Communiqué de presse
Publié par Censored News
22 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Yintah non-cédé Wet’suwet’en (Smithers, Colombie Britannique), 22 juin 2022 – Des membres du Clan Gidimt’en, de la Nation Wet’suwet’en, ont déposé une plainte au civil contre la Police Montée Royale Canadienne, le Ministre de la Justice de Colombie Britannique, la firme Coastal Gaslink Pipeline et la société de sécurité privée Forsythe. La plainte fait suite à des mois de harcèlement et d’intimidation, pendant lesquels des centaines de policiers et d’agents de sécurité privés, ont tenté de forcer les Wet’suwet’en à abandonner leurs maisons et leurs villages en territoire Wet’suwet’en non-cédé.

Depuis février 2022, le Groupe d’Intervention de l’Industrie de la Communauté (C-IRG) de la Police Montée, accompagné par Forsythe, le service de sécurité privé employé par Coastal GasLink, ont continuellement harcelé, suivi, surveillé et intimidé des membres du clan Gidimt’en chez eux, y compris sur le site du Point de Contrôle Gidimt’en et celui du village Tsel Kiy Kwa (Lamprey Creek). En l’espace de quelques mois, des officiers de la Police Montée ont pénétré le Point de Contrôle Gidimt’en plus de 700 fois.

En 2018, des Gidimt’en ont réoccupé une terre habitée par leurs ancêtres, ont construit des huttes et des maisons au Point de Contrôle Gidimt’en pour servir de base pour des pratiques culturelles traditionnelles. Avec une nouvelle salle des fêtes en construction, les sites du Point de Contrôle et du village Tsel Kiy Kwa sont de plus en plus importants pour la résistance, la résilience et la résurgence des Wet’suwet’en.

Au cours des derniers mois, indique la plainte, la police a menacé et procédé à des arrestations illégales, demandé aux invités des Gidimt’en de s’identifier, bloqué des visiteurs, pénétré les sites des villages plusieurs fois par jour, agressé et frappé des visiteurs, dirigé des projecteurs vers l’intérieur de bâtiments habités, réveillé et harcelé des résidents qui dormaient, saisi des équipements et propriétés de Gidimt’en, ouvert les portes de domiciles et suivi des individus sur de lointaines routes forestières. Pendant ce temps, la firme de sécurité privée Forsythe a déployé d’ex-membres des forces de l’ordre pour diriger une surveillance 24 heures sur 24, filmant en permanence des résidents, dont des enfants, et partagé des informations avec la Police Montée.

« Les tactiques de la police en territoire Gidimt’en n’avaient pas de finalité ni de base légales. Ils ont été déraisonnables et excessifs, ont discriminé sur des bases raciales, se sont montré malintentionnés et ont abusé des pouvoirs de police. Ils représentent une tentative de réprimer une activité légale et l’affirmation des droits et titre Autochtones » déclare la Notice de Poursuite Civile.

Le mois dernier, le Comité des Nations Unies pour l’Elimination de la Discrimination Raciale a émis son troisième blâme pour la Colombie Britannique et le Canada, appelant à un retrait de la police et à l’arrêt des évictions forcées des Wet’suwet’en de leur propre territoire. La lettre exhorte le Canada à cesser la construction de l’oléoduc de Coastal GasLink, jusqu’à ce qu’un consentement libre et informé au préalable soit reçu des Wet’suwet’en et à engager des négociations avec les communautés touchées.

La criminalisation des Wet’suwet’en n’est pas le moyen d’arriver à la réconciliation. Le clan Gidimt’en veut voir la fin du harcèlement illégal et de l’intimidation de Wet’suwet’en et de sites d’habitations, et que le Groupe d’Intervention de l’Industrie (C-IRG) soit immédiatement retiré du Territoire Gidimt’en.

Contact :
Jennifer Wickham, Gidimt’en Checkpoint Media Coordinator, yintahaccess@gmail.com


Par Gidimt’en Checkpoint
Publié par Censored News
Le 4 janvier 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Territoire Gidimt’en non-cédé, Smithers (Colombie Britannique) – Deux semaines après que les protecteurs de l’eau Wet’suwet’en aient chassé les travailleurs de Coastal GasLink et occupé un site crucial de construction de l’oléoduc, les protecteurs de l’eau ont effectué un repli stratégique afin d’éviter des arrestations et des violences de la part de dizaines de membres de la Police Montée militarisés. Avant une mobilisation policière à grande échelle, les protecteurs de l’eau ont disparu dans les bois, évitant les violences policières et la criminalisation. Nous nous attendons à un assaut imminent contre les , dirigé par Coastal GasLink, si nous continuons d’occuper et d’utiliser notre yintah.

