Hopi Rangers Taking Diné Sheep

DES DINÉ [NAVAJOS] CONFRONTES A DES ARRESTATIONS ET AU VOL DE LEUR BETAIL SUR BLACK MESA

Par Indigenous Action Media
Egalement publié sur Censored News
23 octobre 2014
Traduction Christine Prat
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Note des éditeurs : Cette action prend place alors que l’hiver approche et que les moutons et autre bétail constituent le moyen d’existence de nombreux Diné, confrontés aux conditions oppressives imposées par la loi PL93-531. La mise à jour ci-dessous emploie le terme controversé « HPL (Hopi Partitioned Lands – Terres Hopi Divisées) », certains résistants Diné considèrent cette région comme Nation Diné Souveraine, pas comme HPL.

 

MISE A JOUR de résidents de la zone HPL : Shirley Tohannie et l’Ancienne Caroline Tohannie ont eu la totalité de leur troupeau de 65 moutons saisis par les Hopi Rangers (représentant le gouvernement fédéral des Etats-Unis) le mardi 22 octobre 2014. Si les amendes ne sont pas payées, les moutons seront vendus aux enchères, et il a été signifié à la famille que les moutons ne pourraient pas retourner sur le territoire de la famille. Le coût pour récupérer le bétail s’élève à près de 1000 dollars.

Jerry Babbit Lane, le voisin des Tohannie sur la zone HPL, a été arrêté par les Rangers Hopi alors qu’il tentait de s’informer sur la situation de ses voisins et a été accusé de trouble à l’ordre public. Il a été libéré ce soir, 23 octobre. Les Rangers ont dit à Shirley qu’ils avaient l’intention de prendre aussi les moutons de Rena (la mère de Jerry) et qu’ils allaient commencer les saisies dans toute la zone HPL.

Au moment où nous écrivons, une autre famille de Big Mountain s’est fait saisir presque tout son troupeau.

Les résidents ont besoin d’observateurs des droits humains et de bergers en ce temps d’escalade du harcèlement. Si vous connaissez quelqu’un qui peut venir en tant qu’observateur des droits humains pour soutenir la résistance Diné sur Black Mesa, c’est le moment. Un travail d’observation des droits humains peut aider à arrêter ou ralentir les saisies. Des familles susceptibles d’être frappées par les saisies demandent de la solidarité. Envoyez un email à blackmesais@gmail.com si vous pouvez venir.

« Appelez le Bureau des Affaires Indiennes, les Hopi Rangers et le Secrétariat à l’Intérieur. Demandez-leur de cesser immédiatement la saisie de moutons dans la zone HPL. Par ce colonialisme d’aujourd’hui, notre souveraineté alimentaire est attaquée. Appelez le superintendant du Bureau des Affaires Indiennes, Wendel Honanie (au 01-928-738-2228), le représentant des Hopi Rangers Clayton Honyumptewa (au 01-928-734-3601), et le Secrétariat à l’Intérieur (au 01-202-208-3100) et demandez qu’ils arrêtent les saisies injustes » – Louise Benally

Bien que ces ordres viennent de la politique Hopi actuelle, les lois de déportation et de saisies de bétail sont le résultat de la stratégie de diviser pour conquérir du gouvernement fédéral et de Peabody Energy, dont le but est d’ouvrir la région à l’extraction massive de charbon. « Dans les années 1970, les Anciens Hopi ont encouragé les Anciens Diné à rester sur leurs terres, disant que s’ils se laissaient déporter, la mine de charbon s’étendrait. Les Anciens Hopi ont dit que ce n’étaient pas eux qui voulaient cette terre. » – NaBahii Keediniihii

Un rapport de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo de juillet 2012 qualifie la déportation de violation massive des droits humains et demande l’annulation immédiate de la loi PL93-531 ainsi que l’arrêt des tentatives de déportations et de harcèlement sous la forme de surveillance, de saisies de bétail et de perturbation des rassemblements et cérémonies subie par la communauté résistante.

Les moutons sont à la base de la vitalité des gens et du territoire, les pratiques de pâturage traditionnels doivent être soutenues, pas supprimées. Les saisies constituent du harcèlement et des violations des droits de l’homme.

 

Bref résumé de l’histoire de Black Mesa (du site Support Black Mesa) :

DEPUIS 1974, la politique de déportations fédérale a forcé 14000 Diné (Navajo) à quitter leur terre ancestrale en Arizona.
Cette politique génocidaire a été mené par des agents du gouvernement et des représentants de compagnies d’énergie afin d’avoir accès aux ressources de Black Mesa – des milliards de tonnes de charbon, d’uranium et de gaz naturel.

Depuis plus de 30 ans, des Diné traditionnels de Black Mesa vivent en résistance, refusant catégoriquement d’être déportés, tandis que les mines à ciel ouvert déchirent leurs terres sacrées et que des centrales électriques au charbon polluent l’air du désert.

 

Voir de nombreux articles traduits en français sur la situation à Big Mountain  et la traduction française d’un article paru en 1986 à Amsterdam, quand la déportation est devenue effective et que la résistance a commencé

 

PALESTINE: UN NOUVEAU MASSACRE DE SAND CREEK

Par Brenda Norrell
Indigenous Resistance
30 juillet 2014
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Traduction Christine Prat

 

Le Président Bolivien Evo Morales a déclaré Israël Etat Terroriste et cinq pays d’Amérique du sud ont rappelé leurs ambassadeurs. Alors que des enfants Palestiniens sont assassinés dans des écoles des Nations Unies, les Autochtones d’Amérique expriment leur solidarité avec la Palestine.
Mohawk Nation News a écrit : « Les bouchers Sionistes qui massacrent les Palestiniens de Gaza représentent les mêmes intérêts que ceux qui ont commis le génocide de 150 millions d’Autochtones dans l’hémisphère occidentale. Tout comme pour nous, les Britanniques ont initié le génocide. Tout comme pour les Palestiniens, chaque centimètre de notre terre est occupé illégalement. »
Dans la Nation Navajo, des Navajos protestent contre les relations entre le gouvernement de la Nation Navajo et le Président Ben Shelly, et l’état d’Israël.
Melanie Yazzie, membre de Diné [Navajos] pour des Sanctions Contre Israël, dit que les Navajos s’opposent à des criminels de guerre.
Andrew Curley, Diné [Navajo], déclare : « Les Palestiniens ont droit à la souveraineté et l’autodétermination tout comme (les Navajos) ont droit à la souveraineté et l’autodétermination. »
Des Amérindiens ont manifesté à Flagstaff avec des pancartes disant « Libérez Big Mountain, Libérez la Palestine. » Big Mountain est au cœur de la région de déportation forcée, dans la Nation Navajo, causée par la firme Peabody Coal, qui alimente l’une des centrales électriques au charbon les plus polluantes du monde, la ‘Navajo Generating Station’ dans la Réserve Navajo, responsable de décennies de malheur pour les Navajos de Black Mesa en Arizona.
Avant sa mort, Russell Means, Lakota, a déclaré : « toutes les politiques que subissent maintenant les Palestiniens ont été mises en pratique contre les Indiens d’Amérique. »
Dans le territoire de la Nation Tohono O’odham, des activistes O’odham de base sont scandalisés du fait que la Sécurité Intérieure des Etats-Unis aient accordé un contrat pour la surveillance de la frontière sud à l’entrepreneur Israélien Elbit Systems. Elbit est responsable de la sécurité de la frontière de l’Apartheid cernant la Palestine. Elbit a maintenant un contrat pour continuer à construire des tours d’espionnage US en territoire souverain Tohono O’odham, en Arizona. Ces tours de surveillance sont pointées vers des habitations traditionnelles O’odham, pas vers la frontière.
Les images d’enfants assassinés en Palestine évoquent la mémoire d’un des pires massacres des Etats-Unis, à Sand Creek, dans le Colorado, où des bambins Cheyenne et Arapaho ont été fusillés et des femmes enceintes tuées à coup de baïonnettes par des soldats des Etats-Unis.

 

CHARBON, URANIUM ET LE MEURTRE DES INDIENS: BIG MOUNTAIN 1986

Article paru dans le mensuel ‘De Vrije’, Amsterdam 1986
Traduction Christine Prat
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‘La terre est moi sont une seule âme’. Ce proverbe Indien exprime de façon laconique ce que les Navajos et les Hopis traditionnels essaient de faire comprendre au gouvernement Américain depuis douze ans. La déportation imminente de dix mille Navajos de la région d’Arizona où leurs ancêtres ont vécu depuis des siècles – une déportation qui pourrait commencer à tout moment, étant donné que l’ultimatum expire le 7 juillet de cette année – menace d’être un triste record dans l’histoire des Etats-Unis. Une histoire au cours de laquelle le gouvernement a systématiquement essayé de mettre un terme à l’existence des cultures Indiennes. Au cours de laquelle les ‘Anciens Peuples’ devaient perdre devant les compagnies de charbon et d’uranium, le Mormonisme, les politiciens et le ‘développement économique’. Cet article met en lumière le contexte à la base du conflit en Arizona et décrit la lutte des Navajos et Hopis traditionnels contre l’agression de leur terre et de leur vie.

Un jour de l’automne 1977 une équipe de construction du gouvernement est arrivée sur Black Mesa, au cœur de la Réserve Navajo, en Arizona. Leur mission était de poser une clôture de barbelés à travers le désert rocheux. Peu après leur arrivée, ils se sont soudain retrouvés face à Pauline Whitesinger, une veuve et mère Navajo de 43 ans. Pauline a ordonné aux hommes de disparaître de sa terre. Le chef d’équipe a répondu par une obscénité. Pauline a brandi le poing et très vite le chef d’équipe s’est retrouvé par terre tandis qu’elle jetait des bâtons et de la terre sur l’équipe. Intimidés par la férocité de son attaque, les hommes ont tourné les talons.

L’action de Pauline Whitesinger a marqué le début de la phase actuelle de résistance dans la lutte des Navajos pour conserver le territoire sur lequel ils vivent depuis des siècles et auquel ils appartiennent de tout leur cœur et de toute leur âme. La clôture – dont ils ont empêché la pose depuis ce moment – doit être placée sous prétexte d’un Règlement Territorial Navajo-Hopi, plus connu comme Loi 93-531. Cette loi a été adoptée par un Congrès délibérément trompé. La Loi 93-531 prétend résoudre un ‘conflit’ entre les Navajos et les Hopis sur la propriété de la Zone d’Utilisation Conjointe, une zone mise à leur disposition commune. Les Navajos sont supposés l’avoir confisquée et les Hopis vouloir en expulser les Navajos. En réalité, il n’y a pas de conflit. Entre le Peuple Navajo et le Peuple Hopi, en tous cas. Le vrai conflit est entre les Navajos et Hopis traditionnels d’une part, et leurs conseils tribaux nommés contre leur volonté par le gouvernement central, ce gouvernement lui-même, et les grandes compagnies d’énergie et l’église Mormone, d’autre part. L’intérêt qui lie ces quatre entités – souvent liées de près – ce sont les milliards de dollars potentiels du charbon, de l’uranium, du pétrole et du gaz du sous-sol de la Zone d’Utilisation Conjointe. Les Conseils d’Administration – dominés par des Mormons – des compagnies d’énergie – qui sont en grande partie propriétés de Mormons – sont impatients de signer les uns avec les autres des contrats d’exploitation. Cependant, les Indiens qui vivent sur ce territoire n’ont pas l’intention de se sacrifier pour cela. De plus, le fait que la Zone d’Utilisation Conjointe soit depuis longtemps propriété commune des Navajos et des Hopis rend la signature de contrats plus compliquée. Les compagnies minières et énergétiques ont donc dû créer le ‘conflit’ et mettre en scène une véritable guerre sur le terrain, pour finalement faire adopter par le Congrès leur ‘solution au conflit entre les Hopis et les Navajos’. La Loi 93-531 stipule que la Zone d’Utilisation Conjointe doit être divisée par une clôture de fils de fer barbelés entre une moitié Navajo et une moitié Hopi. Tous les Navajos vivant actuellement dans la zone Hopi – environs dix mille – doivent partir. La même chose s’applique à la centaine de Hopis vivant dans la zone Navajo. La plupart sont casés hors de la Réserve. Ainsi, la Zone d’Utilisation Conjointe devient, juridiquement et en pratique, beaucoup plus accessible pour l’extraction de matières premières.

