Une petite victoire pour la résistance aux mines d’uranium. La Cour Suprême maintient le moratoire de 20 ans décrété par Obama. Cependant, 20 ans ne représentent pas grand-chose quand il s’agit de radiations qui seront là pour des milliers d’années. De plus, ça ne concerne pas la Mine du Canyon, (sur la photo) qui a été creusée sur la base d’une autorisation datant de 1986 – sans tenir compte des nouvelles connaissances et mesures réalitsées depuis. La mine est prête à être exploitée depuis avril 2018, si ça n’a pas encore commencé, c’est parce que le cours de l’uranium est trop bas.
Christine Prat
Centre pour la Diversité Biologique
Communiqué de presse, 1er octobre 2018
Contacts:
Abbie Fink, Relations Publiques, afink@HMAPR.com, pour la Tribu Havasupai
Ted Zukoski, Earthjustice, tzukoski@earthjustice.org
Roger Clark, Grand Canyon Trust, rclark@grandcanyontrust.org
Taylor McKinnon, Centre pour la Diversité Biologique, tmckinnon@biologicaldiversity.org
Sandy Bahr, Sierra Club, sandy.bahr@sierraclub.org
Kevin Dahl, National Parks Conservation Association, kdahl@npca.org
Publié sur Censored News
Le 1er octobre 2018
Traduction Christine Prat
LA COUR SUPREME DES ETATS-UNIS REFUSE D’ENTENDRE LA CONTESTATION PAR L’INDUSTRIE DU MORATOIRE SUR L’EXTRACTION D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON
PARC NATIONAL DU GRAND CANYON, Arizona – La Cour Suprême des Etats-Unis a refusé ce jour d’entendre la contestation par l’industrie minière du moratoire de 20 ans contre l’ouverture de nouvelles mines d’uranium près du Grand Canyon.
L’Association Minière Nationale [National Mining Association] et l’Association Américaine pour l’Exploration et l’Extraction Minières [American Exploration and Mining Association] affirmaient que le moratoire du Ministère de l’Intérieur était inconstitutionnel. La décision d’aujourd’hui signifie que la Cour Suprême ne révisera pas la décision de décembre de la Cour d’Appel, qui rejetait les arguments de l’industrie minière et maintenait le moratoire.
La Tribu Havasupai et une coalition de groupes de protection de l’environnement, qui ont défendu le moratoire devant des tribunaux inférieurs, ont applaudi la décision.
“Les terres dans et autour du Grand Canyon ont toujours été la patrie du Peuple Havasupai” dit Muriel Coochwytewa, présidente de la Tribu. “Nos ancêtres ont vécu et sont morts parmi les sites sacrés qui couvrent ce territoire. Le retrait des industries d’extraction de minéraux est un moyen nécessaire pour protéger la terre et l’eau dont notre peuple et notre village dépendent, et nous remercions la Cour Suprême d’être tombée d’accord avec la conclusion du Tribunal du 9e Circuit – étant que nos terres et notre peuple doivent être préservés.”
“C’est un grand jour pour la région du Grand Canyon, pour le peuple Havasupai qui dépend de ses eaux sacrées, pour les gens qui aiment cette merveille du monde naturel et pour la vie sauvage dont c’est l’habitat,” dit Ted Zukoski, avocat de Earthjustice, qui s’est opposé à l’action en justice de l’industrie minière.
“La décision d’aujourd’hui claque la porte aux affirmations mensongères selon lesquelles le moratoire de 2012 était illégal,” dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. “En décidant de ne pas entendre l’appel de l’industrie contre le moratoire, la Cour Suprême s’est mise du côté des électeurs d’Arizona des deux partis politiques, de la Tribu Havasupai, des chasseurs et pêcheurs, des gouvernements et commerces locaux, des amateurs d’activités de plein air, et des millions de touristes qui visitent le Grand Canyon chaque année.”
“C’est une bonne nouvelle pour tous ceux à qui le Grand Canyon est cher, pour ses eaux et sa vie sauvage, et certainement pour les gens qui vivent dans et autour du Grand Canyon,” dit Sandy Bahr, directrice de la section du Grand Canyon du Sierra Club. “C’est un grand jour pour le Grand Canyon, mais notre travail, pour le protéger des mines existantes et pour soutenir le nettoyage des mines qui souillent le paysage sur les terres publiques et tribales, doit continuer.”
