Transmis par Joye Braun
Le 28 mars 2016
Publié par Censored News le 29 mars
Traduction Christine Prat, Nederlands door Alice Holemans
Contacts du Camp Spirituel avec la presse :
Medias contact : Dakota Kidder, rsrtgrassroots@gmail.com, tél. : (00 1) 701-329-9311
Tribu Sioux de Standing Rock, Bureau Tribal de la Préservation Historique Section 106, La Donna, Bravebull Allard, (00 1) 701-854-8645
Tribal Citizens Rise Up Against Bakken Oil Pipeline (Les Citoyens Tribaux se Mobilisent Contre le Pipeline Pétrolier de Bakken)
Chevauchée et Camp Spirituel auront lieu le long du trajet proposé pour le Pipeline d’Accès du Dakota
Cannonball, Dakota du Sud – Le 1er avril 2016, des citoyens tribaux de la Nation Lakota de Standing Rock et des alliés Lakota, Nakota, et Dakota, organiseront une chevauchée sous le nom de « Chante tin’sa kinanzi Po » pour célébrer la création du Camp Spirituel qui doit être érigé le long du projet de trajet pour le pipeline pétrolier de Bakken, (branche d’) Accès à partir du Dakota. Ce camp sera appelé Iŋyaŋ Wakȟáŋaǧapi Othí, qu’on peut traduire par Rocher Sacré, le nom d’origine de la région de Cannonball. Le Camp Spirituel a pour but d’empêcher le pipeline d’Accès du Dakota, et de faire prendre conscience des dangers que comportent les fuites de pipelines et de la nécessité de protéger les ressources d’eau de la Rivière Missouri.
Chante tin’sa kinanzi Po est un groupe de base qui à propos de sa mission cite le Chef Sitting Bull: « Ils exigent notre Mère, la Terre, pour leurs propres fins, et érigent des clôtures pour maintenir leurs voisins à l’écart, et La mutiler avec leurs constructions et leur rejet. » Son mode de vie est notre mode de vie – nous opposer au Pipeline d’Accès du Dakota est notre devoir.
Groupe : Chante tin’sa kinanzi Po, signifie Résistez avec un Cœur Fort !
Le Nom du Camp Spirituel: Iŋyaŋ Wakȟáŋaǧapi Othí signifie à peu près Camp du Rocher Sacré,
Les deux sont en Lakota.
Le Pipeline Accès Dakota (Dakota Access Pipeline – DAPL), qui appartient à Energy Transfer Partners, L.P., projette de transporter 450 000 barils par jour de pétrole brut de Bakken, des territoires du Dakota du Nord à Patoka, Illinois. Les menaces que ce pipeline fait peser sur l’environnement, la santé humaine et les Droits de l’homme sont les mêmes que celles posées par le Keystone XL. Parce que le DAPL traversera la Nappe Aquifère Ogallala (une des plus grandes nappes aquifères du monde) et passera deux fois sous la Rivière Missouri (la plus longue rivière des Etats-Unis), une pollution possible de ces sources d’eau fait de ce pipeline un danger national. La construction de l’Accès Dakota menacera tout, de l’agriculture et l’eau potable à des écosystèmes entiers, et la vie sauvage et les ressources en vivres autour du Missouri. La nidification des aigles chauves et des pluviers siffleurs, tout comme la qualité du riz sauvage et des plantes médicinales telles que l’acore ne sont que quelques unes des espèces menacées de cette région.
Nous en appelons à tous ceux qui sont avec nous contre cette menace sur notre santé, notre culture et notre souveraineté. Nous demandons à tous ceux qui vivent sur ou près de la Rivière Missouri et ses affluents, tous ceux qui font de l’agriculture ou de l’élevage dans la région et à tous ceux qui se préoccupent de l’air pur et de l’eau potable de nous soutenir contre le Pipeline d’Accès du Dakota !
