MISE A JOUR
Dimanche 19 juin 2011
Contact: Beth Lavely protectpeaks@gmail.com
Une action de protestation arrête la construction du pipeline pour eaux usées de la station Snowbowl
Il faut mettre un terme à la destruction et la profanation des Pics sacrés San Francisco
Traduction Christine Prat
Article original en Anglais:
http://www.indigenousaction.org/news-release-protest-halts-snowbowl-wastewater-pipeline-construction/
Flagstaff, Arizona – A l’aube du jeudi 16 juin 2011, au moins une douzaine de personnes ont arrêté les travaux de construction dans une zone de ski sur les Pics sacrés San Francisco. Six personnes ont utilisé divers moyens pour s’enchaîner à de lourdes machines ou les uns aux autres dans la tranchée creusée pour le tuyau devant amener des eaux usées.
Kristopher Barney, Diné (Navajo), l’un des six qui se sont enchaînés à une excavatrice, a déclaré « C’est la continuation de nombreuses années de prières et de résistance. Nous espérons que tous les Peuples Autochtones, et tous les autres, du Nord, de l’Est, du Sud at de l’Ouest se rassemblerons pour soutenir les Pics San Francisco et aider à mettre un terme au projet de Snowbowl de continuer à détruire et profaner une montagne tellement sacrée, belle et inviolée ! »
« Quel aspect de la notion de sacré ne comprennent-ils pas ? Par nos actions d’aujourd’hui nous en avons assez dit ! » dit Marlena Teresa Garcia, une jeune Navajo de 16 ans et une des six personnes qui ont choisi de s’enchaîner. « Les Pics sacrés sont pour moi mon foyer, ma tradition, ma culture et un sanctuaire, et tout cela est profané par la station de ski Arizona Snowbowl. Donc maintenant, en tant que jeune femme Diné (Navajo-NdT) je prend le parti de Dook’o’osliid (nom Navajo des San Francisco Peaks-NdT) et j’agis pour stopper le génocide culturel. J’encourage tous les jeunes autochtones à se dresser contre la profanation en train de se produire sur les Pics sacrés San Francisco et tous les autres sites sacrés », a déclaré Garcia après avoir été arrêtée et relâchée.
Une banderole sur laquelle était écrit « Défendez le Sacré » était accrochée sur le côté de la tranchée où deux manifestants s’étaient enchaînés l’un à l’autre. Le long du demi mile ouvert pour la construction le groupe scandait « Protégez les lieus sacrés, défendez les Droits de l’Homme ! », « Pas de désacration pour leur récréation ! » « Arrêtez le génocide culturel ! Protégez les Pics » et « La santé humaine doit passer avant la richesse commerciale ».
« Ce tuyau d’eaux usées va empoisonner l’environnement et les enfants qui pourraient manger de la neige faite avec. Snowbowl a l’intention de déverser des millions de gallons de neige faite d’eaux usées contenant des substances cancérigènes ou présentant d’autres dangers, ainsi que d’abattre plus de 30.000 arbres. Les Pics sont un endroit virginal et magnifique, un écosystème fragile, et l’habitat d’espèces rares et menacées de plantes et d’animaux » dit Evan Hawbaker, l’un des manifestants qui se sont enchaînés à l’excavatrice.
« Le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis, le Service des Forêts, Le Maire et le Conseil Municipal de Flagstaff et le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Arizona sont tous responsables pour avoir autorisé Snowbowl à mettre en danger la santé publique, détruire l’environnement et profané les Pics sacrés » a déclaré Nadia del Callejo, une des manifestantes enchaînées dans la tranchée. « A travers l’histoire, des jeunes et des vieux ont commis de tels actes de désobéissance civile contre de telles injustices. Cette action n’est pas isolée, elle fait partie de la résistance continuelle aux violations des droits de l’homme, au colonialisme, à la rapacité des entreprises privées, et à la destruction de Notre Mère la Terre », a ajouté Del Callejo.
Au autre groupe de soutien, portant des costumes de protection, ont « mis en quarantaine » l’entrée de la route de Snowbowl. Des banderoles mises au travers de la route proclamaient « Protégez les sites sacrés » et « Danger ! Risque pour la santé – Snowbowl ».
