et stabiliser les bateaux des deux parties. Nous avions la responsabilité d’informer l’autre bateau s’il y avait des eaux troublées plus loin. » Kanenhariyo fit une pause et dit « il semble qu’il y ait des eaux troublées ».

Le samedi 8 février, la Nation Gitxsan a construit une barricade sur la voie ferrée près de New Hazelton. Le Chef Héréditaire Gitxsan, Norman Stephens, a expliqué que la souveraineté de la nation Gitxsan est inextricablement liée à celle des Wet’suwet’en. « Si leurs droits sont piétinés, nos droits sont piétinés. Nous n’avons jamais renoncé à nos droits et les Wet’suwet’en n’ont jamais renoncé à leurs droits. Le territoire demeure sous l’autorité des Wet’suwet’en et des Gitxsan depuis des temps immémoriaux » dit-il.

Le vendredi 7 février 2020, la Cour Supérieure de l’Ontario a publié une injonction ordonnant de retirer la barricade de Tyendinega. Mais près d’une semaine plus tard, ça n’a pas été exécuté. Le mercredi 12 février, le Chef de la Police Mohawk Tyendinega, Jason Brant, a prié les défenseurs du territoire de mettre fin au blocage. En réponse, les Mohawks Tyendinega ont élevé une seconde barricade sur les rails.

Également le 12 février, les défenseurs sur le territoire du Traité 1, ont édifié une barricade sur une portion de voie ferrée de 7 km près de Winnipeg. Harrison Powder, l’un des défenseurs des terres, a expliqué à un reporter de CBC que la barricade était en soutien de la souveraineté Wet’suwet’en. « Quand vous envahissez le territoire Autochtone et essayez d’imposer des oléoducs à notre peuple, ça a des conséquences, et ceci, ici, aujourd’hui est une de ces conséquences » dit-il, « nous voulons que la Police Montée parte de là-bas. »

Mais il a aussi dit que les blocages étaient là « pour une longue période à venir, » leurs racines sont la résistance contre la violence coloniale perpétuelle du Canada contre les Peuples Autochtones. « Nos peuples ont dit depuis des années ‘nous pouvons fermer ce pays, nous pouvons bloquer l’économie, nous pouvons causer de graves dommages économiques’ – et ça arrive maintenant » dit-il.

La défense héroïque de la terre et de la souveraineté de la Nation Wet’suwet’en a déclenché un mouvement centré sur la défense de la Nation Wet’suwet’en, mais qui a rapidement pris un sens plus radical et plus fondamental. Les barricades maintenues à Tyendinega, Traité 1 et Gitxsan, ainsi que les blocages urbains de voies ferrées, de ports et d’autoroutes montrent que la lutte unifiée contre la violence coloniale du Canada s’intensifie et est là pour durer.

OCCUPATION DU BUREAU DU MEMBRE DE L’ASSEMBLEE LEGISLATIVE ET DIRECTEUR DE LA JUSTICE DAVID EBY EN SOUTIEN A LA NATION WET’SUWET’EN

13 février 2020, Territoires Salish de la Côte / Vancouver, Colombie Britannique – Des Autochtones souverainistes et des supporters des Chefs Héréditaires Wet’suwet’en occupent le bureau du Membre de l’Assemblée Législative et Représentant du Ministère de la Justice David Eby, pour exiger le retrait immédiat de la Police Montée et de Coastal GasLink du Territoire Wet’suwet’en non cédé. Au cours des sept derniers jours, il y a eu des actions de désobéissance civile quotidiennes à Vancouver, en particulier le blocage du Port de Vancouver et du port Delta, ainsi que des voies ferrées et du Pont de Granville. Des centaines de supporters de la souveraineté Autochtone ont rejoint les souverainistes Autochtones urbains dans les rues pour exprimer leur solidarité avec la Nation Wet’suwet’en.

Herb Varley, organisateur pour Haida, Nisga’a, Tlingit et Nuu-chah-nulth, déclare : « Les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en appliquent Anuk Nu’at’en (la loi Wet’suwet’en), en opposition au système légal colonial du Canada. Nous perturbons les affaires quotidiennes dans le bureau de David Eby, pour montrer son rôle dans le génocide perpétuel des Peuples Autochtones par le projet colonial du Canada. »

Natalie Knight, organisatrice Yurok et Navajo dit « Il y a seulement quelques décennies, les Autochtones du Canada n’étaient pas autorisés par la loi à se rassembler en groupes de plus de trois, à se faire représenter légalement, ou, dans les territoires Salish de la Côte, à pratiquer la cérémonie du potlatch. La crise actuelle entre les Wet’suwet’en et le gouvernement canadien n’est qu’un éclairage de plus qui révèle l’injustice inhérente à la relation asymétrique et inégale entre le gouvernement canadien et les Nations Autochtones. »

Le groupe de supporters des Wet’suwet’en occupe le bureau jusqu’à ce que David Eby satisfasse les exigences suivantes :

Révoquez tous les permis associés aux projets de 40 milliards de dollars de fracturation pour du gaz de schistes de LNG Canada et Coastal GasLink, jusqu’à ce que les projets aient satisfait aux standards de consentement libre, préalable et informé selon Anuk Nu’at’en et la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, et tous les principes que votre gouvernement a adopté dans la loi fin novembre 2019.

Utilisez votre pouvoir en tant que membre du Conseil Exécutif pour intervenir contre l’injonction et l’ordre de son application contre les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en. Cet ordre est en violation flagrante et criminalise le droit des Wet’suwet’en d’occuper, gérer et entretenir leurs terres.

Si vous n’êtes pas capable d’endosser votre responsabilité envers Anuk Nu’at’en et les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, nous exigeons que vous démissionniez immédiatement du Conseil Exécutif.

 

Par Ofelia Rivas
Article et photos ©Ofelia Rivas
Publié sur Censored News
9 février 2020
Traduction Christine Prat

Le mouvement VOIX O’odham Contre le MUR et des soutiens se sont rendus dans l’est des terres de la réserve pour faire un reportage sur les destructions dévastatrices dans les terres O’odham.

La construction des Tours de surveillance Fixes Intégrées a commencé.

La Sécurité Intérieure des Etats-Unis a accordé un contrat à la compagnie de Défense Israélienne Elbit Systems – responsable de la sécurité de l’Apartheid en Palestine – pour construire des tours d’espionnage ici, dans les communautés O’odham de la Nation Tohono O’odham.

Le gouvernement Tohono O’odham a adopté une résolution pour le permettre.

D’abord, le site est sur l’aire où les sous-traitants, Meridian Engineering de Tucson, en Arizona, occupent une grande zone clôturée où ils entassent leurs divers matériaux de clôture, leur équipement lourd, les camionnettes de transport des employés et leurs camions d’eau.

L’équipement lourd a creusé une route, d’une route de la communauté au site. Les routes dans la zone inondable ont été renforcées avec du béton. Les arbres et les cactées et toute la végétation sont empilés près du site.

Sur le site, près des terres sacrées O’odham de la chaine de montagne Baboqivari, il y a une tour portable sur les collines. Le territoire de notre pays est altéré pour toujours.

Les attaques contre les peuples Autochtones aux Etats-Unis n’ont jamais cessé, d’abord en nous tuant purement et simplement, et maintenant par cette occupation forcée, avec ses militaires appelés patrouilles des frontières, les agents de l’ICE [immigration] et les unités d’Opérations Spéciales et les milices incontrôlées.

Les frontières internationales servent maintenant de terrain d’expérimentation pour le nouvel équipement de surveillance high tech et les nouveaux véhicules militaires. ‘Souveraineté’ est juste un mot facile à employer à la convenance des politiciens.

Les politiciens Tohono O’odham sont depuis des décennies déconnectés des gens qu’ils sont supposés servir, et aussi déconnectés du puissant savoir culturel O’odham et des terres en train d’être détruites par leur négligence.

Ce sera à jamais leur héritage dans l’histoire O’odham. La politique à mener, la législation et l’autorité reposent dans leurs mains d’incapables.

Ils ont abandonné leur autorité pour une poignée de dollars. Où sont les dollars pour réparer les montagnes et les collines détruites, faire revivre les voies d’eau, les communautés dévastées par les inondations, les espèces sauvages de la région, et toutes les plantes et les animaux déjà déplacés ou simplement éliminés par les destructions ?