CITATIONS :
Waniya Locke (Ahtna Dene, Dakota, Lakota, Anishinaabe), descendante de gens de Standing Rock déclare : « Nous n’avons pas besoin de pétrole pour vivre, mais nous avons besoin d’eau, et l’eau est un Droit de l’Homme, pas un privilège. »
Virgil Taken Alive, de Standing Rock déclare : «De toutes les atrocités auxquelles nous avons été confrontés en tant qu’Amérindiens et avons surmontées, c’en est une qui ne nous touche pas que nous, mais toute l’humanité. La Terre est Notre Mère. Nous devons La protéger. »
Joye Braun, organisatrice dans la Réserve Sioux de Cheyenne River déclare : « Les dangers imposés par l’avidité des grandes compagnies pétrolières aux gens qui vivent le long de la Rivière Missouri sont incroyables. Si ce pipeline casse, comme il arrive à la grande majorité des pipelines, plus de la moitié de l’eau potable du Dakota du Sud sera touchée. Comment l’agrément de ce projet peut-il être favorable aux gens, à l’agriculture, au bétail? Il faut qu’il soit bloqué. Les gens des quatre bandes de Cheyenne River sont avec notre nation sœur dans ce combat et nous appelons tous les Oceti Sakowin ou Conseil des Sept Feux à faire de même avec nos alliés, Autochtones et non-Autochtones qui s’opposent à ce pipeline. »
Paula Antonie, Présidente de Protéger les Gens, citoyenne de la tribu Sioux de Rosebud, dit :
« Le DAPL (Pipeline) est une menace pour notre peuple, et pour des régions importantes culturellement et historiquement. Nous serons aux côtés de nos parents Hunkpapa pour nous défendre contre tous les risques importants pour l’environnement, la santé publique et la sécurité dans nos territoires des Traités. »
Dallas Goldtooth, organisateur de la campagne ‘Laissez-les dans le Sol’ pour le Réseau Environnemental Indigène [IEN : Indigenous Environmental Network] a déclaré : « Ce pipeline de Bakken n’est pas différent du Keystone XL. Il menace les eaux sacrées du Missouri, il menace les eaux vitales de la nappe aquifère Ogallala, il utilise l’expropriation pour réduire les droits des agriculteurs et des éleveurs, et il essaie d’enfermer notre pays dans une dépendance plus grande des carburants fossiles alors que nous envisageons justement une transition nécessaire vers l’énergie renouvelable. Nous devons laisser ce pétrole dans le sol, pour le bien des générations futures. »
En mars 2014, Joye Braun, handicapée, a bloqué avec son fauteuil roulant un méga-transport de pétrole polluant. Voir l’article en anglais sur Censored News. Le 28 août 2014, elle a appris que deux camions transportant de l’eau polluée résultant de la fracturation hydraulique étaient stationnés au Motel de Cheyenne River, à Eagle Butte, dans le Dakota du Sud, dans la Réserve Sioux de Cheyenne River. Elle a dit aux chauffeurs que la police tribale avait été informée et que la présence de leurs camions – surtout de leur chargement – violait les Résolutions Tribales de Cheyenne River, qui spécifiaient que tous ces transports liés au pétrole polluant seraient renvoyés d’où ils venaient.
La police Sioux a répondu à Joye Braun que le mémorandum du Président Tribal Keckler « avait force de loi », que les camions « n’étaient pas ce qu’ils pensaient » et que « vous, les gens, devaient arrêter de harceler les chauffeurs. »
Joye Braun a fait savoir à l’officier en charge qu’il s’agissait de déchets de fracturation [très toxiques, dans pratiquement toutes les activités minières, à l’heure actuelle, il y a emploi d’arsenic, d’autres métaux lourds, et de produits radioactifs – NdT].
Les chauffeurs de camions ont prétendu s’être sentis menacés quand Joye a lancé un appel à des supporters (de son fauteuil roulant).
C’est à ce moment que Joye fut arrêtée. Elle a passé la nuit dans un centre de détention et a été accusée de fausse alerte, de conspiration criminelle, d’obstruction à la justice, de nuisance publique, de trouble à l’ordre publique et harcèlement, de n’avoir pas mis ses phares en code et de vol par tromperie.
Christine Prat, d’après l’article d’Indigenous Resistance publié sur Censored News.
DE PIED FERME (‘MOCCASINS ON THE GROUND’) POUR PROTEGER L’EAU SACRÉE
Par Debra White Plume
See original article in English:
Tar Sands Blockade
Censored News
Vendredi 8 mars 2013
Traduction Christine Prat
Les Lakota savent que nous aimons Unci Maka. Tout Unci Maka. Nos ancêtres étaient libres, de suivre la Voie de la Nation Etoile (la Bonne Route Rouge), de se déplacer, de chasser, d’être heureux, d’avoir de l’eau sacrée. Puis un jour, PRENEUR DE GRAISSE [FAT TAKER] est venu dans le camp, et a volé la graisse que de nombreuses femmes avaient préparée pour passer les durs hivers de la prairie. Dès lors, ce fut le début d’une guerre que nos ancêtres ont menée pour défendre leurs enfants, leurs bébés, leur – et notre – voie sacrée de la vie. Les coups de feu ont bien pu cesser à Wounded Knee le jour où le 7ème de Cavalerie a massacré des femmes, des enfants, des vieillard et des hommes désarmés. Mais la guerre continue. L’Amérique continue a violer la loi internationale, car c’est bien ce qu’est un traité. Nos ancêtres ont signé le Traité de Fort Laramie en 1851 et 1868 avec les Etats-Unis pour conserver un territoire et faire la paix. L’Amérique a violé la Loi du Traité quand Preneur de Graisse a trouvé de l’or, et ils n’ont pas cessé de la violer depuis. L’Amérique a admis récemment sa culpabilité d’avoir été un Preneur de Graisse, en approuvant unilatéralement (étant donné que personne ne s’est soucié de parler avec le gouvernement Traditionnel sur cette affaire) l’accord Cobell, qui a accordé quelques milliards aux innombrables peuples des Nations Rouges auxquels l’Amérique avait volé 134 milliards de dollars sous forme de ce qu’elle appelle des « ressources naturelles ». Celles-ci ont été arrachées à Unci Maka pour assurer des profits à quelques Preneurs de Graisse, laissant derrière la destruction et la pollution avec lesquelles nos Nations Rouges doivent vivre et mourir.
Nos frontières d’après le Traité comprennent une grande partie des Grandes Plaines. C’est notre territoire ancestral que nous avons conservé par Traité. Jusqu’à aujourd’hui, nous aimons cette terre et nous sentons que nous devons en prendre soin. A un moment donné, l’Amérique, après avoir pris illégalement d’autres territoires que nous n’avions pas cédés, a appelé les portions qui restaient « la Grande Réserve Sioux ». Néanmoins, nous sommes notre propre Nation souveraine !
Ici il faut noter quelque confusion dans la façon dont les Américains comprennent ce que nous voulons dire par « réserves ». L’endroit où je vis maintenant est la Réserve Indienne de Pine Ridge au sud-ouest du Dakota du Sud. Officiellement, dans les fichiers du Ministère de l’Intérieur Américain (où sont gérés les parcs nationaux, les animaux et les plantes – c’est aussi où les Indiens et nos terres sont « gérés »), la Réserve de Pine Ridge est indiquée comme le Camp de Prisonniers de Guerre 344. Dans le passé, nous ne dépendions pas du Ministère de l’Intérieur, mais du Ministère de la Guerre. Les Indiens d’Amérique (sic) sont les seuls dans ce grand pays qui ont un AUTRE numéro, à part le numéro de sécurité sociale qu’ont tous les Américains. Nous avons notre numéro « d’Indien », notre numéro de Prisonnier de Guerre. Le mien commence par 344. Ainsi l’Amérique sait que je réside dans le Camp de Prisonniers de Guerre 344. Réfléchissez-y un peu.
Dans notre action pour protéger le Territoire du Traité, les Droits de l’Homme, les Droits du Traité, nous nous faisons des alliés dans le monde entier pour informer l’opinion de notre situation dans le Camp de Prisonniers de Guerre 344 [POW Camp #344], de nos Traités, et de notre obligation et privilège de protéger les terres et les eaux pour les générations à venir. Nous avons beaucoup d’alliés Américains. Parfois ils commettent l’erreur humaine de se fier aux informations qu’ils trouvent sur nous et d’utiliser les archives américaines ; or, l’Amérique se réfère à une partie de notre territoire sous le nom de « Grande Réserve Sioux », ce qui était un territoire collectif où nos Nations devaient vivre ensemble, contrairement aux territoires des ‘réserves’ c’est-à-dire ce qui reste après que les Américains aient enlevé à notre Territoire du Traité ce qu’ils voulaient pour s’Engraisser. Ces ‘réserves’ séparées sont les lieus où vivent les Bandes distinctes (je suis de la Bande Oglala) aujourd’hui.
Maintenant, il y a un oléoduc pour transporter le pétrole des sables bitumineux, l’oléoduc Keystone XL projeté par TransCanada, Inc. qui doit traverser notre Territoire du Traité, ou, selon les termes des archives américaines, la « Grande Réserve Sioux ». Il traversera des centaines de fleuves, rivières et ruisseaux, et passera au-dessus de notre Nappe Aquifère Ogallala, qui s’étend à travers 8 états du Dakota du Sud au Texas, et il traversera aussi notre système d’eau courante. La nappe aquifère en question est aussi la source d’eau potable pour certaines parties de la Réserve de Pine Ridge, la Réserve de Cheyenne River Eagle Butte et la Réserve de Rosebud, qui dépendent aussi du système d’eau courante pour l’eau potable. Nous devons protéger notre eau potable.
La procédure américaine d’implication du citoyen est conçue pour donner au gens l’impression qu’ils ont quelque chose à dire. Cependant, quand cette procédure est appliquée aux « Indiens Américains », elle est faussée à l’avantage des Etats-Unis et de toute compagnie privée voulant faire des affaires sur nos terres. L’Amérique prétend que cette procédure nous donne la parole pour exprimer nos inquiétudes, nos besoins et nos DROITS. Nous savons que c’est un leurre, un mythe, un déguisement pour que le Preneur de Graisse continue à avoir ce qu’il veut.
TransCanada a un site sur lequel ils affichent notre poster pour l’entrainement des activistes de ‘Moccasins on the Ground’. TransCanada affirme avoir utilisé la procédure américaine pour « travailler avec » les tribus, mais ce n’est qu’une manipulation de plus du Preneur de Graisse pour obtenir ce qu’il veut. Disons que notre « tribu » rencontre des gens des institutions américaines comme EPA, BLM, etc. et nous disons « NON, ne passez pas par ici. » Alors les institutions dirons « mais nous avons le droit de passer par ici, çà n’enfreint aucune loi. » Ce n’est pas une consultation, c’est le gouvernement fédéral qui nous DIT ce qu’il va faire. Nos Nations Rouges se sont toutes opposées à l’oléoduc Keystone XL et ont fait appel aux Lakota pour défendre l’eau.
TransCanada tente de monter en épingle une identification américaine erronée de qui sont nos peuples et en quoi nos Territoires consistent. TransCanada essaie d’expliquer que leur processus de demande de permis a été transparent, et honnête, et bon. Demandez aux éleveurs et fermiers non-Indien du Montana au Texas combien TransCanada et l’Amérique ont été transparents dans leur conduite. Ils ont perdu leurs terres par expropriation au profit de TransCanada. Ils sont les nouveaux Indiens d’aujourd’hui, le gouvernement fédéral aide le Preneur de Graisse à prendre leurs terres maintenant, contre leur volonté.
Les gens doivent être prudents et lire entre les lignes ce que disent ces entreprises Preneuses de Graisse, vu qu’ils manipulent la langue anglaise et jouent sur les mots pour paraître ne pas être Preneurs de Graisse, et être honnêtes et bons. Ne soyez pas dupes du Preneur de Graisse. Soyez avec nous pour bloquer l’oléoduc Keystone XL et fermer le site d’extraction des sables bitumineux. Soyez avec nous pendant qu’il est encore temps de les arrêter. Rassemblez votre courage ! Nous avons le droit de protéger notre eau sacrée pour nos enfants et petits-enfants. C’est leur eau. Nous devons être prêts à protéger ce qui est destiné à nos jeunes générations.
Nous accueillons actuellement une session d’entrainement de trois jours, pour apprendre les uns des autres comment protéger notre eau sacrée par l’action directe non-violente, ce qui d’ailleurs, est un droit pour tous les citoyens de ce grand pays. Nous nous ferons des alliés, acquerrons de nouvelles compétences, partagerons les compétences existantes efficaces qui nous rendrons plus forts dans notre action collective pour les attendre de pied ferme [putting our Mocassins on the Ground] pour protéger notre eau sacrée. Hecetuwe. (C’est ainsi).
Debra White Plume
Owe Aku, Bring Back the Way
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OPERATION ‘DE PIED FERME’ (‘MOCCASINS ON THE GROUND’)
Par Debra White Plume
8 mars 2013
Sur le site de Tar Sands Blockade
Republié sur Censored News
8 mars, mise à jour – Moccasins on the Ground : l’entrainement des activistes de première ligne commence
L’entrainement pour ‘Moccasins on the Ground’ a commencé aujourd’hui dans la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud, avec une célébration et une cérémonie. Debra White Plume, Grand-mère Lakota, s’est exprimée sur le but de ce weekend :
« Cet entrainement est un message à Obama et à TransCanada leur signifiant que s’ils essaient de construire le Keystone XL nous serons là pour les rencontrer, les attendant de pied ferme [with our moccasins on the ground]. »
Des Anciens Lakota ont adressé à la foule des messages importants sur la protection des Eaux Sacrées des sables bitumineux toxiques. Voici quelques moments importants de la cérémonie d’ouverture :
– Des joueurs de tambours ont exécuté un chant traditionnel en Lakota, qu’on peut traduire approximativement par : « Le Grand-Père regarde vers le bas et veille sur nous en tant que protecteurs de Notre Mère la Terre ».
– « L’eau est le premier soin. Peu importe votre couleur. Vous avez besoin d’eau pour survivre. Il s’agit de protéger notre Eau Sacrée » – Vic Camp
– « C’est la question-clé : Quand proclamons nous le droit à l’autodéfense pour la Terre Mère ? » – Alex White Plume
– « C’est un pipeline de mort. La mort culturelle pour notre peuple » – Ramsey Sprague, Tar Sands Blockade