Photo Supai Waters, Havasupai
Contact:
Bahe Katenay
haastin.hweyaanii@gmail.com
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
UNE MARCHE BOUDDHISTE POUR UN FUTUR SANS NUCLEAIRE
Une Marche de Prières Pacifiste visite les sites radioactifs et les terres Autochtones pour envoyer un message aux Nations Unies
Flagstaff, Arizona, 3 avril 2015 – Une Marche de Prières Bouddhiste pour la Paix a débuté le 21 mars dernier sur les rives de l’Océan Pacifique à côté de San Francisco, en Californie, et arrive à Flagstaff et dans les Réserves Navajo et Hopi. D’après la dirigeante de la marche, Jun-san Yasuda, une none Bouddhiste, le voyage à travers le pays a pour but de faire passer un message urgent au peuple Américain et aux Nations Unies sur l’utilisation constante et de plus en plus désastreuse de matériaux et de technologie nucléaires. Les participants sont de divers pays, il y a parmi eux des Japonais de Fukushima.
La déclaration des buts de la Marche pour la Paix indique aussi : « Nous sommes 70 ans après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. Nous avons appris depuis ce qu’étaient tous leurs effets, pas seulement sur les résidents de ces villes mais aussi sur les lieus et les gens là où on extrait de l’uranium, on teste des bombes, on entrepose des déchets. Nous rendrons visites aux communautés Autochtones d’Amérique, où les gens continuent à souffrir de toutes les étapes de la chaîne nucléaire. »
Le Traité de Non-prolifération Nucléaire est un mandat international pour la prévention et l’élimination des armes nucléaires. Tous les cinq ans, les états possédant des armes nucléaires tiennent une conférence aux Nations Unies pour travailler à l’élimination totale des armes nucléaires. L’article IV du traité veut promouvoir « l’utilisation pacifique de la technologie nucléaire », cependant le niveau d’exposition à la radioactivité dans des régions de mines d’uranium abandonnées et autres installations nucléaires a été destructif et mortel dans bien des cas. Les organisateurs de cette Marche espèrent transmettre un message fort aux puissances nucléaires.
La Marche dans le nord de l’Arizona a commencé le 5 avril à Flagstaff pour d’abord constater à quel point les Autochtones et non-Autochtones sont confrontés, consciemment ou non, au développement de l’extraction d’uranium près du Grand Canyon. La Marche devait passer par Cameron et Tuba City où les Navajos et les Hopis ont vu leurs eaux être contaminées et vivent à côté de mines d’uranium abandonnées depuis des décennies. La dernière halte devait être à Black Mesa, le 9 avril, où se trouve le plus grand site d’extraction de charbon à ciel ouvert du monde qui a gravement touché les cultures Navajo et Hopi.
Merci à Bahe Katenay de Big Mountain pour avoir fourni ces informations à Censored News.
Photo Indigenous Action Media / Klee Benally
COMMUNIQUE DE PRESSE : UN JUGE FEDERAL APPROUVE L’EXTRACTION D’URANIUM A PROXIMITE DU PARC NATIONAL DU GRAND CANYON
Publié par Indigenous Action Media
8 avril 2015
Traduction Christine Prat
Par la Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club & le Centre pour la Diversité Biologique
La décision autorise l’extraction sans consultation des Tribus ni mise à jour d’une étude environnementale datant de plusieurs décennies
PHOENIX, Arizona – Le Juge David Campbell, de la Cour de District des Etats-Unis, a rejeté une requête de stopper toute nouvelle extraction d’uranium à la Mine du Canyon, située à seulement 10 km de la limite sud du Parc National du Grand Canyon. La Tribu Havasupai et une coalition de groupes de conservation avaient attaqué la décision du Service des Forêts des Etats-Unis d’autoriser Energy Fuels Inc. à rouvrir la mine sans entreprendre des consultations formelles avec les tribus et sans mettre à jour une étude environnementale dépassée, datant de 1986. Sont en jeu des valeurs culturelles tribales, la vie sauvage et des espèces menacées et le risque d’empoisonnement par des déchets toxiques des nappes aquifères et des cours d’eau qui alimentent le Grand Canyon et le fleuve Colorado.
« Nous sommes très déçus par la décision du Juge Campbell dans l’affaire de la mine du Canyon » dit le Président Havasupai Rex Tilousi. « Nous pensons que la Loi sur la Préservation Historique Nationale exige que le Service des Forêts nous consulte, nous et les autres tribus concernées, avant de laisser la compagnie minière endommager Red Butte, l’une de nos possessions culturelles traditionnelles les plus sacrées. Le Conseil Tribal Havasupai se réunira cette semaine pour discuter de la possibilité de faire appel de cette décision. »
La décision ne protège pas la « Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte », que le Service des Forêts a classé en 2010 en raison de son importance religieuse et culturelle capitale pour plusieurs tribus, spécialement les Havasupai. En tant que « propriété culturelle traditionnelle » Red Butte se qualifie pour être inscrite au Registre National des Lieus Historiques. La tribu Havasupai et les groupes de conservation ont soutenu que le Service des Forêts enfreignait la Loi sur la Préservation Historique Nationale en ne consultant pas les tribus pour déterminer comment les effets négatifs de la mine du Canyon sur Red Butte pouvaient être évités ou réduits avant d’approuver l’ouverture de la mine.
« C’est une mauvaise nouvelle pour la protection du Grand Canyon et des sites sacrés tribaux » dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. « Au cours des deux dernières décennies, nous avons appris comment l’extraction d’uranium peut polluer les nappes aquifères qui alimentent les sources du canyon et les Chutes Havasu. Mais le Service des Forêts a ignoré ces informations et n’a pas demandé à Energy Fuels de prendre des mesures raisonnables pour prévenir la contamination de l’eau, des sites sacrés et des terres publiques. »
Le Service des Forêts a d’abord approuvé le projet de mine près du Canyon en 1986, malgré l’opposition de la tribu Havasupai. Les prix de l’uranium se sont effondrés peu de temps après et la mine a fermé en 1990 avant d’avoir produit de l’uranium. Le Service des Forêts a autorisé la Mine du Canyon à rouvrir en 2012, sans mise à jour du projet ni d’estimations environnementales reflétant les grands changements intervenus depuis l’estimation et l’approbation précédentes. Parmi ces changements on peut citer la désignation de Red Butte comme propriété culturelle traditionnelle, la réintroduction du condor de Californie – une espèce menacée – dans la région de la Mine du Canyon, et la décision de 2012 d’interdire toute nouvelle extraction d’uranium dans une zone de plus de 4000 km² autour du Grand Canyon.