LA TERRE EST VIVANTE

Afin de comprendre ce qui se passe exactement dans et autour des réserves, il est important de connaître un peu l’histoire et la culture des Hopis et des Navajos. La ruée vers l’or de 1848 a amené des Blancs, Mormons et autres, en Arizona et au Nouveau-Mexique (entre autres). Beaucoup d’entre eux se sont installés définitivement sur des terres qui avaient appartenu aux Hopis depuis un millier d’années et dans la zone adjacente où des Navajos vivaient depuis six cents ans. Il y a eu des frictions. La résistance Hopi consiste traditionnellement en un refus non-violent de coopérer. Mais les Navajos se sont défendus contre les Blancs et ont été vaincus. Un régiment de cavalerie conduit par le héros national Américain Kit Carson a brûlé leurs terres, détruit leurs animaux et leurs vergers et kidnappé 8500 Navajos conduits dans un camp de concentration près de Fort Sumner, où beaucoup sont morts de faim. Quelques années plus tard, le gouvernement est arrivé à la conclusion qu’il serait économiquement plus profitable de permettre aux Navajos de se nourrir eux-mêmes que de les combattre. Les survivants ont été libérés et largués dans une petite réserve désertique. Entretemps, des Blancs avaient confisqué leurs terres, et les Navajos qui avaient pu s’échapper s’étaient installés dans le voisinage immédiat des Hopis. La pression causée par leur présence occasionne des disputes mineures de temps en temps, mais ils arrivent toujours à les régler entre eux. En générale, la relation entre les deux peuples est bonne. Les Hopis ont beaucoup plus de problèmes du fait que les Etats-Unis ont aussi créé une réserve pour eux en 1882, ce qu’ils n’avaient absolument pas le droit de faire selon les Hopis : selon le traité Guadalupe-Hidalgo, ils sont restés une nation indépendante. En 1934, la réserve Hopi a été réduite au tiers de sa taille initiale. Les Hopis doivent maintenant faire paitre leurs troupeaux dans le ‘District 6’, les Navajos à l’extérieur de ce district, dans le reste de leur ancienne réserve. Les droits de propriété sur ce nouveau ‘no-man’s land’ appartiennent aux deux peuples conjointement. C’est ainsi que la Zone d’Utilisation Conjointe a été créée.

Au début, le gouvernement américain a pensé que les Hopis et les Navajos avaient été relégués sur des lambeaux de terres sans valeur. Mais il s’est vite avéré que le sous-sol de leurs réserves contenait en abondance du pétrole et du gaz, et au cours du vingtième siècle il est devenu évident que les Navajos et les Hopis vivaient sur des ressources minérales valant des milliards : il y a dans le sous-sol d’énormes veines de charbon et des milliards de tonnes d’uranium. De nombreuses compagnies minières et d’énergie ont immédiatement manifesté un grand intérêt. Leurs tentatives de signer des contrats d’exploitation du sol avec les Indiens ont cependant échoué. Ceux-ci se trouvent avoir une autre conception de la terre que les Américains blancs. Bien que chacun des deux peuples ait son propre mode de vie et sa culture – les Hopis vivent d’agriculture sur le sommet des plateaux, alors que les Navajos se déplacent depuis toujours dans le désert avec leurs troupeaux – leur attitude face à la vie est en fait similaire. Ils se sentent inséparablement liés à la terre qui leur a donné naissance, à eux et leurs ancêtres. Et le sol, la Terre vit. Tout ce qui pousse ou se déplace dessus a sa place dans son cycle ; tout tient le reste en équilibre. ‘Nous devons nous considérer comme faisant partie de la terre, pas comme un ennemi extérieur essayant de lui imposer sa volonté.’ C’est la façon dont un Indien l’exprime. ‘Nous savons que parce que nous en sommes une partie, nous ne pouvons en endommager ne serait-ce qu’une petite partie sans nous blesser nous-mêmes.’ C’est pourquoi les Peuples Anciens ne prennent jamais pour eux-mêmes plus que le nécessaire. Par exemple, les Hopis ont rarement plus d’animaux que ce qui est nécessaire pour leurs besoins quotidiens. La terre elle-même n’est la propriété de personne. Mais c’est le devoir des gens qui y vivent de la protéger. Déchirer et mutiler cette Mère la Terre a longtemps été impensable pour les Hopis et les Navajos, jusqu’à ce qu’ils le voient se produire devant leurs propres yeux.

Les Américains et les Occidentaux en générale voient la terre différemment : comme un objet de consommation essentiellement apprécié pour sa valeur d’échange. Il va de soi de diviser, acheter et vendre de la terre, de l’éventrer pour en tirer toutes sortes de choses et de la couvrir de béton. La terre est un matériau mort. C’est la différence entre la notion occidentale de la terre et l’approche Indienne qui en fin de compte fonde le conflit autour de la Zone d’Utilisation Conjointe.

L’AIDE DES MORMONS

En dehors de partenaires récalcitrants à la signature de contrats, il y a aussi, au début du siècle, un autre obstacle pour les développeurs d’énergie potentiels. Avec qui peuvent-ils conclure un accord ? Selon une loi de 1891, ce devrait être avec ‘le conseil gouvernant représentant les Indiens’. Mais un tel conseil n’existe pas. Les Hopis et Navajos traditionnels n’ont jamais connu d’autorité centralisée ou d’organe représentatif. Le pouvoir politique est décentralisé depuis des temps immémoriaux et repose sur un consensus entre des communautés autonomes. Pour les Navajos, l’unité politique de base est la famille. Çà inclut de vingt à deux cents membres qui travaillent ensemble sur le plan économique et organisent leurs cérémonies en commun. Il peut y avoir un homme à la tête d’une telle communauté, mais c’est généralement une femme. Le bétail et les biens sont gérés par les femmes et la descendance est déterminée par les femmes. Ce n’est pas une coïncidence si l’essentiel de la résistance à la Loi 91-531 vient d’elles. Ce sont souvent des femmes de plus de soixante ans, armées de fusils, qui résistent aux équipes de construction.

L’autorité centralisée est également un phénomène étranger aux Hopis. Chaque village Hopi est autonome et totalement autogéré. Ils ont bien un dirigeant traditionnel, le (ou la) Kikmongwi, mais son autorité est uniquement fondée sur sa sagesse. S’il y a des problèmes, les Kikmongwis de différents villages se réunissent pour échanger des informations et délibérer. Cependant, les décisions finales sont prises exclusivement dans les villages et pas avant que tous les gens concernés ne soient parvenus à un accord. C’est souvent laborieux et çà demande beaucoup de discussions, mais le consensus est une condition pour les décisions concernant le village.

Une telle organisation de la société Indienne était une épine dans le pied des compagnies et du gouvernement. Non seulement les Indiens n’étaient pas adaptés à la société américaine, mais il était impossible de faire des affaires avec eux. Où étaient les gens autorisés à mettre une signature au bas d’un contrat et prêts à le faire sans avoir l’accord de tous les autres ? Ces gens devaient être fabriqués. Et il se trouvait, par hasard, des Mormons qui s’en préoccupaient déjà depuis 1880 : transformer des Indiens traditionnels en citoyens Américains assoiffés de profits et de pouvoir. La croyance des Mormons enseigne qu’une peau foncée est une punition de Dieu. Les Indiens sont foncés, selon le Livre des Mormons, parce qu’ils sont tombés dans la mécréance et la vanité. S’ils se convertissent au Mormonisme, ils redeviendront blancs. Guidés par le noble souhait de sauver les Indiens, les Mormons ont commencé vers 1880 à attirer les enfants Hopis et Navajos les plus doués hors des réserves pour les envoyer dans de lointains pensionnats ou orphelinats. Jusqu’en 1915, çà s’est souvent produit avec l’aide de la Cavalerie américaine, qui a littéralement enlevé des enfants et arrêté les parents récalcitrants. Après 1915, ils ont surtout profité de la situation financière désastreuse des parents pour les convaincre. Dans les orphelinats principalement Mormons, il était interdit aux enfants de parler leur langue ou de porter leurs vêtements et coiffures traditionnels. On leur donne des noms anglais et leurs habitudes Indiennes sont déclarées tabou. Ils sont soumis à un endoctrinement religieux intensif. A l’heure actuelle, entre vingt et quarante pour cent des Hopis sont Mormons – chez les Navajos, le pourcentage est plus bas. Ces gens croient que le Royaume de Dieu peut être réalisé sur terre en accumulant le plus de richesses possible. L’église Mormone, qui compte des millions de membres, est donc très riche et puissante. Les Mormons sont propriétaires de nombreuses compagnies et multinationales. Dans l’état d’Utah (qui inclut une petite partie de la réserve Navajo) ils contrôlent toute la vie politique. Ils ont fondé Salt Lake City. Dans les compagnies dont l’avidité est attirée par les richesses du sol Indien, les intérêts Mormons sont très largement représentés.

Les Hopis et Navajos Mormons voient leur propre terre avec les yeux de ces compagnies. C’est précisément pourquoi le ‘conflit’ présent peut être présenté comme cela.

« YELLOW CAKE » (« GATEAU JAUNE »)

Retournons au début du siècle. Tandis que les Mormons aident les Indiens à devenir des capitalistes blancs, le Bureau des Affaires Indiennes – une institution gouvernementale dans la même ligne d’idées que les hommes d’affaires – n’est pas resté inactif. En 1921, un sous-traitant de Standard Oil a trouvé du pétrole dans la réserve Navajo. Le Bureau des Affaires Indiennes a immédiatement réuni tous les hommes ( !) Navajos pour approuver un accord sur le pétrole. Les soixante-quinze personnes présentes ont unanimement voté contre. Le Bureau des Affaires Indiennes se sent très concerné par le sort de Standard Oil. Après deux ans d’efforts, ils ont réussi, probablement avec des menaces et de fausses promesses, à former un Conseil Navajo permanent dont la première décision officielle a été de transmettre ses pouvoirs de signer des contrats au Bureau des Affaires Indiennes !

C’était il y a soixante-trois ans. Aujourd’hui il y a quatre mines de charbon à ciel ouvert (le charbon est obtenu en faisant sauter la couche supérieure de la terre) et cinq énormes centrales au charbon sur la réserve Navajo. La région, qui auparavant avait l’air le plus pur des Etats-Unis, est maintenant couverte de fumée noire et de suie. La Centrale de Four Corners rejette chaque jour trois cents tonnes de sulfures et deux cents tonnes de nitrates dans l’atmosphère. Il y a trente-huit mines d’uranium et six usines de retraitement. En ce moment, elles sont arrêtées la plupart du temps parce que le charbon est plus facile à extraire et moins controversé. Cependant, l’extraction d’uranium reste intéressante pour la production d’armes nucléaires.

Des cinq mille mineurs Navajos qui ont travaillé dans les mines d’uranium de 1952 à 1969, plus de quatorze cents sont morts du cancer, principalement du cancer du poumon. Un grand nombre de survivants en sont atteints. L’eau du sous-sol est contaminée. D’innombrables chevaux et moutons sont morts après en avoir bu. Les déchets radioactifs sont abandonnés en tas partout dans la réserve. Maris van Kints, de l’association Groupe d’Action Hollandais pour les Indiens d’Amérique du Nord (NANAI) l’a vu elle-même : ‘Çà ressemble à de gros tas de sable. Ils appellent çà Gâteau Jaune [Yellow Cake]. Les enfants jouent dedans, les maisons sont construites avec, les moutons mangent l’herbe qui pousse dessus et çà entre dans la chaîne alimentaire. Et çà restera contaminé pendant des milliers d’années !’  Il y a beaucoup d’enfants mort-nés ou avec des malformations congénitales.