Voir aussi l’article de mai 2014 sur le contrat avec des entreprises Israéliennes

 

CANADA : NOUVELLE ATTAQUE DU CAMP UNIST’OT’EN PAR LA POLICE MONTÉE, DES MATRIARCHES ARRÊTÉES

Les 9 et 10 février, les attaques contre le camp Unist’ot’en par la Police Montée ont continué. Le 9, ils ont surtout amené du matériel, des véhicules, des bulldozers, etc. Le 10 février au matin, ils se sont rapprochés en convoi du territoire Unist’ot’en. Des Matriarches ont tenu une cérémonie sur le pont d’accès au territoire, pour appeler leurs ancêtres. Le pont avait été décoré avec des robes rouges pour commémorer les femmes et jeunes filles Autochtones disparues ou assassinées. La Police montée à enfoncé le portail qui fermait le pont alors que les Matriarches étaient en pleine cérémonie. Les flics arrivés sur le pont ont arraché les robes rouges qui y étaient disposées. Ils ont arrêté les Matriarches et des Défenseurs. Lundi soir, 6 des 7 personnes arrêtées étaient libérées.

Cérémonie des Matriarches sur le pont

Arrestation de Freda Huson (photo The Narwhal)

Camp Unist’ot’en
Également publié sur Censored News
10 février 2020
Traduction Christine Prat

Territoire Unist’ot’en, 10 février 2020 – Un convoi armé des unités tactiques de la Police Montée a envahi le Territoire Unist’ot’en souverain et non cédé, pour imposer une injonction de Coastal GasLink. Nos Matriarches Unist’ot’en et des défenseurs des terres ont été expulsés de force de leurs terres.

Les Matriarches Unist’ot’en, Freda Huson (Cheffe Howihkat), Brenda Michell (Cheffe Geltiy), et la Docteur Karla Tait ont été arrachées de force de nos territoires et arrêtées. Nos Matriarches ont été arrêtées alors qu’elles tenaient une cérémonie pour appeler nos ancêtres et honorer les femmes et jeunes filles Autochtones disparues ou assassinées. Nous, les Unist’ot’en, savons que la violence contre nos terres et la violence contre nos femmes sont liées. Pendant la cérémonie, nous avons accroché des robes rouges pour commémorer les esprits des femmes, des filles, et des gens à deux esprits qui nous ont été ravis. Nous avons organisé une crémation de l’Industry de la Réconciliation Canadienne avec les Autochtones, pendant que la Police Montée défonçait les portails. Des défenseurs de la terre, parmi lesquels Victoria Redsun (Denesuline), Autumn Walken (Nlaka’pamux) et Pocholo Alen Conception ont également été arrêtés.

Unist’ot’en condamne ces arrestations coloniales violentes et les violations flagrantes de la loi Wet’suwet’en, de la loi canadienne, et de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. C’est aussi une grave violation de la récente directive du Comité des Nations Unis sur la Discrimination Raciale (CERD) qui exige que le Canada interrompe le projet d’oléoduc de Coastal GasLink et retire la Police Montée de notre territoire, afin d’éviter de nouvelles violations des lois Wet’suwet’en, constitutionnelle, et internationale.

Nous, Wet’suwet’en, n’avons jamais cédé notre titre souverain ni nos droits sur les 22 000 km² de notre terre, nos eaux et les ressources à l’intérieur de notre Yintah. Notre Auc niwh’it’ën (loi Wet’suwet’en) et nos systèmes de gouvernance restent intacts et continuent de gouverner notre peuple et nos terres. Nous reconnaissons l’autorité de ces systèmes. Les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en sont les Détenteurs du Titre et conservent l’autorité et la juridiction pour prendre des décisions concernant les terres non cédées.

Notre Territoire Wet’suwet’en est divisé en 5 clans et 13 groupes de maisons. Chaque clan de la Nation Wet’suwet’en a la juridiction totale selon notre loi pour contrôler l’accès à son territoire respectif. Nous nous sommes gouvernés de façon durable depuis des temps immémoriaux. Unist’ot’en (la Maison Sombre) occupe et utilise notre territoire traditionnel comme nous le faisons depuis des siècles. Notre façon d’exercer la propriété est l’expression pacifique de notre connexion à notre territoire et démontre notre utilisation et notre occupation de nos territoires en accord avec notre structure de gouvernance. Notre Yintah Unist’ot’en est un lieu de guérison. C’est le foyer des Wet’suwet’en qui cherchent y refuge suite au traumatisme colonial. Des gens y guérissent d’addictions. Des gens s’y reconnectent avec la terre.

Nous avons la force de nos ancêtres en nous. Nous avons la solidarité de nos parents Autochtones et de nos alliés avec nous. Nous avons le pouvoir de gens qui bloquent les chemins de fer, les autoroutes, les ports et les bureaux gouvernementaux dans tout le pays. Nous remercions les gens dans toute cette planète qui font de notre lutte leur lutte. Les flammes de la résistance et la résurgence de la réappropriation des terres Autochtones nos donne de la force. Nous savons que nos voisins et nos parents sont avec nous. Nous savons que les êtres à deux pattes et à quatre pattes veillent sur nous. Ces arrestations ne nous intimident pas. Les contrôles de police ne nous intimident pas. Les décisions de justice coloniales ne nous intimident pas. Les hommes en costard et leur argent ne nous intimident pas. Nous sommes toujours là. Nous serons toujours là. Ce n’est pas fini.

Lady Chainsaw n’a pas été libérée. Elle devrait être détenue jusqu’à ce que sa caution soit déterminée, le 27 février

photo ©The Narwhal

ATTAQUE CONTRE LES CAMPS UNIST’OT’EN : COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 8 FÉVRIER 2020

Depuis le jeudi 6 février 2020, les camps de Défenseurs de la terre et de l’eau de la Première Nation Wet’suwet’en ont été attaqués par la Police Montée Royale Canadienne, de façon totalement illégale selon la loi Wet’suwet’en (territoires non cédés selon les traités), la loi de l’état de Colombie Britannique, et la Constitution Canadienne. Lire un résumé du contexte et le déroulement de l’attaque du 6 février dans un des articles précédents. Voir aussi le détail de l’attaque du 7 février dans l’article de ce jour. L’article ci-dessous est la traduction d’un communiqué de presse du camp Unist’ot’en du 8 février. Le combat n’est pas terminé. Contrairement à ce que croient la plupart des Européens, le Canada ne vaut pas mieux, en ce qui concerne l’oppression des Autochtones, et est même pire dans le laxisme vis-à-vis des grandes compagnies minières, que les Etats-Unis. Les Autochtones combattent des oléoducs qui doivent transporter du pétrole de gaz de schistes ou de sables bitumineux. C’est un pétrole extrêmement polluant. Lors d’un accident plus grave que les dizaines d’autres, aux Etats-Unis, on s’est aperçu que les détergents utilisés pour nettoyer les ‘marées noires’ n’avaient aucun effet sur ce pétrole.

Si vous trouvez que les noms cités causent une certaine confusion : il s’agit de la Première Nation Wet’suwet’en, qui comprend cinq clans. Les Gidimt’en sont l’un de ces clans. Unist’ot’en est un village en première ligne, où un ‘point de contrôle’ a été créé en 2010 pour lutter contre les oléoducs. Les noms des entreprises changent aussi régulièrement, elles changent de nom, de nationalité ou se déclarent en faillite pour ne pas avoir à payer des compensations pour les dégâts causés, mais leurs activités continuent et leurs profits aussi.

Christine Prat

8 février 2020, sur Facebook, (Traduction Christine Prat) :

Le matin du 8 février 2020, des agents de la Police Montée ont atterri aux portes du Village Unist’ot’en en hélicoptère. Les chefs Unist’ot’en et les membres de la maison ont commencé à appeler leurs ancêtres en soutien. Ils ont organisé une cérémonie de crémation pour la Réconciliation Canada/Autochtones, et ont brûlé une copie de l’injonction que la Police Montée a essayé d’appliquer pour le compte de Coastal GasLink (TC Energy). Au bout de 30 minutes, la Police Montée est remontée dans ses hélicoptères et est repartie.

S.v.p. soutenez la campagne de dons Unist’ot’en pour les frais de justice :
https://actionnetwork.org/fundraising/unistoten2020legalfund

Et téléchargez le kit de solidarité :
unistoten.camp/supportertoolkit2020/
#ReconciliationIsDead #WetsuwetenStrong #Unistoten

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Unist’ot’en Répond aux Raids Illégaux contre les Camps Gidimt’en et Fait Appel à la Protection du Centre de Guérison (Healing Centre)

Territoire Unist’ot’en, 8 février 2020 – Unist’ot’en condamne les violations de la loi Wet’suwet’en, de la loi Canadienne et de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, commises par la Police Montée Royale Canadienne les 6, 7 et 8 février 2020 sur le territoire du Clan Gidimt’en, contre des camps situés à 27, 39 et 44 kilomètres, sur la route de la Forêt Morice.