« Ce projet d’uranium pourrait hanter la région du Grand Canyon pour des décennies à venir » dit Katie Davis du Centre pour la Diversité Biologique. « L’extraction d’uranium laisse un héritage extrêmement toxique qui met en danger la santé humaine, la vie sauvage et les cours d’eau et nappes aquifères qui alimentent le Grand Canyon. C’est décevant de voir le Service des Forêts donner la priorité à l’industrie minière plutôt qu’à la protection à long terme d’un lieu emblématique comme le Grand Canyon. »
« Nous continuerons à nous battre pour protéger le Grand Canyon, ses eaux et son bassin hydrologique » dit Sandy Bahr, directrice de la Section du Grand Canyon du Sierra Club. « Le Service des Forêts devrait prendre en considération les dégâts que cette mine pourrait causer aux eaux souterraines et finalement aux eaux du Parc National du Grand Canyon. Nous sommes très déçus de ce que le juge n’ait pas été capable de le reconnaître. »
Des géologues ont prévenu que l’extraction d’uranium pourrait épuiser et contaminer les nappes aquifères qui se déversent dans le Grand Canyon et que les nettoyer serait pratiquement impossible. Une étude de l’Institut d’Etudes Géologiques des Etats-Unis de 2010 a trouvé de forts taux d’uranium dans la terre et les sources d’eau concernés par l’extraction d’uranium passée. Des études sur la connectivité des eaux souterraines du Grand Canyon publiées suite à l’approbation de la mine en 1986 a indiqué que la contamination par l’uranium pouvait infiltrer des nappes aquifères en altitude ou profondes et les ruisseaux et les sources de la région, entre autres les Chutes Havasu. Energy Fuels a l’intention de commencer à extraire de l’uranium de la Mine du Canyon à la mi-juin 2015.
Les parties civiles dans l’affaire sont la Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club. La coalition a 60 jours pour faire appel de la décision du Juge Campbell devant la Cour d’Appel du 9ème Circuit.
Historique
La Mine du Canyon (Canyon Mine) se trouve dans la Forêt Nationale de Kaibab, à moins de 10 km de la limite sud du Parc National du Grand Canyon. La première autorisation de la mine en 1986 a causé des protestations et des poursuites en justice de la part de la tribu Havasupai et d’autres qui s’opposaient aux impacts potentiels de l’extraction d’uranium sur les eaux souterraines, les sources, les ruisseaux et les écosystèmes de la région, et les valeurs culturelles associées à Red Butte. L’infrastructure de surface a été construite au début des années 1990, mais l’effondrement des prix de l’uranium a fait fermer la mine en 1992 avant que le puits ne soit creusé ou du minerai extrait. Des forages exploratoires ont entrainé l’eau souterraine sous le site de la mine, éliminant suivant une estimation près de 5 millions de litres d’eau par an des sources de la région qui sont alimentées par les eaux souterraines.
Un rapport de 2010 de l’Institut d’Etudes Géologiques des Etats-Unis indiquait que des échantillons d’eau prélevés sous la mine contenaient des concentrations d’uranium dissous excédant les normes de l’Agence de Protection de l’Environnement pour l’eau potable. Les eaux souterraines menacées par la mine alimentent des puits municipaux et des eaux de ruissellement et des sources dans le Grand Canyon, entre autres les Sources Havasu et le Ruisseau Havasu. Les Permis de Protection Aquifère établis pour la mine ne prévoient pas de surveiller les nappes aquifères profondes ni de plans de réhabilitation pour remédier à la contamination de ces nappes aquifères profondes. La mine, qui appartenait à l’origine à Energy Fuels Nuclear, a été achetée par Denison Mines en 1997, puis, en 2012, par Energy Fuels Resources Inc., qui exploite la mine actuellement.
Shining Soul est un duo de hip-hop de Phoenix, Arizona. Il est composé de MC Liaizon (Alex Soto, Tohono O’odham) et de Bronze Candidate (Franco Habre). Ils sont originaires de la région frontalière (entre l’Arizona et le Mexique) où les mesures policières contre l’immigration sont devenues un cauchemar pour la population locale. Sur la situation à la frontière voir l’interview d’Alex Soto de mars 2014.
Ci-dessous, vidéos de deux morceaux avec les paroles traduites en français par Fred Haymarket, bassiste Nantais.
PAPIERS
Emcee Liaizon (Alex Soto), 1er couplet :
En arrivant en ville tu comprends l’affaire
De retour à ma réserve ça tourne au calvaire
Lumière rouge lumière bleue, reste tranquille
Cherches tes papiers et tout va bien se passer
“Qui est ta famille, où sont tes papiers?”
Ca sonne comme une rengaine malsaine et usée
Les fédéraux sur mon dos me prennent en photo
La patrouille des frontières c’est la Gestapo
Ils sont là pour te choper …
J’m’occupe juste des mes affaires
Le flic se ballade comme en terre conquise
Interro surprise …
Comment en sommes nous arrivés là ?
Les drones espion m’ont repéré
Les lumières de Star Trek dans la nuit
Il manque que Picard dans ma cour
Nique la Garde Nationale et la Frontera
Ouais on est attaqués
Il est temps de la jouer Pi’Machu,
Rendre les coups
C’est comme ça !
(Refrain, 4 X)
Click clack
Où sont tes papiers?
On est attaqués, ripostons
C’est la guerre !
Bronze Candidate (Franco Habre), 2è couplet :
Je ne sais quel est le pire
Les gringos construisant une nouvelle green zone ou les Latinos républicains
La persécution est triple
Vaincus, basanés, et ils supposent qu’on ne parle pas anglais
On est tous des sauvages aux yeux de l’état
Ils dressent les buchers,
Bouclent le secteur de TJ (Tijuana) à Brownsville en passant par San Diego
Profil bas les fier-à-bras !
Ils l’ont dit, sont là pour toi
Imposant leurs frontières arbitraires avec leurs milices
Tu vois le tableau?
Les suprématistes blancs ont bien des visages
La plupart de ces fumiers maintiennent l’ordre, portent des badges
Des menottes, et tirent à bout portant
Ils tuent de sang froid
Dans l’impunité jamais jugés
On les emmerde on cèdera pas
Ils attaquent on contre attaque
Regarde notre revanche et témoigne de la riposte!