De plus, les accords financiers pour le pétrole, l’uranium et le charbon conclus par le Bureau des Affaires Indiennes pour les Navajos sont les pires au monde. Exemple typique : il y a un contrat par lequel les Navajos touchent 15 cents pour une tonne de charbon, alors que dans des territoires non-Indiens le prix normal est d’1,50 dollar – dix fois plus. Les Navajos eux-mêmes n’ont pas l’électricité.

deVrijeb005BOYCOTT DU REFERENDUM

Pour les Hopis aussi, un conseil a été fabriqué. Pour mettre fin à l’autogouvernement des peuples Indiens, le gouvernement américain a promulgué en 1934 la Loi de Réorganisation Indienne (IRA). Cette loi a été saluée comme une grande réussite : elle donnait aux Indiens la bénédiction du système politique américain. La constitution a été écrite spécialement pour eux. On y trouve entre autres un règlement selon lequel toutes les décisions de leurs conseils doivent être approuvées par le gouvernement central. Les Kikmongwis étaient contre la loi (imposée à 76% des Indiens) dès le début. Ils ont boycotté le référendum à ce sujet : la façon Hopi d’exprimer leur opposition à quoique ce soit. L’administration centrale le sait parfaitement, mais a tout de même choisi de considérer l’abstention comme un accord. Avec pour conséquence que les Hopis se sont soudain retrouvés gouvernés par un conseil central qui peut promulguer des lois et conclure des accords avec des compagnies au nom de tout le peuple. Le conseil Hopi a une base électorale de moins de dix pourcent de la population. La présence au conseil, qui a été longtemps insuffisante pour constituer un quorum, était, et est toujours, presque entièrement composée de Hopis Mormons. Ces soi-disant ‘progressistes’ trouvent les conseils, l’exploitation du territoire et l’ ‘American Way’ magnifiques et sont de très bons amis de l’administration. En 1955, le conseil Hopi a recruté un avocat de Salt Lake City pour conduire leurs négociations avec les compagnies d’énergie. Ce John Boyden, qui avait arrangé lui-même, par l’intermédiaire du Bureau des Affaires Indiennes, la composition du conseil, est un ex-archevêque Mormon. Quelques années plus tard, il a présenté une ‘revendication territoriale’, au nom des Hopis, à la Commission des Revendications Territoriales Indiennes, et a ‘gagné’. Selon une loi récente, çà ne voulait pas dire que les Hopis récupèreraient leurs terres, comme ils le croyaient au départ, mais seulement qu’ils recevraient une somme d’argent relativement modeste, dont Boyden a reçu un pourcentage conséquent. Jusqu’à maintenant, même les membres du conseil ont refusé d’accepter l’argent.

Dans les années soixante, Boyden a conclu de nombreux accords avec des compagnies minières et énergétiques. Les Kikmongwis, en tant que représentants des Hopis traditionnels, ont protesté à chaque étape et ont même porté l’affaire devant un juge fédéral, qui a rejeté leur assertion selon laquelle le conseil n’était pas le représentant légitime de leur peuple, sous prétexte qu’ils n’avaient pas le droit de poursuivre leurs propres autorités !

ZONE DE SACRIFICE NATIONAL

Entretemps, Boyden continue. Une enquête a montré plus tard qu’en dehors du conseil Hopi, il travaillait, en même temps, pour une grande compagnie Mormone, Peabody Coal Company. C’est avec Peabody qu’il a signé les principaux accords de 1964 et 1966 (pour un salaire d’un million de dollars). Peabody loue 260 km² sur Black Mesa, partiellement situés dans la Zone d’Utilisation Conjointe et contiennent la plus grande réserve de charbon d’Arizona. Les mines ont laissé d’énormes cicatrices sur le territoire. Pire encore, ils utilisent pour transporter le charbon – par un pipeline de 100 km – 7,5 millions de litres d’eau par jour. C’est une grave menace pour l’agriculture et l’élevage dont les Indiens d’une région déjà très sèche dépendent. ‘Le pompage de telles quantités d’eau du sous-sol de Black Mesa va briser l’harmonie et rompre l’équilibre partout’  selon la mise en garde des Kikmongwis en 1971. Leur protestation concerne l’ensemble de la manière occidentale de se comporter avec la Terre et ses conséquences. ‘Les développements techniques de l’homme blanc se produisent comme conséquence de son manque d’intérêt pour l’aspect spirituel et pour la façon selon laquelle tout vit’ dit leur porte-parole Thomas Banyacaya. ‘Si la terre sacrée est profanée et déchirée par l’exploitation de matières premières et autres activités destructrices, çà signifie à terme la plus grande marche vers la mort pour tous les peuples du monde.’

La veine de charbon sous Black Mesa – entretemps déclarée par l’Académie Nationale des Sciences ‘zone de sacrifice national’ – s’étend jusqu’à Big Mountain, à quatre kilomètres à l’intérieur de la Zone d’Utilisation Conjointe. On estime qu’il y a vingt-et-un milliards de tonnes de charbon facilement accessible. Cependant, à part Peabody, aucune compagnie charbonnière n’arrive à en obtenir. Ni le conseil Hopi ni le conseil Navajo (qui, contrairement aux Navajos traditionnels, ne sont pas contre la délivrance de permis d’extraction) n’ont le droit de louer le sol séparément, mais ensemble ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. Pendant ce temps, les gens qui vivent à Big Mountain sont déterminés à laisser les vingt-et-un milliards de tonnes de charbon dans le sol.

« BONS INDIENS »

Dans la seconde moitié des années soixante, les Hopis ‘progressistes’ (c’est-à-dire le conseil Hopi) a entamé une campagne intensive pour diviser la Zone d’Utilisation Conjointe et se débarrasser des Navajos. Ils sont personnellement concernés par l’exploitation de la terre, étant donné que le salaire des fonctionnaires Indiens dépend en partie des revenus des permis miniers. Aussi, les ‘progressistes’ se mettent de plus en plus à l’élevage à grande échelle et ont besoin de plus de terres. Jerry Kammer, un journaliste qui a enquêté sur place, conclut en 1980 : ‘La famille qui profite le plus de cette façon de faire des affaires est la famille Sekaquaptewa. Les Sekaquaptewa sont les Hopis les plus riches et possèdent le plus grand troupeau. Des Mormons. Wayne Sekaquaptewa est aussi propriétaire du quotidien Hopi et a été président de l’église Mormone de la réserve. Son frère Abbot est l’actuel président de conseil Hopi.’

Cependant, le leader de la campagne est John Boyden. Avec l’aide de Peabody Coal, d’un groupe de banquiers de l’Utah et de WEST, une association de compagnies d’énergie intéressées, il est constamment à Washington D.C. pour tenter de gagner le Congrès à sa cause. Ils disent au Congrès que les Navajos ont pénétré de force en territoire Hopi et refusent de partir. Qu’il y aurait une véritable guerre sur place. Pendant ce temps, une firme de Relations Publiques engagée par le conseil Hopi, Evans & Associates de Salt Lake City, met ladite guerre en scène. Ils font circuler des photos de camps brûlés et de granges détruites, qui sont avidement reprises par la plupart des journaux. Le Washington Post a écrit le 21 juillet 1974 : ‘Evans & Associates représente aussi 23 sociétés de services qui ont installé des centrales et des mines à ciel ouvert dans la région de Four Corners… Ces sociétés ont dit à leurs clients que les Hopis étaient de « bons Indiens » qui n’arrêteraient pas la chose qui fait fonctionner leur climatisation.’

La campagne est un succès. En 1974, un Congrès distrait par l’affaire du Watergate, a adopté la Loi 93-531, soutenue avec zèle par le sénateur d’Arizona Barry Goldwater, entre autres. Selon cette loi, la Zone d’Utilisation Conjointe doit être divisée par une clôture de fils barbelés de six cent kilomètres entre deux zones, Navajo et Hopi ; les dix mille Navajos qui vivent du mauvais côté de la clôture doivent abattre ou vendre 90% de leur bétail en préparation de leur déportation ; de plus, il y a une interdiction de construire, améliorer ou réparer les maisons et les granges. Une commission de relocalisation organisera la déportation des Navajos. Ils auront une ‘compensation’ de cinq mille dollars si ils partent ‘volontairement’ dans les cinq ans. A part cela, la loi promet de ‘minimiser les effets négatifs’ en leur donnant une terre ailleurs. Le gouvernement fournira des ‘logements hygiéniques et décents’ et l’infrastructure de la communauté : écoles, hôpitaux, routes, etc. Parce qu’il n’y a plus de place dans la réserve. Le sol est déjà touché par le broutage excessif et il est difficile d’y survivre.

A peine vingt pourcent des habitants de la Zone d’Utilisation Conjointe ont été déplacés, souvent après avoir subi des pressions. Çà a commencé à révéler la tragédie impliquée par la Loi 93-531.

DEPRESSIONS ET SUICIDES

Les Navajos déplacés ont échoué dans des maisons individuelles, dans des banlieues de petite classe moyenne raciste. Les petites maisons avaient des prises et de la tuyauterie, mais pas d’électricité, ni de gaz, ni de lumière. Pas la peine de parler de la Terre Promise. Quarante pourcent des Navajos déplacés ne comprennent pas l’anglais et la majorité d’entre eux n’ont jamais eu d’emploi salarié ou payé des impôts. Mais c’est difficile, dans leur petit bout de jardin, de rester éleveurs de moutons indépendants. Ils doivent tenter de survivre dans un système économique et bureaucratique totalement étranger, alors qu’ils ont peu de chance de trouver un emploi, considérant d’où ils viennent. La plupart ont rapidement des problèmes quand ils doivent payer des impôts ou reçoivent soudain des factures de gaz, d’électricité ou de frais médicaux. Les sociétés de crédit se sont précipitées pour exploiter habilement leur manque d’expérience en matière économique. Par exemple, elles les ont convaincus de donner leur maison en garantie pour des prêts dont les sociétés de crédit savaient qu’ils ne pourraient pas rembourser. D’autres maisons ont été vendues pour le quart de leur valeur. Depuis, cinquante pourcent des Navajos relogés à Flagstaff ont perdu leur maison. Il est à noter que la commission de relocalisation continue à racheter les mêmes maisons deux ou trois fois, apparemment sans se demander ce que sont devenus les habitants précédents. La plupart des promesses du gouvernement en matière d’écoles et de services de santé sont restées lettre morte. Mais pour les Diné [Navajos] ce qui est bien pire que leur situation matérielle c’est la séparation d’avec leur terre. Avec leur terre, à laquelle leur religion et leur existence sont étroitement liées, c’est aussi métaphoriquement que le sol s’est dérobé sous leurs pieds. Ils voient leur culture détruite, leur vie communautaire éclatée : ‘Çà semble en être fini de nous’ dit une femme déportée. ‘Nos projets pour l’avenir de nos enfants se sont effondrés. Nous nous sentons très seuls depuis la déportation. Çà ressemble à une prison ici. Nous nous demandons pourquoi nous l’avons fait. Si nous n’avions pas accepté d’être déplacés, notre fille ne serait peut-être pas morte.’ C’est un fait que beaucoup, à part la dépression et l’alcoolisme, souffrent de problèmes de santé. La mortalité est élevée. Sous l’effet du stress émotionnel les familles éclatent et le nombre de suicide a beaucoup augmenté.

deVrijeb007Certains Navajos déplacés retournent illégalement sur leur ancienne terre. Mais il est de plus en plus difficile d’y survivre. Du fait de l’interdiction de construire et de réparer, de plus en plus de familles qui s’agrandissent vivent dans des hogans – les huttes traditionnelles – qui se dégradent lentement. S’ils essaient d’améliorer leur logement, ils voient le résultat de leurs efforts détruit sous leurs yeux par des employés du gouvernement. Avec seulement dix pourcent de leur bétail, ils peuvent à peine se maintenir en vie : leur nourriture consiste de pain, de café et de pommes de terre. Mais ils sont déterminés à ne pas se laisser chasser. Il a été annoncé au nom de Reagan que l’armée serait envoyée. Les vieilles Navajos s’y préparent. ‘Nous avons déjà fait face aux soldats. Jusqu’à maintenant, nous y avons survécu.’ La tâche ne sera pas facile pour les militaires. Des femmes ont déjà été arrêtées pour avoir tiré au-dessus des têtes des constructeurs de clôture, mais personne n’a été condamné jusqu’à maintenant. Et la clôture ne restera pas debout.

