BIG MOUNTAIN ASSIEGEE, NOUVELLES SAISIES DE BETAIL
Comme en octobre 2014 et au début de l’été 2015, les habitants de Big Mountain ont de nouveau été terrorisés par des Rangers Hopi venus saisir du bétail. Les rares habitants de Big Mountain résistent depuis de décennies à la loi PL 93-531, qui avait décidé de l’attribution de la zone aux Hopis et de la déportation de milliers de Navajos qui y résidaient depuis plusieurs générations. Les derniers résistants sont pour la plupart très âgés.
Les articles et appels suivants ont été publiés en anglais par Censored News.
Christine Prat
Message de NaBahe Keediniihii Katenay
Publié le 5 avril 2016 sur Censored News
5 avril 2016, Old Dams, Big Mountain – Les images ne sont pas assez nettes pour distinguer quels animaux sont saisis, mais ça ressemble beaucoup à des chevaux. Il n’y a pas d’information avec les photos, mais une inscription indique que « quatre bétaillères étaient remplies de bétail. » Sur d’autres photos il semble que des policiers à cheval chassent des chevaux au loin. C’est une invasion d’un territoire Diné traditionnel et de zones de 40 ans de résistance en marche!
Toutes les pistes principales (non goudronnées) dans les zones de résistance Diné ont été réparées récemment, un signe que des opérations de police se préparaient. Ce sont de pures attaques de Hopis ‘progressistes’ (le conseil tribal privé soutenu par les Etats-Unis) contre l’existence des Diné, des tactiques génocidaires pour oblitérer les derniers Dinés de l’histoire de Big Mountain et les anciennes relations culturelles Diné-Hopi. Sous ces terres, il n’y a pas que du charbon, mais aussi ce qu’on appelle gaz de schistes de Mancos (le nom venant de Mancos, dans le Colorado) qui s’entassent sur des centaines de mètres et attireront probablement la fracturation hydraulique quand la dépendance du charbon ne sera plus possible.
Le pire pour la résistance de Big Mountain, à part cela, c’est que les gens pensent « C’est fini. » Mais ça peut s’éteindre demain ou ça peut se rallumer en un instant avec potentiellement, la possibilité d’une rébellion à long terme, multiculturelle et de divers peuples, contre la destruction régionale et mondiale de l’environnement.
Nous n’avons pas encore entendu réclamer les animaux saisis, mais ça vient de se produire aujourd’hui. Il y a environs une semaine, il y avait beaucoup de chevaux dans ce coin. D’habitude, il n’y a que du bétail et les troupeaux de moutons des personnes âgées de cette zone.
NaBahe Keediniihii Katenay, Coordinateur des Diné Sur Place
(crédits photos : Vangie Pedwaydon et Aaron Simonson, Dinés de Big Mountain)
DECLARATION DE LOUISE BENALLY
Déclaration de Louise Benally
Publiée sur Censored News le 6 avril 2016
Nous vous demandons de faire quelque chose. Big Mountain est à nouveau assiégée parce que Peabody Coal est en train de perdre ses revenus du charbon, et exerce des pressions sur le gouvernement tribal afin qu’il attaque son propre peuple. Nous nous sommes opposés à l’exploitation minière depuis 1974, quand la loi PL 93-531 a été adoptée. Maintenant que les compagnies charbonnières s’effondrent, ils essaient de prendre notre seule ressource, c’est-à-dire nos animaux, dont nous nous nourrissons et que nous vendons.
Ils volent nos moyens de subsistance, les enferment dans des enclos et nous font payer beaucoup d’argent et refusent de ramener les animaux chez les gens. Quand les animaux leur sont pris, les gens ne peuvent pas rentrer chez eux. Ils retiennent les animaux pour la rançon, mais nous n’avons pas d’argent, parce que nous n’avons pas d’économie monétaire ici, il n’y a pas de travail à part à la mine de charbon. Nous avons besoin de droits humains et de justice pour l’environnement. C’est un combat pour les droits de l’homme, les Animaux sont de la nourriture. S’ils nous prennent notre nourriture, quel choix nous reste t-il ? Nous appelons le monde entier à nous aider à imposer la pression de l’opinion publique. Demandez à ce que les animaux soient rendus à leurs propriétaires et que ces propriétaires soient autorisés à décider comment ils gèrent leur terre et leurs animaux.
Appelez le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de la Justice, et la Nation Navajo [=gouvernement de la Réserve]. La Nation Navajo refuse d’aider les gens qui résistent ouvertement à la déportation. Personne ne nous soutient parce que nous sommes des résistants. Ça a toujours joué contre nous.
Ils nous harcèlent et terrorisent les gens et quand leurs animaux leur ont été retirés ils ne peuvent jamais revenir à la terre. Ils nous disent que nous vivons ici illégalement. Nous sommes essentiellement des étrangers illégaux. Mais je suis plus vieille que la loi PL 93-531. Je suis née en 1960 et cette loi n’est arrivée qu’en 1974. C’est pourquoi je ne la reconnais pas. J’étais ici avant.