Ces violations ont été commises par la Police Montée pour le compte de Coastal GasLink et son ‘injonction’, et l’existence d’une ‘zone d’exclusion’ qui ne cesse de s’étendre et n’est pas définie. L’injonction de Coastal GasLink n’interdit pas de circuler sur la route de la Forêt Morice et n’interdit pas le fait d’habiter le village Unist’ot’en ni aucun autre lieu de résidence Wet’suwet’en dans notre territoire.

Unist’ot’en exige que la Police Montée ne supprime pas le Centre de Guérison Unist’ot’en. La Police Montée n’a pas de compétence légale pour entrer dans le Centre de Guérison sans notre Consentement Libre, Préalable et Informé. Même sous la loi coloniale, la Police Montée ne peut pas entrer ou fouiller notre Centre de Guérison sans mandat.

Nous faisons appel à la solidarité internationale pour assurer la sécurité du Centre de Guérison. Les gens qui y vivent et s’y font traiter ne sont pas en infraction de l’injonction de la CGL [Coastal GasLink], et le Centre de Guérison lui-même n’est pas en infraction de l’injonction. Le Centre de Guérison est là pour soutenir l’autodétermination et la guérison de notre peuple et n’a rien à voir avec le travail de la CGL et de son injonction.

Unist’ot’en est indigné par l’emploi de force excessive par la Police Montée, entre autres l’emploi inutile d’armes tactiques lourdes déployées par des hélicoptères pour encercler le camp Gidimt’en à 44 km, l’emploi de snipers et des unités K9. Nous savons qu’en janvier 2019, la Police Montée a été autorisée à utiliser des forces léthales, à arrêter des enfants et des grands-parents, et à appréhender des enfants Wet’suwet’en en réaction à notre présence pacifique sur nos terres.

Durant toute l’action pour imposer l’injonction de la CGL, les médias et les observateurs légaux ont été illégalement encerclés et menacés de détention et d’arrestation pour avoir fait leur travail. La liberté de la presse est protégée par la loi canadienne, mais les journalistes ont été empêchés de faire des reportages sur les raids militaires de la Police Montée dans les territoires Gidimt’en. La Police Montée a essayé d’expulser des habitants de la hutte du Chef Woos. La Police Montée et Coastal GasLink ont également détruit partiellement l’infrastructure et la propriété du camp Gidimt’en. Cette propriété appartient au Clan Gidimt’en et la Police Montée n’a pas d’autorité légale pour la détruire.

Le 8 février, la zone d’exclusion a été étendue illégalement de la borne de 27 km à celle de 4 km, et inclut maintenant la majorité du territoire Gidimt’en. En conséquence, onze personnes, parmi lesquelles des observateurs légaux, ont été arrêtés illégalement de la hutte à 27 km. La zone d’exclusion a été créée par la Police Montée pour obliger les Défenseurs de la terre Wet’suwet’en à quitter notre territoire. C’est un moyen colonial et de criminalisation destiné à étendre illégalement et arbitrairement l’autorité de la Police Montée sur nos territoires. La zone d’exclusion massive, entièrement sous l’autoritarisme arbitraire de la Police Montée, est à l’extérieur de la zone d’injonction. Les Chefs et les membres du peuple Wet’suwet’en se voient interdire illégalement l’accès à leurs propres territoires.

Nous exigeons que le Canada adhère aux directives du Comité des Nations Unies pour l’Elimination de la Discrimination Raciale (UN CERD) et interrompe le projet de Coastal GasLink, et demande le Consentement Libre, Préalable et Informé des Chefs Héréditaires Wet’suwet’en, retirent la Police Montée Royale Canadienne de nos territoires et assure que des armes ou des forces léthales ne seront pas utilisées pour expulser par la force des Wet’suwet’en de nos terres.

Contacts :

Harsha Walia, Commentaire Indépendant de l’Association pour les Libertés Civiles de Colombie Britannique : Hwalia8@gmail.com

Irina Ceric, Kwantlen Polytechnic University, Commentaire Légal Indépendant : Irina.ceric@gmail.com

Noah Ross, Commentaire Légal Indépendant : noah.ross.j@gmail.com

Dark House (Unist’ot’en) : tsewedielh@gmail.com

ON RÉDUIT AU SILENCE LE JOURNALISME D’INVESTIGATION EN ARIZONA, AU BÉNÉFICE DES GRANDES ENTREPRISES ET LEURS POLITICIENS

Article de Brenda Norrell
Censored News
8 février 2020
Traduction Christine Prat

Il y a 22 Nations Autochtones en Arizona [21 reconnues par le gouvernement fédéral], et pratiquement pas d’informations sur les problèmes graves comme les droits des Amérindiens sur l’eau et les terres.

De plus, très peu de journalistes d’investigation Autochtones sont embauchés par les médias d’Arizona pour couvrir les questions sérieuses comme la frontière, la démolition de sites sacrés, la destruction de sépultures, le vol des droits sur l’eau, la destruction d’espèces protégées et de leurs trajets de migration, et des violations des droits humains par des gouvernements tribaux élus qui sont manipulés par le gouvernement des Etats-Unis.

Même 40 ans après la déportation forcée, beaucoup ne savent pas que c’est le gouvernement élu de la Nation Navajo qui signe les contrats pour le charbon, l’eau et le gaz – y compris ceux qui ont été signés pour les destructions longtemps commises par la firme Peabody Coal et les trois centrales au charbon. [La plupart des Navajos vivant à proximité des centrales polluantes n’ont pas l’électricité. Le pillage des ressources Autochtones sert surtout à maintenir le fonctionnement à court terme des grandes villes à la consommation énergétique suicidaire du Sud-Ouest – NdT]

Et tandis que les agents de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis continuent de harceler les O’odham sur leur propre territoire, c’est le gouvernement élu Tohono O’odham qui autorise la Patrouille des Frontières à prendre en charge le pays et les communautés.

Maintenant, l’état d’Arizona se sert de menaces et de manipulations pour tenter de s’emparer des droits sur l’eau des Autochtones.

Les entreprises qui construisent le Mur à la frontière sont en train de faire sauter un passage vers un site funéraire O’odham. Déjà, les Cactées Saguaro protégés ont été mutilés, des espèces protégées attaquées et les trajets de migration des jaguars et de l’antilocapra americana [antilopes rares n’existant qu’en Amérique du Nord] bloqués.

Nous avons eu beaucoup d’espoir, au début des années 1980, quand on pensait qu’il allait y avoir une équipe complète de reporters Navajo au Navajo Times. Mais aujourd’hui, le Navajo Times emploie toujours des reporters non-Autochtones, alors que tant de reporters Autochtones sont sans emploi. La Loi sur la Préférence Navajo pour l’Emploi à été adoptée il y a des décennies.

La déception a été immense. Méfiez-vous des journalistes qui ont passé leur vie dans un fauteuil à recopier le dur travail des reporters présents sur le terrain.

Voici le truc qu’ils emploient : ils prennent le travail fait par d’autres et le récrivent, puis font une brève interview par téléphone, afin de faire croire aux lecteurs qu’ils étaient sur place. Ils volent souvent les photos aussi. Il y a certains journalistes en Pays Indien que je n’ai pas vu présents sur le terrain au cours des 38 dernières années.

Ne vous laissez pas avoir. Réduire au silence les journalistes d’investigation présents sur les lieux pour couvrir les évènements fait partie de l’effondrement général du journalisme, un effondrement qui permet à la soi-disant élite – les grandes entreprises et leurs politiciens – de s’enrichir en argent et en pouvoir.

LES NATIONS AUTOCHTONES EN ARIZONA

  1. Communauté Indienne Ak-Chin
  2. Tribu Indienne Cocopah
  3. Tribus Indiennes du Fleuve Colorado
  4. Nation Yavapai de Fort McDowell
  5. Tribu Indienne de Fort Mojave
  6. Tribu Quechan de Fort Yuma
  7. Communauté Indienne de Gila River
  8. Tribu Havasupai
  9. Tribu Hopi
  10. Tribu Hualapai
  11. Bande d’Indiens Paiute de Kaibab
  12. Nation Navajo
  13. Tribu Yaqui Pascua
  14. Pueblo de Zuni
  15. Communauté Indienne Pima – Maricopa de Salt River
  16. Tribu Apache de San Carlos
  17. Tribu Paiute du Sud de San Juan
  18. Nation Tohono O’odham
  19. Tribu Apache Tonto
  20. Tribu Apache de White Mountain
  21. Tribu Apache Yavapai
  22. Tribu Indienne Yavapai de Prescott

Voir article précédent pour le context et l’attaque du 6 février.