(Refrain, 4 X)
Click clack
Où sont tes papiers?
On est attaqués, ripostons
C’est la guerre !
Pas de pitié !
1
(paroles FH)
Le pays des Si Se Puede (1)
La maison de l’insurrection
Où 1070 rencontre 187 (2)
Pas d’amour pour l’accomplissement du basané
le silence est acquiescement
Où la non-violence protège et sert le 1%
(paroles AS)
Nous, de cette…
Terre, de l’homme dans le labyrinthe
Où criminalisation
Militarisation nous font lever le poing
Pour passer à l’acte maintenant,
Nous Révolutionnaires Mais Autochtones
RBI’s (Revolutionnary But Indigenous), ininterrompu
Mon pays s’étend au delà des barrières
(paroles FH)
Ouais, ça veut dire la guerre
On se retrouvera au front
Shots for the “one-time” (3)
C’est dans mon sang
Toujours un rebelle, jamais prêt à renoncer
Garde la tête haute et le cœur ouvert
(AS)
Derrière le spectacle
La pieuvre raciste
Tu sais pourquoi?
C’est plus gros qu’Arpaio (4)
Patrouilles aux frontières pour le contrôle économique
Si tu veux stopper Joe…
Reconnais que la lutte est globale
2
(FH)
Tu peux parier
Qu’à m’appeler “dos-mouillé” (5)
Tu finiras par vriller
C’est pourquoi je reste fauché
En mode furtif, dans l’ombre
Je le dirais en majuscules
PAS DE FRONTIERES
Cette lutte n’est pas pour les sans-coeur
Alors je le répète
Pas de frontières
le gringo vit comme un visiteur
Nous sans-terre, stigmatisés,
Boucs émissaires désignés,
RIPOSTONS!
L’auto-défense est un droit humain
Quoiqu’en disent fascistes et libéraux
Le chemin est tracé
De district en district
De Campito à South Side
Nos quartiers ont été militarisés
Ouvrez les yeux
Il nous faut une réponse militante
Un réveil du ghetto
Avec une bonne dose de révolte
Et ça part d’une constatation
Le pouvoir ne lâche rien sans confrontation !!
REFRAIN (FH et AS)
Nous sommes de ce ground-zero (6), anti-héros,
On dit ces conneries que vous ne pouvez dire
Comme fracassons les frontières
Nique la Migra (7)
Doigt d’honneur à la frontière
Nous sommes de ce coin de désert
On le garde précieusement
On dit ces conneries que vous ne pouvez dire
Comme fracassons les frontières
Nique la Migra
Doigt d’honneur à la frontière
3
(AS)
C’est un no man’s land tout au long du front sud
Le passage des drones ramène à la réalité
Qu’est-ce qui se passe?
C’est la guerre, crachons nos coeurs et nos tripes
A la face de la Migra qui fouille dans mon coffre
Coincé au checkpoint
Nique la police, je le martèle
Ces pourris, ces batards de la canine
Terrorisent comme le KKK
Déstabilisent mon peuple
Je peux à peine le supporter
Tous alignés contre le mur
Ma terre coincée entre le marteau et l’enclume
Où les flics font là chasse
A ma face basanée
Profilage ethnique en ligne
Comme la West Bank
Je suis le Palestinien à coup sur
Comme le Rideau de Fer
Divisés comme les Allemands de l’est
Je parle à la 1ère personne
Car je suis la version autochtone…
De l’occupation, du poison économique
Et je deviens un insurgé, à fond contre les frontières
Retranché comme un reporter
Soutenant les mots d’ordre de mon peuple
Pas de frontières!
Refrain
(1) Si Se Puede (Oui c’est possible), devise (en espagnol) du syndicat de travailleurs agricoles United Farm Workers (fondé en 1962, un peu plus de 10000 adhérents en 2013), en anglais: Yes we can, slogan d’Obama dès 2004…
(2) La loi SB1070, introduite en Arizona en 2010, était alors la loi la plus stricte contre l’immigration illégale
(3) « one-time », dans l’ouest veut dire les flics
(4) Joseph “Joe” Arpaio, né en 1932, figure très droitière du Parti Républicain (c’est dire!), 6 fois shériff de Maricopa County, Arizona (à la frontière donc); il se targue d’être le shériff le plus dur des Usa il est en tout cas un des plus violents et corrompus…
(5) wet-backs: dos-mouillés, terme employé péjorativement depuis 1944 par la Police des Frontières pour désigner les migrants franchissant illégalement le Rio Grande, repérables à leurs vêtements trempés.
(6) Ground zero (point zéro) est un terme anglais utilisé pour indiquer l’endroit précis sur le sol où a lieu n’importe quelle explosion. Il a également été utilisé à partir des attentats du 11 septembre 2001 pour désigner l’ancien emplacement du World Trade Center à New York.
(7) La Migra: Police de l’Immigration (des frontières).
Le Mont Graham Sacré profané par l’Université d’Arizona, d’autres universités et le Pape, tous poussent à la profanation pour ces télescopes et les touristes. Wendsler Nosie, un Apache San Carlos, a même été arrêté par l’Université d’Arizona alors qu’il priait sur la Montagne Sacrée
L’UNIVERSITE D’ARIZONA AGRESSE LES APACHE AU MONT GRAHAM TOUT EN SOUTENANT LES NAVAJO SUR LES SAN FRANCISCO PEAKS
Publié sur Censored News
3 avril 2015
Traduction Christine Prat
L’UNIVERSITE D’ARIZONA RENOUVELLE EN SECRET UN PERMIS DE 20 ANS POUR PROFANER LE MONT GRAHAM AVEC UN TELESCOPE, ALORS QUE CETTE UNIVERSITE SOUTIENT LA PROTECTION DES PICS SACRES SAN FRANCISCO
Par Robin Silver
Centre pour la Diversité Biologique
TUCSON, Arizona – Derrière l’écran de fumée d’une admirable pétition pour aider les Navajo à protéger leurs Pics sacrés San Francisco contre une station de ski, l’Université d’Arizona et ses partenaires ont renouvelé en secret leur permis pour le télescope du Mont Graham pour 20 ans.
Sur le Mont Graham, pour promouvoir ses astronomes, l’Université d’Arizona a inauguré dans plusieurs domaines, entre autres en obtenant deux exemptions fédérales de se soumettre à des lois sur la culture, la religion et l’environnement.