GENOCIDE

La résistance s’amplifie chez les Navajos traditionnels. Ils attaquent aussi de plus en plus clairement le président du conseil, Peterson Zah. Zah se présente comme le représentant des gens traditionnels, mais il ne fait rien contre l’administration. Il négocie sur la façon dont les déportations doivent être effectuées, il ne s’y oppose pas. Il a même fait le projet, avec General Electric et Bechtel, d’installer une centrale de vingt mille mégawatts et une mine à ciel ouvert en territoire Navajo. Les ‘vieux’ Navajos n’attendent rien de lui. Ce sont principalement les Hopis traditionnels qui les soutiennent dans leur résistance aux projets du gouvernement. Les Hopis ordinaires n’ont pas plus à gagner que les Diné des projets de leur conseil, qui ne laisse aucun doute sur le fait que le terrain gagné sera utilisé pour l’extraction de charbon à ciel ouvert, ce qui profitera essentiellement aux membres du conseil. Malgré toutes les tentatives extérieures pour les monter les uns contre les autres, la plupart des Hopis restent sur les mêmes positions que les Navajos traditionnels. En 1981, Thomas Banyacaya a publié en leur nom une déclaration de solidarité avec les Diné.

En1982, le Comité de Défense Juridique de Big Mountain [Big Mountain-JUA Legal Defense/Offense Committee – BMLDOC] a été créé à Flagstaff. Sous la direction d’Anciens de Big Mountain, le BMLDOC donne une assistance juridique gratuite aux Indiens frappés par le programme de déportation. Il a entrepris des actions en justice contre l’Etat et fait campagne pour l’abrogation de la Loi 93-531.

Il y a aussi eu du soutien inattendu. Le 1er janvier 1982, le directeur de la commission de relocalisation, Leon Berger, a démissionné. Il a qualifié le programme de déportation de ‘désastre sans précédent’ et annoncé qu’il allait se consacrer à l’abrogation de la loi. En mai de la même année, un membre de la commission, Roger Lewis, a démissionné pour les mêmes motifs.

La résistance internationale aux conséquences de la Loi 93-531 se met aussi en place. Le jury du Quatrième Tribunal Russell, qui s’est tenu à Rotterdam en 1980, a conclu que selon la Convention des Nations Unies il s’agit d’un cas de génocide. Aux Pays-Bas, l’association NANAI, entre autres, s’est engagée contre les déportations projetées et partout en Europe des groupes d’action et de soutien sont formés.

AMENDEMENTS

Même au Congrès américain, des inquiétudes sont exprimées. Elles concernent essentiellement l’aspect financier du programme. Les quarante millions de dollars que la Loi 93-531 devait coûter sont maintenant montés à cinq cent millions et les dépenses totales pourraient bien atteindre les deux milliards. En des temps de réductions budgétaires drastiques, le Congrès ne peut pas se permettre, vis-à-vis des contribuables, de dépenser une telle somme pour ‘intervenir dans un conflit entre une poignée de tribus Indiennes’ (image toujours en cours, grâce aux médias). Et certainement pas si le programme, comme l’a dit un membre du Congrès ‘peut être qualifié de fiasco d’envergure.’ Certains membres du Congrès commencent à se rendre compte que le résultat de leur intervention a été de transformer un peuple fier et indépendant économiquement en une bande de misérables sans-abri dépendant de l’aide publique pour survivre. Ainsi, quelques amendements ont été proposés dans le but de repousser à plus tard les déportations forcées, qui, depuis le 7 juillet de cette année, peuvent intervenir à tout moment, par exemple jusqu’à ce que suffisamment de logements aient été construits pour les Navajos déportés, ce qui a pris beaucoup de retard suite à la politique de coupes budgétaires. Personne ne parle des promesses concernant les services médicaux et scolaires.

Bien entendu, un délai ne fait aucune différence. La déportation ne doit pas se produire. Comme le dit la résistante Navajo Roberta Blackgoat, ‘C’est une autre voie : une voie de famine et de génocide’. Les Diné ont tout autant droit à leur terre, leur vie et leur culture que les Hopis traditionnels. Et le monde a besoin d’eux parce que Big Mountain est partout. Les forces économiques, sociales et politiques que ces gens combattent sont aussi à l’œuvre dans le reste du monde. A une époque où elles sont en train de détruire la terre, les Diné sont un des derniers peuples qui savent comment vivre sans détruire l’équilibre de la nature et en ayant conservé leur unité spirituelle avec la terre. Que cela reste ainsi. Tout soutien est nécessaire dans la lutte contre la déportation.

 

 

The Navajo Post, 9 août 2012

Par Rachelle Todea

SAINT MICHAELS – La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo [NNHRC] affirme, dans son rapport d’audition publique « Impact du Règlement Territorial Navajos-Hopis de 1974 – P.L. 93-531 », que le projet fédéral de déplacer 12 000 personnes dans les dix ans qui viennent est tout simplement irréaliste. Le rapport a été distribué aux officiels du gouvernement de la Nation Navajo le 3 août 2012.

« Bien que le Congrès se soit efforcé de réaliser la déportation dans les cinq ans qui ont suivi l’adoption de la loi de 1974, elle continue toujours et d’autres lois ont été adoptées pour en faciliter la réalisation complète » peut-on lire dans le rapport de la NNHRC à propos de la réunion du 28 mars 1996, du Comité du Sénat pour la Supervision des Affaires Indiennes concernant l’arrangement proposé et les Accords d’Aménagement. « En 1996, le Congrès a adopté la Loi de Règlement [du « conflit »] Territorial Navajos-Hopis, aussi connue comme Accord d’Aménagement, qui demande aux Navajos se trouvant toujours sur les terres attribuées aux Hopis de signer un bail de 75 ans avec la Tribu Hopi. »

La signature de l’Accord d’Aménagement autorisait les Navajos à rester sur leur lieu de résidence, mais les obligeait à se soumettre à toutes les lois Hopis. »

Une poignée de Navajos ont refusé de signer l’Accord ou de déménager.

D’après le rapport de la NNHRC de 2012, les informations disponibles – corroborées par des témoignages de déportés et de résistants – que la politique de déportation fédérale a échoué misérablement. Egalement, « en 1985, une étude autorisée par le Comité d’Appropriations de Domicile a signalé l’échec de la déportation. »

Malgré le projet fédéral de déportation de 12 000 personnes en dix ans et celui du Congrès de le faire en cinq ans, près de 38 ans plus tard, il y a toujours des résistants.

Aujourd’hui, une poignée de résistants se retrouvent dans des conditions inhumaines, d’après le rapport de la NNHRC.

D’après le rapport de la NNHRC « [on] découvre aussi que le harcèlement quotidien, les intimidations et la surveillance des Diné qui refusent de déménager ou de signer l’Accord d’Aménagement constituent des violations des droits de l’homme. »

« Ces familles de résistants, avec leurs doyennes renommées et si concernées, sont l’exemple de notre résilience, elles sont les racines à la base de ce que nous sommes en tant que Diné et que nous devons continuer d’être » dit le rapport de la NNHRC. « [Les Navajos] sont émancipés grâce à leur détermination, leur sacrifice et leur courage. Nous les honorons. »

 

6 août 2012

La NNHRC [Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo] publie son rapport sur l’audition publique concernant la déportation [des Navajos de Big Mountain] qui cite des violations des droits de l’homme

 

Par la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo

Publié par Censored News
Original article in English

Traduction Christine Prat

 

Les officiels des droits de l’homme Navajos publient leur « Rapport d’Audition Publique : l’Impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531 etc. »

 

SAINT MICHAELS, Nation Navajo – La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo a distribué son rapport intitulé « Rapport d’Audition Publique : l’Impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531 etc. » aux représentants de la Nation Navajo, au sujet de violations des droits de l’homme des citoyens Diné, vendredi 3 août 2012. Lire le rapport sur www.nnhrc.navajo-nsn.gov.

Le 6 juillet 2012, les commissaires de la NNHRC ont adopté à l’unanimité le rapport d’audition publique avec la résolution NNHRCJULY-21-12, ceci étant l’un de leurs deux derniers actes avant la fin de leur mandat de quatre ans expirant le 14 juillet 2012.

La NNHRC a adopté la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones en 2008, comme critère minimum des buts à atteindre pour la NNHRC dans sa défense et sa protection des droits humains des citoyens Navajos. Aussi, la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones a fourni le critère pour établir les violations des droits de l’homme citées dans le rapport d’audition publique de la NNHRC.

A l’heure actuelle, la NNHRC est la seule institution gouvernementale de la Nation Navajo a utiliser la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones comme critère minimum des buts à atteindre. Ce qui est généralement peu connu est que les officiels de la Nation Navajo avaient présenté des recommandations à un groupe de travail, alors que la Déclaration était encore sous forme de projet et avaient soutenu son adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies depuis près de 15 ans. En 2007, les Nations Unies ont adopté la Déclaration et plus tard les Etats-Unis en tant qu’état membre ont fait de même, en 2012. Il est important de noter que « beaucoup de familles Navajos qui souffrent du programme de déportation Navajo-Hopi se sont rendues dans des lieus aussi éloignés que Genève, en Suisse, pour raconter leur histoire aux institutions internationales », d’près la résolution de la NNHRC. De plus, « beaucoup de ces voyages internationaux ont coïncidé avec les efforts officiels de la Nation Navajo pour faire adopter la Déclaration. » Résultat, « l’apport et le soutien des familles Navajos directement touchées par la déportation Navajo-Hopi a amené l’Assemblée Générale des Nations Unies à adopter l’Article 10 de la Déclaration sur les Droits des Peuples Autochtones. » L’Article 10 de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones dit que « Les peuples autochtones ne peuvent être enlevés de force à leurs terres ou territoires. Aucune réinstallation ne peut avoir lieu sans le consentement préalable — donné librement et en connaissance de cause — des peuples autochtones concernés et un accord sur une indemnisation juste et équitable et, lorsque cela est possible, la faculté

de retour ». Il est clair que, d’après la résolution de la NNHRC, la commission a établi que « les familles Navajos et les individus [qui] ont été déplacés de leurs terres d’origines qu’ils possédaient et utilisaient traditionnellement, et ceux [qui] sont restés sur leurs terres avec des arrangements, ont tous souffert et continuent à vivre dans le regret, à cause d’effets durables et dévastateurs sur leurs vies. »

Un aperçu du Rapport

Le rapport fournit une sincère reconnaissance des commissaires, un résumé de l’historique du règlement territorial Navajo-Hopi, une revue des lois internationales en matière de droits de l’homme y compris les critères pour estimer les impacts de la réinstallation, un résumé complet des témoignages des Diné et non-Diné, 22 conclusions et 16 recommandations.