CANADA : DEUXIÈME ATTAQUE D’UN CAMP WET’SUWET’EN, 7 FÉVRIER 2020, 4 PERSONNES ARRÊTÉES, UN JOURNALISTE DÉTENU.

Article de Brenda Norrell
Censored News
8 février 2020
Traduction Christine Prat

Quatre Défenseurs du Territoire de plus ont été arrêtés vendredi [7 février], tandis que des Wet’suwet’en, au point de contrôle Gidimt’en, protégeaient leurs terres de la construction d’un oléoduc par Coastal GasLink. Des Défenseurs ont placé leurs véhicules en travers du chemin de la Police Montée pour empêcher la police de partir avec les personnes arrêtées et ont effectué une cérémonie pour leur protection. Les véhicules ont été remorqués et déplacés par un bulldozer, et ont été endommagés, pendant que la Police Montée militarisée se livrait à une seconde attaque contre ce camp Wet’suwet’en, vendredi, laissant les personnes âgées et une femme enceinte dans le froid, selon des reportages en direct.

Dans tout le Canada, l’appel a été lancé de ‘Fermer le Canada’ et des Autochtones ont bloqué des trains, des ponts et des bureaux gouvernementaux. Les Mohawks Akwesasne ont bloqué la frontière.

Le journaliste du ‘Ricochet’ a été détenu à de maintes reprises par la Police Montée, pour l’empêcher de faire son reportage, pendant que la police militaire se livrait au second assaut contre le camp Wet’suwet’en. Le ‘Ricochet’ ont annoncé pendant toute la journée de vendredi avoir perdu le contact avec le journaliste sur le terrain.

D’après la CBC, le Chef Héréditaire Na’moks dit que ceux qui avaient été arrêtés étaient sur leur propre territoire et n’avaient pas bloqué la construction, qui n’avait pas progressé depuis décembre, à cause du froid.

« Nous vivions ici avant la zone d’exclusion, » dit Na’moks. Il ajouta que la police avait demandé aux habitants d’une hutte de partir. « On ne peut pas abandonner sa maison. »

L’ATTAQUE DU 7 FÉVRIER 2020

8h45 – Des rapports indiquent que le point de contrôle Gidimt’en est surveillé par des drones. Ils disent également que le convoi de la Police Montée fait 2 km de long.

9h39 – Une charrue approche du point de contrôle Gidimt’en en dégageant le chemin pour la Police Montée.

9h48 – La Police Montée est arrivée au point de contrôle Gidimt’en.

9h52 – La charrue dégage la route, escortée dans le territoire Gidimt’en par deux unités tactiques et 11 autres agents de la Police Montée.

10h19 – Un hélico vole bas et la police entre.

10h34 – Les Gidimt’en peuvent voir 12 véhicules dont un bulldozer et une ambulance. Le bulldozer dégage la voie jusqu’au pont. Un ouvrier est présent, avec 13 policiers derrière lui et probablement beaucoup plus derrière eux.

10h43 – Des policiers inspectent la porte métallique du point de contrôle de Gidimt’en.

10h57 – un groupe d’ouvriers inspectent la porte à leur tour pour voir comment la passer.

10h59 – Les Gidimt’en au point de contrôle voient le Commandant Rob Pikola de la Police montée. Un policier a un fusil d’assaut. Ils sont 30 maintenant, au point de contrôle.

11h11 – Deux hélicoptères atterrissent et déposent au moins 4 membres de l’équipe tactique. Le point de contrôle Gidimt’en est maintenant encerclé. Devant le porche, il y a deux motoneiges et deux équipes tactiques. Le camp Gidimt’en est confiné, probablement par des snipers.

11h17 – La Police Montée lit une injonction avec un mégaphone. Deux hélicoptères viennent encore de déposer des membres d’équipes tactiques.

11h20 – Des hélicoptères déposent des militaires pour la troisième fois.

11h27 – Deux hélicoptères de plus amènent une nouvelle vague de la Police Montée tactique. La Police Montée répète l’injonction sans arrêt avec le mégaphone. #Wetsuwetenstrong

11h48 – Des officiers essaient de convaincre ceux qui se trouvent au point de contrôle Gidimt’en de venir négocier. Ils répondent qu’ils ne peuvent pas négocier et que la Police Montée doit parler au chef Woos. La Police Montée demande aux gens de se laisser escorter hors du territoire immédiatement ou d’être arrêtés.

11h50 – Ils sont encerclés par des snipers et des chiens policiers.

12h00 – Des membres de la Police négocient avec la presse. Un policier pointe un fusil sur les supporters des Wet’suwet’en.

12h03 – Les hélicoptères appartiennent à Silverking, une entreprise locale qui a refusé de transporter des vivres et des membres des médias dans les territoires #Unistoten / #Wetsuweten. Il semble qu’ils amènent des équipes tactiques de la Police Montée pour voler notre pays.

12h04 – La Police Montée essaie de casser le bus qui nous envoie les mises à jour.

12h10 – Ils surveillent le bus. « Ils ont un fusil pointé sur nous ». Apparemment, la Police Montée essaie de limiter la visibilité des équipes tactiques par la presse.

12h14 – 3 membres de l’équipe tactique regardent dans la hutte de Woos – un domicile permanent, hors de la zone d’injonction – par la fenêtre.

12h25 – De nombreuses unités de la Police Montée équipées enfoncent la palissade et se dirigent vers la hutte de Woos – qui, encore une fois, est largement à l’extérieur de la zone d’injonction.

12h27 – Nous venons d’entendre que le camp est envahi. L’officier Dixon essaie de dire aux gens de descendre de la tour. Les Gidimt’en disent qu’ils ne partiront que quand toute la police aura quitté le territoire.

12h38 – Des membres de la Police Montée frappent à la porte de Woos en criant « zone d’exclusion de la Police Montée ». La hutte n’est pas dans la zone d’injonction, est à 30 m de la route la plus proche et n’empêche pas les travaux.

12h41 – Le portail de métal est renversé. Un observateur légal essaie d’obtenir les numéros de badge et les noms des membres de la Police Montée, qui ne répondent pas. Certains portent des masques. Un caporal essaie de convaincre ceux qui sont dans la hutte de Woos qu’ils sont dans la zone d’exclusion et pose des questions. Les gens à l’intérieur ne répondent pas.

12h44 – Une énorme excavatrice est amenée pour pousser le portail de bois. Ceux qui sont à l’intérieur de la hutte demandent à la police si elle a un mandat pour entrer dans le domicile. La police répond qu’elle n’en a pas.

12h50 – Les médias sont maintenus à 20 m du bus, mais ils sont autorisés à filmer.

12h51 – Eve Saint, la fille de Woos, et son compagnon sont dans le bus et refusent de partir. Les médias sont loin, ont peu de visibilité et pas de son. Des paniers à salade arrivent.

12h53 – La Police Montée dit à ceux qui se trouvent dans la hutte qu’ils ne souhaitent pas détruire la hutte mais que tous ceux qui sont à l’intérieur doivent partir. Ils n’ont pas de mandat.

13h34 – Eve Saint, fille du Chef Woos @Gidimten, a été arrêtée avec une autre personne. Ils ne sont pas blessés.

13h45 – Les deux personnes arrêtées ont été emmenées en panier à salade.

14h02 – La Police Montée utilise des échelles pour grimper en haut de la tour de bois d’où on a une vue sur le territoire.

14h34 – Les gens dans la hutte de Woos entendent des scies et des cris à l’extérieur. Des gens sont encore dans la tour. La Police Montée a dit que les gens dans la tour étaient déjà en état d’arrestation et qu’elle essayait juste de les faire descendre.

14h45 – La Police Montée refuse de spécifier pourquoi les gens dans la tour sont en état d’arrestation ni quelles sont les accusations.

14h56 – Ceux de la tour disent qu’ils descendront si le Chef Woos est autorisé à entrer dans son territoire. Une Autochtone dans la tour demande qu’une policière se charge de son arrestation, la Police Montée refuse.