Afin de promouvoir les télescopes du Mont Graham, l’Université d’Arizona est devenue :
– la première université à combattre l’inventaire des espèces menacées (juillet 1986)
– la première université à obtenir une exemption du Congrès de se soumettre à des lois fédérales sur l’environnement, la religion et la culture (1988)
– la première université à promouvoir un projet dont la base biologique (1988 Opinion Biologique de l’USFWS [Service des Poissons et de la Vie Sauvage] sur l’Ecureuil Rouge du Mont Graham) est reconnue comme frauduleuse
– la première université à aller en justice contre les droits des Autochtones de pratiquer leur religion (1992)
– la première université à produire et mettre en pratique un plan écrit pour détruire la religion et la culture d’un peuple Autochtone (1992, 2004)
– la première université à obtenir une deuxième décision du Congrès pour étendre ses exemptions de respecter des lois fédérale sur l’environnement, la religion et la culture (1996)
– la première université à arrêter un Autochtone rentrant de la prière sur ses Terres Sacrées ancestrales (30 août 1997) et
– la première université à exiger des permis de prière pour les Autochtones voulant prier sur leurs Terres Sacrées ancestrales (1988)
L’Université du Nord de l’Arizona et l’Université d’Etat d’Arizona sont partenaires dans le projet de télescope.
Robin Silver, M.D.
Cofondateur et Membre du Conseil d’Administration
Du Centre pour la Diversité Biologique
PO Box 1178
Flagstaff, AZ 86002
Web : www.biologicaldiversity.org
Email: rsilver@biologicaldiversity.org
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Notification d’intention de poursuivre:
22 décembre 2010
Contact : Dr. Robin Silver
Poursuite Lancée pour Sauver l’Ecureuil Rouge du Mont Graham du Projet de Télescope de l’Université d’Arizona
TUCSON, Arizona – Le Centre pour la Diversité Biologique, la Société Audubon de Maricopa et la Coalition pour le Mont Graham ont déposé ce jour une notification d’intention de poursuivre le Service des Forêts des Etats-Unis pour mettre un terme à tout nouvel impact destructif causé par les télescopes du Mont Graham à l’Ecureuil Rouge du Mont Graham, espèce gravement menacée. L’action légale d’aujourd’hui requiert que le Service des Forêts demande une nouvelle évaluation du projet selon la Loi sur les Espèces Menacées auprès du Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis d’ici au 22 février 2011 ou s’expose à des poursuites.
La Loi sur les Espèces Menacées exige que toutes les administrations fédérales consultent le Service des Poissons et de la Vie Sauvage si leurs actions mettent en danger des espèces menacées. Le Service des Forêts gère le terrain occupé par les télescopes de l’Université d’Arizona.
L’impact du projet de télescope n’a subi aucune évaluation depuis que l’université a obtenu une exemption du Congrès en 1988. L’exemption protège les télescopes de toute évaluation environnementale tant qu’ils n’affectent pas plus de 8,6 acres. La zone affectée par le projet est cependant maintenant 40% supérieure et n’est donc plus exemptée d’évaluation.
« Les effets de ce projet sont allés bien au-delà de ce qu’on laissait supposer. Nous n’allons pas laisser l’écureuil rouge du Mont Graham être acculé à l’extinction » dit Robin Silver, du Centre.
Il ne survit qu’environs 200 écureuils rouges sur le Mont Graham. Les écureuils sont gravement mis en danger essentiellement à cause de la destruction progressive de leur habitat forestier. En plus de l’abattage des arbres à proximité des télescopes, près d’un tiers de la forêt d’épinettes et de sapins, qui constitue l’habitat primordial de l’écureuil, a été détruite par un feu allumé par le Service des Forêts pour protéger les télescopes en 2004.
« Même si le réchauffement climatique, la faiblesse de leur population, les feux de forêt et les insectes nuisibles restent des problèmes, si nous voulons que cet écureuil rare survive, nous devons contrôler la présence destructrice d’immeubles inutiles au cœur de leur habitat » dit Silver.
CRYING EARTH RISE UP
Documentaire, Réalisatrice Suree Towfighnia, Etats-Unis, 2015, 57 mn, en anglais
A propos du film :
CRYING EARTH RISE UP raconte l’histoire de deux femmes qui ont résolu de révéler le coût humain de l’extraction d’uranium et son impact sur l’eau sacrée. Debra White Plume est une grand-mère Lakota et dirigeante infatigable dans la lutte pour protéger l’eau et la terre de son peuple des pollueurs des grandes compagnies privées. Debra est la principale plaignante dans une affaire attaquant l’extraction d’uranium dans le territoire Lakota défini par traité. Elisha Yellow Thunder comprend intimement les dangers de l’eau contaminée. Alors qu’elle était une jeune mère et étudiante en géologie, elle a bu sans le savoir de l’eau contenant un taux élevé de radiations étant enceinte de sa première fille, née avec de graves anomalies qui mettent sa vie en danger. CRYING EARTH RISE UP est un documentaire sur le mouvement grandissant d’Autochtones et de non-Autochtones des Grandes Plaines dans leur combat pour stopper l’expansion de l’extraction d’uranium.
www.cryingearthriseup.com
A propos du projet :
PROJET DE CONTROLE DES RADIATIONS
Protéger Nos Communautés. Surveiller les Surveillants.
Quels sont les risques quand on vit près de mines d’uranium abandonnées ?
Est-ce que ces réacteurs vieillissant laissent fuir des radiations aujourd’hui ?
Pouvons-nous laisser nos enfants jouer dehors toute la journée ?
Nous n’avons aucun moyen de repérer la présence de radiations invisibles sans équipement approprié.
Le 26 avril 2015 nous lançons une campagne pour réunir des fonds pour acheter des détecteurs de radioactivité, les distribuer dans toutes les communautés contaminées et celles qui sont en première ligne aux Etats-Unis, et assurer une formation professionnelle nécessaire pour apprendre comment détecter les radiations.
C’est un projet de Diné No Nukes, Nuclear Energy Information Service et Sloths Against Nuclear State.