« Nos guerriers ne sont pas là pour être arrêtés. Nos guerriers sont là pour protéger le territoire et l’eau, et nous continuerons à la faire à tout prix » dit Sleydo’ (Molly Wickham), une dirigeante des Cas Yikh. « Chaque fois que la Police Montée, le C-IRG, est venue pour imposer l’injonction de Coastal GasLink, ils ont commis des violences envers nos femmes. Ils ont emprisonné nos femmes Autochtones et nos guerriers. Nous ne laisserons pas les nôtres être des prisonniers politiques. »

Pour la quatrième fois en quatre ans, la Police Montée semble mobiliser pour un assaut à grande échelle contre le territoire non-cédé Wet’suwet’en, ils réservent des dizaines de chambres d’hôtel pour amener des policiers de toute la province, pour faciliter la construction de l’oléoduc et forcer le contrôle sur des terres non-cédées à la pointe du fusil.

Les protecteurs de l’eau ont bloqué le forage sous les eaux Wet’suwet’en depuis plus de 70 jours. Au cours des derniers jours, il y a eu plus de patrouilles par la Police Montée non-locale, le C-IRG, et une surveillance par hélicoptère au-dessus de résidences privées Wet’suwet’en, loin de tout projet de chantiers.

Après les premiers 56 jours d’occupation, la Police Montée a effectué 30 arrestations, avant d’escorter les travailleurs de Coastal GasLink dans le Camp du Coyote, pour raser au bulldozer plusieurs huttes, habitations et autres structures. En un mois, les défenseurs du territoire ont repris le site, expulsant à nouveau les travailleurs de Coastal GasLink et bloquant le site de forage. Il y a eu aussi des arrestations au Gidimt’en Checkpoint, une réoccupation du site de notre village traditionnel dans le yintah des Cas Yikh, qui ne dérangeait pas le travail de Coastal GasLink.

« Nous savons que nous devons respecter nos responsabilités, et quoiqu’ils fassent pour essayer de nous abattre, nous n’oublierons jamais qui nous sommes en tant que peuple Wet’suwet’en. Nous honorerons toujours nos responsabilités envers Wedzin Kwa, envers notre yintah et toutes les générations futures » déclara Sleydo’.

Les Wet’suwet’en n’ont jamais cédé ni renoncé aux 22 000 km² de terre traditionnelle Wet’suwet’en à la Colombie Britannique ou au Canada, et ont prouvé devant la Cour Suprême du Canada que la propriété des Wet’suwet’en sur cette terre n’a jamais été éteinte. Nos chefs héréditaires ont combattu depuis des années devant des Cours coloniale pour protéger notre yintah, comme ils l’ont fait sur ce territoire depuis des temps immémoriaux. Selon Anuc nu’at’en (la loi Wet’suwet’en), les chefs de Maisons, représentant chaque groupe Wet’suwet’en impactés, ont interdit les terres Wet’suwet’en à Coastal GasLink, et en 2020, ils ont émis une notice d’éviction toujours en vigueur, à la compagnie.

Depuis 2019, la Police Montée a dépensé plus de 20 millions pour criminaliser l’autorité Wet’suwet’en sur nos terres, pour se déployer en tenue militaire, avec des drones, des hélicoptères, des véhicules tout-terrain, des motoneiges, des centres de commandement mobiles, et des unités K-9. La Police Montée a pointé des fusils de sniper et des armes d’assaut sur des Autochtones non-armés et utilisé des techniques de torture physiques et psychologiques contre des protecteurs de l’eau engagés dans la désobéissance civile non-violente. À ce jour, la police a procédé à 79 arrestations, parmi lesquelles celles de nos Chefs Héréditaires Wet’suwet’en.

« Je ne pense pas que Coastal GasLink, le gouvernement ou la police comprennent que les Wet’suwet’en sont là depuis des milliers d’années. En dépit de tout l’argent et de tous les efforts de la police et de Coastal GasLink pour se débarrasser de nous, nous ne partirons jamais. Jamais » dit Sleydo’.

Contact pour les médias : Jennifer Wickham, coordinatrice des médias au Gidimt’en Checkpoint.