Posté par Brenda Norrell, le 4 août 2011 sur/Original article in English :

http://bsnorrell.blogspot.com/2011/08/most-censored-in-indian-country.html

http://narcosphere.narconews.com/notebook/brenda-norrell/2011/08/corporate-destruction-mother-earth-most-censored-issue-indian-countr

 

La destruction de notre Mère la Terre par les grandes compagnies est la question la plus censurée en terre Indienne

Par Brenda Norrell, copyright Brenda Norrell

Traduction Christine Prat

Photos : Peabody Coal détruisant Black Mesa, en Arizona. Les Navajos disent que l’exploitation de mines de charbon « arrache le foie de notre Mère la Terre ». Photo par Forgotten People (‘Peuple Oublié’)

(Voir aussi Mes Photos)

NEW TOWN, Dakota du Nord – Le 16ème Rassemblement Annuel pour la Protection de notre Mère la Terre a révélé les questions les plus censurées en terre Indienne, dont celle des pollueurs des grandes compagnies qui sont protégés et encouragés, sous couvert de développement économique. De Peabody Coal en Arizona à BP dans le Golfe du Mexique et aux sables bitumineux en Alberta, au Canada, les grandes entreprises détruisent la terre, l’air et l’eau.

Le Rassemblement du Réseau Environnemental Autochtone à attiré des Amérindiens de tous les Etats-Unis, des Nations Premières du Canada, des Wixarika du Mexique et des Mayas du Guatemala, du 28 au 31 juillet derniers.

Le Chef Arvol Looking Horse, Lakota de Cheyenne River, a adressé un message puissant au Rassemblement du Réseau Environnemental Autochtone, lors de l’ouverture d’une conférence de quatre jours sur les terres des Nations Mandan, Hidatsa et Arikara, actuellement en voie de destruction par le forage massif de puits de pétrole et de gaz.

Le Chef Arvol Looking Horse est le gardien de la Pipe Sacrée du Bison Blanc de la 19ème génération des Lakota Dakota Nakota Oyate. Le Chef Looking Horse a parlé de sa propre jeunesse et des conseils qu’il a reçu des guides spirituels. Bien que ce soit en ce moment une période de cérémonies pour les Lakota Dakota Nakota Oyate, il dit qu’il est venu ici à cause de l’importance de la question.

« Quand j’étais jeune, nous n’avions ni cancer ni diabète, et les gens tenaient leur parole. Quand ils disaient qu’ils allaient faire quelque chose, ils tenaient parole. Aujourd’hui, les dirigeants ne sont pas bons. Les gens s’expriment sous l’effet de la souffrance et de la douleur. »

Le Chef Looking Horse a parlé de la douleur et de la souffrance des gens et de notre Mère la Terre. En parlant de ces temps difficiles, il a partagé sa vision selon laquelle les gens s’en sortiraient, avec l’aide de la Canupa, la Pipe Sacrée et un retour à un mode de vie spirituel.

« Nous savons qu’en ce moment notre Grand-Mère la Terre est malada » dit le Chef Looking Horse. (Voir : http://bsnorrell.blogspot.com/2011/07/chief-looking-horse-speaks-at.html )

Kandi Mossett, pour les Mandan, Hidatsa et Arikara, a appelé les personnes présentes à téléphoner au Bureau des Affaires Indiennes (BIA) de Fort Berthold et à s’opposer à la conclusion déclarant ‘non significatif’ l’impact du plan de forage de 3 000 puits de pétrole et de gaz dans les cinq ans à venir. Mossett a décrit la mort d’un ami de 23 ans, due à l’intense circulation de camions. Elle a appelé à téléphoner à Earl Silk, du Bureau des Affaires Indiennes de Fort Berthold, 701-627-4707, pour lui dire que les terres des Trois Tribus, Mandan, Hidatsa et Arikara, sont déjà en train d’être détruites par les forages de pétrole et de gaz.

« Je veux que mes guerriers reviennent. Je veux que nos hommes reviennent, » a déclaré Wahleah Johns, de la Coalition pour l’Eau de Black Mesa, en Arizona, en décrivant comment Peabody Coal a drainé l’eau des nappes aquifères pour l’exploitation du charbon et le fonctionnement des centrales et comment les dirigeants élus des Navajos servent les compagnies.