– Louise Benally, LouiseBenally6@gmail.com
COMMUNIQUE des Soutiens Sur Place, daté du 6 avril 2016,
Adressé aux Résistants Diné de Big Mountain à PL 93-531
Contact: Black Mesa Indigenous Support blackmesais@gmail.com
Publié sur Censored News
6 avril 2016 – Big Mountain, Diné Bikeyah: Aujourd’hui 40 à 45 animaux enfermés derrière la palissade d’un bureau de police Indienne dans la Réserve Indienne Hopi. Ils sont retirés à leurs propriétaires Diné (Navajos) à moins qu’ils ne paient plusieurs centaines de dollars par tête, y compris un forfait journalier. Ce bétail a été confisqué le 5 avril dans la partie sud-est de Big Mountain, des terres qui ont été attribuée en 1977 à la Tribu Hopi par le gouvernement des Etats-Unis en dépit de ce qu’historiquement des bergers et fermiers Diné y résidaient. Du personnel du Bureau de Protection des Ressources Naturelles et de l’Application des Lois de la Tribu Hopi, appuyés par des forces de l’ordre de divers services, ont convergé sur ce petit coin de la région actuellement contestée, et qui a connu par le passé des confrontations hostiles. Les forces de l’ordre étaient réparties sur 18 km², armées, pour intimider, de caméras, les mains sur leurs tasers, quelques-uns restaient près de leur véhicule et de leurs fusils d’assaut, les mains sur leurs armes de poing, surveillant la saisie ou enregistrant les rencontres avec des observateurs locaux. Des véhicules tout terrain et quelques cavaliers armés menèrent le bétail vers des enclos situés stratégiquement, pour embarquer le bétail saisi dans de grandes remorques pour bétail. En moins de cinq heures, le terrain couvert de riche et fraîche végétation printanière et de cours d’eau pure était vidé de tout bétail.
[…] Un résistant à la déportation de Big Mountain, qui possède toujours le permis de ses parents pour faire paître le bétail, déclare: « Ce qui a été commis aujourd’hui est illégal. Je n’ai signé aucun accord avec les Etats-Unis concernant de nouvelles politiques ou un statut de résidence, par conséquent, mon bétail ne tombe pas sous le coup d’une juridiction, telle qu’elle a été appliquée ici, aujourd’hui. Nous qui vivons ici en Territoire Diné Souverain vivons dans un état de peur constant et dans l’anxiété quant au sort de nos animaux et nos foyers, et quand de telles saisies de bétail se produisent, ça ne touche pas seulement votre propriété, mais aussi votre état d’esprit. » John s’est rendu au lieu où le bétail avait été enfermé après la confiscation et a vu des veaux séparés de leur mère, des troupeaux mêlés entassés dans de petits enclos, reconnu des marques aux oreilles indiquant que des animaux appartenaient à ses voisins et que les animaux manquaient d’eau.
Si personne ne paie pour que ces animaux soient restitués à leurs propriétaires, le Bureau des Affaires Indiennes ordonnera au service Hopi de mettre aux enchères.
[…] Charbon et gaz de schistes : paragraphe déjà cité plus haut dans le message de NaBahe Keediniihii Katenay
Les habitants affectés, qui ont tous subi pendant des années ces sévères politiques anti-Indiennes, demandent la libération immédiate des animaux confisqués, et qu’aucun paiement pour la restitution ne soit imposé. Il a aussi été répété qu’il s’agit d’un acte de violation grossière des droits de l’homme, en particulier des clauses affirmant les droits à la nourriture et à la sécurité économique, et d’un acte de génocide qui limite ou élimine de force des pratiques culturelles. La subsistance traditionnelle des Diné qui dépend d’un mode de vie pastoral, et l’élevage d’animaux par les Diné sont imbriqués dans la survie culturelle et religieuse.
APPEL DE ‘BLACK MESA INDIGENOUS SUPPORT COLLECTIVE’ DU 7 AVRIL 2016
Black Mesa Indigenous Support Collective blackmesais@gmail.com
7 avril 2016
Publié sur Censored News
Salutations,
Nous écrivons pour informer de nouvelles attaques contre les communautés de Black Mesa sous forme de saisies de bétail.
Un résistant de Big Mountain dont plusieurs animaux ont été saisis au cours de cette dernière attaque dit:
« Ils demandent 435 dollars par vache et par jour et ils comptent même les veaux de moins d’un mois. On ne leur donne pas de foin.
Ils rabattent les animaux et des vaches sont séparées de leurs veaux et laissées sur place. Arrêtez de faire souffrir les animaux.
Dites-le aux Rangers Hopi. Arrêtez le harcèlement. Qu’en est-il de nos droits humains ? Nos animaux ont aussi besoin de droits. Ils ne doivent pas être coincés et maltraités. Arrêtez de séparer les veaux de leurs mères.
Mes animaux sont ici depuis plusieurs générations. Ils ont dit qu’ils cherchaient des contrevenants mais ces animaux ne sont pas des contrevenants, ils ont toujours été ici » – Un résistant de Big Mountain (qu’ils qualifient de contrevenant
Louise Benally, de Big Mountain, a fait une déclaration
[…] Voir ci-dessus
AGISSEZ :
Venez à Black Mesa comme observateur des droits de l’homme et berger. Aidez à documenter et faire connaître le harcèlement dont sont victimes les membres de la communauté confrontés à la confiscation de bétail. Prenez contact avec blackmesais@gmail.com pour avoir des détails sur l’observation des droits de l’homme. Voir www.supportblackmesa.org pour plus d’informations.
DONS :
Vous pouvez donner au fond pour les saisies sur Black Mesa (précisez Black Mesa Impoundments dans la rubrique ‘Désignation’) http://supportblackmesa.org/donate/
NUMEROS à appeler pour demander la fin des saisies :
Superintendant du BIA Wendel Honanie (00 1) 928-738-2228
Hopi Rangers Clayton Honyumptewa (00 1) 928-734-3601
Le Président de la Nation Navajo Russell Begaye (00 1) 928-871-6352/6353
Le Ministère de l’Intérieur (00 1) 602-379-6600