Traduction d’un texte publié sur www.survivalsolidarity.wordpress.com
Traduction Christine Prat
Tucson, Arizona, 23-02-2011 – Le 23 février 2011, à 14.00 h, au tribunal de Tucson, cinq des six manifestants qui s’étaient enchaînés et avaient occupé le Quartier Général local de la Patrouille de Frontière (US Border Patrol), devront se défendre chacun contre une accusation d’ « effraction criminelle ».
L’action avait été lancée en partie pour exiger que la Patrouille de Frontière, l’ICE (Immigration Customs Enforcement : Immigration et Douanes NdT), leur service de tutelle, Le Département de la Sécurité Intérieure, et le gouvernement Obama mettent un terme à la militarisation de la frontière, à la criminalisation des communautés immigrées, et à leur campagne de terreur qui déchirent des familles par un nombre croissant de raids et de déportations.
Alex Soto, l’une des personnes arrêtées, membre de Solidarité O’odham A Travers Les Frontières, déclare « Etant donné que nous n’avons pas pénétré le quartier général de la Patrouille de Frontière seuls, mais accompagnés des prières des Anciens du peuple O’odham et de nos sympathisants de la communauté, nous demandons à nouveau du soutien pour notre prise de position inchangée contre la militarisation de la frontière. Ce que transmet notre message est la réalité pour quiconque est forcé de ressentir la souffrance qui nous est imposée dans nos vies quotidienne par les frontières. La Patrouille de Frontière n’est pas la seule institution responsable de la militarisation de la frontière – et de la destruction des communautés indigènes et immigrées qui en découle – pas plus que ses membres ne sont les seuls qui y aident. » déclare Soto.
Dans une publication précédente, Solidarité O’odham A Travers Les Frontières et les Anciens de O’odham avaient déclaré « le développement du mur de frontière a conduit à la profanation de tombes d’ancêtres des Tohono O’odham, a divisé des communautés et a empêché les O’odham d’accéder à des sites sacrés. Des troupes et l’application de lois paramilitaires, des camps de détention, des points de contrôle et la vérification de citoyenneté ne sont pas une solution aux « problèmes » d’immigration. Les Peuples Indigènes ont existé ici bien avant ces frontières imposées, et les Anciens nous informent que nous avons toujours respecté la liberté de mouvement. Pourquoi les communautés indigènes et les morts quotidiennes à la frontière sont-elles ignorées ? L’impacte de la militarisation de la frontière est constamment rendue invisible dans les médias, la culture populaire de ce pays et même dans les principaux mouvements de défense des droits des immigrés, qui ont souvent soutenu « la réforme » qui signifie un accroissement de la militarisation de la frontière, qui signifie à son tour un accroissement des souffrances des communautés indigènes. La militarisation de la frontière détruit les communautés indigènes. »
Depuis la création de la frontière actuelle entre les Etats-Unis et le Mexique, 45 villages O’odham sur ou près de la frontière ont été complètement dépeuplés
D’après le groupe de soutien aux migrants « No More Deaths » («Assez de Morts »), entre octobre 2009 et septembre 2010 il y a eu 250 morts à la seule frontière de l’Arizona.
Voir :
www.oodhamsolidarity.blogspot.com
www.survivalsolidarity.wordpress.com