Publié par Censored News
Traduction Christine Prat
Tandis que le Forum Permanent des Nations Unies sur les Peuples Autochtones commence à New York, des Autochtones vivant dans le pays disent qu’ils annulent leur participation étant donné que cette année le forum se concentre sur la rhétorique – plutôt que sur les problèmes vitaux auxquels les Peuples Autochtones sont confrontés, comme la fracturation hydraulique, l’exploitation de mines d’uranium, les centrales électriques au charbon, la déforestation, la militarisation de leurs territoires et le vol de leurs droits sur l’eau.
John Kane, Mohawk et animateur de l’émission de radio ‘Lets Talk Native Pride’ [Parlons de la Fierté Autochtone] défie la rhétorique et les pays du monde entier en leur demandant de faire leurs affaires directement avec les Nations Indiennes Souveraines et de reconnaître leurs passeports. Kane réagit aux sessions du Rapporteur des Nations Unies pour les Peuples Autochtones James Anaya, qui se sont tenues à travers les Etats-Unis en avril et mai.
« Je sais que la plupart des Indigènes voudraient lancer un ‘festival d’amour’ pour le rapporteur ‘spécial’ » dit J.Kane. Mais suggérer aux Etats-Unis des manières de faire des gestes pour ‘guérir nos blessures’ n’est ni choquant ni audacieux. Voyons si M. Anaya dit ce que tout le monde sait déjà : que les Etats-Unis sont coupables de génocide et de crimes contre l’humanité ou au minimum, devraient répondre de ces charges. »
Par John Kane, Mohawk
Nous ne sommes pas matriarcaux mais plutôt matrilinéaires. Selon nos coutumes, les hommes et les femmes partagent de façon égale mais différente les affaires de notre peuple.
Anaya ne reconnaît pas le peuple. Il n’est pas capable de voir un arbre, seulement une forêt. En fait, il ne voit peut-être même pas la forêt mais plutôt l’érable, le chêne ou le séquoia comme espèces. Ce qui arrive à l’arbre ou à l’individu n’est pas important pour ce type. Pour lui il s’agit toujours de « la tribu » ou des « leaders tribaux ».
C’est pourquoi çà s’appelle la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones, pas des gens. Le consentement informé de ces types remplit la bonne case.
L’incapacité du monde, y compris les Etats-Unis et M. Anaya, à ne pas comprendre que la souveraineté est un droit inné, que nous sommes nés avec notre droit à la liberté, est ce qui fait de toute cette opération une farce.
Nous n’avons jamais été un peuple institutionnalisé. Notre idée d’autogouvernement était fondée sur la participation. Nous n’avions pas de système de chefs, mais un système de clan. Nous ne nous sommes jamais dépouillés de notre droit inné pour donner le pouvoir à un chef, un conseil, l’état ou les feds [représentants de l’Etat fédéral, ou, plus couramment, le FBI – NdT]. Nous autorisions des gens à transmettre notre parole, pas à parler pour nous.
Nous autorisions des personnes sélectionnées à communiquer nos volontés, pas à nous les dicter ou à les dicter à d’autres.
Anaya dit dans une déclaration, « J’ai entendu des déclarations presque universelles des Nations Autochtones et des tribus à travers le pays disant que le Gouvernement respecte la souveraineté tribale ».
Le « Gouvernement », mon cul !
Il est grand temps que d’autres nations se lèvent et posent la question : Quand les Peuples Autochtones ont-ils cessé d’être souverains ?
Si le reste du monde cessait de s’écraser chaque fois que les Etats-Unis disent que leur « Problème Indien » est une question intérieure, on pourrait peut-être progresser.
Que l’un d’entre vous ose avoir affaire à nous. Que l’un d’entre vous se batte pour la reconnaissance de nos passeports. Que l’un d’entre vous établisse des relations diplomatiques ou procure de l’aide financière, de l’aide à l’enseignement ou une véritable aide humanitaire pour nos communautés les plus paupérisées.
John Kane