De plus, les centrales au charbon, y compris celles de la Nation Navajo en Arizona et au Nouveau-Mexique, sont une des principales causes du réchauffement de la planète et du changement climatique, qui a entre autres pour résultat la fonte des glaces arctiques. Des villages indigènes s’effondrent dans l’océan et les ours polaires, les morses et autres formes de vie sauvage sont en voie d’extinction faute d’habitat.

Les destructions non seulement de l’environnement mais aussi des économies locales ont été décrites, pour les Etats-Unis et le Canada, de New Town au Dakota du Nord à l’Alberta au Canada : les hauts salaires des travailleurs de passage ont rendu la nourriture et le logement inabordables pour les familles locales.

La résistance aux très polluants sables bitumineux a annoncé des projets de désobéissance civile à Washington afin de faire comprendre au gouvernement Obama qu’il faut abandonner le projet d’utiliser le pétrole le plus sale de la planète, qui menace les ressources naturelles et les êtres humains en Amérique du Nord, y compris en terre Indienne.

Clayton Thomas Muller, un Cree, a dit que la désobéissance civile projetée a pour but de défier le gouvernement Obama et le Département d’Etat US, qui ont entre les mains une décision cruciale concernant le pipeline devant transporter le pétrole très polluant des sables bitumineux, proposé par la compagnie TransCanada Corp. Keystone XL pipeline.

Muller a déclaré que si ce pipeline était autorisé à aller du Canada jusqu’à la côte du Golfe du Mexique, il traverserait des terres sacrées et mettrait en danger les ressources des terres Indiennes, y compris la nappe aquifère des Lakota.

« C’est un projet absolument délirant, spécialement dans une époque de changement climatique » dit Muller, ajoutant que les industries de la côte du Golfe du Mexique se préparaient déjà pour le pétrole « sale ».

Shell et BP font partie des grandes compagnies pollueuses qui réclament plus de pétrole « sale ». (Voir : http://bsnorrell.blogspot.com/2011/08/indigenous-peoples-civil-disobedience.html )

Les Amérindiens d’Alaska et de Louisiane ont souffert des plus grandes catastrophes pétrolières du pays, ce qui a été dévastateur pour les communautés Autochtones qui dépendent de la terre et des océans pour survivre.

Faith Gemmill de REDOIL (Resisting Environmental Destruction on Indigenous Lands : Résister à la Destruction de l’Environnement en Terres Autochtones) a dit que les catastrophes pétrolières et le changement climatique devraient servir d’alarme en Amérique du Nord – mais ceci ne s’est pas produit.

Gemmill est une Athabascan Pit River/Wintu et Neets’aii Gwich’in d’Artic Village, en Alaska.

Gemmill a rejoint les Mandan, Hidatsa et Arikara de la région dans le combat contre le développement massif du pétrole et du gaz, ici dans le Dakota du Nord, et les activistes des Nations Premières combattant l’exploitation des très polluant sables bitumineux en Alberta, au Canada.

Gemmill a parlé des similarités entre les grandes catastrophes pétrolières en Alaska et en Louisiane. Elle a souligné que le changement climatique ravage les villages Autochtones sur les deux côtes, où la terre s’enfonce dans l’océan.

« Nous avons tous la même histoire. »

La Chef Brenda Dardar Robichaux faisait partie des intervenants au Rassemblement pour la Protection de notre Mère la Terre dans le Dakota du Nord du 28 au 30 juillet 2011. Les Houma ont été durement frappés par l’ouragan Katrina et la fuite du puits de BP.

Gemmill dit que quand le déversement de pétrole a dévasté la côte du Golfe du Mexique, elle était membre de la délégation d’Alaska qui s’est rendue en Louisiane. Ils ont partagé avec les Houma leur propre lutte en Alaska pour se remettre de la catastrophe de l’Exxon Valdez.

Gemmill raconte qu’elle a décrit aux Houma les années de procédures et les années de conséquences désastreuses pour les Autochtones d’Alaska, et les dures années auxquelles les Autochtones de Louisiane devront maintenant faire face.

