LE PROJET ‘ESCALADE’ EN TERRITOIRE NAVAJO PRES DU GRAND CANYON SERAIT UNE PROFANATION ET UNE SUREXPLOITATION DE CE SITE SACRÉ
Par Angela Marie Davis, Diné
Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat
27 décembre 2012
Ya’at’eeh, Honorable Président du Parlement Navajo Naize et 22ème Conseil de la Nation Navajo,
Je vous écris pour exprimer mon opposition au développement projeté à la Confluence des fleuves Colorado et Petit Colorado sur le bord est du Grand Canyon. Je ne souscris pas à la proposition de Projet Escalade de Confluence Partners LLC, qui comprend une station touristique avec un tramway et télécabine conduisant au fond du canyon, un hôtel, un parc pour caravanes, un « centre culturel » Navajo, des motels et des fast-food. Je vois une certaine ironie dans le fait qu’un « centre culturel » Navajo soit appelé à recouvrir un site sacré pour notre peuple.
Je comprend que les gens de la communauté de Gap/Bodaway ont un besoin urgent de développement économique. Cependant, je pense qu’il y a d’autres moyens de relancer l’économie de la communauté sans compromettre un site extrêmement sacré. Par exemple, construire un canal pour créer un système d’irrigation serait une option viable. Cela pourrait permettre de fournir de l’eau à des communautés qui n’ont pas l’eau courante, à cause de quarante ans de ‘Gel de Bennett’ qui ont bloqué tout développement dans la région.
Je trouve aussi très gênant que la majorité des gens de Gap/Bodaway aient exprimé à de nombreuses reprises leurs objections au développement de la Confluence et que leurs voix aient été ignorées ou censurées par certains représentants élus du Chapitre [administration locale] et par le Représentant de l’état d’Arizona Albert Hale, qui soutient le projet. Je trouve qu’il y a un grossier conflit d’intérêts dans le fait qu’un Représentant d’un état [des Etats-Unis] ait tant de pouvoir pour influencer la décision dans un Chapitre de la Nation Navajo Souveraine.
Un autre aspect gênant de cette proposition est d’avoir divisé notre peuple, allant jusqu’à créer des dissensions au sein de familles, au lieu de construire des relations positives pour unifier et améliorer nos communautés. La rive est du Grand Canyon est sacrée pour tous les membres de notre tribu, pas seulement ceux des Chapitres des environs. Notre Président tribal, Ben Shelly (parmi d’autres), a même qualifié ceux d’autres régions de la réserve qui s’opposent au projet « d’agitateurs de l’extérieur », accroissant par là l’animosité au sein de notre peuple. Les attaques personnelles superflues sont inacceptables et irrespectueuses.
En conclusion, je vous demande instamment de considérer avec le plus grand soin les implications culturelles, sociales et environnementales que ce projet pourrait avoir pour le peuple Navajo. Veuillez, je vous en prie, entendre le plaidoyer de beaucoup de nos Anciens, de l’Association des Hommes Médecine Diné, et de nombreuses organisations de base qui ne veulent pas de ce développement. Faisons que la Confluence reste en dehors de la liste des sites sacrés actuellement profanés, essentiellement par des instances extérieures, tels que les San Francisco Peaks (par Arizona Snowbowl) et Black Mesa. Merci d’avance pour votre temps et l’attention accordée à ma demande. Ah’he’he
[Veuillez agréer, etc.]
Angela Marie Davis
Artiste, écrivain
PROMOTEUR ET DIRECTION POLITIQUE NAVAJO VEULENT UNE TELECABINE SUR LE GRAND CANYON
Original article in English:
http://www.adventure-journal.com/2012/08/developer-navajo-want-grand-canyon-gondola/
Par Brendan Leonard
29 août 2012
Traduction Christine Prat
Si les promoteurs et le président de la Nation Navajo obtiennent ce qu’ils veulent, les descentes en radeau sur le Grand Canyon pourraient passer par une nouvelle étape près de la confluence entre le Colorado et le Petit Colorado : un restaurant au bord de l’eau et un amphithéâtre, avec une télécabine pour trimbaler les visiteurs d’une hauteur de 1000 mètres à partir du bord du canyon.
Le Président de la Nation Navajo Ben Shelly et un promoteur de Phoenix (Arizona) se sont mis d’accord pour entamer une étude de faisabilité pour un projet à 120 millions de dollars de construction d’un village touristique sur un site isolé et encore sauvage sur le bord est du Grand Canyon. Le projet s’est heurté à l’opposition de divers groupes, pour des raisons écologiques, historiques, spirituelles et esthétiques.
Nikki Cooley, président de l’Association des Guides du Fleuve du Grand Canyon, et citoyen de la Nation Navajo, dit que le projet est une idée grotesque qui altérerait définitivement l’une des Sept Merveilles du Monde naturelles et que de plus, ce n’a pas été discuté adéquatement avec les membres de la tribu Navajo.
« Cela pose des questions sérieuses sur l’impact de trois millions de touristes par an sur un site isolé et écologiquement sensible, sacré pour de nombreuses tribus » dit Cooley. « Parmi ces problèmes il y a un changement irrévocable du paysage, des questions d’eau, des questions sanitaires, l’impact potentiel pour des espèces menacées et l’écosystème fragile de la région, la pollution par les détritus, la lumière et le bruit, et cette liste n’est pas exhaustive ».
