Au rassemblement pour la Protection de notre Mère la Terre au Dakota du Nord, des activistes des Premières Nations ont annoncé une action de désobéissance civile pour empêcher la construction aux Etats-Unis d’un oléoduc pour les sables bitumineux très polluants.
Par Brenda Norrell
Censored News
Traduction Christine Prat
Lundi 1er août 2011
NEW TOWN, Dakota du Nord – La résistance aux Sables bitumineux très polluants a annoncé des projets de désobéissance civile à Washington pour faire comprendre au gouvernement Obama qu’il faut mettre un terme à un projet d’utilisation du pétrole le plus sale de la planète, qui menace les ressources naturelles et les humains en Amérique du Nord, y compris les territoires Indiens.
S’adressant au Rassemblement Pour Protéger notre Mère la Terre, Clayton Thomas Muller dit que des actions de désobéissance civile sont projetées à Washington pour mettre le gouvernement Obama devant ses responsabilités, maintenant qu’il a entre les mains une décision cruciale concernant l’oléoduc devant transporter les sables bitumineux, projet de TransCanada Corp. Keystone XL.
Muller dit que si cet oléoduc, qui doit aller du Canada au Golf du Mexique, était autorisé, il traverserait des terres sacrées et mettrait en danger les ressources des territoires Indiens, entre autres les nappes aquifères des Lakota.
« C’est un projet absolument délirant, surtout à une époque de changement climatique » dit Muller, ajoutant que les industries de la côte du Golf du Mexique sont déjà en train de se préparer pour ce pétrole sale.
Muller s’est adressé à des représentants de Peuples Autochtones venus pour certains du Guatemala, du Mexique et du Canada, au 16ème Rassemblement Annuel pour la Protection de notre Mère la Terre, organisé par le Réseau Indigène pour l’Environnement du 28 au 31 juillet 2011, à New Town, au Dakota du Nord, au cours duquel ont eu lieu deux réunions de travail sur les moyens d’arrêter les destruction causées par les Sables Bitumineux d’Alberta.
Des Navajos qui combattent les centrales au charbon et le drainage de leurs nappes aquifères par la compagnie charbonnière Peabody Coal étaient présents, et des Wixarika (Huicholes) sont venus chercher des alliés pour mettre un terme à l’exploitation minière de la First Majestic Silver Corp. de Vancouver (British Columbia), qui détruit leurs montagnes sacrées.
Le Rassemblement s’est tenu sur les terres des Mandan, Hidatsa et Arikara, où les Amérindiens combattent un projet approuvé par le Bureau des Affaires Indiennes pour le forage de 3000 puits de pétrole et de gaz. Déjà, l’air, l’eau et la terre sont dévastés par les nombreux puits de pétrole et de gaz, et les forages, le trafic des poids lourds et l’explosion du nombre de travailleurs du pétrole et du gaz ravagent l’environnement, l’économie et la vie quotidienne des gens.
Avec pour but la fermeture des industries du fuel fossile et l’arrêt de l’exploitation des sables bitumineux très polluants en Alberta ainsi que du projet d’oléoduc aux Etats-Unis, Muller a parlé de la récente victoire pour le Caribou.
Au Canada, le juge de la Cour Fédérale Peter Crampton a donné au Ministre de l’Environnement Peter Kent jusqu’au 1er septembre pour publier son plan national de sauvetage du caribou. Selon l’Edmonton Journal, le juge Crampton a déclaré que le gouvernement devait revenir sur son refus de publier un décret d’urgence pour la protection du caribou menacé dans la région des sables bitumineux de l’Alberta.
Plus tôt, le ministre avait repoussé les exigences des Premières Nations et conclu que les sables bitumineux ne constituent pas une menace imminente pour le sauvetage national du caribou des régions boréales.