Peu de temps après le début de l’action, un agent de sécurité de Snowbowl a remarqué deux personnes enchaînées à une excavatrice. Vers 6 heures du matin, plus de 15 agents armés, du bureau du Sheriff du comté de Coconino, de la police municipale de Flagstaff et du FBI ont pris la montagne d’assaut. A environs 7h30 du matin, les pompiers de Flagstaff, assistés par des Sheriffs du comté, ont commencé à couper les liens de deux personnes attachées à l’excavatrice de manière agressive.
« Nous avions pris toutes les mesures possibles pour assurer notre sécurité. Nos actions étaient entreprises pour sauvegarder la survie culturelle des Peuples Autochtones, la santé de notre communauté et le fragile écosystème de cette montagne. Ceux qui nous ont détachés nous ont mis en danger malgré nos cris. Ils ont traité nos corps de la même manière qu’ils traitent cette montagne sacrée. S’ils pouvaient faire ce qu’ils veulent, nous n’existerions même pas. Il est encore plus dangereux de ne rien faire. Ne rien faire et permettre cette destruction et cette profanation revient à accepter un génocide culturel » a déclaré l’autre jeune femme Navajo qui avait choisi de s’enchaîner.
« La police, dans son choix d’employer la force de manière excessive, a totalement ignoré ma sécurité. Ils m’ont tiré les bras et ont poussé mon corps et ma tête dans la machine, tout en utilisant de puissantes scies à quelques centimètres de ma main » dit Evan Hawbaker.
Après que leurs liens aient été coupés, les deux personnes furent traitées par du personnel paramédical et arrêtées pour effraction. La police, les pompiers et les agents paramédicaux ont alors coupé les liens de deux personnes enchaînées dans une tranchée proche. Cela a pris environs quarante minutes et les deux personnes furent examinées par des agents paramédicaux immédiatement après. Les deux personnes ont été inculpées pour infraction, avec, pour l’une des deux, la circonstance aggravante de « contribution à la délinquance d’un mineur ». La police a alors détaché le dernier groupe qui se trouvait aussi à l’intérieur d’une tranchée proche.
« Notre seul crime était la résistance ; la résistance aux implications de l’expansion de Snowbowl. La défense choisie par la police était d’instiguer la peur, pour atteindre un but, essentiellement la reprise de la construction le plus vite possible. Notre sécurité passait en deuxième lieu après les exigences de Snowbowl. J’étais l’un des manifestants dans la tranchée, attaché par le cou à un autre. Je n’étais pas agressif. Mon verrou a été scié, à quelques centimètres de nos deux têtes, tenu seulement, et de façon irresponsable, par un agent. Pendant ce temps, on nous a demandé à plusieurs reprises de scander des paroles pour s’assurer de notre état de conscience. La réaction de la police a été précipitée, environs dix minutes en tout – c’était inhumain » dit Hailey Sherwood, l’un des derniers manifestants à être détaché.
Les deux femmes ont aussi été vues par des paramédicaux. L’une d’elle a été envoyée à l’hôpital pour épuisement dû à la chaleur, bien qu’elle affirmait ne pas se sentir déshydratée. Elle a commencé à défaillir pendant l’intervention de la police, alors que la police, les EMT et les pompiers tentaient de les forcer à se lever et de les bouger. Les deux femmes n’ont cessé de répéter qu’elles avaient été brutalisées et étouffées par les forces de l’ordres et les pompiers. Les deux manifestantes ont été arrêtées pour infraction, avec pour l’une d’elles les circonstances aggravantes de « contribution à la délinquance d’un mineur » et « mise en danger ».
Quatre manifestants ont été conduits à la prison du comté. Les deux jeunes ont été conduits au Centre de Détention pour Mineurs du comté de Coconino.
Des agents du FBI ont essayé d’interroger quatre des personnes arrêtées. Comme la nouvelle de la manifestation pour protéger les Peaks se répandait, un soutient écrasant se manifestait de la part de toute la communauté et internationalement.
La caution a été réunie peu de temps après les arrestations. A 3h 30, tous les manifestants avaient été libérés. Trois d’entre eux, parmi lesquels Marlena Teresa Garcia, ont immédiatement porté plainte pour utilisation excessive de la force.
« Comment pourrions-nous être par effraction sur notre Lieu Saint ? » se demandait Barney. « Je ne suis pas d’accord avec ces accusations ou d’autres, nous continuerons à résister ».
POUR SOUTENIR LES PERSONNES ARRETEES ET LEUR COMBAT, ENVOYEZ DES MAILS AU CONSEIL MUNICIPAL DE FLAGSTAFF: