SABLES BITUMINEUX :

OBAMA REJETTE LE PROJET D’OLÉODUC KEYSTONE XL

Original article in English

Par Noah Greenwald
Censored News

Mercredi 18 janvier 2012

Traduction Christine Prat

 

WASHINGTON- Ce jour le Président Obama a rejeté le projet controversé d’oléoduc Keystone XL, estimant que sa contruction n’était pas d’intérêt national. Les trajets alternatifs mis en avant par la compagnie TransCanada, qui construit l’oléoduc, ont a peine été mentionnés, et il semble qu’ils devront recommencer toute la procédure d’examen du permis.

« Le Président Obama a pris la bonne décision en refusant l’oléoduc Keystone XL, » dit Noah Greenwald, directeur du programme espèces menacées au Centre pour la Diversité Biologique. « L’oléoduc Keystone XL aurait prolongé notre dépendance aux énergies fossiles qui polluent notre air, notre pays et notre eau et nous empêchent de stabiliser le climat en nous tournant vers les énergies propres dans le futur. »

La décision a déjà été attaquée par les Républicains qui prétendent que çà va coûter « des dizaines de milliers » d’emplois. En fait, le Ministère avait estimé que Keystone XL amènerait tout au plus 20 emplois permanents aux Etats-Unis, et de 2 500 à 4 650 emplois temporaires.

« Il est absolument ridicule de prétendre que l’abandon de Keystone XL détruit des dizaines de milliers d’emplois. Les faits ne soutiennent pas cette affirmation » dit Greenwald.

Le gouvernement subit de fortes pressions de la part des Républicains au Congrès et de l’industrie du pétrole poussant à l’agrément de l’oléoduc. En décembre les Républicains ont lié la question de lois devant être passées – sur l’extension des diminutions d’impôts sur le revenu et les allocations de chômage – forçant le gouvernement à prendre une décision en 60 jours, ce qui a précipité la décision d’aujourd’hui. Plus récemment, le président de l’Institut Américain du Pétrole, Jack Gerard, a menacé le Président d’avoir à faire face à « d’énormes conséquences politiques » s’il rejetait l’oléoduc.

« En résistant à la riche et puissante industrie du pétrole et du gaz ajourd’hui, le Président Obama a entendu la vois des gens et nous a donné de nouveaux espoirs de pouvoir mettre de côté les intérêts à court terme et faire ce qu’il faut pour le monde et pour nos enfants, » dit Greenwald. « Il est d’importance vitale que le Président rejette toute future proposition d’oléoducs pour les sables bitumineux, ainsi que les forages offshore dans l’Arctique. »

Des dizaines de milliers d’Américains ont exprimé leur opposition au Keystone XL, entre autres en novembre dernier, par une action au cours de laquelle au moins 12 000 personnes ont encerclé la Maison Blanche. En septembre le Centre pour la Diversité Biologique a porté plainte arguant de l’illégalité des travaux de construction de l’oléoduc avant que le permis ne soit accordé, et des conséquences pour une espèce menacée, l’ « American burying beetle » ou nécrophore. Le Centre poursuit son combat juridique afin d’obliger TransCanada, la compagnie derrière l’oléoduc, à limiter les effets de ses travaux illégaux sur le coléoptère et sur les Sand Hills du Nebraska.

« Tôt ou tard, la destruction de l’environnement pour l’extraction de ressources laisse les gens dans la misère » dit Greenwald. « Aujourd’hui est une bonne journée pour des millions d’Américains qui dépendent de l’eau de la nappe aquifère Ogallala et des nombreuses rivières traversées par l’oléoduc : ils n’auront plus à craindre qu’une fuite pollue leur eau. »

Keystone XL aurait transporté du pétrole très polluant extrait des sables bitumineux, sur 2 700 km à travers six états et des centaines de sources d’eau, entraînant un risque de fuites inacceptable. Un oléoduc existant nommé Keystone 1 a déjà fuit 14 fois depuis qu’il en entré en service en juin 2010, l’une des fuites entraînant l’écoulement de près de 80 000 litres de brut de sables bitumineux. Un autre oléoduc transportants du pétrole de sables bitumineux en a déversé 3 millions de litres dans le fleuve Kalamazoo.

De plus l’exploitation à ciel ouvert des sables bitumineux en Alberta a détruit des milliers d’hectares de forêt boréale et pollué des centaines de millions de litres d’eau de la rivière Athabasca, créant des marécages toxiques si grands qu’on peut les voir de l’espace. L’extraction et le raffinage du pétrole des sables bitumineux produit deux à trois fois plus de gaz à effet de serre par baril que le pétrole conventionnel et constitue une gigantesque source de carburants fossiles que le spécialiste du climat Dr. James Hansen considère fatale  [« game over »] pour toute tentative d’éviter une catastrophe climatique.

 

Noah Greenwald M.S.
Directeur du Programme sur les Espèces Menacées
Centre pour la Biodiversité
PO Box 11374
Portland, OR 97211

 

Pour plus d’informations voir articles précédents sur Keystone XL dans la catégorie ‘Sables bitumineux d’Alberta’

 

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