D’après le Globe and Mail, aux Etats-Unis le membre du Congrès Alcee Hastings a prévenu que « le risque de fuite de ces oléoducs pour les sables bitumineux est très réel. »
« Le pétrole ronge les oléoducs, les endommageant et conduisant à des fuites fréquentes » a-t-il déclaré au cours du débat sur l’oléoduc proposé par TransCanada Corp. Keystone XL, qui amènera le pétrole brut des sables jusqu’à la côte du Golfe du Mexique s’il est approuvé. Cela fait écho au rapport du Conseil de Défense des Ressources Naturelles, un groupe écologiste puissant aux Etats-Unis, qui a qualifié le pétrole brute des sables bitumineux de substance « hautement corrosive, acide et potentiellement instable » qui « pourrait mettre en danger la santé publique de l’Amérique. »
Le Chef Allan Adam, de la Première Nation Athabasca Chippewa de Fort McMurray, avait dit précédemment que les décisions du Département de Développement de Ressources Durables de l’Alberta, présidé par le Ministre Mel Knight, menacent les Droits de chasse et cueillette traditionnelles garanties par Traité.
La Première Nation Athabasca Chippewa a déclaré que « le gouvernement de la province évitait systématiquement de subvenir aux besoins de base lorsqu’il s’agit d’air, de terres et d’eau dans la région et s’abstenait d’impliquer de manière significative les Premières Nations dans les décisions concernant la gestion des terres conformément aux Droits indigènes garantis par Traité. »
« Tant que l’Alberta ne fera pas d’efforts sérieux pour protéger la terre, réglementer l’industrie et garantir que les Premières Nations sont à la table des négociations en tant que partenaires à part entière pour développer des solutions aux graves défis environnementaux créés par le gouvernement et l’industrie, ils peuvent s’attendre à ce que nous nous opposions à tout développement ultérieur dans la région. »
Au Canada, Leslie Cardinal, appartenant à une Première Nation, a déclaré « Le gouvernement du Canada a accepté la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, suivant un mode conforme à la Constitution et aux lois du Canada. La Déclaration des Nations Unies dit clairement que les Peuples Autochtones ont le droit de maintenir et renforcer leur relation spirituelle distinctive sur les territoires, eaux et autres ressources qui leur appartiennent traditionnellement, ou qu’ils occupent ou utilisent ou de toute autre manière, et de conserver leurs responsabilités vis-à-vis des générations futures.
La Nation Cree de Beaver Lake a lancé une procédure civile de masse pour prouver que l’exploitation débridée du pétrole et du gaz dans leur territoire traditionnel rend leurs droits acquis par traités dénués de sens.
Le document présenté donne une liste de plus de 15000 projets approuvés ou proposés sur leurs terres traditionnelles près du Lac La Biche. D’après l’Edmonton Journal, le clan a dit que « les travaux d’exploitation avaient forcé ses membres à quitter leurs secteurs traditionnels, dégradé l’environnement et fait décliner le nombre d’animaux sauvages, rendant impossible l’exercice effectif de leurs droits de chasse et de pêche garantis par le Traité 6.
Le pétrole brut tiré des sables bitumineux du Canada est lourd et épais, c’est une substance noire semblable à du goudron, qui demande de grandes quantités d’énergie et de travail pour être transformée en produits finis comme l’essence et le diesel. Même certains industriels de l’énergie d’Alberta le décrivent comme un ‘sale truc’, d’après le Globe and Mail.
Les projets d’exploitation des sables pétrolifères menacent les sols, car l’extraction initiale du bitume laisse une grande quantité de dépôts de produits chimiques toxiques. L’exploitation des sables pétrolifères menace l’eau au cours du processus de séparation et à cause du drainage des rivières. De plus, l’air est pollué par l’émission de gaz carbonique et autres. Et la combustion des produits pétroliers, par la suite, cause également l’émission de gaz carbonique dans l’atmosphère. D’après Wikipedia, il y a des métaux lourds dans les sables bitumineux.
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