Pour plus d’informations voir : http://DineNoNukes.org
Sloths Against Nuclear State (SANS) est un groupe de New-York qui lutte pour briser la chaîne du capitalisme nucléaire, du militarisme et du fascisme. Voir : http://SANSnuclear.net
Owe Aku Owe Aku
International Justice Project Bring Back the Way
Voir article précédent sur le film
L’UNION AMERICAINE POUR LES LIBERTES CIVILES SE FOURVOIE EN DEFENDANT LES REDSKINS
Par Andrew Curley, Diné [Navajo]
Publié sur Indigenous Action Media
26 mars 2015
Le 6 mars 2015, l’Union Américaine pour les Libertés Civiles (ACLU) a officiellement pris parti pour les Washington Redsk*ns [le nom de l’équipe de football américain de Washington : « Redskins » c’est-à-dire Peaux-Rouges, l’auteur met un astérisque pour souligner que pour eux il s’agit d’un gros mot – NdT] en ce qui concerne leur droit de conserver le nom offensant de l’équipe. Elle a non seulement publié un communiqué de presse déclarant que les Redsk*ns étaient dans leur bon droit, mais elle a même déposé un mémoire amicus curiae [d’après la loi américaine, des personnes peuvent être entendues à un procès sans statut de témoin ou autre, à titre d’information – NdT] aux côtés de la compagnie pesant 1,6 milliard de dollars, dans un procès en appel contre cinq activistes Amérindiens qui avaient attaqué le nom des Redsk*ns devant l’Organisation américaine des Patentes et du Commerce.
L’ACLU a embrouillé la question du mouvement pour Changer le Nom et en a fait une affaire relevant du Premier Amendement [qui garantit la liberté d’expression – NdT] alors qu’il s’agit en fait d’un problème de droits de l’homme. Ils ont faussement prétendu que le gouvernement piétinait la liberté d’expression, alors qu’en fait, le Bureau des Patentes et du Commerce utilisait l’autorité qui lui a été donnée par le Congrès de refuser le droit de patenter des choses offensantes ou obscènes. Il remplissait aussi dans une faible mesure l’obligation du gouvernement américain de protéger les droits humains des peuples Autochtones.
Mais l’ACLU émet des objections contre la capacité du gouvernement de réguler la « décence » des marques commerciales. Ceci limite les enjeux de l’affaire, de la protection des droits humains des peuples Autochtones à une question ramenée sur le même plan que la diffusion de jurons ou de défaillances vestimentaires.
Dans l’affaire Pro-Football Inc. contre Amanda Blackhorse et les autres, l’ACLU défend la déresponsabilisation et la déshumanisation des peuples Autochtones en tant que droit inattaquable de Pro-Football Inc., la compagnie propriétaire de l’équipe des Washington Redsk*ns. Même si c’est mal, c’est leur droit d’avoir tort, affirme l’ACLU. Ceci place l’affaire d’emblée dans le domaine de la liberté d’expression. Mais les gens de l’ACLU ignorent la gravité de la question et le fait que ce n’est absolument pas une question de liberté d’expression.
Quand un peuple est systématiquement visé et déshumanisé, comme c’est clairement le cas quand on appelle les Amérindiens des « Peaux-R*uges », c’est comparable à la propagande Nazi contre les Juifs. Au tribunal de Nuremberg, des procureurs américains ont clairement lié les médias Nazi aux crimes de guerre. Mais ils ne se sont jamais penchés sur ce qui se passait aux Etats-Unis. Dans notre cas, le terme « Peaux-R*uges » a une longue histoire de déshumanisation des Autochtones. Cette déshumanisation est liée au vol, aux punitions collectives et à la violence contre les peuples Autochtones du continent. Bref, le terme Peaux-R*uges et la violence d’état sont intimement liés.
Mais pour l’ACLU, refuser à Pro-Football Inc. sa marque raciste est la même chose qu’une interdiction de parler. L’ACLU met en garde contre la limitation de la liberté d’expression par « le gouvernement » sous la forme de la révocation par le Bureau des Patentes et des Marques Commerciales (PTO) de la marque déposée de l’équipe, à cause de son caractère offensant. L’ACLU ramène la déposition de marques à la liberté d’expression et le rejet d’une patente par le PTO à de la coercition. C’est un saut logique énorme de la part de l’ACLU et une dénégation du véritable héritage de violence exercée contre les peuples Autochtones.
Dans leur mémoire amicus curiae, ils citent une affaire de 1950 et suggèrent que « dans certaines circonstances, des ‘découragements’ indirects’ » tels que le refus d’une patente, « ont le même effet coercitif que « des peines de prison, des amendes ou des injonctions. » Autrement dit, des désavantages financiers indirects dans l’exercice de l’expression par l’intermédiaire de n’importe quelle institution gouvernementale, que ce soit la police qui confisque votre rotative ou le PTO qui refuse une patente à cause d’un racisme évident, pour l’ACLU, les effets sont les mêmes.
Mais la phrase clef qu’ils citent et ignorent est que « seulement dans certaines circonstances » (italiques ajoutées par l’auteur) ces tactiques constituent la même coercition. Certainement pas en toutes circonstances. Et ce n’est clairement pas l’une de ces circonstances. Nous ne parlons pas d’une petite startup se moquant d’un concurrent beaucoup plus gros, l’un des scenarii cité par l’ACLU dans son mémoire. Nous parlons d’une organisation au cœur de la capitale fédérale que Forbes estime à 1,6 milliard de dollars et qui refuse de changer son nom raciste quoi qu’il arrive. Çà laisse peu de recours aux activistes Autochtones à part en appeler aux critères de décence du Bureau des Patentes et Marques Commerciales.
Même gagner en appel ne garantit pas que Pro-Football Inc. changera le nom de son équipe. Le gouvernement des Etats-Unis ne dit pas qu’ils ne peuvent pas s’appeler « Peaux-R*uges », seulement qu’ils ne peuvent pas déposer la marque. Donc, c’est seulement pour protéger les droits de Pro-Football Inc. de faire des bénéfices que l’ACLU intervient.
Aussi, dans la pratique de la liberté d’expression, il est important de se demander qui sont les acteurs et de quelles ressources ils disposent. La garantie de la liberté d’expression, quand elle a été définie dans la Constitution des Etats-Unis, avait pour but de protéger des individus sans pouvoir du pouvoir des institutions gouvernementales de les réduire au silence. Quand le Premier Amendement a été adopté, les compagnies n’étaient pas aussi puissantes qu’aujourd’hui. Maintenant elles ont plus de ressources que certains gouvernements et reflètent l’inégalité générale détaillée par Oxfam International qui a montré que la moitié de la richesse était possédée par un pourcent de la population.
