Promu première vitrine d’Art Amérindien, le Heard Museum abritait des restes d’ancêtres d’Autochtones. L’un des membres de son conseil d’administration a travaillé pour les compagnies les plus combattues en pays Indien, pour violation des droits humains et des sites sacrés

Par Brenda Norrell
Censored News
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27 janvier 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

PHOENIX, Arizona – Le Heard Museum, promu première vitrine d’Art Amérindien, abritait des restes d’Autochtones, entre autres des O’odham locaux, des Hopis voisins, et d’ancêtres de lieux aussi éloignés que l’Oklahoma.

Seulement 46% des 200 objets funéraires que possède le Heard sont à la disposition des tribus pour être rendus, selon de nouvelles données publiées par Pro Publica et NBC News.

De plus, l’un des membres du conseil d’administration du Heard a passé sa vie à travailler pour les compagnies d’énergie les plus combattues en pays Indien. Ces entreprises sont responsables d’innombrables dégâts sur des sites sacrés et pour l’eau, et des violations des droits humains résultant du déplacement forcé et de la misère.

Ofelia Rivas, une Ancienne Tohono O’odham qui a passé sa vie à se battre pour les droits humains, dit qu’à la racine il y a le racisme et une fierté morbide. Mais il s’agit toujours d’argent.

« Le Heard est comme tous les autres, le Smithonian et les universités, qui déforment toujours la réalité et essaient de se justifier pour leur racisme et leur supériorité de race blanche, qui violent l’éthique des droits humains, pour se faire de l’argent » dit Ofelia Rivas.

« L’Amérique et les collectionneurs internationaux mettent une fierté morbide à exhiber des restes humains et des objets sacrés. Ils ne pourront jamais conquérir l’essence sacrée de ces gens et de ces objets. »

Le Heard Museum abritait des restes d’ancêtres. Ces ancêtres ont été mis à la disposition de 19 Nations Autochtones.

La Communauté Indienne Pima-Maricopa de la Réserve de Salt River, Arizona ; la communauté Indienne Ak-Chin ; La Communauté Indienne de Gila River, Arizona ; la Nation Tohono O’odham, Arizona ; la Tribu Hopi d’Arizona ; la Tribu Zuni de la Réserve Zuni, Nouveau-Mexique ; la Tribu Havasupai, de la Réserve Havasupai, Arizona ; la Tribu Indienne Hualapai, de la Réserve Indienne Hualapai, Arizona ; les Tribus Cheyenne et Arapaho, Oklahoma ; la Nation Yavapai de Fort McDowell, Arizona ; la Nation Yavapai-Apache de la Réserve Indienne de Camp Verde, Arizona ; la Tribu Indienne Yavapai-Prescott ; la Tribu Cocopah d’Arizona ; les Tribus Indiennes du Fleuve Colorado, de la Réserve Indienne du Fleuve Colorado, Arizona et Californie ; la Tribu Indienne de Fort Mojave d’Arizona, de Californie et du Nevada ; la Tribu Miami d’Oklahoma ; les Pueblos Acoma, Nouveau-Mexique ; les Pueblos Laguna, Nouveau-Mexique ; la Tribu Quechan de la Réserve Indienne de Fort Yuma, Californie et Arizona.

Un membre du conseil d’administration du Heard travaillait pour les compagnies d’énergie les plus combattues en pays Indien

Parmi les membres du conseil d’administration du Heard, il y a Greg Boyce, qui a passé sa vie à travailler pour beaucoup des compagnies les plus combattues en pays Indien, entre autres Peabody Coal, Rio Tinto Energy, Newmont Mining et Monsanto.

Les mines de charbon de Peabody Coal ont conduit à des décennies de malheur et de déplacement forcé pour les Diné [Navajos], dévasté des sites sacrés, épuisé la nappe phréatique et empoisonné les cours d’eau. Maintenant, Rio Tinto vise le site cérémoniel Apache d’Oak Flat pour extraire du cuivre. Rio Tinto a publié son propre rapport sur le taux élevé d’agressions sexuelles autour de ses mines en Australie et en Afrique du Sud.

Newmont Mining a dévasté l’eau et les sites sacrés des Shoshone de l’Ouest. Newmont a causé des protestations d’Autochtones au Pérou, au Ghana, en Indonésie et en Australie à cause de la pollution et des dégâts.

Monsanto est le producteur de graines modifiées génétiquement qui ont dévasté les cultures traditionnelles. La Marche contre Monsanto a eu lieu dans 52 pays.

[…]

La Fondation du l’Université d’Arizona à Tucson a accepté 2,5 millions de dollars de dons de Boyce et fait l’éloge de sa carrière et de l’extraction de cuivre à grande échelle en Arizona, sans parler de la destruction à grande échelle de la terre et de l’eau. « Aujourd’hui, l’Arizona produit les trois quarts du cuivre de la nation et est le sixième producteur de cuivre du monde. »

Des salaires énormes pour les principaux membres du conseil d’administration du Heard

Les trois principaux dirigeants du Heard Museum ont reçu plus d’un demi-million de dollars de salaires, le PDG recevant un salaire annuel de plus de 264000 dollars. 2,9 millions ont été payé pour d’autres salaires. Au total, leurs revenus de 2020 ont atteint presque 10 millions de dollars.
Cependant, le Heard Museum prétend honorer et reconnaitre le territoire Akimel O’odham.

La Déclaration :

« Le Heard Museum reconnait que la terre sur laquelle cette institution se trouve depuis 1929, est à l’intérieur du Jeved O’odham, que les Akimel O’odham considèrent comme leur pays depuis des temps immémoriaux. Malgré l’annexation du territoire par la Nouvelle Espagne, la République du Mexique, et les Etats-Unis, qui en assument le contrôle depuis l’Achat Gadsden de 1854, les Akimel O’odham ont toujours affirmé que cette terre est la-leur, comme il est raconté dans leur Histoire de la Création, là où Jeved Ma: Kai, Docteur Terre, a fait cet endroit. Aujourd’hui, les Akimel O’odham font partie des Quatre Tribus du Sud de l’Arizona, une coalition qui comprend la Communauté Indienne de Gila River, la Communauté Indienne Pima-Maricopa de Salt River, la Communauté Ak-Chin, et la Nation Tohono O’odham. »

Des milliers de restes d’ancêtres O’odham ont été cachés dans les musées, les universités et les bâtiments gouvernementaux d’Arizona.

Le musée de l’Université d’Arizona à Tucson, et les ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur des États-Unis ont caché la plupart des reliques de la Communauté Indienne de Gila River, au sud de Phoenix.

Loi de Protection et de Rapatriement des Tombes Autochtones

La Loi de Protection et de Rapatriement – NAGPRA – de 1990, a établi des peines pour ceux qui vendent utilisent ou transportent des restes humains Autochtones.

[…]

La Loi – NAGPRA – institue des peines pour les violations criminelles et civiles.

Provisions criminelles : Une personne qui commet sciemment l’un des délits suivants pourrait être puni de prison, d’une amende ou des deux : 1. Ventes, achats, utilisation pour du profit ou transport pour vente ou profit des restes humain d’un Autochtone. 2. Ventes, achats, utilisation pour du profit ou transport pour vente ou profit de tout objet culturel Autochtone obtenu en violation de la NAGPRA.