Par exemple, la première conclusion du rapport dit [que] « Parce que la Loi de Réinstallation Navajo-Hopi relève des critères de violations des droits de l’homme définis dans la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo recommande que la loi P.L. 93-531 etc., soit abrogée. Les terres Navajos devraient être rendues à la Nation Navajo et toutes les tentatives de parachever la déportation devraient cesser immédiatement. »

Finalement, la NNHRC déclare « L’héritage de la loi [Public Law] 93-531 etc. a été la source de dislocation, d’aliénation et de traumatisme profonds pour les citoyens Diné qui ont été forcés de déménager de leur terre d’origine et, sur la base d’une enquête, la NNHRC constate que la réinstallation forcée de plus de dix mille Navajos est une violation flagrante des droits de l’homme. »

La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo a initié ce processus dans le cadre de son mandat de mener des auditions publiques sur le territoire et à l’extérieur de la Nation Navajo, pour déterminer l’état des relations raciales entre les Navajos et les non-Navajos. L’état des relations raciales a été apprécié après la tenue d’une série d’auditions publiques dans 25 communautés avoisinantes autour de la Nation Navajo, afin de déterminer si les droits humains des Navajos avaient été violés. A l’époque, environs 158 personnes ont témoigné. Beaucoup d’entre eux avaient été déportés suite à la Loi de Règlement Navajo-Hopi de 1974 – P.L. 93-531.

Suite aux auditions sur les relations raciales, deux mois plus tard, en 2009, et afin de se concentrer directement sur l’impact de la Loi de Règlement Territorial Navajo-Hopi de 1974, la NNHRC a mené sept auditions publiques et reçu 124 témoignages. NNHRC a mené des auditions publiques à Birdsprings, Navajo Nation ; Dilkon, Navajo Nation ; Tonalea, Navajo Nation ; Pinon, Navajo Nation ; Sanders, Navajo Nation ; Flagstaff, Arizona et à Tuba City, Navajo Nation, du 7 novembre 2009 au 14 janvier 2010.

Toute cette semaine, la NNHRC fera une série de déclarations pour donner une idée plus complète au public des témoignages, des conclusions de la NNHRC et des recommandations et rectifications et des préoccupations des commissaires.

 

Rachelle Todea,Public Information Officer
Navajo Nation Human Rights Commission
P.O. Box 1689
Window Rock, Navajo Nation (AZ)  86515
Phone: (928) 871-7436
Fax: (928) 871-7437
rtodea@navajo-nsn.gov
www.nnhrc.navajo-nsn.gov

 

« Les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel » Article 3 de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.

 

 

DE VRIJE

ANARCHIST MONTHLY PUBLICATION, ISSUE NUMBER 5, 1987

NAVAJOS RESISTING
Against Deportation To Radioactive Promised Land

Zie artikel in het Nederlands

In De Vrije’s issue of August last year, the background of the deportation plan of a large group Navajo Indians who live above ground containing minerals worth billion dollars, has been extensively described. As the war expected to break out on July 6th 1986 between the American army and the unbending Indians did not occur, silence has fallen in the media about Big Mountain. The author of this article, who just came back after spending several months on the reservation, shows that shocking events are still taking place over there. For instance, the new ‘thuislanden’ [literally ‘homelands’, but the word ‘thuisland’ had become characteristic of Apartheid South Africa] reserved for the Navajos turn out to be heavily polluted by radioactivity, as a consequence of an environmental disaster [Church Rock, NM].

 

The warm Southwest of the United States is going through a quick development.  The fast growing cities in the ‘Sunbelt’, with their high-tech industries, their military companies and bases, need cheap power. The developers have spotted out a large portion of Indian land in the Northeast of Arizona which has been used jointly for centuries by two tribes, the Hopis and the Navajos. In the middle of this territory – about which someone ever remarked that you could nowhere be so far from the United States and still inside – lies Big Mountain, which is sacred for Indians. Geological research in the 1950s showed that Big Mountain stands above billions of tons of easy to extract coal. However, the huge excavators can only be brought there if the Indian inhabitants leave. Those are very traditional Indians, many of whom still live according to their old cultural customs. “Who leaves disappears” they say, especially the older people, who feel strongly bound to their land and Mother Earth. They won’t leave voluntarily; a mass deportation is thus necessary. Air conditioners against recalcitrant, backward Indians.

If you call the public information service of the BIA, or talk with a press relations officer of Peabody Coal Company, you will get to hear strong denials if you suggest that greed for electricity produced by coal power plants is the underlying reason why hundreds of Hopi and tens of thousands of Navajos should leave their lands. But the Indians involved know better. A particularly obscure network, in between called the “Mormon connection”, in which, apart from Indians brought up in Mormon boarding schools, Mormon lawyers, members of Congress and mining companies play a key role, has devised a powerful trick to divert public attention. Through their efforts both the general public and the American government have been brought to believe that the moving of so many Indians has been made necessary to prevent a tribal war between Hopis and Navajos.

A few tips out of the manual of modern land theft. Suppress the word deportation, and replace it by ‘relocation’. Keep secret the real motives, but depict the Navajos as blood thirsty, wild people who want to bury in the ground the peaceful Hopis. Deny any difference between the westernized Indians members of tribal councils imposed by the American government, en de traditional Indians who don’t want to have anything to do with that pseudo-democratic form of leadership. Divide the common use area with barbed wires in two halves – one for the Hopi and one for the Navajo tribal councils, so that those can lease the land to mining companies. Clear the land as much as possible from Indians by forcing those who live at the wrong side of the fence to move elsewhere. Put up an official relocation commission to guide the realization of the project as humanly as possible. Let everybody know that the Indians involved will be largely compensated for any loss. Be sure that compliant media will repeat the tribal war story without asking any further questions. Thus the Mormon connection seems to have all the trumps to perform a perfect magic trick. But does it go so smoothly in reality?

 

ALCOHOLISM AND SUICIDE

July 6th 1986 is the last day, for the Indians living on the wrong side of the barbed wire, to leave ‘voluntarily’. It concerns thousands of Navajos who have remained; the hundred Hopis have already left the land given to the Navajo tribal council. Many people fear that, after the deadline, the National Guard will use violence to remove the stubborn ones from their land. And it could lead to a bloodbath: hundreds of Navajos have announced that they will NEVER leave. In between it has become clear for more and more people how disastrous the consequences of moving have been until now. 25% of the people who have moved have already died of alcoholism, suicide and other causes linked to the relocation. Statistics make clear, though hyper mobile Americans can hardly imagine it, that moving, for those traditional Indians, literally means death. It is likely that because of the national and international attention raised by the case in the summer of 1986 – when the ultimatum expired three foreign film teams were present – the National Guard has not intervened yet.

At the moment, more than a half year later, a lot of that attention has subsided. Only the imminent threat of a confrontation, as it existed last summer, was interesting enough for the media. In between, however, the relocation operation has been going on, slowly but uninterrupted. And hundreds of families still refuse to leave the land where they were born and were their navel string is buried. First manipulation and exhaustion is tried. In the end the BIA (a branch of the Interior ministry) helped by law enforcement agents enacts the transport of the people.

In the winter of last year, it became clear to the American Congress that the moving operation had to be somewhat improved. Many Indians who had moved to small towns on the border of the reservation had already lost their houses to crooked real-estate speculators. Moreover, Congress ruled that the process of absorbing the people was also unsatisfactory. ‘Accompanying social measures’ were necessary and new houses should be built to house Indians closer to the Navajo reservation. The BIA bought about 1500 sq. kilometers of land for that purpose. Those so-called ‘New Lands’ were at the southeast border of the Navajo reservation. This spring prefab houses would arise from the ground in three months. The commission wants to increase the tempo of the relocation. At present, with about one family moving each work day, it goes much too slow. At that pace, commission members will be retired long before the relocation is completed. Some numbers. When the ultimatum expired in the summer of 1986, only 40% of the concerned families had moved, that is thousand out of 2600 families. In the rest of the year over hundred more will follow. The relocation commission considers that an average family comprises 4.5 members. In the words of the commission, those people have moved voluntarily. However, the ‘voluntary’ character of the moving can be doubted when you consider that, as a consequence of the relocation law, those Indians had to give up 90% of their cattle, were not allowed to build anything new or to do any repairs to existing shelters or houses. Add to this that the law was passed in 1974, and that Navajos much depend on sheep for their living, and you will understand that it could not have happened without pressure.

 

NOBODIES

As said above, there are few hundred families who will never be intimidated and leave. One of the recalcitrant Indians, Pauline Whitesinger, discovered that her name appears, without that she knew about it, on a list of people who have applied for a moving premium. The authorities keep minimizing the problem doing as if it concerned only a few related families on Big Mountain. The truth is that nobody really knows how many people are still in the area now, despite of the expiring of the ultimatum. Roughly, you can distinguish the following groups: first the Navajos who have announced publicly that they will never move, and those who also resist deportation but do not claim it. Then there are those who ‘want’ to move but for whom there is no housing available. Further, many Indians have left their house of origin and have been wandering around ever since. And from those who have in between been convinced to move, appear about thirty percent not to be found anywhere: they could not stabilize in their new situation. Finally, there is a group of unknown size of ‘nobodies’: people who have not been identified yet by civil servants and do not appear in any statistics. It is no surprise that Big Mountain support groups call not to take part in any government game about what is the exact number of resisters against the relocation. Each family, each individual who is deported is one too much.

Let’s go back to the ‘New Lands’, the Promised Land to where the exodus should lead. The newly appointed ‘counselors’, a kind of social gentlemen council, must stimulate – in a friendly but forcible way – the people to move after all. They have not yet dared to show themselves at the most radical Navajos’. Practically nobody wants to go to the new ‘thuislanden’ [homelands], even when lured by tricks such as promising that who comes first may choose the best piece of land. The new houses are built in a kind of Soweto ghetto style, in total opposition with the scattered way of living in the traditional hogans.

There is one more reason not to move to the New Lands. Part of the New Lands lies in the basin of the Puerco River. In 1979 a dike enclosing a mud pool of uranium mining waste broke. This was the biggest environmental disaster in the history of the United Sates. Radioactive waste and very poisonous heavy metals came into the Rio Puerco in large quantities. But as it happened here, in a remote area where only Indians live, it did not draw much attention. After the breaking of the dike signs appeared along the Rio Puerco reading that water was unsafe for both humans and animals. In 1985 some measurements have been carried out in the river water near Chambers, a small place that now lies in the middle of the New Lands. The result was that it contained 1500 picocurie per liter which is fifty times more than the officially tolerable maximum. From the twenty-one sources now used by communities, half receive water from underflows of the Rio Puerco. The water of these sources is in many cases radioactive.

 

MAC DOLLARS

How does the case look politically in between? In November 1986 there have been Senate elections in the United States. The Democrats got a majority and the chance that Washington withdraws the relocation law is a little less small. An important character in the whole moving operation, Barry Goldwater, leaves the stage. The extreme rightist Senator of Arizona, who one year ago was still claiming that, if necessary, he would personally help the National Guard to remove the Navajos, is now retired.

In the same month of November there were also elections in the Navajo reservation. Unfortunately, Peter MacDonald was elected chairman of the tribal council, be it with a tight majority. This man, who has already been chairman in the 1970’s and in January 1980, got the nickname Mac”Dollar”. At the time, he was supposed to be the richest Indian in the world and he might still be. Lured by his attractive conditions, many coal and uranium mining companies have settled on the reservation. Peabody Coal, for instance, pays only 15 cent for each ton of coal it extracts. When entering into agreements, MacDonald always managed to get royalties and bribes for himself. It is frustrating that such a thoroughly corrupt character is elected again after a four years break. An aspect which must have played a major part is the fact that he radically campaigned against relocation. Many Navajos had got fed up with the useless attempts of MacDonald’s predecessor, Peterson Zah, to find a workable compromise.

