TRIBUNAL SUR LES PENSIONNATS: LE TEMOIGNAGE (ECRIT DE PRISON) DE LEONARD PELTIER
Le témoignage écrit du prisonnier politique Leonard Peltier. Le témoignage a été lu par Dorothy Ninham, au Tribunal sur les Pensionnats, à Green Bay, Wisconsin, jeudi 23 octobre 2014
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Par Brenda Norrell
Censored News
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Vendredi 24 octobre 2014
Traduction Christine Prat
GREEN BAY, Wisconsin – Le prisonnier politique Leonard Peltier a raconté comment il avait été kidnappé de chez sa famille à l’âge de neuf ans, avec sa sœur et sa cousine, dans une déclaration lue et enregistrée au Tribunal sur les Pensionnats.
C’est Dorothy Ninham [Directrice de la Fondation Blue Skies] qui a lu la déclaration de Leonard Peltier.
L. Peltier décrivit le moment où des hommes étaient venus le chercher, enfant, alors qu’il vivait chez sa grand-mère. Peltier savait qu’il aurait dû fuir, mais il était curieux. Il a assisté à ce qui se passait, comme en transe. Quand il entendit le mot ‘pensionnat’, il voulut s’enfuir dans les bois, mais il ne voulait pas quitter sa grand-mère, sa sœur et sa cousine. Il avait peur que sa grand-mère soit jetée en prison.
Peltier a été paralysé sur place, même quand sa grand-mère lui a dit en Chippewa de s’enfuir et de se cacher.
Puis il a été emmené, avec sa sœur et sa cousine. Il voulait s’échapper, mais il ne savait pas où on l’emmenait ni comme s’échapper.
Plus tard, sa cousine Pauline a été placée dans un asile de fous. L’école a prétendu qu’elle était tombée et s’était cogné la tête.
Peltier a raconté ce qui c’était passé quand il est arrivé au pensionnat. D’abord, il y eu le bruit des tondeuses qui coupaient les cheveux, ce qui faisait pleurer les plus jeunes. Peltier a été chargé de s’occuper d’un petit garçon plus jeune. Il a été puni pour ne pas l’avoir frotté assez fort dans le bain, vu que le petit garçon s’était mis à pleurer sous l’effet de la brosse.
L. Peltier a essayé de s’échapper, avec un autre garçon, en traversant la fine couche de glace sur une rivière. Quand la nuit est tombée, il faisait froid, et ils sont retournés au pensionnat. Ils ont dû affronter la musique, un autre rasage des cheveux, 10 coups de règle et durent porter des vêtements et des chaussures trop grands pour montrer aux autres enfants qu’ils étaient des fuyards.
« Il semble que tout était fait pour envoyer nos peuples d’une institution à une autre » dit D. Ninham. « Les pensionnats commençaient par voler l’identité. En pays Indien ce vol d’identité signifie nous priver de notre langue, de notre culture et de notre mode de vie. »
D. Ninham dit qu’il y aurait une plainte en recours collectif contre le gouvernement des Etats-Unis et les églises contre ce qui s’était passé dans les pensionnats des Etats-Unis.
Vous pouvez écouter la déclaration détaillée de Leonard Peltier en anglais, lue par Dorothy Niham sur YouTube https://www.youtube.com/watch?v=KpNSa5vX1qY , en français, vous pouvez lire le récit des années de pensionnat de Leonard Peltier dans le livre ‘Ecrits de Prison’ publié chez Albin Michel en 2000.