« Des années plus tard, nous ne nous en sommes par remis. Les espèces touchées ne se sont pas remises. Il y avait beaucoup de similarités » dit aussi Gemmill (Voir : http://bsnorrell.blogspot.com/2011/08/natives-in-alaska-and-louisiana.html )

Les dirigeants du Pays Indien sont actuellement courtisés par le « verdiment » ou « laver plus vert » (version écolo du « blanchiment »), étant donné que les grandes compagnies tentent de profiter du Mouvement vert qui essaie de stopper le réchauffement de la planète et de créer des sources d’énergie alternatives. L’arnaque des crédits de carbone, et les incinérateurs de déchets camouflés en énergie renouvelable et en projets de recyclage sont les derniers canulars des grandes compagnies.

Le Pays Indien est depuis des décennies une cible, pour devenir la décharge de déchets de l’Amérique, avec ses centrales au charbon, ses forages massifs de puits de pétrole et de gaz, l’exploitation de mines d’uranium, et le déversement de produits toxiques. Les compagnies d’exploitation de mines d’uranium, comme Hydro Resources Inc., visent maintenant les terres et l’eau potable des Navajos de Church Rock, le site de la pire catastrophe causée par des déchets d’uranium aux Etats-Unis, en 1979. Les Lakota combattent aussi l’exploitation de mines d’uranium par la firme Cameco.

Les Amérindiens sont maintenant impliqués par la tromperie dans le marché du carbone et entraînés dans l’arnaque des crédits de carbone qui permet aux pires pollueurs du monde de continuer à polluer. Le complot du marché du carbone s’empare aussi des forêts des Peuples Autochtones et d’autres ressources partout dans le monde. Déjà, des Nations Indiennes dans l’Idaho et l’Oregon, aveuglées par la propagande des grandes compagnies, prennent part au marché du carbone.

Bradley Angel de Greenaction (Action Verte) a décrit les récentes arnaques du « laver plus vert ». Angel dit qu’un appel à l’action a été lancé, à cause de compagnies ciblant les Nations Indigènes avec des projets d’incinérateurs de déchets camouflés en énergie renouvelable et projets de recyclage.

Sur les terres de la Nation Oneida, dans le Wisconsin, la compagnie Oneida Seven Generations est en train de promouvoir un projet utilisant la technologie de la pyrolyse. L’incinérateur à pyrolyse est proposé pour Green Bay, après que le projet initial d’ouvrir un site sur les terres de la Nation Indienne Oneida ait été abandonné.

« Non seulement la compagnie Oneida Seven Generations Corp. veut avoir une usine à Green Bay, mais elle essait aussi de faire de la promotion auprès d’autres tribus, ce qui est un désastre potentiel » a déclaré Angel aux Peuples Autochtones de toute l’Amérique participant au rassemblement.

Greenaction (Action Verte) a évalué le projet et conseillé aux Oneidas de bloquer la proposition de Oneida Seven Generations Corp. d’ouvrir une usine de gazéification à pyrolyse. (Voir : http://bsnorrell.blogspot.com/2011/08/greenwashing-corporations-target-indian.html )

Le Rassemblement a formellement commencé quand le Western Shoshone Chet Stevens a apporté le feu du 15ème Rassemblement Annuel. Scott Baker, un Hidatsa, a accepté le Feu et allumé le Feu Sacré pour le 16ème Rassemblement pour la Protection de notre Mère la Terre.  Le Gardien du Calendrier Maya Tata Cecilio Tuyuc Sucuc, du Guatemala, était parmi ceux qui se sont rassemblés pour prier. (Voir : http://bsnorrell.blogspot.com/2011/07/listen-live-today-ien-protecting-mother.html )

 

Si vous comprenez l’Anglais, vous pouvez écouter les participants au Rassemblement sur :

Censored News Blogtalk Radio
http://www.blogtalkradio.com/brenda-norrell

Informations sur le Réseau Indigène pour l’Environnement: http://www.ienearth.org

 

Copyright Brenda Norrell. Cet article ne peut pas être reproduit sans autorisation. Adressez vos demandes à brendanorrell@gmail.com ou à moi (cliquez sur Chris P’s homepage, puis « Contact me »)

 

 

Comments are closed.