As a true populist leader, MacDonald knows much better how to play with emotions. It goes like this: we Navajos are a proud people. We won’t let the Hopis teach us; nobody can walk over us, etc. It is clear that for the money loving MacDonald the enemy is not in Washington, but in the building of the Hopi tribal council. And in that building, they are naturally delighted about the new Navajo leader. The members of the Hopi tribal council, most of whom have been educated in Mormon boarding schools and also speculate on economical improvement, thankfully accept the challenge. Now at last those aggressive Navajos reveal their true nature, the government must move those people somewhere else, otherwise we, a numerically much smaller people, shall be crushed. The difference between ‘traditionalists’ and ‘progressives’ shows again. The ‘progressive’ Indians who come back to their homeland, after a long career outside, to become member of a tribal council, for instance, or to sell out the land on which they were born, are totally alienated from the Indians who don’t want to hear anything of those interferences from outside.

On the Hopi reservation, only a very small minority shows up for the tribal council elections. The others stay at home as a protest and do not get involved with that circus. But then, the tribal council set up according to Western model decides about what happens on the reservation. A majority of the Navajos does take part in the elections. The political leaders know how to attract people to elections meetings by offerings free meals. Many Navajos vote according to their clan relationship with the candidate. MacDonald has, from that point of view, the advantage of belonging, through his parents, to two of the biggest clans on the Navajo reservation.

 

FILIBUSTER TACTIC

In those last elections there is, however, a glimpse of hope: Larry Anderson, member of the American Indian Movement (AIM), has been elected to the tribal council. When MacDonald previously was chairman he had this activist thrown into jail several times. Among others, it happened when Anderson and other AIM members came to help the heavily exploited women working at a Fairchild semi-conductors factory and undertook an armed occupation of the place. The irony is that this action caused the AIM  to lose a lot of support from Navajos, as Fairchild found the situation to hot and moved to the ‘third world’. This meant that an important source of jobs had gone.

Larry Anderson will defend, if necessary with his life, the people who refuse to move. However, the question is if he can do much in the tribal council. He already announced that he would not hesitate to use the ‘filibuster’ tactic. This means that a speaker in the council keeps talking so long about a subject that it becomes impossible to take a decision.

The coming months will be decisive, as well for the moving operation as for the resistance against it. The tactic of the government might be to declare the moving operation ‘completed’ as soon as the ghettos in the New Lands are built. Then they could incite some Hopi ranchers against the Navajos, encourage them to go with their flocks to the areas where the still recalcitrant Navajos are, as for instance in and around Big Mountain. The inevitably ensuing tensions would increase the pressure on the Navajos to leave their land. And the pushed forward Hopis could demand for external help. But still, the possibility of mass deportations, as the building of new houses on the New Lands is almost completed, is certainly not unthinkable.

 

DIRECT ACTIONS

First, the support groups try to move the newly elected Congress to withdraw the relocation law or at least to pronounce a moratorium on new deportations. So there could be a possibility for the Hopis and Navajos to come to an understanding, preferably outside the tribal councils. This is very much needed after years of being victims of the divide and rule tactic. Along with that lobbying in Washington, there are attempts to have the law declared void on the basis that it constitutes a violation of traditional Indians’ religion. Freedom of Religion is guaranteed by the First Amendment of the American Constitution.

Some more radical groups do not want to wait and see if the juridical game and the lobby campaign might get the law withdrawn. They advocate suppressing the law with words and deeds: on the one hand by organizing hard actions against the involved companies (among others Peabody Coal, Bechtel Corporation, Boeing), on the other hand by giving the Indians who want to stay the actual possibilities to do so. It could be done, for instance, through work brigades (forbidden by the relocation law) repairing existing hogans and building new ones. Another possibility is to bring sheep from outside to replace those that have been confiscated. The support group in Berkeley organizes a form of economical help in which traditionally woven clothes are bought and then sold for a fair price. With the money earned, more clothes are bought.

But those direct actions can also bring major disadvantages. For instance, it can sound good to repair existing dwellings and build new ones, but will the building teams be there too if the Indian families get harassed by patrolling police later? And won’t the alternative ‘idealistic import’ of clothes create a new dependence, in the sense that people will expect a guaranteed flow of goods, which might subside when the commotion about the events is over? Moreover, that kind of help can easily create frustration on the reservation in the style of: it’s always the same people who get help, or: there will always be something fishy afterwards [i.e. some people will manage to get some bribes].

 

LOW FLYING PILOTES

Once more appears from that kind of embarrassing questions that we have to do with an Indian culture which is totally different from ours. The people from Big Mountain never had much to do with money, media or the presence of Whites showing solidarity. After all the interferences from government civil servants, counselors, Indian police, low flying military jets pilots, anthropologists, missionaries, and now a group of sympathizing outsiders, those Indians want to be left alone at last.

During several meetings, the Ancients from the Hopi and Navajo tribes have let us know: you are white, you speak English. The government in Washington is white too. We do not understand that law they made there. If you want to help us, you know better what has to be done against it. A different, not necessarily less radical strategy for the support groups would be to develop as little activities as possible on the reservation and concentrate all attention on the power centers, thousands of miles away, where the destiny of those people is decided.

JAN

 

DE VRIJE
ANARCHISTISCH MAANDBLAD NUMMER 5 1987

NAVAJO’S IN VERZET
Tegen Deportatie Naar Radioaktief Beloofd Land

 English translation: click here

In De Vrije van augustus vorig jaar werd uitgebreid aandacht besteed aan de achtergronden van het deportatieplan voor een grote groep Navajo-Indianen die bovenop een miljardenschat aan delfstoffen leven. Dit plan betekent voor hen volkerenmoord. Sinds op 7 juli ’86 de verwachte oorlog tussen het amerikaanse leger en de onverzettelijke Indianen niet uitbrak is het in de pers stilgevalen rond Big Mountain. De auteur van dit artikel, die net terug is van enkele maanden op het reservaat, laat zien dat de schokkende gebeurtenissen daar echter doorgaan. Zo blijken de nieuwe thuislanden voor de Navajos zwaar radioaktief vervuild ten gevolge van een milieuramp.

 

Het warme zuidwesten van de Verenigde Staten maakt een expansieve groei door. De snel uitdijende steden in deze ‘Sunbelt’ met hun high-tech industrieën, militaire bedrijven en bases hebben behoefte aan goedkope stroom. De ontwikkelaars hebben hun oog laten vallen op een omvangrijk stuk indiaanse grond in het noordoosten van Arizona dat al sinds eeuwen door twee stammen, de Hopis en de Navajos, gemeenschappelijk wordt gebruikt. Midden in dit gebied, waarover iemand eens opmerkte dat je nergens zo ver van de Verenigde Staten kunt wegrijden terwijl je er toch inzit, ligt de voor Indianen heilige Big Mountain. Uit geologisch onderzoek in de jaren vijftig bleek dat Big Mountain torent op miljarden tonnen eenvoudig te winnen steenkool. De kolossale graafmachines kunnen echter pas hun gang gaan als de indiaanse bewoners vertrekken. Het gaat om zeer traditionele Indianen, die nog voor een groot deel volgens de oude kultuurgebruiken leven. ‘Wie verhuist, verdwijnt’, zeggen vooral de ouderen, die zich sterk met hun grond, moeder aarde verbonden voelen. Uit zichzelf gaan ze niet weg; een massale deportatie is dus nodig. Airconditioners tegenover weerspannige, achterlijke Indianen.

Als je de voorlichtingsdienst van het Bureau voor Indiaanse Zaken belt, of spreekt met een persvoorlichter van Peabody Coal Company, dan zul je heftige ontkenningen kunnen horen op de suggestie, dat de honger naar door kolenkrachtcentrales geproduceerde elektriciteit de achterliggende reden is, dat honderd Hopis en tienduizend Navajos hun grond moeten verlaten. Maar de betrokken Indianen weten wel beter. Een bijzonder ondoorzichtig netwerk dat zo langzamerhand de ‘mormoonse connectie’ is gaan heten, en waarin, naast op mormoonse kostscholen grootgebrachte Indianen, ook mormoonse advokaten, Congresleden en mijnbouwbedrijven een sleutelrol spelen, heeft een machtige bliksemafleider geconstrueerd. Door hun inspanningen is zowel het publiek als de amerikaanse regering gaan geloven, dat een verhuizing van zoveel Indianen nodig is om een stammenoorlog tussen Hopis en Navajos te voorkomen.

Een aantal tips uit het handboek voor moderne landroof. Schrap deportatie, en noem het ‘relocatie’: hervestiging, verhuizing. Verdoezel de werkelijke reden, maar schilder de Navajos af als bloeddorstige wilden die de vreedzame Hopis de grond in willen stampen. Ontken het verschil tussen verwesterde Indianen in de door de amerikaanse regering opgelegde stamraden, en de traditionele Indianen die niets met deze quasi-democratische bestuursvorm te maken willen hebben. Verdeel het gemeenschappelijk gebruikte gebied met een prikkeldraadhek in twee helften – één voor de Hopi- en één voor de Navajo-stamraad – zodat die in staat zijn de grond elk voor zich aan de mijnbouwmaatschappijen te verpachten. Maak dan de grond alvast zoveel mogelijk Indiaan-vrij door die Indianen die aan de verkeerde kant van het hek wonen, te dwingen naar elders te vertrekken. Stel een officiële relocatiecommissie in die het project zo humaan mogelijk moet gaan begeleiden. Verkondig overal in het rond dat de betrokken Indianen ruimschoots schadeloos zullen worden gesteld. Vertrouw erop dat een gedweëe pers het stammenoorlog verhaal herhaalt en verder geen vragen stelt. Aldus lijkt de mormoonse connectie alle troeven in handen te hebben voor en vlekkeloze verdwijntruc. Maar verloopt het in de praktijk even gladjes?

 

ALCOHOLISME EN ZELFMOORD

6 juli 1986 is de laatste dag, waarop de aan de verkeerde kant van het prikkeldraadhek wonende Indianen nog ‘vrijwillig’ kunnen vertrekken. Het gaat dan nog om duizenden overgebleven Navajos; alle honderd Hopis hebben het aan de Navajo stamraad toebedeelde gedeelte al verlaten. Veel mensen maken zich zorgen dat de Nationale Garde na deze ‘deadline’ de halsstarigen met geweld van hun grond zal jagen. En dat zou een bloedbad worden: honderden Navajos hebben laten weten nooit, maar dan ook nooit, te zullen vertrekken. Inmiddels is het steeds meer mensen duidelijk geworden, welk een desastreuze gevolgen de verhuizing tot dan toe heeft gehad. Een kwart van de mensen die zijn verhuisd, is reeds gestorven aan alcoholisme, zelfmoord en andere op de verhuizing terug te voeren oorzaken. De statistieken maken duidelijk, wat veel hypermobiele Amerikanen zich nauwelijks voor kunnen stellen: dat de verhuizing voor deze traditionele Indianen letterlijk de dood betekent. Waarschijnlijk vanwege de grote nationale en internationale aandacht die de zaak in de zomerdagen van 1986 begint te trekken – op het moment van het verstrijken van het ultimatum waren er drie buitenlandse filmploegen aanwezig – grijpt de Nationale Garde vooralsnog niet in.

Op dit moment, ruim een half jaar later, lijkt een groot deel van die aandacht te zijn weggeëbd. Alleen de directe dreiging van een confrontatie, zoals die de afgelopen zomer in de lucht hing, was interessant genoeg voor de media. Intussen is echter de verhuizingsoperatie langzaam maar zeker ononderbroken voortgegaan. En nog steeds weigeren honderden families de grond waar ze geboren zijn en waar hun navelstreng is begraven te verlaten. Men probeert het eerst via manipulatie en een uitputtingsslag. Uiteindelijk moet het Bureau voor Indiaanse Zaken (een onderdeel van het Ministerie van Binnenlandse Zaken) met behulp van de sterke arm de wet kracht bijzetten en het mensentransport realiseren.