Le projet prévoit un tramway partant du bord est du Grand Canyon, sur le site encore sauvage à environs 55 km de Tuba City, Arizona. Le promoteur, Confluence Partners, dit que les trois millions de passagers escomptés pour le tramway amèneraient des emplois et un boum économique à la région en difficulté de Bodaway Gap, dans la Nation Navajo – il parle de jusqu’à 2000 emplois et de 50 à 95 millions de dollars par an.
En 2009, le Président Obama a signé l’abrogation du Gel de Bennett, une interdiction imposée en 1966 qui empêchait les Navajo de développer une région de plus de 6000 km2 pendant 40 ans, un blocage qui a laissé la région dans un état d’arriération par rapport au reste de la réserve. L’initiative d’Obama permet aux promoteurs de s’engouffrer et de proposer des projets tels que l’Escalade.
L’administration de Bodaway/Gap dans la Nation Navajo, qui a juridiction sur les terres au bord du canyon, s’oppose au développement et a passé plusieurs résolutions pour protester officiellement contre le projet. La Tribu Hopi dit que le tramway dérangerait la Hopi Salt Trail (‘piste du sel’), une voie traditionnelle marquée par des pétroglyphes et des lieus de sacrifice qui se termine à la confluence. Il y a aussi un conflit à propos de la propriété du terrain à la confluence des deux rivières, là où devrait être le terminus du tramway ; le Service des Parcs Nationaux et le Bureau of Land Management disent que c’est un terrain fédéral relevant de leur compétence, alors que les dirigeants de la Nation Navajo et les promoteurs disent en avoir la propriété. Les problèmes environnementaux concernent les effets du traitement de l’eau, de l’évacuation des eaux usées et de l’impact sur le gila cypha (ou humpback chub, poisson rare du fleuve Colorado), une espèce menacée, dans le Petit Colorado, où les embarcations n’ont pas accès.
Confluence Partners fait l’éloge du tramway comme moyen « de fournir au touriste ordinaire une possibilité unique et inégalable de visiter le fond du canyon et le Fleuve Colorado », ce qui serait une première dans une zone sauvage depuis toujours uniquement accessible à pied, à dos de mule ou en barque. (Les hélicoptères qui promènent les touristes au-dessus du Grand Canyon n’ont pas le droit de se poser dans les limites du Parc National).
L’Association des Guides du Grand Canyon n’est pas d’accord. « Le projet implique des installations au fond du Grand Canyon, ce qui signifierait qu’elles se trouveraient sur ou juste à côté d’une zone sauvage dont la protection est proposée au niveau fédéral » dit Cooley. « Et regardons les choses en face : la magnifique vue naturelle sur la Confluence du Petit Colorado serait gâchée pour toujours, par les projets de quelques hommes qui veulent remplir leurs portefeuilles ».
Les constructions au fond du canyon consisteraient en une promenade de 300 mètres le long de la rivière, un restaurant et un amphithéâtre. Et sur le bord est :
– Une station de tram
– Des boutiques
– Un chalet/restaurant de 250 à 300 chambres
– Un parking de 1200 places
– Un Musée/Office du Tourisme/Centre Culturel
– Des galeries
– Des motels et des restaurants
– Un parc pour camping cars
– Des infrastructure (bureaux, station d’épuration des eaux usées, station d’essence, etc.)
Les appels téléphoniques et les emails adressés au bureau du Président Navajo Ben Shelly sont restés sans réponse.
Pour plus d’information (en anglais) :
Grand Canyon Escalade: http://grandcanyonescalade.com/
Save the Confluence: http://savetheconfluence.com/
Office of Navajo Nation President: http://www.president.navajo-nsn.gov/
Publié par Censored News le 9 octobre 2012
Traduction Christine Prat
Des marcheurs Navajo pour l’eau, Save the Confluence, luttent pour protéger la région encore intacte de la Confluence, à Bodaway Gap, en Arizona, où le Colorado et le Little Colorado se rejoignent. Ils ont marché jusqu’à Window Rock cette semaine pour protester contre un projet de développement touristique du lieu. Parmi ceux qui ont conduit l’attaque contre ce lieu sacré Diné, on trouve l’ex-président Navajo Albert Hale qui a démissionné à cause d’une affaire de corruption et a été nommé par le gouverneur d’Arizona à un poste législatif vacant.
Censored News
Merci à Save the Confluence de partager cette photo.
MARCHE DE SENSIBILISATION POUR SAUVER LA CONFLUENCE
Par Save the Confluence
Après avoir parcouru plus de 360 kilomètres ce weekend, la Marche de Sensibilisation pour Sauver la Confluence a atteint Window Rock.
Les marcheurs se sont brièvement installés au croisement de la Route 12 et de l’Autoroute 264, pour répondre aux coups de klaxonne de sympathie adressés par des automobilistes à la vue de leurs pancartes.
La marche, qui avait débuté samedi à la Confluence du Little Colorado et du Colorado dans le Grand Canyon, sur le territoire de la Nation Navajo, a résulté en un déferlement de soutien.
Entre autres, la Tribu Hopi a publié un communiqué de presse exprimant leur ferme opposition au Projet Escalade qui retirerait 1,7 km2 à des Navajos qui ont passé 50 ans sous la loi du Bennett Freeze, vivant dans des conditions dignes du Tiers-Monde et attendant le jour où ils pourraient reconstruire leurs maisons là-bas, et qui menacerait aussi de nombreux sites sacrés pour les Hopis, les Navajos, les Zunis et d’autres tribus.
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