« … ceci n’empêche pas Dan Snyder ou quiconque associé à Pro-Football Inc. de dire le mot Peaux-R*uges en public, dans la presse ou toute autre forme d’expression. Çà les empêche seulement de le déposer comme marque. »
Dans cet environnement, les gouvernements tribaux ou les individus Autochtones ont très peu de recours, si ce n’est d’en appeler à ce qu’il y a de progressiste dans les lois et les institutions fédérales. Çà inclut les lois qui autorisent le PTO à rejeter une marque à cause de son caractère offensant. Encore une fois, çà n’empêche pas Dan Snyder ou quiconque associé à Pro-Football Inc. de dire le mot « peaux r*uges » en public, dans la presse ou ailleurs. Çà les empêche seulement d’en faire une marque déposée. Donc nous devons rejeter l’objection selon laquelle faire changer de nom aux Washington Redsk*ns pesant 1,6 milliard, serait un poids financier équivalent à de la coercition.
Il faut que l’ACLU adopte une attitude plus nuancée sur le Premier Amendement, quand il s’agit de questions relatives à des patentes et des marques déposées et prenne aussi en considération le pouvoir financier des individus, groupes ou compagnies impliqués. En fin de compte, les marques constituent une intrusion mal définie dans la question plus vaste de « la liberté d’expression », étant donné que leur point de vue est d’attribuer le droit à la parole à des individus, des groupes ou des compagnies privés et en empêcher d’autres de l’utiliser.
L’ACLU devrait aussi reconnaître que le refus du PTO de déposer la marque Redskin ne fait qu’empêcher la compagnie de faire de l’argent avec la déshumanisation des Autochtones. C’est une reconnaissance minime de la part du gouvernement des Etats-Unis qu’une telle déshumanisation est moralement condamnable. Çà fait partie de l’histoire de la propagande que de suggérer que les peuples Autochtones ne méritent pas les droits civiques et humains de base. L’utilisation du terme remonte à des siècles et il était utilisé à des époques de violence du gouvernement contre les Autochtones. Aujourd’hui, il contribue à une attitude générale considérant que la violence contre les Autochtones est acceptable. Çà devrait rappeler les leçons de Nuremberg, à savoir que la propagande, à certaines époques, est criminelle.
Dans son mémoire amicus curiae, l’ACLU évite la question morale plus vaste de la déshumanisation des peuples Autochtones par son interprétation rigide, absolue et douteuse du Premier Amendement quand çà concerne une marque raciste. Ce que je veux dire ici, c’est que l’affaire des Redsk*ns n’est pas une question de liberté d’expression, c’est une question de droits de l’homme. Dans le discours d’après-guerre sur les droits de l’homme, en parti dérivés des procès de Nuremberg, le gouvernement des Etats-Unis a l’obligation d’empêcher la violence contre les peuples Autochtones. Il est signataire de la Convention Internationale sur l’Elimination de Toutes Formes de Discrimination Raciale. En refusant de déposer la marque « Redsk*ns » pour Pro-Football Inc., il n’a rempli qu’une toute petite partie de cette obligation. L’ACLU devrait reconnaître que les peuples Autochtones, pas la compagnie à 1,6 milliard, sont les vrais acteurs ayant besoin de protection.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
LES MARCHEURS NAVAJO DE NIHIGAAL BEE IINA ENVAHISSENT GALLUP, AU NOUVEAU-MEXIQUE
Par Nihìgaal Bee Iina
Publié sur Facebook et sur Censored News
Photos Orlando Begay
Traduction Christine Prat
GALLUP, Nouveau-Mexique, 28 mars 2015 – La communauté de Gallup s’est précipitée en grand nombre au Centre de Conférence du Centre-ville, samedi dernier, pour assister à une présentation des marcheurs de Nihígaal Bee Iina. La soirée comportait de la cuisine, des prières, des diaporamas d’information et des représentations créatives affirmant la beauté et la valeur du pays et de la culture Diné.
Le mouvement – qu’on peut traduire par « Notre Voyage pour l’Existence » – a été déclenché par des jeunes femmes Diné, au début de cette année, pour dénoncer la quantité disproportionnée d’extraction de ressources et la pollution endurée par les Diné au profit d’autres. Les participants ont marché sur plus de 480 km depuis janvier, apportant de la nourriture et informant les membres de la communauté dans des écoles, des sièges de chapitres et des maisons privées tout le long du chemin.
Les marcheurs ont quitté le Siège du Chapitre de Church Rock le matin et sont arrivés à Gallup vers 16h le samedi, brandissant des drapeaux des quatre montagnes sacrées et d’autres banderoles exprimant leur message. Près de 100 personnes ont assisté à la fête et à la présentation au cours de laquelle les marcheurs racontaient leurs expériences. Bien que les informations apportées par les marcheurs aient été dures, la soirée s’est déroulée dans la joie et les rires.
Libby Williams, une Ancienne qui soutient les marcheurs, a déclaré : « Marcher vous apprendra. Chaque pas est une leçon. Quand vous êtes dans un véhicule, vous ne remarquez rien. Vous ne remarquez pas les ordures le long de la route. Vous ne remarquez pas la beauté de Notre Mère la Terre. Vous ne remarquez pas ce que les humains lui font. Çà inspire énormément de les voir marcher, de voir qu’ils croient en quelque chose. Baahozhó t’áá’ni’joogááłgoh. »
Les marcheurs ont quitté Gallup dimanche pour se diriger vers Window Rock où ils rencontreront d’autres membres de la communauté. Les marcheurs ont envoyé une invitation à tous les gens respectueux, demandant de se joindre à leur voyage. Pour plus d’informations, envoyez un email à nihigaalbeeiina@gmail.com ou allez voir la page Nihígaal Bee Iina sur Facebook.
ECRASONS LE PROJET D’AUTOROUTE DE LA MONTAGNE DU SUD: CE PREMIER MAI, PORTONS UN COUP AU SYSTEME MONDIAL DU TRAVAIL
Lundi 30 mars 2015
Par un groupe d’Anarchistes de Phoenix
Traduction Christine Prat
Ce Premier Mai, nous appelons ceux qui s’opposent au système mondialisé du travail à se rassembler à Phoenix pour manifester jusqu’au siège du Service des Transports d’Arizona (ADOT). L’ADOT est la bureaucratie des transports derrière les 30 ans de pressions pour construire une extension du périphérique 202, qui détruirait les crêtes ouest de la Montagne du Sud et prolongerait la branche sud du 202.