In de winter van het vorig jaar werd het ook het amerikaanse Congres duidelijk, dat er wat moest worden bijgevijld aan de verhuizingsoperatie. Veel van de Indianen die op dat moment al naar grensstadjes aan de rand van het reservaat waren verhuisd, waren hun huis inmiddels kwijtgeraakt aan frauduleuze onroerendgoed speculanten. Bovendien, zo oordeelde het Congres, schortte het nogal aan de opvang van de mensen. Er was ‘sociale begeleiding’ nodig en er zouden nieuwe huizen worden gebouwd om de Indianen dichter bij het Navajo reservaat te kunnen onderbrengen. Daartoe kocht het Bureau voor Indiaanse Zaken zo’n vijftienhonderd vierkante kilometer grond aan. Deze zogenaamde ‘New Lands’ grenzen ten zuidoosten aan het Navajo reservaat. Dit voorjaar zullen daar in drie maanden tijd geprefabriceerde huizen uit de grond worden gestampt. De commissie wil het tempo van de verhuizing op gaan voeren. Nu gaat dat, met ongeveer één familie per werkdag, veel te langzaam. Met die snelheid zijn de commissieleden allang gepensioneerd alvorens de verhuizing ooit zal zijn voltooid. Even wat getallen. Op het moment van het ultimatum in de zomer van 1986 is pas veertig procent van de ‘daarvoor in aanmerking komende’ families verhuisd, oftewel duizend van de 2600 families. In de rest van dat jaar komen daar nog ruim honderd bij. De relocatiecommissie gaat uit van een gemiddelde van 4,5 personen per gezin. In de woorden van de commissie zijn al deze mensen vrijwillig verhuisd. Deze ‘vrijwilligheid’ komt echter wel in een ander licht te staan als je bedenkt, dat als uitvloeisel van de verhuizingswet de betrokken indianen hun veestapels met negentig procent moesten inkrimpen, geen nieuwe onderkomens meer mochten bouwen en geen reparaties meer mochten uitvoeren aan reeds bestaande behuizing. Voeg daarbij, dat de wet al in 1974 werd aangenomen, plus het feit dat de Navajos voor hun levensonderhoud van de schapen afhankelijk zijn, en je weet dat één en ander niet bepaald in een ongedwongen sfeer is verlopen.

 

NOBODIES

Zoals gezegd zijn er enkele honderden families die zich nooit zullen laten wegintimideren. Eén van de weerbarstige Indianen, Pauline Whitesinger, is er achter gekomen dat haar naam buiten haar medeweten voorkomt op een lijst van mensen die een verhuispremie hebben aangevraagd. Door de overheid wordt de omvang van het probleem voortdurend gebagatelliseerd, alsof het om enkele verwante families op Big Mountain zou gaan en meer niet. De waarheid is, dat niemand echt goed zicht heeft op de hoeveelheid mensen die er nu nog, ondanks het verstrijken van het ultimatum, in het gebied verblijft. Grofweg zijn er de volgende groepen: allereerst de Navajos die publiekelijk kenbaar hebben gemaakt dat ze nooit zullen verhuizen, plus de mensen die zich ook tegen deportatie verzetten maar dat niet aan de grote klok hangen. Dan heb je de mensen die wel ‘willen’ verhuizen, maar waarvoor geen vervangende woonruimte beschikbaar is. Verder hebben veel Indianen hun oorspronkelijk huis verlaten en zijn aan het zwerven geslagen. En van degenen die zich hebben laten overreden blijkt inmiddels zo’n dertig procent onvindbaar: zij konden het in hun nieuwe situatie niet bolwerken. Tenslotte is er nog een groep met onbekende omvang van de ‘nobodies’: mensen die door de ambtenaren nog niet zijn neergepind en in geen enkele statistiek voorkomen. Het zal geen verwondering wekken, dat de Big Mountain steungroepen oproepen om niet mee te doen aan een stoelendans met de regering over wat nu precies het juiste aantal ‘resisters’ tegen de verhuizing is. Elk gezin, elk individu dat wordt gedeporteerd, is er één teveel.

Terug naar die ‘New Lands’, het Beloofde Land waarheen de exodus zou moeten leiden. De nieuw aangestelde ‘counselors’, een soort sociale raadsheren, moeten de mensen vriendelijk doch dwingend stimuleren om toch vooral maar te vertrekken. Bij de meest radicale Navajos durven ze zich nog niet te vertonen. Praktisch niemand wil naar de nieuwe thuislanden, ook al worden er lokkertjes uitgedeeld zoals het aanbod dat wie het eerst komt, de beste grond mag uitkiezen. De nieuwe woningen worden gebouwd in een soort Soweto-gettostijl, compleet tegengesteld aan de ruim verspreide woonvorm in traditionele ‘hogans’ (cirkelvormige houten huizen).

Er is nog een belangrijke extra reden om niet te verhuizen naar de New Lands. Een deel van de New Lands ligt namelijk in het stroomgebied van de Puerco rivier. In 1979 breekt een dam rond een modderpoel met ertsafval van een uraniummijn. Op dat moment vindt de grootste milieuramp plaats uit de geschiedenis van de Verenigde Staten. Radioaktief materiaal en zeer giftige zware metalen komen in grote hoeveelheden in de Rio Puerco terecht. Maar omdat het hier, in een afgelegen streek waar alleen Indianen wonen gebeurt, trekt het weinig aandacht. Na de dambreuk verschijnen er borden langs de Puerco dat het water voor zowel mens als dier onveilig is. In 1985 worden bij Chambers, een plaatsje dat zich midden in de New Lands bevindt, metingen in het rivierwater verricht. De gevonden 1500 picocurie (een stralingsmaat) per liter is vijftig keer zo veel als het officiëel maximaal toelaatbare. Van de eenenvijftig bronnen die op dit moment door gemeenschappen op of nabij de New Lands in gebruik zijn, tapt de helft water uit de onderstromen van de Rio Puerco. Het water uit deze bronnen is in vele gevallen radioaktief besmet.

 

MAC DOLLARS

Hoe staat de zaak er inmiddels politiek voor? In november 1986 zijn er in de Verenigde Staten senaatsverkiezingen. De Demokraten behalen de meerderheid en de kans dat in Washington alsnog de verhuizingswet wordt ingetrokken lijkt iets minder klein. Een belangrijke figurant in de hele verhuizingsoperatie, Barry Goldwater, verdwijnt van het toneel. Deze extreem-rechtse senator voor Arizona, die een jaar geleden nog aankondigde desnoods de Nationale Garde zelf een handje te komen helpen om de Navajos weg te krijgen, is met pensioen.

In diezelfde november maand zijn er ook verkiezingen op het Navajo reservaat. Jammer genoeg wordt, zij het met krappe meerderheid, Peter MacDonald tot stamraadsvoorzitter gekozen. Deze man, die al eerder in de jaren zeventig en begin januari 1980 voorzitter was, verwierf zich de bijnaam Peter Mc”Dollar”. Toen gold hij als de rijkste indiaan ter wereld, en waarschijnlijk is hij dat nog steeds. Gelokt door zijn attractieve voorwaarden hebben veel steenkool- en uraniummijnbouwbedrijven zich op het Navajo reservaat gevestigd. Zo hoeft de Peabody Coal Company bijvoorbeeld voor elke gedolven ton steenkool slechts vijftien dollarcent te betalen. Bij het sluiten van de overeenkomsten wist MacDonald het één en ander aan royalties en smeergeld in zijn zakken te steken. Het is bevreemdend, dat deze door en door corrupte figuur na een tussenpoos van vier jaar opnieuw is gekozen. Een faktor die daarbij zeker moet hebben meegespeeld, is het feit dat MacDonald een radicale anti-relocatie campagne voerde. Vele Navajos zijn de vruchteloze pogingen tot het zoeken van een haalbaar compromis door MacDonald voorganger, Peterson Zah, zat geworden.

Als een waar populistisch leider weet MacDonald veel beter de emoties te bespelen. Dat gaat in de trant van: wij Navajos zijn een trots volk. Wij laten ons niet door de Hopis de les lezen; niemand kan over ons lopen, etc. Het is duidelijk dat voor de geldgrage MacDonald de vijand niet in Washington, maar in het gebouw van de Hopi stamraad zit. En in dat gebouw is men uiteraard gelukkig met de nieuwe Navajo leider. De overwegend op mormoonse kostscholen grootgebrachte en eveneens op economische vooruitgang speculerende leden van de Hopi stamraad pakken de handschoen dankbaar op. Nu pas komt de ware aard van die agressieve Navajos naar boven, zeggen ze, de regering moet die lui wel verhuizen anders worden we, als numeriek veel kleiner volk, volledig onder de voet gelopen. Eens te meer blijkt het verschil tussen ‘traditionelen’ en ‘progressieven’. De vooruitgangsgezinde Indianen die na een lange carrière buiten de reservaten naar hun geboorteland terugkeren om, bijvoorbeeld als lid van de stamraden, hun geboortegrond uit te verkopen, zijn volledig vervreemd van de Indianen, die niets van deze inmenging van buitenaf willen weten.

Bij stamraadsverkiezingen op het Hopi reservaat komt maar een zeer kleine minderheid opdagen. De rest blijft uit protest thuis en doet niet mee aan het circus. Maar de op westerse leest geschoeide stamraad bepaalt vervolgens wel wat er op het reservaat gebeurt. Bij de Navajos gaat wel een meerderheid naar de stembus. Met gratis maaltijden lokken de politieke leiders de mensen naar verkiezingsbijeenkomsten. Veel Navajos laten hun stem bepalen door of ze al dan niet een binding hebben met de clan van degene die zich verkiesbaar stelt. MacDonald heeft wat dat betreft het grote voordeel dat hij, via zijn ouders, lid was van twee van de grootste clans op het Navajo reservaat.

 

FILIBUSTER TACTIEK

Bij die laatste verkiezingen is echter ook een lichtpuntje: Larry Anderson, lid van de Amerikaanse Indiaanse Beweging (AIM), wordt in de stamraad gekozen. Toen MacDonald eerder stamraadsvoorzitter was, heeft hij deze militante Indiaan een paar keer in de gevangenis gegooid. Onder andere gebeurde dat een keer, toen Anderson en andere AIM-leden de zwaar uitgebuite Indiaanse werkneemsters van een halfgeleidersfabriek van Fairchild te hulp kwamen en een gewapende bezettingsactie uitvoerden. De ironie van deze aktie was, dat de AIM naderhand veel steun van de Navajos heeft verloren, omdat het Fairchild te heet onder de voeten werd en zij uitweek naar de derde wereld. Een belangrijke werkverschaffer was hiermee weggevallen. Larry Anderson zal, desnoods met zijn leven, de mensen verdedigen die weigeren te verhuizen. De vraag is echter wel of hij nu juist in die stamraad zoveel kan bereiken. Hij heeft al aangekondigd er niet voor te schromen de tactiek van de ‘filibuster’ te gaan gebruiken. Dat wil zeggen dat de spreker in de raad over een onderwerp zo lang aan het woord blijft dat het nemen van een bepaald besluit onmogelijk wordt.

De komende maanden lijken, zowel voor de verhuizingsoperatie als voor het verzet daartegen, beslissend te gaan worden. De tactiek van de regering zou wel eens kunne zijn dat zij de verhuizing als ‘volbracht’ verklaart, zodra de getto’s op de New Lands zijn afgebouwd. Vervolgens zou ze verschillende Hopi ranchers die zich tegen de Navajos keren, kunnen stimuleren om met hun kudden de gebieden in te gaan waar zich nog recalcitrante Navajos bevinden, zoals bijvoorbeeld om en nabij Big Mountain. De onvermijdelijk daarop volgende spanningen zouden de Navajos onder nog meer druk zetten om hun grond te verlaten. En de vooruitgeschoven Hopis zouden kunnen verzoeken om bijstand van buiten. De kans op massale deportaties zonder dergelijke omwegen is, nu de constructie van nieuwe huizen op de New Lands bijna is voltooid, echter ook bepaald niet denkbeeldig.