15h00 – Les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en ne sont pas autorisés à entrer en territoire Gidimt’en par la Police Montée. Anne Spice, Tlingit, est extraite de la tour.

15h14 – Anne Spice a été descendue de la tour. Il y a encore une personne au sommet, mais les communications de la tour ont cessé.

15h30 – Plus de 20 véhicules appartenant à des Wet’suwet’en ou à des supporters se sont amassés au km 27, bloquant la route des fourgons de police quittant le territoire. Ils effectuent une cérémonie pour la sécurité de ceux qui sont arrêtés.

18h13 – Les gens dans la hutte ne voient plus de police. Il semble que la majorité des forces de l’ordre est partie vers le km 27. La tour est toujours debout. La route est toujours bloquée.

18h15 – Ceux qui sont au km 27 disent qu’ils sont encerclés par la Police Montée et ne sont pas autorisés à partir.

18h16 – Denzel Sutherland-Wilson, de la Nation Gitxsan, avait été arrêté et extrait de la tour plus tôt dans la journée. Seuls ceux qui sont dans la hutte du Chef Woos y sont encore. Les Gitxsan sont les plus anciens alliés des Wet’suwet’en.

18h21 – Nous apprenons que 30 membres de la Police Montée encerclent les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en et leurs supporters qui ont bloqué la route au km 27. Parmi eux, il y a Dini’ze Smogelgem, Dini’ze Dsta’hyl et Tsake’ze Sleydo’.

19h10 – Nous avons appris que la Police Montée a retiré les véhicules qui bloquaient la route au km 27 et que des bulldozers retournent en ville.

21h09 – Nous apprenons que la Police Montée demande la fermeture et l’évacuation du camp au km 27. La zone d’exclusion de la Police Montée est maintenant au km 3 sur la route de la Forêt Morice. Les gens ne peuvent pas partir parce que la police a enlevé leurs véhicules. Des Anciens, des chefs et une femme enceinte sont bloqués.

21h10 – Le Chef des Gidimt’en Woos s’est vu refuser l’accès à son territoire. Le Chef Ste ohn tsiy avait quitté le camp au km 27 et s’est vu interdire d’entrer à nouveau. Les Chefs Wet’suwet’en se voient refuser l’accès aux territoires Wet’suwet’en.

 

LUTTES CONTRE LES OLÉODUCS AU CANADA : L’ATTAQUE DES WET’SUWET’EN PAR LA POLICE MONTÉE A COMMENCÉ ! SOLIDARITÉ INTERNATIONALE URGENTE !

Les Nations Wet’suwet’en luttent contre le passage d’oléoducs sur leurs territoires depuis près de dix ans. Le camp Unist’ot’en a été créé en 2010 pour bloquer l’accès au territoire Wet’suwet’en aux entreprises pétrolières et minières qui n’y ont jamais été autorisées par les Autochtones. Depuis, de nombreux incidents ont eu lieu, la Police Montée Royale Canadienne [RCMP] ayant tenté d’expulser ou d’arrêter les opposants aux oléoducs à de nombreuses reprises. Le 6 février 2020, la Police Montée a attaqué. Les Unist’ot’en constituent un des cinq clans de la Première Nation Wet’suwet’en.

Voir historique dans un article de 2012 :  https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1174

Sur les incidents de janvier 2019 voir sur le site du CSIA-Nitassinan, l’article « Unist’ot’en : Non cédé. Invaincu ! », et les suivants.

Appel sur Facebook
6 février 2020
Publié sur Censored News
Le 7 février 2020
Traduction Christine Prat

SOLIDARITÉ INTERNATIONALE : C’EST MAINTENANT ! TOUS DANS LES RUES POUR WET’SUWET’EN

Le raid de la Police Montée Royale Canadienne contre la Nation Wet’suwet’en a commencé. « Nous organisons des actions pacifiques en tant que peuples souverains, sur nos territoires, et demandons que toutes les actions entreprises en solidarité se passent pacifiquement et selon les lois traditionnelles des autres Nations Autochtones. L’effraction par la force dans les territoires Wet’suwet’en et l’éviction des Autochtones de leurs propres terres doivent être stoppées. Il faut affronter les gouvernements de la Province et Fédéral. »

Photo by Emily Fagan, University of Victoria

ARRESTATIONS AVANT L’AUBE DANS LES TERRITOIRES UNIST’OT’EN

Publié sur le site Unist’ot’en
Le 6 février 2020
Traduction Christine Prat

DÉROULEMENT DE LA PREMIÈRE ATTAQUE, publié le 6 février sur le site UNIST’OT’EN [avec vidéo]

4h57 (du matin) : Le porche à 39 km a été rompu. 13 véhicules de la Police Montée [de nos jours, montée en 4×4] ont passé le km 39. La route est dégagée, 1 à 4 arrestations ont lieu. Ça continue.

4h55 – Il n’est pas encore 5h – mais il fait encore nuit noire – et nous venons d’entendre que la Police Montée avait effectué sa première arrestation au poste de surveillance #Wetsuweten au km 39. Les flics encerclent les gens là-bas et commencent à dégager la route qui conduit au point de contrôle Gidimt’en.

5h05 – Nous avons entendu que 13 véhicules de la Police Montée démontent les tentes. Autant que nous sachions, ces tentes ne bloquaient PAS la route et ne font pas partie de la zone soumise à une injonction.

5h30 – On nous fait parvenir des rapports du front disant que certains membres de la Police Montée avaient sorti leurs armes – pas pointées sur les gens – mais tout de même à la main.

On nous dit que même avec plus d’une douzaine de véhicules dans notre territoire, la salle de la communauté de Houston est encore pleine de flics prêts à envahir nos terres.

5h43 – Nous estimons qu’il y a plus d’une douzaine de flics sur le site, dont six encerclent la personne qui communique les mises à jour par radio.

5h56 – La personne à la radio, au km 39, annonce que la Police Montée a brisé les vitres de leur véhicule.

6h22 : Nous avons perdu la communication avec le poste Gidimt’en au km39, après que la Police Montée ait brisé les vitres du véhicule radio. Il fait toujours nuit noire dehors.

6h43 : On nous fait savoir que la Police Montée bloque maintenant la route de la forêt à 4 km.

6h59 : Nous apprenons que la Police Montée était partie de la ville en un convoi d’au moins 20 véhicules. #Wetsuweten #WetsuwetenStrong

7h22 : 36 véhicules, 1 ambulance et du matériel lourd ont démarré du point à 4 km. Il y a au moins 2 bulldozers et une excavatrice.

7h48 : La Police Montée transporte les 4 supporters arrêtés à Houston, en Colombie-Britannique. Tout le monde au km 39 est arrêté, à part les médias. Les gens des médias qui se trouvaient au km 39 sont emmenés dans un car de police.

10h57 : La Police Montée a établi une zone d’exclusion totale à leur point de contrôle à 27,5 km. Ils empêchent les médias et les Wet’suwet’en d’approcher, à l’exception des chefs qui obtiennent un permis d’un gradé. Nous ne devrions jamais être exclu de notre yintah, mais la Police Montée a transformé notre territoire en un état policier.

14h : Nous venons d’apprendre que la machinerie lourde a été entendue approchant du point de contrôle Gidimt’en à 44 km. Ils ne peuvent pas encore les voir. Un hélicoptère de la Police Montée vole au-dessus du camp Gidimt’en.

Les supporters des Wet’suwet’en arrêtés aujourd’hui refusent de signer les conditions de leur libération.

14h40 : Le point de contrôle Gidimt’en peut maintenant voir l’équipement lourd qui arrive vers eux.

16h44 : Les Chefs et supporters ont bloqué la route à 27 km, forçant la Police Montée à laisser passer les chefs. Le travail de dégagement a été interrompu à 44 km. Dsta’hyl (Likht’samisyu) dit que les #Wetsuweten imposeront l’éviction de Coastal Gaslink par tous les moyens dont ils disposent.

18h45 : Mise à jour légale : les six personnes arrêtées dans les territoires Gidimt’en ce matin sont en train d’être libérées sans accusations. Trois sont déjà dehors.

Le 13 janvier 2020, la Police Montée avait instauré une « zone d’exclusion » à 27 km et empêchait les médias, les Wet’suwet’en et la nourriture d’arriver sur le territoire, en violation des droits humains, de la loi Wet’suwet’en et des droits des Autochtones protégés par la constitution.

Le 22 janvier, la Police Montée avait refusé l’accès à des avocats et observateurs légaux.