Cette autoroute n’entrainerait pas seulement l’expansion des banlieues et des centres commerciaux dans le désert, elle élargirait aussi le projet des bureaucrates et des capitalistes de construire le couloir de commerce international de CANAMEX du Mexique au Canada. La lutte contre les accords commerciaux du NAFTA et du TAFTA prend ici chez nous la forme de la résistance aux infrastructures de transport. L’extension du périphérique 202 à travers la Montagne du Sud et son rôle de raccourci pour les camions, tout comme les projets de l’ADOT de route Nationale 11 et du couloir de CANAMEX, sont des pièces maîtresses de cette infrastructure. Les accords commerciaux internationaux, leurs routes et leur développement sont supposés doper l’économie, ce qui ne nous profite pas, et puis, à quel prix ?
Cette extension est combattue depuis longtemps par les Autochtones Akimel O’odham de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC), qui se sont opposés à toutes les propositions d’autoroute de l’ADOT. Pour les Akimel O’odham, la Montagne du Sud est un site sacré et toute démolition de la montagne constituerait une profanation d’un lieu saint. Le Collectif de Jeunesse Akimel O’odham est un groupe de résidents de la GRIC qui se sont organisés contre l’autoroute. Sur leur blog ils expliquent le genre de dommages que l’extension du périphérique 202 à la Montagne du Sud causerait :
Des membres de la Communauté Indienne de Gila River s’opposent à ce projet depuis les années 1980. Les dégâts résultant de la construction d’une autoroute sont nombreux, entre autres la destruction des villages préhistoriques de Villa Buena et Pueblo del Alamo, la destruction d’habitats d’espèces animales menacées, et la destruction de plantes qui sont au centre de la culture O’odham traditionnelle. Des études d’impact environnemental du 202 indiquent également que l’habitat des chevaux sauvages de Gila River serait irréversiblement perdu si l’autoroute était construite, et qu’il n’y a pas d’habitats alternatifs permettant aux chevaux sauvages de survivre.
Des résidents de la région au nord de la GRIC s’opposent également à l’autoroute, ainsi des résidents Ahwatukee ont protesté et se sont aussi organisés pour bloquer l’éventualité d’une autoroute. Le projet le plus important organisé contre l’autoroute est Protéger les Ressources et les Enfants d’Arizona (PARC – Protecting Arizona Resources and Children). PARC a l’intention de déposer une plainte en justice dans le but de bloquer l’extension de l’autoroute en assignant l’ADOT et l’Administration Fédérale des Autoroutes devant un tribunal sur les questions de santé et d’environnement.
En ce qui nous concerne, nous avons choisi le Premier Mai pour manifester contre l’ADOT et dénoncer l’extension du périphérique 202 parce que nous nous opposons aux routes commerciales du capitalisme mondialisé qui déplacent des marchandises et des gens, accroissant la misère de la vie quotidienne dans cette société obsédée par le travail. Nous marcherons aussi sur le siège de l’ADOT parce que l’autoroute détruira des habitats, polluera l’air et abaissera la qualité de la vie des humains et des animaux.
Le Premier Mai est maintenant considéré comme le jour des travailleurs contre le capitalisme, mais à la racine du Premier Mai il y a une célébration de la connexion des ‘humains’ avec la terre. Comme Peter Linebaugh le rappelle dans son Histoire du Premier Mai :
En Europe, comme en Afrique, les gens honoraient les bois de diverses manières… Ils le faisaient en Mai, mois nommé d’après Maia, la mère de tous les dieux d’après les Grecs anciens, qui avait enfanté Zeus.
En Grèce, à Rome, en Ecosse, en Scandinavie et ailleurs, les gens le célébraient avec de la musique, des activités communes, des danses, des feux, en plantant des arbres et en érigeant des mâts de mai.
Dans l’esprit des célébrations précapitalistes du Printemps début mai, et des manifestations actuelles de résistance au capitalisme, nous en appelons à tous ceux qui s’opposent à ce qu’une autoroute de plus cause des destructions à la terre, l’air et l’eau. Vu que nous sommes contre le travail, nous en appelons à tous ceux qui s’opposent au système mondial du travail et au rôle de l’autoroute pour accélérer la circulation des marchandises et des travailleurs sur son parcours.
Nous en appelons aussi à ceux qui croient que la ‘décolonisation’ à l’intérieur de soi et le ‘retour à l’état sauvage’ ne peuvent se substituer à l’action anticoloniale contre les colons sur des terres volées. Comme il est écrit dans l’article Contre le Complexe Industriel de la ‘Solidarité’ : Pas d’Alliés, des Complices : « Peu importe à quel point vous êtes libérés, si vous occupez toujours des terres Autochtones, vous êtes des colonisateurs. »
Nous croyons que les anti-autoritaristes et anarchistes engagés dans des projets de luttes écologiques, contre l’infrastructure ou contre la militarisation doivent aussi entrer en relation avec les Autochtones de ce pays occupé. En écho à l’appel formulé dans Pas d’Alliés, des Complices, nous affirmons qu’une lutte contre le colonialisme doit attaquer les structures et les idées coloniales. Que vous puissiez nous rejoindre à Phoenix ou que vous soyez dans d’autres régions d’Arizona, nous vous encourageons à organiser un Premier Mai anticolonial.
Vendredi 1er mai à 10h du matin, manifestation jusqu’au siège de l’ADOT. Rassemblement au Parc Cesar Chavez, entre Washington St. Et Jefferson St., à l’ouest de la 1ère Avenue au centre de Phoenix.
Un groupe d’Anarchistes de Phoenix
phoenixmayday15@gmail.com
Voir de nombreux articles traduits en français sur la lutte contre le périphérique 202
La 2ème Marche Navajo a commencé
Par Nihígáál Béé Iiná
Also on Censored News
21 mars 2015
Nous avons été bénis par la brume sacrée (áha) ce matin du printemps, quand nous avons salué l’aube avec du maïs blanc.
Nous nous sommes embarqués pour la marche de 560 km de Tsoodził [Mont Taylor] à Dook’o’osłid aujourd’hui. Nous nous sommes retrouvés au lever du jour au siège du Chapitre de Baca/Prewitt. C’est le lieu où se terminerait le projet de Pipeline de Pinon, qui devrait faire 200 km. Si ce pipeline était approuvé, çà accroîtrait de 5 à 10 fois la fracturation de terres sacrées par rapport à la situation actuelle.