 

DIRECTE ACTIES

In de eerste plaats proberen Big Mountain steungroepen het nieuw gekozen Congres te bewegen tot het intrekken van de verhuizingswet, of in ieder geval tot het afkondigen van een moratorium op verdere verhuizingen. Aldus zou er een mogelijkheid ontstaan voor de Hopi en Navajo Indianen om, liefst los van de stamraden, aan een vergelijk te werken. Want dat is, nadat zij jarenlang het slachtoffer zijn geweest van verdeel- en heerstactieken, hard nodig. Parallel aan deze lobby op Washington onderneemt men pogingen om de wet ongeldig te laten verklaren op grond van het feit dat zij inbreuk maakt op de religie van de traditionele Indianen. De vrijheid van godsdienst wordt gegarandeerd in het eerste amendement van de amerikaanse grondwet.

Radicalere groepen willen niet afwachten hoe met juridische steekspelen en lobby-campagnes de wet misschien ooit nog eens zal worden ingetrokken, zij pleiten ervoor, om met woord en daad zelf de wet ongedaan te maken. Enerzijds door het voeren van harde akties tegen de betrokken ondernemingen (zoals Peabody Coal, Bechtel Corporation, Boeing), anderzijds door de Indianen die op het land willen blijven daartoe de feitelijke mogelijkheden te geven. Dat kan bijvoorbeeld door met werkbrigades (door de verhuizingswet verboden) reparaties aan de hogans uit te voeren, of er nieuwe bij te bouwen. Een andere mogelijkheid is om van buitenaf schapen naar het gebied te brengen, die de plaats kunnen innemen van de in beslag genomen dieren. De steungroep in Berkeley organiseert een vorm van economische steunverlening, waarbij traditioneel geweven kleden eerst worden gekocht van de Navajos, om ze vervolgens tegen een eerlijke prijs weer door te verkopen. Met het aldus verdiende geld kunnen dan weer nieuwe kleden worden aangekocht.

Aan dit soort directe acties kleven echter ook grote nadelen. Het is bijvoorbeeld wel mooi om de huizen te repareren en nieuwe te bouwen, maar zullen de constructieploegen er ook als de betrokken indiaanse families later de patrouillerende politie op hun dak krijgen? En creëert de alternatieve ‘ideële import’ van wollen kleden niet een nieuwe afhankelijkheid, in de zin dat men gaat rekenen op een gegarandeerde afname, die misschien, na alle beroering, weer in elkaar duikelt? Door dit soort hulpverlening ontstaat bovendien al gauw onvrede op het reservaat in de trant van: het zijn altijd dezelfden die geholpen worden, of: er zal na verkoop wel het één en ander aan de strijkstok blijven hangen.

 

LAAGVLIEGENDE PILOTEN

Eens te meer blijkt uit dit soort vervelende kwesties, dat het om een indiaanse kultuur gaat, die volstrekt anders in elkaar zit dan de onze. De mensen van Big Mountain hebben nooit veel met geld, media, of simpelweg de aanwezigheid van solidaire blanken te maken gehad. Na alle bemoeienis van regeringsambtenaren, counselors, indiaanse politie, laag overvliegende straaljagerpiloten, antropologen, missionarissen, en nu dan een groep sympathiserende buitenstaanders, willen deze Indianen – zo lijkt het – eindelijk eens met rust gelaten worden.

Op verschillende vergaderingen hebben de ouderen van de Hopi- en Navajostammen te kennen gegeven: jullie zijn blanken, jullie spreken de Engelse taal. Die regering in Washington is ook blank. De wet die ze daar gemaakt hebben begrijpen we niet. Als jullie ons willen helpen, dan weten jullie het beste, hoe daar wat tegen te doen is. Een andere, niet noodzakelijk minder radicale strategie is dan ook om als steungroep zo min mogelijk aktiviteiten te ontplooien op het reservaat, maar juist alle aandacht te richten op de machtscentra, op duizenden kilometers afstand, waar over het lot van deze mensen wordt beschikt.

Jan

 

Vorige artikel uit 1986

 

 

LES LAKOTAS, NAVAJOS ET SUPAIS PRESENTENT UN PUISSANT TEMOIGNAGE AU RAPPORTEUR DES NATIONS UNIES EN ARIZONA ET DANS LE DAKOTA DU SUD

Par Brenda Norrell
Censored News

Original article in English

Photos: Arizona, Forgotten People; Dakota du Sud, Vi Waln

Traduction Christine Prat

 

Jeudi 3 mai 2012

En Arizona et dans le Dakota du sud, des Amérindiens ont présenté un témoignage puissant sur la destruction de leurs terres natales par l’exploitation d’uranium, les centrales au charbon et les forages pétroliers et gaziers, au cours de sessions de consultation avec le Rapporteur des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, James Anaya.

Debra White Plume, Lakota, qui a témoigné à l’université de Sinte Gleska, sur le territoire de la Nation Lakota Sicangu, à Rosebud, Dakota du sud, les 1er et 2 mai, dit qu’il était temps de mettre un terme à l’écocide de Notre Mère la Terre.

Au cours d’un témoignage à Tucson, les 26 et 27 avril derniers, des Navajos de Black Mesa ont décrit les crimes commis par la compagnie Peabody Coal, des sénateurs d’Arizona et des avocats non-Indiens, qui ont conduit à la déportation de Navajos, à l’exploitation de charbon sur Black Mesa, et au maintient de certaines des centrales au charbon les plus polluantes des Etats-Unis sur le territoire de la Nation Navajo.

Les Havasupai ont demandé la fin de l’exploitation de mines d’uranium dans le Grand Canyon qui constitue une menace pour les générations futures du Sud-ouest en empoisonnant l’eau.Damon Watahommigie, Supai, dit « En tant que premiers guerriers du Grand Canyon, nous refusons d’être les terroristes du monde du prochain millénaire en autorisant les super complexes industriels nucléaires à exploiter des mines dans le Grand Canyon. »

Dans le Dakota du Sud, Debra White Plume, Lakota, a déclaré : « M. Anaya, je vous demande de conserver toute la clarté de ce message, n’édulcorez pas mon témoignage. Je dis que l’Amérique est en train de commettre un ethnocide contre notre mode de vie, un écocide contre Notre Mère la Terre et un génocide contre le Peuple Lakota dont la Nation est aussi profanée. Sans accès à nos terres et à nos eaux nous ne pouvons vivre de Droits Inhérents et collectifs d’être qui nous sommes. Il y a des compagnies d’uranium, de pétrole, de gaz ici en ce moment, et d’autres veulent venir. Nous ne les avons pas invitées.
« L’Amérique accueille la compagnie d’uranium Canadienne Cameco, la compagnie d’oléoducs TransCanada et PowerTech uranium qui veulent des permis pour exploiter les mines d’uranium et trainer du pétrole à travers notre Territoire contre notre volonté, des extractions et des oléoducs qui menacent notre nappe aquifère Ogalalla, qui fournit l’eau potable à 2 millions d’habitants et irrigue le ‘panier à pain’ du monde.
Debra White Plume ajoute : « Nous n’avons jamais donné notre consentement libre, préalable et informé ainsi que l’exige la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones adoptée par l’Assemblée Générale de Nations Unies ; nous savons que personne n’est satisfait par cette Déclaration, mais c’est un document qui donne des normes minimales. »

En Arizona, la Navajo Leta O’Daniel a témoigné des horreurs imposées aux Navajos, de la Longue Marche à la déportation, des mines de charbon aux sévices des internats scolaires.
« Mes voisins sont descendants des Yeii, le gens Sacrés des anciens Anasazi. Trois de mes frères sont Hommes Médecine et j’écoute leurs histoires. Je peux vous montrer où nos traces sont parallèles à celles des dinosaures et vous raconter des histoires des origines, du temps où les dinosaures ont mangé des humains, où nos ancêtres vivaient dans les falaises pour se protéger d’eux et quand guerriers jumeaux – le Tueur de Monstres et Celui Né de l’Eau – ont aidé à sauver notre peuple des dinosaures.
« Nous avons des prières et des chants pour nos troupeaux donnés par les Gens Sacrés. Notre tradition orale passée de génération en génération, nous apprend à garder et soigner nos troupeaux. La Femme Araignée nous a appris à tisser les tapis. Nos motifs racontent des histoires tissées. Cela nous maintient et nous fournit le moyen de vivre. »

Leonard Benally, qui résiste depuis des décennies contre la déportation de Big Mountain, a décrit les plans qui ont présidé à la déportation des Navajos et aux tentatives actuelles de voler les droits sur l’eau des Navajos. Benally dit qu’il est temps de rendre la compagnie Peabody responsable de génocide et de démasquer le rôle de politiciens Navajo corrompus, des membres du Congrès pour l’Arizona et des avocats non-Indiens.
Benally dit que le Président Navajo « Ben Shelly, de la Nation Navajo, travaille avec les Sénateurs Kyl et McCain pour faire passer la loi sur l’Accord pour les Droits sur l’Eau de la rivière Little Colorado, qui abandonne nos droits sur l’eau à la compagnie Peabody Coal et à la Centrale Navajo. Nous sommes persuadés que l’Accord est une tragédie non seulement parce qu’il réduit les droits des Navajos mais aussi parce qu’il nous fait renoncer à des millions de dollars de compensation pour ces droits.
Notre liberté est sacrifiée pour un bonus économique fondé sur la tromperie et la corruption. Notre justice a été prostituée par des abandons, du désespoir, et du conformisme élevés au rang de doctrines de Sécurité Nationale. Nous sommes le destin historique des dépossédés. La Démocratie a été blanchie avec des détergents importés qui autorisent de l’eau d’égout recyclée à être larguée sur nos Pics San Francisco Sacrés.
La collusion entre Peabody et le gouvernement des Etats-Unis a résulté dans la sombre infamie du génocide et des crimes contre mon peuple et contre l’environnement – la déportation, le Bennett Freeze, l’exploitation d’uranium, le tout pour la poursuite du développement des ressources énergétiques, alimentée par l’avidité et la collusion des compagnies et du gouvernement. »

L’Ancienne Navajo de Black Mesa Glenna Begay dit que Peabody ne respecte pas les morts. « les résidents de la région minière ont été emprisonnés ou menacés de l’être pour avoir tenté de protéger leurs sites funéraires et sacrés. D’autres résidents ont été témoins de déterrement de tombes. »

Hathali (Homme Médecine en Diné) Norris Nez dit que les prières des Diné – Navajos – sont pour toute l’humanité. « A Big Mountain, Black Mesa, le Territoire Partagé Hopi, il y avait beaucoup de sites sacrés où des sacrifices étaient offerts. Les Gens Sacrés, les Gens des Etoiles, nous reconnaissent par ces sites qui sont sacrés là où nous, Diné, humains à cinq doigts, donnons des offrandes. Ils reconnaissent que nous faisons notre devoir de donner nos offrandes aux Gens Sacrés. Ces sites sont là pour le bien des gens, pas seulement pour les Diné. Nos prières sont dites pour toute l’humanité. »

Tandis que les sessions continuent à travers les Etats-Unis, le Rapporteur et les Nations Unies sont pressées par les Amérindiens d’utiliser ces témoignages afin qu’ils résultent en bénéfices réels pour les gens, au lieu de se limiter à récolter des mots et de réduire ces mots à des résumés sommaires ne conduisant à aucun changement réel.

 

Pour une autorisation de reproduire la totalité de cet article, s’adresser à : brendanorrell@gmail.com

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