Comme prévu, au moins 300 Autochtones se sont rassemblés hier 3 juillet, pour protester contre la visite de Trump au Mont Rushmore, dans les Black Hills, territoire traditionnel et sacré des Lakota. Bien sûr, il y a eu des arrestations. Dans un communiqué, le Réseau Environnemental Autochtone (Indigenous Environmental Network, IEN) rapporte :

… « Pendant plus de quatre heures, les Défenseurs de la Terre et des territoires ont tenu bon, empêchant les partisans de Trump d’entrer dans le parc du Mont Rushmore. Les véhicules des Défenseurs de la Terre ont été confisquées par la police et au moins douze protecteurs ont été arrêtés. » (Lire le communiqué et voir diaporama de la manif sur le site du CSIA-Nitassinan).

Voir aussi des photos et une vidéo de la manifestation sur Censored News. L’article indique que la police a tiré des balles au poivre sur les manifestants, peut-être d’autres choses aussi, les policiers ont alors mis des masques à gaz, alors qu’ils ne portaient pas de masques pour protéger les gens du virus !

Les raisons de protester contre cette visite – suivie d’un feu d’artifice – étaient nombreuses :
Les Blackhills sont sacrées pour les Lakota et devraient toujours leur appartenir, selon les traités jamais respectés par les Etats-Unis.

Il est irresponsable de rassembler une foule alors que le coronavirus fait des ravages aux Etats-Unis. Trump et ses partisans ne portent pas de masques et ne respectent pas la distance.
En période de sécheresse, il est dangereux de faire un feu d’artifice à proximité de forêts.

Pour des précisions sur l’historique du Mont Rushmore, voir l’article de Steve Melendez, en français sur ce site.

***

2 JUILLET 2020 : LE COLLECTIF NDN APPELLE À LA FERMETURE DU MONT RUSHMORE ET À LA RESTITUTION DES BLACKHILLS AUX LAKOTA


Jeunes Lakota à Rapid City, 2 juillet 2020. Photo NDN Collective

Par le NDN Collective
2 juillet 2020
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

« Le Mont Rushmore est situé sur des terres Lakota volées, et son existence même est un symbole de la suprématie blanche, » dit Nick Tilsen, Président du NDN Collective. « En nous opposant à la profanation de notre terre sacrée et en demandant la restitution des terres Lakota où se trouve le Mont Rushmore, nous ne disons rien d’autre que ce que nos parents, grands-parents et arrière-grands-parents ont déjà dit – Les Lakota se sont opposés au Mont Rushmore depuis le début. »

Suite aux protestations grandissantes dans tout le pays pour la défense des ‘vies noires’, des monuments à la gloire de la suprématie blanche sont déboulonnés. Les autorités locales, d’états et nationales sont appelées à enlever ces symboles de suprématie blanche à peine voilée. Ça inclut des monuments et des statues qui exaltent des figures historiques blanches qui ont causé beaucoup de dégâts dans les vies des Noirs et des Autochtones, des statues de confédérés aux statues de Christophe Colomb et de conquistadors sanglants comme Õnate.

« En ce qui concerne les Présidents des Etats-Unis, beaucoup d’Américains ne se rendent pas compte que la grande majorité d’entre eux ont appliqué des politiques visant soit l’annihilation totale, soit la soumission des Autochtones, » dit Sarah Sunshine Manning, Directrice des Communications du NDN Collective et présentatrice de While Indigenous podcast. « Même des prétendus ‘bons’ présidents comme Abraham Lincoln, sont méconnus pour le mal qu’ils ont fait aux Autochtones. Bien que Lincoln ait signé la Proclamation de l’Emancipation, il a aussi ordonné la plus grande exécution de masse de l’histoire des Etats-Unis, faisant pendre 38 Dakotas en 1862 – des Autochtones qui combattaient pour leurs vies. »