Plus récemment, plusieurs appels et déclarations urgents avaient été publiés sur la page Facebook du Camp Unist’ot’en :

24 janvier 2020, 6h54 : « les actions du gouvernement Canadien contre le camp Unist’ot’en et pour soutenir l’oléoduc TransCanada Coastal Gaslink, sont en opposition directe avec les obligations internationales du Canada et la législation de la Colombie-Britannique de mettre une halte au changement climatique. En violation de ces obligations, et en déployant la Police Montée Royale Canadienne contre les chefs héréditaires Wet’suwet’en et leurs soutiens, le gouvernement de la Colombie-Britannique agit contre les intérêts de tous ses habitants. »

Communiqué de presse du 24 janvier, 23h23 : Les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en réitèrent leur demande de rencontrer le premier ministre [de Colombie Britannique] Horgan.

24 janvier 2020, Smithers, Colombie Britannique – Les Chefs Héréditaires représentant la totalité des cinq clans de la Nation Wet’suwet’en réitèrent leur demande de rencontrer le premier ministre John Horgan à propos des violations des droits et du titre des Wet’suwet’en.

Horgan et le Ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation (MIRR), Scott Fraser, ont fait passer les communications par le Chef Na’moks, au lieu de suivre les canaux établis de rencontrer les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en collectivement.

Mercredi, un représentant des Chefs Héréditaires Wet’suwet’en a rencontré le ministre Fraser, en tant que représentant du Premier Ministre Horgan, afin de répéter notre demande de rencontre de nation à nation avec le Premier Ministre Horgan. Le Ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation (MIRR) n’est pas un partenaire approprié pour une discussion de nation à nation, donc notre demande n’a pas encore été honorée.

Le MIRR est officiellement chargé de travailler avec les Premières Nations pour adopter et appliquer la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, et pour adopter la Décision Tsilqhot’in de la Cour Suprême, qui concerne les territoires relevant du titre Aborigène. Au lieu de cela, le MIRR a sapé les droits et le titre des Wet’suwet’en et contribué à la division de la communauté Wet’suwet’en.

En 2016, le MIRR a financé la création d’un groupe dissident, formé explicitement pour signer des accords sur les bénéfices avec le projet Coastal Gaslink au nom des Wet’suwet’en. Les actes du MIRR ont sapé l’autorité des Chefs Héréditaires Wet’suwet’en et créé la confusion sur quels chefs héréditaires pouvaient prendre des décisions concernant le territoire en question.

Les Wet’suwet’en ont une longue histoire de pratique du principe de Consentement Libre, Préalable et Informé, qui fait partie de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, ainsi que de Anuc’nu’at’en (la loi Wet’suwet’en). Les Chefs Héréditaires, au nom du titre collectif des Wet’suwet’en, étaient partie civile dans l’affaire faisant jurisprudence Delgamuukw-Gisday’wa, où il a été conclu que les droits et le titre n’avaient jamais été abrogés sur 22 000 km² de territoire Wet’suwet’en non-cédé.

Nous soulignons la nécessité urgente d’un dialogue dans le respect avec les Chefs Héréditaires. Seuls les Wet’suwet’en et les Chefs Héréditaires ont autorité pour prendre des décisions sur ce qui se passe sur nos terres.

Liste des actions de solidarité en cours:

BAY AREA
BELLINGHAM
CALGARY
COURTENAY
EDMONTON
ECUADOR
GODERICH
HALIFAX
KAMOURASKA
KINGSTON
LONDON
NANAIMO
NELSON
OTTAWA
MONTREAL
RIMOUSKI
SEATTLE
TOFINO
THUNDER BAY
TORONTO
VANCOUVER
VICTORIA
YELLOWKNIFE

 

 

DES FEMMES AUTOCHTONES INTRODUISENT UN CAS SPECIFIQUE A L’OCDE CONTRE LE CREDIT SUISSE POUR VIOLATIONS DE DROITS CONCERNANT LE FINANCEMENT D’OLEODUCS

Communiqué de Presse
Jeudi 30 janvier 2020
Contact Katherine Quaid
katherine@wecaninternational.org
WECAN International
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat
Voir aussi la traduction d’Aurélie Journée-Duez, présidente du CSIA, sur la page Facebook du CSIA

Communiqué de presse commun, en collaboration avec Divest Invest Protect et le Réseau International d’Action des Femmes pour la Terre et le Climat (WECAN).

SAN FRANCISCO BAY AREA, Californie, 30 janvier 2020 – Divest Invest Protect (DIP), le Réseau International des Femmes pour la Terre et le Climat (WECAN), et le Programme de l’Université d’Arizona pour le Droit et la Politique des Peuples Autochtones, annoncent avoir introduit un « Cas Spécifique » auprès de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) concernant le Crédit Suisse et les impacts négatifs pour les Peuples Autochtones et l’environnement résultant du financement ininterrompu des entreprises qui construisent l’oléoduc Dakota Access (DAPL) et l’oléoduc Bayou Bridge (BBP).

Cette action des femmes Autochtones intervient après près de deux ans d’échanges entre WECAN et DIP, d’une part, et le Crédit Suisse, d’autre part, sous forme de lettres, de deux rencontres avec des représentants du Crédit Suisse, une correspondance ininterrompue pour fournir des informations sur les violations et les effets négatifs, et la remise de documentation supplémentaire lors de la Réunion Générale Annuelle du Crédit Suisse à Zurich, en Suisse.

Les femmes Autochtones ont maintenu en toute bonne foi le dialogue avec le Crédit Suisse, cependant, vu l’absence d’action du Crédit Suisse, elles introduisent un « Cas Spécifique » auprès de l’OCDE dans l’espoir que cela servira de catalyseur pour susciter une action menant au dialogue, à la justice, à une solution et à la responsabilisation en matière de droits humains.

Alors que le Crédit Suisse a récemment signé les Principes pour une Banque Responsable – une série de principes destinés à aligner la stratégie des institutions financières sur les buts de la société – la banque continue à financer à grande échelle l’industrie des carburants fossiles, qui a des effets négatifs sur les droits des Peuples Autochtones, et contribue lourdement à la crise climatique. Depuis la signature de l’Accord de Paris sur le Climat, le Crédit Suisse a dépensé plus de 57 milliards de dollars pour financer le cycle du carburant fossile et est l’un des dix principaux financiers Européens des carburants fossiles les plus polluants.

Les Directives de l’OCDE sont le seul instrument international soutenu par les gouvernements sur une conduite responsable des affaires, ayant un mécanisme interne pour des réclamations, appelé « Cas Spécifique ». Par ce mécanisme, les représentants à l’OCDE des pays membres (ou Points de Contact Nationaux), constituent une tribune pour une médiation et un engagement compatible avec les politiques de l’OCDE, ainsi qu’une assistance aux actionnaires pour les aider à trouver une solution à des problèmes suscités par une possible non-observance des Directives. Récemment, la Société des Peuples Menacés (STP – Society for Threatened Peoples) – et le Crédit Suisse ont conclu une procédure de médiation via l’OCDE, qui a conduit le Crédit Suisse à inclure la protection des droits des communautés Autochtones dans ses directives sur le financement de projets.

Divest Invest Protect (DIP) et le Réseau International d’Action des Femmes pour la Terre et le Climat (WECAN) a accueilli favorablement cette victoire partielle, cependant, elles ont rapidement montré que ce résultat est insuffisant, parce que les dispositions pour les droits des Autochtones ne s’appliquent pas au financement des grandes entreprises – le genre utilisé par le Crédit Suisse pour financer les entreprises qui construisent et entretiennent l’oléoduc Dakota Access. Il doit y avoir une responsabilité concernant les droits humains et Autochtones, et la protection de l’environnement à tous les niveaux des décisions financières, y compris le financement des grandes entreprises privées.

L’appel au « Cas Spécifique » de l’OCDE composé par les femmes Autochtones démontre leur courage et leur détermination à être des actrices et des voix majeures dans la définition de la responsabilité et le changement légal au sein des banques et des institutions financières pour protéger les droits des Peuples Autochtones, les terres, l’eau, les communautés et le climat.

Voir aussi, en anglais : https://www.wecaninternational.org/divestment-delegations

Cette action auprès de l’OCDE est également soutenue par le Programme des Défenseurs des Droits Humains des Autochtones et de la Responsabilité des Entreprises Privées de l’Université d’Arizona, et par la Clinique Internationale des Droits Humains à l’Ecole de Droit de l’Université de l’Est de la Nouvelle-Angleterre.

Les médias sont encouragés à adresser toutes questions et demandes d’interview à Michelle Cook ou à Osprey Orielle Lake.

