Déclaration de NaBahe Katenay Keedihiihii sur les récentes confiscations par la force des troupeaux de moutons de résistants Diné
Publié par Indigenous Action Media
Le 27 octobre 2014
Traduction Christine Prat
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MISA A JOUR : En raison des inquiétudes du public, le Bureau de la Commission des Terres Navajo-Hopi (Navajo-Hopi Land Commission Office – NHLCO) a publié une déclaration le 24 octobre 2014 : « Pour éviter de créer une situation néfaste pour les deux tribus et les résidents, le NHLCO demande que la Tribu Hopi cesse les actions de saisies et s’abstienne d’en entreprendre de nouvelles et permette au NHLCO de s’entretenir avec les résidents pour leur demander de retirer leur bétail excédant ce qui est permis par le HPL [Terre Hopi Divisée – voir article du 23 octobre]. »
24 octobre 2014, Big Mountain, Nation Diné Souveraine – Ces derniers jours, des Anciens Diné (Navajos) traditionnels qui ont entretenu depuis 40 ans la résistance aux politiques fédérales de déplacement de la population, ont subi une attaque de la part d’instances légales Hopi, soutenues par le Ministère de la Justice des Etats-Unis. Des agents des forces de l’ordre composés de délégués fédéraux du Bureau des Affaires Indiennes et de la police tribale Hopi, qui a également assisté les rangers Hopi, ont saisi approximativement 200 moutons et chèvres. Les personnels des Rangers et de la police sont arrivés devant les portes du corral et poussé tout le troupeau dans plusieurs bétaillères. Les propriétaires et les bergers Diné n’ont pas été autorisés à intervenir ni à poser de questions et pour l’instant, un Diné a été arrêté.
40 ans de résistance et de conflit ont occasionné d’horribles dommages psychologiques aux les Diné à et leur style de vie, en particulier le fait d’avoir des moutons et autre bétail. Les moutons font intimement partie de la subsistance tout comme de la religion Diné, et ce n’est pas mythologique comme dans la populaire histoire occidentale sur ‘l’introduction’ des moutons par les Espagnols. Les moutons et chèvres sauvages des montagnes ont été utilisés par les Autochtones préhistoriques et historiques, bien avant l’invasion Européenne. Les moutons sont comme les bisons et le rennes domestiqués sur lesquels reposent les sociétés culturellement intactes, et donc, pour les Diné traditionnels, çà fait partie de leur être.
Ces évènements récents de confiscation par la force de troupeaux de moutons et de chèvres constituent une attaque, car ils signifient plus qu’un effort de gestion dicté par le programme de déplacement de la population, c’est aussi une vengeance psychologique contre le défi des Diné pendant des décennies et une intention d’arracher une bonne partie de leurs cœurs. La plupart des propriétaires de troupeaux de moutons dans les communautés en résistance sont âgés, ne parlent pas anglais et ont été traumatisés pour avoir vu pendant des années la détérioration culturelle causée par les politiques du gouvernement des Etats-Unis et des corporations charbonnières.
Cette histoire de la souffrance des Diné ne peut plus être mise de côté comme un simple scénario controversé d’ « Indiens contre Indiens ». Tout aussi évidemment que les citoyens Américains ont été témoins des politiques énergétiques d’extraction massive de carburants fossiles et de leur transport hasardeux, également dans le cas des empiètements destructeurs sur les terres des Autochtones, Peabody Energy pousse le gouvernement fédéral à faciliter son expansion « retardée depuis trop longtemps ». En ce qui concerne les intérêts Hopi dans ces territoires vierges que le Congrès des Etats-Unis a désigné comme Réserve Hopi en 1974, il n’y a pas de faits prouvés qui justifient une quelconque invasion historique des Diné. La loi de partition de 1974, si on y regarde de plus près, ne fait que montrer que les potentiels représentés par le charbon et la nappe aquifère étaient à la base de l’impulsion pour créer cette politique d’exploitation privée inhumaine.
Maintenant, il faut voir comment cette notion romantique du nom Hopi, qui signifierait Peuple de Paix, ne peut être vue, à partir de ce jour, qu’à travers le fait que les forces de l’ordre Hopi ont perpétré une agression coloniale afin de promouvoir l’extraction du carburant fossile et le changement climatique.
Les citoyens du monde doivent demander que les Etats-Unis et ses institutions tribales coloniales cessent leurs campagnes agressives dans la région de Big Mountain et libèrent les moyens d’existence des Diné, l’essence même de leur être : les troupeaux de moutons et de chèvres confisqués.
NaBahe Katenay Keedihiihii
Interprète pour la Résistance Diné Traditionnelle de Big Mountain depuis 1977.
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Hopi Chairman Herman G. Honanie
Email: hehonanie@hopi.nsn.us
BIA Superintendent Wendell Honanie
Email: Wendell.Honanie@bia.gov
Hopi Tribal Council
Email: hopicouncil@hopi.nsn.us
Hopi Tribal Council via Neva Poneoma, legislative secretary
Email: ptalayumptewa@hopi.nsn.us
Director, Natural Resources Clayton Honyumptewa
Email: chonyumptewa@hopi.nsn.us