La zone que nous allons traverser est celle où de l’uranium a été découvert en 1939, plaçant les Diné [Navajo] en première ligne de la chaîne de l’énergie nucléaire. La moitié de l’uranium utilisé dans les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki a été extraite de notre cher Tsoodził. A ce jour il y a des centaines de mines d’uranium abandonnées et des milliers de résidus radioactifs qui doivent encore être nettoyés. Tsoodził est à nouveau menacé par la mine d’uranium de Roca Honda qui utilisera chaque jour autant d’eau que la ville de Santa Fe !
Si nous tenons à notre langue et notre culture, il n’y a absolument pas de place pour ce type de ‘développement économique’ sur notre terre. Doodá veut dire ‘non’. Prions pour la guérison de notre territoire.
Łeetsoh, Łeejin, Ák’ą́ Łizhin Doodá! [uranium, charbon, pétrole Non!]
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Contact:
Nihigaal Bee Iina Organizers
nihigaalbeeiina@gmail.com
(949) 536 0988
See Official Press Release in English on Facebook
Traduction Christine Prat
DES JEUNES FEMMES DINE INSPIRENT DE L’ESPOIR PAR UNE MARCHE DE 560 KM
PREWITT, Nouveau-Mexique, 21 mars 2015 – Ce matin à l’aube un groupe de Diné et leurs supporters sont partis pour un voyage de 560 km à pied, en tant qu’acte de revitalisation culturelle. Cette marche est la deuxième des quatre qui auront lieu cette année. La première s’est terminée fin février, après que de jeunes activistes aient marché sur 360 km de Dził Naa’oodiłíí (Mont Huerfano) à Tsoodził (Mont Taylor). Le mouvement, nommé Nihigaal Bee Iina (Notre Voyage pour l’Existence), commencera sa marche près de Tsoodził et la terminera à Dook’o’osłid (les San Francisco Peaks), elle durera environs un mois et demi.
La marche a lieu dans cette région et en ce moment pour plusieurs raisons. D’abord, cette année marque le 150ème Anniversaire de Hwééldi, une période durant laquelle 9000 Diné ont été incarcérés pendant quatre ans dans un camp de concentration à Fort Sumner, au Nouveau-Mexique. La marche veut honorer et célébrer la résilience des ancêtres Diné et être une prière pour que les Diné puissent avoir la même résilience aujourd’hui face à un héritage colonial très difficile.
La marche a aussi pour but de continuer à dénoncer l’extraction de ressources et la contamination disproportionnées dont les Diné ont souffert au profit d’autres, et qui non seulement contribuent aux problèmes environnementaux locaux et mondiaux, mais sont aussi contraires aux valeurs Diné traditionnelles qui demandent de protéger Nihima Nahadzáán (Notre Mère la Terre). Les marcheurs croient que le fardeau imposé aux Diné par le pétrole, le gaz et l’extraction de charbon devraient être dénoncés et combattus en tant que forme d’injustice environnementale, étant donné que la pollution, l’accroissement de la violence et les risques courus par les jeunes femmes à cause de l’arrivée massive de travailleurs liés au boom pétrolier, affectent les Diné quotidiennement.
La marche commence au siège du Chapitre de Prewitt, au Nouveau-Mexique, où le Pipeline de Pinon devrait aboutir pour transporter le pétrole extrait de l’Agence de l’Est de la Nation Navajo. Prewitt est aussi le lieu où l’uranium a été découvert pour la première fois dans Diné Bikeyah (le pays des Navajo). Environs la moitié de l’uranium utilisé pour construire les bombes atomiques de sinistre mémoire qui ont détruit Nagasaki et Hiroshima, au Japon, a été extraite dans cette région. Les marcheurs déplorent et s’opposent à l’exploitation de sites sacrés pour l’énergie et l’armement nucléaires.
Les marcheurs voyageront le long de sections du Transwestern Pipeline, de St. Michaels, en Arizona, à Leupp, et passeront à Church Rock, au Nouveau-Mexique, où a eu lieu, en 1979, le plus grave accident nucléaire de l’histoire de l’Amérique. A l’époque, près de 350 millions de litres de déchets radioactifs se sont déversés dans le Rio Puerco qui traverse de nombreuses communautés Diné. Les marcheurs espèrent qu’en priant et en marchant dans ces zones touchées ils peuvent aider à guérir, inspirer et unir la terre et les gens.
Malgré le poids de tous ces problèmes, les marcheurs veulent aussi apporter de la joie et des rires à chaque communauté visitée, par la musique, l’art et la poésie. Les marcheurs croient qu’une des choses les plus importantes en ce moment est de rassembler les Diné. Par cette unification, les marcheurs croient que les Diné peuvent faire face et surmonter ces nombreux défis et créer des communautés saines sur la base des principes du k’é (parenté, interdépendance) et de hozhó (harmonie intérieure et extérieure, beauté).
Les points de départ visés pour la première semaine sont les suivants et susceptibles de changement : le 21 Prewitt Chapter House, le 22 Smith Lake Chapter House, le 23 Crownpoint Chapter House, le 25 Mariano Lake Chapter House, le 26 Pinedale Chapter House, le 27 Church Rock Chapter House, le 28 Gallup, Nouveau-Mexique.
Tous les gens respectueux sont invités à se joindre à la marche et peuvent appeler le (00 1) 949-536-0988 pour informations.
Informations par email : nihigaalbeeiina@gmail.com
A l’aube du 21 mars, Nihígaal bee Iiná commenceront leur deuxième marche en commémoration de la déportation des Navajo au camp de concentration de Bosque Redondo. Cette marche ira de Tsoodzil (Mont Taylor, au Nouveau-Mexique) à Dook’o’osliid (les San Francisco Peaks, près de Flagstaff, Arizona)
La marche précédente est allée du Mont Huerfano au Mont Taylor. Voir l’article de Lyla Johnston du 2 janvier 2015 et le communiqué de presse de Nihígáál béé liná du 3 janvier.
Le long de leur trajet, les marcheurs ont discuté avec des membres des communautés qu’ils traversaient. Ils ont aussi participé aux actions de protestation, par exemple à Pinon, Arizona, dans la Réserve Navajo, une zone menacée par la fracturation hydraulique et le gaz de schistes.
Entre les deux marches, ils sont allés dans des écoles pour parler de leurs expériences aux enfants. Ils ont fait du récit de leur voyage un programme de cours et ont été confondus par l’enthousiasme des élèves. Ils ont déclaré: “C’est pour les gosses que nous marchons”.