« Le Cas Spécial pour l’OCDE, préparé et introduit par les femmes Autochtones, attirera une attention grandement nécessaire sur les négligences structurelles de l’industrie de la finance d’adhérer aux droits humains des Autochtones. Nous croyons que notre action et notre engagement mettrons au grand jour les lacunes qui permettent aux banques et aux entreprises d’agir en toute impunité sur notre survie culturelle, notre climat et notre futur. Le secteur financier doit écouter les mouvements Autochtones et garantir que les droits humains et les droits des Autochtones à un consentement libre, préalable et informé, seront respectés et protégés, le long de toute leur chaîne de production, dans toutes leurs relations d’affaires, quelque soit le type de financement ou de produit financier que les banques fournissent », dit Michelle Cook, avocate des droits humains Diné (Navajo), fondatrice de ‘Divest Invest Protect’ et co-directrice des Délégations de Femmes Autochtones pour le Désinvestissement.

« Je suis une indigène de mon territoire. J’aime mon territoire et tout ce que je veux c’est le protéger pour mes arrière-petits-enfants, en quoi est-ce si condamnable ? Empêchez les grandes entreprises de carburant fossile de détruire la terre et l’eau, maintenant ! Mni Wiconi », dit LaDonna Brave Bull Allard, Ta Maka Waste Win – Her Good Earth Woman, historienne Lakota, Généalogiste et Protectrice de l’Eau, membre de la communauté Sioux de Standing Rock.

« Je descend de la bande de Sitting Bull. En 2014, avant la construction de l’oléoduc Dakota Access (DAPL), notre Conseil Tribal a informé l’entreprise qui voulait construire le DAPL, qu’il ne pouvait pas et ne consentirait pas à la construction de cet oléoduc. Le danger était trop proche et une marée noire serait un désastre pour nos huit communautés de Standing Rock. Nous avons immédiatement lancé un appel mondial. Nous avons demandé aux gens de venir nous soutenir. Pendant presque sept mois, ma famille et moi avons campé au bord de la rivière Cannonball avec des milliers d’autres venus nous soutenir. Durant cette période, mes quatre enfants et moi avons été témoins directs des violations de droits humains extrêmes et violentes commises contre notre peuple et d’autres dans notre terre natale. Ces violations étaient constituées par : des agents de sécurité privés utilisant des attaques de chiens contre des gens sans arme (j’en étais), les gens terrorisés par des avions volant très bas en cercle au-dessus de nos camps 24 heures par jour, des tirs contre nos chevaux et les gens par les forces de l’ordre. Mon Gouvernement Tribal a explicitement dit non au DAPL. Nos communautés de Standing Rock ont dit non au DAPL. Il n’y a pas eu de Consentement Libre, Préalable et Informé, comme l’exige la Loi Internationale selon la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. Il est temps de rendre les décideurs, les représentants du gouvernement et les institutions financières RESPONSABLES. Il est temps qu’ils répondent aux gens de ma communauté, ceux-là même qui sont affectés par leur financement du DAPL. » Wašté Wi Yellow Lodge-Young, Lakota/Dakota, Standing Rock Nation.

Dans sa quête de justice et d’atténuation du changement climatique, le WECAN International appelle les institutions financières impliquées dans l’extraction et les projets de développement de carburant fossile à cesser de poursuivre leurs affaires comme d’habitude, étant donné les violations flagrantes qu’elles constituent contre les Peuples Autochtones et leurs territoires au moment ou nous devons faire face au défi sans précédent d’un monde en train de plonger dans le chaos climatique. Le Crédit Suisse doit écouter les femmes Autochtones et accéder à leurs demandes, qui sont fondées sur la demande de base de respecter l’exigence d’obtenir un Consentement Libre, Préalable et Informé des communautés Autochtones, comme la loi internationale l’exige. Il est bien plus que temps que les institutions financières soient tenues pour responsables, aussi bien au niveau du projet qu’à celui du financement des entreprises privées, et l’introduction du Cas à l’OCDE est une contribution centrale à la lutte globale pour le respect du Consentement Libre, Préalable et Informé, et à la transition vers l’abandon des carburants fossiles. C’est maintenant le moment pour les banques d’aller vers un futur juste et durable pour tous, respectant les droits des Autochtones et protégeant notre climat et nos communautés » dit Osprey Orielle Lake, Directrice Exécutive du Réseau d’Action des Femmes pour la Terre et le Climat (WECAN), et co-directrice des Délégations de Femmes Autochtones pour le Désinvestissement.

WECAN :

www.wecaninternational.org – @WECAN_INTL

Le Réseau International d’Action des Femmes pour la Terre et le Climat (WECAN – Women’s Earth and Climate Action Network) est une organisation selon 501(c)3 et fondée sur des solutions, établie pour engager des femmes du monde entier dans la défense d’une politique, des projets sur le terrain, l’action directe, la formation, et la construction d’un mouvement pour la justice climatique globale.

30 janvier 2020

 

LE GOUVERNEMENT DES ETATS-UNIS ET SES SOUS-TRAITANTS DÉTRUISENT DES SEPULTURES ET DES TERRES SACRÉES

Photos ©Ofelia Rivas
Article par Brenda Norrell
Censored News
26 janvier 2020
Traduction Christine Prat

A’AL VI’PIA [Quitobaquito], Territoire O’odham – Ofelia Rivas, Tohono O’odham, décrit la destruction de terres O’odham, sur lesquelles le gouvernement des Etats-Unis et ses sous-traitants détruisent des sites funéraires, des lieux sacrés et des itinéraires de migration d’espèces menacées, pour un petit bout de mur-frontière sur les terres O’odham.

Des restes humains, datant d’entre 300 et 1500, des anciens Hohokam, ancêtres des O’odham, ont été trouvés dans cette zone en 2019. Le gouvernement des Etats-Unis et les entreprises sous-traitantes savaient qu’ils enfreignaient des lois de l’état et fédérales en déterrant des tombes dans une zone connue comme sacrée, lieu de cérémonies pour les O’odham, mais ont gardé le secret jusqu’en janvier 2020.

« Ces entreprises sont responsables de camions lancés à trop grande vitesse, de passer au bulldozer les animaux et les plantes, de détruire l’habitat des animaux et leur migration naturelle, » dit Ofelia Rivas à Censored News.

Ofelia Rivas est fondatrice de La Voix O’odham Contre le Mur, et a passé sa vie à dénoncer la Patrouille des Frontières et la militarisation des territoires O’odham.

Le gouvernement des Etats-Unis a enfreint toutes les lois de l’état et fédérales protégeant : les sites funéraires des Amérindiens ; les espèces menacées ; les itinéraires de migration, et l’eau, le sol et l’air, pour construire ce mur de frontière illégal.

Ces destructions affectent les O’odham qui vivent sur leur propre terre et dans leurs communautés des deux côtés de la prétendue frontière, en Arizona, et dans l’état de Sonora, au Mexique.

Bien que les restes humains aient été trouvés au printemps et à l’automne 2019, l’information n’a été rendue publique qu’en janvier 2020, après que beaucoup de destructions aient été effectuées. Encore plus de destruction se prépare.

Ofelia Rivas dit « Ce mur est insignifiant – c’est une politique systématique du gouvernement. Je me demande si ce n’est pas une occasion de susciter la controverse pour détourner l’attention d’autres choses qui se déroulent loin du regard du public. »

Ofelia Rivas fit aussi remarquer que les officiels du Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue violaient les droits des O’odham depuis longtemps.

« Les autorités du Monument National ont longtemps barré l’accès d’A’al Vi’pia aux O’odham pour y pratiquer des cérémonies, traditionnelles depuis des temps immémoriaux, sur les sites funéraires et les sources sacrées. »

« Les autorités tribales ont non seulement négligé ces territoires ancestraux, mais ont continué à exprimer leur rhétorique répétitive, faisant de leur mieux pour continuer à se conformer à des idéologies capitalistes étrangères – très dommageables pour les obligations des O’odham, en tant que Peuple Premier, envers ces terres, selon leur mandat d’origine, de vivre en équilibre avec la nature. »

« Nos enfants et les générations futures se font voler la perspective d’une vie équitable » dit Ofelia à Censored News.

Ofelia Rivas dit que l’évaluation environnementale accélérée pour le mur-frontière démontre l’irresponsabilité de l’état d’Arizona et du gouvernement fédéral des Etats-Unis.

