D’après un communiqué du Morning Star Institute, Washington D.C.
publié par Indigenous Action Media
le 19 juin 2014

Les 20, 21 et 22 juin – à l’occasion du Solstice d’Eté – des prières et des cérémonies devaient être organisées à travers tous les Etats-Unis, pour la Protection des Sites Sacrés Autochtones. Le communiqué du Morning Star Institute décrit la situation – concrète et juridique – des Sites Sacrés Autochtones.

Christine Prat

« Des Autochtones et non-Autochtones se rassemblent en ce temps de Solstice pour des cérémonies et manifestations destinées à honorer des sites sacrés, mais chacun peut honorer ces terres et eaux précieuses tout le temps, simplement en les respectant et en empêchant qu’elles ne soient détériorées » dit Suzan Shown Harjo (Cheyenne et Hodulgee Muscogee). Elle est présidente du Morning Start Institute, qui organise les Journées Nationales de Prières pour les Sites Sacrés. « Des rituels sont nécessaires, dit-elle, pour attirer l’attention sur les myriades de luttes de Peuples Autochtones contre les promoteurs qui menacent ou détruisent les sites sacrés Autochtones. »

La Cour Suprême des Etats-Unis a jugé en 1988 qu’il n’y avait pas de base constitutionnelle ou statutaire justifiant une action pour défendre les sites sacrés Autochtones. « Les Autochtones sont le seul peuple ou groupe aux Etats-Unis n’ayant pas accès aux tribunaux pour protéger des sites sacrés ou des cérémonies liées à des sites spécifiques » dit Mme Harjo. « Cela doit changer pour une simple question de justice et d’équité. Malheureusement, le gouvernement Obama soutient les promoteurs qui profanent les sites sacrés et n’a pas fait grand-chose pour protéger ces sites. Le minimum qu’il puisse faire est de demander au Congrès d’instaurer un droit statutaire d’engager des actions. »

Le Congrès National des Amérindiens [National Congress of American Indians], la plus grande organisation Indienne nationale, a appelé à l’instauration d’un droit statutaire à l’action et d’une Ordonnance renforcée pour les sites sacrés Indiens, et a informé les agences fédérales sur la façon dont elles peuvent utiliser les lois et politiques existantes pour protéger les sites sacrés Autochtones. Le Rapporteur Spécial des Nations Unies pour les Droits des Peuples Autochtones a appelé les Etats-Unis à engager des pourparlers avec les Peuples Autochtones et leur rendre les sites sacrés.

Pendant sa campagne de 2008, le Sénateur Obama a parlé de ce problème dans sa Plateforme pour une Politique de liberté religieuse, de droits culturels et de protection des sites sacrés, pour les Autochtones : « Les sites sacrés et les cérémonies liées à des sites spécifiques Autochtones sont menacés par le développement, la pollution et le vandalisme. Barack Obama est partisan de protections légales pour les sites sacrés et les traditions culturelles, y compris les lieux et églises constituant des sépultures d’ancêtres Autochtones. »

La disparité croissante entre les promesses de campagne et les actes du gouvernement ont atterré beaucoup de Peuples Autochtones. Le Service des Forêts, le Ministère de la Justice et d’autres administrations ont vigoureusement attaqué des sites sacrés Autochtones, et les Peuples Autochtones leur demandent d’arrêter.

Fin 2012, cinq administrations fédérales – la Défense, l’Intérieur, l’Agriculture, l’Energie et le Conseil Consultatif pour la Préservation Historique – ont signé un Protocol d’Accord [MOU – Memorandum Of Understanding] pour cinq ans « pour améliorer la protection et l’accès tribal des sites sacrés Indiens par l’amélioration de la coordination et de la collaboration inter administratives ». Le MOU ne fait rien de tangible pour protéger les sites sacrés, mais doit fournir des recommandations et un rapport fin 2017, la première année du prochain mandat présidentiel.

« La Maison Blanche devrait ordonner aux administrations impliquées dans le MOU [Protocol d’Accord] et aux autres d’entreprendre un examen et de fournir un rapport sur la façon dont ils ont acquis la juridiction sur les sites sacrés Autochtones et de vérifier si cette juridiction a été acquise avec ou sans l’accord libre, préalable et informé des Peuples Autochtones » dit Mme Harjo. « Si la Maison Blanche ne le fait pas, les administrations devraient s’en charger elles-mêmes. Et quelqu’un devrait informer le Département d’Etat, qui affirme que la consultation c’est le consentement, que consentement veut dire consentement. »

La Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, Article 11, Section 2, affirme que les états «doivent accorder réparation par le biais de mécanismes efficaces – qui peuvent comprendre la restitution – mis au point en concertation avec les peuples autochtones, en ce qui concerne les biens culturels, intellectuels, religieux et spirituels qui leur ont été pris sans leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, ou en violation de leurs lois, traditions et coutumes. »

Les cérémonies de 2013 constituaient les onzièmes Journées Nationales de Prières pour Protéger les Sites Sacrés Amérindiens. La première Journée Nationale de Prière s’est déroulée le 20 juin 2003, sur les Capitol Grounds [Washington D.C. près du Congrès] et dans le reste du pays pour souligner la nécessité pour le Congrès d’instaurer un droit d’engager des actions pour protéger les sites sacrés Autochtones. Cette nécessité existe toujours.