“Ces sites publics spectaculaires méritent une protection permanente des dangers de l’extraction d’uranium,” dit Taylor McKinnon, du Centre pour la Diversité Biologique. “Notre région souffre déjà de soixante-dix ans de pollution par les mines d’uranium. Chaque dollar dépensé pour de nouvelles mines est un dollar qui devrait servir à nettoyer ces dégâts mortels.”
“Après une investigation exhaustive et une participation publique substantielle, la première décision de l’Intérieur de protéger l’un des paysages les plus impressionnants du monde, les Havasupai, les millions de visiteurs et les usagers d’eau en aval, est tout à fait appropriée,” dit Kevin Dahl, de l’Association de Conservation des Parcs Nationaux. “Nous félicitons la Cour Suprême d’avoir maintenu le moratoire.”
Le moratoire adopté en 2012 protège les nappes aquifères et les cours d’eau qui alimentent le Fleuve Colorado et le Grand Canyon de la pollution toxique de l’extraction d’uranium et de l’épuisement de l’eau. Sans le moratoire, l’Intérieur prédisait que des centaines de sites seraient creusés et des dizaines de nouvelles mines exploitées. Cela menacerait le Grand Canyon d’une grave pollution par l’uranium et de l’épuisement critique de l’eau souterraine.
La Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club, le Centre pour la Diversité Biologique et l’Association de Conservation des Parcs Nationaux sont intervenus en 2013, peu après que l’industrie minière ait contesté le moratoire devant une Cour fédérale. Les groupes ont défendu le moratoire depuis, en accord avec le Ministère de l’Intérieur des gouvernements Obama et Trump.
La coalition et l’Intérieur avaient gagné en 2014, devant la Cour de District, en Arizona, le maintient du retrait de l’extraction minière. Les compagnies étaient allées en appel. En décembre, la Cour d’Appel du 9e Circuit avait maintenu le moratoire, le considérant comme constitutionnel, et décidé que la zone protégée n’était pas trop étendue, contrairement à ce que les compagnies minières avaient prétendu.
Les compagnies d’uranium n’ont plus de recours pour contester le moratoire en justice. Mais elles font pression sur le gouvernement Trump pour obtenir des subventions en demandant qu’une plus grande quantité de minerai soit extraite dans le territoire national, et que l’influence publique et la supervision par les autorités de l’extraction dans les terres publiques, soient réduites.
Le contexte
La pollution par l’uranium dévaste déjà le Grand Canyon et la région autour. Des projets de nouvelles mines ont déclenché des protestations, des conflits légaux et des projets de loi. Des dizaines de nouvelles mines menacent d’industrialiser des sites naturels emblématiques et sacrés, de détruire l’habitat des espèces sauvages et de polluer ou épuiser les nappes aquifères. Des scientifiques, des gouvernements tribaux et locaux, et des commerces ont déjà exprimé leur soutien aux mécanismes de protections appliqués par l’Intérieur.
Une étude du Ministère de l’Intérieur a montré que sans moratoire, 26 nouvelles mines d’uranium et 700 projets de prospection devraient être réalisés – une moyenne d’un tous les dix jours. Ces projets passeraient au bulldozer plus de 5 millions de m² et utiliseraient plus d’un milliard de litres d’eau qui alimente les sources et cours d’eau emblématiques de la région.
Le Grand Canyon, l’un des grands symboles de l’Ouest Américain, a été déclaré monument national par Theodore Roosevelt en 1908 et est devenu Parc National en 1919. Le Parc est entouré de millions de m² de terres publiques qui comprennent des zones de nature sauvage, deux monuments nationaux, des terres devant protéger des espèces menacées et des ressources culturelles, et des forêts de pins ponderosa anciens. La région du canyon est la terre ancestrale des Havasupai, de la Bande de Païutes Kaibab, des tribus Hualapai et Hopi, et de la Nation Navajo, et a été classée par l’UNESCO comme Héritage Mondial.
En 2016, la région du Grand Canyon avait attiré plus de 6 millions de touristes et d’amateurs de loisirs.
Le tourisme du Grand Canyon a fourni 904 millions de dollars aux économies locales et préservé près de 9800 emplois.
Le Centre pour la Diversité Biologique est une organisation de protection de l’environnement à but non-lucratif, qui a plus de 1,6 millions de membres et d’activistes en ligne, qui se consacrent à la protection des espèces menacées et des lieux sauvages.
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