« Les gouvernements tribaux ont longtemps été confrontés à des évaluations environnementales faites de copié-collé. Les gouvernements tribaux ont fait un piètre exercice de souveraineté en ce qui concerne la protection des droits culturels Autochtones et la protection des gens, » dit Ofelia Rivas.

Cette semaine, un deuxième camion chargé de matériaux de construction pour le mur a eu un accident sur l’autoroute 86 de l’état d’Arizona, près du lieu où un précédent camion chargé des mêmes matériaux avait été accidenté en octobre dernier. Les deux accidents ont eu lieu dans la Nation Tohono O’odham.

« L’entreprise Southwest Valley Constructors d’Albuquerque, et tous les autres sous-traitants, font des excès de vitesse de la frontière à Ajo, en Arizona. Les camions roulant à grande vitesse sur l’autoroute 86 mettent en danger les gens sur leur trajet. »

« Le gouvernement de l’état est irresponsable. Il ne met pas seulement en danger les O’odham locaux, mais aussi les touristes locaux et les visiteurs d’hiver. Le gros du trafic empreinte l’autoroute 86. »

« L’état doit repenser ce trajet pour la sécurité de tous. Un camion de pétrole a été accidenté sur cette autoroute l’an dernier. »

Ofelia Rivas dit « Je suis une personne originaire de ces terres. Je me suis longtemps efforcée d’être une voix pour les plantes et les animaux, l’eau et les montagnes, et je rends honneur aux O’odham qui ont survécu depuis la nuit des temps et continuent d’honorer nos obligations sacrées de vivre ici. »

« Je suis témoin d’une manipulation franchement ethnocidaire de notre peuple, par l’écriture, dans une langue étrangère défavorable, pour déformer et changer ceux d’entre nous qui exercent la soi-disant l’autorité. »

« Je suis témoin des tactiques de guerre et des attaques contre les O’odham, physiques et psychologiques. J’ai été témoin de la marchandisation et de la commercialisation de notre ancienne connaissance de notre terre, du savoir de nos cérémonies, de notre savoir en matière de chasse, et de notre savoir concernant la nourriture. »

« C’est cette négligence qui affecte notre peuple en diminuant le savoir des femmes et les responsabilités des hommes, et le savoir et les responsabilités de nos générations futures » dit Ofelia.

Copyright Ofelia Rivas et Censored News
Ne peut être reproduit sans autorisation

O’odham Voice against the Wall, O’odham Solidarity Project:
http://www.solidarity-project.org/

Dans les medias:

(Arizona Central) “Bien que ce ne soit plus dans les limites de notre réserve, il est clair que nous avons habité cette région depuis des temps immémoriaux, » dit le Président Ned Norris Jr. « Ce sont nos ancêtres. Ce sont nos vestiges de qui nous sommes en tant que peuple, dans toute cette région. Et c’est une obligation, c’est notre devoir, de faire tout le nécessaire pour les protéger. » (article paru le 20 janvier dans AZ Central)

(Service du Parc National) « Trois fragments d’os ont été trouvés sur des tas de terre pendant les travaux, au printemps et à l’automne derniers, à proximité des Sources de Quitobaquito, près du coin sud-ouest du Monument » dit mardi dans un email Marco De Leon, chef des affaires publiques du Service des Parcs de la région des Montagnes Rocheuses du Colorado. « On pense que les fragments sont de la Période Classique Hohokam » dit De Leon. Cette période se situe entre 300 et 1500 de notre ère. (article paru sur le site de National Parks Traveler, le 15 janvier 2020)

(Censored News) En octobre, l’entreprise d’Albuquerque Southwest Valley Constructor a détruit au bulldozer des Cactus Saguaro protégés pour faire passer le mur-frontière en Arizona. Ils ont déterré des restes humains d’ancêtres des O’odham d’une tombe proche d’une source sacrée du Monument du Cactus Tuyau d’Orgue. Ça a été gardé secret jusqu’en janvier. Le gouvernement des Etats-Unis et le sous-traitant savaient qu’ils enfreignaient toutes les lois de protection d’état et fédérales. Des vestiges humains avaient aussi été déterrés ici au printemps 2019, selon le Service des Parcs Nationaux, dans un email rendu publique en janvier. (Censored News, 2 octobre 2019)

 

POURSUITES CONTRE LES 3 MANIFESTANTS DE FLAGSTAFF (MISE A JOUR) : LA JUGE REPORTE LA DATE DU PROCÈS POUR LA 2e FOIS

Par Indigenous Action
17 janvier 2020
Traduction Christine Prat

Flagstaff, ARIZONA – Le procès a de nouveau été reporté pour les trois défenseurs de la justice sociale et environnementale, qui risquent des condamnations pour une manifestation du Jour des Peuples Autochtones 2018. Alejandra Becerra, Klee Benally et Sumayyah Dawud, également connus comme « les 3 du Jour des Peuples Autochtones, » (IPD3) continuent de combattre ce qu’ils dénoncent comme une attaque politique.

Le procès des Trois devait avoir lieu hier (16 janvier), mais une audience d’examen des preuves destinée à examiner les motions présentées par l’avocat de la défense, Lee Phillips, a été organisée. La juge a décidé d’organiser une autre audience d’examen pour donner plus de temps au procureur pour réagir aux motions de la défense.

Au point où on en est maintenant, il semble probable que le procès soit reporté à la fin février ou à mars.

Le 17 décembre 2019, l’avocat Lee Phillips a présenté une Motion et un Mémorandum signifiant que l’Application Sélective de la loi et des Poursuites Vindicatives posaient un problème à la défense. Aucune réponse n’a été donné par l’Etat jusqu’au jour prévu une Conférence sur la Gestion de la Procédure, le 7 janvier 2020, au cours de laquelle le procureur a fait des objections à la défense et exhorté la juge à ne pas l’accepter. La juge présidant la séance a déclaré avoir besoin de plus de temps pour voir toutes les motions.

L’avocat Lee Phillips, de Flagstaff, représentant les trois accusés, avait déclaré que ses clients avaient été « ciblés à cause de leurs opinions politiques et pour les avoir exprimées. »

La juge n’a été chargée de l’affaire que récemment, le procureur ayant demandé le changement parce que le juge précédent avait demandé pourquoi l’Etat engageait un procès pour des infractions si mineures.

Cependant, l’Etat a exercé des pressions pour que le procès commence le 16 janvier 2020, bien qu’ayant présenté des objections à la défense à la dernière minute. Le procureur a semblé frustré de ce que la défense était prête à appeler 23 témoins à la barre, parmi lesquels des membres et ex-membres du Conseil Municipal de Flagstaff, ainsi que d’autres sur lesquels l’Etat comptait, d’après des rapports, comme témoins à charge. Les preuves qui ont été révélées montrent qu’une surveillance intensive est exercée sur les activistes locaux connus.

Soutenez les Trois du Jour des Peuples Autochtones (IPD3) en les aidant à payer leurs frais de justice sur : www.gofundme.com/f/support-the-ipd3

Diffusez l’information, faites prendre conscience d’ici au procès avec les mots dièze #indigenouspeoplesdayFlagstaff #supportIPD3

Pour plus d’informations (en anglais) : www.indigenousaction.org/idp3

Historique de l’affaire :

Le 8 octobre 2018, plus de 40 personnes se sont rassemblées et ont défilé dans le centre de Flagstaff, pour dénoncer l’hypocrisie de la déclaration par la Ville d’un Jour des Peuples Autochtones. Le rassemblement avait été décidé pour appeler à la justice pour les Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées, attirer l’attention sur la criminalisation des migrants qui conduit à des déportations et des détentions massives, la responsabilité de Flagstaff pour son rôle dans la profanation des Pics San Francisco, la criminalisation des membres de la communauté sans-abri, et le niveau hors de proportions du profilage racial et des arrestations auxquels les Autochtones doivent faire face.

Près d’une douzaine de policiers de Flagstaff, ont utilisé des caméras individuelles pour contrôler et documenter la manifestation. Le Service de Police de Flagstaff et la Force de Renseignements Antigangs et sur l’Immigration, ont alors lancé une enquête qui a duré des semaines et a utilisé les réseaux sociaux, ainsi qu’un informateur non-identifié pour porter des accusations d’ « Obstruction d’une Voie Publique Principale ». En tout, 11 personnes ont d’abord été mises en examen. Sept des accusés ont accepté un accord [en fait, plaider coupable], avec le choix entre 40 heures de travaux d’intérêt général ou une amende de 150 dollars.

Voir aussi l’article précédent sur le procès